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MASTER :

DROIT DES CONTENTIEUX

MODULE :

DROIT DE CONCURRENCE ET CONSOMMATION

PROFESSEUR :

ALLALI

LE THÈME SUR :

LE CONSEIL DE LA CONCURRENCE

PRÉPARÉ PAR :

AZEROUAL Badallah BOUDIZE walid

2016 - 2017

SOMMAIRE

Introduction
Partie I : les apports de la nouvelle réglementation sur le conseil de la
concurrence

Section 1 : Au niveau de la composition

A - un organigramme réaménagé

B - un choix spécifique des membres

Section 2 : Au niveau de la compétence

A - Compétence renforcée
B- Compétence limitée

Partie II : Réaménagement de la
procédure devant le conseil de la
concurrence

Section 1 : déverrouillage des mécanismes de


saisine.

A - Multiplicité d'acteurs pouvant saisir le conseil

B - De la procédure devant le conseil de la concurrence

Section 2 : L'émission d'avis et décisions

A- L'initiative d'un tel avis et décision

B- Les recours offerts par la nouvelle réglementation

Conclusion

Bibliographie

INTRODUCTION
D'après les termes de l'Article 166 de la Constitution : Le Conseil de la
Concurrence est une institution indépendante chargée, dans le cadre de
l'organisation d'une concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et
l'équité dans les relations économiques, notamment à travers l'analyse et la
régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations
de concentration économique et monopole.

La présentation du Conseil de la Concurrence impose d'abord de situer son


rôle dans le cadre de la politique économique et sociale du Maroc. Plus que
jamais et plus particulièrement lors de la dernière décennie, le Maroc aspire à
mieux se positionner en tant que pays émergent au sein d'un monde aux
mutations infinies. Manifestement, il a progressé dans cette voie parce qu'il
est devenu conscient des impératifs d'ancrage à la globalisation des
économies, donc des défis de la mondialisation et de ses répercussions sur
les plans stratégique, politique et organisationnel. Le Maroc reste en fait fidèle
aux principes et fondements de l'économie de marché, ce qu'il a toujours mis
en évidence tout en veillant à la nécessité de la réguler et de la moraliser.

Depuis sa relance en 2008, le Conseil de la Concurrence a bâti un


positionnement original mêlant soutien à la modernisation et la compétitivité
du tissu économique national dans un monde globalisé à la nécessité de
réguler le marché et de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.

C'est dans ce cadre qu'il convient de situer l'activation du rôle du Conseil de la


Concurrence à partir du 20 Aout 2008, sachant que si la loi 06-99 concernant
la liberté des prix et la concurrence a été mise en oeuvre depuis le début de
l'année 2001, le volet le concernant est resté sans application réelle jusqu'à
l'installation de ses membres par le Premier Ministre en janvier 2009
Maintenant que le Maroc dispose d'un Conseil de la Concurrence, précisons
que la loi 06-99 lui confère au Conseil la mission de contribuer à la régulation
de la gouvernance économique.

Il s'agit en effet de promouvoir l'économie de marché par le biais du jeu de la


libre Concurrence qui assure une diversification de l'offre, l'amélioration de la
qualité et l'assurance du meilleur prix. L'objectif ultime consiste donc à opérer
bien être du consommateur, ce qui relève de la dimension sociale, et améliore
la compétitivité générale de l'économie, ce qui revêt une dimension
économique.

Partant de ces finalités, les prérogatives du Conseil consistent d'une part, à


lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, d'autre part à contrôler des
concentrations. Pour atteindre ce but, il a la latitude d'intervenir sur trois
plans.

Il a d'abord en premier lieu, la possibilité de mener des études sur le degré de


concurrentiabilité des principaux secteurs d'activité économique. Il a pour
tâche, en second lieu, de mener des actions de sensibilisation, de
communication et de formation destinées à divulguer et à faire rayonner la
culture de la concurrence auprès des différentes institutions qui peuvent
demander son avis ou le saisir et de l'opinion publique d'une façon générale
En troisième lieu, et c'est là où réside son rôle consultatif et sa fonction
essentielle, le Conseil est habilité à émettre des avis et des recommandations
suite à des consultations émanant des autorités gouvernementales, des
commissions du parlement, de la justice, des régions, des associations
professionnelles, des chambres de commerce, des syndicats et des
associations de consommateurs reconnues d'utilité publique.

Cependant, la création du conseil de la concurrence constitue un saut


qualificatif et une réforme importante visant à renforcer la politique éco-
concurrentielle ainsi que et la mise en place de la loi 104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence.

Dans le même contexte, pour mettre le dois sur ce sujet qui porte sur cet
organe institutionnel, il fallait nécessaire de s'interroger sur une problématique
qui mérite d'être posé dans ce cadre qui est la suivante : Quel place occupe
ce conseil de la concurrence dans le dispositif institutionnel marocain ?
Et dans quelle mesure arrive-t-il à jouer efficacement et activement un
double rôle en luttant contre les pratiques anticoncurrentielles d'une
part et en contribuant au développement économique du Maroc en
garantissant le libre jeu de la concurrence d'autre part?

Pour donner des éléments de réponses à ces questions posées, il s'avère


nécessaire d'étudier dans une première partie les apports de la nouvelle
réglementation sur le conseil de concurrence (I), et on verra le coté technique
dans la deuxième partie qui se focalise sur le renforcement de la procédure
devant le conseil (II).

Partie I : les apports de la


nouvelle réglementation relative
au

Conseil de la concurrence

Section 1 : Autonomie et indépendance renforcées


au niveau de la composition

A/ - un organigramme réaménagé

Selon la nouvelle loi N° 20/13, la composition du conseil de la concurrence


s'articule sur deux collèges ; le président et les membres du conseil d'une
part, les auxiliaires constitués par le représentant du gouvernement,
secrétaire général et les rapporteurs d'autres part.

La réalité est un peu plus nuancée car le conseil peut faire appel à deux
autres catégories de collaborateurs : les enquêteurs retenus par l'article 28 de
la loi N° 104/12 dans le cadre de la procédure devant le conseil, les experts
techniques visés par le second alinéa du même article sus désigné.

L'article 9 de la loi 20/13 relative au conseil de la concurrence dispose que : «


le conseil se compose du président, de quatre vice-présidents et huit
membres conseillers.

Le conseil comprend, outre le président, les membres compétents suivants :

- Deux (2) membres magistrat, vice-présidents ;

- Quatre (4) membres choisis en raison de leur compétence en matière


économique ou de concurrence, dont un vice-président ;

- Deux (2) membres choisis en raison de leur compétence en matière


juridique, dont un vice-président ;

- Trois (3) membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les
secteurs de productions, de distribution ou de services ;

- Un (1) membre choisi en raison de sa compétence en matière de protection


du consommateur.

?? Les auxiliaires du conseil : le secrétaire général, le représentant du


gouvernement et les rapporteurs :

Selon l'article 17 de la loi sur le conseil, prévoit que, les services administratifs
sont dirigés sous l'autorité du président par un Secrétaire général.

- Le secrétaire général est chargé de l'enregistrement des saisines et des


enquêtes en matière de la concurrence et la transmission des décisions et
avis du conseil.

- Il est responsable des services administratif et financiers, ainsi que la tenue


et la conservation des dossiers et les archives du conseil.

- Le SG peut recevoir la délégation du président pour signer tous les actes, et


décisions d'ordre administratif, il prépare le projet du budget qui est
approuvée par le conseil.

De même, Le gouvernement est représenté auprès du conseil par


un commissaire de gouvernement nommé par décret sur proposition de
l'autorité gouvernementale compétente.

- Le commissaire du gouvernement assiste aux séances du conseil à titre


consultatif, il peut demander l'inscription d'une question à d'ordre du jour des
réunions du conseil. Ce qui prévoit l'article 13 de la loi 20/13.

- Les rapporteurs et les rapporteurs adjoints : sont nommés par le président


du conseil après appel aux candidatures...etc. (article 18) Institués par les
articles 21 et 22. De la loi et l'article 4 du décret d'application, les rapporteurs
sont les fonctionnaires mis à la disposition du conseil de la concurrence pour
examiner les affaires qui leurs sont confiées par son président.

?? Les collaborateurs extérieurs du conseil

Le travail du conseil de la concurrence peut nécessiter une contribution


extérieure dans la collecte des informations et des documents, ou dans leurs
traitements scientifiques ou technique. Il exige ainsi la collaboration de
spécialistes. II s'agit des enquêteurs et des experts.

B/ - un choix spécifique des membres.

Le choix des membres du conseil de la concurrence dépend à plusieurs


critères et conditions spécifiques à savoir :

?? Conditions d'absence d'incompatibilité

L'absence d'incompatibilité chez le candidat s'impose pour :

- la validité de la nomination : ici le texte ne donne aucune indication ou


condition propres au profis du président du conseil. Il se limite à préciser qu'il
exerce ses fonctions à plein temps et doit pendant la durée pendant le durée
de l'exercice de leur fonction de suspendre de toute activité professionnelle et
commerciale dans le secteur privé, il doit également suspendre sa
participation dans les organes de directions , et la gestion des administrations
des entreprises publiques et privées poursuivant un but lucratif.

C'est les mêmes prescriptions pour les vice-présidents outre que les
magistrats Pour les magistrats demeurent soumis aux règles prévues par
l'article 15 du dahir portant Loi N° 1-74-467 du 26 chaoual 1394 (11novembre
1974 formant statut de la magistrature.

- Pour la régularité d'exercice de fonctions : les membres du conseil sont


tenus au respect de deux obligations à savoir :

? Obligations d'information : certes, selon l'article 20 de la loi 06 /99 et


l'article 11 de la loi 20/13 sus désignée, tout membre du conseil est obligé
d'informer le président des intérêts quel détient et des fonctions qu'il exerce
dans une activité économique. Cependant cette obligation d'information n'est
observée par aucune sanction et ne précise aucune date pour
l'accomplissement de l'information du président.

? l'observation du secret professionnel : La loi 104 - 12 dans son article 21


fait preuve d'un mimétisme à propos des obligations de secret professionnel ;
rien n'interdit aux membres du conseil de prendre des positions public ou de
faire des communications publiques des commentaires et des critiques qu'ils
souhaitent publier à propos des missions du conseil, des affaires dont il st
saisi, de ces rapports avec les pouvoirs publics.
?? La durée du mandat :

Le président et les membres du conseil sont nommés pour un mandat de cinq


ans renouvelable une seule fois. Cela peut induire à une perte cumulée de
l'expérience des anciens membres du conseil. De même en cas de cessation
anticipée de la mission d'un conseiller, ou du président qui peut survenir à la
suite d'une révocation pour cause grave ; d'une démission, ou encore d'un
décès ou d'une maladie handicapante, ici la loi est encore muette et
n'envisage aucune modalité de remplacement.

Section 2 : Au niveau de la compétence

A/ - Compétence renforcée

Ø Les attributions du conseil de la concurrence

Le Maroc s'est doté d'un Conseil de la concurrence en 2009, mais ses


pouvoirs étaient limités. La nouvelle loi lui en donne davantage ; trois
Nouveaux pouvoirs conférés au conseil de la concurrence : Pouvoir
décisionnel, pouvoir d'enquête et pouvoir de sanction.

L'ensemble du nouveau fonctionnement du Conseil de la concurrence a pour


objectif de pallier les écueils constatés lorsque cette institution n'était
qu'un organe consultatif.

- Le Conseil de la Concurrence dispose dorénavant également d'un véritable


pouvoir décisionnel en matière de concentrations et de pratiques
anticoncurrentielles (ententes anticoncurrentielles et abus de position
dominante, pratiques de prix abusivement bas).

- Outre le pouvoir d'instruire, le Conseil de la concurrence peut mener des


enquêtes concernant les pratiques anticoncurrentielles et le contrôle des
opérations de concentration économique.

A ce sujet, on rappellera quelques faits évoqués dans le rapport annuel du


Conseil de la concurrence de l'année 2013. Ce dernier avait relevé de forts
indices d'ententes et sollicité des services administratifs compétents
(Direction des Prix et de la Concurrence) pour enquêter sous autorisation
judiciaire. Ces demandes étaient restées sans suite.

Enfin, le Conseil de la concurrence est dorénavant habilité à prendre des


mesures conservatoires et à prononcer des sanctions pécuniaires pouvant
représenter jusqu'à 10% du chiffre d'affaires mondial ou national de
l'entreprise contrevenante (ou des parties impliquées).

On observe qu'en vertu de ces nouvelles attributions, le contrôle des


concentrations tel qu'il avait été opéré dans le cas du projet de fusion des
cimentiers Lafarge et Holcim notamment, ne relève plus désormais de la
seule appréciation du chef du gouvernement.

On rappelle qu'à l'époque où la décision du chef du gouvernement a été prise


d'autoriser la fusion, les décrets d'application des lois 114-12 et 20-13,
conférant de nouvelles attributions au Conseil de la concurrence, n'étaient
pas publiés et que pour cette raison ce nouveau dispositif légal n'était pas
entré en vigueur.

- Le maintien définitif du principe du contrôle des prix pour certains


services et produits :

La réforme a passé sous silence l'aspect temporaire du maintien de la liste de


produits et services dont les prix sont réglementés par l'Administration après
consultation du Conseil de la concurrence. Pourtant, la loi n°06-99 relative à
la liberté des prix et de la concurrence avait été amendée en vue de limiter à
quatre ans l'établissement d'une liste de produits et de services dont les prix
seraient réglementés.

- Le pouvoir de recommander à l'Administration des mesures


d'amélioration de la concurrence sur le marché :

Le Conseil de la concurrence est en mesure de donner son avis ou


entreprendre toute étude concernant la concurrence et surtout, de
recommander à l'Administration de mettre en oeuvre les mesures nécessaires
à l'ouverture des monopoles de fait ou de droit à la concurrence.

Ø Les missions du conseil de la concurrence

?? Son champ et ses moyens d'action:

? Veiller au respect du libre jeu de la concurrence dans le cadre de


l'économie de marché, afin de garantir la compétitivité du tissu économique
national et assurer un bon rapport qualité prix pour le bien être du
consommateur.

?? Agir, à son initiative, pour :

? informer et sensibiliser l'opinion publique et les acteurs économiques et


sociaux (Colloques, séminaires, conférences,...)

? étudier la concurrentiabilité de différents secteurs et branches d'activité.

? élaborer le rapport annuel

? Intervenir, quand il est saisi, en cas :

Ø D'ententes anticoncurrentielles pouvant empêcher, restreindre ou fausser le


jeu de la concurrence (fixation des prix, partage géographique du marché...)

Ø D'abus de position dominante ou de situation de dépendance économique


(ventes liées, refus de vente,...)

Ø De concentration de nature à porter atteinte à la concurrence.

B / - Compétence limitée

L'architecture institutionnelle de la régulation concurrentielle au Maroc est en


phase de bouleversement radical dans sa structure ainsi que dans ses
prérogatives néanmoins cette pleine compétence présente quelques
restreintes à savoir :

Ø Pratique de dimension locale affectant le marche

Les autorités gouvernementales compétentes, se voient attribuer des


pouvoirs d'injonction et de transaction pour les pratiques entravant la
concurrence sur un marché de dimension locale et n'affectant pas le marche
nationale et cela conformément a l'article 43 de la loi 104-12. Cette
compétence des autorités gouvernementaux sera nécessairement résiduelle :
elle ne pourra s'exercer que si l'Autorité de la concurrence n'a pas, au
préalable, été saisie des pratiques concernées par une entreprise ou par un
organisme habilité à le faire (notamment organisations professionnelles,
organisations de consommateurs agréées et chambres de commerce), ou ne
s'est pas saisie d'office sur proposition du rapporteur général.

Dans ce nouveau cadre, Les autorités gouvernementales seront compétent


pour enjoindre aux entreprises de mettre un terme aux pratiques visées aux
articles 6, 7 ,8 et 9 ;(ententes illicites, abus de position dominante et prix
abusivement bas) dont elles sont les auteurs lorsque seront réunies les deux
séries de conditions suivantes :

- les pratiques affecteront un marché de dimension locale

- le chiffre d'affaires réalisé par chacune des entreprises au Maroc lors du


dernier exercice clos ne dépassera pas 50 millions de dirhams et leurs
chiffres d'affaires cumulés ne dépasseront pas 10 millions dirhams et 50
millions de dirhams. (Projet décret n 2-14-652 pris pour l'application de loi
104-12).

Ces seuils de chiffres d'affaires assez élevés confèrent à l'autorité


gouvernementale un champ d'intervention potentiellement étendu.

L'autorité gouvernementale pourra également, si les mêmes conditions sont


remplies, proposer aux entreprises concernées de transiger. Le montant de la
transaction ne pourra pas excéder 500 000 dirhams ou 5 % du dernier chiffre
d'affaires connu au Maroc si cette valeur est plus faible, Les modalités de la
transaction doivent être fixées par voie réglementaire Notons aussi que
L'autorité gouvernementale devra informer l'Autorité de la concurrence des
transactions conclues (article 43, al 4 loi 104-12).
Ø Droit d'évocation

A titre exceptionnel, l'autorité gouvernementale peut cependant, une fois la


décision du conseil de la concurrence rendu, évoquer une opération
présentant un caractère stratégique pour le pays, au nom de considérations
d'intérêt général autres que la concurrence ,conformément à l'article 18 de la
loi 104-12 qui stipule que « ... l'administration peut évoquer l'affaire et
statuer sur l'opération en cause pour des motifs d'intérêt général autres
que le maintien de la concurrence et, le cas échéant, compensant
l'atteinte portée à cette dernière par l'opération . Les motifs d'intérêt
général, autres que le maintien de la concurrence, pouvant conduire
l'administration à évoquer l'affaire sont, notamment, le développement
industriel, la compétitivité des entreprises en cause au regard de la
concurrence internationale ou la création ou le maintien de l'emploi.. »

Le texte vise des motifs d'intérêt général autres que le maintien de la


concurrence (qui relève de l'Autorité à travers le bilan concurrentiel),
notamment le développement industriel, la compétitivité des entreprises en
cause au regard de la concurrence internationale ou la création ou le maintien
de l'emploi. Ces dispositions ne manqueront pas de soulever des difficultés à
raison de leur interférence avec l'appréciation du bilan concurrentiel confié au
conseil de la concurrence. Certains se demandent si l'intervention éventuelle
de l'autorité gouvernementale ne risque pas de remettre en cause le bilan
concurrentiel du conseil et de faire de celui-ci une instance d'« appel » du
conseil

Dans le même sens, S'elle décide d'évoquer une décision du conseil de la


concurrence, l'autorité gouvernemental devra prendre une décision motivée
statuant sur l'opération ; cette décision pourra éventuellement être
conditionnée à la mise en oeuvre effective d'engagements (. Art 18. -al 3. Loi
104 -12). La motivation de sa décision ne devrait pas consister en la simple
reprise des motifs d'intérêt général avancés pour justifier l'exercice du pouvoir
d'évocation.

La loi prévoit également que l'autorité gouvernemental doit statuer dans un


délai de 30 jours ouvrés à compter de la réception de la décision de l'autorité
de la concurrence ;mais dans le même temps elle n'impose aucun délai au
conseil de la concurrence pour transmettre cette décision l'autorité
gouvernemental .

Espérons, que cette lacune dans l'encadrement des délais de procédures -


qui existe également à l'issue cette phase n'entraînera pas, en pratique, un
allongement significatif de ces derniers, ni une trop grande insécurité juridique
sur le terme exact du délai d'examen, qui seraient contraires aux impératifs de
la vie des affaires et partant préjudiciables aux intérêts des parties à la
concentration.

En revanche, une fois adoptée, la décision de l'autorité devra être transmise


sans délai au conseil de la concurrence (. art. 18 -al ,loi 104 -12).
Ø L'application de la compétence du Conseil de la concurrence dans les
secteurs soumis à une régulation sectorielle :

Au delà de certaines insuffisances qu'on peut relever dans le texte (non


consécration du pouvoir discrétionnaire, maintien de la qualité d'utilité public
pour les associations des consommateurs...), nous allons focaliser notre
critique sur un points qui nous semblent cardinales et risquent de paralyser
tout le système celle de l'application de la compétence du Conseil de la
concurrence dans les secteurs soumis à une régulation sectorielle.

Selon l'article 109 de la loi n° 104.12 précité : «hormis les cas où les
rapports entre les instances de régulation sectorielle et le conseil de la
concurrence sont réglés par les textes institutifs desdites instances, la
compétence du conseil de la concurrence, telle que prévue par la
présente loi, sera appliquée à l'égard des secteurs relevant des autres
instances de régulation à une date qui sera fixée par voie réglementaire.
». Cet article est -à notre sens- doublement dangereux :

Primo, il maintient le statu que des relations déjà établies entre le Conseil de
la concurrence et certaines autorités de régulation sectorielles (ANRT, HACA,
CDVM, Bank Al Maghreb...), sachant au préalable que les textes en vigueur
qui encadrent ces relations consacrent dans leur généralité- un déséquilibre
flagrant des forces qui penche en faveur des autorités sectorielles.

L'exemple du secteur des télécommunications est plus qu'éloquent à cet


égard. En effet, si on se réfère à l'article 8bis de la loi 24-96 telle que
modifiée, on constate que cet article prévoit que « .....L'ANRT informe le
Conseil de la Concurrence des décisions prises en vertu du présent
article.». L'Agence n'est donc obligée juridiquement que d'informer « ex
post » le Conseil de la concurrence des décisions qu'elle a pris en matière de
concurrence Selon le texte de l'article 109, cette situation risque donc de
perdurer et le Conseil de la concurrence ne peut appliquer ses nouvelles
compétences à un secteur aussi vital et controversé puisque les textes en
vigueur encadrent (soit disant) déjà cette relation !!!!

Secundo, cet article soumet au préalable l'application de la compétence du


Conseil dans les secteurs objets d'une régulation sectorielle à la publication
d'un texte d'application spécifique à chaque secteur. A notre sens ce renvoie
est en soit inconstitutionnel puisqu'il suspend l'application d'une compétence
consacrée constitutionnellement à la publication d'un texte de valeur
réglementaire. En effet, l'article 166 de la constitution a consacré une
compétence transversale et générale du Conseil de la Concurrence en
matière de régulation concurrentielle sans restriction, ni exclusion sectorielle
aucune.

Cet article constitue -à notre sens- un coup dur et fatal pour la compétence du
Conseil de la concurrence et à travers lui à l'étendue et l'efficacité de la
régulation concurrentielle au Maroc. En effet, cette disposition est susceptible
d'évincer des secteurs d'activité économiques stratégiques pour le pays et
sensibles pour les consommateurs du contrôle du futur conseil de la
concurrence au seul motif qu'elles sont soumises à une régulation sectorielle
(télécommunications, assurances, Ports...), sachant que le rôle des
régulations sectorielles et des politiques de concurrence ne sont pas
substituables, mais complémentaires Suspendre l'application de la loi 104.12
à la publication de tous les textes pris pour son application.

Selon l'article 111 de loi n°104-12 précité « ... La présente loi prend effet à
compter de l'entrée en vigueur des textes réglementaires nécessaires à
sa pleine application.... ».

Ce dispositif peut -à première vue- paraître anodin. En effet, il est tout à fait
logique de conditionner l'application de certaines dispositions générales
contenues dans un projet de texte législatif, à l'élaboration et de l'entrée en
vigueur d'un texte d'application qui en détaillera les modalités techniques de
mise en oeuvre.

Partie 2 : Réaménagement de la
procédure applicable devant le
conseil de la concurrence
Le conseil de la concurrence est doté d'un pouvoir décisionnel pour lutter
contre les pratiques anticoncurrentielles et de contrôler les opérations de
concentration économique qui sont définies aux articles 6, 7, 8 et 11 de la loi
n° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence. (Publiée au même
B.O que la loi n°20-13).

Section 1 : déverrouillage des mécanismes de


saisine.

La saisine constitue le premier acte de déclenchement de la Compétence du


Conseil. Il est constaté à la lecture de la loi 104-12 que le Législateur a
déverrouillé le champ de saisine du Conseil de la Concurrence ce qui a
élargie sa capacité d'action.

A/ - Multiplicité d'acteurs pouvant saisir le conseil

De prime d'abord il s'avère nécessaire de poser la question suivante :

Qui peut consulter le conseil de la concurrence ?

? Toute Personne physique.


? Une entreprise qui s'estime victime de l'une des pratiques mentionnées aux
articles 6, 7 et 8 de la loi n°104-12, peut saisir le conseil de la concurrence. Il
peut également être saisi par l'administration de :

- Toutes les pratiques mentionnées aux articles 6, 7 et 8 de la loi n°104-12;

- Des faits susceptibles de constituer une pratique anticoncurrentielle;

- Des manquements aux engagements pris en application de l'article 18 de


ladite loi Le conseil de la concurrence peut être consulté également par :

? Les commissions permanentes du Parlement : Selon l'article 5 de la loi 20-


13, le conseil peut être consulté par les commissions permanentes du
Parlement sur les propositions de loi ainsi que sur toute question concernant
la concurrence.

? Le gouvernement : le conseil peut donner son avis sur toute question


relative à la concurrence à la demande du gouvernement.

Notons que le conseil doit être obligatoirement consulté par le gouvernement


sur tout projet de texte législatif ou réglementaire instituant un régime
nouveau ou modifiant un régime en vigueur ayant directement pour effet :

1) de soumettre l'exercice d'une profession ou l'accès à un marché à des


restrictions quantitatives.

2) d'établir des monopoles ou d'autres droits exclusifs ou spéciaux sur le


territoire du Maroc ou dans une partie substantielle de celui-ci.

3) d'imposer des pratiques uniformes en matière de prix ou de conditions de


vente.

4) d'octroyer des aides de l'État ou des collectivités territoriales.

? Les conseils des collectivités territoriales;

? Les chambres de commerce, d'industrie et de services;

? Les chambres d'agriculture;

? Les chambres d'artisanat;

? Les chambres des pêches maritimes;

? Les organisations syndicales et professionnelles;

? Les instances de régulation sectorielle: Le conseil recueille l'avis des


instances de régulation sectorielle concernées sur les questions de
concurrence relatives aux secteurs d'activité dont elles ont la charge, dans un
délai qu'il fixe, sans que ce délai soit inférieur à trente (30) jours. Le conseil
peut, le cas échéant, faire appel à leurs compétences et expertises pour les
besoins de l'enquête ou de l'instruction.

? Les associations de consommateurs reconnues d'utilité publique, dans la


limite des intérêts dont ils ont la charge.

? Par les juridictions : selon l'article 6, le conseil peut être consulté par les
juridictions sur les pratiques anticoncurrentielles définies aux articles 6, 7 et 8
de la loi n°104-12, toutefois, il ne peut donner un avis qu'après une procédure
contradictoire; mais, si le conseil dispose d'informations déjà recueillies au
cours d'une procédure antérieure, il peut émettre son avis sans avoir à mettre
en oeuvre la procédure prévue par la loi n°20-13.

A- De la procédure devant le conseil de la concurrence:

Le conseil de la concurrence ne peut être saisi ou se saisir d'office de faits


remontant à plus de 5 ans s'il n'a été fait au cours de cette période aucun acte
tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction.

Le conseil de la concurrence examine si les pratiques dont il est saisi sont


prohibies ou non par la présente loi.

Le conseil de la concurrence peut, dans un délai de deux mois de sa saisine


déclarer, par une décision motivée, la saisine irrecevable pour :

Ø Défaut d'intérêt ou de qualité à agir de l'auteur de la saisine.

Ø si les faits sont prescrits au sens de l'article 23 de la loi n°104.12.

Ø s'il estime que les faits invoqués n'entrent pas dans le champ de sa
compétence ou ne sont pas appuyés d'éléments suffisamment probants.

Le conseil peut déclarer par décision motivée, après que l'auteur de la saisine
ait été mis en mesure de consulter le dossier et de faire valoir ses
observations, qu'il n'y a pas lieu de poursuivre la procédure.

La décision du conseil est transmise à l'auteur de la saisine et aux personnes


dont les agissements ont été examinés au regard des articles 6, 7 et 8 de la
sur la liberté des prix et de la concurrence.

En cas de désistement des parties, il en est donné acte par décision du


président ou d'un vice-président. Toutefois le conseil peut poursuivre l'affaire
qui est alors traitée comme une saisine d'office.

Pour l'application des articles 6, 7 et 8 de la loi n°104-12, le conseil peut, sur


proposition du rapporteur général, se saisir d'office de toutes les pratiques
susceptibles d'affecter le libre jeu de la concurrence. (Avancée majeure : il est
désormais possible au Conseil de la concurrence de s'autosaisir sur
proposition de son rapporteur général, de toutes les questions affectant la
concurrence au Maroc) Il peut également, sur proposition du rapporteur
général, se saisir d'office des manquements aux engagements pris en
application des dispositions de l'article 18 de la loi n°104-12 et des pratiques
mentionnées à l'article 19 de la loi n°20-13.

Le rapporteur général désigne un rapporteur pour l'instruction de chaque


affaire Le président du conseil peut demander a l'administration de procéder a
toute enquêtes qu'il juge utiles (Art 28).expertise nécessitant des
compétences techniques particulières.

Mais avant d'arriver à ce stade, la procédure de l'enquête prévoit certaines


mesures qui visent à préserver les droits des personnes physiques ou
morales visées. Celles-ci ont ainsi le droit d'être informées des résultats
préliminaires et d'y répondre avant l'adoption finale du verdict. L'instruction et
la procédure devant le conseil sont contradictoires sous réserves des
dispositions particulières art 29.

Les séances du conseil de la concurrence ne sont pas publiques seules les


parties en causes et le commissaire du gouvernement peuvent y assister, les
parties en cause peuvent se faire assister ou représenter par des conseillers
juridiques de leurs choix...etc.

Section 2 : L'émission d'avis et décisions

A/ - L'initiative d'un tel avis et décision

Alors que le Conseil de la concurrence ne peut donner son avis sur toute
question de concurrence qu'à la demande du Gouvernement, des collectivités
territoriales, des organisations professionnelles, des organisations de
consommateurs agréées ou encore des chambres de commerce, l'Autorité de
la concurrence pourra en outre prendre l'initiative d'un tel avis. Elle pourra
aussi recommander au ministre de l'économie ou au ministre chargé du
secteur concerné de mettre en oeuvre les mesures nécessaires à
l'amélioration du fonctionnement concurrentiel des marchés .

Dans le même contexte, il peut rendre une décision d'irrecevabilité, s'il estime
que les faits invoqués n'entrent pas dans le champ de sa compétence ou ne
sont pas appuyés d'éléments suffisamment probants. D'après l'article 26,
cette décision est transmise à l'auteur de la saisine et aux personnes dont les
agissements ont été examinés au regard des articles 6 et 7.

Ensuite, si l'examen du CC relève des indices de prohibitions qui tombent


sous le coup des articles 6 e 7,8 et 9 il peut, selon l'article 24 de la loi
prononcer des mesures conservatoires, des astreintes, des injonctions ainsi
que des sanctions cites par la présente loi .s'il y a des sanctions pénales le
conseil de la concurrence adresse le dossier au procureur du Roi prés tribunal
de 1er instance compétente aux fins de poursuites.
Ø De procéder à toutes enquêtes ou expertise qu'il juge utiles, en vertu de
l'article 29 de la loi.

Par ailleurs, Le président du Conseil de la concurrence peut demander à


l'administration de procéder à toutes enquêtes qu'il juge utiles, suivant l'article
28 de la loi. Il désigne un rapporteur pour l'examen et le suivi de chaque
affaire (l'article 27 de la loi). Il peut également, chaque fois que les besoins de
l'enquête l'exigent, faire appel à toute expertise nécessitant des compétences
techniques particulières.

Dans le cadre de la collaboration des auteurs des enquêtes de la concurrence


l'article 34 de loi prévoit que les juridictions doivent communiquer au CC, sur
sa demande, copie des procès-verbaux, des rapports d'enquête ou de tout
document ayant un lien direct avec les faits dont le Conseil de la concurrence
est saisi.

Le conseil ne peut donner un avis qu'après une procédure contradictoire.


Toutefois, s'il dispose d'informations déjà recueillies au cours d'une procédure
antérieure, il peut émettre son avis sans avoir à mettre en oeuvre la
procédure prévue à la présente section. L'examen du CC en matière de
pratiques anticoncurrentielles se fait par l'exercice de ses pouvoirs,
d'appréciation63, d'instruction et d'investigation afin de rendre des avis et
recommander au premier ministre ou l'autorité dont émane la demande d'avis.
Les investigations sont assurées par les rapporteurs selon l'article 30 de la loi
en collaboration avec les fonctionnaires de l'administration cités à l'article 61
de la même loi, et par l'audition des parties suivant les articles 35 et 38 de la
loi.

Il en découle de l'analyse de la saisine du CC et des décisions prises par ses


soins que sa compétence technique en matière économique justifie ce
concours de la justice et d'autres organismes, personnes et institutions
auprès cette institution, d'un côté. Et de l'autre coté, le pouvoir de délibération
et d'autorisation spéciale que détient le juge et qui fait défaut pour le CC
explique la dépendance des investigations du CC par rapport au pouvoir
judiciaire notamment, parce qu'il s'agit de fouiller et de toucher la liberté des
entreprises.

Cette autorité administrative horizontale, est habilitée de suivre les rapports


de la concurrence comme il est prévu dans les législations étrangères, mais
avec des différences d'attributions et de compétences en la matière 64.

?? Exemple de décision et avis rendues par le conseil

? Avis relatif à la libéralisation des prix des produits pharmaceutiques


vétérinaires.

? Avis relatif à la passation des marchés des métrés et travaux des projets de
Barid Al Maghrib.
? Décision relative à la saisine du Syndicat des Pilotes Maritimes (II).

? Avis relatif au projet d'acquisition par le Fonds Stratégique d'Investissement


de 6% du capital de CMA CGM par souscription d'obligations remboursables
en actions.

? Avis relatif à l'acquisition par la société China Merchants de 49% des


actions et droits de vote de la société Terminal Link.

? Décision relative à la demande d'avis de la société JK hôtel.

? Avis relatif à la saisine de la Chambre de Commerce, d'Industrie et de


Services de Marrakech au sujet de la concurrence déloyale de la grande
distribution au petit commerce.

? Avis relatif à la concurrence dans les activités de distribution et


d'exploitation du secteur cinématographique à Marrakech.

? Avis relatif au différentiel du droit de douane appliqué à l'importation de


voitures de tourisme neuves d'origine asiatique

? Avis relatif à la concurrence dans le secteur du lait.

? avis relatif à la saisine présentée par les associations régionales des


agences de voyages de Casablanca et de Rabat et Région contre la
compagnie Royal Air Maroc au sujet du marché de vente de la billetterie
d'avion.

? Décision relative à la saisine émanant de l'Association Marocaine pour la


Gouvernance des Professionnels de la Sécurité Privée.

? Décision relative à la saisine émanant de l'Association du Conseil et de


l'Ingénierie en Technologies de l'Information (ACITI) concernant l'ouverture
d'une enquête pour concurrence déloyale.

?? Pas d'ententes entre les banques selon le Conseil de la concurrence

L'État est encore très présent dans le secteur bancaire malgré l'ouverture du
secteur aux capitaux étrangers. Sur les 19 banques existantes, quatre
s'accaparent 70 % du marché.

Le Conseil de la concurrence dans son dernier rapport annuel 2013 s'est


intéressé au secteur bancaire au Maroc. Une synthèse des études réalisées
par l'organisme sur le secteur révèle qu'en dépit de la libéralisation du secteur
bancaire marocain, « l'État en demeure l'acteur principal », avec une
participation dans une banque sur trois et le contrôle de sept banques.

Pour sa part, la libéralisation a favorisé l'apport de capitaux et


d'investissements étrangers, ouvrant le secteur à des « mouvements de
concentrations, d'alliances, d'ouverture du capital et de croissance externe et
interne », souligne le rapport.

?? La Concentration bancaire

Ainsi, le nombre de banques est passé de 62 sous le protectorat, à 21 en


2000, puis à 16 en 2005, pour arriver aujourd'hui à un total de « 19 banques
disposant de l'agrément de Banque Al-Maghrib ». Onze banques sur les 19
comptent des capitaux étrangers, dont huit sont à vocation universelle. En
outre, deux holdings nationales, la Société nationale d'investissement (SNI) et
Finance.com, disposent chacune du contrôle d'une des trois banques leaders
et des participations dans d'autres banques (AWB pour SNI et BMCE pour
Finance.com).

En revanche, le secteur n'est pas assez présent dans la capitalisation


boursière. «Seules six banques disposent d'un capital ouvert en bourse, et ce
dernier n'atteint jamais les 20%», déplore le Conseil.

?? Quatre banques en pôle position

Le secteur bancaire marocain est tiré par le groupe Attijariwafa Bank (AWB)
et la Banque populaire (BP) du Maroc qui se partage la place de leader, selon
le document. La Banque marocaine du commerce extérieure (BMCE), et dans
une moindre mesure la Société générale marocaine des banques (SGMB),
représentent les principaux challengers, alors que les autres banques
représentent moins de 30 % des parts de marché, explique le Conseil.

Ces quatre banques couvrent 74 % dépôts, 72 % du total bilan, 72 % des


crédits et 70 % du Produit net bancaire (PNB).

En outre, l'analyse des parts de marché selon le PNB montre qu'AWB et la


BP détiennent respectivement 25 % et 24,2 % de parts de marché du secteur
en 2011, a précisé le rapport.

Ce dernier note également que le niveau de concentration du secteur


bancaire calculé à partir du PNB est ainsi resté stable durant les six dernières
années.

?? Pas d'ententes selon le Conseil de la concurrence

Le total bilan du secteur a connu une progression de 13 % en moyenne sur la


période 2005-2011, passant de 461 milliards de dirhams en 2005 à 971
milliards de dirhams en 2011.

L'analyse des niveaux de concentration à partir du total bilan montre par


ailleurs la forte position des deux banques leaders en 2011. Pour ce qui est
des tarifs exercés par les banques analysées par le Conseil, « ils sont
cohérents avec leurs positionnements », souligne le rapport. Ainsi, les
banques mettant en avant la qualité de leurs prestations (BMCE, BMCI, Crédit
du Maroc et Société générale) sont 10 % à 30 % plus chères que les banques
visant des catégories de populations à revenus moins élevés, telles que la
Banque populaire et Attijariwafa bank.

« Les écarts entre les acteurs des différents groupes montrent l'absence
d'ententes et de convergences sur les tarifs », a estimé le rapport, ajoutant de
ce fait qu'il existe une place pour la concurrence en matière de tarifs.

- Synthèse de l'avis relatif à la concurrence dans les activités de


distribution et d'exploitation du secteur cinématographique à Marrakech

?? Présentation de la demande d'avis

La Chambre de Commerce, d'Industrie et des Services de Marrakech (CCIS)


a sollicité l'avis du Conseil de la Concurrence, au sujet d'une demande qu'elle
a reçu de la part de la Société Marrakech Spectacles (Cinéma Le Colisée)
concernant la concurrence déloyale qui serait pratiquée par le MEGARAMA
au niveau de la distribution et de l'exploitation des films. Au niveau de
la distribution, le cinéma Colisée estime, que la situation de position
dominante du MEGARAMA au niveau de la distribution des films occidentaux,
empêche l'accès des autres salles à ces films en les gardant à l'affiche 8 à 12
semaines pour elle-même avant de les diffuser. De ce fait, l'activité du cinéma
Colisée aurait été sérieusement affectée, étant donné que cette situation
engendre une perte de son public habitué aux films occidentaux.

Au niveau de l'exploitation des films, le MEGARAMA, en tant qu'exploitant,


exercerait des pressions sur les distributeurs de films marocains et égyptiens
en leur imposant de lui accorder l'exclusivité de la projection des films en
première vision. Ce comportement du MEGARAMA, qui occuperait également
une position dominante au niveau de l'activité d'exploitation, obligerait les
distributeurs à s'incliner face à de telles exigences, étant donné que la
rentabilisation des films en question s'avérerait difficile en l'absence de leur
programmation par le MEGARAMA ; Apres analyse du marche ;

?? Recommandation

En principe, tout importateur/distributeur de films est tenu, indépendamment


des considérations d'ordre commercial qui justifieraient le refus de vente, de
céder à tout exploitant de salle de cinéma au prix du marché, les films qu'ils
souhaitent acquérir notamment ceux demandés pour la projection en
première vision. Evidemment, comme il s'agit d'un cas d'exclusivité qui
constitue un monopole de fait, il est recommandé que le prix de cession des
films à projeter en première vision soit examiné avec le régulateur sectoriel,
en l'occurrence le Centre Cinématographique Marocain.

Etant donné que le MEGARAMA joue le rôle de `'champion national'' en la


matière et qu'il est amené à réaliser des investissements importants pour le
développement du secteur, et tout en rappelant que le prix de cession
précédemment mentionné couvre également les amortissements des
investissements en question, il semblerait normal de prévoir une exception en
terme de timing avant la distribution des nouveaux films aux autres exploitants
de cinéma afin de tenir compte des investissements réalisés dans le secteur.
En termes pratiques, ceci signifie que pour les salles où le MEGARAMA a eu
le temps d'amortir ses investissements, la vente directe aux distributeurs des
films à projeter en première vision s'impose. Par contre, lorsque l'opérateur en
question s'installe pour la première fois dans une ville, on peut admettre un
délai à convenir avec le Centre Cinématographique Marocain avant de
pouvoir céder le film à projeter en première vision aux autres exploitants de
salles de cinéma.

De ce fait, l'activité du cinéma Colisée aurait été sérieusement affectée, étant


donné que cette situation engendre une perte de son public habitué aux films
occidentaux.

Examen du dossier relatif à la concurrence dans le secteur de distribution des


films cinématographiques par la société MEGARAMA. La recommandation
formulée par le Conseil est allée dans le sens de procéder à l'étude des prix
de cession des films à projeter en première vision, en coordination avec le
Centre Cinématographique Marocain en sa qualité de régulateur sectoriel

Le conseil de la concurrence : le dysfonctionnement au niveau du


système de compensation (étude sur les produits subventionnes dans le
cadre du système de compensation juin 2012).

1) Le système de la filière de la FARINE DE BLE TENDRE présente en


général les dysfonctionnements suivants :

Ø Un environnement juridique complexe

Ø Des possibilités de rente et de fraudes

Ø Un ciblage inefficient de la population bénéficiaire

Ø Une visibilité insuffisante dans le mécanisme des importations

2) La filière sucrière :

Ø Forte dépendance aux importations de sucre brut

Ø Situation monopolistique de secteur

Ø Difficulté d'appréhension des données relatives aux marges de production


et distribution

Ø Non ciblage des subventions du sucre.

3) La filière des produits pétroliers

Ø Structure des prix peu adapté

Ø Fixation des couts de fret, assurance et approche, ne reflétant pas la


compétitivité des opérateurs

Ø Structure des prix nécessitant actualisation surtout pour gaz butane

Ø Difficulté d'appréhension de la compétitivité de l'industrie de raffinage


nationale.

Ø Absence de concurrence par les prix.

B. Les recours offerts par la nouvelle réglementation;

Les voies de recours contre les PV est une des techniques juridiques donnant
la possibilité d'attaquer ces actes, c'est-à-dire de mettre fin à sa validité ou sa
à force probante.

L'existence légale de ces documents peut avoir lieu par une autre technique,
qui est automatique, à savoir, la prescription.

?? Les voies de recours

Selon les dispositions de l'article 44 de la loi 104-12, les recours contre les
décisions prises par le conseil de la concurrence et celles prises par
l'administration dans un délai de trente (30 jrs) a compter de la date de
notification de la décision devant la chambre administrative de la cour de
cassation en application de l'article 18 , les recours contre les autres
décisions du conseil de la concurrence sont portes devant la cours d'appel de
rabat .

Les décisions prises par le président du conseil de la concurrence en


application de l'article 31 ne peuvent faire l'objet de recours qu'en même
temps que la décision sue le fond.

Les recours doit être formé par les parties en cause et \ou les commissaires
du gouvernement.

Le recours est forme au conseil de la concurrence il en est délivré un


récépissé. Une copie de la requête portant le timbre du conseil tient lieu de
récépissé le dépôt de la requête est constate sur un registre spécial. Art 47.

La requête est transmise dans les 10 jours à compter de dépôt du recours au


greffe de la cours d'appel cette dernière adresse une copie de la requête aux
parties et ou commissaires du gouvernement dans les 10 jours qui suivent la
réception du dossier.

La cour d'appel fixe la date des débats et les délais dans lesquels les parties
doivent communiquer leurs observations écrites, le greffe convoque les
parties à l'audience prévue.

Si le recours porte sur les mesures conservatoires la cours dispose 30 jours


pour statuer, les décisions sont rendues publiquement,

Le recours n'est pas suspensif toutefois, la cours d'appel peut ordonner le


sursis à exécution, si les mesures conservatoires et les décisions émises par
le conseil de la concurrence sont susceptibles d'entrainer des conséquences
irréparables pour les entreprises concernées, art 53.

Elle annule ou infirme la décision évoqué sans renvoi sauf disposition


contraire.

Le ministère public peut prendre communication des affaires dans lesquelles il


estime devoir intervenir art 52.

En France, la seule voix de recours disponible, est celle de l'admissibilité des


éléments de preuve réunis devant le CC et, le cas échéant, l'introduction d'un
appel, voire d'un pourvoi contre la décision probable d'écarter des procès
verbaux ou des pièces de la procédure165 L'existence des PV n'zest pas
permise sans limites dans la durée, ils se prescrivent selon les conditions
prévues par le droit commun.

?? La prescription

Aux termes de l'article 90 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence,


la prescription de l'action publique est interrompue dans les conditions de
droit commun, y compris par la rédaction des procès-verbaux visés à l'article
69.

Ainsi que, l'article 23 de la loi, prévoit que le CC ne peut être saisi de faits
remontant à plus de cinq ans s'il n'a été fait au cours de cette période aucun
acte tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction.

La loi, instituant une incontestable prescription, fait référence aux dispositions


du droit commun en cette matière. Ce qui explique que la prescription
s'oppose à l'action en réparation civile ainsi qu'à l'action pénale.

En ce sens, les faits contestés ne doivent pas remonter à une date antérieure
de plus de cinq ans. L'écoulement d'un tel délai présume soit la régularité des
pratiques soit l'absencede préjudice et partant l'indifférence des intéressés. La
présomption visée est établie s'il n'a été fait, au cours des cinq années
passées, aucun acte tendant à la recherche des pratiques incriminées, ou à
leur constatation ou à leur sanction.

Bien que le texte de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence en


matière de prescription n'intéresse pas les enquêtes simples seulement. La
teneur du texte admet la suspension du cours de cette prescription par les
actes de recherche ou de constatation, par les poursuites tendant au
prononcé de sanctions ainsi que par une demande de consultation du CC.

Il importe de préciser que la suspension n'annule pas le temps déjà écoulé. A


la différence de l'interruption, elle permet la reprise du délai de cinq ans à
partir de la date où il a été suspendu. La prescription de l'action pénale est en
plus susceptible d'interruption. Son cours reprend alors pour une autre durée
de cinq ans.

En droit français, « la prescription sera le plus souvent décennale soit parce


qu'elle est liée à la prescription de dix ans applicable aux contrats
commerciaux, soit en vertu de l'article 2270-1 du Code civil qui édicte une
prescription de dix ans pour les actions en responsabilité extracontractuelle.
On se trouve, alors devant le paradoxe consistant à admettre une période de
vérification plus étendue pour les faits susceptibles d'être civilement
sanctionnés que pour les infractions pénales. »

Toutefois, il convient de distinguer en fonction de la nature des faits à établir


et de la répression encourue : pénale, administrative ou civil. Pour les faits
susceptibles de sanctions pénales, la période de vérification reste de trois ans
pour les délits ; toutefois, les enquêteurs peuvent rechercher des éléments
plus anciens lorsqu'il s'agit de délits continus.

Pour les comportements ayant fait l'objet d'une contraventionnalisation, la


période de vérification doit être également liée à la prescription ; elle ne
saurait donc être supérieure à un an.

Pour les faits susceptibles de sanctions administratives, ententes et abus de


domination, on pouvait s'interroger dans le système antérieur sur l'étendue de
la période de vérification.

Sans doute, devait on tenir compte de la prescription triennale puisqu'elle


s'opposait à la transmission du dossier au Parquet et à la possibilité d'une
répression pénale Pour les faits susceptibles de sanctions civiles (refus de
vente, pratiques discriminatoires et ventes liées) soumis au droit commun de
la responsabilité civile.

Toutefois la prescription est acquise en toute hypothèse lorsque `un délai de


dix ans à compter de la cession de la pratique anticoncurrentielle s'est écoulé
sans que le conseil delà concurrence ait statue sur celle-ci., selon le dernier
alinéa de l'article 23 de la loi 104-12.

Conclusion
Le conseil de la concurrence est «une institution indépendante chargée
d'assurer la transparence et l'équité dans les relations économiques,
notamment à travers l'analyse et la régulation de la concurrence sur les
marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques
commerciales déloyales et des opérations de concentration économique et de
monopole».
Le conseil de la concurrence est également doté de la personnalité morale et
de l'autonomie financière selon la l'art 1er de la loi 20-13.

L'adoption de cette réforme du droit de la concurrence marque une avancée


majeure au Maroc et devrait améliorer favorablement l'environnement des
relations économiques qui se nouent au Maroc. En qualité d'institution
administrative indépendante, le Conseil de la concurrence dispose de
nouveaux pouvoirs d'auto-saisine, d'instruction, de sanctions et surtout de
décision. En matière de concentrations et de pratiques anticoncurrentielles
(ententes anticoncurrentielles et abus de position dominante, pratiques de prix
abusivement bas). Outre le pouvoir d'instruire, le Conseil de la concurrence
peut mener des enquêtes concernant les pratiques anticoncurrentielles et le
contrôle des opérations de concentration économique.

Pour l'heure, nous observons que le Conseil de la concurrence mène une


campagne de communication en vue de sensibiliser les entreprises sur
l'intérêt du droit de la concurrence dans une économie en pleine évolution.

Bibliographie
Les ouvrages

Ø Drissi Alami MA chichi (M), « concurrence, droits et obligations des


entreprises au Maroc » eddif 2004.

THESES ET MEMOIRES

Ø Ouafae LAROUSSI `' Les enquêtes de concurrence `'Faculté de droit de


Fès - DESA 2009

Les textes de lois

Ø La loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence

Ø La nouvelle loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence

Ø La loi N° 20-13 relative au conseil de la concurrence

Ø Le dahir portant Loi N° 1-74-467 du 26 chaoual 1394 (11novembre 1974


formant statut de la magistrature.

Les articles et revues

Le rapportd'activités du conseil de la concurrence 2013

Etude sur les produits subventionnes dans le cadre du système de


compensation juin 2012.

WEBOGRAPHIE

http://conseil-concurrence.ma/

WWW.MEMOIREONLINE.COM

http://www.aujourdhui.ma

http://telquel.ma

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