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UFR DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
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LICENCE III
SECTION DROIT PRIVE
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P28 152 NDIAGA LO
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ANNEE ACADEMIQUE : 2020-2021
INTRODUCTION
L’hypothèque ne devient opposable aux tiers qu’après publicité dûment accomplie au service
de la publicité foncière. Cette opposabilité, s’il n’y a pas renouvellement, joue, au sens de
l’Acte uniforme portant organisation des sûretés, jusqu’à la date de péremption de
l’hypothèque qui, normalement, est de trente ans sauf disposition contraire d’une loi
nationale. Mais la cessation des effets de l’inscription peut aussi advenir avant ladite échéance
par l’effet d’une radiation.
Cette dernière est « une opération qui vise à rendre l’inscription inexistante ou éteinte tant
dans les rapports entre les parties que dans les rapports des parties à l’égard des tiers ».1
L’hypothèque, en revanche, est selon le nouvel AUS « l’affectation d’un immeuble déterminé
ou déterminable appartenant au constituant en garantie d’une ou plusieurs créances, présentes
ou futures à condition qu’elles soient déterminées ou déterminables ». 2
La radiation retire son efficacité à une inscription qui, en principe, n’est pas périmée. Ce qui
fait perdre au créancier son rang. C’est donc un acte grave pour le créancier. Ainsi, il s’avère
important d’en cerner les contours. Ceci est d’autant plus important que la radiation est
définitive même en cas de rétablissement de l’hypothèque, cette inscription n’est pas
opposable aux tiers qui auraient acquis des droits sur l’immeuble entre temps.
Dès lors il y a lieu de se poser la question suivante : quelles sont les modalités de radiation de
l’hypothèque ?
1
P. Simler, P. Delebecque, Droit civil, Les sûretés, La publicité foncière,
2
Art. 190 AUS OHADA 2010
En effet, la radiation de l’hypothèque peut conventionnellement provenir des parties ou leur
être imposées. Elle peut aussi portée sur la totalité de l’inscription ou sur une partie
seulement.
Ainsi, il serait question de voir la radiation volontaire de l’hypothèque (I) avant de s’intéresser
à la radiation judiciaire de l’hypothèque(II)
Aux termes de l’article 202 de l’acte uniforme portant organisation des suretés de 2010,
« l’hypothèque est radiée selon les règles de publicité de l’Etat partie ou est situé le bien
grevé ». De ce fait, il est admis que la radiation peut être effectué à l’initiative du créancier
qui va donner main levée de l’hypothèque. On entend par donner main levée un formalisme
par lequel est levé l’obstacle juridique à l’exercice d’un droit. Vu dans notre cas d’espèce, elle
constitue l’acte unilatéral par lequel le créancier qui à effectivement procéder à une
inscription hypothécaire déclare expressément y renoncer pour diverses causes comme le
paiement du débiteur poursuivi par exemple. Cette modalité repose sur la liberté expresse du
créancier et a pour effet de rendre éteinte l’inscription de l’hypothèque qui d’ailleurs est un
acte constitutif de droit réel ayant pour objet l’opposabilité aux tiers et l’attribution de rang
qui est subordonné à l’ordre des inscriptions selon l’article 54 de la loi n 2011 07 du 30 mars
2011 portant sur le régime de la propriété foncière. Ce texte dispose : « L’ordre des
inscriptions, en matière d’hypothèque, règle le rang de priorité des créanciers ». Ce faisant,
elle doit être mentionné en marge du registre en guise d’information pour les tiers.
Par ailleurs, la main levée peut être donné suivant deux circonstances : après paiement du
débiteur ou sans paiement dans le respect des conditions requis par la loi. Evidemment,
lorsque que la main levée est faite après paiement, le créancier doit avoir la capacité de
recevoir paiement3. Autrement dit, il ne doit pas être frappé d’incapacité du fait qu’elle
constitue un acte d’administration et doit être effectué par acte notarié ; acte fait devant
notaire, sauf lorsqu’elle est consentie par un dirigeant de société. Parallèlement, une main
levée peut être donnée sans paiement. Dans ce cas précis, elle constitue un acte de disposition
exigeant la capacité du créancier de renoncer à un droit réel immobilier. Ce faisant, le
créancier perd sa qualité de créancier privilégié et devient chirographaire en raison de la
subsistance de la créance. Également, lorsque l’hypothèque est éteinte, l’obtention de la main
levée constitue un droit pour le débiteur. En effet, ce dernier peut engager la responsabilité du
créancier qui refuserait d’y procéder lorsqu’il fournit les preuves qui tendent à constater le
préjudice éprouvé du fait de l’atteinte à son crédit par exemple.
L’hypothèque doit être inscrite pour devenir opposable aux tiers, rappelle l’AUS de 2010. Ce
dernier indique, par ailleurs, qu’elle s’éteint en vertu de : « l’extinction de l’obligation
principale ; de la renonciation du créancier à l’hypothéqué ; de péremption de l’inscription
attestée, sous sa responsabilité, par le conservateur du registre de la publicité immobilière,
cette attestation devant mentionner qu’aucune prorogation ou nouvelle inscription n’affecte la
péremption ; de la purge des hypothèques résultant du procès-verbal de l’adjudication sur
3
Dominique LEGEAIS, droit des suretés et garantie du crédit, 10ième édition ;
expropriation forcée et du paiement ou de la consignation de l’indemnité définitive
d’expropriation pour cause d’utilité publique ». 4
Cependant, Les effets de l’inscription peuvent être modifiés ou disparaître. En effet, les
hypothèques peuvent faire l’objet d’une réduction de l’inscription lorsqu’elles sont
excessives. La réduction de l’inscription correspond à une radiation partielle de l’hypothèque.
Elle ne supprime pas l’efficacité de cette dernière mais en restreint seulement la
portée. Toutefois, la radiation partielle peut être volontaire ou judicaire et s’opère en marge de
l’inscription existante. De ce fait, au terme de l’article article 62 de l’acte uniforme portant
organisation des suretés de 2010 « Toute radiation partielle ou totale de l’inscription au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier n’a d’effet que si elle est inscrite en marge de
l’inscription initiale ». Autrement dit l'acte de mainlevée partielle de l'hypothèque doit être
présenter à la conservation des hypothèques qui avait enregistré l’inscription initiale. Le
conservateur opère alors la radiation partielle par mention en marge. La réduction volontaire
ou la radiation partielle de l’hypothèque résulte du consentement du créancier à donner
mainlevée partielle de son hypothèque soit parce qu’il est payé partiellement, soit par
bienveillance envers son débiteur. En effet, l’inscription est maintenue à son rang mais
garantit désormais une créance moins élevée. La radiation partielle ou la réduction de
l’inscription ne peut être valablement opérée que si la mainlevée partielle qu’elle traduit a été
consentie par un acte authentique. En outre, le créancier doit avoir la capacité requise, suivant
les cas, soit pour aliéner, soit pour recevoir paiement.
Ainsi, l’hypothèque conventionnelle ne peut pas faire l’objet d’une réduction judicaire de
l’assiette, le juge n’ayant pas le pouvoir de réviser le contrat. Il n’est fait exception à ce
principe qu’à l’égard des inscriptions excessives des hypothèques légales. Toutefois, dans
l’hypothèse d’une inscription excessive de l’hypothèque, le tribunal auquel a été soumis la
demande réduction d’inscription, donne satisfaction au débiteur en prononçant la réduction de
l’inscription par limitation à certains immeubles, les inscriptions prises sur tous les autres sont
radiées.
La radiation de l’hypothèque peut résulter à la fois de la volonté des parties mais aussi de
celle du juge : il s’agira tout d’abord de voir dans cette partie, la radiation de l’hypothèque par
4
Article 201 de l’AUS de 2010
le juge en guise de sanction (A) et ensuite à la réduction de l’hypothèque par le juge à la
demande du débiteur (B).
Sources :
DROIT DES SÛRETÉS Laurent AYNÈS Pierre CROCQ 10e édition
Master 2 Recherche Droit Privé Général L’hypothèque dite judiciaire attachée aux
jugements de condamnation Adèle GEOFFRET
Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant organisation des sûretés
Droit des suretés : Professeur Jean Baptiste SEUBE Dalloz 7éme édition.
Droit civil, Les sûretés, la publicité foncière Simler( P.), Delebecque( P.)
Mementos Pratique Francis LEFEVBRE
Loi sur le régime de la propriété foncière de 2011