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Titre 2 : Le sort du contrat légalement formé

Tout contrat légalement formé est appelé à être exécuté. Mais il peut y avoir transfert des
obligations nés du contrat.

Chapitre 1 : L’exécution du contrat


L’exécution du contrat est gouverné par deux grands principes qui constituent les effets du
contrat, il s’agit de la force obligatoire des contrats et de l'effet relatif des contrats, affirmé
respectivement par les art 96 et 110 du COCC. Ces deux principes permettent de déterminer
quels sont les personnes appelées à exécuter le contrat. En outre, il est important de savoir
quant est-ce que le contrat est exécuté.

Section 1 : Les personnes appelées à exécuter le


contrat
En principe, le contrat est exécuté par ceux qui l'ont conclus c’est-à-dire les parties.
Cependant il se pose la question de savoir si les tiers au contrat peuvent être concernés par
l’exécution de celui-ci.

Paragraphe 1 : L’exécution du contrat par le parties


Il appartient aux parties ayant conclut le contrat de l’exécuter, c'est ce qu’on appelle la force
obligatoire du contrat. Toutefois les parties peuvent éprouver des difficultés dans l’exécution
de leurs contrats.

A. La force obligatoire du contrat


C'est un principe qui traduit l’intangibilité du contrat à l’égard des parties, il est aussi
important de déterminer les fondements de ce principe.

1. Un principe traduisant l’intangibilité du contrat à l’égard de parties


L’intangibilité du contrat se manifeste à travers la création d'un lien irrévocable entre les
parties mais il faut déterminer le personnes concernées par ce lien.
a. La création d’un lien irrévocable entre les parties

Au terme de l'art 96 COCC, le contrat légalement formé crée entre les parties un lien
irrévocable. Il ressort de cette disposition que des que le contrat est régulièrement formé, la
volonté acquiert sa toute-puissance et devient intangible pour les parties1. Libre de
s'engager sur près de sanction, les parties doivent tenir fermement leurs volonté exprimées
et exécuter leurs obligations. Seule une manifestation de volonté commune peut permettre
de revenir sur la volonté initiale, en ce sens l'art 97 du COCC, le contrat ne peut-être réviser

1 Le pendant de cet article c'est l'art 1134 du code civil français


ou résilier que du consentement mutuel des parties ou pour des causes prévues par la loi.
Cependant dans certains cas, il existe une faculté de rompre unilatéralement le contrat.
Cette faculté peut-être d'origine légal ou contractuel.
Pour la faculté d’origine légal, on distingue selon la durée déterminée ou indéterminée du
contrat. Certains contrats à durée indéterminée comme par exemple le contrat de travail à
durée indéterminée peuvent être rompus de manière unilatérale car la loi prohibe les
engagements perpétuels. En revanche, en matière de contrat à durée déterminée, la
rupture unilatérale fait figure d’exception particulièrement dans les contrats qui repose sur
la confiance personnelle des parties comme le contrat de dépôt et le contrat de mandat.
Pour la faculté d’origine contractuel, la rupture unilatérale est parfois possible mais à des
conditions bien déterminés. On peut exiger la motivation de la rupture ou le versement
d'une indemnité.
b. Les personnes soumises à l'irrévocabilité du contrat
Il faut distinguer les parties à la formation et les parties à l’exécution du contrat.

• Les parties à la formation du contrat


Il s'agit des personnes ayant participé à la conclusion du contrat. Ce sont celles qui ont
acceptés les engagements contractuels, soit personnellement, soit par voie de
représentation contractuelle ou légale. Les parties sont généralement au nombre de deux
même si elles peuvent être plusieurs. Les intérêts des parties peuvent être divergents (par
exemple dans un contrat de vente) ou convergents (par exemple dans un contrat de
société). Il peut y avoir aussi une seule partie qui est en relation avec plusieurs, elle-même
ayant des intérêts distincts (par exemple : le contrat conclu par un chef d’orchestre avec son
orchestre).

• Les parties à l’exécution du contrat

Les parties à l’exécution peuvent ne pas être les mêmes que celle à la formation. En fait
durant cette phase d’exécution, le contrat peut-être transmis suite à une série
d’événement : Décès d'un contractant, fusion de société, cession de contrat, etc. Ces
éléments peuvent avoir des incidences sur les partie aux contrats car opérant une
transmission entre vifs ou à cause de mort. En cas de transmission à cause de mort,
certaines personnes peuvent devenir parties au contrat, c'est le cas des héritiers considérés
comme des continuateurs de la personne du de cujus. Le décès du contractant emporte
donc transmission du contrat par principe à ces héritiers, ayant cause universel (héritiers
ayant reçu l’intégralité de la succession) ou à titre universel (ceux ayant reçus une code part
active et passive de la succession). Cependant une clause peut y faire obstacle, clause
interdisant une telle transmission ou bien prévoyant un agrément du successeur mais aussi
lorsque la nature du contrat l’empêche c'est le cas des contrats intutu personae. En outre il
convient que le mécanisme successo et fonctionne et notamment que l’héritier n'est pas
renoncé à la succession.
En cas de transmission entre vifs, par exemple : en droit des sociétés, dissolution, fusion,
scission, accord partiel d'actifs, la solution est globalement la même. S'il s'agit des
techniques de nature contractuelle de droit commun comme dans le cas de cession de
contrat, la solution est plus complexe en raison de la difficulté à appréhender la notion
même de cession de contrat. En tout Etat de cause, la cession de contrat est un principe
possible emportant changement de contractant.

2. Un principe ayant des fondements philosophiques


Le principe de la force obligatoire du contrat a des fondements purement philosophiques.
Classiquement il est présenté comme résultant du principe de l’autonomie de la volonté. En
fait, l'autonomie de la volonté est une théorie classique du contrat qui commande du côté
de la formation du contrat, le consensualisme et la liberté contractuelle et du côté de
l’exécution du contrat, la force obligatoire et l'effet relatif du contrat. Ainsi le principe de la
force obligatoire du contrat résulte d'une conception individualiste, volontariste, héritée du
droit français où il semble être retenu par l’alinéa 1 de l'art 1134 code civil. Le choix de la
conception volontariste de la force obligatoire du contrat se justifie doublement, la
première raison est tirée du droit communiste et elle est d'ordre moral. Elle réside dans le
respect de la parole donnée « Serpenda est fides », au plan juridique c'est la règle « parta
sunt serpenda ». La fidélité implique de payer ce que l'on a promis et celui qui n’exécute pas
sa promesse commet alors un péché. L'autre raison très important est d'ordre économique
et social et tient au respect de la sécurité juridique. Le développement des relations
contractuelles ne peut se concevoir sans sécurité car le crédit disparaît forcément avec la
confiance qui le fonde. Ainsi la loi contractuelle s'impose en toute circonstance comme
fondement de la stabilité et de la sécurité des échanges entre patrimoine. Cependant il faut
observer que si le contrat dispose de cette force c'est parce que la loi l'a voulu ainsi car le
contrat n'est pas obligatoire du fait de de la seule rencontre des volontés qui le fondent mais
par l'effet de la loi.
Aujourd’hui en Droit français, on oppose la conception volontariste à la conception
solidariste qui prend appui sur la référence à la bonne foi de l'art 1134 al 3 code civil.

B. Les difficultés d’exécution du contrat


L’exécution du contrat peut-être contrainte par une certaine nombre de difficultés, il s’agit
d’abord de difficultés d'ordres intellectuels liés à des problèmes d’interprétation et ensuite
de difficultés d'ordres économiques pouvant résulter d'une série d’événements imprévus.

1. Les difficultés d’interprétation


Lorsque le contrat est mal rédigé au présente des lacunes, il peut se poser un problème
d’interprétation pour les parties appelées à l’exécuter. Pour résoudre de tels difficultés, une
mission d’interprétation du contrat problématique a été confiée au juge du fond à travers les
articles 99 et suivant COCC, Cependant ce juge est contrôlé par le juge du droit.
a. L’interprétation du contrat par le juge du fond
Ici les parties ne s’entendent pas sur le sens du contrat, le juge intervient soit pour retrouver
ce sens, soit pour interpréter en faveur de l'une des parties.

• La recherche du sens du contrat

Pour donner un sens au contrat dont chaque partie a sa propre compréhension, la loi
encadre le juge en lui dictant des méthodes d’interprétation dans l’exécution de sa mission.
L'intervention du juge consiste à essayer de découvrir l'esprit du contrat d'autant que la
lettre fait défaut. S'il doit interpréter le contrat, il la recouvre à deux méthodes subjectives :

La première méthode consiste à rechercher la commune intention des parties selon l’art 99
COCC qui fixe les règles générales d’interprétation. Ainsi il faut distinguer les clauses du
contrat selon qu’elles sont équivoques, ambiguës, obscures ou imprécise. En présence d'une
clause ambiguë ou simplement douteuse, le juge peut déceler la volonté des parties en
interprétant les clauses de la convention les unes par les autres et en tenant compte des
circonstances de la clause. Les termes trop généraux, les clauses disant un point particulier
ne font pas obstacles à la recherche de volonté réelle des parties. En outre, entre clauses in
privé dactylographiée ou manuscrite, celle qui reflète le mieux la volonté commune des
parties à la préférence.

La deuxième méthode appelle le juge à s'appuyer sur l’équité, la bonne foi et les usages pour
donner un sens au contrat.

• L’interprétation en faveur de l'une des parties

Lorsqu’aucune des deux méthodes subjectives n’est fonctionnelle, le juge doit interpréter le
contrat en faveur de l'une des parties : Le débiteur, on parle d’interprétation in favorem. Elle
se justifie par le fait que le droit considère qu'il appartient au créancier de veiller sur les
intérêts du débiteur, il s'agit ici d'une interprétation objective.
b. Le contrôle de l’interprétation par le juge du droit
Lorsque les clauses sont claires et précises, le juge n’a pas besoin d’interpréter le contrat. Au
cas où il doit le faire il doit respecter la convention et la faire respecter. En fait les obligations
liés aux contrats s'impose aux juges ; En effet, ministre de la volonté des parties, le juge doit
être un serviteur respectueux du contrat. Ainsi le travail d’interprétation, effectué par le
juge du fond doit être contrôlé par le juge de cassation, juge du droit. Ce juge opère un
double contrôle : Un contrôle de dénaturation ou un contrôle de qualification.
Par le contrôle de dénaturation, le juge suprême va vérifier si les juges du fond n'ont pas
dénaturé le contrat en interprétant des clauses claires et précises. La dénaturation est un
motif de cassation c’est-à-dire que la cour suprême va annuler la décision qui a dénaturé le
contrat.
Dans le contrôle de qualification, la cour suprême va vérifier si les juges ont mal qualifié le
contrat, la fausse qualification est un motif de cassation.

2. Les difficultés économiques imprévus


Il s'agit des cas où des circonstances imprévus rendant difficile l’exécution des contrats –
pour l’une des parties – ont créée un déséquilibre contractuel, par exemple il peut y’avoir
une dépréciation monétaire. Alors il s'est posé la question de savoir si le juge peut intervenir
pour rééquilibrer le contrat par soucis d’équité en tenant compte de ces circonstances
imprévus. En droit civil, on répond par la négative2 car il est interdit au juge de modifier un
contrat légalement formé quelque soient les circonstances économiques survenus après.
Ainsi en Droit privé depuis l’arrêt Canal de Craponne de 1876, il y’a rejet de la théorie de
l’imprévision (En droit Français, il y'a évolution depuis l’arrêt Huard de la ch. Commerciale de
la cour de cassation français du 3 novembre 19923. Cette solution a été entérinée par l’arrêt
de la c. cassation Française ch. commerciale du 24 novembre 1998 c'est l’arrêt Chevassus
Marche. C'est la réforme de 2016 qui a permis à chaque partie aux contrats de demander la
révision à son partenaire contractuel sous réserve du respect des conditions prévues par l'art
1195 du code civil Français). Contrairement au Droit privé, le Droit administratif admet la
théorie de l’imprévision depuis l’arrêt Gaz de Bordeaux rendu par le conseil d’État Français le
30 mars 1916. La sécurité juridique commande le maintien du prix initial et le respect du
principe de la force obligatoire du contrat.
Cependant les parties peuvent au nom de la liberté contractuelle anticiper sur l’instabilité
des circonstances économiques en insérant dans leurs contrats un certain nombres de
clauses pour régler les problèmes d’imprévision. À cet effet, elles peuvent insérer une clause
d’adaptation ou de renégociation ou une clause d’ intequsation ou d’échelle mobile. La
clause d’intécsation fait dépendre le montant de la somme à payer par référence à un indice
choisi par les parties.

Paragraphe 2 : Les tiers et l’exécution du contrat


En principe, les tiers ne sont pas concernés par le contrat, on parle à cet effet le principe de
l'effet relatif des conventions. Cependant ce principe connait des exceptions.

A. Le principe de l'effet relatif du contrat


Ce principe ayant une signification particulière est consacré par l'art 110 COCC et il n'est pas
absolu.

1. La signification du principe
Ce principe signifie que le contrat ne produit pas d'effet à l’égard d'un tiers, Celui-ci ne peut
pas devenir débiteur ou créancier. Les tiers ne sont pas tenus d’exécuter le contrat à la place
des parties. La formule est la traduction d'une vieille expression latine « Res Inter alios acta
aliis neque nocere neque prodesse potest ». L'accord passé entre les uns ne saurait ni nuire
ni profiter aux autres.

2 Le contrat est la loi des parties.


3 L’arrêt de principe
Cependant le contrat, d’après le dernier alinéa de l'art 110 COCC créé une situation juridique
qui s'impose aux parties mais également aux tiers. Les parties peuvent opposer le contrat
aux tiers (contrat opposable aux tiers) mais les tiers peuvent aussi opposer le contrat aux
parties (contrat opposable par les tiers).
Le contrat est opposable aux tiers lorsqu'il ne peut-être remis en cause ou être ignoré par
ceci. Ils doivent respecter la situation contractuelle crée par ce contrat qui constitue pour
eux simplement une situation de fait, un fait juridique qui leur est opposable c’est-à-dire
qu'ils doivent respecter, par exemple : Le transfert de propriété résultant du contrat de
vente s'impose à tous. Le contrat est opposable par les tiers lorsque ceux-ci peuvent
invoquer son existence pour en tirer profit. Cela résulte de la considération du contrat
comme un fait juridique pour le tiers. Celui-ci peut par exemple utiliser le contrat à titre
probatoire. Pour prouver l'existence d'une faute ou du préjudice qu'elle a subie, le tiers peut
utiliser l’inexécution du contrat, la violation d'une stipulation contractuelle.
Ainsi le tiers peut exciter du manquement au contrat comme fait juridique et donc comme
faute délictuelle si ce manquement est à l’origine d'une préjudice qu'il a subie.

2. Les atténuations au principe


Le principe de la relativité des conventions est atténué notamment dans la distinction des
personnes auxquelles le principe est applicable. L'on a coutume de distinguer les peritus
extranei et les tiers intéressés.
Les peritus extranei sont des tiers absolus totalement étrangers au contrat et généralement
ignorant de l’existence même du contrat. En revanche, certains tiers sont particulièrement
intéressés par le contrat conclu souvent parce qu’ils sont eux-mêmes en relation avec l'une
des parties : C'est le cas notamment des créanciers et des débiteurs des contractants, le
banquier, l’assureur, les différents contractants sont évidemment intéressés par l'ensemble
des contrats qu'il soit susceptible d’appauvrir ou d'enrichir le contractant.
Les créanciers ordinaires qu'on appelle les créanciers chirographaires4 qui n'ont comme
garantie que le patrimoine du débiteur (un droit de gage général) sont évidemment
intéressés par la consistance de celui-ci. Pour ces créanciers, la loi leur a aménagé des
actions en justice pour lutter contre la négligence ou la passivité du débiteur (action oblique)
ou la fraude du débiteur prétendant ne pouvoir payer (action paulienne). À côté des
créanciers chirographaires, il y'a les ayants cause à titre particulier5, Ce sont les personnes
ayant recueillis un bien déterminé d’une personne de manière purement active soit dans un
rapport de succession ou de donation, soit à titre onéreux. Ils sont particulièrement
concernés par la question de la transmission des droits et obligations et la question de
l’opposabilité. Les ayants à titre particulier sont différents des ayants cause ou à titre
universel (Il s’agit des personnes ayant recueillis la totalité de la succession ou une partie de
la succession) par exemple.

4 Un créancier qui n'est pas muni de sûreté.


5 Exemple : L’acheteur
B. Les exceptions au principe de l'effet relatif
Selon l’art 110 du COCC, le contrat ne produit d’obligations pour les tiers que dans les cas
prévue par la loi. Justement le COCC prévoit la conclusion de contrat pour autrui : La
stipulation pour autrui et la promesse de porte-fort. Il y'a aussi la simulation et les
conventions collectives.

1. La conclusion d'un contrat pour autrui


Deux actes sont particulièrement visés, la stipulation pour autrui et la promesse de porte-
fort.
a. La stipulation pour autrui
C'est un contrat entre un promettant qui s'engage vis-à-vis d'un stipulant à exécuter une
prestation au profit d'un tiers bénéficiaire. Ce contrat doit respecter des conditions de
validité et il produit des effets.

• Les conditions de validité

Elles sont fixées par l'art 114 COCC, D’après cet article la stipulation au bénéfice d'un tiers
est valable dès lors qu'elle est acceptée par le promettant et que le stipulant y a intérêt. Cet
stipulation peut-être faite au profit de personnes simplement déterminable ou de personnes
futures, il en est ainsi par exemple de la souscription de police d’assurance-vie par un parent
pour son enfant déjà né ou même encore en gestation.

• Les effets de la stipulation

Ils sont relatifs au pouvoir du stipulant (art 115 COCC) et à la situation du tiers bénéficiaire
(art 116 COCC).
Le stipulant peut contraindre le promettant à exécuter sa promesse, il peut révoquer la
stipulation tant que le tiers bénéficiaire ne l'a pas accepté. Cette acceptation peut intervenir
après le décès du stipulant. Le tiers bénéficiaire acquiert par la stipulation un droit direct
contre le promettant. Ce droit qui est censé lui appartenir dès l'origine ne peut-être remis en
cause ni par les héritiers, ni par les créanciers du stipulant. Cependant le promettant peut
opposer au tiers bénéficiaire les exceptions que le contrat lui permettait de faire valoir
contre le stipulant.
b. La promesse de porte-fort6
Elle est prévue par l'art 56 COCC même si elle est qualifiée de fausses exceptions. C’est une
convention par laquelle une personne (le porte-fort) s’engage auprès de son contractant
qu'un tiers ratifiera le contrat, par exemple : un des époux peut se porter fort vis-à-vis d'un
acheteur que l'autre va consentir à la vente d'un bien notamment dans le régime

6 Il a une obligation de résultat


communautaire de participation aux meubles et acquêts. Deux situations dans cette
hypothèse doivent être distinguées :
-Soit le tiers ratifie le contrat, il n'est plus alors tiers, il devient une partie.
-soit le tiers refuse de ratifier le contrat, il demeure tiers et seul le porte-fort reste engagé
vis-à-vis de son contractant et il est tenu de réparer le préjudice résultant de l'inopposabilité
du contrat. Le porte-fort a une obligation de résultat.

2. Les autres exceptions


Il fait étudier le cas des conventions collectives et le cas de la simulation.
a. Les conventions collectives
Ce sont des actes signés entre partenaires sociaux qui entraîne des effets pour tous les
salariés de l’entreprise. À ce propos, selon l'art 117 COCC, la convention collective oblige
toutes les personnes qui font partis du groupement au moment de sa conclusion. En droit du
travail, on distingue deux types de conventions collectives : La convention collective
ordinaire pour le droit commun et la convention collective extensible.
L'objet de la convention collective ordinaire est relatif aux conditions de travail, il est conclu
d'une part entre un employeur ou un groupement d'employeurs et d’autres part par une
organisation professionnelle de salariés. La convention collective extensible ou étendue va
s'appliquer même à des personnes qu'ils n'ont pas signé ou qui n'y ont pas adhéré.
L’extension se fait aux moyens d’un arrêté Supérieur.

b. La simulation
C’est une opération juridique par laquelle les parties conviennent de dissimuler leurs
véritables volontés exprimées dans un acte caché (la contre lettre), derrière un acte
apparent qui a seul vocation à être connu des tiers. Entre les parties, sur le fondement de
l’art 111 COCC, sauf dispositions contraires de la loi, la simulation n'est pas une cause de
nullité et les contractants doivent exécuter les obligations résultant de la contre lettre. À
l’égard des tiers, les articles 113 et 114 COCC posent le principe général d'une inopposabilité
de la contre lettre à leurs égard même s'ils ont des intérêts contraires. Ainsi la contre lettre
n'est pas opposable aux créanciers des contractants. Elle ne leur nuit point. La contre lettre
ne peut créer d’obligations à la charge des ayants cause à titre particulier des contractants
mais ils peuvent en invoquer le bénéfice.

Section 2 : Le paiement, mode normal d’exécution du


contrat
D'un point de vue juridique, le paiement c’est l’exécution de l’obligation qui est né du
contrat alors que dans le sens commun il signifie seulement le versement d'une somme
d’argent. Le paiement éteint l’obligation contractuel au même titre que l’obligation légale.
Cependant il arrive des situations où le paiement n'est pas intervenu du fait d'un défaut
d’exécution du contrat.

Paragraphe 1 : L’extinction de l’obligation contractuel par le


paiement
Lorsque le paiement est réalisé, il y'a satisfaction du créancier. Le paiement libère le
débiteur mais il existe d’autres modes d’extinctions de l’obligation contractuel.

A. La libération du débiteur à travers le paiement


Il convient d’étudier le droit commun du paiement avant d’étudier les règles particulières du
paiement.

1. Le droit commun du paiement


Il s'agit de règles communes à tous les paiements. Elle renvoie aux parties et à la réalisation.
a. Les parties au paiement

Celui qui paie, on l’appelle le solvens. En principe c'est le débiteur ou ses ayants-droit. Celui
qui reçoit le paiement c'est l’accipiens. C'est le créanciers ou ses ayants-droit.
Pour ce qui est du solvens, au terme de l'art 163 COCC, il doit réaliser personnellement le
paiement. Il en est ainsi lorsqu'en raison de la nature de l’obligation, le créancier a intérêt à
ce qu'elle soit exécuté par le débiteur elle-même ou lorsque ceci a été expressément
convenu. Cependant le paiement par entière est possible même contre la volonté du
créancier sauf si le débiteur lui a manifesté son opposition.
En tout état de cause l’on ne peut valablement payer que si l'on est propriétaire des biens
qui sont l’objet du paiement. Le débiteur qui a exécuté la prestation dû, ne peut contester Le
paiement en raison de sa propre incapacité.
Concernant l'accipiens, le paiement doit se faire à son égal. Il peut être fait valablement à
son représentant, à ses héritiers, ou un concessionnaire de la créance.
En outre, le paiement fait de bonne foi à celui qui se présente apparemment comme le
créancier, est valable. Cependant le paiement fait au créancier n'est point valable si il était
incapable de le recevoir à moins que le débiteur ne prouve que le paiement a tourné au
profit du créancier.
b. La réalisation du paiement
Le paiement est réalisé à une date et à un lieu déterminé, il a un objet et doit être parfois
prouvé. Le paiement soulève la grande question de son imputation.
- L’objet, la date, le lieu et la preuve du paiement
Pour ce qui concerne l'objet du paiement (Art 174 COCC) c'est ce qu'il faut payer. En
principe, le débiteur doit payer exactement ce qui a été convenues et pas autre chose. C’est
la règle de l’identité entre l’obligation et l’objet du paiement. Cependant une distinction doit
être apporté pour ce qui concerne le paiement d'un corps certain et d'une chose de genre.
S'il s’agit d'un corps certain, le débiteur est libéré par la…..chose en l’état où se trouve lors
de la livraison sans préjudice de l'application des dispositions régissant la responsabilité du
débiteur, s’il s'agit d'une chose de genre, déterminé que par son espèce, le débiteur est
libéré par la livraison d’une chose de qualité moyenne sauf stipulation contraire des
parquets.
Concernant la date de paiement (Art 171 à 173 COCC) celui -ci est exigible dès la naissance
de l’obligation sauf modalités particulières du contrat. Pour que la dette soit immédiatement
exigible, le débiteur doit être mis en demande de s’exécuter sauf convention contraire ou
disposition spéciale de la loi et des usages commerciaux.
Toutefois le débiteur peut bénéficier le délais de paiement par suite d'un moratoire légale
ou d'un délais de grâce accordé par le juge même si le créancier ne les apporte pas. En
dehors du recouvrement des dettes fiscales et sauf dispositions contraires de la loi, les juges
peuvent en considération de la situation du débiteur, en usant de ce pouvoir avec une
grande réserve accordé des délais modérés, ne pouvant jamais accéder une année ou le
paiement de n’importe quel obligation et surseoir à la continuation de poursuite. Le délais
de grâce peut être accordé par le juge lorsqu’il prononce la condamnation et par le juge de
déférés même après la condamnation.
S’agissant du lieu de paiement, celui-ci doit être fait au domicile du débiteur, on dit que les
dettes sont quérables et non portables. Mais cette règle est susceptible en ce que les parties
peuvent l’écarter. De même la loi peut prévoir autre chose. Par exemple, s'il s’agit d'un
corps certain, le paiement, faute de stipulation contraire doit être fait dans un lieu où se
trouvait la chose lors de la conclusion du contrat. Les aliments alloués en justice doivent être
versés sauf décision contraire du juge au domicile ou à la résidence ou celui qui doit les
recevoir.
Concernant la preuve du paiement, le débiteur qui se prétend libérer doit prouver le
paiement. Cette preuve peut être apportée par tous les moyens car le paiement est un fait
juridique. Celui qui paie peut exiger une quittance du créancier et en outre si la dette est
éteinte intégralement, la remise ou la destruction du titre. Si le paiement est partiel, celui
qui paie peut exiger qu'il en soit fait mention sur le titre conservé par le créancier. La
quittance délivrée par le principal fait présumé le paiement des intérêts. Les frais du
paiement sont sauf stipulation contraire à la charge du débiteur.

- L’imputation du paiement et les ordres réels


Concernant l’imputation des paiements, En principe, le paiement est indivisible, le créancier
n’est jamais connu d’accepter un paiement partiel. C'est la totalité de l’obligation qui doit
être exécuté par le débiteur, cependant il est des cas où le débiteur doit plusieurs dettes au
même créancier. Il effectue un premier paiement qui est insuffisant pour éteindre toutes les
dettes, il faut alors savoir laquelle des dettes a-t-il entendu éteindre. Le principe c’est que le
débiteur est libre d’identifier la dette qu'il veut atteindre. Mais cette liberté est encadrée.
Seule les dettes égales ou inférieures au paiement effectué peuvent être éteindre. Ensuite il
faut d’abord payer les intérêts avant le capital. Si le débiteur ne procéde pas à l’imputation,
le créancier le fera à sa place en lui délivrant une quittance. Si ni le débiteur ni le créancier
ne procède à l’imputation, des règles supplétives sont prévues par la loi. Il faut d’abord
éteindre les dettes que les débiteur avait intérêt à régler notamment celles qui sont
assorties de garanties ou qu’il produisent des intérêts. À égalité d’intérêts, il faut éteindre les
dettes les plus anciennes. A égalité d’ancienneté, il faut éteindre les dettes de façon
proportionnelle.

Concernant la procédure des ordres réels, elle est prévue par les articles 169net 170 COCC,
elle consiste pour Le débiteur à se libérer en adressant au créancier une notification de
payer suivi d'une conciliation de sa dette. Elle est mise en œuvre dans le cadre de
l’acceptation forcée du paiement et de créances litigieuses. L’acceptation forcée du
paiement joue lorsque le créancier refuse de recevoir le paiement. Le débiteur va ensuite
libérer en utilisant la procédure des ordres réels suivi de consignation. Si le créancier
constatait par un titre à ordre….Le débiteur peut le lendemain de l’échéance procéder
directement à la consignation. Lorsque la créance porte sur un corps certain, le débiteur
peut faire sommations au créancier de prendre livraison. Il pourra en cas de refus se faire
autoriser en justice de mettre le bien en dépôt au fait du créancier.
Le débiteur, en présence d'un créancier dont les lois ne sont pas établis (créance litigieuse)
peut se libérer en consignant le montant de sa dette après autorisation de justice. L’une des
parties au procès peut dans les mêmes conditions contraindre le débiteur à consigner le
montant de sa dette. En cas de litiges sur l’exécution d’une dette de corps certain, la mise en
dépôt peut être ordonner dans les mêmes conditions.

2. Les règles particulières du paiement de somme d’argent


Une somme d'argent à pour support la monnaie, de valeurs essentiellement émises par
l’état. C'est ainsi que le paiement ayant pour objet une somme d’argent est effectuée
suivant la règle du cours légal et celle du nominativement monétaire.
a. La règle du cours légal
Pour tous les contrats conclus au Sénégal, la règle du cours légal impose de payer avec la
monnaie sénégalaise qui est le Francs CFA. Cette règle est affirmée par l'art 183 du COCC.
Ainsi en principe, toute stipulation contraire est illicite mais il arrive que l'on admette un
paiement dans une monnaie étrangère notamment dans les transactions internationales. Il
en est surtout ainsi s'il y’a des clauses monétaires (exemple : tel que la clause hors ou la
clause en monnaie étrangère).

En outre si la dette est libellée en monnaie étrangère, le cours du change c'est celui du jours
lieu du paiement. S’il y'a eu préalablement mise en demeure, le créancier a le choix entre le
change au jour de la mise en demeure et celui au jour du paiement effectué.
b. La règle du nominalisme monétaire
Elle impose que le paiement soit effectué à la valeur nominale inscrite au contrat. Même en
cas d’adaptation la somme indiquée dans le contrat ne peut-être corrigé sauf stipulation de
clauses d’indexation. En effet au terme de l’article 183 COCC, les contractants peuvent fixer
la somme d’argent dû par l'un d’eux en se référant au prix de matière première, de
marchandises, de services ou de façon général à tout indices dont la valeur est déterminant
à condition. Du contrat ou l’activité de l'emprunteur soit en relation directe avec la
fluctuation des cours de l'indice choisi.
B. La libération du débiteur par d'autres moyens

Si le paiement libère le débiteur avec une satisfaction totale, il existe aussi d'autres moyens
satisfaisant indirectement le créancier. Par contre il existe des cas d'extinction de l’obligation
sans satisfaction du créancier.
1. Les moyens emportant satisfaction indirecte du créancier
a. La dation en paiement
Elle est prévue par les articles 212 et 213 COCC, C’est une convention par laquelle le
créancier convient avec le débiteur une prestation de remplacement en nature. Par
exemple : le débiteur doit 10000fr ai créancier. Il lui remet en titre de paiement un bracelet
en argent 💰. C’est une exception à la règle de l’identité entre l'objet du paiement et l'objet
de l’obligation.

En tout état de cause, le créancier ne peut être contraint de recevoir une chose autre qu'il lui
est dû. Elle accepte librement ce que lui donne le débiteur. La convention apporte transfert
de la propriété dans les conditions de droit commun. À défaut d’exception de celle-ci, le
créancier peut apporter l’exécution forcé de l’obligation primitive ou celle de la prestation
de remplacement.

b. La compensation (Art 215 à 217 COCC


La compensation est un mécanisme qui éteint deux dettes entre deux personnes qui de
trouvent débitrice l'une envers l’autre. La compassion n'a lieu qu’entre dettes réciproques
de somme d’argent ou de choses fongibles(liquides, exigible et saisissable). Elle produit ses
effets de plein droit jusqu’à la concurrence de la plus faible des deux dettes. Cependant la
compensation ne peut être imposée à l’état et aux collectivités locales et à leurs
établissements publics, administratives.

c. La conclusion
C’est la réunion sur la même dette des qualités de créanciers et de débiteurs. Cette situation
se produit suivant en matière successorale.
2. La libération du débiteur sans satisfaction du créancier

Le débiteur va être libéré sans avoir à payer. Trois situations doivent être distinguer : La
remise de dette, l’impossibilité d’exécuter l’obligation et la prescription.
a. La remise de dette7
Elle est réglementée par les articles 210 et suivant COCC. Elle consiste pour Le créancier à
libérer le débiteur de son obligation en renonçant volontairement à son droit. La remise de
dette peut être totale ou partielle, à titre onéreux ou à titre gratuit. S'agissant de la preuve
de cette renonciation, la remise volontaire du titre originale sous seing privé ou de la grosse8
du titre fait présumer la remise de dette ou du paiement sans préjudice de la preuve
contraire.

b. L’impossibilité d’exécuter l’obligation


Les dispositions de l’article 214 COCC, visent plusieurs cas d’extinction provisoire ou
définitive de l’obligation :
- Si le débiteur devient créancier ;
- Si le corps certain et déterminé qui était dû vient à périr ou se perd sans la
faute du débiteur ;
- Si le fait commis par le débiteur devient illicite, postérieurement à la
convention.
c. La prescription
C'est l’écoulement d'un temps au-delà duquel on acquiert ou on perd le droit. Dans le
premier cas c'est la prescription acquisitive, Dans le deuxième cas c'est la prescription
extinctive ou libératoire (c’est précisément cette prescription qui libère le débiteur sans
paiement).
Le délais de prescription de droit commun est de 10 ans (art 222 COCC), cependant le COCC
a prévu des prescriptions abrégées contre tenu de la nature des obligations en cause. Par
exemple il y’a une prescription quinquennale (5 ans) pour les obligations à exécution
périodique (comme les loyers), il y’a aussi une prescription annale ( 1 an) notamment pour
les émoluments (indemnités qu’on verse aux professionnels); les honoraires ou les frais
d'hôtel.
Sous réserve de ces délais de prescription abrégées, le point de départ du délais c’est le
lendemain du jour où l’obligation est devenue exigible, le délais se compte par jour et non
par heure.
Il arrive que ce délais soit suspendu ou interrompu. Lorsque la prescription est suspendue, le
temps qui a couru avant la suspension va être comptabiliser lorsque la cause de la
suspension aura cessé. Les causes de suspension sont: L’Etat d'incapacité légale du créancier
ou encore la force majeure par exemple empêchant de poursuivre l’exécution de

7 Une renonciation volontaire


8 La copie de l'acte authentique ou expédition
l’obligation. Par contre lorsque le délais est interrompu, le temps qui a couru avant la
survenance de la cause d’interruption est totalement effacé. C’est un nouveau délais qui va
recommencer à courir. Les causes d’interruption concernent notamment l’aveu du débiteur
ou la citation en justice ⚖.
Le débiteur peut renoncer à l’avance á la prescription extinctive. Il peut l’invoquer à tout
étape de la procédure mais le juge ne peut pas l’invoquer d’office. La prescription opère un
effet extinctif mais le créancier pourra toujours déférer le serment au débiteur. Lorsque la
prescription est accomplie, le débiteur ne pourra plus être poursuivie pour cet obligation.
Mais si malgré tout, il s’exécute au-delà de la prescription, il ne pourra pas en réclamer
restitution.

Paragraphe 2 : Le défaut de paiement : l’inexécution de


l’obligation
Lorsque le contrat n'est pas exécuté, il y'a défaut de paiement. Il s'agit dans une certaine
mesure d'une violation de la force obligatoire du contrat, il est important de caractériser cet
inexécution avant d’envisager le traitement juridique de ce paye.

A. La caractérisation de l’inexécution
Il faut distinguer l’inexécution proprement dit de la mauvaise exécution du contrat.

1. L’inexécution proprement dit


Il y'a plusieurs formes d’inexécution du contrat dont les effets varient en fonction de l'action
envisagée.

Il peut tout d’abord s'agir d'un retard d’exécution c’est-à-dire que l’obligation n'est pas
exécuté à la date prévue. Dans ce cas, la seule possibilité ouverte au créancier est d’engager
la responsabilité contractuelle du débiteur, les dommages et intérêts qui lui seront dû, sont
appelés dommages et intérêts moratoires par opposition aux dommages et intérêts
compensatoires qui sont dû en cas de défaut d’exécution.
Il y'a aussi le défaut d’exécution qui connaît plusieurs degrés : Inexécution totale ou
partielle. Si la résolution est écartée en cas d’inexécution partielle, la responsabilité
contractuelle peut dans tous les cas être retenu même si le montant de la réparation va
varier proportionnellement à l’inexécution (art 7 in fine COCC).

2. La mauvaise exécution
La mauvaise exécution ou exécution défectueuse est traité comme une Inexécution.
Conformément à l'art 7 in fine COCC, on peut engager la responsabilité de celui qui exécute
défectueusement un contrat .

B. Le traitement de l’inexécution du contrat


En cas d’inexécution des obligations contractuelles par le débiteur, la loi à prévu des
solutions. Outre la possibilité d’engager la responsabilité civile du débiteur, le créancier peut
saisir le juge pour faire valoir ses droits. Parfois la saisine du juge ne s’impose pas.

1. Le traitement nécessitant la saisine du juge par le


créancier
Le créancier peut soit chercher à remédier à l’inexécution en apprenant l’exécution forcé du
contrat, soit chercher à l’anéantir ou à avoir des dommages et intérêts.
a. L’obtention de l’exécution forcé du contrat
Le créancier peut demander au juge d’ordonner l’exécution forcée en contraignant le
débiteur. Il peut aussi exercer des droits particuliers.

• La contrainte du débiteur à s’exécuter

Elle se réalise par la mise en œuvre des mécanismes prévues par les articles 195 et suivant
COCC. Ces mécanismes ne peuvent être mises en œuvre qu’après mise en demeure du
débiteur. La mise en demeure et la constatation se la défaillance du débiteur. En outre
l’exécution forcée ne peut être entreprise que si le créancier possède un titre exécutoire (un
jugement ou un acte notarié par exemple) qui lui permettra si nécessaire de recourir à la
forc3 publique. Ces mécanismes concerne la saisie des biens du débiteur , l’exécution forcée
en nature ou l'astreinte. La saisie désigne la procédure d’exécution forcée mené à la
demande d'une personne, le créancier muni d'un titre exécutoire, sur les biens de débiteur,
elle a pour but le paiement d'une dette. Conduite par un huissier de justice, elle permet au
créancier par exemple de se faire attribuer immédiatement des sommes d'argent dû par son
débiteur correspondant au montant de sa créance (C’est la saisie attribution) ; de prélever
une partie des salaires versées à son débiteur (c’est la saisie des rémunérations) ; de saisir
les biens de son débiteur, d’être remboursé sur le prix de sa mort (C'est la saisie-vente).

Dans l’exécution forcé en nature, on opère une distinction entre les obligations de donner et
les obligations de faire ou de ne pas faire. Le juge peut ordonner l’exécution d'une obligation
de donner par le débiteur ou par un tiers auprès du débiteur, il peut aussi ordonner auprès
du débiteur l’exécution par entière d'une obligation de faire pour laquelle la personnalité du
débiteur n’était pas déterminante.
L'astreinte est une pénalité pécuniaire destinée à forcer à débiteur d'une obligation de faire
ou de ne pas faire à exécuter ses engagements contractuels. Elle peut être provisoire ou
définitive (art 197 et suivant du COCC). L'astreinte provisoire consiste à condamner le
débiteur au paiement d’une somme d’argent pour chaque jour de retard jusqu’à l’exécution
ou pour une période donnée. L'astreinte définitive est une pénalité infligée au débiteur, elle
est allouée au créancier, indépendamment de tout dommages et intérêts compensatoires ou
moratoires. Elle peut résulter d'abord de la liquidation de l'astreinte provisoire après
l’exécution de l'obligation ou expiration du temps précédemment fixé. Elle peut simplement
résulter d'une décision de justice.

• L’exercice d’action en préservation de la consistance du patrimoine du débiteur


Les créancier ont droit de gage général sur le patrimoine de leurs débiteurs et la consistance
de celui-ci les intéresse. La loi permet à tout créancier d’exercer plusieurs actions pour
sauvegarder la consistance dans certaines conditions. En effet la créance doit être certaine,
liquide et exigible sous réserve des mesures conservatoires.
Enclenché après mise en demeure, une mesure conservatoire est une disposition par
laquelle ; Le créancier dans l’attente d'une décision définitive obtient du juge, de placer un
bien du débiteur sous pain de justice afin d’assurer l’efficacité des mesures de décisions qui
seront prises une fois les délais de recours passés ou les recours épuisés. Il existe différentes
types de mesures conservatoires : la mise sous séquestre, la consignation de somme
d’argent, la désignation d'un administrateur, la saisie conservatoire, etc.

Dans l’action oblique (art 201 et suivant COCC), le créancier peut exercer les actions que le
débiteur aurait négligé d’intenter à l’exception de celle qui sont exclusivement attaché à la
personne. Mais outre son intérêt à justice, le créancier doit justifier de l’exigibilité de la
créance. Il doit mette en cause le débiteur négligeant. Les exceptions opposables au
débiteur le sont également au créancier exerçant l’action oblique. Cet action à pour effet de
faire rentrer des biens dans le patrimoine du débiteur. Le créancier exerçant l'action oblique
ne bénéficie d'aucun droit de préférence.
L'action directe (art 204 et 205 COCC) n'est exercée que dans les cas prévus par la loi. Ici le
créancier peut exercer directement en son propre compte l'action du débiteur. Les
exceptions personnels du débiteur ne sont pas opposable au créancier qui bénéficie d'un
privilège sur la créance de son débiteur.
L’action paulienne (art 205 et suivant du COCC) est une institution par laquelle les créanciers
peuvent attaquer. Les actes accomplis par leurs débiteurs en prône de leurs droits. L’action
est exercé contre le tiers contractuel du débiteur qu'il doit également mise en cause pour que
la décision lui soit opposable. Elle n'attend pas à l’annulation de l’acte accompli mais
seulement à son inopposabilité au demandeur. Seule le créancier qui a intenté l'action,
bénéficie de la décision.

b. L’anéantissement du contrat ou l’allocation des dommages et intérêts


Le juge peut également être solliciter soit pour anéantir le contrat, soit pour allouer des
dommages et intérêts.

• L’anéantissement du paiement par un juge


Il est admis par l'art 105 COCC, en fait lorsque l'une des parties manque gravement à ses
obligations en refusant de les exécuter en tout ou en partie, l'autre peut demander au juge
la résolution ou la résiliation du contrat. La résolution est l’anéantissement définitif et
rétroactif d'un contrat synallagmatique à exécution instantanée. Elle entraîne la restitution
des contrats déjà effectué. Elle ne nuit point au tiers sous réserve des dispositions
concernant les régimes fonciers (art 107 COCC).
La résiliation est l’anéantissement pour l'avenir d'un contrat à exécution successive pour
inexécution de ses obligations par l’une des parties. Le demandeur peut l'exercer jusqu’au
jugement définitif même si le défendeur peut exécuter le contrat en cours d'instance. La
résiliation ne produit d'effet que pour l'avenir9 (art 107 COCC).

• L’allocation de dommages et intérêts au créancier

Cela suppose que le débiteur a commis une faute contractuelle : absence totale d’exécution
de la prestation promise, simple retard ou exécution défectueuse des engagements (art 7
COCC). La preuve de cette faute pourra être apportée selon que l’obligation est de moyen
ou de résultat.
Lorsque l’exécution est impossible (obligation de faire ou de ne pas faire), le créancier peut
obtenir en réponse à l’inexécution du contrat des dommages et intérêts. C'est l’exécution
par équivalent. Le mode d’exécution de cet obligation pécuniaire est identique à celui de
l’exécution forcé.

2. Le traitement ne nécessitant pas saisine du juge


Deux cas doivent être distingués selon que l’inexécution est imputable à l'une des parties
ou non.
a. l’inexécution imputable à l’une des parties

Lorsqu’un tel cas se présente, l'une des parties peut refuser de s’exécuter. C'est l’exception
d’inexécution ou mettre en jeu des clauses contractuelles sanction l’inexécution.

• L’exception d’inexécution

C’est une exception à la force obligatoire du contrat et elle est consacrée par l'art 104 COCC.
Dans les contrats synallagmatiques, chacun des contractants peut refuser de remplir son
obligation tant que l'autre n'exécute pas la sienne. L’exception d'inexécution suppose
d’après la nature et l'importance de l’obligation méconnue, un manquement suffisamment
grave pour justifier le refus d’exécuter l’obligation corrélative. La convention admettant
l’exécution successive des obligations ou les usages donnant à l'une des parties un délai
d’exécution, rendent l’exception temporairement inopposable.

• La mise en jeu des clauses contractuelles contre l’inexécution du contrat


Il s’agit de deux types de clauses : la clause résolutoire et la clause pénale.

La clause résolutoire est prévu par l'art 106 COCC. Sauf dispositions contraires, les parties
peuvent convenir expressément qu'à défaut d’exécution. Le contrat sera résolu de plein
droit et sans sommation. Elles peuvent convenir aussi que le contrat sera désigné de plein
droit à dater de la notification au défaillement des manquements constatés à sa charge.

9
La clause pénale est consacrée par l'art 33 COCC. Par cet clause écrite, les contractants
s'engagent à payer une somme déterminée en cas d’inexécution totale, partielle, tardive ou
défectueuse du contrat. Elle s'impose aux parties et aux juges. Le paiement de la clause
pénale stipulée pour le retard dans l’exécution ou l’exécution défectueuse ne dispense pas
d’exécuter l'obligation. La victime ayant mis le débiteur en demeure n'a pas d’autre preuve à
faire que celle de l’inexécution de l’obligation. En cas d’exécution partielle, le juge fait
application proportionnelle de la peine sauf stipulation contraire des parties. Lorsque la
clause pénale à pour résultat de limiter la responsabilité encourue, il n'en sera pas tenu
compte si l’inexécution de l’obligation est dû au dol ou à la faute lourde du débiteur ou
encore si le dommage a été causé à l’intégrité de la personne. Lorsque l’obligation assorti
d'une clause pénale est indivisible ou solidaire, la clause pénale le sera aussi.
b. L’inexécution non imputable aux parties : la théorie des risques
C'est l’hypothèse ou il y'a survenance d'un cas de force majeure, un cas fortuit rendant
l’exécution du contrat impossible au moins pour l’une des parties après formation ou même
en début d’exécution de celui-ci, par exemple : survenance d'une guerre au lieu de
destination après achat d'un billet d’avion ou incendie de l’immeuble loué après paiement
de deux mois loyer d'avance. Quel est le sort de ces contrats ? Qui doit supporter les risques
de l’inexécution dû à ces cadres force majeures ?

La résolution de ces questions appelle à faire une distinction entre les obligations contenus
dans le contrat.
Obligation de faire ou de ne pas faire ou obligation de donner.
Les risques sont supportées par le débiteur de l’obligation inexécuté (res perit debitori) si le
contrat comporte des obligations de faire ou de ne pas faire. Le contrat est donc résolu en
vertu de la théorie des risques et le bailleur comme le transporteur vont être obligés de
restituer ce qu'ils ont reçus du fait de la rétroactivité de la résolution.
En revanche, si le résultat comporte une obligation de donner, c’est-à-dire une obligation de
transférer la propriété d'une chose, dans ce cas les risques vont être supportés par le
propriétaire. C’est la règle du res perit domino avec une particularité du droit Sénégalais,
c'est que le transfert du propriétaire s’y opère à la délivrance de la chose. Contrairement au
droit français où il se fait sur le consensus c’est-à-dire des le seul échange de contentement.
Le contrat va être résolu en vertu de la théorie des risques.

Fin

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