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Haddad Dounia

Commentaire de l’article 1139 du Code civil

« L'erreur qui résulte d'un dol est toujours excusable ; elle est une cause de nullité alors même qu'elle
porterait sur la valeur de la prestation ou sur un simple motif du contrat. »

L'article 1139 du Code Civil français a été conçu dans le contexte de la rédaction et de la promulgation
du Code Civil, également connu sous le nom de Code Napoléon. Le Code Civil a été élaboré sous la
direction de Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle et promulgué en 1804. Le but principal du
Code Civil était de réformer et d'unifier les lois civiles en France, en remplaçant les lois anciennes et
souvent complexes qui variaient d'une région à l'autre du pays.

L'objectif de l'article 1139, ainsi que de l'ensemble du Code Civil, était de créer un système juridique
cohérent et uniforme pour régir les relations contractuelles et les obligations civiles en France. Il visait
à établir des règles claires et équitables pour les contrats, en reconnaissant le principe de l'autonomie
de la volonté des parties. Cela signifie que les parties à un contrat ont la liberté de convenir des
termes et des conditions de leur accord, dans la mesure où ces termes ne sont ni illicites ni contraires
à l'ordre public.
Par conséquent cet article est definie par la consécration du principe de l'autonomie de la volonté des
parties dans la conclusion et l'exécution des contrats. Il établit que les conventions légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.

En résumé, l'article 1139 et le Code Civil dans son ensemble ont été conçus pour moderniser et
simplifier le droit civil français, en créant un cadre juridique stable et prévisible pour les relations
contractuelles, tout en préservant la liberté contractuelle dans les limites de la loi.

La réforme du 10 octobre 2016 du Code civil en France a apporté des modifications importantes en
matière de responsabilité civile et a eu un impact sur l'article 1139. La réforme du 10 octobre 2016 a
eu pour effet de moderniser et de préciser les principes de la responsabilité civile en France,
notamment en introduisant la notion de faute civile et en étendant la responsabilité aux gardiens de
choses. Elle a également renforcé les règles de réparation des préjudices. Ces modifications ont eu un
impact sur l'application de l'article 1139 du Code civil en élargissant les cas où la responsabilité civile
peut être engagée et en clarifiant les critères de responsabilité.
Comment l’article 1139 exprime la nullité du contrat dans le cadre de l’erreur resultant d’un dol?
1) Ainsi de ces informations decoule, l’étude de l’erreur du dol, une varible determinante de la
responsabilité civile (1)puis l’evolution des conditions de nullité et de l’article 1139 du code civile
apportant une plus grande securité juridique.(2)

2) L’erreur du dol, une varible determinante de la responsabilité civile

« L'erreur qui résulte d'un dol est toujours excusable» , pour etudié cela tout d’abors l’approche de
l’avenement de l’erreur du dol puis la consequence de l’erreur sur la responsabilité civile .
A. L’avenement de l’erreur du dol

Le dol est une notion juridique qui concerne la tromperie ou la dissimulation intentionnelle de faits
par l'une des parties dans le but d'induire en erreur l'autre partie et de la pousser à conclure un
contrat. Le dol se compose de deux éléments, à savoir un élément matériel et un élément moral.
L'élément matériel du dol peut se manifester par des actions telles que des manœuvres, des
mensonges, ou même une mise en scène élaborée visant à tromper l'autre partie. Il existe également
un dol par abstention, qui se produit lorsque l'auteur du dol garde un silence coupable en ne révélant
pas des informations importantes dont il avait l'obligation précontractuelle de divulguer. Cependant,
le silence n'est coupable que s'il existait une obligation précontractuelle d'information.
L'élément moral du dol implique que l'auteur du dol avait l'intention de tromper son cocontractant.
Sans cette intention de tromper, le comportement fautif ne sera pas qualifié de dol, mais plutôt de
manquement à une obligation d'information, ce qui ne conduira pas à la nullité du contrat, mais à des
dommages-intérêts pour la victime.

Le caractère déterminant du dol signifie que la victime doit démontrer que l'élément sur lequel elle a
été trompée était si important qu'en connaissant la vérité, elle n'aurait pas conclu le contrat. Si la
victime peut établir que le contrat aurait été conclu à des conditions différentes et plus avantageuses
pour elle, cela entraîne également l'annulation du contrat en raison du dol.
En ce qui concerne l'origine du dol, l'article 1139 précise que le dol doit provenir du cocontractant lui-
même. Si le dol est provoqué par un tiers au contrat, cela ne conduira pas à l'annulation du contrat,
mais plutôt à l'octroi de dommages-intérêts contre ce tiers. Cependant, il existe des exceptions,
comme lorsque le tiers agit sur les directives ou en représentation du cocontractant.

En résumé, l'article 1139 du Code civil français établit que l'erreur résultant du dol est toujours
excusable et peut entraîner la nullité du contrat. Le dol est composé d'éléments matériels et moraux,
et sa caractéristique déterminante est essentielle pour prouver qu'il a influencé la décision de la
victime de conclure le contrat. En outre, le dol doit provenir du cocontractant lui-même, sauf dans
certains cas spécifiques prévus par la loi.

Par consequent la responsabilité delictuelle des contractant sera impacté par le dol

A. Les consequences de l’erreur sur la responsabilité civile

Le Code civil prévoit la possibilité d'annuler un contrat en cas d'erreur, en distinguant deux types
d'erreurs : l'erreur de fait et l'erreur de droit. En ce qui concerne l'erreur de fait, le Code civil énonce
que cette erreur est une cause de nullité du contrat, à moins qu'elle ne soit inexcusable, lorsqu'elle
porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant (article 1132 du
Code civil). Il y a deux catégories d'erreurs en droit des contrats : l'erreur qui porte sur la "substance
de la chose" et l'erreur qui porte sur la personne du cocontractant.

L'erreur sur la substance de la chose est définie de manière large, couvrant la matière de la chose
ainsi que d'autres qualités substantielles. Les "qualités essentielles" sont celles qui ont été
expressément ou tacitement convenues et en considération desquelles les parties ont contracté
(article 1133 du Code civil). L'erreur sur la personne du cocontractant n'est prise en compte que si la
considération de cette personne est la cause principale de la convention, notamment dans les
contrats conclus intuitu personae (article 1134 du Code civil).
La réforme du droit des contrats a apporté des précisions supplémentaires en insistant sur la
nécessité que les parties aient fait expressément un élément déterminant de leur consentement en
cas d'erreur sur les motifs. Elle a également clarifié la notion de "qualités essentielles" en fonction des
circonstances (nouvel article 1133 du Code civil). Cependant, la nouvelle rédaction de l'article 1130
exige désormais que la partie demandant la nullité établisse qu'elle n'aurait pas conclu le contrat ou
qu'elle ne l'aurait pas conclu à des conditions substantiellement différentes pour que la nullité soit
prononcée.

En outre, le Code civil évoque l'erreur sur les motifs, désignée comme "l'erreur sur un simple motif",
qui porte sur des considérations qui ont conduit à la conclusion du contrat. Cette erreur n'est une
cause de nullité que si les parties en ont expressément fait un élément déterminant de leur
consentement (article 1135 du Code civil).
Ces erreurs doivent présenter trois caractères pour donner lieu à l'annulation du contrat : elles
doivent être déterminantes, convenues, et excusables. L'erreur est déterminante si elle est de nature
à influencer le consentement des parties de manière substantielle. L'erreur doit être convenue si elle
porte sur des qualités essentielles de la prestation ou de la personne du cocontractant expressément
ou tacitement convenues. Enfin, l'erreur doit être excusable pour être prise en compte (article 1130
du Code civil). D’autre part le caractère excusable de l'erreur dans les contrats vise à empêcher
l'annulation du contrat en cas d'erreur due à une négligence flagrante. La qualification de l'erreur
sur la rentabilité des contrats, en particulier dans le contexte de la franchise, est sujet à débat, tout
comme la nécessité d'un accord explicite des parties sur l'importance des motifs erronés.

Cette responsabilité civile peut donc etre nullifié sous la marge de certaines conditions.

3) L’evolution des conditions de nullité et de l’article 1139 du code civile apportant une plus grande
securité juridique

« ...elle est une cause de nullité alors même qu'elle porterait sur la valeur de la prestation ou sur un
simple motif du contrat. » pour mieux expliquer la notion voici l’etude des conditions particulieres
decrites dans l’article 1139(A) puis l’evolution de ce meme article a travers la reforme de 2016(B)

A. Les conditions particulieres decrites dans l’article 1139 determinant la nullité

L'objet de cet article est de renforcer la liberté contractuelle, permettant aux parties de
contractualiser en fonction de leurs besoins et de leurs préférences, pourvu que les stipulations du
contrat ne soient ni illicites ni contraires à l'ordre public. Il favorise ainsi la négociation et l'accord
entre les parties, ce qui est un principe fondamental du droit des contrats en France. Cependant, il est
important de souligner que cette autonomie de la volonté n'est pas absolue et qu'elle est soumise à
des limites légales pour protéger l'équité et l'intérêt public.
L'article 1139 du Code civil en France n'exprime pas directement la nullité du contrat en cas d'erreur
résultant d'un dol. Cependant, il établit les conditions permettant à la partie trompée de demander
l'annulation du contrat en invoquant l'erreur de dol.

L'article dispose : "Il n'est point de dol si l'erreur résulte d'une énonciation inexacte ou de la
dissimulation de faits dont l'ignorance ne peut être reprochée à la victime". Cette disposition énonce
que le dol suppose la tromperie de l'une des parties à travers une énonciation inexacte ou la
dissimulation de faits importants.
Pour que l'erreur résultant du dol puisse entraîner la nullité du contrat, la partie lésée doit démontrer
que l'erreur a été provoquée par une tromperie intentionnelle (dol). Si l'erreur remplit ces critères, la
partie trompée a le droit de demander l'annulation du contrat en invoquant l'erreur. La nullité du
contrat signifie que le contrat est considéré comme nul et non avenu, comme s'il n'avait jamais existé.
Cette nullité permet de rétablir la situation des parties antérieure à la conclusion du contrat. En plus
de prouver le dol, la partie lésée doit généralement démontrer que l'erreur a été déterminante dans
sa décision de conclure le contrat. Cela signifie que si elle avait su la vérité, elle n'aurait pas conclu le
contrat. De plus, la demande d'annulation doit être faite dans un délai raisonnable après la
découverte de l'erreur.

En résumé, l'article 1139 du Code civil français ne mentionne pas directement la nullité du contrat,
mais il énonce les conditions nécessaires pour établir le dol et permet à la partie trompée de
demander l'annulation du contrat en cas d'erreur résultant d'un dol. La nullité du contrat est une
conséquence possible de la mise en œuvre de l'article 1139 lorsque les conditions requises sont
remplies.

Certaines de ces conditions ont été pauffinées par la reforme du Code civile.

B.L’evolution de l’article 1139 par la reforme du 10 octobre 2016

En 1804, la jurisprudence ne reconnaissait généralement pas le silence comme constitutif de dol, à


moins qu'une obligation spéciale d'information ne soit imposée par un texte. Le Code civil initial
reposait sur l'idée que les parties contractantes étaient égales et qu'elles devaient s'informer par
elles-mêmes. Cependant, au début des années 1970, la Cour de cassation a modifié sa position en
reconnaissant que, dans certaines circonstances, la loyauté pourrait commander à une partie de
communiquer des informations déterminantes pour le consentement de l'autre partie. Ce
changement a ouvert la voie à la reconnaissance de la réticence dolosive comme cause de nullité d'un
contrat. La réticence dolosive a été rattachée à divers fondements juridiques, notamment en tant que
manquement à l'obligation précontractuelle d'information. Cette obligation d'information a été liée à
des principes tels que le dol, la responsabilité civile, la bonne foi, l'équité, et la responsabilité
contractuelle. L'objet de cette obligation précontractuelle d'information est d'assurer que toutes les
informations déterminantes pour le consentement d'une partie soient communiquées. Cela garantit
un consentement libre et éclairé, sauf dans des cas exceptionnels où une partie n'a pas d'obligation
d'information, comme l'a confirmé l'arrêt Baldus de la Cour de cassation.
En vertu de la réforme du droit des contrats, il est désormais possible de convenir de la nullité entre
les parties. De plus, la nullité partielle peut être envisagée si la cause de nullité n'affecte qu'une ou
plusieurs clauses du contrat.
Lorsqu'un contrat est annulé en raison d'un vice du consentement, il est nécessaire de considérer les
restitutions. Les parties doivent restituer ce qu'elles ont reçu depuis la conclusion du contrat, soit en
nature, soit par équivalent. La restitution en nature est la norme, mais si elle est impossible, elle se
fait par équivalent. Les frais de conservation de la chose doivent également être pris en compte. La
réforme introduit de nouvelles règles concernant les restitutions, notamment en ce qui concerne les
fruits de la chose et la valeur de la jouissance qu'elle a procurée. De plus, la bonne foi de la partie
recevant la chose peut influencer les restitutions. En cas de faute ayant conduit à l'annulation du
contrat, que ce soit un dol ou un manquement non dolosif à une obligation d'information ayant causé
une erreur, l'auteur de la faute peut voir sa responsabilité engagée. Plusieurs situations sont
envisageables : Si seule l'action en nullité est exercée, aucun dommage-intérêts ne seront octroyés. Si
seule l'action en responsabilité est exercée, la victime peut obtenir des dommages-intérêts pour le
préjudice causé par la faute, même en l'absence de vice du consentement. Lorsque les actions en
nullité et en responsabilité sont toutes deux exercées, l'action en responsabilité permet à la victime
d'obtenir réparation du préjudice subsistant après les restitutions. La réforme du droit des contrats
introduit des règles sur les restitutions et les dommages-intérêts, notamment en ce qui concerne la
perte de chance de contracter à des conditions plus avantageuses et les dépenses subies en raison de
la conclusion du contrat.

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