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A- NOTION DISTINCTES
La mise en place d'une hypothèque permet au créancier de saisir un
bien en cas de non remboursement de la créance. Il existe une
convention qui va plus loin et qui permet au créancier de devenir
automatiquement propriétaire du bien. C'est le pacte commissoire. Il
s'agit d'une convention conclue en même temps qu'un engagement
principal comme un prêt. Il prévoit qu'en cas d'inexécution des
obligations du débiteur, le créancier devient de plein droit le
propriétaire du gage. Le pacte commissoire permet ainsi à un
créancier d'obtenir la propriété d'un bien hypothéqué en paiement
d'une créance. Il s'applique aux bien mobiliers et immobiliers, même
lorsqu'un bien constitue la résidence principale de l'emprunteur.
Lorsque le pacte commissoire est supérieur au montant de la dette
garantie, la différence est versée au débiteur ou consignée s'il y a
d'autres créances gagistes.
Il faut dire que le pacte commissoire est implicitement prévu par les
articles 198 et 199 de l’acte uniforme de Décembre 2010 portant
organisation des suretés. En effet, l’AUS a donc réformé l’exécution de
l’hypothèque en consacrant le pacte commissoire comme un mode
d’attribution conventionnel où judiciaire du bien hypothéqué. Cette
nouvelle voie de réalisation de l’hypothèque est offerte au choix du
créancier hypothécaire en même temps que la saisie immobilière. Ce
mécanisme apparemment simple et rapide devrait susciter la
confiance des investisseurs en rendant l’hypothèque plus attractive.
Le cadre libéral et les règles de mise en œuvre des modes de
réalisation de l’hypothèque tendent à cette fin
Ensuite . Il s'est avéré que le niveau des impayés a atteint un seuil très
important au niveau des établissements de crédit dans l'espace
OHADA qu'il convenait impérativement de réduire afin de leur
permettre de jouer pleinement leur rôle en matière d'octroi de crédit.
Ainsi, si dans le but de se prémunir contre le risque d'insolvabilité et
d'impécuniosité de son débiteur, le créancier exigeait à la conclusion
du contrat, la mise en œuvre des garanties conventionnelles ou
légales, plus d'efficacité devait être donnée à la mise en œuvre de ces
garanties pour assurer à terme, l'exécution de l'obligation principale
du débiteur
. Dans le but de créer un environnement juridique sécurisé qui
stimule l'investissement et le crédit, le législateur OHADA a introduit
le pacte commissoire qui a constitué à l'évidence, l'une des
innovations majeures du nouvel Acte uniforme sur les sûretés; entré
en vigueur dans l'ensemble des Etats membres de l'espace OHADA le
15 mai 2011. Selon une lecture littérale de l'article 199 de l'AUS, le
pacte commissoire est inséré dans la convention d'hypothèque. Cette
dernière n'est pas le seul support du pacte commissoire. En droit
français comme en droit OHADA, la doctrine suggère la souscription
du pacte commissoire postérieurement à l'hypothèque, par voie
d'avenant. Cet acte viendrait alors modifier la convention .
Pour ce qui est La dation en paiement , Elle constitue aujourd'hui une
modalité légale de règlement des dettes qui n'exige pour sa validité
que le consentement réciproque du débiteur et du créancier.
Elle se définit donc comme étant l'opération par laquelle le débiteur
se libère de son obligation en transférant la propriété d'un bien lui
appartenant à son créancier, qui l'accepte, à la place d'un paiement
dû. Les parties ont ici la volonté d’éteindre l’obligation mais adopte
un mode particulier de paiement qui n’est pas celui auquel aurait
abouti l’exécution normale de l’obligation
De plus , il s'agit d'une modalité de règlement d'une dette par
laquelle le débiteur remet à son créancier avec l'accord de celui-ci,
une chose différente de celle initialement prévue au contrat.
D'origine jurisprudentielle, la dation en paiement peut aujourd'hui
trouver application dans beaucoup de domaines :
Un débiteur personne physique peut également pour le paiement de
sa dette, céder à son créancier une œuvre d'art importante ou un
bijou de grande valeur ; De même, une société peut également, en
paiement de sa dette, céder à son créancier ses actions détenues
dans une autre société ;
On constate de tous ces éléments montre l’existence de différences
notoires au niveau des deux notions
B- MODALITES DE SURETE
L’acte uniforme de sûreté en son article 36 al.2 dispose :
« la dation en paiement libère définitivement la caution même si le
créancier est ensuite évincé de la chose acceptée par lui. Toute clause
contraire est réputée non écrite »5.
La dation en paiement semble portée confusion dans le sens où, l’on
croirait de la manière dont elle est reprise, elle serait tout aussi une
forme de sûreté ou garantie.
4 CCJA 2e ch., n°168/2021 rendue suite à l’arrêt de la Cour d’Appel de Bamako n°11 du 6 mars 2019.
5 son article 36 al.2
A cet effet, nous estimons qu’elle peut l’être dans ce contexte évoqué
par cet alinéa au vu de sa complexité dans sa définition mais aussi par
sa nature juridique que le législateur ne s’est évertué à définir au
préalable. Nous référant à la loi togolaise n°88-02 du 20 avril 1988 qui
évoque clairement la dation en paiement comme une sûreté. Cet
ainsi que dans l’affaire entre deux sociétés togolaises, le juge togolais
avait autorisé la dation en paiement pour le compte d’une société qui
est une banque en raison de sa créance, en le prenant comme une
sûreté au regard de la loi sus évoquée.6
La dation en paiement qui est similaire à beaucoup de concept entre
autres le pacte commissoire, se crée de plus en plus une place
importante. De façon évidente, la dation en paiement dés lorsqu’elle
est faite de façon séparée au contrat originaire, la conséquence est
qu’elle doit être annulée du fait de la condition suspensive
d’inexécution dans le contrat et est dans ce cas une sureté tout
comme le pacte commissoire alors que n’étant pas prévue par l’acte
uniforme sur les sûretés en droit OHADA.