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INTRODUCTION GENERALE : LA SPECIFICITE DES CONTRATS COMMERCIAUX

Tout au long de sa vie, la vie de l’entreprise est ponctuée par la conclusion de contrats.

Avant la formation de l’entreprise, des contrats doivent être établis :


– le contrat de société, qui peut être assimilé à l’acte de naissance de l’entreprise
– le contrat d’achat du fonds de commerce,
– le contrat concernant une éventuelle restructuration (fusion, achat d’actions ou de
blocs de contrôle,...)

Afin d’avoir les éléments nécessaires à son fonctionnement, l’entreprise passe également des
contrats :
– contrat de bail,
– contrat de travail,
– contrat avec les fournisseurs...

Les actes de gestion, d’exploitation, de fabrication, de vente de l’entreprise s’effectuent au moyen


de contrats (ex. : acheter à un fournisseur pour revendre à un client…)

La connaissance des contrats principaux de l’entreprise est ainsi nécessaire afin d’appréhender
au mieux son fonctionnement.

Section 1 : rappel sur le droit des contrats

§1 Définition du contrat

Le contrat se définit comme la « convention par laquelle une ou plusieurs personnes


s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ».
D’une part, le contrat réunit au moins deux volontés : dans ce cas, c’est un acte juridique
bilatéral, ou multilatéral. Il rassemble au minimum deux personnes, les « parties » au contrat,
appelées aussi contractants.
Il arrive qu’un contrat regroupe plus de deux personnes, comme le contrat de société où plusieurs
personnes mettent en commun des apports pour exercer une activité en vue de partager le
bénéfice qui en résultera.
Les parties au contrat se distinguent des « tiers » qui, eux, n’ont pas contracté.
D’autre part, le contrat, en tant qu’accord de volontés, crée des obligations, c’est-à-dire des
prestations à accomplir : donner, faire ou ne pas faire quelque chose. Cela signifie que si l’un des
contractants ne remplit pas son obligation, l’autre partie pourra exiger l’exécution de ces
obligations.

§2 La variété des contrats

A. Acte unilatéral et contrat

L’acte unilatéral s’oppose au contrat.


L’adoption d’un acte unilatéral peut être effectuée par une personne, et ne requiert pas le
consentement d’un tiers pour produire ses effets. Tel est ainsi le cas du testament :
l’établissement de cet acte ne nécessite pas l’acceptation du bénéficiaire pour être valide. L’acte
unilatéral n’est donc pas un contrat.
En revanche, la conclusion d’un contrat nécessite la rencontre de la volonté d’au moins
deux individus. Un contrat ne saurait être imposé à une partie, et suppose l’acceptation de tous
les contractants pour pouvoir être opposable à celles-ci. Par exemple, un contrat de vente ne
peut se conclure que si le vendeur accepte de vendre sa marchandise, et l’acheteur d’échanger
un prix contre l’obtention du bien en question.

B. Contrat synallagmatique et contrat unilatéral

S’il résulte de la conclusion d’un contrat des obligations réciproques pour chacune des
parties, alors le contrat est synallagmatique. Selon l’article 1102 du code civil, « Le contrat est
synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants s’obligent réciproquement les uns envers
les autres ».
En revanche, Le contrat unilatéral n’édicte d’obligations qu’à l’égard d’une seule partie
cocontractante. Selon l’article 1103, « Il est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes sont
obligées envers une ou plusieurs autres, sans que de la part de ces dernières il y ait
d’engagement ». Les contrats unilatéraux peuvent être conclus à titre onéreux : ex. le prêt sans
intérêt (seule une partie est obligée : elle doit prêter de l’argent, tandis que l’autre partie a comme
seule obligation de rembourser cette argent).

C. Contrat à durée déterminée et contrat à durée indéterminée

Pour certains contrats, il n'y a pas lieu de prévoir une durée car l'exécution des obligations
stipulées sera instantanée. C'est par exemple le cas s'agissant de la vente d'un appartement,
pour laquelle le vendeur va donner la propriété du bien immobilier en échange du paiement du
prix convenu.
Le fait d'indiquer ou non une durée dans le contrat que l'on souhaite conclure a des conséquences
qui sont loin d'être négligeables. En effet, selon le choix que l'on aura fait à cet égard, la relation
contractuelle reposera sur des bases plus ou moins solides.

Lorsque les parties ne prévoient aucune durée, le contrat n'est pas conclu pour une durée
illimitée. On pourrait sinon être prisonnier de son propre engagement. Pour cette raison, toute
personne ayant conclu un contrat à durée indéterminée peut y mettre fin à tout moment.
Dans certaines hypothèses, la loi impose à celui qui souhaite rompre le contrat qu'il invoque une
raison légitime. Lorsqu'un contrat est conclu pour une durée indéterminée, il peut être rompu à
tout moment.

En revanche, lorsque les parties indiquent une durée dans le contrat, il leur appartiendra
de la respecter scrupuleusement. En effet, dans un contrat conclu pour une durée déterminée, il
sera en principe interdit aux parties d'y mettre un terme avant que cette durée ne soit expirée.
Ainsi, si l'on se permet de le faire sans l'accord de l'autre partie, on serait susceptible d'en payer
toutes les conséquences fâcheuses puisque nous aurions, de la sorte, violé le contrat

D. contrat consensuel, réel et solennel

Le contrat consensuel est le contrat qui se conclut par le seul échange des
consentements, sans besoin de formalités particulières. Par exemple, il en est ainsi en principe
de la vente.
Le contrat est réel lorsqu’il porte sur une chose et que sa conclusion ne peut se faire que
par la remise de cette chose. Il en est ainsi par exemple du prêt qui n’est considéré comme conclu
que par la remise de la chose prêtée.
Le contrat solennel est celui qui nécessite pour sa validité l’accomplissement de formalités
spécifiques, en général la rédaction d’un acte. C’est le cas du mariage par exemple, ou de l’achat
d’un immeuble.

E. contrat à exécution successive ou instantanée

Le contrat est à exécution instantanée lorsque son exécution suppose une seule et unique action
ou prestation. Exemple : le transport de marchandises
Le contrat est au contraire à exécution successive lorsque son exécution doit se poursuivre durant
une certaine période.
Il convient de distinguer les cas suivants :
- plusieurs prestations sont prévues avec un intervalle de temps entre chaque exécution du
contrat ex : l’abonnement
- ’exécution est continue pendant un certain temps, les parties exécutent les mêmes obligations
durant une période donnée ex : le contrat de bail.
F. contrat d’adhésion et contrat de gré à gré

Le contrat de gré à gré est celui qui a été conclu après avoir été négocié. Ainsi, chaque partie a
eu la possibilité de négocier les clauses du contrat. Exemple : le contrat de vente entre
particuliers.
Le contrat d’adhésion est le contrat conclu entre deux parties mais dont l’une des parties (souvent
en fait la partie dite faible) ne peut réellement discuter les différents éléments, les différentes
clauses. Elle peut en fait seulement accepter le contrat dans sa globalité ou le refuser. Exemple
: le contrat d’abonnement de téléphone conclu par un particulier.
Section 2 : notion de contrats de l’entreprise

§1 Classification des contrats de l’entreprise

Les principaux contrats de l’entreprise peuvent être classifiés en quatre grandes catégories :

contrats translatifs de contrats translatifs de


jouissance: contrats de propriété : contrats de
distribution vente
contrats de
l'entreprise
contrats en vue du
contrats de fourniture de
financement de
services
l'entreprise

Les contrats de l’entreprise peuvent être subdivisés selon la finalité du contrat :

› Les contrats en vue de la distribution


Ce sont des contrats passés avec des intermédiaires, dans le but essentiel d’atteindre la clientèle.

› Les contrats de fourniture de biens : ils peuvent consister en une vente, ou location de biens.

› Les contrats de prestation de services : ils visent à assurer un service en échange d’une
rémunération exemples : contrat d’assurance, de publicité…

› Les contrats en vue du financement de l’entreprise : il s’agit d’opérations destinées à soutenir


la capacité financière de l’entreprise. Ces opérations consistent notamment au crédit (prêt,
cession de créance, crédit bail, …) et aux garanties (garanties personnelles, garanties réelles).
Lorsque le contrat implique deux personnes (physiques ou morales) de nationalités différentes,
le contrat sera qualifié de contrat international.

Le présent cours sera articulé autour des chapitres suivants :


Chapitre préliminaire : principes généraux sur les contrats de l’entreprise
Chapitre 1 : La rédaction des contrats commerciaux
Chapitre 2 : Les avant-contrats
Chapitre 3 : le contrat de mandat
Chapitre 4 : le contrat de distribution et ses déclinaisons Développons.

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