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Leçon 2: LES FONDEMENTS DU DROIT

Justification : Cette leçon permettra à l’apprenant de déterminer les fondements du droit afin de sensibiliser
les citoyens contre le recours à la force et pour le respect des lois
Introduction :
Il nous a été donné de constater que le droit provient de la volonté de rectifier les injustices par l’équité. La
justice est par cela liée au droit par le principe d’équilibre et de rectitude. Le droit et la justice visent le
redressement de l’homme vers le bon sens. Toutefois, quels peuvent donc être les fondements du droit et de
la justice ?
I. Les fondements philosophiques du droit

a) Le droit de la force

Pour les théoriciens du droit de la force, le droit provient de la force. Spinoza : Pour lui, la nature veut que
les forts survivent et que les faibles périssent. L’existence est une lutte pour la survie. Il dit : « les gros
poissons ont tendance à avaler les plus petits. Chaque individu possède autant de droit qu’il a de puissance. »
La force est l’expression du droit telle que la nature nous l’offre. Machiavel conseille dans le même sens
qu’il faut faire usage de la force pour susciter le respect. Freud et Thomas Hobbes soutiennent cette idée en
démontrant que c’est la force et la brutalité qui sont inscrites dans la nature humaine. Calliclès observait
dans le Gorgias : « je crois que ce qui est juste est que les forts commandent les plus faibles. » La force est
parfois indispensable dans l’application du droit. Blaise Pascal est de cette avis par ces propos : « La force
sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. » C’est la raison pour laquelle les Etat
ont une armée et des gendarmes pour faire usage de la répression pour faire régner le droit.
Cette règle est valable même dans nos sociétés actuelles où, les droits ne sont rien que l’expression de la
classe dominante. Ainsi, nous constatons avec désolation que dans nos sociétés : « la raison du plus fort est
toujours la meilleure » autrement, ceux qui ont la force financière et politique ont souvent plus de droits que
les autres citoyens sauf que, un tel droit est illégitime.

b) Critique du droit fondé sur la force

Plusieurs critiques ont été adressées au droit du plus fort.


Premièrement, Rousseau démontre que ce droit est éphémère : « le plus fort n’est jamais assez fort pour
rester le maitre ». Quelque soit la puissance de la force, elle ne peut fonder le droit de façon
permanente. Car la force peut disparaitre ou être en face d’une brutalité supérieure à elle.
C’est pour cette raison que Rousseau s’interroge en ces termes : « qu’est-ce qu’un droit
qui périt lorsque la force cesse ? »
Deuxièmement, c’est un droit immoral puisqu’il rime avec la contrainte et l’arbitraire qui peut parfois
arracher des aveux à des innocents car : « céder à la force est un acte de nécessité et non de volonté ».
Enfin, un droit fondé sur la force ne mettra personne en sécurité, ni le faible, ni le fort.

Conclusion
Au lieu de fonder le droit sur l’arbitraire et la volonté du plus fort, il faut plutôt recourir au consensus, au
dialogue, à l « accord des volontés ». Les lois en vigueur dans les sociétés doivent être non celles qui
garantissent les intérêts des plus forts, mais celles qui veillent sur les notions d’égalité et de liberté de tous.
NB : rapport entre droit et force
Entre ces deux concepts, les rapports ont double sens.
- Dans un premier temps et conformément à l’égoïsme des hommes ou leur méchanceté, la force établit le
droit car, le plus fort aura plus de droits que le plus faible. Cela est valable à l’état de nature comme à l’état de
société. Des dérives nombreuses surgissent alors de ce fait : l’injustice, la violence, l’arbitraire, les inégalités,
des frustrations, la guerre, …
- La recherche de la paix et de la stabilité sociale et même le souci de démocratie ont amené les hommes à
reconsidérer ces rapports entre droit et force. Il en ressort que ce n’est pas la force qui fait le droit mais, le
droit qui fait la force. La force est inhérente au droit. Il ne s’agit cependant pas d’une force individuelle qui
pourrait être arbitraire et injuste mais, d’une force commune qui protège chaque individu contre l’arbitraire
des uns et des autres. Une fois la force individuelle vaincue, la force commune ou collective s’exprime à
travers le droit et les ARE. Ainsi, le droit fonde et détermine la force ; on parle alors de la force du droit, de la
force de la loi.
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