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CHAPITRE 3 : Les droits d’enregistrement

Droit d’enregistrement : impôt assis sur un acte juridique (notarié) lié à la perception d’une
taxe / impôt.

I. Le champ d’application

A) L’enregistrement

L’enregistrement est une formalité par laquelle est inscrit sur un registre un acte public.
Cette inscription constitue le fait générateur de l’impôt.
Des actes sont obligatoirement soumis à l’enregistrement auprès du service des impôts. On
retient les transmissions de propriété ou d’usufruit d’immeubles, de fonds de commerce ou
de droit au bail, les cessions de droit sociaux …

Certains actes peuvent être volontairement assujettis à la formalité de l’enregistrement.

L’enregistrement a lieu dans le mois qui suit la date des actes ou la réalisation de l’opération.

B) Formalités d’enregistrement

Formalité effectuée au centre des impôts, d’après l’article 650 du code des impôts, sur une
vente, une donation, une procuration, …

Les « frais de notaires » sont un terme inadapté. Le notaire perçoit des honoraires et non
des frais. Il rédige l’acte de vente et exige des honoraires à l’acheteur, il verse le reste au
Trésor sous forme de taxe.

Exemple :
100 000 euros -> versement d’une taxe de 8% = 8000 euros d’honoraires.
Le notaire perçoit 1000 euros et verse le reste sous forme de taxe au Trésor. L’acheteur paye
108 000 euros dont 8 000 euros de frais de notaires. Les droits sont exigibles dès l’exécution
de la formalité d’enregistrement.

Ces taxes / impôts (droits) sont à la charge du bénéficiaire (débiteur). En cas de donation, si
elle est effectuée lors de son vivant, ce n’est pas le bénéficiaire mais le donataire qui paye.

L’impôt est calculé à partir d’une assiette. Le service des impôts est en droit de contrôler
tous les aspects des droits d’enregistrements (le montant).
Les droits sont calculés soit à la valeur ou au prix déclaré par les parties selon l’article 666 du
code des impôts.

C) Les effets juridiques

Les formalités d’enregistrement sont des formalités juridiques produisant des effets non
négligeables.

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Dans certains cas l’enregistrement constitue un préalable obligatoire à l’accomplissement
d’une formalité de publicité. L’enregistrement de l’acte peut constituer une condition de
validité.

On distingue 2 droits d’enregistrement (de mutation) : à titre onéreux et à titre gratuit.

II. Les droits de mutation

A) Les droits de mutation à titre onéreux

Ces droits recouvrent les mutations de propriété et les conventions diverses.


Les droits de mutation à titre onéreux portent notamment sur la cession d’immeubles, de
fonds de commerce et de droits sociaux.

1) Cession d’immeubles

Le taux de droit commun pour les immeubles à usage industriel, commercial ou d’habitation
est de 5,80%.

2) Cession de fonds de commerce

Les cessions de fonds de commerce sont soumises aux droits suivants :

Tranches Taux global


De 0 à 23.000 0%
De 23.000 à 200.000 3%
+200.000 5%

Exceptionnellement, la cession de fonds agricoles est soumise à un droit fixe qui est de 125€.

Exemple :
Un médecin cède un droit de présentation de clientèle pour 100.000€ le 5 janvier 2019.
Quel est le montant des droits d’enregistrements à payer ?
 Sur les premiers 23.000, taux 0%, donc droits à payer 0€.
 Ensuite, 100.000 – 23.000 = 77.000 x 3% = 2310€.
Donc 2310€ de droits d’enregistrements à payer.

3) Cession des droits sociaux

a- Les cessions de parts sociales

Le taux est fixé à 3%.


Il concerne les cessions de parts sociales dans les SARL, SNC et les sociétés civiles
notamment.

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b- Les cessions d’actions

Le taux des droits d’enregistrement est de 0,1% pour les cessions d’actions de sociétés
(cotées et non cotées).

B) Les droits de mutation à titre gratuit

Se divisent en deux catégories :


 Les droits de succession (transmission à cause de mort).
 Les droits de donation (transmission entre vifs).
On parle souvent de transfert de propriété sans contrepartie en cas de succession ou de
donation.

1) Les droits de succession

a- Définition

Le fait générateur de l’impôt est le décès de la personne physique. La déclaration de


succession est à souscrire dans les 6 mois qui suivent le décès.
Il s’agit des droits qui sont exigibles sur les transmissions de biens après un décès. Ces droits
de succession concernent tous les biens composant le patrimoine du défunt au jour du
décès.

Les critères de domiciliation sont les mêmes que pour l’IR. Si le défunt était domicilié en
France, tous les biens meubles et immeubles lui appartenant (en France et à l’étranger) sont
imposables.

b- Les biens exonérés

Certains biens sont exonérés en raison de la qualité du bénéficiaire.


Ainsi, la loi exonère des droits de succession entre :
 Conjoints défunt et survivant
 Frères et sœurs

De même, la loi a prévu des exonérations sur la transmission du capital assurance-vie, sur les
monuments historiques et dans certains cas sur la transmission d’entreprises car il y peut y
avoir un abattement de 75%.

Les droits de succession sont calculés sur le montant de l’actif brut, déductions faites du
passif successoral. Autrement dit, il s’agit de l’actif net, celui qui est taxable. Il arrive qu’il y
ait plus de dettes que de biens. Dans ce cas, les héritiers refusent la succession.

Il existe d’autres abattements communs aux successions.


En effet, le bénéficiaire de succession peut pratiquer un abattement sur sa part successorale
dont le taux varie en fonction de ses liens avec le défunt :

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- 100 000 pour chacun des ascendants et enfants (si c’est 500 000, on fait 500 000 –
100 000)
- 159 325 pour les personnes handicapées
- 15 932 pour chacun des frères et sœurs à condition qu’ils ne vivent pas sous le même
toit.
Les taux :
- 0 à 8072 à 5%
- 8072 à 12 919 c’est 10%
- 12 109 à 15932 c’est 15%
- 15 932 à 552 324 c’est 20%
- 552 324 à 902 838 c’est du 30%
- 902 838 à 1 805 667 c’est du 40%
- > c’est 45%

2) Les droits de donations


Pour que les droits soient exigibles, il faut 3 conditions :
 Le contrat est à titre gratuit
 Le donateur est dessaisi de son bien
 Le donateur doit accepter la donation

a- L’assiette

Les règles de territorialité sont identiques à celles applicables en matière de droits de


succession. De même, les exonérations concernant certains biens sont identiques à celles
visées en matière de succession.

b- La liquidation

 Il existe un abattement de 20% sur la résidence principale qui n’est pas applicable.
 Pour les conjoints et les partenaires, ils bénéficient d’un abattement de 80 724€.
 Un abattement de 31 865€ a été créé pour les donations des grands-parents aux
petits enfants.
 Un abattement de 5 310€ a été créé pour les donations en faveur des arrières petits-
enfants.

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