Vous êtes sur la page 1sur 7

Les contrats : principes et

classification
Objectifs :
• Définir le contrat et son utilité.
• Classer les contrats selon différents critères.

Qu'est-ce qu'un contrat ? Quel est son rôle ? Quels sont les différents
types de contrat ? Qu'entend-on par liberté contractuelle ?

1. Définition et rôle d'un contrat


a. Qu'est-ce qu'un contrat ?
Un contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs
personnes, appelées parties au contrat.

Un contrat est aussi appelé convention. Le contrat crée


des obligations entre les parties.
Une obligation est un lien entre deux personnes, qui permet à l'une
d'entre elles, appelée le créancier, d'exiger de l'autre, appelée
le débiteur, d'exécuter une prestation : faire, ne pas faire, ou donner
quelque chose.
Donner quelque chose doit être compris dans le sens « transférer la
propriété d'un bien ».

Par exemple, le fait de prendre le train est un contrat. Il s'agit d'un


accord de volontés entre deux parties : le voyageur et la SNCF, le
transporteur. Chaque partie s'engage l'une envers l'autre : le
voyageur a l'obligation de payer son billet (obligation de donner de
l'argent), et la SNCF a l'obligation de transporter le voyageur à la
destination prévue dans le délai convenu (obligation de faire).
b. À quoi sert un contrat ?
Le contrat étant un accord de volontés, il est l'un des modes
d'expression et d'action de la personne dans la société. Il permet à
celle-ci :
• d'établir des liens avec d'autres personnes (contrat de location
entre un bailleur et son locataire, par exemple) ;
• de gérer son patrimoine (contrat de vente d'un immeuble, par
exemple).

Le contrat est un instrument fondamental pour l'organisation de la


vie sociale, car les parties qui s'engagent dans un contrat sont
soumises aux règles qu'elles ont fixées par consentement mutuel.
C'est un principe essentiel énoncé par le Code civil : « Les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites ».

2. La classification des contrats


Il existe une grande variété de contrats. C'est pourquoi il est
important de les classer par catégories, selon différents critères.
a. Contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux
On peut classer les contrats selon le nombre de personnes soumises
à des obligations.

Le contrat est synallagmatique lorsque les parties s'obligent


réciproquement l'une à l'égard de l'autre. Par exemple, le contrat de
location est synallagmatique car le bailleur s'oblige à mettre le bien à
disposition du locataire, et le locataire s'oblige à payer le loyer.

Le contrat est unilatéral lorsqu'il ne fait naître d'obligations qu'à la


charge d'une des parties. Par exemple, dans le contrat de donation,
seule le donateur a une obligation : délivrer le bien donné. Le contrat
unilatéral est différent de l'acte juridique unilatéral : dans l'acte
juridique unilatéral, une seule personne engage sa propre volonté,
alors que dans le contrat unilatéral, l'accord de l'autre partie est
nécessaire. Ainsi, dans le contrat de donation, l'accord du donataire
(celui qui reçoit le don) est requis.
b. Contrats à exécution instantanée et contrats à
exécution successive
On distingue deux catégories de contrats selon leur mode
d'exécution dans le temps.

Le contrat à exécution instantanée s'exécute en une seule fois. Le


contrat de vente est à exécution instantanée car il est exécuté par la
remise du bien par le vendeur et le paiement du prix par l'acheteur.

Le contrat à exécution successive s'échelonne dans le temps. Une


(ou plusieurs parties) est soumise à une obligation qui se répète
dans la durée. C'est le cas du contrat de location, pour lequel le
locataire doit payer le loyer tous les mois, ou le contrat de travail,
pour lequel le salarié doit fournir le travail convenu et l'employeur
verser le salaire régulièrement.
c. Contrats de gré à gré et contrats d'adhésion
La classification peut s'effectuer selon le degré de liberté d'une des
parties dans le contenu du contrat.

Dans le contrat de gré à gré, ou contrat de libre discussion, les


modalités et le contenu du contrat sont librement déterminés par les
parties.

Dans le contrat d'adhésion, une des parties impose à l'autre les


différentes clauses du contrat. La liberté accordée à cette dernière se
limite à accepter ou à refuser le contrat proposé. C'est en général la
partie la plus puissante économiquement qui impose les clauses du
contrat à l'autre partie : compagnie d'assurance, administration,
employeur…
d. Contrats individuels et contrats collectifs
Un contrat individuel ne produit d'effets qu'à l'égard des personnes
qui s'engagent. C'est le cas de la plupart des contrats où chaque
partie s'engage personnellement : contrat de vente, contrat de
location, contrat de travail...

Un contrat collectif s'applique aux personnes qui se sont engagées,


mais également à d'autres personnes qui ne se sont pas engagées
personnellement. C'est le cas des conventions collectives, pour
lesquelles des représentants d'employeurs et de salariés s'engagent
pour tous les employeurs et les salariés d'un secteur.
3. Le principe de la liberté contractuelle et
ses limites
Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter.
Chacun est libre de choisir la personne avec laquelle il contracte.
Les parties sont libres de déterminer le contenu de leur contrat. C'est
le grand principe de la liberté contractuelle.
Mais ce principe de la liberté contractuelle est souvent limité.
a. Liberté de contracter ou pas
Dans certains cas, vous n'êtes pas libre de contracter ou de ne pas
contracter.
En effet, la loi oblige à passer un contrat. Un automobiliste a ainsi
l'obligation de signer un contrat d'assurance. Un commerçant a
l'obligation de vendre un produit ou un service à un consommateur
(délit de refus de vente).
b. Liberté de choisir son cocontractant
Vous n'êtes pas toujours libre de choisir la personne avec
laquelle vous contractez.
Par exemple, vous n'avez pas le choix du cocontractant pour la
fourniture d'électricité, vous êtes obligé de contracter avec EDF.
c. Liberté de déterminer le contenu du contrat
Dans le cas des contrats d'adhésion, la partie qui adhère n'a pas la
liberté de déterminer le contenu du contrat. Elle ne peut
qu'accepter ou refuser de contracter. Lorsque vous prenez le bus,
vous devez accepter les clauses du contrat de transport imposées
par la compagnie de transport.
Certains contrats sont réglementés, les contractants ne sont alors
pas libres du contenu. C'est le cas, par exemple, du contrat de travail,
soumis aux règles du droit du travail et à la réglementation sur le
SMIC.
L'essentiel
Un contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs
personnes.

Les personnes, appelées parties au contrat, s'engagent à exécuter


des obligations : obligations de faire, de ne pas faire, de donner
quelque chose.

Le contrat est un mode d'expression et d'action essentiel de la


personne au sein de la société.

Parce qu'il existe une grande variété de contrats, on peut les classer
selon différents critères : contrats synallagmatiques ou contrats
unilatéraux, contrats à exécution instantanée ou contrats à
exécution successive, contrats de gré à gré ou contrats
d'adhésion, contrats individuels ou contrats collectifs.

Le contrat repose sur le principe de la liberté contractuelle, mais


cette liberté est souvent limitée dans la réalité.

Acte juridique : définition et


régime
L’acte juridique est défini à l’article 1100-1 du Code civil comme « une
manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit ».

Mais c’est quoi concrètement un acte juridique ?


Quelle différence avec les faits juridiques ? Quels sont les différents types d’actes
juridiques ?
Toutes les réponses à tes questions se trouvent en dessous, bonne lecture !

Tu veux améliorer tes notes pour valider ta Licence Droit ? Découvre JurisLogic

Sommaire

1. 1. Acte juridique : définition


2. 2. Acte juridique ou fait juridique ?
3. 3. La preuve de l’acte juridique
4. 4. La qualification des actes juridiques

1. Acte juridique : définition


Un acte juridique est la démonstration par une ou plusieurs personnes de leur
volonté de produire des conséquences juridiques, c’est à dire, la création, la
modification ou l’extinction d’obligations et de droits.

En effet, l’acte juridique entraine la création de prérogatives (des droits


subjectifs) dont peuvent se prévaloir les sujets de droit, personne physique
ou personne morale, leur permettant ainsi de faire ou d’exiger quelque chose.

L’acte juridique le plus répandu est le contrat mais il peut adopter des formes très
variées : une action en justice, une mise en demeure, la reconnaissance d’un enfant
naturel ou un testament.

2. Acte juridique ou fait juridique


?
Classiquement, les actes juridiques sont opposés aux faits juridiques.

Quelle distinction entre les actes et les faits juridiques ?

La principale différence entre l’acte et le fait juridique réside dans leur finalité.
Alors que l’acte juridique renvoie à la volonté de produire des effets de droit
(obligations et droits), le fait juridique est défini comme un agissement ou un
évènement auquel la loi attache des effets de droit (article 1100-2 du Code
civil).

En d’autres termes, l’acte juridique donne lieu a des effets de droit escomptés par
les individus tandis que le fait juridique est la cause de conséquences non
désirées et directement attachées à la loi.

Ex : Le contrat de vente est un acte juridique qui donne lieu à des droits et des
obligations pour les deux parties. L’une s’engage à délivrer le bien et l’autre
garantit le paiement du prix. Ici, les effets de droit sont issus de la volonté
commune des contractants.

Ex : Un accident de la circulation est un fait juridique, lorsque le conducteur


renverse accidentellement un passant, l’évènement conduit (sans jeu de mots) à la
création d’une obligation pour l’automobiliste de réparer le dommage causé à la
victime. Ici, c’est la loi (article 1240 du Code civil) qui impose au conducteur de
verser des dommages-intérêts à la victime.

Attention : Les faits juridiques peuvent être volontaires ou involontaires.

Les faits juridiques involontaires se produisent indépendamment de la volonté


humaine, ils découlent de la vie des personnes, de la nature ou de l’écoulement du
temps.
Ex : la prescription extinctive correspond à l‘extinction d’un droit en raison de
l’inaction de son titulaire pendant un certain temps.

Les faits juridiques volontaires renvoient à un comportement intentionnel de


l’Homme, qu’ils soient licites (ex : gestion d’affaires) ou illicites.

Ex : Le vol est un comportement volontaire auquel la loi attache une sanction.


L’auteur de l’infraction a volontairement subtilisé la chose sans rechercher les
effets de droit qui y sont attachés, soit l’engagement de sa responsabilité et une
peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende.

Cas particulier : Il est possible qu’un fait juridique conduise à la réalisation


d’un acte juridique. Par exemple, une catastrophe naturelle (fait juridique) peut
engendrer le déclenchement d’un contrat d’assurance (acte juridique).

Tu l’auras compris, dans un cas comme dans l’autre, les actes et les faits
juridiques sont des sources de droits subjectifs, ces droits sont voulus dans le
premier cas et ne le sont pas dans le second.

Vous aimerez peut-être aussi