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L’article 1134 est l’un des articles les plus célèbres du Code civil. De
nombreuses décisions de justice ont été rendues dans les tribunaux et les
cours sur la base de cet article. Au XIXe siècle, âge d’or du légicentrisme, le
législateur avait donné au contrat la même force que la loi. Il en est ressorti
alors un certain nombre de principes sacrés du droit civil qui ont
longtemps empêché toute intrusion des juges dans le contrat. Cependant,
la nouvelle réforme du droit des contrats a apporté certains
aménagements qui encadrent davantage le contrat, surtout en ce qui
concerne son exécution et sa rupture.
Le Code civil, dans son article 1134 dispose que : « Les conventions légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées
que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent
être exécutées de bonne foi ».
L’analyse de cet article révèle trois grands principes sur lesquels repose le droit des
obligations.
1. La force obligatoire des contrats
Consacrée par le premier alinéa « Les conventions légalement formées tiennent lieu
de loi à ceux qui les ont faites », ce principe signifie simplement que le contrat oblige
les parties ou signataires. A son tour, il est basé sur trois points :
• La légalité des conventions : qui voudrait que le contrat soit légalement
consenti, par des parties dotées de la capacité juridique et que l’objet et la
cause soient licites et conformes à l’ordre public.
• La force obligatoire des contrats : à proprement parlé, elle est fondée sur la
liberté contractuelle et caractérisée par la sanction en cas de manquement ou
inexécution du contrat librement consentie.
• Le bénéficiaire de la convention : ce point interdit l’extension des effets du
contrat sur des tiers, excepté pour les contrats qui le prévoient expressément
(testament, assurance, etc.).
2. La rupture du contrat
Le second alinéa « Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement
mutuel, ou pour les causes que la loi autorise », proscrit la résiliation unilatérale des
relations contractuelles.
La rupture d’une convention est soumise à l’accord préalable de tous les
cocontractants. Ce principe vise à assurer l’équilibre du contrat. En cas de violation
par révocation unilatérale, le contractant fautif verra sa responsabilité contractuelle
engagée et le juge pourrait la condamner au paiement de dommages et intérêts
ou à l’exécution forcée en nature du contrat.
3. La bonne foi contractuelle
Le dernier alinéa « Elles doivent être exécutées de bonne foi. » est l’un des principes
les plus inviolables dans les relations contractuelles et même au-delà du droit civil.
L’obligation de bonne foi voudrait que les parties au contrat remplissent leurs
obligations contractuelles dans un esprit de collaboration et de transparence. Ce
principe s’exprime généralement par l’obligation d’information et de loyauté.