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Thomas Segard TS1

QU’EST CE QU’UN ETAT JUSTE ?

La société , pour maintenir une cohésion sociale, se doit d’être réglementée par des lois,
organisée autour d’un pouvoir régulateur, un pouvoir politique. Or, qui dit réglementation dit
nécessairement contraintes, obligations, devoirs. S’il existe des sociétés réglées sans le pouvoir d’un
Etat (ex : les sociétés primitives), elles demeurent néanmoins fondées sur des règles, des rites et
tabous qui organisent la vie en communauté. Pour les sociétés organisées autour d’un pouvoir
politique, c’est l’Etat qui incarne ce pouvoir.
Le mot juste ce rapporte à la justice , elle est au coeur des débats depuis l’aube de la philosophie.
Platon, déjà, plaçait la justice au centre de la République, son ouvrage majeur. De manière générale,
la justice désigne la conformité avec le droit, le sentiment d’équité. On peut distinguer trois types de
justice :
- la justice-idée : elle désigne la norme du droit, la notion de ce qui est dû

- la justice-devoir : elle désigne la vertu par laquelle on respecte les droits des personnes en
tant qu’elles sont considérées comme égales

- la justice-institution : ensemble des organisations ou personnes appliquant le droit


Pour les philosophes, la justice est le but de toute politique, dans la mesure où elle vise à établir une
égalité véritable et anonyme, qui ne tient compte ni de la situation sociale ni de la personnalité des
individus.

Or c’est la loi qui représente la justice dans un état car elle en impose les droits , devoirs et limites.
Ce qui est juste, c'est étymologiquement ce qui est conforme à la règle, au droit. La loi incarne la
règle, on peut ici assimiler la loi, au droit positif, à la loi de l'État. En théorie, la loi est censée être
juste et donc définir ce qui est juste. Mais on peut s'interroger sur cette définition du juste laissée à
la loi. Cela soulève 3 difficultés: la loi est-elle toujours juste , faut-il laisser autre chose que soi ( et
sa raison) distinguer ce qui est juste, de ce qui ne l'est pas et enfin si c'est la loi qui définit ce qui est
juste alors on pourrait penser que la légalité, la conformité à la loi suffit pour être juste. Ce sujet
invite donc à penser les grandes questions soulevées par cette notion de justice.

le droit positif apparaît comme légitime par opposition à la force ou au fait, et donc il
incarne ce qui est juste et est la réponse à notre désir de justice. En effet, ce droit positif permet dans
la théorie d’être le plus équitable possible au sein d’un société ou d’un état. Il faut aussi rappeler
que le droit positif sous-entend également que les règles de droit sont issues des hommes eux-
mêmes et non pas de la nature ou d'une divinité, le "droit naturel". C’est avec ce droit positif que
commence à apparaître les notions de juste et d’injuste, avant lui la loi de la nature ni juste ni injuste
selon Spinoza ou que du bon et du mauvais selon chacun. Le droit positif va donc servir de valeur
étalon pour définir ce qui va par la suite être bon ou mauvais.
Le droit positif est censé incarner la volonté générale du peuple et est dès lors aussi expression de la
raison capable de voir l’intérêt général par delà l’intérêt immédiat et particulier, aussi le droit nous
apparaît en général juste, car soit en accord avec notre raison ou en accord avec nos valeurs, notre
culture. Pour vulgariser la chose, on peut dire que ce droit positif ne doit normalement avantager
personne et doit permettre de faire uniquement ce qui juste. Le droit positif est un droit vivant qui
évolue en fonction des époques et des sociétés. Le positivisme légaliste considère que le droit
positif émane des autorités politiques et se suffit à lui-même. Pour le positivisme sociologique, le
droit positif est l'expression de la société. Il se comprend en observant la société.
Donc on peut dire que c'est la loi qui définit ce qui est juste. Mais pourquoi avons-nous dès lors le
sentiment qu'elle est parfois injuste et ne l'est-elle pas de fait parfois? Dans ce cas peut-on vraiment
la tenir comme étalon et source de la définition de la justice?

Il faut donc bien comprendre que le Juste ne se réduit pas à sa définition selon la loi d'abord
parce qu'elle n'est pas toujours juste: la loi peut n'être qu'une légitimation de la force et du fait en
eux-mêmes ni juste ni injuste mais injuste quand ils sont érigé en tant que loi. Comme dit
précédemment, le droit positif et l’impartialité de la justice ne sont que des illusions, des utopies car
l’être humain peut créer et es retrouver dans des milliers de situations différentes ce qui créer des
situations ambigus que la justice ne peut résoudre sans faire de concessions et c’est elles qui vont
créer ce sentiments d’injustices envers la loi.
Ensuite il y a le faite que la justice est relative: « Plaisante justice qu’une rivière borne » disait
Pascal, or être juste renvoie à une dimension universelle. En effet ce qui est juste va être différent
pour chacun d’entre nous, votre voisin ne pense sûrement pas la même chose que vous sur ce qui est
bon ou mauvais tous simplement car il y a des milliers de facteurs dû a l’humain et a ses relations,
sentiments et tout ce qui fait de nous de hommes , qui peuvent entrer en contradictions avec cette
justice sensée être impartiale. Pour prendre un exemple concret, imaginer une mère qui témoigne au
procès de son fils,celle-ci a de grandes chances d’être emporter par ses sentiments et donc tenir des
propos qui peuvent nous paraître totalement injuste dans notre société, état.
Et enfin le droit positif peut être en distorsion avec les autres droits moral, naturel ou divin. Ex de
Thomas d’Aquin avec le vol. Il existe plusieurs types de droits et donc par la même occasion
plusieurs types de justices différentes qui vont s’opposer sur certain points.
Tout cela nous montres bien que le justice ne peut se résumer a un seul droit ou une seule pensée, la
justice est faite de nuances.

Il serait même dangereux de réduire le juste à la loi et à la légalité. En effet , réduire le juste
à la simple légalité, c'est justifier une obéissance systématique, c'est se résoudre à l’hétéronomie et
se dispenser de consulter sa propre conscience et sa raison, avec les dangers que cela comporte : le
cas de Eichmann, étudié par Hannah Arendt par exemple.
c’est dire que seul le droit positif décide du juste et présupposer qu’il n’y a rien d’autre au-dessus du
droit positif, c’est ce qu’essaie de défendre certains états au nom du principe de souveraineté et de
non-ingérence et par delà cela de la différence culturelle. Cela peut entraîner une culturisation du
droit et une absolutisation de la culture, qui signe la fin des droits de la personne, aussi dangereuse
voire sans doute plus dangereuse que l'impérialisme des droits de l'homme que conteste certains.
C'est dire aussi qu'être juste, c'est simplement agir conformément à la loi qui est souvent bien en
dessous de ce qu'exigerait de nous la morale. Là où la loi interdit de porter atteinte, la morale peut
prescrire bien plus. C'est dire aussi que celui qui se tient à la loi est juste en soi, et ses intentions et
mobiles, ne doivent-ils pas être examinés pour juger de sa justice?

Au final, un état juste a 100 %, serait un état qui peut à la fois maintenir une justice
communes qui fonctionnerai tout en prenant en compte celles de chacun aussi bien ,d’un homme
fort que faible, femme ou homme ou encore jeune ou vieux. Mais même si quelques pays arrivent à
maintenir une justice commune, y intégrée les idées et pensées de chacun et un défi d’une difficulté
extrême.

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