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Contrats spéciaux polycope

Droit privé marocain (Université Mohammed-V de Rabat)

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LES CONTRATS SPECIAUX


Parcours Général
Semestre 5
Professeur Aïda LFERKLI
FSJES – Agdal
UM5 – Rabat

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LE CONTRAT

1- définition du contrat
Toute les relations humaines sont dominées par le contrat, c’est un instrument
essentiel lié à notre besoin quotidien .
➢ Contrat: convention qui fait naitre une ou plusieurs obligations ou
transférant un droit réel .
➢ Le contrat nommé: c’est un contrat d’usage courant, pour cette raison qu’il
a été qualifié et réglementé par la loi ( vente , louage, dépôt, assurance…) ,
bénéficie d’un régime légal spécifique.

2- condition de validité d'un contrat


Il y a quatre conditions de validité:
 La capacité
 Le consentement
 L’objet
 La cause

Tous les contrats ont un intitulé; il y a des contrats règlementés et d’autres


pas , mais ces derniers ont leurs règles car à défaut de la loi, on a la pratique
et l’usage.

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Chaque type de contrat a ses propres règles mais il y a toujours les règles
communes:
❑ Le principe de l’autonomie de la volonté
❑ Avec le respect de l’ordre public
❑ et les règles impératives
❑ En plus de la liberté contractuelle .

3- les sources juridiques :


➢ Le droit coutumier musulman :
▪ Il n’a pas les caractéristiques du droit positif car c’est un droit qui n’est pas
écrit;
▪ C’est des contrats révélés par la pratique et consacrés ensuite par la
jurisprudence : la mossaqat, la mogharassa, la khammassat ou la safqa.
▪ Certaines de ses règles sont adaptés par le doc et le code de commerce

➢ Le doc du 12 août 1913 dans son livre ii:


 Reste la source principale du droit spécial des contrats.
 Il organise les plus usuels : la vente, le bail, le prêt ou le dépôt.
 Ses dispositions sont souvent supplétives de la volonté des parties.
 Dans ses articles 478 à 1240, il y a plus de 760 articles sur lesquelles les
différentes constructions contractuelles peuvent s’appuyer;

➢ D’autres textes:
▪ La loi formant code de commerce
▪ La loi organisant les rapports entre les bailleurs et les locataires des
locaux d’habitation ou à usage professionnel ( baux sans caractère
commercial, industriel ou artisanal)
▪ La loi relative aux baux d’immeubles à caractère commercial,
industriel ou artisanal

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▪ Le dahir relatif à la protection des œuvres artistiques qui réglemente un


certain nombre de figures contractuelles: contrats édition, de représentation
et de production
▪ La loi portant code des assurances

La pratique a par ailleurs importés et développé d’autres figures


contractuelles qui portent un nom mais sans réglementation légale
particulière: le contrat de factoring…
Aussi, le rôle des praticiens est très important dans le développement
des contrats spéciaux: les notaires, les banquiers, les assureurs, les
vendeurs de matériels électroniques préparent des contrats préétablies
dont les parties n’ont plus qu’à remplir quelques lignes laissées en blanc
et signer.

➢ Les sources de droit international


 La convention de la Haye du 15 juin 1955 relative aux ventes à caractère
international d’objets mobiliers corporels;
 La convention de vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de
marchandises, qui est essentiellement supplétive.
 Le fameux incoterms régissant la plupart des ventes internationales, qu’on
doit à la chambre de commerce internationale et qui sont si répandus qu’ils
ont acquis la valeur d’usage.

4- la classification des contrats


deux classifications: il y a la classification juridique et la classification selon
les secteurs économiques.
4- a- la classification juridique des contrats
Distinction entre un contrat civil et contrat commercial :
 le critère objectif, c’est-à-dire l’objet de la chose.

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 Le critère subjectif, c’est-à-dire les personnes.


 Quand les deux contractants sont commerçants : contrat commercial
 Quand les deux sont des particuliers: contrat civil .
 Quand un est commerçant et l’autre particulier: différences en matière de
la preuve, la prescription, la capacité, la solidarité, et aussi la compétence
judiciaire.
 Le doc est applicable à tout le monde ( commerçant et particuliers)

Distinction entre contrat synallagmatique et contrat unilatéral


 Contrat synallagmatique: il y a des obligations réciproques entre les deux
parties ex: contrat de vente.
quand une partie n’exécute pas son obligation, l’autre partie a le droit de
refuser d’exécuter la sienne. On parle d’exception d’inexécution.
 Contrat unilatéral: une seule partie qui s’oblige, l’autre partie ne
s’engage pas , contrat de donation

Distinction entre contrat à titre onéreux et un contrat à titre gratuit


 Contrat à titre onéreux : il vise un bût matériel . Un mineur doué de
discernement peut conclure ce genre de contrat
 Contrat gratuit : pas de gain, pas de bût matériel . Le mineur ne peut pas
donner ou cautionner , c’est un contrat nul.

Distinction entre contrat consensuel, un contrat solennel et un contrat réel


 Contrat consensuel: l’échange du consentement suffit pour conclure un
contrat, l’écrit est juste un moyen de preuve non exigé par la loi . Le
contrat de vente est un contrat consensuel mais il peut devenir solennel
:contrat de propriété…
 Contrat solennel : la loi exige l’accomplissement de formalités sous peine
de nullité : le contrat de mariage.

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 Contrat réel : la loi exige par sa formation la remise d’un bien : contrat de
dépôt, le contrat n’est formé que si le bien est déposé sinon il n’ya pas de
contrat .
l’intérêt de cette distinction : la force probatoire du contrat, elle concerne
l’opposabilité au tiers, car si on ne respecte pas les règles du contrat imposées par
le législateur le contrat n’est pas opposable aux tiers

Distinction entre un contrat à exécution instantanée et un contrat à exécution


successive
• Contrat à exécution instantanée : c’est un contrat qui est exécuté
immédiatement, il ne dure pas longtemps.
• Contrat à exécution successive : c’est un contrat qui dure dans le temps:
contrat de travail, contrat de bail…

L’intérêt de distinction pose le problème de la résiliation:


Contrat à exécution instantanée, en cas d’annulation , il a un effet rétroactif
Contrat à exécution successive, en cas d’annulation , pas d’effet rétroactif, il a
un effet immédiat.

Distinction entre un contrat commutatif et un contrat aléatoire


 Contrat commutatif : c’est lorsque les deux parties connaissent leur
obligations dès le début du contrat ex: le contrat de travail .
 Contrat aléatoire : c’est un contrat qui comporte un aléa, lorsque
l’obligation d’une partie n’est pas connue à l’avance ex : le contrat
d’assurance.
L’intérêt de cette distinction: c’est dans l’application de certaines règles, telle que
l’application de la lésion dans les contrats aléatoires.

Distinction entre un contrat principal et un contrat accessoire


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▪ Contrat principal : c’est un contrat autonome, indépendant, il ne dépend


d’aucun autre contrat.
▪ Contrat accessoire : c’est un contrat qui est lié à d’autres contrat, il
dépend de leurs existences ex: le contrat de lotissement est lié à un contrat
de bail, un contrat de gage ou un contrat de prêt.

Remarque:
Un même contrat peut être à la fois synallagmatique, aléatoire, à titre onéreux, à
exécution successive ex: le contrat d’assurance.

Distinction entre un contrat translatif et un contrat non translatif

▪ Contrat translatif: c’est quand il y a le transfert d’un bien , d’une


propriété ou d’un autre bien ex: la vente, la donation, l’échange…
▪ Contrat non translatif : quand il n’y a pas transfert d’un bien ou d’un
droit. C’est bun contrat qui concerne les services ex: les contrats de
transport, le contrat de travail, le contrat d’hôtellerie.

4- b- la classification économique des contrats


Ce sont les contrats propres à chaque secteur économique
Le secteur de la production:
▪ Construction des usines clé en main
▪ Transfert nouvelles technologies
▪ Les concessions minières

Le secteur de la distribution :
▪ Contrat de vente ( il concerne tous les secteurs)
▪ Contrat de franchise
▪ Contrat de concessions commerciales

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Le secteur des services:


▪ Contrat de transport
▪ Contrat d’hôtellerie
▪ Contrat des agences de voyage
▪ Contrat d’informatique

Le secteur des finances:


▪ Contrat bancaire propre aux banques
▪ Contrat des assurances propres aux assurances
▪ Contrat des commissions ( au niveau des sociétés de bourse)

Le secteur des intermédiaires:


▪ Le mandat
▪ Le courtage
▪ Agence d’affaire
▪ Commission

Le secteur maritime et aérien:


▪ Contrat de transport maritime
▪ Contrat de transport aérien
▪ Ex: on va louer un avion ou un navire pour un service bien déterminé ex:
contrat d’affrètement .

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LES CONTRATS NOMMES


1- DÉFINITION :
L’intitulé « contrats spéciaux » est un peu ambigu , il pourrait évoquer l’idée de
contrats particuliers, dérogeant au droit commun. Or c’est tout le contraire, les
contrats spéciaux sont les plus courants des contrats , ceux qui sont tellement
pratiqués qu’ils présentent un caractère répétitifs ce qui permet de dégager des
catégories bien classifiées.
Les contrats spéciaux n’ont de spécial que le corps des règles qui leur est
nommément applicable. Ce ne sont pas les contrats qui sont spéciaux mais les
règles qui les régissent qui se distinguent du droit commun.
Les auteurs préfèrent parler de droit spécial des contrats ou de droit spécialisé des
contrats que d’utiliser l’expression de droit des contrats spéciaux

Le droit spécial des contrats


Peut être défini comme le corps de règle qui gouverne les contrats usuels.
Il fixe les règles spéciales qui organisent les rapports contractuels les plus
fréquents en société: vente , l’échange , la location, le transport, les contrats de
services …
Étudier le droit spécial c’est s’intéresser au-delà des règles applicables à tous les
contrats mais aux règles applicables à chaque catégorie de contrat .

2- LE LIEN ENTRE LE DROIT SPECIAL DES CONTRATS ET LA


THEORIE GENERALE DES OBLIGATIONS
Le droit civil appréhende le droit des contrats sur deux niveaux:

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L'ensemble des règles applicables à tout contrat, c'est le droit du contrat ou


encore la théorie générale des obligations c'est à dire le droit commun des
contrats qui englobe l'ensemble des règles générales.
Il y a les règles propres à chaque catégorie de contrats, c'est le droit des contrats
spéciaux.
La théorie générale des obligations apparait constamment en toile de fond dans
l'étude des contrats spéciaux. Elle a pour vocation de saisir toute relation
contractuelle, nommée ou innommée, c'est le socle juridique de référence.
Le droit des contrats spéciaux constitue une émanation plus spécifique du droit
commun des contrats, c'est à dire qu'il s'inspire des mécanismes généraux qu'il
précise, adapte, façonne en fonction des spécificités de l'opération à encadrer .
Ainsi, l'étude des contrats spéciaux est indissociable d'une bonne maitrise de la
théorie générale des obligations. Ces deux disciplines entretiennent des rapports
étroits.
La plupart des règles du droit spécial s'ajoutent à celle du droit commun. A
l'inverse, certaines règles dérogent au droit commun par le principe de la
supériorité de la règle spéciale.

3- OBJET: LE CONTRAT NOMME


Les contrats qui ont une dénomination propre sont dits "contrats nommés", par
opposition aux contrats innomés.
Sont nommés les contrats qui correspondent à un moule connu et font à ce titre
l'objet d'un corps de règles propres, qui constitue la matière des "contrats
spéciaux". Ainsi chaque contrat nommé a un statut juridique propre à lui.
Ce corps de règle n'est pas forcément impératif, le principe de la liberté
contractuelle nous permet de les considérer comme des règles supplétives. Mais
comme elles existent, cela leur donne une portée pratique considérable, c'est à
dire qu'elles vont s'appliquer à chaque fois qu'elles n'auront pas été écartées
expressément.

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Quand les règles sont impératives, chose qui est devenue de plus en plus
fréquente, leurs portées est beaucoup plus importantes. Dès qu'il sera classé dans
une catégorie considérée, il va être obligatoirement soumis à ces règles qui
deviennent d'ordre public.
Ces développements expliquent ainsi pourquoi la nomination d'un contrat est
donc de premier ordre.

4- SOURCES DE NOMINATION
Généralement, la nomination est faite par un texte de loi. C'est la loi qui nomme
un type de contrat. Mais cette démarche ne se fait de manière spontanée. C'est
lorsque une pratique s'est instaurée, a pris une étendue et un caractère
suffisamment répétitif qu'on peut lui offrir un cadre juridique propre à elle, une
façon de l'encadrer et de la rendre " officielle".
En parallèle, nous avons une autre source qui est très importante c'est la pratique
notamment en raison de la lenteur de l'élaboration des textes de lois.
On se retrouve ainsi par la création de contrats par la pratique commerciale. Cette
pratique peut devenir même une coutume. Beaucoup de contrats très anciens
n'ont jamais fait l'objet d'aucun texte juridique, comme beaucoup de contrats
modernes sont apparus spontanément et que la jurisprudence organise pendant
des années avant que la loi interviennent.

5- LES EFFETS D'UNE NOMINATION


La question qu'on se pose automatiquement c'est: pourquoi cette nomination?
Il existe deux avantages à règlementer une catégorie de contrat devenue usuelle:
➢ Préciser le fonctionnement et les effets sur toutes les clauses que les
parties n'auront pas vus ou règles. Cette disposition va leur permettre de se
référer au cadre légal sans avoir à élaborer un contrat détaillé.

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Par ex: la vente d'un bien va automatiquement entrainer la garantie des


vices cachés, la garantie d'éviction même si ces hypothèses n'ont pas été
prévues par les parties.
➢ Imposer certaines règles qui sont considérées comme essentielles et
prévenir ainsi les abus. C'est l'objet des règles impératives qui
généralement sont inspirées par des motifs de politique juridique tels que la
protection de certains contractants comme les consommateurs, les
salariés, les assurés, ou bien sur un autre volet la protection de
mécanismes économiques, comme la concurrence ou les successions.

6- CONTENU EVOLUTIF
La liste des contrats nommés est loin d'être immuable. Elle s'inscrit plutôt dans un
cadre évolutif, vu que les facteurs de nomination sont généralement soit d'usages,
politique ou juridique. Elle est ainsi essentiellement variable.
Certains contrats nommés peuvent tomber en désuétude et ne plus exister comme
à titre d'exemple dans le droit maritime français : le prêt à la grosse aventure, qui
était destiné à financer la cargaison d'un navire dont l'arrivée à bon port était
aléatoire.
Dans l'autre sens, on voit la naissance de nouveaux contrats avec des statuts de
plus en plus importants et qui étaient presque ignorés du DOC ex: le contrat
d'assurance et le contrat de travail qui sont aujourd'hui chacun l'objet d'un code
autonome.
7- GRANDS ET PETITS CONTRATS
Généralement on veut dire par grands contrats les contrats les plus important sur
le plan économique, chose qui justifie un ensemble de règles assez complet et
détaillé et par conséquent une étude très approfondie ex: le contrat de vente, le
louage, le contrat de société ou le contrat de mariage.
Par les petits contrats, tels que le prêt, le mandat, le cautionnement, ne retenaient
pas beaucoup d'attention non pas parce qu'ils sont moins pratiqués mais surtout

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parce qu'ils étaient considérés plutôt comme relevant des mœurs, de la sociologie
que du droit.
Mais avec l'évolution économique et sociale et particulièrement le développement
d'une économie de services et de crédit, on assiste à un changement de statut
fondamental de certains contrats qui sont passés du cadre de petit contrat au
grand contrat par leur rôle économique ex: les contrats d'entreprise, le mandat, le
prêt, le contrat de travail et d'assurance.

8- LE PHÉNOMÈNE DE LA SOUS SPÉCIALISATION


L'évolution économique a engendré un autre phénomène, la sous spécialisation,
c'est à dire dans chaque espèce on se retrouve avec des sous espèces.
Parmi les baux à titre d'exemple, on retrouve les baux commerciaux, les baux
ruraux, les baux d'habitation. Un autre exemple, parmi les prêts d'argent, on
retrouve les crédits à la consommation et les crédits immobiliers, etc.
On peut dire alors qu'on est passé du droit des contrats spéciaux à un droit des
contrats très spéciaux ou sous spéciaux car il s'agit d'une subdivision.
Presque aucun des contrats n'a échappé au phénomène de la sous spécialisation,
qui conduit à une sorte de superposition verticale: A la base il y a la théorie
générale des obligations et des contrats, au stade intermédiaire, il y a le droit
commun de tel contrat spécial et au dessus encore, il y a le droit particulier de la
variété considérée.
▪ ex: le D.O.C - Droit commun du bail - bail commercial ou bail d'habitation
▪ D.O.C - prêt d'argent - crédit à la consommation ou crédit immobilier
( Le genre - l'espèce - la variété )
C'est ce qu'on appelle la superposition du genre, de l'espèce et de la variété: les
lois du genre s'appliquent à l'espèce sauf dérogation et de même pour les lois de
l'espèce , elles s'appliquent à la variété sauf dérogation.
Donc, face à un contrat précis, il va falloir appliquer les trois niveaux de
règlementation. Par exemple dans le cas d'un bail commercial: premièrement, on

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va appliquer les règles relatives aux baux commerciaux ( révision du loyer,


ensuite les règles du bail en général auxquelles ce statut ne déroge pas ( garantie
des troubles) et enfin les règles de la théorie générale des obligations et des
contrats qui ne sont pas écartées par les précédentes ( les vices du consentement
ou la résolution pour inexécution ).
Le droit contemporain a souvent tendance à multiplier les législations
particulières, on se retrouve face à un phénomène de ramification qui ne se limite
pas toujours à trois niveaux, parfois même la variété peut être subdivisée.
ex: les baux ruraux, on peut trouver les fermes ou les métayage.( le métayer a le
soin de cultiver une terre en échange d'une partie de la récolte ) .

9- OPERATION DE QUALIFICATION:
L'opération de qualification est une opération intellectuelle qui consiste à classer
un contrat concret dans une catégorie bien déterminée.
Elle exige l'analyse économique du contrat, qui peut aller du plus simple
(vente d'objet courant) au plus complexe (contrat des entreprises ou groupes
d'affaires) qui organisent généralement des relations durables avec prises
d'intérêts réciproques.
Cette opération est fondamentale car c'est elle qui déclenchera l'application du
régime propre à tel ou tel contrat "nommé". C'est une opération de droit sur
laquelle la Cour de Cassation exerce son contrôle, ex: la mise à disposition d'un
bien moyennant une redevance financière constitue un bail et ne peut être
qualifiée autrement. Ce qui déclenche la mise en œuvre de certaines règles
d'ordre public ( sur les baux ruraux, commerciaux ou d'habitation).
Cette qualification est difficile pour les contrats complexes, c'est le cas des
contrats à caractère hybride ou mixte, qui reçoivent une double qualification car
ils comportent des éléments touchant à deux types de contrats ex: un contrat de
reportage, c'est un contrat d'entreprise mais il prévoit l'hébergement du reporter
donc il comprend ainsi un contrat d'hôtellerie. Il comprend également un contrat

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prévoyant le transfert et le traitement de films qui peut être qualifié pour partie de
vente et pour partie de contrat d'entrepris. Cette hypothèse de double qualification
reste exceptionnelle et fait appliquer au contrat un double régime.
En général, il faut rechercher l'élément essentiel du contrat envisagé dans son
ensemble pour dégager la qualification globale.
Ainsi, les juges ne doivent pas s'arrêter à la qualification affichée par les parties,
mais à l'analyse de l'économie réelle de leur accord. Ils ne sont donc pas liés par
le titre donné au contrat par les parties. Ils peuvent estimer qu'un contrat intitulé
"prêt" correspond en réalité à "un bail". Dans ce cas, ils doivent requalifier le
contrat afin de lui appliquer le régime qui lui est réellement applicable.
C'est de cette manière que se trouve déjouée la manœuvre des parties, souvent
destinées à écarter une règle impérative comme le statut de certains baux or le
contenu prévaut sur l'intitulé.
Parfois, on se retrouve face à des contrats créés par la pratique, et qui ne rentrent
dans aucun des moules juridiques connus. On parle alors de contrats sui generis (
de son propre genre) . Ce n'est pas une qualification mais on constate seulement
l'échec de la tentative de qualification et par conséquence il s'agit de contrat
innomé.
10- DOUBLE APPLICATION EN CAS DE SOUS - CONTRAT
On parle de sous contrat à propos de celui qui fait suite à un contrat originaire
dans lequel il trouve son fondement, ex: une revente, une sous location, une sous
traitance...
Les règles applicables à ces chaines de contrats sont diverses, mais nombres
d'entre elles ne concernent que les chaines dites homogènes c'est à dire dans
lesquelles le sous- contrat reçoit la même qualification que le contrat principal ex:
il n'y a sous location que si le locataire consent à son tour une location et non un
prêt. Deuxième exemple, il n'y a de sous traitance que si l'entrepreneur conclut à
son tour un contrat d'entreprise et non s'il recourt à des achats.

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Il est donc nécessaire de procéder par deux fois à l'opération de qualification et de


façon indépendante en examinant d'une part l'économie du contrat originaire et
d'autre part celle du contrat subséquent.
11- La classification des contrats spéciaux:
On connait déjà les grandes classifications énoncées par le D.O.C, qui traversent
le droits des contrats: contrats onéreux, contrat gratuits, contrats synallagmatiques
ou unilatéraux, contrats civil ou commerciaux, contrats commerciaux ou
intéressant les professionnels.
Ces multiples classifications qui se recoupent ne sont guère appropriées pour
présenter les catégories essentielles de contrats nommés.
C'est alors qu'on s'est attaché à l'objet et au rôle du contrats ce qui permet d'en
dégager six catégories de contrats:

➢ Les contrats ayant pour objet le transfert de la propriété ( la vente,


l'échange)
➢ Les contrats ayant pour objet le transfert de jouissance d'une chose (louage
de chose, bail)
➢ Les contrats portant sur un ouvrage ou un service (contrat d'entreprise,
contrat de dépôt)
➢ Les contrats qui portent sur la remise des pouvoirs (le mandat, la société)
➢ Les contrats qui organisent la garantie du créancier ( le cautionnement et le
nantissement)
➢ Les contrats portant sur la réglementation d'un litige ( la transaction et le
compromis) .
La première catégorie intéresse les contrats ayant pour objet le transfert de la
propriété.
Dans ce cadre on se propose d'étudier le contrat de vente .

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TITRE I : LE CONTRAT DE VENTE


Introduction
La vente constitue l'instrument essentiel des échanges économiques. C'est le
contrat le plus utilisé vu qu'il porte sur une diversité de biens. Il est devenu ainsi
le plus courant des contrats dans nos sociétés monétarisées. La vente est
historiquement postérieure à l'échange, le troc des économies sans monnaies,
mais elle reste le plus pratique pour les échanges économiques.
Le D.O.C lui consacre 140 articles et les litiges de contrat de vente sont rares.
C'est un contrat utilisé aussi bien par des professionnels ou des particuliers et
dans plusieurs secteurs économiques.
La vente n'échappe pas au phénomène général de spécialisation des contrats
spéciaux. Sur le droit unique de la vente sont venus se greffer des régimes
particuliers concernant certains biens, qui respectent le droit commun de la vente,
tout en y apportant des dérogations. Tel est le cas par exemple des ventes de
fonds de commerce, de la VEFA, et plus récemment de toutes les formes de vente
de la consommation, ce qui explique la diversification de la vente.
Pour la diversification de la vente , il faut faire la distinction entre:
La vente interne, qui est soumise au droit commun et aux règles particulières et la
vente internationale qui est soumise aux conventions internationales et aux règles
particulières.
La vente publique et la vente privée;
La vente mobilière et la vente immobilière;
La vente par échéance, la vente comptant et la vente à rémérer.
SOURCES
En droit musulman, la vente est formée de l'émission de deux déclarations
concordantes. Les effets en seront le transfert dans l'immédiat de la propriété de
la chose vendue, du patrimoine du vendeur vers celui de l'acquéreur, dans la
définition donnée à la vente. L'on prend soin de signaler que le prix passe aussi

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du patrimoine de l'acheteur vers celui du vendeur, au moment de la conclusion du


contrat. De même, le D.O.C a une influence directe sur le contrat de vente. Certes
les ventes commerciales ont toujours été importantes étant la forme première du
commerce, mais leur régime n'était pas différents.
Le développement droit commercial de plus en plus autonome a conduit à une
première diversification des sources: c'est à dire que les dispositions du DOC ont
dû être combinées avec celles du code de commerce, et celles relatives au droit de
la concurrence. L'apparition la plus récente d'un droit de la consommation, dont
les dispositions figurent dans la loi 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur, est venue apporter une perturbation supplémentaire.
Remarque:
Bien que la vente constitue l'un des contrats fondamentaux de la vie juridique
civile et commerciale, elle a tendance à occuper une place excessive dans le droit
des contrats spéciaux; ce qui engendre des inconvénients graves notamment sur le
plan terminologique.
Le langage contemporain tend en effet à parler de "vente" à chaque fois qu'il y a
paiement d'un prix, alors même qu'il ne s'agit nullement d'un contrat de vente: on
parle de vente de vignettes automobiles alors qu'il s'agit du paiement d'une taxe,
de la vente des billets de loterie alors qu'il s'agit d'un contrat de pari, de la vente
d'un titre de transport alors qu'il s'agit d'un contrat de transport, etc..
Ce qui est plus grave, c'est que certains juristes ont cédé à cette mode en voulant
promouvoir l'expression "vente de services" qui est une pure alliance des mots ne
pouvant qu'entrainer la confusion entre la vente (contrat translatif de la propriété
d'une chose ) et le contrat d'entreprise ( portant sur une prestation de service
rémunérée).

Définition du contrat de vente

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L'article 478 du D.O.C stipule que " La vente est un contrat par lequel l'une
des parties transmet la propriété d'une chose ou d'un droit à l'autre
contractant, contre un prix que ce dernier s'oblige à lui payer".
L'article 1582 du Code Civil Français stipule quant à lui que " La vente est une
convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à payer".
La comparaison des deux définitions démontre que celle du DOC est plus précise
et plus complète que celle du Code Civil Français. Même si l'article 1582 précise
le premier élément constitutif du contrat de vente qui est la "chose", il est
incomplet sur la contrepartie "le prix" second élément constitutif du contrat de
vente.
De même l'article marocain parle de transfert de propriété, alors que l'article
français parle de livraison . Et on sait très bien que la livraison peut avoir lieu
sans transfert de la propriété....
En Droit Romain, le contrat de vente ne se base pas sur le principe de transfert de
la propriété. Il y a une distinction entre la formation du contrat et le transfert de la
propriété. Par contre en droit marocain il n'y a pas de distinction entre ces deux
étapes car l'échange du consentement est lié au transfert de la propriété. C'est à
dire, le contrat de vente est translatif de la propriété du vendeur à l'acheteur dès la
conclusion du contrat.
Spécificités et caractéristiques du contrat de vente
Le contrat de vente est un contrat onéreux, synallagmatique, commutatif,
consensuel, translatif et aléatoire.
Un contrat à titre onéreux, car il y a un prix à payer, c'est à dire chacune des
parties entend obtenir quelque chose de l'autre. Chaque contractant consent un
sacrifice en échange d'un avantage: le vendeur transmet la propriété et l'acheteur
paye le prix.

Un contrat synallagmatique, car il fait naitre des obligations réciproques, à la


charge des deux parties. Chacun des contractants étant à la fois débiteur et

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créancier. Ainsi, le vendeur s'engage à livrer la chose vendue et l'acheteur à payer


le prix.

Un contrat commutatif, car les prestations des parties sont déterminées dés la
conclusion du contrat. Chacune des parties connait l'étendue des prestations
réciproques. Le vendeur connait le prix qu'il va percevoir et l'acheteur connait le
bien qu'il va recevoir en contrepartie.

Un contrat consensuel, c'est à dire qu'il se forme par le seul accord des volontés,
sans qu'aucune condition de forme ne soit exigée. L'article 488 du D.O.C stipule "
La vente est parfaite entre les parties, dés qu'il y a consentement des
contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter et qu'ils sont d'accord sur la
chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat".
De même, le D.O.C n'a pas manqué d'apporter des exceptions à cette règle de
forme, lorsque l'enjeu du contrat est important notamment pour les immeubles,
les droits immobiliers et autres choses susceptibles d'hypothèque, la vente doit
être faite par écriture ayant date certaine et enregistrée en la forme déterminée par
la loi (article 489).

Un contrat translatif, c'est à dire, un contrat par lequel l'une des partie, transmet
la propriété d'une chose ou d'un droit à l'autre partie, en contrepartie d'un prix.
Cette opération nécessite bien entendu chez le vendeur, la capacité de pouvoir
aliéner , c'est à dire la capacité légale fixée par le code de la famille à 18 ans
grégoriennes révolues (article 209), ou s'il est mineur, de se faire assister par son
tuteur ou représentant légal .
Un contrat aléatoire, car le bien peut comporter un aléa.

CHAPITRE I: LA FORMATION DU CONTRAT

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En application de l'article 2 du D.O.C, tout contrat doit respecter les quatre


conditions nécessaires à sa validité : le consentement, la capacité des parties à
s'obliger, l'objet et la cause.
SECTION 1- L'ELEMENT SUBJECTIF : LE CONSENTEMENT DES
PARTIES
L'article 488 du D.O.C stipule " La vente est parfaite entre les parties dès qu'il y
a consentement des contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter, et qu'il
sont d''accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat".
Donc, cet article rappelle le principe de la liberté contractuelle qui s'applique en
matière de vente. Le contrat de vente se forme ainsi entre les deux parties , entre
un vendeur et un acheteur .
SOUS SECTION 1: LES PARTIES DU CONTRAT
§1- LE VENDEUR:
Pour que le contrat de vente se forme valablement, le consentement doit émaner
d'une personne capable et ayant le pouvoir de vendre le bien déterminé.
I- La capacité de vendre:
La capacité est l'aptitude à être titulaire de droits et à les exercer par soi-même, et
aussi à assumer des obligations. Elle constitue la première condition de validité
des actes juridiques exigées par l'article 2 du D.O.C.
L'article 3/2 alinéa, du D.O.C énonce que " toute personne est capable d'obliger ,
si elle n'est déclarée incapable par cette loi ". Ainsi, l'aptitude à être titulaire de
droits subjectifs et à les exercer est la règle, alors que l'incapacité est une mesure
d'exception qui ne peut résulter que d'une disposition légale. La capacité tient non
pas à la structure d'un contrat, mais à la personnalité juridique du contractant, elle
constitue donc, non pas un élément constitutif du contrat , mais un attribut de la
personne du contractant.
La capacité se rattache ainsi au droit des personnes, qui définit l'aptitude à être
titulaire de droits subjectifs ( patrimoniaux et extrapatrimoniaux), et à les exercer.
Du reste, c'est le code de la famille qui édicte les différents cas d'incapacité et

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fixe les règles qui les régissent ( article 206 et suivants), et l'article 3/1 alinéa du
D.O.C précise que " la capacité civile de l'individu est réglée par la loi qui régit
son statut personnel".
II- Le vendeur doit avoir le pouvoir de vendre
Deux points seront: le mandat de vendre un bien (A) et l'apparence de la qualité
de propriétaire (B).
A- Le mandat de vendre un bien
Si le vendeur n'est pas le propriétaire du bien, il doit avoir reçu un mandat spécial
en vue de la vente. Ce mandat peut d'abord résulter de la loi, c'est le cas des
représentants légaux de personnes placées sous un régime de protection ( la
tutelle par exemple).
Il peut ensuite résulter d'une convention, la personne chargée par une autre de
vendre un bien, est appelée mandataire. Le pouvoir confié à ce dernier doit
cependant être spécialement destiné à la vente du bien identifié dans la
procuration. L'article 849 du D.O.C précise en effet que " Quelle que soit
l'étendue de ses pouvoirs, le mandataire, ne peut, sans l'autorisation expresse du
mandant, déférer serment décisoire, faire un aveu judiciaire, défendre au fond en
justice, acquiescer un jugement ou s'en désister, compromettre ou transiger, faire
une remise de dette, aliéner un immeuble ou un droit immobilier, constituer une
hypothèque ou un gage, radier une hypothèque ou renoncer à une garantie, si ce
n'est contre payement, faire une libéralité, acquérir ou aliéner un fonds de
commerce ou le mettre en liquidation; contracter société ou communauté, le tout,
sauf les cas expressément acceptés par la loi"
B- L'apparence de la qualité de propriétaire
Lorsque l'acheteur d'un bien a des raisons légitimes de croire que son vendeur est
le véritable propriétaire, le contrat de vente est valable. Il en est ainsi, lorsque le
vendeur s'est présenté de telle manière que l'acheteur ne pouvait le soupçonner
comme n'étant pas le véritable propriétaire. C'est le cas lorsqu'il s'est présenté
comme un héritier. Il en est de même lorsque le vendeur a fait croire qu'il

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disposait du pouvoir exprès de vendre le bien ( lire à ce propos Jean GATSI, Les
contrats commerciaux ).
L'article 943/1 du D.O.C stipule à ce propos "la révocation totale ou partielle du
mandat ne peut être opposée aux tiers de bonne foi qui ont contracté avec le
mandataire avant de connaitre la révocation, sauf au mandant son recours
contre le mandataire".
§2- L'ACHETEUR
Nous allons aborder dans ce paragraphe les règles de capacité et les pouvoirs de
l'acheteur (I) , puis la place des acheteurs privilégiés dans le processus de vente
(II).
I- La capacité et les pouvoirs de l'acheteur
A- La capacité de l'acheteur :
Les règles générales des incapacités jouent leur rôle, s'agissant des mineurs ou
des mineurs incapables. Donc le problème de la capacité de l'acheteur ne se pose
que pour les personnes soumises à un régime de protection. En effet, l'acheteur
d'un bien quelconque doit avoir la capacité juridique .
Dans la plupart des cas, les incapables (majeurs ou mineurs protégés), doivent
être représentés ou assistés dans le cadre des opérations d'achats. ( Article 225 du
code de la famille).
Ainsi, les règles générales des incapacités jouent leur rôle, s'agissant des mineurs
ou des majeurs incapables. ex: les professionnels travaillant dans un
établissement recueillant des personnes âgées ou effectuant des soins
psychiatriques ne peuvent acquérir les biens des personnes qui y sont reçues. De
même, le tuteur ne peut acquérir les biens de celui dont il a la charge, pas plus
que le mandataire, les biens qu'il est chargé de vendre ou, les gens de justice (
juges, avocats...) les droits litigieux se trouvant dans le ressort de leur juridiction.
Enfin, les règles des procédures collectives du code de commerce font
interdiction aux dirigeants d'une entreprise placée en redressement ou en
liquidation judiciaire d'acquérir les biens de cette entreprise.

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Toutes ces incapacités de jouissance reposent sur la crainte du détournement des


patrimoines des personnes protégées par l'éventuel abus de l'influence dont ils
bénéficient sur ces personnes.
B- Les pouvoirs de l'acheteur
Tout comme la vente, l'achat est un acte très important. Mais en pratique, il
soulève moins de difficultés, et ce en raison des obligations imposées aux
mandataires lorsqu'ils gèrent des fonds appartenant à des tiers .
Dans la plupart des cas, ces fonds ne sont remis qu'en précisant expressément leur
destination . Cela limite les abus, et permet d'engager la responsabilité du
mandataire, en cas de non respect de la destination convenue.
II- Les acheteurs privilégiés:
Les acheteurs privilégiés sont ceux bénéficiant de droit de retrait ( A) et de
Préemption ( B).
certains mécanismes légaux, comme les facultés de retrait ou de préemption,
permettent à une personne de se substituer à l'acheteur choisi par le vendeur: la
vente est conclue mais l'acheteur choisi est évincé au profit du bénéficiaire du
droit de préemption, s'il préempte effectivement.
A- Le droit de retrait:
Afin d'éviter que des tiers non désirés ne fassent leur entrée dans une indivision,
la loi a prévu une sorte de retrait au profit des indivisaires.
De même, la faculté de rachat (réméré) prévue aux articles 585 à 600 du D.O.C se
rapproche du retrait. Dans cette technique, le vendeur reprend la chose qu'il a
pourtant vendue .
L'article 585 du DOC stipule que " la vente avec faculté de rachat, ou vente à
réméré, est celle par laquelle l'acheteur s'oblige, après la vente parfaite à restituer
la chose au vendeur contre remboursement du prix. La vente à réméré peut avoir
pour objet des choses mobilières ou des choses immobilières.
Les autres articles concernant ce type de vente précisent les modalités d'exercice
de cette faculté.

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B- le droit de préemption:
Le propriétaire d'un bien est en principe libre du choix de l'acquéreur. Mais il
arrive que cette latitude soit supprimée par la possibilité offerte à un tiers de
s'immiscer dans le rapport contractuel en écartant l'acheteur pressenti. Tel est le
cas notamment lorsqu'il existe un droit légal de préemption, sur la chose mise en
vente, au profit d'un bénéficiaire déterminé. Ce droit consiste dans la faculté
conférée par la loi; à telle personne désignée, de se porter acquéreur prioritaire
d'un bien offert à la vente.
une illustration nous est donnée par l'article 968 du DOC qui après avoir stipulé
que " chaque communiste a le droit de contraindre les autres à contribuer avec
lui, en proportion de leur part d'intérêt, aux dépenses nécessaires pour conserver
la chose commune, et l'entretenir en état de servir à l'usage auquel elle est
destinée, ils peuvent se libérer de cette obligation".
Il a énoncé en son alinéa premier que: " En vendant leur part, sauf le droit de
retrait d'indivision de l'associé qui a fait offre de faire la dépensée".
L'article 974 du DOC, stipule lui que: " si l'un des communistes vend à un tiers sa
part indivise, les autres cointéressés peuvent racheter cette part en remboursant
à l'acheteur le prix, les loyaux coût du contrat, et les dépenses nécessaires ou
utiles par lui faites depuis la vente".
La même disposition s'applique en cas d'échange. Chacun des communistes peut
exercer le retrait dans la proportion de sa part indivise, il doit exercer le retrait
pour le tout, en cas d'abstention des autres. Il doit payer comptant ou au plus tard
dans un délai de 3 jours, passé lequel l'exercice du droit de retrait est sans effet.
SOUS SECTION II : LE CONSENTEMENT AU CONTRAT DE VENTE
Le consentement à la vente est, en principe instantané, comme le contrat qu'il
produit . La vente suppose l'accord des volontés du vendeur et de l'acheteur. Cette
entente se réalise selon le mécanisme général de l'offre et de l'acceptation de cette
dernière. La formation sera ainsi instantanée.

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Les vices du consentement (erreur, dol, violence), peuvent être allégués par
l'acheteur ou, le cas échéant le vendeur. Cette protection traditionnelle du
consentement est cependant relayée par des mécanismes modernes, législatifs ou
réglementaires, assurant, notamment la protection du consommateur pour les
contrats les plus usuels.
Le processus de formation instantané du contrat peut être compliqué par des
opération conférant à la conclusion de la vente un caractère progressif.
La période précontractuelle est souvent caractérisée par des pourparlers, pouvant
s'étaler pour les contrats les plus importants, sur une plus grande période. Les
parties peuvent ainsi se lier par des avants contrats, susceptibles de s'appliquer à
d'autres conventions, encadrant la préparation de la vente: accords de principe,
d'exclusivité de négociation ou de confidentialité par exemple.
§1- La phase précontractuelle:
Dans la phase précontractuelle, les parties n'ont pas encore donné leurs
consentement. C'est la phase de négociation. Cette phase produit des obligations à
l'égard des deux parties ( confidentialité, exclusivité) . Ce sont des obligations qui
concernent l'accord de la vente et non pas la vente.
Pour aborder le contrat de vente, il faut au moins une partie qui donne son
consentement, le vendeur promet de vendre mais l'acheteur peut hésiter. Comme
le consentement peut émaner de l'acheteur. parfois les deux parties donnent la
promesse de vendre et d'acheter, c'est pour ça qu'on distingue entre: promesse
unilatérale, promesse bilatérale.
I- Promesse bilatérale/synallagmatique de vente:
Le contrat de vente se forme par la rencontre des deux volontés du vendeur et de
l'acheteur, concordantes sur la chose vendue et le prix. Ces deux volontés
s'expriment par les deux promesses réciproques de vendre cette chose et d'acheter
à ce prix. La conjonction de ces deux promesses, qui est la promesse
synallagmatique de vendre une chose à un certain prix et d'acheter cette chose à

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ce prix, constitue donc un contrat de vente. telle est la conséquence nécessaire du


consensualisme.
Dans les cas exceptionnels où la vente est un contrat solennel, par exemple la
vente d'un fond de commerce, l'accomplissement d'une formalité, le plus souvent
la rédaction d'un écrit, doit s'ajouter au consentement pour que se forme la vente.
En pareil cas, la promesse synallagmatique de vendre et d'acheter, à elle seule, ne
vaut pas vente, elle ne formera le contrat de vente qu'au moment où la formalité
sera accomplie; par exemple l'écrit rédigé.
Des difficultés peuvent survenir quand on donne des promesses:
A- Le contrat de vente est suspendu à un événement
c'est lorsqu'on a une promesse bilatérale de vente sous une condition suspensive
ex: un retard d'un prêt. Le contrat est suspendu car il y avait accord entre les deux
parties sur une condition qui exige l'existence d'un prêt avant la vente.
B- Une promesse bilatérale avec un terme suspensif
Quand une personne veut vendre une maison dans un an par exemple. L'acheteur
est d'accord, les parties tardent ainsi leurs promesse de vente et l'exécution de la
délivrance mais le contrat est formel . C'est à dire que le transfert de propriété ne
va se faire que dans un an . C'est une obligation qui passe aux héritiers.
Celui qui ne respecte pas ces obligations se retrouve face à une exécution forcée
en plus de la responsabilité contractuelle.
En matière immobilière, les promesses peuvent être inscrites au titre fonciers, on
l'appelle une prénotation.
Dans le cas des promesses de vente, même si un tiers a acheté au même prix, il
engage sa responsabilité. Le juge peut annuler le contrat car la promesse a une
force obligatoire.

II-Promesse unilatérale de vente

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La promesse unilatérale de vente est une convention par laquelle le promettant


consent au bénéficiaire la faculté d'acheter un bien à un certain prix. Le
promettant donne son consentement à ce que le bénéficiaire manifeste sa volonté
d'acheter et devient ainsi acheteur, on dit qu'il lève l'option.
(Par exemple: je promets de vous vendre ma maison jusqu'à l'expiration d'une
période de 10 ans pour un prix d'un million de dirhams et vous acceptez que cette
option vous soit ouverte) .
La promesse unilatérale de vente est très fréquente dans la pratique, c'est ainsi
que l'acquéreur éventuel d'un bien meuble ou immeuble, qui ne dispose pas pour
le moment des fonds nécessaires à l'acquisition, le prend en location et obtient du
bailleur une promesse de vente lui ouvrant une option jusqu'à l'expiration du bail.
De même, les conventions de crédit- bail ou leasing comportent une promesse de
vente au profit de l'utilisateur, celui-ci n'est pas obligé d'acquérir.
Ila la faculté de mettre fin purement et simplement au contrat à l'échéance, ou de
le renouveler pour une nouvelle période, ou enfin d'acquérir la chose à sa valeur
résiduelle telle qu'elle a été fixée à l'acte.
A- La promesse unilatérale de vente et enregistrement
Pour certains actes, l'enregistrement est imposé à peine de nullité absolue de la
promesse unilatérale de vente, à savoir les immeubles, un droit immobilier, un
fonds de commerce, un droit au bail portant sur tout ou une partie d'un immeuble
.
B- La promesse unilatérale de vente et pacte de préférence
Dans le pacte de préférence ou convention de préemption, le propriétaire d'une
chose s'engage envers une personne à ne pas vendre à un tiers sans lui avoir
préalablement offert d'acheter. Par ce contrat unilatéral, le promettant ne donne
pas son consentement à la vente, il demeure libre de vendre ou de ne pas vendre.
Il s'engage seulement pour le cas où il déciderait de vendre à ne pas traiter avec
un tiers sans s'être d'abord adressé au bénéficiaire. Celui ci est dans l'impossibilité

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d'exercer les droit qu'il tient de cette convention tant que le promettant n'a pas
décidé de vendre.
Par la promesse unilatérale de vente, au contraire; le promettant consent à la
vente, c'est de la volonté du seul bénéficiaire que dépendra désormais la
conclusion de la vente.
C-La promesse unilatérale de vente et offre de vente
Tandis que le bénéficiaire de la promesse unilatérale de vente accepte la faculté
d'option qui lui est offerte, la personne à laquelle le pollicitant adresse l'offre de
vente, ne consent à rien, pas même à la possibilité d'accepter l'offre. Aussi, tandis
que la promesse unilatérale de vente est un contrat par l'échange de consentement
qu'elle réalise, l'offre de vente, en l'absence de toute manifestation de volonté de
la personne à laquelle l'offre est adressée, n'est ni un contrat, même unilatéral, ni
un avant contrat.
Cependant, la jurisprudence Française ne décide pas seulement que l'acceptation
de l'offre lie le pollicitant, la rencontre des deux volontés formant alors la vente.
Elle admet encore parfois que la pollicitation crée une obligation de maintenir
l'offre, et par conséquent de ne pas vendre à un tiers, pendant le délai raisonnable,
et de laisser le temps pour sa réflexion. (donc la situation ici du pollicitant est très
proche de celle du promettant .
§2- La phase contractuelle
Même dans la phase contractuelle, les parties ont la possibilité d'aménager leurs
consentement. Le DOC a prévu certaines catégories de ventes particulières ou les
parties peuvent revenir sur leurs engagements.
I-L'aménagement du consentement
après la conclusion du contrat de vente, les parties ont plusieurs moyens
d'aménager leur consentement.
Ils peuvent prévoir dans le contrat des clauses de dédit ( revenir sur leurs
paroles),comme ils peuvent prévoir des conditions résolutoires ou un terme
extinctif.

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A- Les clauses de dédits:


L'acheteur et le vendeur s'entendent souvent pour insérer dans le contrat de vente
une clause qui permet à l'un ou l'autre, ou même les deux de "se dédire ", c'est à
dire d'effacer par sa volonté unilatérale le contrat.
La faculté ainsi conférée à l'une des parties n'est pas d'arrêter l'exécution du
contrat, de le résilier, c'est d'une faculté de résolution, qui est l'anéantissement
rétroactif du contrat qu'il s'agit. En général, la faculté de dédit n'est conférée que
pour un temps très court, expirant avant que l'exécution du contrat ait commencé.
B- La faculté de dédit:
Comme le réméré, elle ne peut s'analyser qu'en droit de repentir, semblable à
celui que le législateur confère sous le nom de droit de retrait. Les parties peuvent
par leur convention s'accorder un droit de repentir, qui est le droit de résoudre
unilatéralement le contrat, mais l'exercice de ce droit oblige au paiement du dédit
stipulé .
Aussi, la faculté de dédit doit être distinguée de la vente sous condition
résolutoire ( mettre dans le contrat un événement incertain pour revenir en arrière
et résoudre un contrat); car si on considère la faculté de dédit comme une vente
sous condition, résolutoire, on serait devant une condition potestative qui
entrainerait la nullité du contrat puisqu'elle est laissée à la seule volonté d'une
partie.
Le contrat de vente peut aussi contenir un terme extinctif par conséquent on sera
devant un contrat momentané puisque à l'échéance prévue dans le contrat, la
vente est résolue.
II-Les ventes particulières par le D.O.C
Le D.O.C règlemente deux catégories de vente où les parties peuvent revenir sur
leurs engagements, la vente à réméré et la vente à option .

A- La vente à réméré

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La vente à réméré est une vente avec faculté de rachat, la durée de la vente à
réméré ne doit pas dépasser 3 ans. (Détourner les règles qui concernent le prêt à
intérêt).
Les problèmes qui peuvent se poser au niveau de cette vente , car elle peut
concerner les biens meubles et les biens immeubles:
1. La vente à réméré entraine le transfert de la propriété, elle peut être exercée
contre un sous acquéreur; mais elle sera difficilement envisageable du
moins en matière de meuble ( la loi prévoit que le possesseur d'un bien
meuble est considéré comme l'ayant acquis de bonne foi , c'est à dire la
possession vaut titre ) . En matière d'immeuble, quand il y a un système de
publicité, la vente à été inscrite avec la faculté de rachat, le vendeur qui a la
faculté de rachat peut l'exercer contre un acquéreur.
2. Le bien peut se détériorer, dans ce cas l'acheteur réméré répond des pertes,
par conséquent il doit essayer de le garder en l'état dans lequel il l'a acheté.
3. En cas de décès de l'une des parties, la faculté de rachat est transmissible
aux héritiers. Ils disposent de la faculté de rachat et inversement, ils
doivent respecter les obligations du défunt .
4. Le problème de propriété des fruits des biens: normalement les fruits
appartiennent à l'acheteur ,en cas d'exercer la faculté de rachat, que doit
rembourser le vendeur ?
Il y a une ambiguïté au niveau du D.O.C , il cite dans trois articles :
Article 585: Rembourser le prix
Article 590: Le vendeur doit satisfaire une offre du prix
Article 596: Le vendeur doit rembourser le prix touché plus les dépenses
utiles effectuées par l'acheteur, et l'acheteur doit restituer le bien ainsi que
la valeur des fruits qu'il a perçu.

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B- La vente à option ( art 601 et 602 D.O.C)


C'est un contrat de vente qui permet aux parties ou à l'une d'elle de départir
du contrat dans un délai déterminé ( revenir sur ses engagements)
▪ Ce délai ne doit pas être supérieur à 60 jours pour les immeubles et à
5 jours pour les meubles.
▪ La vente à option est affirmative, c'est une vente transmissible aux
héritiers, concernant les fruits, ils sont suspendus jusqu'à la fin de la
durée, c'est à dire jusqu'à terme, et à ce moment si l'acheteur ne
revient pas sur ses engagements le contrat aura un effet rétroactif et
par conséquent l'acheteur va bénéficier des fruits d'une manière
rétroactive. Si les parties laissent passer le délai, la vente est
présumée acceptée.
▪ L'acheteur qui a entre les mains le bien perd le droit de refuser s'il
use la chose ou s'il la dégrade ou s'il la transforme, il ne peut pas
revenir en arrière.
▪ Si c'est le vendeur qui a entre les mains le bien, il est censé renoncer
à la vente dans les trois cas cité précédemment ( l'utilise, le
transforme, le dégrade)
Ce qui nous fait dire qu'il s'agit d'une catégorie de vente qui peut
créer une instabilité juridique.
Section 2- Les éléments objectifs du contrat
L'article 2 du D.O.C énonce 4 éléments de validité des conventions: la capacité
de s'obliger, une déclaration valable partant sur les éléments essentiels de
l'obligation, un objet certain pouvant former l'objet de l'obligation et une cause
licite de s'obliger.
Ces éléments sont évidemment nécessaires à la formation du contrat de vente.
Mais ce contrat présente une particularité, celle- ci réside dans le fait que les
questions relatives au consentement et à l'objet prennent une place très importante
au moment de sa formation. En effet, l'article 478 du D.O.C, subordonne la

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perfection de la vente à deux éléments qui : la chose ( sous section 1) et le prix


(sous section 2) .
Sous section 1 : La notion de la chose
En donnant son consentement au contrat, le vendeur cède à l'acheteur non
seulement son droit sur la chose, mais encore la chose elle même. Dès lors, les
parties à la vente doivent déterminer la chose faisant l'objet de leur accord, et
pour que le contrat soit valablement conclu, cette chose doit être aliénable.
La chose n'est pas une notion juridique, en droit on utilise le terme "bien", car
toutes les choses ne sont pas un bien .
Le bien peut faire l'objet d'une propriété privée ( Choses communes)inversement
toutes les choses ne sont pas des biens ( biens incorporels, des actions, des choses
qu'on ne peut pas toucher).
L'article 478 du D.O.C parle du transfert de la propriété d'une chose ou d'un droit,
on peut transférer non seulement le droit de propriété sur un bien mais on peut
aussi transférer un autre droit qui existe sur le bien : l'usufruit.
Quels sont donc les droits qu'on peut transférer? Que veut dire l'accord sur la
chose?
§1- Les droits à transférer
On peut se trouver face à plusieurs situations, tout dépend du droit qu'on possède
sur le bien. Il y a plusieurs droits, le droit de propriété, comme on peut avoir le
bien comme étant locataire ou dépositaire.
Lorsqu'on vend un bien, il y a double transfert:
le transfert juridique ( le droit qui porte sur ce bien ) en plus du transfert matériel
du bien ( délivrance du bien )
I- Le transfert du droit de propriété
Dans les ventes courantes, le vendeur transmet le droit de propriété. Il y a
certaines situations particulières qu'il faut prendre en considération: lorsque le
propriétaire d'un bien partage son droit avec d'autres personnes, c'est le cas de

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l'indivision et de la copropriété, le transfert du droit de propriété va obéir à


d'autres règles.
A- L'indivision:
Dans l'indivision, chaque indivisaire a des parts du bien. L'indivisaire peut vendre
sa part ou tout le bien . Il y a deux hypothèses:
➢ La vente d'un immeuble immatriculé dans l'indivision: l'indivisaire ne peut
vendre que sa part, il peut la vendre sans le consentement des autres
indivisaires. Mais ces derniers disposent de la faculté d'exercer leurs droits
de préemption, le droit d'écarter l'acheteur et prendre sa place et le
rembourser.
➢ La vente d'un meuble ou immeuble non immatriculé: l'indivisaire peut
vendre sa part comme il peut vendre le bien qui est l'indivision, c'est la
vente safqua , qui est prévue par le droit musulman .
Pour que la vente safqua soit valable, il faut que tous les indivisaires aient
une entrée commune, c'est à dire qu'ils aient acquis les droits indivisaires
par un même acte ou par un même fait, par exemple en cas de décès de
leurs parents, ils ont un acte commun, si quelqu'un vend sa part, il n 'a plus
l'entrée commune.
L'acheteur qui a acheté l'indivision, la safqua doit avertie les autres
indivisaires avec une mise en demeure d'accepter la vente ou le bien,
d'exercer leurs droits de Dhom ( préemption, reprendre en son nom le bien
et rembourser l'acheteur) .
B- La copropriété
L'indivision doit être distinguée de la copropriété. Dans les deux situations,
il y a plusieurs propriétaires mais l'objet est différent .
Dans l'indivision, les héritiers ont que des parts sur le bien, c'est à dire que
les parts ne sont pas déterminées, pour les préciser il faut passer au partage.

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Dans la copropriété, le copropriétaire dispose d'une fraction divise qui lui


appartient exclusivement, mais il a également des parts indivises
communes , il n'y a pas de propriété exclusive.
Donc les droits de copropriété sont composés de parts divises, et de parts
indivises, et on ne peut pas séparer entre ces deux parts.
Les parts indivises sont réparties en fonction des parts divises. On peut
transférer un droit de propriété qui porte sur un bien corporel, mais ce qui
est du bien incorporel, exemple: vente d'un fond de commerce, il faut
prendre en considération les règles particulières qui sont règlementées par
le code de commerce et le DOC.
Exemple: la vente d'un brevet d'invention, il faut tenir compte de la loi qui
règlemente la liberté industrielle.
Exemple: la vente du droit d'auteur, quand une personne achète un tableau,
elle n 'a pas le droit de le modifier.
II- Le transfert des autres droits ( art 189 à 208 du D.O.C)
Le transfert des droits réels et aussi les droits personnels, la cession de
créance, leurs transfert doit obéir aux règles propres à chacun.
les droits réels de garanties ne peuvent pas être cédés à part car ils sont des
droits accessoires.
➢ Hypothèque: céder la créance de l'hypothèque puis l hypothèque
➢ Les servitudes: concernent les immeubles, pour céder la servitude il
faut céder l'immeuble , c'est un droit accessoire sur un immeuble.
➢ L'usufruit: on peut vendre le droit de l'usufruit mais il cesse avec le
décès de l'usufruitier, c'est à dire la vente sera résolue. Le bien doit
revenir ainsi aux propriétaire .
➢ Le droit d'usage et d'habitation: c'est un droit incessible. Il ne peut
être vendu. C'est un droit personnel, il peut être cédé aux héritiers
mais il n'est pas transmissible à un tiers.

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➢ L'emphytéose: C'est un bail de longue durée , ( entre 18 et 99 ans)


un droit qui peut être céder. La vente sera résolue avec la
prescription du contrat d'emphytéose
➢ Même les droits coutumiers musulmans peuvent être cédés d'une
manière perpétuelle, le droit de HAWA . Dans le cadre d'une
copropriété d'un immeuble, on ne parle pas de droit de hawa, mais
de droit de surélévation
➢ Pour ce qui est des droits successoraux ( art 209 et 210 du D.O.C),
il est impossible de les vendre. Une succession doit être liquidée puis
partagée entre les héritiers.
§2- Les caractères du bien à vendre
Il y a deux caractères fondamentaux: il faut que les parties soient d'accord sur une
chose qui existe et déterminable.
I- La chose doit exister ou susceptible de l'être
A- La vente d'un bien futur:
L'article 61 permet qu'une obligation porte sur une chose future. Cette vente est
valable sauf interdiction spéciale par une loi . Ex: un auteur ne peut pas vendre
des œuvres futurs.
Pour ce qui est des immeubles, il y a une loi particulière qui a ajouté une section
concernant la vente des immeubles en état futur d'achèvement. Il s'agit d'une
convention par laquelle le vendeur s'oblige à édifier un immeuble dans un délai
déterminé et l'acquéreur s'engage à payer le prix au fur et à mesure de
l'avancement des travaux.
l'obligation du vendeur, édifier un immeuble et l'acquéreur doit payer le prix.
l'acheteur ne devient propriétaire qu'à la fin des travaux de construction.
B- Un bien peut exister au moment de négociation et disparaitre:
Il existe des situations dans lesquelles le bien peut exister au moment des
négociations et de promesses mais au moment de la conclusion du contrat de

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vente le bien n'existe plus. Quelles sont donc les règles applicables pour cette
situation?
En droit français, quand il s'agit d'une perte totale, le contrat est nul vu qu' 'il est
sans objet. Quand il s'agit d'une perte partielle, l'acheteur a le choix, résoudre le
contrat ou demander une réduction du prix. En droit Marocain, on passe à
l'exécution forcée des obligations en plus des dommages et intérêts.
C- L'appartenance de la chose au propriétaire
La vente d'un bien appartenant à autrui n'est pas valable, le contrat est nul.
D'après l'article 485 du D.O.C.
II- La chose doit être déterminée ou déterminable:
Le contrat de vente doit permettre la détermination de la chose à vendre et
l'individualiser. La vente n'est valablement conclue que si la chose qui en est
l'objet est déterminée ou déterminable. Cette exigence résulte de l'article 464
DOC. Le degré de détermination de la chose varie cependant selon la nature de
contrat.
A- Le contrat portant sur un corps certain:
Pour que le contrat de vente puisse se former, il ne suffit pas que la chose vendue
existe. encore faut -il qu'elle soit déterminée, car s'il n'est pas possible de la
connaitre, on est dans la même situation que si elle n 'existe pas.
Un corps est certain , lorsqu'il possède un caractère spécifique et suffisant pour
l'identifier. Par exemple: un ordinateur, une voiture, une commode...lorsque le
contrat porte sur un corps certain, les contractants doivent dans leur accord,
donner toutes les précisions nécessaires sur les composantes et les
caractéristiques de la chose .
Ces indications doivent être de nature à permettre une identification certaine du
bien vendu. L'article 486 du D.O.C stipule à ce propos que : " la vente peut avoir
pour objet une chose déterminée seulement quant à son espèce, mais dans ce cas,
la vente n'est pas valable que si la désignation de l'espèce s'applique à des choses
fongibles suffisamment déterminées quant au nombre, à la quantité, au poids ou à

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la mesure et à la qualité; pour éclairer le consentement donné par les parties".


L'exigence de la détermination de la chose présente une grande importance en
matière immobilière. En effet, le notaire ou l'agent immobilier engage sa
responsabilité, s'il apparait à la suite du contrat que la chose n'a pas été
suffisamment déterminée.
B- Le contrat portant sur une chose de genre et l'individualiser
La chose de genre est celle qui se définit par son appartenance à une catégorie
déterminée, mais qui n'est pas individualisée dans cet ensemble .
Lorsque le contrat porte sur une chose de genre, il n'est pas indispensable de
déterminer le bien avec une extrême précision. Cette détermination peut se faire
de deux manières:
➢ Soit par l'indication du lieu exact où se trouve la chose objet de la vente du
contenu, ou du stock (si le contrat porte sur un stock de marchandise)
➢ Soit par la précision de la qualité et l'espèce convenue , par ex: tel nombre
de vaches, telle quantité de blé, telle marque de téléphone, et tel type
d'ordinateur...
En tout état de cause, le débiteur d'une chose qui n'est déterminée que par son
espèce est tenu pour être libéré de la donner de moyenne qualité.
Si la chose est déterminée, le contrat de vente ne recevra pour autant exécution
que lorsque la chose sera individualisée.
S/section 2 : Les conditions exigées sur l'accord du prix
Le prix consiste nécessairement et uniquement dans une somme d'argent que
l'acheteur s'oblige à livrer au vendeur. Si le contrat ne comportait pas à la charge
de l'une des parties l'obligation de payer une somme d'argent, mais celle de livrer
une autre chose, ou s'il emportait le transfert d'un droit portant sur une autre
chose, le contrat ne serait pas une vente, mais un échange.
Le prix sur lequel porte l'objet de l'obligation de l'acheteur, est un élément
essentiel du contrat de vente, nécessaire à sa validité.

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Ainsi, le prix de la vente doit dans un premier temps être déterminé ou


déterminable par les parties ( paragraphe I). Il doit ensuite exister, être non
seulement réel et sérieux ( paragraphe II), mais doit encore être juste (
paragraphe III), pour qu'il puisse donner effet à l'accord de volonté. Il faut enfin
préciser la date et le lieu du paiement ( paragraphe IV).
§1: Le prix doit être déterminé ou déterminable
La vente qui ne comporte pas de prix est, en tant que vente, atteinte d'une nullité
absolue. L'existence d'un prix suppose, d'une part, que celui-ci est déterminé ou
tout au moins déterminable, car le prix qui ne peut être fixé, n'existe pas.
Quel est le principe de la détermination du prix en matière de vente ? ( I) et
quelles sont ses applications ? (II)
I- Le principe de la détermination du prix :
Différents articles du D.O.C encadrent la détermination du prix:
L'article 478 stipule que :" la vente est un contrat par lequel l'une des parties
transmet la propriété d'une chose ou d'un droit à l'autre contractant, contre un
prix que ce dernier s'oblige à lui payer".
L'article 488 stipule également que : " la vente est parfaite entre les parties, dès
qu'il y a consentement des contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter, et
qu'ils sont d'accord sur la chose, sur le prix et sur les autres choses du contrats".
L'article 576 précise que :" l'acheteur a deux obligations principales: celle de
payer le prix; et celle de prendre livraison de la chose".
L'article 577 stipule quant à lui que : "l'acheteur est tenu de payer le prix à la
date et de la manière établie au contrat, à défaut de convention, la vente est
censée faite au comptant que l'acheteur doit payer au moment même de la
délivrance" .
Ainsi, la détermination du prix ne s'impose que quant à son montant. Il n'est pas
nécessaire de déterminer le mode de paiement: en espèce, par chèque, par traite
ou par virement, ni de préciser l'échéance du prix, celui ci, sauf stipulation
contraire, est payable au jour de la livraison .

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Quant à son montant, le prix doit être fixé, c'est à dire que le contrat doit contenir
les éléments permettant sa fixation.
II- Application du principe:
Le prix est , en principe, fixé par les parties elles mêmes. Elles précisent dans le
contrat de vente, la somme que l'acheteur doit payer au vendeur. Cette
désignation est, le plus souvent, le résultat d'une libre discussion entre le vendeur
et l'acheteur, leur consentement se rencontre sur un chiffre fixé .

A- Éléments de référence indépendants de la volonté des parties


Le prix existe, bien que son chiffre ne soit pas fixé par les parties dans le contrat
ou imposé par le législateur.
Tel est le cas , par exemple, des ventes de véhicules automobiles conclues par les
fabricants; ceux - ci insèrent dans leur contrats une clause aux terme de laquelle
le prix appliqué sera celui du tarif en vigueur le jour de la livraison du véhicule,
quel que soit le sens de la fluctuation. La vente ne se trouve donc conclue qu'au
jour de la livraison, et à la condition que l'acheteur accepte le prix du tarif à ce
jour. Il n est pas tenu d'accepter ce prix et de conclure la vente.

B- Éléments de référence se rapportant à la chose vendue


C'est quand les éléments dont dépend la fixation du prix, sont susceptibles de se
rapporter à la chose vendue, notamment à sa qualité ou à sa quotité, qui peuvent
elles-mêmes n'être pas déterminées, mais déterminables.
La qualité de certaines marchandises ne peut être garantie par le vendeur au
moment du contrat, elle ne sera connue qu'à la livraison. Rien n'empêche alors de
fixer un prix en relation avec la qualité qui sera livrée.
Le prix est le plus souvent fixé en fonction de la quantité de la chose vendue.
C'est ce qu'on appelle "la vente en bloc". Un agriculteur, par exemple, vend toute
sa récolte de blé, à 1500 dirhams les 100 kilos. La quantité vendue et le prix
résulteront du pesage du blé récoltés.

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C- Éléments de référence fixe ou variable


La détermination du prix peut également dépendre d'autres éléments que la
quantité de la chose vendue, tels les cours qui sont pratiqués soit pour la
marchandise vendue , soit pour d'autres marchandises ou services sur le prix
desquels est indexé le prix de la chose vendue.
Si le cours ainsi retenu est celui du jour du contrat, la vente est dite à prix ferme.
S'il s'agit du cours d'un jour postérieur à la vente, par exemple le cours du jour de
la livraison ou le cours moyen du mois précédent la livraison, la vente est dite à
prix variable.
§2 : Le prix doit être réel et sérieux
L' existence du prix implique sa réalité. Or un prix n'est pas réel lorsqu'il est
simulé ou lorsqu'il est dérisoire. Il n'est donc pas sérieux.
Les deux notions de prix réel et sérieux, sont distinctes, parce qu'elles ne se
situent pas sur le même plan . L'une est subjective s'attachant à l'intention des
parties, l'autre objective, s'attachant à l'existence matérielle du prix.
I- Le prix doit être réel
C'est à dire que le prix de vente n'est pas fictif ou simulé par les parties lors de la
conclusion du contrat. Dans le contrat qu'elles concluent, les parties indiquent un
prix, mais elles conviennent par une contre - lettre que le prix n'est pas dû. Ce
prix n'est qu'une apparence, il est simulé, en réalité, il n'y a aucun prix. Ce n 'est
donc pas une vente , mais une donation déguisée en vente.
A- Les effets de la simulation entre les parties:
L'article 22/1 du D.O.C stipule que : " Les contre- lettres ou autres déclarations
écrites n'ont d'effet qu'entre les parties contractantes et leurs héritiers".
La simulation n'entraine pas, en principe, la nullité du contrat tenu secret, c'est
l'acte secret qui prévaut, donc la donation déguisée en vente est considérée
comme une donation valable, qui produit entre les parties tous ses effets sous
réserve qu'elle remplisse toutes les conditions de fond qui lui sont propres, et
respecte les conditions de forme de l'acte apparent.

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La logique voudrait que le contrat soit également soumis aux règles de forme des
donations, mais la jurisprudence française écarte ces règles, notamment la
nécessité d'un acte notarié, lorsque la donation est déguisée.
Sont assimilés aux parties les héritiers.
B- Les effets de la simulation vis-à-vis des tiers:
L'article 22/2 du D.O.C stipule que : " elles ne peuvent ( les contre- lettres), être
opposées aux tiers, s'ils n 'en ont eu connaissance; les ayants cause et successeurs
à titre particulier sont considérés comme tiers, aux effets du présent article ".
C'est ainsi qu'une personne qui a conclu une vente fictive d'un bien immobilier,
cette vente étant niée dans un acte secret, les créanciers de l'acquéreur ( qui n'ont
pas connaissance de l'acte secret), peuvent se prévaloir de l'acte apparent et
opérer la saisie de cet immeuble.
En cas de conflit entre deux catégories de tiers, les uns se prévalant de l'acte
apparent, les autres de l'acte secret, la jurisprudence française a tranché en faveur
des tiers se prévalant de l'acte apparent .
II- Le prix doit êtres sérieux
Sans procéder à aucune simulation, ni dissimulation, les parties peuvent convenir
d'un prix qui est dérisoire, inexistant, ou ridicule , un prix tellement inférieur à la
valeur réelle, que le vendeur subirait une perte disproportionnée avec les risques
ordinaires des affaires, le contrat n'est pas une vente. ( par exemple vendre un
immeuble à 100 dirhams) . Pour la jurisprudence française, le prix est dérisoire
lorsqu'il est inférieur au revenu de la chose: vente de part sociales à un prix
inférieur au dividende de l'année, ou vente moyennant une rente viagère
inférieures au revenu procuré par le bien.
§3- Le prix doit être juste
Tout en affirmant le principe de la liberté contractuelle, le D.O.C admet des
correctifs au prix convenu par les contractants. Il en est ainsi lorsqu'il apparait un
déséquilibre considérable dans les prestations. C'est l'hypothèse de la lésion,
réglementée par les articles 55 et 56 du D.O.C.

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Il n 'est pas rare en effet que dans une opération juridique concrétisée par un
contrat, le bien qui en forme l'enjeu soit surévalué ou sous-estimé, aux dépens
d'une partie ( exemple: le bien est vendu trop bon marché, ou acheté trop cher).
Nombreux sont les contrats qui, ainsi, représentent une bonne affaire pour l'un
des contractants.
Dans ce cas, peut-on autoriser l'autre partie à remettre en cause l'opération ?
L'affirmative constituerait une solution dangereuse, car tout contrat peut procurer
à ses auteurs de bonnes ou de mauvaises raisons de s'estimer lésés.
Témoigner de la compassion en cette matière reviendrait donc à susciter une
contestation permanente. C'est pourquoi la loi ( article du D.O.C), refuse en
principe d'avoir égard à la lésion non provoquée par le dol . La lésion n'est prise
en considération, même sans dol, que lorsque la victime est majeure et incapable
ou n 'a pas atteint l'âge de la majorité civile.
C'est ainsi que d'après l'article 55 du D.O.C, la lésion ne donne pas lieu à la
rescision, à moins qu'elle ne soit causée par le dol de l'autre partie, ou de celui qui
la représente ou qui a traité pour elle, et sauf l'exception citée à l'article 56 du
D.O.C.
L'article 56 du D.O.C stipule que la lésion donne ouverture à la rescision, lorsque
la partie lésée est un mineur ou un incapable, alors même qu'il aurait contracté
avec l 'assistance de son tuteur ou conseil judiciaire dans les formes déterminées
par la loi, et bien qu'il n'y ait pas dol de l'autre partie. Est réputée lésion toute
différence au -delà du tiers entre le prix porté au contrat, et la valeur effective de
la chose.
§ 4- La date et le lieu du paiement
I - La date du paiement
Si la date du paiement n'a pas été précisée dans le contrat; l'article 577 du DOC la
fixe au moment ou doit se faire la délivrance.

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En effet l'obligation de payer le prix est une obligation corrélative à l'obligation


du vendeur de livrer la chose vendue. Ces deux obligations s'exécutent en même
temps, sauf convention contraire.
Si un délai est accordé au vendeur pour la délivrance, l'acheteur bénéficie de
plein droit du même délai pour payer le prix.
lorsqu'un délai a été accordé pour le paiement du prix, le terme commence à
courir de la date de la conclusion du contrat, si les parties n'ont établi une autre
date.( Article 579).
II- Le lieu du paiement
De même que le paiement du prix doit être fait sauf convention contraire, à la
date de délivrance, c'est au lieu de la délivrance que, sauf convention contraire
que le prix doit être payé.
L'article 577 déroge ainsi au droit commun des contrats d'après lequel une
créance est payable au domicile du débiteur. ici au contraire, le prix est payable
au lieu de la délivrance et ce lieu est en principe celui où la chose est située au
moment de la vente, c'est à dire, souvent le lieu du domicile du vendeur.

CHAPITRE II- LES EFFETS DU CONTRATS DE VENTE


Le contrat de vente, d'une part, transfère du vendeur à l'acheteur la propriété de la
chose vendue, et, d'autre part, crée des obligations à la charge des deux parties.
Il opère ainsi le transfert de la propriété et la transmission des risques sur le bien
vendu ( Section 1) , et fait naitre des obligations à la charge du vendeur et de
l'acheteur ( Section 2) .
Section 1- Le transfert de la propriété et des risques
Le transfert de la propriété but du contrat de vente sera l'objet de la sous section
1, tandis que le transfert des risques sera étudié à la sous section 2.

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Sous section 1- Le transfert de la propriété


Dans le contrat de vente, le principe est celui du transfert de la propriété de plein
droit, par le seul échange des consentements ( paragraphe 1), mais ce principe
admet certaines exceptions (paragraphe 2). De même , certains aménagements
conventionnels sont prévisibles ( paragraphe 3).
§1- Contenu du principe
Aux termes de l'article 491 du D.O.C: " L'acheteur acquiert de plein droit la
propriété de la chose vendue, dès que le contrat est parfait par le consentement
des parties " ;
C'est à dire que deux contractants conviennent de transférer un bien déterminé de
l'un vers l'autre, à l'occasion de la vente en droit marocain le principe est que ce
transfert est immédiat. L'engagement de transférer le bien d'un patrimoine à
l'autre est réputé automatiquement exécuté, sans formalités ni délais.
Dès l'accord des deux parties, le bien change de propriétaire. Il ne subsiste à
l'égard de celui qui le transfère que des obligations de délivrance et de garantie
Ainsi, l'acheteur devient propriétaire de la chose indépendamment de sa
délivrance. Dès l'achat, la chose devient donc un gage pour les créanciers de
l'acheteur, qui peuvent désormais la saisir entre les mains du vendeur.
Le transfert de la propriété des choses de genre est lié à leur individualisation.
cette solution s'explique par l'impossibilité, au moment de la vente, de savoir avec
exactitude quelle est la chose qui est vendue. La même solution s'applique pour
les choses vendues au poids, au compte ou à la mesure, et pour lesquelles,
l'individualisation de la chose se fait au moment du partage, du pesage ou du
mesurage, c'est à dire lorsque la chose est séparée du reste du stock.
§2- Les exceptions au principe:
Il est des cas ou ce principe ne joue pas:
I- le droit de réflexion de l'acheteur

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L' acheteur peut examiner si la chose à livrer correspond à ce qu'il a commandé.


C'est ainsi que la vente à l'essai n'est définitivement conclue que si l'essai est
satisfaisant.
Juridiquement, elle est présumée toujours faite sous condition suspensive. Il en
est de même de la vente sous réserve d'agréage: la vente à goûter .
Une analyse des textes législatifs est délicate: on peut y voir une promesse
unilatérale se transformant en vente par l'agréage .
II- Le droit de réflexion du vendeur
C'est la vente à réméré. Selon l'article 585 du D.O.C, la faculté de rachat ou de
vente à réméré est un pacte par lequel le vendeur se réserve de reprendre la chose
vendue moyennant la restitution du prix. Quant au mécanisme, le D.O.C.
l'assimile à une vente sous condition résolutoire.
Jusqu'à l'exercice du réméré par le vendeur , l'acquéreur est propriétaire du bien,
et peut exercer tous ses droits sous réserve des dispositions de l'article 585 du
D.O.C.
L'article 595 du D.O.C accorde au vendeur à réméré d'exercer son action contre
un second acquéreur, quand même la faculté de rachat n'aurait pas été déclarée
dans le second contrat.
§3- Les aménagements conventionnels:
Les contractants peuvent, dans leur accord, différer le transfert de propriété à une
période autre que celle de la vente. Ils peuvent ainsi avancer le transfert de
propriété ou le retarder.
Les clauses avançant le transfert de propriété sont rares en pratique. Par contre,
les clauses retardant le transfert de propriété du bien vendu sont fréquentes en
pratique.
Dans la vente immobilière, le " compromis" est souvent assorti d'une clause
retardant le transfert de la propriété jusqu'à la signature de l'acte authentique ou le
complet paiement du prix.

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Les contrats de vente sans paiement au comptant, ou avec un paiement différé du


prix, comportent généralement des clauses de réserve de propriété. Par une telle
clause, le vendeur conserve la propriété du bien vendu et livré, et ce jusqu'au
complet paiement du prix. Cette clause constitue une garantie pour le vendeur
non payé, qui peut récupérer sa chose tant qu'elle n'a pas été transformée ou
détruite. Cependant, elle est souvent complétée par une clause de transfert des
risques à l'acheteur.
Sous Section 2: Le transfert des risques
Le principe fera l'objet du paragraphe (I), tandis que les exceptions seront
étudiées au paragraphe (II).
§ I - Le principe:
En principe, la charge des risques est liée à la propriété. Devenant propriétaire de
la chose, l'acheteur aura à supporter à partir de ce moment et sauf convention
contraire des parties, les risques de perte et de détérioration de la chose devenue
sa propriété, alors même que cette chose ne lui a pas encore été livrée. C'est ce
qui ressort de l'article 493 du D.O.C qui stipule que : " Dès la perfection du
contrat, l'acheteur doit supporter .... En outre, la chose vendue est aux risques de
l'acheteur, même avant la délivrance, sauf les conventions des parties."
L'article 1138/2 du code civil français énonce la même règle, en disposant que
l'obligation de livrer une chose "rend le créancier propriétaire et met la chose à
ses risques, dès l'instant où elle a dû être livrée".
§II- Les exceptions:
Les exceptions porteront sur la vente de choses de genre (I), puis sur la vente de
choses à transporter (II), et enfin, sur la vente de choses futures (III).
I- La vente de choses de genre:
Pour certains types de ventes, le transfert de risques est reporté alors même que la
chose vendue est déjà au pouvoir de l'acheteur. C'est ainsi que l'article 494 du
D.O.C stipule que : "lorsque la vente est faite à la mesure, à la jauge, au compte,
à l'essai, sur dégustation ou sur simple description, tant que les choses n'ont pas

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été comptées, mesurées, jaugées, essayées, dégustées ou examinées et agrées par


l'acheteur ou par son représentant, elles sont aux risques du vendeur, alors même
qu'elles se trouvaient déjà au pouvoir de l'acheteur.
II- La vente de choses à transporter:
Tant que l'acquéreur n'a pas reçu la chose vendue, les risques de cette dernière
demeurent à la charge du vendeur, c'est ce qui ressort de l'article 496 du D.O.C: "
La chose vendue voyage aux risques du vendeur jusqu'à sa réception par
l'acheteur".
III- La vente des choses futures:
Le transfert des risques est également différé dans la vente de choses futures.
Cette règle est édictée par l'article 497 du D.O.C qui stipule que : "En cas de
vente de fruits sur l'arbre, des produits d'un potager, ou d'une récolte pendante, les
fruits ou les légumes sont aux risques du vendeur jusqu'au moment de leur
complète maturation ".
Section 2- Les obligations du vendeur et de l'acheteur
La vente fait naître des obligations à la charge de chacune des parties à savoir le
vendeur ( sous section 1) , et l'acheteur ( sous section 2) .
Sous section 1- Les obligations du vendeur
L'article 498 D.O.C fait naître à la charge du vendeur deux obligations
principales:
1- L'obligation de délivrer la chose vendue ( paragraphe I)
2- Et celle de la garantir ( paragraphe II );
§I- L'obligation de délivrance
La délivrance a lieu, lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la
chose vendue, et met l'acquéreur en mesure de prendre possession sans
empêchement ( article 499 D.O.C)
I- L'étendue de la délivrance
A- La chose:

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La chose à délivrer est avant tout celle qui a été prévue au contrat. A cet égard,
des contestations sur l'objet de la délivrance doivent être réglées avec une
extrême facilité, lorsque le contrat a été précis en ce qui concerne les qualités
attendues de la chose.
Si les contractants ont par exemple défini la couleur spécifique de la chose, le
vendeur ne saurait valablement respecter son obligation de délivrance en livrant
une chose d'une autre couleur, même légèrement différente.
lorsqu'il s'agit de choses de genre ( fongibles), le vendeur est tenu de délivrer une
chose semblable en qualité à celle qui a fait l'objet du contrat ( article 513/2
D.O.C).
1- Le lieu de délivrance:
La volonté des parties est libre ici, de désigner un lieu précis où doit se faire la
livraison; sinon, la délivrance doit se faire au lieu où la chose vendue se trouvait
au moment du contrat.
Si l'acte de vente stipule que la chose se trouve dans un lieu autre que celui où
elle se trouve réellement, le vendeur est tenu de transporter la chose à l'endroit
désigné, si l'acheteur l'exige( article 502 D.O.C);
2- Le moment de la délivrance
La délivrance doit se faire aussitôt après la conclusion du contrat, sauf les délais
exigés par la nature de la chose vendue ou par l'usage ( article 501/1 D.O.C) .
Lorsque la chose vendue doit être expédiée d'un lieu à autre, la délivrance n'a lieu
qu'au moment où la chose parvient à l'acquéreur ou à son représentant ( article
503 D.O.C) .
3-Les frais de délivrance
Les frais de l'exécution sont à la charge du débiteur, ceux de la réception à la
charge du créancier, s'il n 'y a stipulation ou usage contraire, et sauf les cas où il
en est autrement disposé par la loi ( article 250 du D.O.C) .
Les frais de la délivrance, tels que ceux de mesurage, de pesage, de comptage, de
jaugeage, sont à la charge du vendeur.

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Sont aussi à la charge du vendeur, lorsqu'il s'agit d'un droit incorporel, les frais
des actes nécessaires pour constituer ou transmettre ce droit, le tout , sauf les
usages locaux et les conventions des parties ( article 509 du D.O.C) .
Les frais d'enlèvement et de réception de la chose vendue, ainsi que ceux du
paiement du prix, de change, et des actes de notaire, d'enregistrement et de timbre
pour ce qui concerne l'acte d'achat, sont à la charge de l'acheteur.
Sont également à la charge de l'acheteur les frais d'emballage, de chargement et
de transport.
Les frais de réception, comprennent les droits de transit, de douane... perçus
pendant le transport et l'arrivée de la chose, le tout sauf usages ou stipulations
contraires ( article 511 D.O.C)
B- Les accessoires:
Tous les fruits et accessoires de la chose, tant civils que naturels, appartiennent à
l'acquéreur depuis le moment où la vente est parfaite, et doivent être délivrés avec
elle, s'il n'y a convention contraire ( article 515 D.O.C) .
L'obligation de délivrer la chose comprend également ses accessoires selon les
conventions des parties, ou selon l'usage ( article 516 D.O.C) .
La même règle est édictée par l'article 1615 du code civil français.
C- L'obligation d'information et de conseil :
Afin d'assurer une bonne exécution de l'accord, le vendeur doit informer son
acheteur à titre principal (1), et le conseiller à titre accessoire (2) .
1- L'obligation principale d'informer l'acheteur:
L'obligation d'information s'impose à tout vendeur, mais avec plus de force au
vendeur professionnel.
L'information doit d'abord, en application de la bonne foi contractuelle, être
fournie à tout acheteur, professionnel ou profane (non initié à certaines

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connaissances). Mais, elle doit être renforcée, par principe et en priorité à l'égard
de ce dernier1.
En ce qui concerne l'acheteur professionnel, l'information ne sera renforcée que si
le produit est nouveau, ou si la mesure de ses compétences ne lui donne pas des
moyens pour apprécier les caractéristiques techniques du bien vendu.
En application des règles de droit commun de la preuve, c'est le vendeur
professionnel qui sera tenu de prouver que l'obligation d'information a été
accomplie .
2- Le conseil à titre accessoire
Lorsque le contrat de vente porte sur une chose complexe, tel un ordinateur, ou
un système d'exploitations informatique, le vendeur est tenu d'une obligation
accessoire de conseiller l'acquéreur.
Cette obligation complète généralement la précédente. Elle existe avant la
conclusion du contrat et se poursuit après sa formation. L'objectif de cette
obligation est de permettre à l'acheteur de tirer profit d'un bon fonctionnement du
produit qu'il achète.
II- Sanctions du défaut de délivrance:
Le défaut de délivrance constitue de la part du vendeur l'inexécution de son
obligation, qui doit être sanctionnée sauf lorsqu'il y a un fait justificatif.
➢ Lorsque le débiteur est en demeure, le créancier a le droit de le contraindre
à accomplir l'obligation, si l'exécution en est possible; à défaut, il peut demander
la résolution du contrat, ainsi que des dommages- intérêts dans les deux cas.
Lorsque l'exécution n'est plus possible qu'en partie, le créancier peut demander,
soit l'exécution du contrat pour la partie qui est encore possible, soit la résolution
du contrat avec dommages intérêts dans les deux cas ( article 259 D.O.C) .
La résolution du contrat n'a pas lieu de plein droit, mais peut être prononcée en
justice (article 259/4 D.O.C)

1
Jean Gatsi " Les contrats spéciaux" p.43 et S

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Mais si les parties ont convenu que le contrat sera résolu dans le cas où l'une
d'elles n'accomplirait pas ses engagements, la résolution du contrat s'opère de
plein droit par le seul fait de l'inexécution ( article 260 D.O.C).
➢ Lorsque le défaut de délivrance est dû à une destruction ayant occasionné
la perte de la chose à la suite d'un cas de force majeure. Le régime de la
responsabilité va varier, suivant que les risques étaient, au moment de la perte, à
la charge de l'acheteur ou du vendeur.
Si le vendeur avait conservé la propriété et les risques de la chose, il ne percevra
aucun prix de son contractant;
▪ En revanche, si les risques étaient transférés à l'acheteur par une clause du
contrat, ce dernier devrait en payer le prix, même si la destruction de la chose a
lieu dans les entrepôts du vendeur;
▪ L'action en résolution du contrat et celle en diminution ou en supplément
de prix, dans les cas ci -dessus, doivent être intentées dans l'année, à partir de la
date fixée par le contrat pour l'entrée en jouissance ou la délivrance et, à défaut, à
partir de la date du contrat, le tout à peine de déchéance ( article 531 D.O.C) .
§II- L'obligation de garantie
Selon l'article 532D.O.C: "La garantie que le vendeur doit à l'acquéreur a deux
objets:
a- Le premier est la jouissance et la possession paisible de la chose vendue
(garantie pour cause d'éviction).
b- Le second, les défauts cette chose (garantie pour les vices rédhibitoires)
La garantie est due de plein droit, quand même elle n'aurait pas été stipulée. La
bonne foi du vendeur ne l'exonère pas de cette obligation".
Les deux composantes de l'obligation du vendeur seront étudiées comme suit: la
garantie contre l'éviction(I), puis la garantie des vices cachés.
I- La garantie contre l'éviction

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Les articles de 533 à 548 du D.O.C réglemente la garantie contre l'éviction. La


garantie du vendeur sera analysée selon qu'il s'agisse de son fait personnel (A), ou
du fait du tiers(B) .
A-La garantie du fait personnel du vendeur:
Le vendeur doit d'abord respecter les droits qu'il vient de conférer à son acheteur.
Dans le souci légitime de protection de l'acheteur, l'adage selon lequel "qui doit
garantie ne peut évincer", s'applique dans toutes ses composantes, en matière de
vente. Il est d'ailleurs renforcé par l'article 544 du D.O.C qui sanctionne par la
nullité toute clause du contrat de vente visant à décharger le vendeur de la
garantie du fait personnel due à l'acheteur.
L'obligation de garantie, emporte pour le vendeur celle de s'abstenir de tout acte
ou réclamation qui tendrait à inquiéter l'acheteur ou à le priver des avantages sur
lesquels il avait droit de compter, d'après la destination de la chose vendue en
l'état dans lequel elle se trouvait au moment de la vente ( article 533 D.O.C),
alors même que ces actes auraient été licites s'ils avaient été exercés par une autre
personne.
Exemple 1: Le cédant d'un fonds de commerce qui n'a pas le droit de faire
concurrence au cessionnaire, au moins pendant une certaine période et sur un
périmètre déterminé.
De même, le vendeur ne peut exercer une action en justice contredisant les droits
de l'acquéreur.
Exemple 2: Le vendeur qui a vendu la chose d'autrui, et ultérieurement il en
devient propriétaire parce qu'il aurait hérité du véritable propriétaire, et de ce fait,
il attaque la vente qu''il avait opérée auparavant. Dans ce cas, il ne peut
revendiquer, parce qu'il doit garantir l'acquéreur.
B- La garantie du fait des tiers
Le vendeur ne doit garantir son acheteur que des troubles de droit émanant des
tiers. Pour les troubles de fait ( par exemple le vol de la chose vendue), l'acheteur
doit se défendre seul.

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A ce propos l'article 546/c du D.O.C stipule que : "Le vendeur n'est tenu d'aucune
garantie:
c/lorsque l'acheteur est troublé dans sa jouissance par des voies de fait de la part
de tiers qui ne prétendent d'ailleurs aucun droit sur la chose vendue".
1- La cause du trouble doit être antérieure à la vente:
Le vendeur doit garantir l'acheteur , dans tous les cas où le trouble de droit dont il
est victime de la part d'un tiers entraîne son éviction ou porte atteinte à l'exercice
de son droit de propriété. cela suppose bien entendu que ledit trouble ait une
cause antérieure à la vente.
Exemple: lorsque le bien vendu appartient à autrui, ou comportait des charges qui
n'ont pas été déclarées par le vendeur. En effet, hormis l'hypothèse des charges
apparentes: servitude de passage pour cause d'enclave, le vendeur est tenu
d'informer l'acquéreur de la chose, de l'existence des charges et sujétions (
dépendances), diminuant son usage.
2- Si la cause du trouble est postérieure à la vente:
Lorsque le droit du tiers est né postérieurement à la vente, le vendeur ne doit en
principe aucune garantie.
Cette solution est écartée dans deux hypothèses:
La première, est celle dans laquelle le droit du tiers trouve sa source dans un
événement antérieur à la vente et inconnu de l'acheteur;
La seconde, vise le cas où le droit du tiers, bien que postérieur à la vente, a été
constitué par le même vendeur ( cas de la vente de la chose à un second acquéreur
qui en organise la publicité avant le premier acquéreur).
La garantie du fait des tiers se transmet avec la chose vendue. Aussi, elle est due
indifféremment à l'acquéreur et au sous- acquéreur qui sont de bonne foi.
Lorsque l'acheteur est victime d'une menace d'éviction de la part d'un tiers, il doit,
dans des délais assez brefs, assigner son vendeur en garantie ( article 537 D.O.C).
L'acheteur peut également, après un procès l'ayant condamné à restituer la chose
au tiers, exercer une action récursoire contre son vendeur ( article 538 D.O.C) .

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L'acheteur qui n 'a pas appelé son vendeur en garantie au procès, ne peut être
garanti par ce dernier ( article 537 du D.O.C).
Enfin, et c'est l'hypothèse la plus fréquente, l'acheteur peut appeler son vendeur
en garantie, dès que son droit fait l'objet d'une contestation judiciaire de la part
d'un tiers. Une telle action présente d'indéniables avantages pour l'acheteur. En
effet, le tribunal initialement saisi, reste compétent, et c'est le vendeur qui vient
défendre l'acheteur contre le tiers( article 537 du D.O.C) .
Par ailleurs, si la décision du juge oblige l'acheteur à restituer la chose, il lui reste
la possibilité d'exercer un recours contre son vendeur. Un tel recours lui donne le
droit à être indemnisé de la chose, à sa valeur actuelle ( article 538 du D.O.C) .
C- Les conséquences de la garantie:
Le système organisé par l'article 538 du D.O.C pour garantir l'acheteur contre
l'éviction d'un tiers est un système très avantageux. En effet, la somme qu'il
perçoit est en général supérieure à celle qu'il aurait pu obtenir dans le cadre d'une
action en nullité.
C'est ainsi que l'acheteur qui a souffert de l'éviction totale de la chose sans qu'il y
ait eu de sa part, reconnaissance du droit de l'évinçant, a le droit de se faire
restituer:
1. le prix qu'il a déboursé et les loyaux coût du contrat;
2. Les dépens qu'il a fait sur la demande en garantie;
3. Les dommages qui sont la suite directe de l'éviction.
II- La garantie des vices cachés:
Aux termes de l'article 549 du D.O.C : " Le vendeur garantit les vices de la chose
qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent impropre à l'usage auquel
elle est destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les défauts qui diminuent
légèrement la valeur de la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas
ouverture à garantie.
Le vendeur garantit également l'existence des qualités par lui déclarées , ou qui
ont été stipulées par l'acheteur"

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Ce texte organise avec les articles 550 à 575 du D.O.C , le domaine (A) , les
conditions (B) , et les effets (C), de la garantie des vices cachés.
A- Le domaine de la garantie des vices cachés:
Le domaine de la garantie des vices cachés est assez vaste.
En matière de vente immobilière, le vendeur d'un terrain dont le sol s'affaisse, ou
d'un marécage mal comblé, délivre une chose présentant un défaut caché, de
nature à la rendre impropre à sa destination.
Mais certaines ventes ne donnent lieu à aucune action en garantie de vices cachés.
C'est le cas des ventes faites par autorité de justice.
B- Les conditions de mise en œuvre:
Les conditions d'exercice de la garantie des vices cachés tiennent tant à la nature
du défaut (1), qu'à l'action elle- même (2).
1- Les conditions tenant à la nature du défaut:
Une action en garantie des vices cachés, n'est possible dans une vente que lorsque
le défaut de la chose présente certaines caractéristiques:
a- Le défaut doit être caché:
La première condition d'exercice de l'action en garantie des vices cachés est
énoncée par l'article 569 du D.O.C. Aux termes de ce texte: "le vendeur n'est
point tenu des vices apparents, ni de ceux dont l'acheteur a eu connaissance ou
qu'il aurait pu facilement connaitre".
Ainsi, si au moment de la livraison, l'acheteur est mis au courant de l'existence
d'un vice, ou si le défaut est apparent, l'acceptation de la chose lui interdit de se
prévaloir ultérieurement de la garantie des vices cachés.
Le vice est considéré caché lorsque l'acheteur l'a ignoré ou ne pouvait lui-même
le découvrir au moment de la vente. L'acheteur doit procéder, non pas à un
examen superficiel de la chose, mais à un examen assez approfondi, celui-là
même qui aurait permis à un homme de diligence moyenne de découvrir le
défaut.

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Le vendeur professionnel a une responsabilité aggravée dans l'appréciation du


caractère caché du vice. Il est présumé en effet, connaitre les vices de la chose
vendue à ses contractants. Mais l'appréciation du caractère caché du défaut, se
fait de façon différente, selon que l'on a affaire à un acheteur consommateur ou à
un professionnel.
L'acheteur consommateur ou profane est très protégé dans la mesure de ses
connaissances par rapport à la chose vendue.
Dans la plupart des cas, les juges admettent facilement le caractère occulte du
vice lorsque l'acheteur n'a aucune compétence technique ou professionnelle,
nécessaire pour avoir une réelle capacité de contrôle ou de connaissance de la
chose.
La compétence professionnelle est d'ailleurs appréciée par rapport au seul
contractant qui n'est pas tenu de se faire assister d'un expert, ou d'un
professionnel au moment de l'acquisition de la chose. Ainsi, dans une affaire de
vente d'un cheval borgne à un vétérinaire, la cour de cassation française a
reconnu le caractère caché du vice, au motifs que "Cette infirmité n'est apparente
et ne pouvait être décelée que par un examen approfondi auquel un acheteur n'a
pas coutume de se livrer en personne".
Lorsque l'acheteur profane a connaissance du défaut, mais ne peut en mesurer
l'importance et les conséquences, il peut engager une action en garantie des vices
cachés avec succès. Ainsi, l'acheteur d'un piano hors d'usage, mais présenté
comme réparable, et qui s'avère ne pas l'être, ne connait pas la chose " dans sa
cause et son amplitude". Il peut donc bénéficier de la garantie des vices cachés.

L'acheteur professionnel est au contraire présumé connaitre les vices cachés de


la chose. Cette présomption ne joue cependant qu'à l'égard de l'acheteur
professionnel, dont le domaine de spécialité est le même que celui du vendeur. Il
ne s'agit que d'une présomption simple. En effet, l'acheteur peut la renverser
facilement, dans deux cas:

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- D'abord, lorsqu'il y a eu dol de la part du vendeur qui a par exemple, maquillé la


chose: le dol fait disparaitre les limitations de responsabilité,
- Ensuite, lorsque le vice est indécelable, c'est à dire lorsqu'il ne peut être
découvert qu'après la destruction de la chose ou que par un expert hautement
qualifié.
b- La deuxième condition, c'est que le défaut caché doit rendre la chose
totalement impropre à l'usage auquel elle est destinée par l'acquéreur: on dit
alors que le vice est rédhibitoire.
Un tel vice entraine nécessairement la résolution de la vente. En effet, l'acheteur
ne peut, dans une situation aussi désagréable, que rendre la chose à son
contractant et récupérer le prix qu'il a versé.
La plupart des défauts cachés de la chose vendue, entrainent une simple
diminution de l'usage attendu. Cet usage est apprécié par rapport à l'utilisation
qu'entendait faire l'acheteur au moment de l'acquisition du bien. Cela peut être
invariable. Ainsi, un système d'alarme n'est achetée que pour prévenir le vol.
Mais l'usage peut avoir été précisé dans le contrat.
En tout état de cause, un défaut affectant simplement l'agrément, ou les qualités
secondaires de la chose, ne saurait être considéré comme diminuant son usage.
Les défauts cachés, doivent diminuer tellement l'usage de la chose, que l'acheteur
ne l'aurait pas acquise, ou en aurait donné un moindre prix, s'il les avait connus.
C- Le vice doit être antérieur à la vente:
Le vendeur ne garantit que les vices qui existaient au moment de la vente, s'il
s'agit d'un corps déterminé par son individualité, ou au moment de la délivrance,
s'il s'agit d'une chose fongible qui a été vendue au poids, à la mesure, ou sur
description ( article 552 D.O.C) .
Le défaut doit donc être au moins en germe au moment de la vente, pour donner
lieu à une action fondée sur la garantie des vices cachés. A contrario, les défauts
ayant une origine et une naissance postérieures à la vente ne sont pas garantis par

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le vendeur. Il en est de même de ceux résultant d'une utilisation anormale de la


chose.
Mais ce principe s'applique avec une certaine relativité. En effet, il met en avant
la destination de la chose prévue par l'acquéreur. Or, en matière de vente d'objets
d'occasion, il est admis avec raison que, quelle que soit la destination envisagée et
prévue contractuellement, ne peut s'attendre à ce que la qualité de l'objet vendu
d'occasion soit la même que celle d'un objet neuf.
2- Les conditions tenant à l'action elle-même:
Les conditions tenant à l'action en garantie des vices cachés, concernent les
parties à l'action (a), la preuve (b), et le délai d'exercice de l'action (c).
a- Les parties à l'action en garantie des vices cachés:
Dans les relations opposant un acheteur à son propre vendeur, le premier va agir
contre le second, si les conditions de la garantie des vices cachés sont remplies.
Dans une succession de vente, les sous acquéreurs successifs bénéficient d'une
action en garantie des vices cachés contre tout vendeur de la chaîne ( y compris le
fabricant du produit lui - même). Il y a tout de même une condition nécessaire à
l'exercice d'une telle action: le vice doit exister antérieurement à chacune des
ventes. L'action du sous acquéreur est une action directe, nécessairement de
nature contractuelle.
Lorsque la propriété du bien a été transmise au nouvel acquéreur par tout autre
contrat ( donation, échange), le sous acquéreur bénéficie également de l'action en
garantie des vices cachés.
b- Les règles de preuve:
Dans le cadre d'une action en garantie des vices cachés, les éléments de preuve
doivent, dans la majorité des cas, être fournis par l'acheteur. Alors que le vendeur,
défendeur en garantie, peut se contenter d'invoquer des fins de non - recevoir (
comme l'expiration du bref délai, ou le caractère apparent du vice), l'acheteur doit
prouver trois choses:

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1. Il doit d'abord prouver que la chose livrée comportait un vice diminuant


son usage, ou la rendant impropre à l'usage auquel elle était destinée. Cette
preuve peut être faite par tous moyens. Mais en pratique, une expertise est
le plus souvent nécessaire. La preuve de l'existence du vice est souvent
facilitée par l'inaptitude de la chose à sa destination, très peu de temps
seulement après sa livraison;
2. L'acheteur doit ensuite prouver que le vice existait antérieurement à la
vente;
3. Enfin, il doit apporter la preuve de la mauvaise foi de son vendeur. Une
telle preuve s'avère nécessaire, lorsqu'en sus de sa restitution du prix,
l'acheteur souhaite obtenir des dommages et intérêts. Pour ce faire, il
établira que le vendeur connaissait les vices affectant la chose au moment
de la vente. Le vendeur professionnel est présumé connaitre les vices, et
donc présumé être de mauvaise foi.
c- Le délai d'exercice de l'action
L'acheteur doit, sans délai, faire constater l'état de la chose vendue par autorité
judiciaire, ou par expert à ce autorisés, contradictoirement avec l'autre partie ou
son représentant, s'ils sont sur les lieux ... ( article 554/1 D.O.C).
L'action rédhibitoire s'éteint, lorsque le vice a disparu avant ou pendant l'instance
en résolution ou en diminution du prix, s'il s'agit d'un vice transitoire de sa nature
et qui n'est pas susceptible de reparaître. Cette disposition ne s'applique pas si le
vice est de telle nature qu'il pourrait se reproduire ( article 568 D.O.C).
L'action rédhibitoire s'éteint:
1. Si l'acheteur y a expressément renoncé, après avoir eu connaissance du
vice de la chose.
2. Si, depuis que le vice lui a été connu, il a vendu la chose ou en a autrement
disposé à titre de propriété.
3. S'il l'a appliquée à son usage personnel et continu à s'en servir après avoir
connu le vice dont elle est affectée. Cette règle ne s'applique pas aux

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maisons et autres immeubles analogues, que l'on peut continuer à habiter


pendant l'instance en résolution de la vente ( article 572 D.O.C).
Toute action résultant des vices rédhibitoires, ou du défaut des qualités promises,
doit être intentée, à peine de déchéance:
❑ Pour les choses immobilières, dans les 365 jours après la délivrance.
❑ Pour les choses mobilières et les animaux, dans les 30 jours après la
délivrance.
Ces délais peuvent être prolongés ou réduits d'un commun accord par les parties (
articles 573 D.O.C)
Le vendeur de mauvaise foi, ne peut opposer les moyens de prescription établis ci
-dessus, ni toute autre clause limitant sa garantie ( article 574/1 D.O.C).
Est de mauvaise foi, tout vendeur qui aurait employé des manœuvres dolosives
pour créer ou dissimuler les vices de la chose vendue ( article 574/2 D.O.C).
Il est à noter enfin, que l'action rédhibitoire, n'a pas lieu dans les ventes faites par
autorité de justice ( article 575 D.O.C).
C- Les effets de la garantie des vices cachés:
En application de l'article 556 D.O.C : " Lorsqu'il y a rédhibition, soit pour cause
de vices cachés, soit à raison de l'absence de certaines qualités, l'acheteur peut
poursuivre la résolution de la vente et la restitution du prix. S'il préfère garder la
chose, il n'a droit à aucune diminution de prix:
Il a doit aux dommages, ...................."
• L'option de l'acheteur:
Dans le cadre d'une action en garantie des vices cachés, l'option de
l'acheteur va s'exercer soit en faveur de la résolution de la vente et la
restitution du prix, soit en faveur du maintien de la chose sans aucune
diminution du prix.
• La demande de dommages et intérêts:
L'acheteur a doit aux dommages et intérêts:

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a- Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des


qualités par lui promises et n'a pas déclaré qu' 'il vendait sans garantie:
cette connaissance est toujours présumée lorsque le vendeur est un
marchand, ou un artisan, qui vend les produits de l'art qu'il exerce;
b- Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas; à moins qu'il
ne s'agisse de vices qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le
vendeur pouvait ignorer de bonne foi,
c- Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été
expressément stipulées, ou étaient requises par l'usage du commerce (
article 556 D.O.C)
Sous - section 2: Les obligations de l'acheteur:
Aux termes de l'articles 576 D.O.C: " L'acheteur a deux obligations principales:
Celle de payer le prix,
Et celle de prendre livraison de la chose".
Paragraphe I : L'obligation de paiement du prix:
C'est le montant stipulé dans la convention qui doit être payé par l'acquéreur.
L'accord de volonté des contractants doit fixer, dans son principe, les différentes
modalités concernant le paiement du prix de la chose vendue.
I- La date du paiement:
L'acheteur est tenu de payer le prix à la date et de la manière établie au contrat, à
défaut de convention, la vente est censée faite au comptant, et l'acheteur doit
payer au moment même de la délivrance.
Néanmoins, dans les cas où il est d'usage que le paiement ait lieu dans un certain
délai, ou par échéances déterminées, les parties sont censées avoir voulu se
conformer à l'usage, si elles n'ont expressément stipulé le contraire ( article 578
D.O.C) .
Lorsqu'un délai a été accordé pour le paiement du prix, le terme commence à
courir de la conclusion du contrat, si elles n'ont établi une autre date ( article 579
D.O.C) .
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Les frais du paiement sont à la charge de l'acheteur ( article 577 D.O.C) .


II- Le lieu de paiement:
Le paiement doit se faire en principe au lieu convenu entre les parties. Mais, dans
le silence du contrat, le paiement doit se faire au lieu de la délivrance ( c'est qui
se comprend implicitement de l'article 577 du D.O.C) .
III- L'exception d'inexécution:
L'acheteur peut refuser de payer le prix, tant que le vendeur n'exécute pas son
obligation de délivrance conforme.
IV- Les garanties du paiement du prix:
A- Le droit de rétention:
Le vendeur qui n'a pas accordé de terme pour le paiement, n'est pas tenu de
délivrer la chose, si l'acheteur n'offre pas d'en payer le prix, contre la remise de la
chose ( article 504/2 D.O.C)
B- L'action en revendication:
Le droit de revendication que confère au vendeur impayé l'article 582 D.O.C, est
un prolongement du droit de rétention. Le vendeur impayé peut dans les 15 jours
qui suivent la remise de la chose à l'acheteur reprendre le meuble vendu. L'article
582 D.O.C précise que: "..... la revendication a lieu, même si la chose vendue a
été incorporée à une chose immobilière et à l'encontre de tous tiers ayant des
droits sur l'immeuble".
C- La résolution de la vente:
Au lieu de demander l'exécution de la vente, et donc le paiement du prix, le
vendeur impayé peut demander la résolution judiciaire de la vente. S'il a été
stipulé, d'après le contrat ou la coutume du lieu, que la vente serait résolue faute
de paiement du prix, le contrat est résolu de plein droit par le seul fait de non
paiement dans le délai convenu .
Paragraphe II: L'obligation de prendre livraison de la chose:
Cette obligation est réciproque de l'obligation de délivrer la chose qui incombe à
la charge du vendeur.

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L'acheteur est tenu de prendre livraison de la chose vendue à la date (I), et au lieu
fixés par le contrat (II).
I- La date du retirement:
A défaut de convention ou d'usage, l'acheteur est tenu de retirer la chose
immédiatement, sauf le délai normalement nécessaire pour opérer le retirement.
Le vendeur qui n'a pas accordé de délai peut aussi, à défaut de paiement du prix,
revendiquer les choses mobilières qui se trouvent au pouvoir de l'acheteur, ou en
arrêter la vente.
II- Le lieu de retirement:
L'acheteur est tenu de prendre livraison de la chose vendue, dans le lieu....fixé(s)
par le contrat.
III- Les effets du défaut de retirement:
Si l'acheteur ne se présente pas pour recevoir l'objet de la vente, ou s'il se présente
sans offrir en même temps le paiement du prix, lorsque la vente est faite au
comptant, on applique les principes généraux à la mise en demeure du créancier.
Paragraphe III: L'obligation de supporter certaines charges:
Dès la perfection du contrat, l'acheteur doit supporter les impôts, contributions et
autres charges qui grèvent la chose vendue, s'il n'y a stipulation contraire, les frais
de conservation de la chose sont également à sa charge, ainsi que ceux de
perception des frais. En outre, la chose vendue est aux risques de l'acheteur,
même avant la délivrance, sauf les conventions des parties.
Les frais de l'exécution sont à la charge du débiteur, ceux de la réception à la
charge du créancier, s'il n 'y a stipulation ou usage contraire, et sauf les cas où il
en est autrement disposé par la loi.

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