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Compte rendu : Séance Droit des Contrats Approfondi du 01/03/2024 :

Sujet : La nullité et la récision


Disposition juridique : Dahir des Obligations et des Contrats.

La sanction civile fait référence aux conséquences juridiques ou mesures prévues par le droit des
obligations et des contrats en réponse à une violation des règles ou des obligations civiles. Les sanctions
civiles sont prononcées par le juge pour réparer un dommage ou se mettre en conformité avec la loi ou un
contrat. Ces sanctions peuvent inclure des dommages-intérêts, des mesures spécifiques pour réparation de
préjudice, des nullités de contrat, des peines pécuniaires, ou d'autres mesures visant à rétablir un équilibre
ou éventuellement à dissuader de futures violations.

Avant d'étudier les sanctions civiles il convient tout d'abord de définir le principe de l'accord de volonté
ainsi que les éléments nécessaire pour la validité des obligations dérivant de la déclaration de volonté.
L'article premier du Dahir des Obligations et des Contrats dispose que " Les obligations dérivent des
conventions et autres déclarations de volonté, des quasicontrats, des délits et des quasi- délits." Le contrat
est un acte juridique constatant la volonté concordante de deux ou plusieurs parties en vue de produire des
effets juridiques. Le contrat est une convention, cependant toutes les conventions ne sont pas des contrats.
En effet la convention peut en outre modifier, transmettre ou éteindre, des obligations existantes sans
avoir pour objet d'en créer des nouvelles. Ainsi ces accords de volonté diffèrent de par leur nature
juridique, leur objet ainsi que leur application.

Pour compléter cette définition l'article 2 du Dahir des Obligations et des Contrats dispose que "Les
éléments nécessaires pour la validité des obligations qui dérivent d'une déclaration de volonté sont :

1. La capacité de s'obliger ;
2. Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l'obligation ;
3. Un objet certain pouvant former objet d'obligation ;
4. Une cause licite de s'obliger."

1. La capacité de s'obliger ;

Toute personne peut contracter si elle n’est pas déclarée incapable. En droit marocain, la capacité est fixée
à l’âge de 18 ans. Dans un souci de protection de leur patrimoine, les mineurs non émancipés et les
majeurs sous tutelle ne peuvent contracter seuls.

2. Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l'obligation.
L’acceptation prend différentes formes. Elle est expresse lorsque la personne exprime sa volonté par un
écrit, verbalement ou bien même par un simple geste ; Elle est tacite lorsque la personne exprime son
consentement par une attitude qui induit sa volonté de contracter. L’acceptation ne peut résulter du silence
du destinataire, ainsi qui ne dit mot ne consent pas. Toutefois, le consentement ou l’acceptation des
cocontractants ne doit pas être vicié par :

3. Un objet certain pouvant former objet d'obligation. Est nulle l'obligation qui a pour objet une chose
ou un fait impossible, physiquement ou en vertu de la loi.

4. Une cause licite :

L’article 2 du DOC fait de la cause un élément indispensable pour la validité de l’obligation ; la cause doit
non seulement exister mais aussi être licite. En d'autres termes la cause est la justification, la limite et la
garantie du pouvoir autonome de la volonté. Elle en est la justification, expliquant le pourquoi de
l'engagement de la volonté : en effet l'obligation ne produit ses effets que lorsqu'elle présente une cause
particulière tout en étant licite.

La cause licite de s'obliger figure parmi les conditions exigées pour la validité des obligations
contractuelles tel qu'il est disposé à l'article 2 du D.O.C en addition à cette disposition l'article 62 du
D.O.C rappelle que l'obligation doit exister et être licite, de ce fait cet article dispose que « L'obligation
sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue ». La cause est donc la raison pour laquelle une
personne s'engage. L'existence et la licéité de la cause donnent à la cause un double sens.

Dans un premier sens lié à l'existence de la cause, comme étant la contrepartie. En guise d'exemple dans
un contrat synallagmatique, tel que la vente ; le vendeur s'oblige à transférer la propriété et en contrepartie
il perçoit le prix. C’est egalement sur cet exemple que peut etre définit la cause. En effet l'exigeance de la
cause comme condition de validité revient à veiller à ce que chaque contractant reçoive la contrepartie
promise. Un contrat sans contrepartie, sans cause, serait un contrat déséquilibré. Ainsi l'exigence de la
cause démontre le souci du législateur de veiller à l'équilibre contractuel.

Dans un second sens lié à la licéité de la cause la cause se ramène à la raison, aux motifs ayant déterminé
les parties à s'engager. C'est la définition subjective de la cause qui s'intéresse aux raisons personnelles
qui animent les contractants. La cause licite revient à etre en harmonie aux bonnes mœurs, à l'ordre public
et à la loi. La cause licite vise donc à veiller à la moralité, à la conformité des contrats aux bonnes mœurs
et à l'ordre public.

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