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« L’Amérique est la seule nation idéaliste du monde ».

Par ces mots, Théodore Wilson


affirme que l’Amérique est l’exemple du monde, les autres Etats doivent la prendre pour
exemple. En effet, les américains ont leurs propres lois, leurs propres institutions, leurs
propres système politique, leurs propres système judiciaire… On considère les Etats-Unis
d’Amérique comme étant les « gendarmes du monde », le pays exemplaire.
Le pouvoir judiciaire a le mandat d'interpréter la loi (faite par le pouvoir législatif) et
d'examiner la concordance entre une situation concrète qui lui est présentée et la loi elle-
même. Il tranche les litiges qu'on lui soumet relativement à l'application d'une règle de droit.
En 1831, Tocqueville, alors magistrat, fait un voyage d’étude aux Etats-Unis afin d’étudier le
système carcéral américain. Fasciné par ses observations, qui sont celles d’un sociologue
autant que d’un philosophe, Tocqueville entreprend une vaste analyse de la société
américaine dans son ouvre qui le rend célèbre : De la démocratie en Amérique publié en
1935.
Dans l’extrait de son œuvre, au chapitre VI, Tocqueville montre que le fonctionnement du
pouvoir judiciaire aux Etats-Unis est propre à lui-même.
En prenant en compte ce qui précède, en quoi le système judiciaire aux Etats-Unis est-il un
tout autre système ?
Après avoir compris que les juges détiennent la puissance judiciaire (I), on étudiera que ce
pouvoir est limité (II).

I- Des juges détenant la puissance judiciaire

Tocqueville exprime au travers de son œuvre les trois caractères du pouvoir judiciaire (I)
ainsi que le contrôle apostériori de constitutionnalité contenu dans ce pouvoir (II).

A- Trois grands critères

1- « Le premier caractère de la puissance judiciaire, chez tous les peuples, est de servir
d’arbitre (…) Tant qu’une loi ne donne pas lieu à une contestation, le pouvoir judiciaire
n’a donc point occasion de s’en occuper ».
 Le peuple est l’arbitre des conflits. Sans juge, c’est-à-dire sans individu compétent
pour juger une affaire, il ne peut y avoir de procès et de contestation de loi.

2- « Le second caractère de la puissance judiciaire est de prononcer sur des cas


particuliers et non sur des principes généraux » Il faut que « le juge attaque
directement le principe général, et le détruise sans avoir en vue un cas particulier ».
 Le juge doit détruire le cas général pour s’occuper du cas par cas (pouvoir essentiel).

3- « Le troisième caractère de la puissance judiciaire est de ne pouvoir agir que quand on


l’appelle, ou, suivant l’expression légale, quand elle est saisie ».
 Le juge agit que s’il est appelé, cela évite tout acte de corruption.

Mais d’où proviennent ces trois critères ?

B- Le contrôle apostériori de constitutionnalité


Ces critères représentent les principes du contrôle apostériori de constitutionnalité. Ce
contrôle intervient alors que la loi est déjà en vigueur. Tant que le juge ne s’est pas
prononcé, il restera donc une certaine incertitude sur la conformité de la loi à la
Constitution.
« Lorsqu’on invoque, devant les tribunaux des Etats-Unis une loi que le juge estime
contraire à la Constitution, il peut donc refuser de l’appliquer (…) du jour où le juge refuse
d’appliquer une loi dans un procès ; elle perd à l’instant une partie de sa force morale ».
Si ce contrôle aboutit à l’annulation de la loi, celle-ci sera prononcé ex tunc, c’est-à-dire que
la loi sera réputée n’avoir jamais existé. C’est la raison pour laquelle ce type de contrôle est
plus facilement applicable par voie d’exception, par voie de cas par cas.

Mais ce pouvoir attribué aux magistrats est limité pour faciliter le cas par cas.

II- Un pouvoir limité favorisant le cas par cas

La détermination du pouvoir judiciaire, amène à expliquer qu’il est limité par le peuple (A)
pour favoriser le cas par cas (B).

A- Le peuple, auteur de cette limite

« Les américains ont donc confié à leurs tribunaux un immense pouvoir politique ; mais en
les obligeant à n’attaquer les lois que par des moyens judiciaires ».
 Ici, on revient sur le contrôle apostériori de constitutionnalité. Les lois ne peuvent
qu’être attaqué que lors d’un procès.
 Le peuple détermine ce contrôle par la Constitution, c’est lui qui mène les directives,
c’est lui qui détermine les limites du pouvoir judiciaire.
La Constitution américaine « forme une œuvre à part, qui, représentant la volonté de tout
peuple, oblige les législateurs comme les simples citoyens, mais qui peut être changée par
la volonté du peuple ».

Par la Constitution, le peuple instaure la limite du pouvoir judiciaire. Cela permet alors une
sorte de protection de la législation.

B- Le cas par cas, pour éviter la destruction de la législation

« Si le juge avait pu attaquer les lois d’une façon théorique en générale » il serait devenu
« l’adversaire d’un parti, il eût appelé toutes les passions qui divisent le pays à prendre
part à la lutte ».
 Attaquer les lois dans les cas particuliers permet aux juges de ne pas se faire critiquer
ou attaquer.
« La loi censurée n’est pas détruite : sa force morale est diminuée, mais son effet matériel
n’est point suspendu ».
 Au fur et à mesure du temps, par les cas particuliers, la loi finit par être fragilisé.
Cependant, elle survit, elle existe toujours.
Le pouvoir judiciaire attribué aux juges, leurs permet d’avoir de grands pouvoirs. Mais, le
peuple, en délimitant ce pouvoir, évite les abus de pouvoirs et permet le maintien de la
législation.

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