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Unité-progrès-justice
SUPPORT DE COURS
- LEG 1 S2
- SDB 1 S2
- FCGC 1 S2
- LST 3 S6
Par :
TCHALIM SAMAH A. 1
COURS INITIATION AU DROIT
INTERET DU COURS
Le droit est une matière fondamentale incluse dans les programmes d’enseignement
supérieur au Burkina Faso sans doute pour permettre aux futurs professionnels que
vous êtes, d’acquérir des connaissances juridiques utiles pour l’exercice futur de vos
activités. Le droit est une garantie de sécurité aussi bien dans la vie civile que dans la
vie des affaires. Connaître le droit, c’est se protégé, c’est savoir qu’on a des droits mais
aussi qu’on est assujetti à des obligations vis-à-vis des autres.
Il est certain que chacun des étudiants que vous êtes a eu à prononcer le mot droit :
« c’est mon droit », « j’ai le droit de… », « les droits de l’homme » etc ou a eu à
l’entendre prononcer sans véritablement savoir ce que c’est que le droit. Ce cours vient
apporter des éclaircissements sur la notion du droit à travers la définition de certains
concepts.
L’objet du présent cours est de fournir une clé d’accès à la compréhension d’une
discipline si vaste, si variée et en profonde et incessante mutation. C’est une forme
d’initiation, une introduction à l’étude du droit. L’introduction n’est-elle pas « l’action
d’introduire, de faire entrer quelqu’un ». C’est ce qui prépare quelqu’un à la
connaissance d’une chose, d’une matière. L’initié est appelé à approfondir les pré-
requis qui lui sont transmis.
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COURS INITIATION AU DROIT
INTRODUCTION
Une introduction ... : le terme provient du verbe latin introducere : « conduire, amener
dans ». L'introduction vise donc à faire connaître à quelqu'un ce qui lui est inconnu.
... au droit : le droit, cet inconnu ? L'interrogation n'aurait pas surpris Flaubert gui, dans
son Dictionnaire des idées reçues, affirmait que « le droit, on ne sait pas ce que c'est».
Pourtant, s'il est des idées reçues au sujet du droit, elles seraient plutôt autres: chacun
a son idée sur la définition du droit, l'assimilant le plus souvent à des interdits sociaux
: « tu n'as pas le droit de tuer», et parfois à des aspirations individuelles : « j'invoque
mon droit au bonheur». Dans le langage juridique, ces acceptions courantes ne
traduisent qu'imparfaitement les deux principaux sens du mot «droit» qui permettent
de distinguer le Droit objectif des droits subjectifs.
Lorsqu’on observe la planète terre, c’est la diversité du droit qui est frappante : le droit
américain, le droit français, le droit chinois, le droit burkinabè, le droit Sénégalais, le
droit espagnol, suisse ou rwandais etc. Quand on emprunte une approche historique,
on évoque le droit romain, le droit babylonien, l’ancien droit français, le droit
coutumier ou traditionnel africain.
Vous avez tous une certaine idée, plus ou moins vague, de ce qu’est le droit. Pour le
commun des mortels, sans doute, le droit est ce qui ordonne, ce qui interdit. L’idée
qu’ils ont du droit est essentiellement liée à la contrainte, à la sanction.
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COURS INITIATION AU DROIT
Mais le droit est aussi beaucoup plus que cela. Le droit est partout. Le droit régit la vie
des hommes. Il surgit dans tous les rapports humains. Il n’est pas étranger aux rapports
d’affection : le droit régit les rapports entre époux, y compris pour des questions aussi
intimes que la fidélité ou l’assistance pendant la maladie mais aussi les rapports entre
les parents et les enfants, détermine les règles de filiation, les rapports d’autorité, les
devoirs réciproques… Le droit régit naturellement les rapports économiques, les
rapports des individus avec l’Etat, les rapports des Etats entre eux. Partout, il y a du
droit….
Le droit est un phénomène vivant. Les règles naissent, vivent, meurent, évoluent dans
leur contenu, parce que la société et les hommes qui la composent, évoluent. Parce
que les rapports humains sont complexes, le droit est complexe.
Mais ce droit désigne plusieurs phénomènes, a plusieurs sens qu’il ne faut pas
confondre. Ces sens ne doivent pas être confondus mais mis en relation.
- D’abord, c’est l’ensemble des règles imposées par l’autorité publique dans le
but d’organiser la société et d’aménager les rapports entre les hommes au sein
de cette société. C’est ce droit qu’on appelle le droit objectif1. Il se définit
essentiellement par son objet. Par exemple interdiction de voler, de tuer, de
porter atteinte à l’intégrité physique d’une personne sans son consentement,
etc …..
- Ensuite, le mot droit désigne une prérogative, une faculté reconnue à une
personne par l’autorité publique. C’est le droit subjectif2. Il est dit subjectif
1
Droit Objectif désigne l’ensemble des règles et prescriptions émises par les autorités publiques. Par exemple
Droit burkinabè qui est l’ensemble de règles applicables à tous ceux qui vivent sur le sol burkinabè. En d’autres
termes c’est le droit positif burkinabè.
2
droits qui s’écrit au pluriel et avec minuscule désigne des prérogatives que le droit objectif accorde aux
individus. Les droits subjectifs sont encore appelés droits de la personnalité.
En Anglais Law désigne droit objectif et Rights désigne droit subjectifs.
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parce qu’il est envisagé ici du point de vue de son titulaire qu’on appelle le sujet
du droit. Le sujet du droit, c’est le titulaire d’une prérogative, d’un droit. Par
exemple le droit de vote, la liberté d’association, la liberté d’expression. Le sujet
du droit peut être une personne physique ou une personne morale (un groupe
de personne).
Le droit subjectif est sous la protection du droit objectif. Tels sont donc les deux (2)
sens du mot droit qui retiendront notre attention dans le cadre de ce cours d’initiation
au droit. Ainsi, nous allons d’abord nous intéresser au droit objectif (chapitre I) avant
d’étudier le droit subjectif (chapitre II).
- Les droits civils et politiques : Ce sont des droits reconnus à l’individu pour le protéger contre les abus
du pouvoir politique. Exemple : La liberté d’expression
- Les droits économiques sociaux et cultuels : C’est le droit pour chacun à l’éducation, la santé et au
travail
Les droits collectifs : ce sont des droits dont peuvent se prévaloir les groupements de personnes, des
mouvements politiques ou même des Etats. Exemple : droit des peuples à un environnement saint, à
disposer d’eux-mêmes
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COURS INITIATION AU DROIT
Nous avons défini le droit objectif comme un ensemble de règles destinées à régir les
rapports entre les hommes. Le concept du droit objectif ne s’applique qu’à un
ensemble déterminé de règles. Il peut s’agir d’un ensemble déterminé :
Le droit en tant qu’un ensemble de règles = c’est le droit objectif. L’élément essentiel
de ce droit c’est la règle de droit.
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COURS INITIATION AU DROIT
La règle de droit est une règle de conduite que la société impose aux hommes qu’elle
fait respecter par le jeu de certaines sanctions. Mais comment peut-on reconnaître
une règle de droit ?
Au nom de quoi, par exemple, le jeune homme qui est le premier à s’introduire dans
le véhicule, et a pu se trouver un siège, devrait se lever et laisser sa place à la femme
enceinte ou au vieil homme resté debout ?
Quand nous ouvrons le code burkinabè des personnes et de la famille, nous lisons à
l’article 292: « Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance. Ils
s’obligent à une communauté de vie. Ils se doivent respect et affection». A la
mosquée, l’Imam, et à la paroisse, le Curé ou le Pasteur nous prodiguent le même
enseignement.
On dit aussi, à l’article 247 du même code, que le mariage ne peut avoir lieu, ni avec
l’un de ses ascendants, ni avec l’un de ses descendants. C’est ce qu’on appelle un
inceste : c'est-à-dire la relation charnelle entre proches parents ou alliés dont le
mariage est prohibé par la loi. On dit encore qu’à tout âge, l’enfant doit honneur et
respect à ses père et mère. Or, le décalogue enseigne aussi : « tu honoreras ton père
et ta mère ». Le Code pénal dispose aussi, que « l’homicide commis volontairement est
qualifié meurtre ». Cela rappelle un autre commandement, contenu dans le décalogue
: « tu ne tueras point ».
Tous ces exemples cités sont des règles de conduite. Mais à quoi pourrait-on
reconnaître une règle de droit et la distinguer des autres règles de conduite ?
Pour le savoir, il faut rechercher les caractères de la règle de droit. Ces caractères sont
au nombre de trois : la règle de droit est générale et impersonnelle, elle est
permanente et elle est obligatoire.
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COURS INITIATION AU DROIT
Le caractère impersonnel signifie que la règle de droit n’est pas édictée pour un cas
particulier mais s’applique à tous les membres d’un groupe, envisagé de façon
abstraite à partir de certains critères tel que l’âge, le sexe, la profession, etc. C’est
une garantie pour les citoyens, une protection contre l’arbitraire. Ce caractère
s’exprime par l’utilisation des pronoms indéfinis : tout, nul, quiconque… Il s’ensuit
qu’une disposition qui viserait une personne déterminée n’est pas une règle de droit.
Exemple : un texte nommant un préfet n’est pas une règle de droit. En revanche, un
texte qui fixe les conditions d’accès à la profession de préfet est une règle de droit.
Mais, cela ne veut pas dire que toutes les règles de droit en vigueur dans une société
vont s’appliquer indistinctement à tous les membres de cette société. Une règle de
droit peut être appliquée à une catégorie de personnes concernées. Par exemple le
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COURS INITIATION AU DROIT
Cela signifie que la règle de droit doit s’appliquer tant qu’elle n’est pas abrogée c’est-
à-dire annulée par une règle nouvelle.
Aucun corps social, quelle que soit sa puissance, ne peut exister sans un minimum de
discipline de ses membres. La règle de droit détermine ce que chacun doit faire ou ne
doit pas faire pour que la vie en société soit possible. Ainsi, la règle de droit est le
produit d’un besoin social.
Une règle de droit se définit par son caractère obligatoire : elle prescrit un
commandement, appelle à être obéit. Elle contient un ordre, soit en ce qu’elle implique
une action : porter secours et assistance à son conjoint, fournir des aliments à un
ascendant dans le besoin ; soit en ce qu’elle interdit d’en accomplir et, prescrit plutôt
une abstention. Exemples : interdiction de voler, de tuer etc. Dire que la règle de droit
est obligatoire, ce n’est pas seulement affirmer qu’elle se présente comme un ordre,
un commandement, c’est également admettre qu’elle est sanctionnée par la
contrainte. La contrainte étatique est la marque la plus caractéristique de la règle de
droit. La règle de droit est alors une règle de conduite ou une norme dont le respect
est assuré, quand il le faut, au moyen de l’intervention de l’autorité publique.
Cela dit, les sanctions qui assurent l’effectivité de la règle de droit sont caractérisées
par leur diversité :
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COURS INITIATION AU DROIT
décès ; il ordonne le huis clos pour éviter les troubles à l’audience, ou pour
protéger la moralité et la dignité de la personne qui comparaît (mineur dans une
procédure de viol ; époux dans une instance de divorce pour faute etc.).
- D’autres encore ont une nature réparatrice : ce sont les sanctions civiles.
Exemples : restitution, annulation d’un contrat contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs, remise d’un objet ou bien dégradé dans son état (il s’agit, dans
ces cas, d’une réparation en nature) ; allocation de dommages et intérêt (on dit,
dans ce dernier cas, qu’il y a une réparation par équivalent).
Il faut néanmoins souligner que la sanction ou contrainte étatique dont la règle de droit
est porteuse n’est appliquée que de manière exceptionnelle, seulement en cas de
violation de la norme protégée et de mise en œuvre de la procédure judiciaire de
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COURS INITIATION AU DROIT
En conclusion une règle de conduite humaine qui présente les caractéristiques que
nous venons d’analyser est une règle de droit. La règle de droit se distingue des autres
règles de conduite humaine.
Les règles autonomes sont des règles internes à l’individu, des règles qui relèvent de la
conscience et dont la sanction est soit le remord ou la réprobation (critique venant des
autres).
Les règles hétéronomes sont des règles édictées et imposées à l’individu par l’autorité,
c'est-à-dire que ce sont des règles extérieures à l’individu et leur sanction est aussi
extérieure. Exemple : le droit est la règle hétéronome par excellence.
Les règles de bienséance ou de civilité sont des règles d’usage (pourboire, servir les
clients dans l’ordre de leur arrivée), de courtoisie (laisser sa place à une dame ou à
une personne plus âgée que nous), de jeu (fair play), de politesse (respect des parents,
les jeunes ne doivent pas hausser le ton devant une personne âgée), d’honneur (se
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lever à l’arrivé d’une une autorité, d’un supérieur), de savoir-vivre (avoir les bonnes
manières), etc., c'est-à-dire, un ensemble de comportements qui permettent aux
individus de se respecter dans la société. Ce sont des pratiques non écrites, suivies
d’une manière constante et concordante et considérées comme normales dans un
milieu déterminé.
Les règles de bienséances tout comme les règles de droit ont pour objet d’organiser la
vie en société. Mais contrairement aux règles de droit, le non-respect des règles de
bienséance ne peut entraîner le recours à la contrainte étatique. Leur violation est
sanctionnée par la réprobation ou le remords. Par exemple, si dans le bus le jeune
garçon ne s’était pas levé pour permettre à la femme enceinte ou à l’homme plus âgé
de s’asseoir, il n’y aura que la réprobation de sa communauté, de sa société, de ses
camarades : son comportement tend au respect d’une règle de bienséance et non
d’une règle de droit. La raison est que, s’il ne se levait pas, il n’y aura pas de contrainte
étatique.
Cependant, il faut souligner que les règles de bienséances peuvent évoluer et devenir
des règles de droit. Et même, en cas de litige et en l’absence d’un texte juridique,
l’usage par exemple peut devenir une source de droit. Ainsi, le juge ou même la loi
peuvent reconnaitre un usage et l’appliquer en tant que source secondaire de droit.
Le droit tout comme les règles religieuses sont des règles hétéronomes : D’un côté les
règles religieuses dictées par Dieu et de l’autre les règles de droit, dictées par l’autorité.
Les deux visent également à harmoniser la vie en société. Mais dans les rapports entre
droit et religion on peut faire des constats suivants :
1er constat, il existe des règles de droit qui n’ont rien en commun avec les
commandements religieux. Exemple les dispositions du code de la route.
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COURS INITIATION AU DROIT
2e constat, l’on peut observer que d’autres règles de droit, au contraire, se retrouvent
dans la religion par exemple celles qui gouvernent le mariage ou les règles prescrivant
de ne pas tuer, ne pas voler, ne pas insulter, l’interdiction du mariage homosexuel…
Ainsi, parfois le contenu des prescriptions inspirées par la loi religieuse coïncide avec
celui des règles de droit c’est-à-dire les commandements religieux peuvent être en
osmose avec les règles juridiques, notamment lorsque le législateur adopte ces
normes.
La morale est l’ensemble des critères et des principes qui permettent à l’homme de
distinguer le bien et le mal dans son devoir envers son prochain mais aussi à l’égard de
lui-même. La morale tout comme le droit a pour fonction d’harmoniser la vie en
société. Cependant la morale qui est un perfectionnement intérieur des hommes se
distingue du droit à plusieurs points de vue :
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la règle de droit est neutre car sa vocation première n’est pas de rechercher le
bien ou le mal, mais d’assurer l’ordre.
- Troisièmement, du point de vue de la finalité, tandis que la règle de droit vise
à imposer l’ordre social par la contrainte, la règle morale quant à elle, vise le
perfectionnement personnel de l’individu c’est-à-dire que chacun doit, à partir
d’une logique intérieure, rechercher constamment le bien.
- Quatrièmement, les deux types de règles divergent au niveau de leur sanction,
le non-respect de la règle de droit est socialement sanctionné. Cette sanction
est concrète et appliquée par les pouvoirs publics. Ainsi, le coupable d’un vol est
poursuivi et condamné à une peine privative de liberté, par les autorités
publiques, sans égard à la question de savoir si oui ou non il ressent des
remords. Par contre, la sanction de la règle morale est intérieure et individuelle,
se traduisant par le remord c’est-à-dire la conscience d’avoir mal agi. Elle peut
consister en une réprobation du groupe.
En conclusion, nous pouvons dire que la règle de droit se distingue des autres règles
de conduite humaine à travers ses caractéristiques principales surtout le caractère
obligatoire tel que nous l’avons étudié précédemment.
Il nous faut savoir maintenant d’où proviennent ces règles. C’est le problème dit des
sources du droit objectif.
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COURS INITIATION AU DROIT
Les sources de la règle de droit sont l’ensemble des mécanismes par lesquels
s’établissent les règles de droit.
I- La loi
La loi est la première et la plus importante des sources formelles du droit. La loi est
la première règle de droit écrite et formulée par l’organe étatique compétent. En
fait, la notion de loi renvoie à deux sens : le sens large et le sens restreint.
Lato sensu, la loi est prise au sens générique : Il s’agira alors de toute règle de droit
formulée par un organe étatique compétent. Que le texte soit pris par le parlement,
par le gouvernement ou par une autorité administrative. Il suffit qu’il soit assorti de
contrainte, c'est-à-dire de la force exécutoire.
Mais c’est au sens strict (stricto sensu) que la loi est le plus souvent désignée,
notamment par les chercheurs et les praticiens. Dans ce sens, c’est la règle de droit
produite par l’organe législatif dans un Etat. Au Burkina Faso, c’est l’Assemblée
nationale qui est l’organe législatif.
- La constitution
- La loi parlementaire
- La loi référendaire
- Les règlements
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COURS INITIATION AU DROIT
1°) Les lois organiques. Les lois organiques sont celles qui fixent, conformément à la
Constitution, les règles relatives au fonctionnement des pouvoirs publics (Cour
constitutionnelle, Cour de cassation, CSC, Assemblée nationale…). L’adoption de ces
lois suit une procédure spéciale. Les lois qui ne sont pas organiques sont des lois
ordinaires.
2°) Les lois de finances déterminent les recettes et les dépenses de l’Etat. On les
distingue des lois de règlement par lesquelles l’Assemblée nationale procède au
contrôle de l’exécution des lois de finance, sous la réserve de l’apurement ultérieur des
comptes de la nation par la Cour des Comptes.
3°) Les lois programmes déterminent les objectifs de l’action économique et sociale
de l’Etat.
1°) Les ordonnances : ce sont des règlements administratifs, c'est-à-dire des décrets,
qui ont pour l’objet de régir une matière relevant du domaine de la loi. C’est une
exception à la délimitation des domaines législatif et réglementaire. Par les
ordonnances, le pouvoir exécutif intervient dans le domaine législatif. Mais cette
intervention est encadrée par la Constitution.
2°) Il y a ensuite les décrets, pris en conseil des ministres, les arrêtés ministériels,
préfectoraux ou municipaux.
3°) Enfin, sans être exhaustif, on peut citer également les circulaires ou instructions
ministérielles. Ce sont des textes susceptibles d’une application générale et
permanente, à l’instar des décrets et arrêtés. Mais, en principe, ces textes n’ont de
protée qu’à l’intérieur de l’administration concernée.
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COURS INITIATION AU DROIT
Ces différents textes sont soumis à une hiérarchie que l’on appelle la hiérarchie des
normes juridiques. La hiérarchie des normes signifie qu’aucun texte ne doit aller à
l’encontre d’un texte qui lui est supérieur.
La pyramide classique des normes comprend plusieurs degrés : au sommet, nous avons
la constitution, en-dessous de la constitution, nous avons la loi. La loi est ainsi
subordonnée à la constitution. Mais la loi est supérieure aux règlements qui émanent
du pur exécutif. Ce ne sont que des actions d’application. Il existe plusieurs espèces de
règlement et certains pris par le gouvernement s’appellent décrets. Par contre les
actes qui émanent des ministres s’appellent arrêtés.
Pyramide
Constitution
Loi
Règlements : - décret
-arrêtés
-circulaires
C- Elaboration et caractères de la loi
1- L’élaboration de la loi
L’initiative de la loi appartient soit au gouvernement qui dépose un projet de loi, soit à
un membre du parlement (député) qui dépose une proposition de loi. Le peuple aussi,
peut par voie de pétitions, faire une proposition de loi. Cette pétition doit comporter
la signature de 15.000 citoyens burkinabè ayant le droit de vote et 30.000 citoyens s’il
s’agit d’une proposition de loi constitutionnelle.
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COURS INITIATION AU DROIT
Les projets de loi et ou les propositions de loi sont déposés sur le bureau de l’assemblée
nationale. Après le dépôt, le texte est envoyé pour examen à une commission
compétente. Nous avons trois grandes catégories de lois à savoir :
Après avoir examiné le texte, la commission peut demander que le texte passe en
discussion en séance plénière. Pour être adoptée définitivement le texte doit être voté
par la majorité des députés présents sauf les lois organiques et une majorité qualifiée
(3/4) pour les lois constitutionnelles qui doivent être votées à la majorité absolue.
La loi une fois votée par le parlement ne devient obligatoire que lorsqu’elle a été
promulguée par le président et publiée au Journal Officiel. La promulgation de la loi
est l’acte par lequel, le président du Faso atteste de l’existence de la loi et donne l’ordre
aux autorités publiques d’observer et de faire observer cette loi. La loi donne un délai
au chef de l’Etat pour la promulgation. Ce délai est de vingt un jours à compter de la
transmission du texte définitivement adopté par le parlement. Ce délai est de huit
jours en cas d’urgence déclarée par l’assemblée nationale.
Après la promulgation, le texte doit être publié au journal officiel. La publication est
l’acte par lequel le texte est légalement porté à la connaissance de population. A partir
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Les lois organiques de par leur finalité ont pour but de compléter la constitution sans toutefois la
modifier .C’est pourquoi elles sont OBLIGATOIREMENT soumises au contrôle de constitutionalité (contrôle
préventif).
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COURS INITIATION AU DROIT
de ce moment le texte devient obligatoire pour tout le monde. Elle est présumée
connue de tous. Elle entre en vigueur et « nul n’est censé ignoré la loi ».
Une fois en vigueur, elle est destinée à régir l’avenir. Le code civil dispose que « la loi
ne dispose que pour l’avenir, elle n’a pas d’effet rétroactif ». Dire que la loi n’a pas
d’effet rétroactif signifie qu’elle ne régit pas des situations antérieures à son entrée en
vigueur. En outre les lois burkinabè ne s’appliquent que sur le territoire burkinabè.
C’est ce qu’on appelle le principe de la territorialité des lois. Cependant il existe des
cas où la loi burkinabè peut s’appliquer à des burkinabè à l’étranger. Il s’agit
notamment de toutes les situations se rapportant au statut personnel (nom, la capacité
des personnes, mariage, divorce etc.….).
- Soit par l’abrogation implicite ou tacite lorsque la nouvelle loi sans dire
expressément que l’ancienne loi est abrogée, prévoit cependant des
dispositions qui lui contraire.
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COURS INITIATION AU DROIT
Ensuite la force obligatoire de la loi : la loi peut être définit également par son
caractère obligatoires. Mais, il faut marquer des degrés dans ce caractère obligatoire
de la loi.
En effet, il existe des lois dites impératives : c’est de ces règles qu’on dit qu’il est
interdit de substituer à la règle légale une autre règle. Ici, l’application de la loi est
rigide et exclut toute volonté contraire du sujet de droit. Ces lois sont dites d’ordre
public. L’article 6 du Code civil dispose bien que : « On ne peut déroger, par des
conventions particulières, aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs
». Souvent, c’est le législateur qui indique dans le texte de loi que celle-ci est d’ordre
public.
Il existe une autre catégorie de lois dites lois supplétives de volonté : il faut entendre
par là que ces lois ne régissent les particuliers qu’à défaut d’une convention. Ainsi les
particuliers peuvent déroger à de telles lois s’ils veulent, la liberté de convention
l’emporte sur ces lois. Dans ce cas, la loi ne sera applicable que si les parties n’ont pas
exprimé une volonté contraire : c’est le domaine de l’autonomie de la volonté.
Exemple : le Code des personnes et de la famille a offert aux futurs époux la possibilité
de choisir leur régime matrimonial, c'est-à-dire de fixer par eux-mêmes les règles
auxquelles ils soumettent leur patrimoine. Mais lorsque les futurs époux n’expriment
pas une volonté, un choix, le Code a prévu qu’il leur sera appliqué le régime de la
séparation des biens. Selon l’article 309 du Code des personnes et de la famille : « A
défaut de contrat de mariage, les époux sont soumis au régime de la séparation des
biens ». La disposition citée de cette loi est supplétive de volonté.
Il existe enfin une 3e catégorie de loi dite loi interprétative de volonté : cela signifie
que le législateur a établi une règle conforme à une volonté préalable des intéressés.
Ces lois reposent sur une interprétation de la volonté présumée par le législateur. En
exemple, les règles concernant l’ordre successoral des personnes décédées sans
testament.
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COURS INITIATION AU DROIT
II- La coutume
La loi est l’expression d’une volonté étatique. La coutume quant à elle peut être définie
comme une règle de droit qui s’est établie par une pratique longue et répétée des
intéressés eux-mêmes. Elle s’est constituée par l’habitude. Son autorité lui vient de son
ancienneté et sa force obligatoire repose sur la force de la tradition. Mais cela ne
saurait signifier que toutes les habitudes constituent une règle coutumière. Deux
éléments doivent être réunis pour qu’on se trouve en présence d’une véritable
coutume au sens juridique du terme. Il s’agit d’un élément matériel ou objectif et d’un
élément psychologique ou élément subjectif.
Exemple les masques lorsqu’ils sortent, il est interdit de les rencontrer, sinon ils ont le
droit de te faire mal. Alors question : s’ils blessent un individu dans le cadre de leur
pratique,
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COURS INITIATION AU DROIT
III- La jurisprudence
Au sens large, la jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les cours et
tribunaux dans un Etat donné.
VI- La doctrine
C’est l’ensemble des opinions émises dans des ouvrages par les auteurs juristes et les
praticiens du droit sur une question donné du droit. Elle permet de critiquer la règle
de droit ou d’inspirer le juge ou le législateur.
Ce sont des sources qui résultent d’accords entre Etats ou qui émane d’autorités
supranationales. Lorsque l’on évoque les normes supra nationales ou internationales,
on distingue les traités internationaux et communautaires.
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COURS INITIATION AU DROIT
Il s’agit de l’ensemble des règles édictées et mise en place par les institutions
communautaires. Exemple : l’UEMOA, la CEDEAO, l’OHADA, la CEMAC en Afrique
centrale.
NB : La logique veut que les engagements pris par chaque Etat au plan international ne
puissent être remis en cause sur le plan interne. Les normes supra nationales ne
peuvent être négociées que par le Président du Faso et n’entrent en vigueur qu’après
leur ratification ou approbation par une loi. Ils ne peuvent contenir des dispositions
contraires à celles de la Constitution. Le cas échéant, une réforme de la Constitution
devient nécessaire avant la ratification ou l’approbation du Traité. Il s’agit ainsi, ainsi
d’éviter une contrariété entre norme internationale et norme constitutionnelle.
A chaque question qui se pose dans la société ou à une situation donnée, la règle de
droit tente d’apporter une réponse. Chaque question renvoie à une matière de droit
correspondant souvent à une activité ou un domaine de la vie (famille, commerce, vie
politique, agriculture, enseignement…). D’où, une diversité de matières en droit.
Ces matières du droit appartiennent à deux grandes familles ou branches que sont : le
droit privé et le droit public. On pourrait aussi distinguer le droit national et le droit
international.
A- Le droit public
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COURS INITIATION AU DROIT
1- Le droit constitutionnel : c’est une subdivision du droit public qui porte sur
l’étude des règles constitutionnelles c’est-à-dire de la loi fondamentale. C’est
l’ensemble des règles juridiques relatives aux « institutions grâce auxquelles
l’autorité s’établit, se transmet ou s’exerce dans un Etat » PERLOT. Les règles
fondamentales de ce droit sont contenues dans un document spécial appelé
constitution. Concrètement, le droit constitutionnel organise l’Etat en précisant
ses missions et ses caractères. Il définit aussi et réglemente les différentes
institutions de l’Etat que sont le Président de la République, le Gouvernement,
l’Assemblée nationale… il contient par ailleurs les principes fondamentaux que
la République considère comme intangibles et définit les libertés fondamentales
de l’individu.
2- Le droit administratif : c’est le droit qui régit le fonctionnement de
l’administration publique ainsi que ses rapports avec les particuliers.
3- Le droit financier : il regroupe les règles relatives à la gestion des finances
publiques (règles relatives aux dépenses et recettes, à l’établissement et à
l’exécution du budget, à la comptabilité publique…).
4- Le droit fiscal : détermine les modalités de participation des particuliers aux
charges publiques aux moyens de l’imposition. Il détermine les contribuables,
l’assiette de l’impôt, le mode de calcul et de recouvrement de l’impôt.
B- Le droit privé
C’est la branche de droit qui régit les activités des particuliers et des collectivités
privées telles que les sociétés, les associations etc. Il se subdivise en plusieurs
disciplines qui sont :
1- Le droit civil : C’est la mère de toutes les disciplines privées du droit privé. Il est
appelé civil car il concerne l’ensemble des relations juridiques entre citoyens
c’est-à-dire entre personnes privées. Il forme le droit commun des rapports
entre particuliers. Il règle :
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COURS INITIATION AU DROIT
• Et enfin, il détermine les droits que les individus peuvent acquérir sur les choses
qui les entourent : droit des biens.
Le droit du travail : C’est une branche du droit privé parce qu’il met en
œuvre les règles régissant les relations des individus dans le cadre du
travail salarié. Il est constitué d’un régime applicable aux relations entre
employeurs et salariés.
2- Le droit pénal : également appelé « droit criminel ». c’est l’un des droits mixtes
les plus importants. Il s’agit d’un droit de répression qui a pour principal objet
de définir les comportements constitutifs d’infractions et de fixer les sanctions
applicables à leurs auteurs.
TCHALIM SAMAH A. 25
COURS INITIATION AU DROIT
Le droit national a pour objet de régir les rapports pouvant naître sur un territoire
national donné.
Quant au droit international, il régit les relations internationales. Selon qu’il s’agit des
relations entre Etats/Organisations internationales ou individus, on distingue le droit
international public du droit international privé.
- Le droit international public : c’est l’ensemble des règles régissant les relations
entre les Etats et les autres sujets du droit international ;
- Le droit international privé : c’est le droit qui régit les rapports entre particuliers
qui comporte un élément d’extranéité (élément étranger). Exemple : Rapport
entre personnes de nationalité différente.
TCHALIM SAMAH A. 26
COURS INITIATION AU DROIT
Répondre au mal par le mal ; répondre à la souffrance par la souffrance n’est pas
une bonne solution. Un tel comportement engendre, à coup sûr, l’anarchie. Toutes
les fois qu’il existe un conflit entre particuliers et que ce conflit doit être résolu par
l’application d’une règle de droit, l’intervention de personnages spécialisés qu’on
appelle juges est nécessaire. Il faut que la justice se substitue à la vengeance.
Juger, rendre justice, est une fonction essentielle de l’Etat. Mais, la première image
qu’on a de la justice, c’est son architecture, l’édifice, le lieu où elle est exercée.
Pourtant, la justice a aussi ses hommes et c’est à eux qu’il revient d’animer
l’architecture juridictionnelle. Ainsi, il existe des services civils de
justice comportant les organes : juridictions et les hommes : personnel de la justice.
Les seules juridictions qui nous intéressent, ce sont celles qui sont chargées de
trancher les litiges entre particuliers c’est-à-dire les juridictions de l’ordre judiciaire.
TCHALIM SAMAH A. 27
COURS INITIATION AU DROIT
Au Burkina Faso, les juridictions de l’ordre judiciaire peuvent être classées à trois
(3) niveau. On a :
Ce sont celles qui ont en principe pour mission de connaître l’affaire dès le début
c’est-à-dire de juger l’affaire avant qu’elle ne puisse être portée devant une
juridiction supérieure.
a- Composition
Il comprend :
b- La compétence
TCHALIM SAMAH A. 28
COURS INITIATION AU DROIT
L’appel des jugements rendus par les TD et les T Arrdt se fait devant le Tribunal
d’Instance.
2- Le Tribunal d’Instance
L’appel des jugements rendus en 1er ressort par les TI se fait devant la Cour d’Appel.
Par contre, les décisions rendues sur appel des jugements des TD et T Arrdt sont
déférées devant la Cour de Cassation si elles font l’objet d’un pourvoi.
TCHALIM SAMAH A. 29
COURS INITIATION AU DROIT
Il existe au Burkina Faso dix-huit (18) TGI : Ouagadougou, Ziniaré, Kaya, Kongoussi,
Manga, Ouahigouya, Dori, Fada N’grouma, Diapaga, Bogandé, Tenkodogo, Bobo,
Gaoua, Dédougou, Tougan, Banfora, Koudougou et Boromo.
Chaque TGI est composé : d’un président, d’un vice-président, de chambres ayant
chacune un président de chambre (chambre civile, commerciale et correctionnelle),
d’un ou de plusieurs juges de siège, d’un parquet composé d’un procureur du Faso
secondé par un ou plusieurs substituts et d’un secrétariat, d’un greffe composé
d’un greffier en chef et de greffiers et secrétaires de greffe.
De manière générale, le TGI est compétent pour connaître de toute les affaires pour
lesquelles compétence n’a pas été expressément attribuée par la loi à une autre
juridiction : on dit pour cela que le TGI est un tribunal de droit commun. Il est
également compétent pour connaître des litiges dont le montant évalué en argent
est supérieur à 1 000 000f.
Les décisions rendues par le TGI peuvent faire l’objet d’un appel devant la Cour
d’appel.
4- Le Tribunal de commerce
5- Le Tribunal de travail
Il est compétent pour connaître des différends individuels qui peuvent naître entre
les employeurs et leurs travailleurs à l’occasion du contrat du travail ou
d’apprentissage, des accidents de travail ou des maladies professionnelles.
TCHALIM SAMAH A. 30
COURS INITIATION AU DROIT
Ce sont les juges au second degré qui connaissent des appels formés contre les
décisions rendues par les tribunaux du 1er degré.
La Cour d’Appel est une juridiction de second degré qui est hiérarchiquement
supérieure aux juridictions de 1er degré que sont les TI, les TGI, et les Tribunaux de
Travail.
La Cour d’Appel est compétente pour recevoir les appels formés contre les
décisions rendues par les juridictions ou tribunaux de 1er degré. Ses décisions
appelés Arrêts, peuvent faire l’objet d’un pourvoi devant la Cour de Cassation.
C- La Cour de Cassation
C’est le sommet de la pyramide judiciaire. Elle est unique pour tout le Burkina Faso
et siège à Ouaga.
TCHALIM SAMAH A. 31
COURS INITIATION AU DROIT
Elle est saisie spécialement par une voie de recours spéciale qu’on appelle pourvoi
en cassation.
Premièrement, elle peut casser l’arrêt attaqué si elle estime que celui-ci viol la loi.
Dans ce cas, la Cour renvoi l’affaire devant une autre juridiction de même nature
que celle qui a rendu la décision cassée ou devant la même juridiction autrement
composée.
TCHALIM SAMAH A. 32
COURS INITIATION AU DROIT
Le Droit objectif reconnaît aux individus des prérogatives. Ceux-ci peuvent en jouir sous
la protection de l’Etat. Les prérogatives reconnus par le Droit objectif au profit des
individus sont des droits individuels encore appelées droits subjectifs. Ce sont les
droits attachés ou liés à la personne, c'est-à-dire au sujet de droit. Pour certains, le
droit subjectif est un pouvoir de vouloir, c'est-à-dire l’aptitude à exprimer par sa
volonté, ses besoins et à les satisfaire. Pour d’autres, c’est un intérêt pris en
considération par le droit, un intérêt juridiquement protégé.
Ce qu’on peut retenir, c’est que la notion de « droits subjectifs » est si présente en
droit privé car elle en constitue l’un des piliers.
Mais dans le cadre de ce cours, ce sont les pouvoirs ou les prérogatives organisées par
le droit objectif qui feront l’objet de notre étude. Il convient alors dans un premier
temps de procéder à la classification de ces droits subjectifs (chapitre 1) avant de voir
les sources de ces droits (chapitre 2). Mais une étude des titulaires des droits subjectifs
s’avère aussi nécessaire (chapitre 3).
TCHALIM SAMAH A. 33
COURS INITIATION AU DROIT
Les droits subjectifs sont une prérogative reconnue à une personne à l’encontre d’une
personne ou d’une chose. C’est un droit subjectif portant directement ou
indirectement, immédiatement ou médiatement sur les choses susceptibles d’être
évalué en argent. Ce sont les droits patrimoniaux. Qui dit patrimonial dit pécuniaire.
L’ensemble des valeurs pécuniaire forme notre patrimoine.
Mais certains autres droits ont une valeur simplement morales et peuvent être
appréciés en argent : ce sont des droits extra patrimoniaux.
TCHALIM SAMAH A. 34
COURS INITIATION AU DROIT
1- L’actif
L’actif d’une personne est composé de tous les droits patrimoniaux dont elle est
titulaire, de sorte qu’il convient d’exclure de cet ensemble tous les droits que l’on
qualifie d’extrapatrimoniaux.
==> Notion
Les droits extrapatrimoniaux sont ceux qui n’ont pas de valeur pécuniaire.
Autrement dit, ils sont hors du commerce juridique. Ils ne peuvent pas faire l’objet
d’échanges.
==> Identification
==> Caractères
TCHALIM SAMAH A. 35
COURS INITIATION AU DROIT
Incessibles
Intransmissibles
Insaisissables
Imprescriptibles
==> Notion
Les droits patrimoniaux sont les droits subjectifs appréciables en argent. Ils
possèdent une valeur pécuniaire. Ils sont, en conséquence, disponibles, ce qui
signifie qu’ils peuvent faire notamment l’objet d’opérations translatives.
==> Identification
Les droits réels (le droit de propriété est l’archétype du droit réel)
Les droits personnels (le droit de créance : obligation de donner, faire ou ne pas
faire)
Ainsi, les droits réels et les droits personnels ont pour point commun d’être des
droits patrimoniaux et donc d’être appréciables en argent.
==> Caractères
Cessibles
Transmissibles
Saisissables
TCHALIM SAMAH A. 36
COURS INITIATION AU DROIT
Le droit réel
o Notion
Le droit réel s’exerce ainsi sans qu’il soit besoin d’actionner une
personne. Il s’exerce sans l’entremise d’un tiers
2. Le passif
TCHALIM SAMAH A. 37
COURS INITIATION AU DROIT
Le patrimoine n’est pas seulement la somme d’un actif et d’un passif : il forme un
ensemble abstrait que l’on qualifie d’universalité de droit.
Le projet de réforme du livre II du Code civil sur lequel avait travaillé l’association
Henri Capitant définit en ce sens le patrimoine d’une personne comme
« l’universalité de droit comprenant l’ensemble de ses biens et obligations, présents
et à venir, l’actif répondant du passif. »
Il s’infère de cette disposition que les dettes qui pèsent sur une personne sont
toujours exécutoires sur ses biens.
TCHALIM SAMAH A. 38
COURS INITIATION AU DROIT
Aubry et Rau en ont déduit que s’il existait une corrélation entre l’actif et le passif
d’une personne, c’est parce que ces deux éléments formaient un même ensemble :
le patrimoine.
À cet égard, le patrimoine présente cette particularité d’être distinct des éléments
qui le composent. Tandis que le solde entre l’actif et le passif est en constante
évolution au cours de la vie de la personne, le patrimoine, quant à lui, est immuable
en ce sens qu’il existe indépendamment de ce solde.
Planiol écrivait, dans le droit fil de cette idée, que « le patrimoine constitue une
unité abstraite, distincte des biens et charges qui le composent. Ceux-ci peuvent
changer, diminuer, disparaître entièrement, et non le patrimoine, qui reste toujours
le même, pendant toute la vie de la personne ».
Au bilan, il apparaît que c’est parce que dans l’ensemble que constitue le
patrimoine, un passif est adjoint à un actif que l’on peut parler d’universalité de
droit et pas seulement d’une masse de biens qui, seule, s’apparente à une
universalité de fait.
À partir des articles 2284 et 2285 du Code civil Aubry et Rau ont attribué plusieurs
caractères au patrimoine.
Selon la thèse développée par Aubry et Rau « l’idée de patrimoine est le corollaire
de l’idée de personnalité ».
Si, dès lors, le patrimoine est une émanation de la personnalité, on peut en déduire
que seules les personnes disposent de l’aptitude d’être titulaires de droits et
TCHALIM SAMAH A. 39
COURS INITIATION AU DROIT
Pour disposer d’un patrimoine il faut donc justifier de la personnalité juridique laquelle
s’acquiert à la naissance pour les personnes physiques et au moment de
l’accomplissement de formalités pour les personnes morales (immatriculation pour les
sociétés et déclaration pour les associations).
S’agissant des personnes morales, il convient d’observer que leur patrimoine est
distinct du patrimoine personnel de leurs membres. C’est la raison pour laquelle il
ne saurait y avoir aucune confusion entre le patrimoine d’une société et celui de
ses associés. À défaut, ces derniers s’exposent à des poursuites pénales,
notamment au titre de l’abus bien social.
Quant aux animaux, bien que l’article 515-14 du Code civil leur confère un statut
spécifique en prévoyant qu’ils « sont des êtres vivants doués de sensibilité », ils ne
jouissent pas de la personnalité juridique.
L’une des particularités du patrimoine est que les opérations accomplies sur les
biens et les dettes qu’il recueille sont sans incidence sur son existence.
Aussi, une personne qui ne détiendrait aucun bien et sur laquelle ne pèseraient que
des dettes est malgré tout titulaire d’un patrimoine.
TCHALIM SAMAH A. 40
COURS INITIATION AU DROIT
o Parce que le patrimoine est attaché à la personne et que les héritiers sont
les « continuateurs de la personne du défunt», il est transmissible à cause
de mort.
o Cette transmission s’opère alors à titre universel, ce qui implique que les
héritiers recueillent, tout autant les biens de la personne décédée que
ses dettes.
TCHALIM SAMAH A. 41
COURS INITIATION AU DROIT
o En cas de scission d’une société, son patrimoine est divisé et apporté aux
sociétés créées
Si, en principe, toute personne ne dispose que d’un seul patrimoine, certaines lois
récentes ont assorti ce principe d’exceptions.
1. Principe
Parce que la personnalité juridique est indivisible et que le patrimoine est une
émanation de cette personnalité, une même personne ne peut, par principe, être
titulaire que d’un seul patrimoine. Aussi, parle-t-on, d’unicité ou d’indivisibilité du
patrimoine.
Ainsi, une personne qui affecterait certains biens à l’exercice d’une activité
professionnelle n’aurait, par principe, pas pour effet de créer un ensemble de biens
et de dettes séparé de son patrimoine personnel, sauf à créer une personne morale
ou à accomplir les formalités aux fins de constituer un patrimoine professionnel.
2. Exceptions
TCHALIM SAMAH A. 42
COURS INITIATION AU DROIT
Ils relèvent de l’avoir, le contraire de l’être. Ils sont regroupés au sein du patrimoine.
Ainsi, les droits patrimoniaux sont les droits subjectifs entrant dans le patrimoine. Ils
sont assez divers et assez nombreux. Leur nombre et leur diversité posent le problème
de leur classement.
Les différents droits patrimoniaux sont les droits réels (A), les droits personnels (B) et
les droits intellectuels (C).
Les droits réels confèrent à leur titulaire un pouvoir direct et immédiat sur une chose.
Leur exercice ne nécessite pas l'intervention d'une autre personne. La loi reconnaît
différents droits réels (1) qui portent sur une chose (2).
TCHALIM SAMAH A. 43
COURS INITIATION AU DROIT
Les biens que les économistes appellent également les richesses sont classés en deux
(2) catégories principales. En effet, selon l’article 516 du code civil, « Tous les biens
sont meubles et immeubles ». C’est la division fondamentale (on parle de summa
divisio).
Il faut considérer d’abord les immeubles ; il faut considérer ensuite les meubles.
- Les immeubles
Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l’objet
auquel ils s’appliquent.
Sont immeubles par leur nature, le sol et tout ce qui s’y attache, notamment les
bâtiments, les arbres etc. Ce sont des biens que l’on ne peut mouvoir, c'est-à-dire
déplacé et qui ne peuvent pas non plus être mû.
TCHALIM SAMAH A. 44
COURS INITIATION AU DROIT
A cette catégorie, il faut ajouter des biens qui ne sont pas immeubles mais qui sont
destinés à servir ceux-ci. Ce sont les objets qui permettent d’exploiter le sol et les
bâtiments. Ils sont si attachés aux immeubles qu’on ne peut pas en disposer (vendre,
saisir…) séparément : ce sont les immeubles par destination, c’est-à-dire des biens
mobiliers destinés à mettre en valeur les immeubles. En fait, c’est en vertu de la théorie
de l’accessoire (accessorium sequitur principale : l’accessoire suit le principal) qu’on
les traite comme des immeubles.
Enfin, la troisième catégorie d’immeuble est beaucoup plus artificielle : il s’agit des
droits qui portent sur les immeubles. Ce sont les immeubles par l’objet auquel ils
s’appliquent. Exemple : Une personne a le droit de percevoir toute sa vie durant des
revenus sur un bien. Ce droit est lui-même regardé comme un bien. S’il porte sur un
meuble, il sera mobilier, s’il porte sur un immeuble, il sera immobilier.
- Les meubles
Tout ce qui n’est pas immeuble, est meuble. On distingue néanmoins entre les meubles
par nature, les meubles par détermination de la loi et les meubles par anticipation.
Les meubles par nature sont les choses mobile, c'est-à-dire « les corps qui peuvent se
transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, comme les
animaux, soit qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère,
comme les choses inanimées ». Exemples : les animaux, les véhicules à moteur, le
navire, l’aéronef etc.
TCHALIM SAMAH A. 45
COURS INITIATION AU DROIT
Enfin, les meubles par anticipation, bien qu’ayant une attache au sol et ne pouvant
être pour l’instant déplacés, certains biens seront quant bien même considérés comme
meubles. Ce sont les meubles par anticipation. En effet, ce sont des immeubles par
nature mais qui vont être traités comme des meubles par anticipation pour certaines
opérations de la vie juridique. Ceci, parce qu’au moment de l’exécution de cette
opération juridique ces biens seront devenus meubles. On range dans cette catégorie
la vente des récoles sur pied, la saisie d’une récolte sur pied, le bois avant la coupe, les
matériaux à provenir de la destruction d’une construction, la vente de produits à
extraire d’une mine ou d’une carrière.
On distingue :
Choses corporelles et choses incorporelles : les premières sont celles ayant une réalité
physique alors que les choses incorporelles n’en n’ont pas (droits d’associés d’une
société, romans, poèmes…).
Biens fongibles et biens non fongibles : les choses fongibles ou choses de genre
existent en plusieurs exemplaires identiques. Ce sont des biens interchangeables.
Exemple : sac de riz à la place d’un sac de riz. Les choses non fongibles n’existent qu’en
un seul exemplaire.
Choses dans le commerce et choses hors du commerce : les choses dans le commerce
sont celles qui peuvent faire l’objet d’échanges et de conventions (maisons, voitures…).
Les secondes ne peuvent être l’objet de conventions à titre onéreux entre sujet de
droits (les éléments du corps humain, les produits illicites comme la drogue…).
TCHALIM SAMAH A. 46
COURS INITIATION AU DROIT
Les droits réels sont ceux qui portent sur une chose. On distingue les droits réels
principaux des droits réels accessoires.
Les droits réels principaux confèrent à leur titulaire la maîtrise d'une chose. Sont
des droits réels principaux le droit de propriété et les droits démembrés du droit de
propriété.
TCHALIM SAMAH A. 47
COURS INITIATION AU DROIT
- exclusif : le propriétaire dispose d'un monopole sur la chose qui lui permet d'exclure
les tiers.
Possession et propriété :
Posséder une chose, c'est se comporter, en fait, comme si on éraie titulaire d'un droit
sur cerce chose, même si on ne l'est pas. Alors que la propriété établit un rapport de
droit entre une personne et une chose, la possession consiste en un rapport de fait
entre la personne et la chose.
- un élément matériel, le corpus, qui est l'exercice sur la chose d'actes matériels (usage
de la chose, par exemple) correspondant au droit possédé ;
TCHALIM SAMAH A. 48
COURS INITIATION AU DROIT
possesseur a reçu la chose a domino d'une personne (auteur) qui en était propriétaire.
Un conflit survient entre eux, qui porte sur la nature du droit transmis, le propriétaire
originaire niant avoir transmis la propriété de la chose au possesseur (il prétend, par
exemple, lui avoir seulement prêté la chose).
Il peut établir, d'une part, que la possession est viciée, qu'elle n'est pas «utile». Pour
être utile, la possession doit présenter plusieurs caractères. Elle doit être
ininterrompue; paisible (l'entrée en possession ne doit pas être violente); publique (la
possession ne doit pas être clandestine, dissimulée aux tiers); non équivoque (la
possession est équivoque si l'on ne sait pas à quel titre agit le possesseur; ex. : l'époux
qui détient une chose appartenant à son conjoint n'entend pas nécessairement se
comporter comme possesseur et sa possession est donc équivoque).
TCHALIM SAMAH A. 49
COURS INITIATION AU DROIT
Ils ne confèrent à leur titulaire qu'une partie des prérogatives arrachées au droit de
propriété. Ils sont des droits réels sur la chose d'autrui, reis l'usufruit et la servitude.
➔ la servitude est une charge imposée à un immeuble (le fonds servant) pour l'usage
et l'utilité d'un autre immeuble (le fonds dominant) (article 637 du Code civil).
Les droits réels accessoires (d'une créance) portent sur des choses dont la valeur est
destinée à garantir le paiement d'une créance (droit sur la valeur de la chose).
Accessoires d'une créance dont ils garantissent le paiement, ils constituent des sûretés
réelles qui confèrent au créancier le droit de se faire payer en priorité sur le prix de
vente de la chose.
TCHALIM SAMAH A. 50
COURS INITIATION AU DROIT
➔ Le droit réel accessoire peut porter sur un meuble : le gage consiste à affecter en
garantie du paiement d'une créance un meuble du débiteur dont ce dernier garde ou
non la possession. Il confère à son titulaire, le créancier gagiste, le droit de se faire
payer en priorité sur le prix de vente du meuble de son débiteur.
Selon une approche civiliste sur les régimes de bien, les droits intellectuels
n'impliquent pas un lien naturel entre l'individu et l'objet de sa propriété, mais elles
découlent souvent d'un régime juridique qui distribue les droits exclusifs de chacun
pour l'accès à certains objets.
1- Le Droit d'auteur.
Le droit d'auteur est un terme juridique qui désigne les droits conférés aux auteurs
d'un large éventail d'œuvres quel que soit leur genre, mérite ou leur destination. Ces
œuvres doivent être une réalisation personnelle et originale. Le symbole utilisé (c)
signifie copyright (droit de copie). Il indique que personne ne peut copier l'œuvre sans
l'accord de son auteur. Il est précédé du nom de l'auteur et suivi de l'année à laquelle
l'œuvre a été créée.
2- Le brevet d'invention.
TCHALIM SAMAH A. 51
COURS INITIATION AU DROIT
sur une technologie que cet inventeur vient de développer et qui présente la
particularité d'être à la fois utile, nouvelle et originale au vu de ce qui pouvait déjà
exister dans le même domaine.
Nous allons essayer de classer les droits extrapatrimoniaux avant de voir quel est leur
régime juridique.
Les droits extrapatrimoniaux sont d’abord ceux proclamés dans les textes
fondamentaux comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la
Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 ou encore la
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
TCHALIM SAMAH A. 52
COURS INITIATION AU DROIT
Il existe certains droits qui sont attachés à l’état familial c’est-à-dire à la situation
familiale d’un individu. Ce sont par exemple le droit de l’autorité parentale qui
appartient aux parents sur la personne et les biens de leurs enfants mineurs. On a
également le droit de rechercher sa filiation qui appartient à un enfant naturel. On peut
aussi évoquer les droits fondés sur le mariage : les devoirs réciproques du mariage tels
que la communauté de vie, le devoir d’assistance, de secours, de fidélité etc.
Ce sont des droits qui n’ont pas de valeur pécuniaire. Ils sont hors commerce. Mais ce
sont des droits qui peuvent avoir des conséquences pécuniaires.
TCHALIM SAMAH A. 53
COURS INITIATION AU DROIT
éléments qu'il protège. S'explique ainsi que la loi air autorisé le don d'éléments ou
d'organes du corps humain (cession à titre gratuit).
2- Mais ce sont des droits qui peuvent avoir des conséquences pécuniaires
Si les droits extra patrimoniaux sont hors commerce, ils peuvent néanmoins avoir des
conséquences pécuniaires. Ces conséquences peuvent être directes c’est-à-dire elles
peuvent découler de l’exercice même de ces droits par leur titulaire. C’est le cas de
l’exercice du droit à la recherche de sa filiation qui peut aboutir à l’obtention du
secours ou bien à la succession du père retrouvé. C’est également le cas du droit moral
qu’a un auteur de publier son œuvre. La publication de cette œuvre peut avoir pour
l’auteur certains profits pécuniaires.
Les conséquences peuvent aussi être indirectes. C’est le cas quand elles découlent de
la violation du droit par une tierce personne. Le titulaire du droit dans ce cas peut
demander une réparation qui lui sera accordée le plus souvent sous forme de
dommages-intérêts c’est-à-dire en argent. Si en effet le droit à l’image, à l’intégrité
corporelle, à la liberté ne sont pas évaluables en argent, leur violation peut conduire à
TCHALIM SAMAH A. 54
COURS INITIATION AU DROIT
Il s’agit techniquement, des mécanismes juridiques qui donnent naissance aux droits
subjectifs. A cet titre, il faut retenir d’emblée que la source fondamentale des droits
subjectifs est le droit objectif. Il convient néanmoins de tenter une classification des
différentes sources des droits subjectifs. Il existe une classification classique à laquelle
s’oppose une classification moderne.
Elle se fonde sur la notion d’obligation. Derrière chaque obligation se trouve un droit.
On distingue, à cet égard, cinq sources d’obligations.
1°) Le contrat. C’est un accord de volontés destiné à créer des obligations. Suivant les
termes de l’article 1101 du Code civil « Le contrat est une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou
à ne pas faire quelque chose ».
2°) Le quasi-contrat. C’est un fait volontaire, licite, qui oblige son auteur envers les
tiers, parfois les tiers envers lui. Exemple : le toit de l’appartement d’une personne
absente menace de s’écrouler. Son voisin le répare, sans l’accord, bien évidemment,
de la personne absente. Il n’y a pas « accord de volontés » qui forme un contrat. Mais
il y a presque (quasi) un contrat. On considère que si la personne absente avait été
présente, elle admettrait la réparation ou réparerait elle-même le toit.
3°) Le délit (civil). C’est un fait illicite volontaire et même intentionnel. C’est le fait de
causer dommage à autrui avec l’intention de le causer. De cette faute intentionnelle,
découle l’obligation de réparer le dommage ou préjudice. C’est le sens (et le siège de
ce délit) de l’article 1382 du Code civil : « tout fait quelconque de l’homme qui cause
dommage à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
TCHALIM SAMAH A. 55
COURS INITIATION AU DROIT
4°) Le quasi-délit. C’est un fait illicite volontaire mais non intentionnel. C’est la faute
de négligence ou d’imprudence (article 1383 du Code civil). Exemple : en voulant
mettre une chaise dans l’amphi afin de mieux suivre le cours de l’introduction à l’étude
du droit, un étudiant piétine et blesse l’un de ses camarades. En roulant trop vite, un
autre tue un piéton.
5°) La loi. Elle fait naître parfois des obligations en dehors de toute volonté. Il en est
ainsi des obligations des père et mère à l’égard de leur enfant mineur.
Le critère de distinction entre ces deux sources réside dans le rôle joué ou non par la
volonté de la personne dans la naissance des droits subjectifs. Les deux sources sont
les actes et les faits juridiques.
Les actes juridiques sont des manifestations de volonté ayant pour objet de produire
des conséquences juridiques déterminantes. C’est la volonté de la personne qui sera à
l’origine des droits subjectifs qui vont naitre des actes juridiques. Exemple type : le
contrat, manifestation de volonté de deux personnes.
Le fait juridique est soit une situation de fait comme la naissance, la mort ou l’âge, soit
il peut s’agir d’une action de la personne qui va entrainer les conséquences juridiques
qui sont déterminés par la loi et non pas voulu par la personne concernée. Exemple,
fait d’avoir 18 ans change les droits des individus, accidents qui entrainent
responsabilité civile, personne agit mais ne veut pas les conséquences juridiques qui
en découlent.
TCHALIM SAMAH A. 56
COURS INITIATION AU DROIT
I- Classifications :
Distinction des actes juridiques en fonction de leur objet. On peut distinguer 4 types
d’actes juridiques :
Actes constitutifs : ont pour objet de créer des droits et des obligations.
Exemple type le contrat.
Actes déclaratifs : ils constatent officiellement un droit ou une situation
préexistante. La reconnaissance d’un enfant. Cette reconnaissance vient
déclarer le lien de filiation entre un homme et un enfant.
Actes translatifs : objet de transférer des droits préexistant d’une personne à
une autre. Exemple la donation.
Actes abdicatifs : ont pour objet la renonciation à un droit ou à une situation
juridique préexistant. L’auteur du doit va décider de ne plus sans prévaloir.
Renonciation à la succession.
Distinction fondée sur l’auteur de l’acte qui conduit à envisager deux catégories d’actes
:
TCHALIM SAMAH A. 57
COURS INITIATION AU DROIT
Les actes conservatoires : actes qui ne sont pas graves car ils conservent le
patrimoine dans son état actuel. Exemple : contrat de réparation, quand un bien
est en train de se détériorer on peut conclure un contrat de réparation.
Les actes d’administration : ont pour objet de faire fructifier le patrimoine,
augmenter la valeur. Contrat de location, percevoir des loyers qui viennent faire
fructifier le bien.
Les actes de disposition : acte le plus grave des actes juridiques car son effet est
d’entamer le patrimoine, diminuer, faire sortir un bien du patrimoine. Exemple
la vente.
Plus un acte est grave plus la loi vient protéger l’auteur de l’acte. C’est pour ça qu les
personnes incapables n’ont pas le droit de passer seul des actes de disposition.
Distinction fondée sur le motif de l’acte. On distingue deux espèces d’actes juridiques
:
Actes à titre gratuit : ont pour motif une volonté de bienfaisance, il veut réaliser
une libéralité, acte qui ne recherche pas de contrepartie. Exemple donation
Actes à titre onéreux : inspiré par une volonté d’échange, conclure un acte afin
de recevoir une contrepartie en échange de la prestation.
Actes entre vifs (entre personnes vivantes) : produisent leur effet du vivant de
leur auteur
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Actes à cause de mort : actes dont les effets se produisent après la mort de leur
auteur. Exemple le testament.
Au sein des actes juridiques il y a des contrats qui donnent lieu à des classifications qui
leur sont propres.
Les contrats sont des actes juridiques qui sont constitutifs, peuvent être translatifs et
ce sont des conventions.
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mais des obligations seulement à la charge de l’une d’elle. Il est défini par
l’article 1103 du Code Civil.
Le contrat commutatif : lorsque les effets qu’il doit produire sont certains dès
sa conclusion.
Le contrat aléatoire : lorsque les avantages et les pertes que le contrat peut
emporter dépendent d’un évènement incertain et extérieur à la volonté des
partis. Exemple le contrat d’assurance.
Les contrats à exécution instantanée : ils sont exécutés par une seule prestation
et ce en un trait de temps, d’un seul coup. Distinction entre la négociation et
l’exécution.
Les contrats à exécution successive : ils comportent des obligations dont
l’exécution s’échelonne dans le temps. Ils supposent l’écoulement d’une
certaine durée. Exemple contrat de travail.
Ils sont de deux types, il y a des conditions de fond et de forme et chacune des
conditions donnent lieu à des sanctions particulières.
A) Conditions de Fond :
Elle concerne le contenu du contrat. Ce sont des conditions de validité des contrats, s’il
elles ne sont pas respectées, le contrat sera nulle, ne pourra produire aucun effet ni
pour le passé, ni pour le futur. Elles sont énoncées par l’article 1108 du Code Civil. Elles
sont au nombre de 4 (consentement, capacité, objet et la cause). Ces quatre conditions
peuvent être sous tendues soit par la volonté du législateur de protéger l’intérêt
particulier, soit l’intérêt général.
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1- Le consentement :
Erreur : hypothèse dans laquelle une partie au contrat se trompe sur un élément
important du contrat, une qualité substantielle du contrat.
Dole : forme d’erreur présentant la particularité d’être provoqué par le
cocontractant, l’une des partis est trompée par l’autre partie. Elle peut prendre
3 formes (manœuvre, mensonge, silence sur un élément essentiel).
Violence (contrainte physique ou morale), elle peut émaner soit du
cocontractant ou d’un tiers.
Si l’un de ces vices existe le contrat pourra être annulé par le juge mais ces dernières
années pour éviter que le contrat soit conclu avec un consentement défectueux, des
lois récentes ont prévu les mesures préventives qui visent à améliorer le consentement
avant même qu’il soit donné. Surtout dans le code de consommation, améliorant le
consentement en leur fournissant des informations.
2- La capacité :
Elle se définie comme étant l’aptitude d’une personne à être titulaire de droit et
d’autre part à les exercer par elle-même (sans être assisté ou représentée par une
autre personne). L’incapacité juridique c’est l’inaptitude à être titulaire de droit et à
exercer. Elle concerne deux types de personnes : les mineurs et les majeurs protégés
(ceux dont les facultés physiques ou mentales sont altérés). Si un contrat est conclu
par une personne incapable, il sera nul.
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3- L’objet :
C’est son contenu, c’est-à-dire ce que doivent les partis au contrat. Ce sont les
obligations que fait naitre le contrat à la charge des partis. L’objet du contrat peut être
de trois sortes :
Il doit exister et doit être déterminé, les partis au contrat doivent se mettre
d’accord sur ce que chacune doit à l’autre.
La condition de licéité de l’objet, il doit être licite, le contrat doit être conforme
aux règles impératives fixées par le droit positif. C’est l’article 6 du Code Civil qui
impose cette condition.
Certains biens ne peuvent pas faire l’objet de convention, ils sont hors du commerce.
L’équilibre entre les obligations des partis au contrat n’est pas une condition de
validité, l’objet du contrat n’a pas à être équilibré, un contrat est valable même si l’une
des partis doit exercer une obligation plus importante que le cocontractant. La validité
du contrat même en cas de lésion, déséquilibre entre les parties (principe libérale), art
1118 du Code Civil. Exception pour les incapables, prévoir mesure pour rééquilibrer
des contrats.
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4- La cause :
Dans les contrats synallagmatiques, la cause est la contrepartie que doit recevoir le
cocontractant. Il peut y avoir des mobiles, motifs plus spécifiques à chacune des
parties. Exemple : la cause générale d’une donation, faire un acte de bienfaisance mais
le mobile du donateur peut être plus spécifique. La cause doit exister mais elle doit
aussi être licite et morale.
B) Conditions de Forme :
Formalité de validité : cela rejoint deux types de contrat, solennel (écrit) et réel
(remise de la chose).
Formalité de preuve : elles sont imposées pour pouvoir prouver le contrat en
cas de procédure judiciaire relative à ce contrat.
Formalité de publicité : information des tiers au contrat
Formalité administrative : prenne la forme d’autorisation administrative, ou
déclaration qui doivent être faite auprès de certaines administrations, souvent
le FISC.
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C) Sanctions :
On distingue deux espèces au sein des nullités : la nullité relative et la nullité absolue.
Pour les distinguer le critère c’est quel est l’intérêt qui était protéger par la condition
de la nullité n’ayant pas été respectée ? Intérêt particulier, la sanction est une nullité
relative, car relative à la personne qui était protégée par le consentement. Intérêt
général, la sanction est la nullité absolue, exemple exigence de licéité de l’objet et de
la cause. Des règles différentes doivent s’appliquer suivant les différentes nullités.
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Il faut distinguer les effets entre les partis, le contrat se caractérise par sa force
obligatoire. A l’égard des tiers l’effet du contrat est un effet relatif.
L’art. 1134 alinéa 1 du Code Civil dispose les conventions légalement formées tiennent
lieu de loi à ceux qui les ont faite. A partir du moment où le contrat est valable, il a
force de loi c’est-à-dire obligatoire entre les parties. Le contrat doit être exécuté dans
les conditions prévus au moment de sa conclusion même si ultérieurement les
circonstances viennent à changer. Cette force obligatoire s’impose au juge qui pourrait
être saisi par les partis. Le juge qui est saisi d’un contentieux portant sur un contrat n’a
pas le droit en principe de changer les termes du contrat. Si un contrat contient une
clause abusive le juge a le droit de la retirer du contrat. Le juge peut changer les termes
du contrat, il arrive que les juges modifient de leur propre initiative le contrat, s’il est
trop déséquilibré.
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COURS INITIATION AU DROIT
une certaine durée pour son exécution, la résolution n’est pas rétroactive, elle
anéanti le contrat que pour l’avenir.
Elles ne sont pas prononcées cumulativement. La partie qui est victime de l’inexécution
demande soit l’exécution forcée, soit en résolution soit des dommages et intérêts. Les
dommages peuvent être prononcés de manière autonome ou en plus des deux
sanctions d’exécution.
B) Effet Relatif :
Prévu par l’article 1165 du Code Civil, les conventions n’ont d’effets qu’entre les parties
contractantes, elles ne nuisent pas aux tiers. Cet effet relatif signifie que les contrats
ne peuvent pas nuire au tiers, on ne peut pas demander l’exécution d’un contrat d’une
personne qui ne la pas conclu. L’autre sens c’est que corrélativement les tiers ne
peuvent pas bénéficier des contrats auquel ils n’ont pas été partis. Ce principe dans ses
deux sens connaît des tempéraments car le contrat est une réalité qui peut concerner
les tiers, il arrive qu’un tiers puisse se prévaloir d’un contrat. Lorsqu’un contrat mal
exécuté porte préjudice un tiers. Exemple contrat de réparation qui est conclu entre
un propriétaire et un charpentier, ce dernier exécute mal le contrat car des tuiles se
détachent et un piéton s’en prend une sur la tête. Il pourra engager la responsabilité
du charpentier. Les actes juridiques créent des droits au bénéfice de leurs auteurs.
Ce sont des évènements ou des agissements des individus auquel la loi attache des
effets de droit, création de droit subjectif et ce indépendamment de la volonté des
personnes concernés par ces effets de droit. Au sein de ces faits on distingue ceux qui
sont totalement involontaire (= effet de la nature), et ceux qui sont volontaires (= fait
de l’homme).
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Ce sont des faits qui se produisent indépendamment de toute volonté humaine et qui
vont engendrer des effets totalement imprévus par la loi. Les faits involontaires sont
tout d’abord les évènements qui jalonnent la vie des personnes physiques et qui sont
indépendants de la volonté même de ces personnes physiques. La naissance, la
majorité dans ces cas la loi attachent des effets de droit. La force majeure constitue un
autre exemple de fait involontaire car se définit comme un évènement devant remplir
trois conditions : évènement extérieur à la volonté des individus, il doit être
imprévisible et il doit être insurmontable. Il constitue une cause d’exonération de
responsabilité.
Les faits volontaires ou faits de l’homme se définissent comme des faits voulus mais ce
qui est voulu c’est l’évènement déclencheur mais pas les effets de droit qui en
découlent (ils sont imposés par la loi).
La responsabilité du fait des choses : prévu par l’Art 1385 du CC lorsque la chose en
question est un animal. Le propriétaire d’un animal est responsable des dommages
causé par son animal. Article 1384 alinéa 1 : la cour de cassation décide que l’on est
responsable de tous les objets dont ont à la garde.
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La responsabilité du fait d’autrui, initialement était prévu par l’art 1384 alinéa 4 et
suivants, impose la responsabilité des parents pour le fait des dommages que cause
leurs enfants mineurs (art 1384 alinéa 4), responsabilité des employeurs du fait de leur
salarié.
On est responsable du fait des personnes dont on contrôle soit le mode de vie, soit
l’activité. Depuis 1991, la cour de cassation sur le fondement de l’article 1384 alinéa 1
décide qu’il existe une responsabilité générale du fait d’autrui indépendamment des
cas spéciaux des autres alinéas.
Ils constituent eux aussi une source de droit subjectif. Les principaux faits volontaires
licites sont appelés les quasi contrats. Ils sont définis par l’article 1371 du Code Civil. Il
définit le quasi contrat comme étant un acte voulu qui se rapproche d’un contrat, qui
peut ressembler à un contrat (va faire naitre des obligations entre deux personnes)
mais en réalité il ne repose pas sur la manifestation de deux volontés comme dans le
contrat. Ce qui engendre les obligations c’est un déséquilibre qui va naitre entre les
personnes concernés.
La gestion d’affaire, hypothèse dans laquelle une personne sans en avoir le pouvoir (ni
par un texte, ni par un contrat de mandat) va s’occuper des affaires d’autrui. Exemple
: entre voisins, il y en a un qui part en vacances, il survient une tempête le voisin
présent prend de sa propre initiative de faire appel à un charpentier pour remettre des
tuiles. Il devra rembourser celui qui a fait venir le charpentier du prix. Le paiement de
l’indu : hypothèse dans laquelle une personne paie une dette qui n’existait pas, si elle
se rencontre son erreur elle peut demander le remboursement. L’enrichissement sans
cause : règle crée par la cour de cassation en 1892 : celui qui s’approprie sans cause
(sans qu’un texte ou contrat ne le prévoit) et ce avec un enrichissement corrélatif d’une
autre personne et bien l’appauvrit a droit d’exercer une action en paiement contre
l’octroi.
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Comment le titulaire d’un droit peut-il faire respecter son droit ? Comment peut-il être
assuré que l’on respectera ses droits ? C’est le problème de la sanction des droits. Ce
qui est sûre, c’est que le titulaire d’un droit ne peut se faire justice à lui-même. Il doit
prouver son droit, ensuite il est admis à faire reconnaitre judiciairement son droit et
enfin une fois ce droit reconnu judiciairement, il peut l’exercer de force.
Ainsi, l’existence des droits subjectifs serait sans pertinence s’il n’y avait pas un
mécanisme de sanction pour assurer leur réalisation. La sanction des droits subjectifs
devient une donnée importante de leur protection.
Cette protection est nécessaire à la jouissance des droits. La protection est inscrite
dans des délais, c'est-à-dire le temps qui est accordé par la loi en vue de l’exercice d’un
droit. On parle de délai légal.
Mais le délai peut être contenu dans un contrat : on parle de délai conventionnel.
Lorsqu’on agit hors le délai, le droit ne se réalise pas. Il n’est pas protégé. Le titulaire
du droit est forclos.
Le temps agit ainsi sur le droit par l’effet de la prescription. Le délai de prescription est
celui au terme duquel les droits subjectifs s’éteignent à la suite de l’écoulement d’un
temps. Le délai de prescription, en droit commun est de 30 ans. Mais la prescription
peut être abrégée.
Mais, c’est la preuve qui permet au sujet d’assurer une protection efficace de son droit.
Prouver, c’est établir la vérité d’un acte ou d’un fait et en tirer des conséquences
juridiques.
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Le plaideur qui pose une prétention devant le juge doit-il prouver l’existence de la règle
de droit objectif qui fonde son droit ? La réponse donnée à cette question est négative
puisque le juge est censé, mieux que quiconque, connaître les règles du droit objectif.
Mais, on peut noter deux exceptions à ce principe :
- La première est que la partie qui se prévaut d’un usage doit en apporter la
preuve par la production d’attestations établissant cet usage.
- La seconde exception provient du fait que le juge n’est pas censé connaître la
loi étrangère. Ainsi, le plaideur qui se prévaut d’une règle de droit étranger est
tenu d’apporter la preuve de l’existence et du contenu de cette loi étrangère.
Exemple, un ressortissant de l’Ukraine veut divorcer au Burkina et le conflit
renvoie le juge burkinabé à appliquer la loi ukrainienne sur le divorce. Il faut
apporter la preuve de l’existence et de l’authenticité de la loi ukrainienne sur la
question.
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Si le plaideur n’est pas tenu de prouver le contenu de la règle de droit, il lui appartient
cependant de prouver que les circonstances prévues par la règle de droit objectif sont
réunies. Par exemple, l’article 1182 du Code civil prévoit que quiconque cause un
dommage à autrui, par sa faute, est tenu de le réparer. Il n’appartient pas au plaideur
de prouver au juge l’existence de l’article 1182 du C.Civ. Par contre, il lui faudra
démontrer qu’une personne lui a causé un dommage en commettant une faute.
Il se pose alors deux (2) questions : Qui doit prouver et comment doit-il prouver ?
Autrement, qui à la charge de la preuve ? Quels sont les moyens de preuve ?
A- La charge de la preuve
La demande en justice est l’acte par lequel un plaideur saisit la juge afin que ce dernier
se prononcer sur le bien-fondé d’une prétention. Par exemple, celui qui revendique la
propriété d’un immeuble demande au juge de se prononcer sur la réalité de son droit
de propriété.
La preuve est une exigence en droit car : celui qui ne prouve pas sa demande, perd son
procès et, dans bien des cas, son droit. La solution judiciaire dépend ainsi de
l’établissement de la preuve.
TCHALIM SAMAH A. 71
COURS INITIATION AU DROIT
Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a
produit l’extinction de l’obligation ».
Mais si le demandeur a fini de démontrer son droit, le défendeur qui veut contester
doit aussi fournir la preuve de sa prétention. C’est le sens de l’alinéa 2 de l’article 1315.
Par contre, le juge n’est qu’un acteur neutre : c’est un arbitre du débat entre
demandeur et défendeur. C’est lorsque les parties ont fini d’épuiser leurs moyens de
preuve, que le juge tranche.
Cependant, dans certains cas, le demandeur est dispensé de prouver. La loi établit
alors, dans ces cas, des présomptions. Suivant les termes de l’article 1349 du Code civil,
« les présomptions sont des conséquences que la loi ou le magistrat tire d’un fait connu
à un fait inconnu ». L’enfant qui naît dans un ménage où les conjoints sont mariés est
dispensé de fournir la preuve que son père est le mari de sa mère : c’est la présomption
de paternité. Le fait connu, c’est la situation maritale des parents. Le fait inconnu, c’est
la paternité de l’enfant. Puisque les conjoints sont mariés, le père de l’enfant est le
mari de la mère.
Par quels moyens, alors, peut-on faire la preuve d’un acte juridique ou d’un fait
juridique ?
Il existe divers modes de preuve mais on peut les classer en deux catégories : les
preuves préconstituées, ou a priori, et les preuves post-constituées ou, a postériori.
TCHALIM SAMAH A. 72
COURS INITIATION AU DROIT
Il s’agit des preuves qui ont été constitués au moment où s’accomplit l’acte juridique.
Le type le plus achevé des preuves préconstituées est la preuve écrite ou preuve
littérale.
Cette preuve écrite peut être authentique. On parle d’acte authentique. L’acte est
authentique lorsqu’il est reçu par les officier publics qui ont le droit d’instumentum
selon les formalités requises. C’est la qualité du rédacteur qui communique certaines
vertus à l’acte qu’il dresse.
Au contraire, lorsque les parties après un acte juridique rédigent elle-même sans
officiers publics, on parlera d’acte sous seing privé.
Ces preuves sont constituées après coup, lorsque le litige naît. Parmi ces preuves a
posteriori, certaines sont subjectives tandis que d’autres sont de nature objectives.
Ce sont des déclarations qui n’émanent pas des tiers mais de l’un des protagonistes du
procès. On range dans cette catégorie l’aveu et le serment.
- L’aveu : L’aveu est la déclaration par laquelle, en présence du juge, l’une des
parties reconnaît l’exactitude d’un fait qui lui est défavorable, allégué par son
adversaire. L’aveu est le devoir des honnêtes gens et est présenté comme une
présomption légale. On considère (on présume), en effet, que nul ne peut
mentir contre soi-même. Si on fait une déclaration contre ses propres intérêts,
c’est donc vrai. L’aveu doit être spontané. Mais le juge peut le provoquer par
ses interrogations à l’occasion de la comparution personnelle des intéressés. Le
sujet est lié par son aveu. Le juge également.
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COURS INITIATION AU DROIT
Il s’agit des constatations effectuées par le juge lui-même, à l’occasion des transports
judiciaires. Le juge pourrait également procéder aux constats par voie de délégation. Il
délègue son pouvoir aux techniciens à qui il confie des missions précises : c’est
l’expertise.
Chapitre III : Les titulaires des droits subjectifs : les personnes juridiques
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