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Le règlement complet d'une succession est propre à chaque dossier.

En tout état de cause,


un délai de 6 mois s’impose aux héritiers pour établir la déclaration de succession et payer
les droits de succession. En cas de retard, un intérêt de 0,20 % par mois est dû.

Le règlement d'une succession comprend 4 grandes étapes

1. Le notaire établit l'acte de notoriété


2. Le notaire dresse un bilan complet du patrimoine du défunt
3. Le notaire accomplit les formalités hypothécaires et fiscales liées au décès
4. Le notaire rédige un acte de partage des biens de succession

Le délai de règlement complet d'une succession dépend largement des particularités propres à
chaque dossier.

Toutefois, les droits de succession doivent, eux, être payés dans les 6 mois du décès, accompagnés
de la déclaration de succession (délai d'un an pour un défunt décédé hors de France).

En cas de retard, un intérêt de 0,20 % par mois est dû à l'administration fiscale (et une pénalité de
10 % à compter du 13ème mois du décès).

Tout savoir sur la succession et les testaments


Comment s'opère une succession ? Quelles sont les grandes phases d'une succession ? Quel est le
coût d'une succession ? Combien de temps dure une succession ? Quels sont les différents
testaments ?

1. Le notaire établit l'acte de notoriété

L'acte de notoriété liste les personnes appelées à recueillir la succession, ainsi que leurs droits
respectifs.
Pour l’établir, le notaire a besoin que les proches du défunt lui fournissent les documents
permettant d'identifier les membres de la famille concernés par la succession (livret de famille,
contrat de mariage, jugement de divorce, etc..).

Si le défunt avait rédigé un testament qu’il avait conservé à son domicile, il doit être remis au
notaire pour pouvoir être appliqué.

Le notaire interroge également le fichier central des dispositions de dernières volontés afin de
savoir si des dispositions (testament, donation entre époux) ont été prises par le défunt.
C'est quoi un acte de notoriété ?

2. Le notaire dresse ensuite un bilan complet du patrimoine du défunt

Le bilan complet du patrimoine du défunt comprend l’identification et la valorisation des biens du


défunt (comptes bancaires, valeurs mobilières, mobilier, immeubles...), ainsi que les dettes.

A cet effet, les héritiers doivent lui communiquer l'ensemble des documents (titres de propriété,
relevés bancaires, livrets d'épargne, factures, offres de prêt...) permettant d'évaluer l'actif et le
passif de la succession, et lui indiquer les différentes opérations effectuées dans le passé par le
défunt (achats, ventes, échanges, constitution de sociétés, donations...).

Le notaire peut consulter le fichier FICOBA pour obtenir des informations sur les comptes bancaires
ouverts au nom de défunt et le fichier FICOVIE, sous réserve d’être mandaté par un potentiel
bénéficiaire, pour identifier les contrats d'assurance-vie souscrits par le défunt au profit de son
client.

Le notaire rédige, selon les cas, un simple état du patrimoine ou un inventaire.

3. Le notaire accomplit les formalités hypothécaires et fiscales liées au décès

Établissement et publication au Service de la publicité foncière d'une attestation immobilière pour


les immeubles, dans le mois et au plus tard, dans les quatre mois du jour où le notaire a été requis
(décret 55-22 du 4 janv. 1955, art. 33). L’attestation n’est pas nécessaire si le notaire établit et
publie un acte de partage dans les dix mois du décès (D. 55-22, 4 janv. 1955, art. 29, al. 4).

• Rédaction de la déclaration de succession, document obligatoire même s’il n’y a aucun droit à
payer. Par exception, les héritiers en ligne directe (les enfants par exemple), le conjoint survivant
ou le partenaire pacsé survivant ne sont pas tenus de souscrire une déclaration de succession
lorsque l’actif brut de la succession est inférieur à 50 000 € (3 000 € pour les successions hors ligne
directe) et qu'ils n'ont pas bénéficié antérieurement, de la part du défunt, d’une donation ou
d’un don manuel non enregistré ou déclaré.
• Dépôt de la déclaration et le cas échéant, paiement des droits de succession à la recette des impôts
dans les six mois du décès (un an si le décès a eu lieu hors de France).
• Demande éventuelle de paiement différé ou fractionné des droits.

A ce stade des opérations, les héritiers peuvent décider ou non de partager les biens, totalement
ou partiellement.
4. Le partage

Le partage constitue la quatrième étape. Les héritiers peuvent décider de ne pas partager : ils
restent alors en « indivision ». S’ils pensent inscrire l’indivision dans la durée, il leur est conseillé
d’en organiser la gestion dans une convention notariée : durée (limitée à 5 ans et renouvelable),
droits et devoirs de chacun, désignation d’un éventuel mandataire...

Mais si l'indivision est jugée trop contraignante, les héritiers peuvent décider de partager les biens
en tout ou partie. En principe, le partage peut être provoqué à tout moment. Le plus souvent, il a
lieu à l'amiable.

En cas de désaccord persistant (sur la composition des lots ou sur leur évaluation par exemple), le
notaire ne peut pas trancher le litige opposant les héritiers, qui doivent alors s'adresser au juge
judiciaire, ce qui entraîne des délais et des frais supplémentaires.
Quel est le délai pour revendiquer une succession ?
Le délai de prescription en matière de succession, ou délai pour faire valoir sa qualité d’héritier, est
prévu à l’article 780 du Code civil.
Il est de dix ans à compter de l’ouverture de la succession, c’est à-dire à compter de la date du
décès.

Bon à savoir : si le décès est intervenu avant le 1er janvier 2007, le délai est de trente ans.

Si un héritier n’a pas pris parti dans ce délai, il est réputé avoir renoncé à la succession.

Ce délai de prescription ne court pas tant que l’héritier a des « motifs légitimes » d’ignorer sa
qualité, et donc la naissance de ses droits successoraux.

C’est notamment le cas lorsque le testament est contesté en justice.

Toutefois, l’article 2232 du Code civil précise que le report du point de départ, l’interruption ou la
suspension de ce délai ne peut le porter au-delà de vingt ans à compter du décès.

Formalités et démarches spéciales d'une succession

A ces étapes communes à toutes les successions, peuvent s'ajouter des formalités particulières :

• La présence d'un enfant mineur ou d'un majeur protégé (sous curatelle, tutelle...) parmi les
héritiers, peut nécessiter de réunir le conseil de famille, de consulter le juge des tutelles ou des
affaires familiales ou d'obtenir leur autorisation.
• En outre, certains biens requièrent d’accomplir des démarches spécifiques (fonds de commerce,
exploitation agricole, entreprise dont il faut maintenir ou transmettre l'exploitation).
• La recherche d'un héritier ou d'un légataire impose parfois le recours à un généalogiste.
• La désignation d'un expert ou d'un administrateur judiciaire peut se révéler nécessaire.
• Bien d'autres facteurs ont une incidence sur le déroulement du règlement d'une succession : la
mésentente entre les héritiers, l'importance des biens ou des dettes, la présence d'héritiers
étrangers ou de biens situés à l'étranger...
Suis-je obligé d'accepter une succession dont je suis héritier ?

Un héritier est libre d’accepter ou non la succession. Il dispose d’un délai de 10 ans pour exercer
son option, sauf si un créancier de la succession, un cohéritier, un héritier de rang subséquent ou l’
Etat le somme par voie d’huissier de prendre position (cette sommation ne peut être faite que
passé un délai de 4 mois après le décès).

Trois options s’offrent aux personnes appelées à hériter :

• l'acceptation pure et simple qui emporte, pour l' héritier, l’obligation d’acquitter toutes les dettes
du défunt sans limitation, même sur son propre patrimoine ;
• l'acceptation à concurrence de l'actif net, qui a pour effet de limiter le paiement des dettes de la
succession par l’héritier à la part qu'il recueille dans la succession ;
• la renonciation à la succession. L'héritier est alors considéré comme n'ayant jamais été héritier. Il
ne reçoit aucun bien mais en contrepartie, il n'a pas à payer les dettes de la personne décédée.

L’acceptation à concurrence de l’actif net

Lors d’un décès, les héritiers disposent de 3 options : accepter purement et simplement la
succession, l’accepter à concurrence de l’actif net (lorsque les héritiers ne connaissent pas
précisément l’étendue des dettes que le défunt a pu laisser) ou y renoncer.

La renonciation a pour effet de priver l’héritier de tout droit sur l’actif successoral (les biens laissés
par le défunt), en contrepartie il n’est pas tenu au passif (les dettes du défunt).
Attention : les obligés alimentaires (article 205 à 207 C. civ.) restent tenus des frais funéraires
malgré leur renonciation.

L’acceptation pure et simple permet à l’héritier de recueillir sa part dans les biens de la succession.
En contrepartie, il est tenu des dettes du défunt y compris sur son propre patrimoine.

Que veut dire accepter une succession à concurrence de l’actif net ?

Anciennement appelée « acceptation sous bénéfice d’inventaire », l’acceptation à concurrence de


l’actif net signifie que l’héritier n’est tenu des dettes qu’à hauteur de la valeur des biens de
succession qu’il reçoit.

Elle emporte trois effets :

• elle permet de protéger le patrimoine propre de l’héritier,


• l’héritier ne peut plus renoncer à la succession. Néanmoins, il peut toujours l’accepter purement et
simplement,
• en cas de pluralité d’héritiers, si l’un accepte à concurrence de l’actif net, les règles légales
applicables à cette option (voir ci-dessous) s’imposent à tous les autres héritiers.
Quelles sont les modalités pour accepter une succession à concurrence de l’actif net ?
L’héritier doit effectuer une déclaration d’acception à concurrence de l’actif net au greffe du
tribunal judiciaire du lieu d’ouverture de la succession ou devant un notaire. Cette déclaration doit
ensuite être publiée au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales et contenir une
adresse postale (souvent l’étude du notaire). Elle empêche les créanciers du défunt de pouvoir
exiger le remboursement de leur dette (en exigeant la vente des biens du défunt, par exemple)
pendant toute la durée de la procédure (art. 792-1 et 792 C. civ).

Quels sont les délais à respecter ?


Il en existe 3 :

• l’héritier a 1 mois à compter du dépôt de sa déclaration d’acceptation pour la publier dans un


journal d’annonces légales. Cette publication a pour but de permettre aux créanciers de déclarer
leurs créances au domicile élu de la succession (étude du notaire ou auprès des héritiers).
• l’héritier a 2 mois (sauf prorogation accordé par le tribunal) pour faire établir un inventaire de la
succession par un commissaire de justice ou un notaire ; cet acte doit comporter une estimation,
article par article, des éléments de l'actif et du passif (art. 789 C. civ.).

Attention : si l’héritier dissimule des biens dépendant de la succession (qui n’apparaissent pas dans
l’inventaire) ou s’il ne dépose pas l'inventaire dans le délai prévu, il devient alors acceptant pur et
simple.

• Les créanciers doivent déclarer leurs créances dans le délai de 15 mois à compter de la publication
de la déclaration d’acceptation au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales.

Pendant ce même délai, l’héritier doit s’occuper de la gestion des biens. Il peut décider de
conserver certains biens ou les vendre. Il doit alors payer aux créanciers la valeur fixée dans
l'inventaire ou le prix de leur aliénation (article 793 C. civ.) et le déclarer auprès du greffe du
tribunal pour que les créanciers en soient informés. Ceux-ci peuvent contester la valeur ou le prix
de vente devant le juge.

A l’expiration du délai de 15 mois, les créanciers qui n’ont pas déclaré leurs créances ne peuvent
plus se faire rembourser, sauf s’ils bénéficient de sûretés (hypothèque, par exemple) sur les biens
successoraux (art.792 C. civ).

Classement des héritiers par ordre de priorité

Lorsque le défunt n'a pas fait de testament, c'est la loi qui désigne ses héritiers: Personne désignée
par la loi ou par un testament pour recueillir la succession d'une personne décédée et les classe par
ordre de priorité. On parle de dévolution légale.

Les héritiers sont classés dans l'ordre suivant, en l'absence de conjoint survivant :

1. Les enfants et leurs descendants: Enfant, petit-enfant, arrière petit-enfant (aucune distinction ne
doit être faite entre eux quel que soit le lien qui unit les parents)
2. Les parents: C'est celui qui est indiqué comme tel dans l'acte de naissance de l'enfant, quelque soit
son sexe, les frères et sœurs et les descendants de ces derniers
3. Les ascendants: Personne dont on est issu : parent, grand-parent, arrière-grand-parent,... autres
que les parents
4. Les collatéraux: Frères, sœurs d'une personne et enfants de ces derniers (collatéraux privilégiés)
ainsi qu'oncles, tantes, cousins, cousines (collatéraux ordinaires) autres que les frères et sœurs et
les descendants de ces derniers

Chacune de ces 4 catégories constitue un ordre d'héritiers qui exclut les suivants. Ce sont les
héritiers les plus proches en degré de parenté qui héritent et qui excluent les autres.

Toutefois, la règle de la représentation permet aux descendants d'un héritier déjà décédé de
recueillir sa part d'héritage.

Place particulière de l'époux

L'époux survivant hérite dans tous les cas. Toutefois, sa part sur la succession varie en fonction des
situations suivantes :

• Présence d'autres héritiers au jour du décès, en particulier si le défunt avait ou non des
enfants (communs ou pas)
• Régime matrimonial des époux (communauté réduite aux acquêts ou contrat de mariage)

À noter

L'époux bénéficie également d'un droit particulier sur son logement.

Quelle part reçoit chacun des héritiers ?

Les parts d'héritage sont attribuées différemment selon que le défunt au eu des enfants ou non.

Les parts d'héritage sont attribuées différemment selon que le défunt laisse uniquement des
enfants issus du couple ou non.

Le défunt ne laisse que des enfants issus du couple

Si le défunt ne laisse que des enfants issus du couple, l'époux survivant a le choix entre les 2
options suivantes :

• Usufruit de la totalité de la succession


• Pleine propriété: Composée de l'usufruit et de la nue-propriété. Permet de disposer,
d'utiliser et de percevoir des revenus d'un bien. du 1/4 de la succession

Si l'époux choisit l'usufruit de la totalité de la succession, les enfants héritent de la nue-propriété:


Droit de propriété qui permet de disposer d'un bien (par exemple : le vendre ou le donner) de toute
la succession.

Si l'époux choisit la pleine propriété du 1/4 de la succession, les enfants héritent de la pleine
propriété des 3/4 de la succession.

Tout héritier peut demander, par écrit, à l'époux survivant de choisir une des 2 options. Si l'époux
survivant ne fait pas connaître son choix par écrit dans les 3 mois, l'usufruit de la totalité de la
succession lui est attribué.
Si l'époux survivant décède sans avoir fait son choix, il est réputé avoir opté pour l'usufruit de la
totalité de la succession.

Le défunt laisse des enfants non communs au couple

Si le défunt laisse des enfants qui ne sont pas communs au couple, l'époux survivant hérite
du 1/4 de la succession en pleine propriété: Composée de l'usufruit et de la nue-propriété. Permet
de disposer, d'utiliser et de percevoir des revenus d'un bien.

Dans ce cas, les enfants héritent des 3/4 de la succession en pleine propriété.

Bon à savoir : si l’ensemble des biens laissés par le défunt ne suffit pas à désintéresser tous les
créanciers, l’héritier qui a accepté à concurrence de l’actif net ne peut être tenu au
remboursement des dettes impayées sur ses biens personnels.

Quel est le coût d'une succession ?

Le règlement d'une succession nécessite l’établissement de différents actes, dont le coût est
fonction de la nature et de la valeur des biens du défunt et de la présence de dispositions de
dernières volontés (notoriété, attestation de propriété pour les biens immobiliers, procès-verbal
d’ouverture de testament, partage...). Le notaire l'évalue après obtention des renseignements
essentiels.

Les tarifs des notaires en matière de succession sont constitués de tarifs réglementés (émoluments:
Somme perçue par un officier ministériel (notaire, huissier de justice, etc.) en contrepartie d'une
prestation dont le tarif est réglementé) et de tarifs non réglementés (débours, droits et taxes,
comme les droits d'enregistrement dus au Trésor public, la TVA).

Les tarifs non réglementés sont variables en fonction des prestations.

Quel est le montant des émoluments à payer au notaire ?

L'émolument correspond à la somme que vous devez payer au notaire en contrepartie d'une
prestation dont le tarif est réglementé.

Son montant est identique quel que soit le notaire que vous choisissez.

Selon le type de prestation, l'émolument peut être fixe (notamment pour un acte de notoriété) ou
proportionnel (notamment pour une déclaration de succession).

Les émoluments proportionnels sont calculés en pourcentage de l'actif successoral brut, lorsque
l'acte porte sur l'ensemble de la succession (déclaration de succession et partage de la succession).

Sinon, ils sont calculés en pourcentage de la valeur du bien.


Les émoluments perçus pour l'établissement d'une déclaration de succession sont calculés sur les
biens communs du défunt et de son époux(se), sauf s'ils étaient mariés sous le régime de la
séparation de biens.

• Depuis janvier 2021

Tableau - Émoluments en matière de succession depuis le 1er janvier 2021

Actes Valeur du bien Coût


Tranches d'assiette
Acte de notoriété 56,60 €(67,92 TTC)
Inventaire 75,46 € (90,55 € TTC)
Certificat de propriété: Également appelé certificat de mutation. Inférieure à 3 120 € 15,09 € (18,11 € TTC)
Document établi par un notaire qui constate le transfert de Supérieure à 3 120 € 0,484 % HT de la valeur
propriété d'un bien mobilier à un héritier. du bien
Attestation de propriété De 0 € à 6 500 € 1,935 % HT de la valeur
(attestation notariée) du bien
De 6 500 € à 17 000 € 1,064 % HT de la valeur
du bien
De 17 000 € à 30 000 € 0,726 % HT de la valeur
du bien
Plus de 30 000 € 0,532 % HT de la valeur
du bien
Déclaration de succession De 0 € à 6 500 € 1,548 % HT de l'actif
brut
De 6 500 € à 17 000 € 0,851 % HT de l'actif
brut
De 17 000 € à 30 000 € 0,580 % HT de l'actif
brut
Plus de 30 000 € 0,426 % HT de l'actif
brut
Partage de la succession De 0 € à 6 500 € 4,837 % HT de l'actif
brut
De 6 500 € à 17 000 € 1,995 % HT de l'actif
brut
De 17 000 € à 60 000 € 1,330 % HT de l'actif
brut
Plus de 60 000 € 0,998 % HT de l'actif
brut
Délivrance de legs avec décharge, quittance ou acceptation De 0 € à 6 500 € 1,935 % HT de la valeur
du bien
De 6 500 € à 17 000 € 1,064 % HT de la valeur
du bien
De 17 000 € à 30 000 € 0,726 % HT de la valeur
du bien
Tableau - Émoluments en matière de succession depuis le 1er janvier 2021

Actes Valeur du bien Coût


Tranches d'assiette
Plus de 30 000 € 0,532 % HT de la valeur
du bien
Délivrance de legs sans décharge, quittance ou acceptation De 0 € à 6 500 € 0,967 % HT de la valeur
du bien
De 6 500 € à 17 000 € 0,532 % HT de la valeur
du bien
De 17 000 € à 30 000 € 0,363 % HT de la valeur
du bien
Plus de 30 000 € 0,266 % HT de la valeur
du bien

Le taux de TVA sur les émoluments est de 20 %.

Droits et obligations des héritiers

Avant de faire leur choix, les héritiers peuvent accomplir “Les actes purement conservatoires ou de
surveillance et les actes d'administration provisoire” (exemples : paiement du loyer ou des impôts
dus par le défunt) sans être considérés comme acceptants de la succession, c'est-à-dire sans
risquer de supporter personnellement les dettes (art.784 C. civ.).

En cas d’acceptation pure et simple de la succession, et de découverte d'un passif inconnu de


l’héritier, menaçant gravement son patrimoine, le tribunal judiciaire peut le décharger en tout ou
partie de son obligation de paiement (786 C. civ.). L'héritier doit introduire l'action dans les cinq
mois du jour où il a eu connaissance de l'existence de la dette.

Bon à savoir : l'acceptation à concurrence de l'actif net permet à l'héritier de n'être tenu des dettes
successorales qu’à hauteur de sa part dans l’actif (article 791 C. civ).

Concernant la gestion des biens indivis :

• la règle de la majorité des deux tiers remplace celle de l'unanimité pour les décisions les plus
simples, par exemple : vendre les meubles pour payer les dettes ou conclure un bail d’habitation
(article 815-3 C. civ) ;
• un mandataire peut être choisi d’un commun accord par les héritiers, qui peut être l'un d'eux ou
un tiers. Le juge peut également désigner un indivisaire comme administrateur de l’indivision
(article 815-6 C. civ) ;
• en cas de mésentente profonde entre les héritiers, un mandataire judiciaire peut être nommé,
avec les pouvoirs que le tribunal décidera de lui confier qui peuvent aller jusqu'à la vente des biens
de la succession (article 813-1 C. civ).
Les aides sociales récupérables sur la succession

Les aides sociales sont de différentes natures et concernent notamment les personnes âgées, les
personnes en situation de handicap ainsi que les personnes nécessitant une aide à la réinsertion.

Elles sont versées par l’État, les collectivités territoriales (notamment les départements), ainsi que
les organismes sociaux (caisses de retraite par exemple).

Le droit à l’aide sociale est un droit subsidiaire : il s’agit d’une avance, qui n’intervient qu’en
dernier recours, lorsque la personne (ou ses obligés alimentaires, par exemple ses enfants) n’est
plus en mesure de pourvoir à ses besoins essentiels (se nourrir, se loger…).

Ainsi, les organismes chargés de verser ces aides se réservent le droit de récupérer les sommes
versées, dans des cas bien précis et sous certaines conditions.

Dans quelle hypothèse une aide sociale peut-elle récupérable ?


Certaines aides sociales peuvent devenir récupérables dans les cas suivants :

• le retour à meilleure fortune du bénéficiaire de l’aide : lorsque le niveau de vie du bénéficiaire de


l’aide vient à augmenter de manière significative, le département, sur décision de la commission
d’aide sociale, peut engager un recours afin de récupérer tout ou partie des aides versées. Il peut
par exemple s’agir d’un héritage qui augmente le patrimoine du bénéficiaire.
• le décès du bénéficiaire de l’aide sociale : certaines aides sont récupérables sur la succession du
bénéficiaire, sous conditions. Toutefois, elles ne le seront que sur l’actif net de succession (actif -
dettes). Cette récupération concerne non seulement les héritiers du bénéficiaire décédé, mais
également les éventuels légataires universels ou à titre universel et parfois les légataires
particuliers.
• la réalisation d’une donation par le bénéficiaire de l’aide : un recours en récupération peut être
exercé auprès du donataire (celui qui a reçu la donation), mais il est limité à la valeur des biens qui
ont été donnés.
• la souscription d’un contrat d’assurance-vie par le bénéficiaire de l’aide : des recours en
récupération peuvent être exercés par l’État ou le département et à titre subsidiaire (c’est-à-dire
après les autres recours possibles), contre le bénéficiaire du contrat d’assurance-vie à concurrence
de la fraction des primes versées après l’âge de 70 ans. Quand la récupération concerne plusieurs
bénéficiaires, celle-ci s’effectue au prorata des sommes versées à chacun de ceux-ci (article L 132-8,
4° du Code de l’action sociale et des familles).

Bon à savoir : toutes les aides ne font pas l’objet d’un recours en récupération, par exemple, celles
qui sont versées par les caisses d’allocations familiales : allocation aux adultes handicapés (AAH),
revenu de solidarité active (RSA) …
Les sommes versées au titre de ces prestations ne peuvent pas non plus être réclamées au
bénéficiaire lorsque celui-ci est revenu à meilleure fortune.
COMMENT QUITTER UNE INDIVISION ?

Au moment du décès de leurs parents, les héritiers deviennent collectivement propriétaires de


leurs patrimoines. Cette situation est appelée l’indivision : c’est le fait d’être collectivement
propriétaire d’un bien.

Toutefois, cette indivision peut également entraîner une gêne pour des héritiers qui ne
souhaiteraient pas se voir propriétaire de tels biens. Il est alors possible de quitter une indivision, à
l’image de ce que dispose l’article 815 du code civil : « nul ne peut être contraint à demeurer dans
l’indivision ». En conséquence, notre équipe vous propose les différents moyens qui vous
permettront de quitter l’indivision.

L’indivision est la situation juridique de plusieurs personnes, titulaires en commun d’un droit de
même nature sur un même bien ou ensemble de biens sans qu’il y ait division matérielle de leurs
parts.

Forme d’appropriation plurale, elle se caractérise par le fait que chaque indivisaire exerce des
droits privatifs sur une fraction abstraite des biens appelés quote-part et des droits concurrents à
ceux des coïndivisaires sur les biens eux-mêmes. Titulaire exclusif de sa part indivise, l’indivisaire
peut en disposer librement et il peut agir en justice pour faire reconnaître son droit de copropriété
indivis.

Si l’indivision peut apparaître à certains égards comme un groupement personnifié, notamment


par l’émergence d’un intérêt commun, l’application de la règle majoritaire à la gestion des biens
indivis, et à leur aliénation après autorisation judiciaire, l’existence d’un actif et d’un passif
commun, le droit ne lui attribue pas la personnalité juridique. Elle n’est pas un sujet de droit.

Ainsi, le bail conclu au nom d’une indivision est nul de nullité absolue (Cour de cassation, 3e
chambre civile du 16 mars 2017, n° 16-13.063, n° 311 FS – P + B). Elle ne peut être titulaire du droit
d’agir en justice (Cour de cassation, 3e chambre civile du 25 avril 2001, n° 99-14.368, n° 630 FS – P +
B : Bull. civ. III,).

Aussi, l’acte délivré au nom d’une indivision est-il affecté d’une irrégularité de fond entraînant sa
nullité à défaut de régularisation (Cour de cassation, 2e chambre civile du 9 juin 2011, n° 10-
19.241).

Une action ayant pour objet un bien indivis introduite contre un seul indivisaire est recevable, mais
la décision rendue sur celle-ci est inopposable aux autres indivisaires à défaut de mise en cause de
ceux-ci (Cour de cassation, 1ère chambre civile 12 juin 2013, n° 11-23.137).

Par ailleurs, le droit de demander le partage peut être qualifié d’absolu, au sens qu’il est
indépendant de toute volonté contraire qui prétendrait s’y opposer.

Il s’impose, tout d’abord, aux coïndivisaires, qui ne peuvent empêcher l’un d’entre eux de sortir
de l’indivision. La Cour de cassation refuse aux juges du fond le pouvoir d’apprécier les motifs de la
demande en partage présentée par l’un des indivisaires (le liquidateur dans le cas d’un indivisaire
placé en liquidation judiciaire (Cour de cassation 1ère chambre civile du 29 juin 2011, n° 10-
25.098).
QUITTER UNE INDIVISION EN VENDANT SES DROITS À UN AUTRE HÉRITIER

Lorsqu’une demande de partage est formulée, mais que certains des indivisaires entendent
demeurer dans l’indivision, le tribunal peut être sollicité afin que le demandeur au partage reçoive
sa part sans que l’indivision soit close pour les autres. Ce dispositif d’attribution éliminatoire
intervient, sans préjudice de l’application des articles 831 à 832-3 du Code civil.

S’il n’existe pas dans l’indivision une somme suffisante pour procéder à l’attribution éliminatoire,
le complément est versé par ceux des indivisaires qui ont concouru à la demande. Les autres
indivisaires peuvent y participer, s’ils en expriment la volonté. À l’issue des opérations, la part de
chacun dans l’indivision est augmentée à proportion de son versement (Code civil, article 824).

L’attribution éliminatoire peut être demandée, dans les conditions prévues par la loi, y compris
lors du partage d’une indivision conventionnelle (Cour de cassation, 1re chambre civile du 3
décembre 2014, n° 13-27.627, n° 1435 F – P + B). En revanche, le dispositif implique
nécessairement un maintien partiel de l’indivision à l’issue de la procédure, et donc la présence
d’au moins trois indivisaires, à l’origine. Il est, par conséquent, exclu en présence d’une indivision
entre époux (Cour de cassation, 1re chambre civile du 1er octobre 1996, n° 94-19.097).

L’attribution éliminatoire est une mesure qui ne peut s’appliquer que dans le cas d’indivision
regroupant a minima trois indivisaires, dont au moins deux d’entre eux souhaitent demeurer en
indivision et sollicitent qu’il soit attribué à titre éliminatoire sa part à l’indivisaire qui désire en
sortir.

Lorsqu’au moins deux indivisaires ne souhaitent pas se maintenir dans l’indivision, la demande
d’attribution éliminatoire ne peut pas être accordée à l’indivisaire qui souhaite sortir de l’indivision
(Cour d’appel de Nancy, 1re Chambre, 17 octobre 2022, n° 21/02020).

L’application de l’attribution éliminatoire n’est pas contraire à un jugement définitif ordonnant le


partage des biens indivis (Cour de cassation, 1re chambre civile du 10 juillet 1990, n° 88-19.616).

2) QUITTER UNE INDIVISION EN VENDANT SES DROITS À UN TIERS

Il est également possible de quitter une indivision en vendant ses droits à un tiers. Dans le cadre
de cette procédure, il faut d’abord souligner qu’un droit de préemption existe pour les autres
héritiers dans le cadre de cette vente, comme le dispose l’article 815-14 du Code civil.

En conséquence, dans le cas d’une vente des droits à un tiers, il est d’abord nécessaire de notifier,
par voie d’huissier, les autres héritiers de cette possibilité de vente avec le nom de l’acheteur, son
domicile et sa profession. Ces autres héritiers peuvent ainsi se positionner pour le rachat de ces
parts.

3) QUITTER UNE INDIVISION AVEC UN PARTAGE À L’AMIABLE

Le partage est l’acte par lequel les indivisaires conviennent de partager les biens indivis et fixent
tous les éléments du partage, à savoir la constitution et l’attribution des lots, l’estimation des
valeurs et le règlement des soultes (CA Grenoble 21-4-1998 : JCP G 1998.IV.3543 : à propos d’un
partage partiel, mais transposable à tout partage).
Le partage amiable est un contrat qui, sous réserve des règles particulières exposées ci-après, obéit
au droit commun des contrats. Il s’ensuit, notamment, qu’il requiert l’accord unanime des
indivisaires et qu’un copartageant ne peut pas, par sa seule volonté, s’en dégager.

Cette règle étant applicable à un partage établi à l’étranger dès lors qu’il porte sur un immeuble
situé en France (Cour de cassation, 1re chambre civile du 19 novembre 2008 n° 05-16.203).

Pour quitter une indivision, il est possible de demander un partage amiable des biens comme le
dispose l’article 826 du Code civil. Dans le cadre d’un tel partage, tous les indivisaires doivent être
réunis afin de signifier leur accord.

Naturellement, les mineurs, les présumés absents et les personnes sous protection juridique n’ont
pas à être présents (le mineur peut, une fois devenu majeur, ratifier l’acte de partage qui avait été
conclu en son nom, par exemple en exécutant le partage (Cour de cassation, 1 ère chambre civile
du 11 Janvier 1984 : D. 1984.IR.248).

Avant qu’un tel partage puisse avoir lieu, il est nécessaire d’évaluer les biens. Dans le cas où un
bien immobilier est dans le partage, la présence d’un notaire est obligatoire afin d’établir l’acte
liquidatif.

Lorsque plusieurs indivisions existent exclusivement entre les mêmes personnes, qu’elles portent
sur les mêmes biens ou des biens différents, un partage amiable unique peut intervenir (Code civil,
article 840-1 ; cour de cassation, 1ère chambre civile du 4 mai 2017 n° 16-20.025 F-PB, partage de
quatre indivisions entre les mêmes personnes).

4) UN LITIGE DANS L’INDIVISION

Pour finir, il est possible, au moment de quitter l’indivision, qu’un litige apparaisse. Tout d’abord,
dans le cas de la propriété d’un bien, 2/3 des droits suffisent à gérer la situation comme le dispose
l’article 815-5-1 du Code Civil.

Il faut également souligner que si l’immeuble, ou un bien immobilier sont laissés vacants en raison
d’une dispute entre héritiers, aucune taxe sur les logements vacants ne sera imposée.

En outre, dans le cas où aucun terrain d’entente ne serait trouvé au moment du partage, il est
possible de recourir à un partage judiciaire comme le dispose l’article 840 du Code civil. Il faudra
alors déposer une assignation devant tribunal judiciaire avec un descriptif sommaire des biens à
partager et une synthèse de la situation expliquant les causes de l’échec de la solution amiable.

Le tribunal judiciaire compétent ordonne le partage et désigne un notaire pour présider aux
opérations de liquidation et de partage, établir un procès-verbal de difficultés en cas de
contestation et dresser un état liquidatif soumis à l’homologation du tribunal.

Si certains biens indivis sont difficilement partageables en nature, il peut s’avérer nécessaire de les
vendre sur licitation pour procéder à la composition des lots. S’il s’agit d’immeubles, la licitation
prend la forme d’une vente aux enchères publiques soit devant le tribunal, soit devant le notaire
désigné par le juge.
En cas d’inertie d’un indivisaire, le notaire peut demander au juge de nommer un représentant. Le
tribunal nomme également un juge-commissaire pour surveiller les opérations et dresser un
rapport sur les contestations éventuelles lors de l’homologation de l’état liquidatif.

En tout état de cause, le juge s’assure ici du respect du principe de l’égalité en valeur du partage.
Ainsi, chaque copartageant doit recevoir des biens pour une valeur identique (Code civil,
article 826).

En principe, selon les dispositions de l’article 887-1 du Code civil, en cas d’omission d’un héritier, le
partage peut être annulé.

La Cour d’appel de Dijon rappelle qu’il est de principe admis que l’omission d’un héritier justifie
l’action en nullité de partage. En l’espèce, le notaire n’a appelé qu’une héritière lors des opérations
de partage et a omis des héritiers réservataires de la succession de la défunte. Elle décide par
conséquent de confirmer le jugement du premier juge qui a prononcé la nullité des opérations de
partage de la succession de la défunte (Cour d’appel de Dijon, 3e chambre civile, 22 septembre
2022, n° 21/00752).

Toutefois, dans les départements et régions d’outre-mer ainsi que dans les collectivités de Saint-
Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, par dérogation au premier alinéa de cet
article, lorsque l’omission d’un héritier résulte de la simple ignorance ou de l’erreur, si le partage
judiciaire a déjà été soumis à la formalité de la publicité foncière ou exécuté par l’entrée en
possession des lots, l’héritier omis ne peut solliciter qu’à recevoir sa part soit en nature, soit en
valeur, sans annulation du partage, et en cas de désaccord entre les parties, c’est le tribunal qui
tranche (L. n° 2018-1244, 27 déc. 2018, art. 5 : JO, 28 déc.).

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