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LA TRANSMISSION A TITRE GRATUIT

a- Succession organisée ou non

Succession inorganisée
Ordre de transmission et répartition de la succession
La loi prévoit un ordre de transmission en
l'absence de conjoint — les enfants et
descendants
— les parents, frères et sœurs, neveux et nièces
— les grands-parents
— les oncles, tantes et cousins.
En présence d'un conjoint
— s'il y a un enfant, le conjoint reçoit, soit la totalité en usufruit, soit le 1/4 en
propriété complète,
— s'il y a des parents, 1/2 pour les parents, 1/2 pour le conjoint. S'il n'y a qu'un
seul parent : 1/4 pour le parent, 3/4 pour le conjoint
— à défaut d'enfant et de parent, tout va au conjoint.
Si le conjoint survivant a travaillé pendant 10 ans sans avoir reçu de salaire ou
de dividendes, il bénéficie d'un droit de créances de 3 x SMIC annuel dans la
limite du quart de l'actif successoral.
Situation des héritiers
Minorité des héritiers : Dans les sociétés dans lesquelles les associés ont la
qualité de commerçant, le mineur peut être associé s'il a obtenu la capacité
juridique à devenir commerçant, soit au moment de la décision d'émancipation
(sur autorisation du juge des tutelles), soit entre l'émancipation et la majorité, sur
autorisation du président du TGI.
Le démantèlement de l'entreprise : En entreprise individuelle, il est difficile de
gérer le fonds de commerce avant le partage car tout acte de disposition se
prend à l'unanimité et un acte d'administration à la majorité des 2/3. En société,
la gestion est bien plus simple, chaque indivisaire a la qualité d'associé il faut
nommer un mandataire pour les représenter aux assemblées générales.
L'indivision est un état provisoire et tout indivisaire peut demander le partage mais
le juge peut le reporter de 2 ans. Lors du partage, il est possible que l'attribution
préférentielle (de l'entreprise ou des droits sociaux) soit demandée par un
bénéficiaire s'il démontre qu'il a participé effectivement à l'exploitation de
l'entreprise. Le juge appréciera cette condition et le fait que la personne est apte
à gérer l'entreprise.

La transmission organisée
La donation peut être faite en pleine propriété. Elle doit être constatée
par un acte authentique et respecter la réserve héréditaire (quote-part
des biens réservée par la loi aux héritiers). La donation peut être faite
avec réserve d'usufruit, ainsi le donateur ne transfère de son vivant que
la nue-propriété des biens et ce n'est qu'à son décès que la pleine
propriété est acquise.
Les donations sont réputées faites en avancement de la part sur la succession,
c'est-à-dire qu'au décès elles sont rapportées dans la succession (sauf si elle a
été faite « hors part successorale »).
Il peut y avoir une donation-partage qui permet à une personne de donner de
son vivant tout ou partie de ses biens et d'opérer le partage entre ses
descendants sans que cela soit repris dans la succession au moment du décès.

b. Régime fiscal de la transmission à titre gratuit


Droits de donation et droits de succession
Les règles applicables en matière de succession s’appliquent pour I
'essentiel aux donations.

L'ASSIETTE
• En matière de succession, l'assiette est constituée par l'actif
reconstitué (actif existant au jour du décès plus le montant du rapport des
donations effectuées) dont on déduit les dettes (le passif successoral).
Ce passif se compose de toutes les dettes à la charge du défunt au jour
de son décès, à l'exclusion des dettes présumées remboursées ou
fictives.
• En matière de donation, l'assiette de l'impôt est constituée par la
valeur des biens donnés, sans possibilité de déduire les dettes afférentes
à ces biens. A titre exceptionnel, certaines dettes sont déductibles :
si elles ont été contractées par le donateur pour l'acquisition ou dans
l'intérêt des biens donnés et mises à la charge des donataires dans
l'acte de donation • si la donation porte sur des biens affectés à
l'exploitation d'une entreprise individuelle (sous réserve que la dette
n'ait pas été contractée auprès de certaines personnes telles le
donataire) ou sur des biens autres mais, dans ce dernier cas, la dette
doit avoir été contractée auprès d'un établissement de crédit.
Donation en pleine propriété : les droits sont assis sur la valeur du
bien au jour de la donation. Si la donation porte sur des titres cotés,
il convient de prendre en considération le dernier cours en bourse
connu.
Donation en démembrement de propriété : la valeur des droits
démembrés est déterminée au regard d'un barème (article 669 du
CGD.
Calcul des droits de mutation à titre gratuit
Ce qui est taxable, c'est la part revenant à l'héritier ou au donataire
après déduction d'un abattement dont le montant varie en fonction du
lien familial qu'il avait avec le défunt. Si cette part est inférieure à
l'abattement, aucun droit de donation ou succession n'est dû par ce
donataire ou héritier. Les conjoints survivants et les héritiers liés par un
pacs au défunt sont exonérés de droits de succession.
Taux de taxation
Les barèmes varient selon le lien de parenté.
Application de la réduction des droits de mutation
Il existe plusieurs réductions pour famille nombreuse.
Règle spécifique applicable aux transmissions d'entreprise
Les transmissions de biens affectés à l'exploitation d'entreprises
individuelles (en totalité ou pour une quote-part indivise) sont
exonérées de droits de succession à concurrence des trois-quarts de
leur valeur, si les conditions suivantes sont respectées :
— l'entreprise doit être détenue depuis plus de 2 ans, si le défunt, le
donataire ou le légataire, l'avait acquise à titre onéreux ;
— les héritiers, donataires ou légataires, doivent s'engager à conserver
les biens affectés à l'exploitation pendant 4 ans
— l'un des héritiers, donataires ou légataires, doit poursuivre
l'exploitation pendant les 3 ans qui suivent la transmission et pendant
l'engagement collectif de conserver les titres (il peut le faire
éventuellement sous forme de société.).

Impôt sur le revenu


La transmission à titre gratuit d'entreprises bénéficie sur le plan fiscal
de certaines o dispositions spécifiques favorables, notamment quant à
l'imposition des plus-values, déduction des droits d'enregistrement du résultat
imposable, la régularisation de la TVA et les droits d'enregistrement.
La donation peut bénéficier de l'exonération des plus-values si la valeur du
fonds n'excède pas 300 000 € pour I 'exonération totale et 500 000 € pour I
'exonération partielle. Si les conditions d'application de cette exonération ne
sont pas réunies, les plus-values dégagées par la donation peuvent néanmoins
échapper en tout ou partie à l'impôt, par uo 0 application de l'article 151 septies
du CGI : lorsque les recettes hors taxes de l'exploi tation n'excèdent pas les
limites de 250 000 € ou 90 000 € pour l'exonération totale et 350 000 € ou
126 000 € pour l'exonération partielle.
En outre, lorsque I ' exploitant ne peut prétendre à une exonération
totale ou une exonération partielle, les bénéficiaires de la transmission
peuvent demander le report d'imposition des plus-values constatées à I
'occasion de la transmission, jusqu'à la date de cession ou cessation de
l'entreprise ou jusqu'à la date de cession de l'un des éléments d'actif si
elle est antérieure. Ces plus-values en report seront définitivement
exonérées si l'activité est poursuivie pendant au moins cinq ans par I 'un
des donataires après la donation.

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