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Le droit des contrats

Objectif :
Découvrir ce qu’est un contrat, à quoi il sert et les différents types
existants.

Le contrat est un accord de volontés ; il est l'un des modes


d'action de la personne dans la société. La vie économique
et sociale est composée d’une multitude de contrats : on
trouve aussi bien des contrats de location, de vente, de prêt,
de mariage que des contrats de travail.

Le contrat est un instrument fondamental pour


l'organisation de la vie sociale et économique, car les
parties (les contractants) qui s'engagent dans un contrat
sont soumises aux règles qu'elles ont fixées
par consentement mutuel. C'est un principe essentiel
énoncé par le Code civil :
« Les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont faites ».

Les contrats, bien que très variés, répondent à la même


définition et peuvent être classés en catégories juridiques.
1. Définition
Article 1101 du Code civil :
« Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner,
à faire ou à ne pas faire quelque chose ».

Article 1123 du Code civil :


« Toute personne peut contracter si elle n’est pas déclarée
incapable par la loi ».
(soit parce qu’elle est majeure, soit parce qu’elle n’est pas considérée
dans l’incapacité de jouir de ce droit : exemple → une personne mise
sous tutelle)

Le contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs


personnes. Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter,
de déterminer librement le contenu des engagements
en respectant la loi. L’échange des consentements (= la rencontre
de l’offre et l’acceptation) peut être écrit, oral, ou marqué par un
simple geste (on parle dans ce cas d' « accord tacite »).

Compte tenu de la force obligatoire des contrats, les contractants


doivent exécuter leurs obligations respectives.
2. Les différentes catégories de contrats
Le contrat suppose la rencontre d’une offre et d’une acceptation.
Il fait naître entre les contractants, le créancier et le débiteur, des
obligations de donner, de faire, ou de ne pas faire quelque chose.

Il existe différentes classifications en fonction de ces critères :

TYPE DE
CARACTÉRISTIQUES DU CONTRAT
CONTRAT
• Contrat qui lie un groupe de personnes sans que leur
consentement soit nécessaire. Il s'applique aux personnes qui se
sont engagées, mais également à d'autres personnes qui ne se sont
pas engagées personnellement.
Contrat collectif
• Exemple → les conventions collectives, pour lesquelles des
représentants d'employeurs et de salariés s'engagent pour tous les
employeurs et les salariés d'un secteur.
• Contrat qui ne lie que les personnes qui ont donné leur
Contrat consentement.
individuel
• Exemples → contrat de travail, de vente, de location.
Contrat solennel • Il exige pour sa formation, outre l’accord des parties,
une formalité spéciale.

• Exemples → un contrat de mariage ou une donation doivent être


signés devant un notaire ; sinon, ils n’existent pas.
• Il se forme en l’absence de toute formalité ; la rédaction d’un
Contrat écrit n’est pas obligatoire, un accord, même verbal, suffit.
consensuel
• Exemple → le contrat de vente.
• Il ne se forme que par la remise de la chose objet du contrat.
Contrat réel
• Exemple → contrat de prêt.
• Contrat faisant naître à la charge des parties
des prestations réciproques.
Contrat
synallagmatique
• Exemple → le contrat de vente. (Il oblige l’acheteur à payer le
prix et le vendeur à livrer l’objet.)
• Contrat ne faisant naître de prestations qu’à la charge d’une
seule partie.
Contrat unilatéral
• Exemple → la donation
• Contrat dont l’exécution est mise en œuvre par une seule
Contrat à
prestation.
exécution
instantanée
• Exemples → ventes au comptant, échange.
• Contrat qui implique pour son exécution l’écoulement d’un
certain temps, l’échelonnement des prestations, des obligations
Contrat à
continues.
exécution
successive
• Exemples → l’abonnement à un magazine, le contrat de bail, de
travail.
• Contrat fréquent dans le domaine de la consommation conclu
entre deux parties dont l’une ne peut discuter les différentes
clauses et n’a que la liberté d’accepter ou de refuser le contenu
Contrat
global de la proposition de convention.
d’adhésion
• Exemples → contrat d’assurance, conditions générales de vente
de la SNCF, la RATP…
• Un libre débat s’instaure entre les parties.
Contrat de gré à
gré
• Exemple → contrat de location.
• Dans un contrat à titre onéreux, chaque partie s’engage à obtenir
Contrat à titre de l’autre un avantage correspondant.
onéreux
• Exemple → contrat de bail, de vente
• L’une des parties reçoit un avantage sans avoir à fournir son
Contrat à titre équivalent.
gratuit
• Exemples → donation, bail sans loyer.
Contrat • Il s’agit d’une forme de contrat onéreux. L’importance des
commutatif prestations de chaque partie peut être évaluée dès la formation du
contrat.
• Exemple → le contrat de vente
• L’importance de la prestation de l’une des deux parties dépend
d’un événement incertain, c’est-à-dire aléatoire.
Contrat aléatoire
• Exemples → la vente d’un immeuble moyennant versement
d’une rente viagère, contrat d’assurance.
• La date d’expiration est connue à la signature.
Contrat à durée
déterminée
• Exemple → CDD
• La date d’expiration n’est pas connue à la signature.
Contrat à durée
indéterminée
• Exemple → CDI, contrat de mariage.

3. La validité d'un contrat


Le consentement est donné au moment de l’accord des parties. Il
doit être exempt des vices suivants :

- l’erreur : la méprise sur la chose ou la personne ;


- la violence : contrainte physique ou morale ;
- le dol : tromperie volontaire.

Le contrat est soumis à 4 conditions de formation :


- le consentement ;
- la capacité de contracter ;
- l’objet certain de l’engagement (la prestation doit être possible) ;
- la cause licite (le motif du contrat doit être conforme à la loi).

La nullité peut sanctionner le non-respect d’une condition.


L'essentiel
Un contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs
personnes s’engageant à exécuter des obligations : obligations de
faire, de ne pas faire, de donner quelque chose. Le contrat est
essentiel à l’organisation de la société. Il existe une très grande
variété de contrats qui reposent tous sur le principe de la liberté
contractuelle.
Pour qu’un contrat soit valable, il doit respecter certaines
conditions ; lorsque ces conditions ne sont pas respectées, le
contrat peut être annulé par un juge.

La liberté contractuelle
Objectifs :
Connaître le principe de la liberté contractuelle. En découvrir les
limites.

Chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter (à


condition d’être en capacité de le faire). Chacun est libre de
choisir la personne avec qui il contracte (le co-contractant).
Les parties sont libres de déterminer le contenu de leur
contrat. Tels sont les grands principes de la liberté
contractuelle.

Cependant, ce principe de liberté contractuelle est


souvent limité.
1. La liberté contractuelle
Rappel :

Selon l'article 1123 du code civil, « toute personne peut contracter


si elle n'en est pas déclarée incapable par la loi ». Les mineurs
non émancipés ainsi que les majeurs protégés au sens de l'article
488 du code civil sont incapables de contracter (art. 1124 du Code
civil).

Le doit des contrats repose sur la liberté contractuelle. L’homme


est libre et ne peut être soumis à des obligations autres que celles
qu’il a voulues.
La formation des contrats repose sur :
- la liberté de contracter ou de ne pas contracter ;
- la liberté de choisir son cocontractant ;
- celle de choisir les clauses de son contrat.
2. Les limites à cette liberté
Les règles d’ordre public sont des règles juridiques qui s’imposent
pour des raisons de moralité ou de sécurité impératives dans les
rapports sociaux : il est par exemple interdit de commercialiser des
organes humains, des produits stupéfiants, de faire un contrat pour
tuer un individu, de procréer pour autrui …

Article 541 du Code civil : « Toute convention par laquelle une


femme s'engage à procréer ou à porter un enfant pour le
compte d'autrui est nulle de nullité absolue ».

Certaines règles d’ordre public vont apporter des limites au principe


de la liberté contractuelle :

• en imposant l’obligation de contracter : les contrats d’assurance


sont obligatoires pour les automobilistes (article L211-1 du Code
des assurances), pour acheter ou louer un appartement aussi bien
qu'une maison. Un commerçant a l’obligation de vendre un produit
ou un service à un consommateur sinon c’est un délit de refus de
vente (Article L. 122-1 du Code de la consommation).

• en interdisant le libre choix du contractant : dans un contrat de


travail, l’employeur n’est pas forcément libre de choisir son employé
(dans le cas d'une discrimination positive, où l'employeur a le devoir
de proposer en priorité un emploi disponible à un employé
précédemment licencié). Le consommateur est par exemple tenu de
choisir ERDF pour la fourniture d’électricité.
• en contrôlant le contenu des contrats : les clauses peuvent être
imposées par la puissance publique ou les
organismes professionnels ; dans la vente à distance par exemple,
le consommateur dispose d’un délai de réflexion. Ce droit de
rétractation lui permet d’annuler la vente sans subir de contraintes.
Cette clause fait partie d’un corps de règles qui a vocation à
s’appliquer impérativement aux relations nouées entre les
partenaires.

Dans le cas des contrats d'adhésion, la partie qui adhère n'a pas la
liberté de déterminer le contenu du contrat. Elle ne peut
qu'accepter ou refuser de contracter.
Le simple fait de prendre le bus signifie que l’on accepte les clauses
du contrat de transport imposées par la compagnie de transport.

Certains contrats sont réglementés ; les contractants ne sont alors


pas libres du contenu. C'est par exemple le cas du contrat de travail,
soumis aux règles du droit du travail et à la réglementation sur le
SMIC, les 35 heures...
L'essentiel
En matière de contrat règne le principe de la liberté contractuelle.
Mais, comme de nombreuses libertés, elle connaît des limites
d’ordre public :

• respect de la réglementation (assurance, contrat de travail) ;


• protection de l’ordre public (vente de stupéfiants interdite,
interdiction de vente d’organes, interdiction de gestation pour autrui)
;
• choix du contractant limité ou imposé (contrat d’adhésion SNCF).

Article 6 du Code civil :


« On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui
intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs.

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