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Classe de PA4
Justification du Chapitre
MARCEL MAUSS
1872 - 1950
« Ce qui définit un groupe d’hommes, ce n’est ni
sa religion, ni ses techniques ni rien d’autre que
son droit »
Situation Problème :
Ton frère s’est fait agressé par un bandit du quartier, connu de tous. En dehors de l’agression, il s’est fait
volé tout l’argent qui était en sa possession durant ce drame. Pendant qu’il est à l’hôpital, toi tu cherches le
moyen de lui rendre justice. Au lieu donc d’aller porter plainte dans un Commissariat afin de laisser la 2
justice faire son travail, toi tu veux plutôt faire appel au « retour ».
1. Quel est le problème ainsi mis en exergue ?
2. Penses-tu que la revendication par la force soit la meilleure ?
3. Penses-tu que la loi soit toujours juste dans le règlement des conflits ?
Problématiques principales :
1. Est-ce la force qui fonde toujours le Droit ou alors c’est la volonté générale au travers du suffrage
universel ?
2. La justice doit-elle être centrée sur l’égalité ou plutôt sur l’équité ?
Justification : A partir de cette leçon, tu pourras déterminer les conditions qui permettent de fonder le
droit d’une société.
INTRODUCTION 3
Comme le dit le fameux adage juridique, là où il y a une société, il y a le droit. Bien de sociétés,
jadis, ont vécu dans une énorme anarchie, ce fut la jungle, tel que conçu au sens africain du terme.
Seulement, lorsque la société et les mœurs ont été reformées, c’est là qu’est né le Droit. Cependant, c’est
quoi réellement le droit ? Sur quoi serait-il donc fondé ? Répondre à cette dernière interrogation, plutôt
cruciale, nous mènera à l’étude du droit naturel et à celui du droit positif (II). Mais encore faut-il donner
une conception propre tant au droit ainsi qu’à la justice(I), avant de se lancer dans cette aventure
dialectique.
exprime principalement la volonté collectiviste (ou générale) et non individualiste. De plus, il est à noter
que ce droit est prévu par ce que Jean Jacques appelle le Contrat social ; il s’agit donc là d’un ensemble de
lois dont la légifération a été faite par tous (la société, dans sa globalité). Le contrat social serait un contrat
de chaque citoyen avec tous. Mais ce genre de contrat ne vaut vraiment que dans un État de droit. Ce
contrat crée donc ce qu’on va appeler le droit positif. Il s’agit en fait de l’ensemble des lois effectivement
instituées, dans une société donnée, quel que soit par ailleurs le mode (coutumier ou écrit, démocratique ou
monarchique…) de cette institution. En faisant donc savoir que : « La loi c’est la raison humaine en tant
qu’elle gouverne les peuples de la terre », Montesquieu confirme la vérité émise dans l’article 6 de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 26 Aout 1789 stipulant que : « La loi est l’expression de
la volonté générale. Elle doit être la même pour tous » et non pour chacun, comme le voudrait le droit
naturel.
Conclusion
En définitive, on peut retenir que le droit se fonde selon divers principes. Mais à cela, reste un grand
problème dilemmatique : celui du fondement véritable du droit. Le but du droit, nous le savons déjà, c’est
de rependre la justice partout besoin est. Sinon comment parvenir à un tel idéalisme face à ce dilemme ?
Pour ainsi résoudre cette problématique, il nécessitera de s’intéresser au véritable rapport que le droit
pourrait entretenir avec la force.
Justification : Cette leçon te permettra de déterminer les rapports que peuvent entretenir le Droit et la
force, et ce, pour la préservation de la justice.
Introduction
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Le droit déjà défini dans la leçon précédente, il ne reste plus qu’à savoir ce qu’est la force. La force
dès lors est contextuellement définie comme étant l’expression de la puissance physique de l’homme à
partir d’une situation. On oppose souvent la force au droit, comme les lois de la nature aux lois des
hommes. On a raison ! Le droit du plus fort n’est pas un droit ; le droit du plus faible, pas une force non
plus. Ce qu’on recherche dès lors, c’est le rapport que le droit entretient avec la force.
Synthèse : Pour apporter la paix entre les partisans du droit de nature, et ceux du droit positif, tout-en
montrant la complémentarité qui existe entre le droit et la force, on peut donc conclure avec Blaise Pascal
que : « La justice sans la force est impuissante, et la force sans justice est tyrannique ». Une manière là de
dire qu’il ne suffit pas d’avoir un cadre normatif sans se soucier des mesures de répression à travers les
éléments des forces de l’ordre car une loi qui n’est pas contraignante n’est qu’un ensemble de bonnes 6
intentions.
Conclusion
En résumé, le droit fait la force vu certaines circonstances qui viendraient à contraindre ceux qui en
useraient. Seulement, il n’en demeure pas moins que l’expression de la volonté générale ne vienne à
remettre une telle conception en cause car, la force, tel que précédemment dit, est périssable de nature.
Toutefois, si l’on conçoit que le droit fonde la justice, quelles peuvent être le rapport entre la justice et
l’égalité ?
Justifications : A partir de cette leçon, tu pourras établir le lien entre lien qui existe entre la justice te
l’égalité.
Introduction
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La justice est symbolisée par une jeune femme, Thémis est son nom, elle était l’incarnation divine de
la Justice chez les Grecs, elle a des yeux bandés, signe d’impartialité du jugement et tient dans une main la
balance symbolisant la décision équitable, et dans l’autre le glaive, symbolisant l’exécution de la sentence.
Ainsi sont représentés les trois moments de l’acte de juger : délibérer, décider, et accomplir. Mais, dans un
contexte particulier, à quoi fait-on allusion lorsqu’on parle de justice égale ? Notre tâche ici consistera donc
à aborder la question de la justice comme une exigence de l’égalité (I) puis de montrer les limites de ce
principe (II).
Justifications : cette leçon te permettra de différencier les typologies de justice, mais et surtout, de savoir
à quel moment user de chacune d’elle.
Introduction
Dans son livre intitulé Le Gai Savoir, publié en 1883, Nietzsche écrit que : « Le châtiment a pour
but de rendre meilleur celui qu’il châtie », ce qui laisse entendre le but propre de la justice, celui de rétablir
l’ordre dans la cité. Cependant, quel est le propre de chaque justice, étant donné qu’il y en a plus d’une ?
1. La Justice Commutative
Il s’agit de la forme de justice dont le slogan est : « A chacun une part égale ». Tel que constaté, elle
repose sur le principe de l’égalité dans les affaires, publiques ou privées. Ici : « Le juste est ce qui est
conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité, et l’injuste ce qui est contraire à la loi et ce qui manque à
l'égalité » comme le dit Aristote dans son livre Ethique à Nicomaque.
2. La Justice Distributive
Il s’agit de la forme de justice reprise dans le slogan : « A chacun selon son mérite ». On peut donc
entendre cela dans le sens où cette typologie de justice exige que le principe de l’équité soit pris en compte
dans toute affaire, que celui qui mérite plus, soit plus avantagé que celui qui mérite moins. C’est nettement
ce que Condillac nous fait savoir en ces mots : « La justice et l’équité diffèrent en ce que celle-là juge
suivant la lettre de la loi, et que celle-ci juge suivant l’esprit dans lequel la loi est censée avoir été faite ».
3. La Justice Corrective
Encore qualifiée de répressive, il s’agit de la forme de justice dont le slogan a été repris dans la
fameuse loi du talion selon laquelle : « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce qui est traduit par le fait que la
réparation d’un dommage doit se faire par un autre dommage de la même ampleur, bien entendu que :
« L’homme est libre, responsable et sans excuse », comme le disait Jean Paul Sartre.
Conclusion
Pour conclure, nous retenons ici que c’est la force de l’argument, en justice, qui compte, et non
l’argument de la force, dans la prise en compte de la revendication d’un droit quelconque ; étant donné que
nous restons tout de même des êtres raisonnables, et nous ne saurions déroger aux principes qui fondent
notre raison. Il est juste souhaitable que la justice soit aussi juste autant qu’elle le devrait, afin de ne point
sombrer dans la corruption ainsi que dans une anarchie totale. Toutefois, se rendre justice en
revendiquant son droit par la violence, n’est-ce pas là écarter la norme pour normaliser l’écart ?
SUJETS DE REFLEXION