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THÈME 1 : LA NOTION DE CONTRAT

DROIT DES OBLIGATIONS

Le Motdu Droit

DROIT CIVIL GHELL MALOLA MALOLA DOCTORANT


EN DROIT PUBLIC
Fiche1 PRELIMINAIRE: LA NOTION DE CONTRAT
Il est logique, avant de commencer l'étude technique des règles du droit des contrats, de définir d'abord les
contours de la notion de contrat. Pour ce faire, il faut successivement définir le contrat (section 1), procéder
à la classification des différents types de contrats (section 2) et s'intéresser à ce qui fait le fondement du
droit des contrats (section 3).

SECTION 1- LA DEFINITION DU CONTRAT

Le contrat est défini par l'article 1101 du code civil comme «< une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s'obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ».

Il résulte de cette définition, empruntée à Pothier, que le contrat est d'abord un accord de deux ou
plusieurs volontés individuelles. Ce qui le distingue de l'acte unilatéral (§1). Cet accord de volonté est
ensuite destiné à créer des obligations. Ce qui fait qu'il ne se confond ni avec la convention (§2) ni avec les
accords de volonté non obligatoires (§3).

$1-Contrat et acte unilatéral

Le contrat est un accord de volonté entre un débiteur et un créancier. C'est du reste sur cette rencontre des
consentements que repose, d'après la doctrine classique, l'effet créateur d'obligation. Le fait que le contrat
concerne toujours au moins deux parties a surtout pour conséquence de le distinguer de l'acte juridique
unilatéral. Celui-ci est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit, mais émanant
d'une seule personne. On cite généralement, comme exemple, le testament ou la reconnaissance d'enfant
naturel.

$2-Contrat et convention

Il résulte de l'article 1101 du code civil, et ci-dessus cité, que le contrat est « une convention >>. Mais cette
définition rapproche en fait le contrat de la convention pour mieux marquer la différence qui les sépare.

Le terme convention a une signification plus large que celui de contrat. En effet, la convention peut avoir
pour objet, non seulement de faire naître une obligation, mais également de la transmettre, de la modifier
ou de l'éteindre. Tout accord de volonté destiné à produire un effet de droit quelconque est donc une
convention.

Le contrat, en revanche, est une espèce particulière de convention. Il s'agit d'un accord de volonté destiné à
créer des obligations. Il en résulte que si tout contrat est une convention, il existe par contre des
conventions qui ne sont pas des contrats parce qu'elles ne créent pas d'obligations (ex. mutuus dissensus,
la remise de dette).

$3-Contrat et accords non obligatoires

Le contrat se caractérise par son effet générateur d'obligations, mais aussi par la force obligatoire qui en
découle. Car, dans un contrat, les parties sont tenues à des obligations juridiques. Elles sont donc
conscientes qu'elles se lient juridiquement et s'exposent par conséquent, en cas de défaillance, à tout
l'arsenal des moyens de contrainte de la puissance publique.

Le contrat se distingue en cela des accords de volonté non obligatoires, qui sont des actes de pure
courtoisie, de complaisance ou de tolérance. En effet, celui qui convient d'un rendez-vous, accepte une
invitation à dîner ou fait une promesse familiale de cadeau n'entend pas se lier juridiquement.

Le Motdu Droit
L'INEXÉCUTION DE LA PROMESSE NE SAURAIT DONC DONNER LIEU À DES SANCTIONS
JURIDIQUES. ON EST, SELON L'EXPRESSION DU DOYEN CARBONNIER, DANS LE DOMAINE DU
«<< NON DROIT >>.

IL FAUT CEPENDANT RELEVER QUE LA FRONTIÈRE EST PARFOIS FLOUE ENTRE ACCORDS
OBLIGATOIRES ET ACCORDS NON OBLIGATOIRES. LA POSITION DU DROIT POSITIF EST EN
EFFET PARFOIS AMBIGUE. C'EST AINSI QUE LA JURISPRUDENCE RECONNAÎT L'EXISTENCE
D'UNE CONVENTION D'ASSISTANCE BÉNÉVOLE FAISANT NAÎTRE UNE OBLIGATION JURIDIQUE
D'INDEMNISATION (ASSISTANCE À AUTRUI) OU ENCORE REQUALIFIE L'ENGAGEMENT
D'HONNEUR EN VÉRITABLE OBLIGATION JURIDIQUE (LE CAS DE LA LETTRE D'INTENTION).

SECTION 2-LA CLASSIFICATION DES CONTRATS

LA GRANDE LIBERTÉ LAISSÉE AUX PARTIES, ET QUI LEUR PERMET DE CONCLURE TOUT ACCORD
DE LEUR CONVENANCE, REND DIFFICILE UNE CLASSIFICATION DES CONTRATS. CEPENDANT, IL
EXISTE PLUSIEURS CLASSIFICATIONS BIPARTIES FONDÉES SUR DES CRITÈRES DIFFÉRENTS.
TRADITIONNELLEMENT, À CELLES QUI SONT EXPRESSÉMENT PRÉVUES PAR LE CODE CIVIL (§1)
S'AJOUTENT CELLES QUI ONT ÉTÉ DÉGAGÉES PAR LA DOCTRINE ET LA JURISPRUDENCE (§2).

§1-LES CLASSIFICATIONS PRÉVUES PAR LE CODE CIVIL

LE CODE CIVIL, EN SES ARTICLES 1102 ET SUIVANTS, RETIENT TROIS DISTINCTIONS


FONDAMENTALES : LES CONTRATS SYNALLAGMATIQUES ET LES CONTRATS UNILATÉRAUX (A),
LES CONTRATS À TITRE ONÉREUX ET LES CONTRATS À TITRE GRATUIT (B), LES CONTRATS
COMMUTATIFS ET LES CONTRATS ALÉATOIRES (C).

A-CONTRATS SYNALLAGMATIQUES ET CONTRATS UNILATÉRAUX

CETTE DISTINCTION EST MENTIONNÉE PAR LES ARTICLES 1102 ET 1103 DU CODE CIVIL.

AINSI, AUX TERMES DE L'ARTICLE 1102, « LE CONTRAT EST SYNALLAGMATIQUE OU BILATÉRAL


LORSQUE LES CONTRACTANTS S'OBLIGENT RÉCIPROQUEMENT ». CE TYPE DE CONTRAT SE
CARACTÉRISE DONC PAR LE FAIT QU'IL CRÉE DES OBLIGATIONS RÉCIPROQUES ET
INTERDÉPENDANTES ENTRE LES PARTIES. CHACUNE D'ENTRE ELLES EST À LA FOIS CRÉANCIÈRE
ET DEBITRICE D'UNE OBLIGATION DISTINCTE. C'EST LE CAS DE LA VENTE, DU LOUAGE, DU
CONTRAT DE TRAVAIL, CONTRAT D'ENTREPRISE, ETC.

SELON L'ARTICLE 1103, EN REVANCHE, UN CONTRAT << EST UNILATÉRAL LORSQU'UNE OU


PLUSIEURS PERSONNES SONT OBLIGÉES ENVERS UNE OU PLUSIEURS AUTRES, SANS QUE DE LA
PART DE CES DERNIÈRES IL Y AIT D'ENGAGEMENT »>. CE QUI CARACTÉRISE DONC LE CONTRAT
UNILATÉRAL, QU'IL NE FAUT PAS CONFONDRE AVEC L'ACTE UNILATÉRAL, C'EST QU'IL CRÉE
UNE OBLIGATION QU'À LA CHARGE D'UNE SEULE DES PARTIES. AINSI EN EST-IL DE LA
DONATION, DU PRÊT, DU DÉPÔT, ETC.

B-CONTRATS À TITRE ONÉREUX ET CONTRAT À TITRE GRATUIT

CETTE CLASSIFICATION EST ENVISAGÉE AUX ARTICLES 1105 ET 1106 DU CODE CIVIL. ELLE
REPOSE SUR L'EXISTENCE D'UNE CONTREPARTIE À L'OBLIGATION SOUSCRITE.

AINSI, LE CONTRAT À TITRE ONÉREUX EST CELUI DANS LEQUEL L'AVANTAGE REÇU PAR UNE
PARTIE TROUVE UNE CONTREPARTIE DANS UNE OBLIGATION À SA CHARGE (ARTICLE 1106).
L'EXEMPLE TYPE EST LA VENTE OÙ CHACUN DONNE POUR RECEVOIR.

PAR OPPOSITION, LE CONTRAT À TITRE GRATUIT EST CELUI DANS LEQUEL L'UNE DES PARTIES
NE RETIRE AUCUN AVANTAGE DE LA PRESTATION QU'ELLE FOURNIT ; ON PARLE PARFOIS DE
CONTRAT DE BIENFAISANCE (ARTICLE 1105). L'EXEMPLE TYPE EST IA DONATION, QUI EST
INSPIRÉE PAR UNE INTENTION LIBÉRALE

CONTRATS COMMUTATIFS ET CONTRATS ALÉATOIRES


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