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L’école de

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A lire :

Sujets et corrigés du DSCG : https://www.compta-online.com/les-sujets-et-corriges-du-


dscg-ao2996
Programme et conseils pour le DSCG UE1 : https://www.compta-online.com/dscg-gestion-
juridique-fiscale-et-sociale-ue1-ao4644
Analyse des sujets récurrents aux examens en DSCG UE1 : https://www.compta-
online.com/analyse-des-sujets-du-dscg-ue1-gestion-juridique-fiscale-et-sociale-ao4621

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Mis à jour selon la réforme du référentiel 2020 – Sup'Expertise Paris www.supexpertise.fr 1/18
DOSSIER 1 – TRANSMISSION D’ENTREPRISE

Sens et portée de l’étude et compétences attendues : Partie 5.2 du programme

L’entreprise peut être cédée, qu’elle soit exploitée sous forme d’entreprise individuelle ou sous
forme sociétaire.
Déterminer le mode juridique et fiscal le plus approprié pour l’opération de transmission.
Évaluer et optimiser le coût fiscal de la transmission.

Conseils de l’expert
Les trois premières questions sont des questions de cours qui nécessitent que le
candidat maîtrise les connaissances liées à la transmission des entreprises et
notamment le Pacte Dutreil.

1.1 À quel dispositif fait référence l’expert-comptable et quelles sont les conditions de
fond posées pour en bénéficier ?

L’expert-comptable fait référence au dispositif dit du « Pacte Dutreil » qui s’applique aussi
bien aux successions qu’aux donations de parts de sociétés.
Conditions pour bénéficier du Pacte Dutreil :
- la donation doit porter sur des parts ou actions de sociétés qui exercent une activité
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ;
- les parts ou actions objet de la donation font l’objet d’un engagement collectif de
conservation d’une durée au moins égale à deux ans (le pacte d’actionnaires) ;
- l’engagement collectif doit porter sur 17 % des droits financiers et 34 % des droits de
vote ;
- le donataire doit s’engager à conserver les titres transmis pendant une période de
quatre ans commençant à courir à compter de l’expiration de l’engagement collectif
de conservation ;
- le donataire ayant souscrit l’engagement individuel de conservation ou l’un des
signataires de l’engagement collectif doit exercer des fonctions de direction pendant
la durée de l’engagement collectif et pendant les trois années qui suivent la donation.

1.2 Quels seront les effets d’un tel pacte sur la base de calcul des droits de donation ?

Si les conditions sont réunies, la valeur des titres transmis bénéficie d’une exonération
partielle de droits de donation à hauteur de 75 %.

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1.3 Si la donation est effectuée par monsieur DUSSIEC avant l’âge de 70 ans, la
signature de ce pacte peut-elle avoir une autre conséquence fiscale sur le montant
des droits dus ? Justifier votre réponse.

Les donations en pleine propriété de parts de sociétés qui réunissent les conditions
d’application du Pacte Dutreil bénéficient d’une réduction des droits de donation de 50 % si
le donateur a moins de 70 ans au jour de la donation.

Au cas d’espèce, si monsieur DUSSIEC signe d’une part un pacte d’associés conformément
aux dispositions du Pacte Dutreil et procède à la donation des titres avant l’âge de 70 ans, la
réduction des droits de donation s’appliquera.

1.4 Quel est le critère d’évaluation des titres qui doit être retenu pour le calcul des
droits ?

Pour le calcul des droits de donation, les titres doivent être évalués en fonction de la valeur
vénale des titres donnés.

Conseils de l’expert
La valeur vénale est le prix auquel un bien peut être vendu sur un marché donné. Elle
se réfère au prix du marché de ce bien.

1.5 Indépendamment des droits de donation, la plus-value acquise par les titres de la
SAS « ALMA » entre leur acquisition par monsieur DUSSIEC et le jour de la
donation au profit de Théo sera-t-elle imposable ? Justifier votre réponse.

Conseils de l’expert
Il s’agit d’une question qui fait référence au programme du DCG.
Impôt sur le revenu : Analyse fiscale des plus-values mobilières.

En matière de droits sociaux détenus par des particuliers, seules les opérations effectuées à
titre onéreux entrent dans le champ d’application des plus-values sur valeurs mobilières.

Nous sommes ici dans le cadre d’une donation. Par voie de conséquence, la plus-value
acquise par les titres entre leur acquisition et le jour de la donation n’est pas imposable.

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1.6 Comment sont imposés les loyers versés par la SAS « ALMA » à la SCI « DUSSIEC
Immo » ? Ces loyers sont-ils soumis à la TVA ?

Imposition des loyers : la SCI procède à la location d’immeubles nus à usage professionnel.
La SCI n’ayant exercé aucune option fiscale pour l’imposition de ses résultats, il en résulte
qu’elle est soumise à un régime de transparence fiscale et que les loyers perçus par des
associés personnes physiques seront imposables au barème progressif de l’impôt sur le
revenu et déclarés dans la catégorie des Revenus fonciers.

Régime au regard de la TVA : la location d’immeubles nus à usage professionnel est en


principe exonérée de TVA. Toutefois, le bailleur peut, s’il le souhaite, s’assujettir
volontairement à la TVA en exerçant une option pour la TVA. (Dans ce dernier cas, cela
implique la mention dans le bail de l’option pour la TVA).

Conseils de l’expert
Il s’agit d’une question qui fait référence au programme du DCG.
Imposition des loyers : SCI.
Impôt sur le revenu - Transparence fiscale : Chaque associé récupère dans son revenu
imposable la quote-part qui lui revient.
Impôt sur les sociétés : Dans ce cas, le résultat fiscal de la SCI est imposable à l’IS.
TVA : Cas particulier sur les locations d’immeubles nus à usage professionnel.
• Régime de droit commun : Exonération de TVA.
• Régime optionnel : Imposition à la TVA (ce qui permettra à la SCI de récupérer la
TVA déductible sur les achats de biens et de services).

1.7 Qu’est-ce qui différencie une donation avec réserve d’usufruit d’une donation en
pleine propriété des parts ? Quels en sont les principaux avantages ?

Conseils de l’expert
Cette question est une question de cours qui nécessite que le candidat maîtrise les
connaissances liées aux différents types de donations.

Une donation avec réserve d’usufruit est une donation qui ne porte que sur la nue-propriété
des titres donnés et non la pleine propriété.

Intérêt

- Le donateur conserve l’usufruit des biens, c’est-à-dire en particulier les revenus. Ici,
les loyers resteront des revenus de monsieur DUSSIEC.
- La donation ne portant pas sur la pleine propriété des biens, les droits de donation
seront calculés sur la seule valeur de la nue-propriété transmise.
- Au décès du donateur, il y a extinction de l’usufruit et reconstitution de la pleine
propriété sur la tête du nu-propriétaire, sans droit complémentaire à payer.

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1.8 En vous aidant de l’annexe 1, sur quelle base seront calculés les droits de
donation ?

Conseils de l’expert
Le candidat a la possibilité de s’aider en utilisant l’annexe fournie par le sujet
d’examen.

Les droits de donation seront calculés sur la valeur de la seule nue-propriété transmise.
Monsieur DUSSIEC étant âgé de 64 ans, la valeur de son usufruit est estimée à 40 % et par
voie de conséquence, la nue-propriété à 60 % de la valeur des titres en pleine propriété.

La valeur des titres à retenir pour le calcul des droits de donation est donc de :
60 % x 1 000 000 = 600 000 € (calcul non exigé).

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DOSSIER 2 – ENTREPRISE EN DIFFICULTÉ

2.1 Dans le cas présent, monsieur FABRICE peut-il réagir en déclenchant une
procédure d’alerte ?

Compétences attendues : Partie 5.1 du programme

Détecter une situation exigeant le déclenchement de la procédure d'alerte.

Conseils de l’expert
Question très classique et très simple pour tout étudiant qui connaît bien son cours.
A faire impérativement :
1) indiquer que le CAC a une obligation légale prévue dans le C. Com. de lancer la
procédure d'alerte
2) rappeler les causes du déclenchement de cette procédure.
Dans l'application, l'étudiant doit appliquer la règle aux faits de l'espèce en justifiant
sa réponse. Une réponse du type "ici le CAC doit lancer la procédure d'alerte" n'est pas
suffisante.

L’article L234-1 alinéa 1 du Code de commerce dispose : « Lorsque le commissaire aux


comptes d'une société anonyme relève, à l'occasion de l'exercice de sa mission, des faits de
nature à compromettre la continuité de l'exploitation… », il a l’obligation de déclencher
l’alerte.

Dans le cas présent, les faits constatés par le CAC sont-ils de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation de la SA « La Cabane des jouets » ?

Si monsieur FABRICE a constaté la réduction relativement importante du chiffre d’affaires (-


30 %) et des marges (- 25 %) pour le dernier exercice comptable et si les comptes font
apparaître qu’il y a un doute sur la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances (cf.
les factures à régler prochainement à deux des principaux fournisseurs), il peut considérer
qu’il s’agit de faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation de la société
anonyme. Monsieur FABRICE a alors l’obligation de déclencher la procédure d’alerte.

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2.2 Quelles sont les étapes de la procédure d’alerte que peut déclencher monsieur
FABRICE ?

Compétences attendues : Partie 5.1 du programme

Connaître les conditions de mise en œuvre de la procédure d'alerte par le CAC.

Conseils de l’expert
Là encore question très simple et fréquente qui ne pose aucune difficulté à l'étudiant
qui connaît son cours. (Notion de base étudiée en cours de droit de société de DCG)
Attention à bien identifier la forme juridique de société dans laquelle le CAC opère en
l'espèce.
A faire.
Identifier les étapes de la procédure, en indiquant :
1) les délais
2) l'organe appelé à statuer
3) la transmission des informations au CSE et président du tribunal à partir de la
deuxième étape.
Ne jamais oublier de rappeler que le CAC peut interrompre la procédure à tout
moment puis la reprendre dans un délai de 6 mois à compter du déclenchement de la
procédure d'alerte.

Monsieur FABRICE va déclencher la procédure d’alerte dans une SA dirigée par un


président directeur général ; cela signifie que la direction est composée notamment d’un
conseil d’administration.

Les étapes de la procédure exposée ci-dessous prennent en compte cette caractéristique de


la SA « La Cabane des jouets ».

Selon l’article L234-1 du Code de commerce :


1) Lorsque le commissaire aux comptes d'une société anonyme relève, à l'occasion de
l'exercice de sa mission, des faits de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation, il en informe le président du conseil d'administration.

2) À défaut de réponse sous quinze jours ou si celle-ci ne permet pas d'être assuré de
la continuité de l'exploitation, le commissaire aux comptes invite, par un écrit dont
copie est transmise au président du tribunal de commerce, le président du conseil
d'administration à faire délibérer le conseil d'administration sur les faits relevés. Le
commissaire aux comptes est convoqué à cette séance. La délibération du conseil
d'administration est communiquée au président du tribunal de commerce et au comité
d'entreprise ou, à défaut, aux délégués du personnel. Le commissaire aux comptes
peut demander à être entendu par le président du tribunal. (Depuis le 1er janvier
2020, le comité d’entreprise et les délégués du personnel sont remplacés par le

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Comité social et économique (CSE). Le texte du code de commerce n’ayant pas été
actualisé, il y a lieu d’admettre indifféremment « CSE » ou « comité d’entreprise ou à
défaut, délégués du personnel »).

3) Lorsque le conseil d'administration n'a pas été réuni pour délibérer sur les faits
relevés ou lorsque le commissaire aux comptes n'a pas été convoqué à cette séance
ou si le commissaire aux comptes constate qu'en dépit des décisions prises, la
continuité de l'exploitation demeure compromise, une assemblée générale est
convoquée. Le commissaire aux comptes établit un rapport spécial qui est présenté à
cette assemblée. Ce rapport est communiqué au comité d'entreprise ou, à défaut,
aux délégués du personnel (désormais CSE).

4) Si, à l'issue de la réunion de l'assemblée générale, le commissaire aux comptes


constate que les décisions prises ne permettent pas d'assurer la continuité de
l'exploitation, il informe de ses démarches le président du tribunal de commerce et lui
en communique les résultats. Il peut demander à être entendu par le président du
tribunal.

5) Dans un délai de six mois à compter du déclenchement de la procédure d'alerte, le


commissaire aux comptes peut en reprendre le cours au point où il avait estimé
pouvoir y mettre un terme lorsque, en dépit des éléments ayant motivé son
appréciation, la continuité de l'exploitation demeure compromise et que l'urgence
commande l'adoption de mesures immédiates.

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2.3 « La Cabane des jouets » est-elle dans une situation qui justifie le recours à une
procédure de conciliation ?

Compétences attendues : Partie 5.1 du programme

Repérer les difficultés de l'entreprise exigeant le déclenchement de procédures préventives des


difficultés.

Conseils de l’expert
Question très classique ne présentant aucune difficulté. (Notion abordée en cours de
droit de société de DCG)
A faire : devant ce type de question, s'interroger sur 2 points :
1) Est-ce une personne éligible à la procédure ?
2) Ses difficultés sont-elles de nature à permettre l'ouverture de ce type de procédure
?
Erreurs à ne pas commettre =
* confondre mandat ad hoc et conciliation
* se tromper sur les conditions d'ouverture de la conciliation
* oublier de signaler les personnes éligibles à la procédure.

La loi précise les conditions à remplir par une entreprise débitrice pour demander à
bénéficier d’une procédure de conciliation :

« Il est institué, devant le tribunal de commerce, une procédure de conciliation dont peuvent
bénéficier les débiteurs exerçant une activité commerciale ou artisanale qui éprouvent une
difficulté juridique, économique ou financière, avérée ou prévisible, et ne se trouvent pas en
cessation des paiements depuis plus de quarante-cinq jours. » (Article L611-4 du Code de
commerce).

Dans le cas présent, la SA « La Cabane des jouets », qui est débiteur et exerce une activité
commerciale, éprouve :

• des difficultés avérées sur les plans :


- économique : concurrence des entreprises de vente en ligne ;
- financier : baisse relativement importante du chiffre d’affaires (- 30 %) et des
marges (- 25 %) pour le dernier exercice comptable ;

• des difficultés prévisibles sur le plan financier : si les comptes font apparaître qu’il y
a un doute sur la capacité de l’entreprise à régler deux de ses principaux fournisseurs
aux échéances prévues.

Au cas d’espèce, aucun élément ne permet d’établir que la SA est en cessation des
paiements.

Par conséquent, le directeur général de la SA La Cabane des jouets peut demander au


tribunal de commerce l’ouverture d’une procédure de conciliation au profit de la société.

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2.4 Quelle est la mission principale du conciliateur ?

Compétences attendues : Partie 5.1 du programme

Connaître les missions des principaux organes d'une procédure.

Conseils de l’expert
Question de pur cours très classique ne posant pas de problème à l'étudiant qui
connaît bien son cours.
(Notion de base étudiée en cours de droit de société de DCG)
Attention : le conciliateur favorise la conclusion d'un accord amiable entre le débiteur
et ses PRINCIPAUX créanciers. Le terme "principaux" est essentiel, puisque
contrairement aux procédures collectives, tous les créanciers ne sont pas informés de
l'existence de cette procédure.

La loi dispose :

« Le conciliateur a pour mission de favoriser la conclusion entre le débiteur et ses


principaux créanciers ainsi que, le cas échéant, ses cocontractants habituels, d'un accord
amiable destiné à mettre fin aux difficultés de l'entreprise. Il peut également présenter toute
proposition se rapportant à la sauvegarde de l'entreprise, à la poursuite de l'activité
économique et au maintien de l'emploi (non exigé du candidat). […] » (Article L611-7 alinéa
1 du Code de commerce).

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DOSSIER 3 – DROIT COMMERCIAL ET DU CRÉDIT

3.1 Comment se définissent les contrats de franchise et de concession exclusive ?

Compétences attendues : Partie 1.2 du programme

Connaître la différence entre ces deux contrats de distribution.

Conseils de l’expert
Question extrêmement classique de pur cours qui ne présente aucune difficulté pour
l'étudiant qui maîtrise son cours.
Petite astuce : il est recommandé de toujours bien connaître les définitions précises
des notions clés qui peuvent être utiles pour commencer un développement.

- Le contrat de franchise peut être défini comme le contrat par lequel une personne,
dénommée le franchiseur, met à la disposition d’une autre personne, dénommée le
franchisé, un savoir-faire original destiné à être exploité ainsi que des signes
distinctifs (marque, enseigne), en contrepartie duquel le franchisé paie une
redevance auprès du franchiseur et s’engage à s’approvisionner auprès du
franchiseur.
Note à l’attention des correcteurs : au lieu de « savoir-faire original » admettre les notions
« d’assistance technique et commerciale ».

- Le contrat de concession exclusive peut être défini comme le contrat par lequel une
personne, dénommée le concédant, réserve la commercialisation de ses produits
sur un territoire déterminé à une personne, dénommée le concessionnaire, en
contrepartie duquel le concessionnaire s’engage à s’approvisionner exclusivement
auprès du concédant.

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3.2 Cette clause pourrait-elle produire effet au regard du droit commun des contrats ?

Compétences attendues : Parties 1.1 et 1.2 du programme

Analyser un contrat et reconnaître une clause réputée non écrite.

Conseils de l’expert
Cette question nécessitait d'analyser précisément les faits et la question posée.
En effet, tous les termes ont leur importance et guident le raisonnement de l’étudiant
:
* le terme "clause" nécessite l'analyse de cette clause qui implique nécessairement de
replacer cette clause dans le contexte du contrat et donc de qualifier le contrat.
* la précision "au regard du droit commun des contrats" permet à l'étudiant de
comprendre qu'il s'agit ici d'un problème relatif au contenu du contrat régi par le droit
civil.
Quelles sont les étapes du raisonnement ?
1) L'analyse du type de contrat : On est ici en présence d'un contrat de distribution
mais pour lequel le concédant " impose une clause "sans qu'aucune négociation ne
soit possible". Il s'agit de la définition même du contrat d'adhésion.
2) L'analyse de la clause : dans les contrats d'adhésion, il convient de veiller à
respecter l'équilibre entre les droits et obligations des parties.
En cas de déséquilibre, l'étudiant doit veiller à regarder si la clause porte sur l’objet
principal du contrat ou sur l'adéquation du prix à la prestation.
Si tel n'est pas le cas, alors cette clause peut être déclarée non écrite, comme ici.
Le piège ici était de raisonner sur l'art. L. 442-6 C. com, concernant les pratiques
restrictives de concurrence.

Au cas présent, les contrats de franchise ou de concession exclusive seraient conclus entre
deux professionnels. Comme la société « NEMO » souhaite imposer ses conditions
générales sans accepter une quelconque négociation, les propositions de contrats
envisagés sont donc des contrats d’adhésion.

Or, les contrats conclus pouvant être analysés comme des contrats d’adhésion, il faut
préciser que l’article 1171 du Code civil dispose qu’une clause qui crée un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties à un contrat d’adhésion est réputée non
écrite.

Il faut donc vérifier, si, au cas présent, la clause litigieuse créé un déséquilibre significatif.

En l’espèce, la clause litigieuse n’est stipulée qu’en faveur de la SA. Elle créée donc un
déséquilibre significatif en ce que la SA se voit conférer un avantage ou un droit dont le
cocontractant (franchisé ou concessionnaire) est privé.

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Ici la clause litigieuse pourra être réputée non écrite et privée d’effet.

3.3 Quelle différence essentielle existe-t-il entre une garantie personnelle et une
garantie réelle ?

Compétences attendues : Partie 3 du programme

Reconnaître la nature d'une sûreté.

Conseils de l’expert
Il s'agit ici d'une question de pur cours et plus précisément de rappeler des définitions,
ce qui ne doit présenter aucune difficulté pour un étudiant qui connaît bien son cours.
La distinction entre sûreté personnelle et sûreté réelle fait partie des notions de base
de l'UE 1 de DCG.

Une garantie personnelle est un contrat conclu entre un créancier et un garant pour garantir
la dette du débiteur à l’égard du créancier.

La garantie réelle consiste à affecter au profit d’un ou de plusieurs créanciers, un ou


plusieurs biens, meubles ou immeubles, pour le cas où le débiteur de la dette n’exécuterait
pas son obligation.

3.4 Quelles sont les conditions de validité et d’opposabilité d’une hypothèque ?

Compétences attendues : Partie 3 du programme

Savoir comment constituer une hypothèque valablement.

Conseils de l’expert
Là encore il s'agit d'une question de pur cours.
Il convenait ici de bien distinguer dans sa réponse la question de validité et celle
d'opposabilité.

Pour être valable une hypothèque doit être constatée par écrit dans un acte notarié qui
identifie la créance garantie et l’assiette de la sûreté.

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Pour être opposable, l’hypothèque doit faire l’objet d’une publicité foncière auprès du service
de la publicité foncière, laquelle consiste en une inscription dans le registre dit « des
inscriptions ».

3.5 En cas de défaillance de la SA « NEMO », que peut faire la banque


« PROPRIAM » ?

Compétences attendues : Partie 3 du programme

Connaître l'intérêt de prendre une hypothèque pour un créancier.

Conseils de l’expert
Question très classique et très simple, de pur cours.

En cas de défaillance de la SA « NEMO », la banque « PROPRIAM », dès lors que


l’hypothèque est régulière, va pouvoir :

- soit demander la vente de l’immeuble hypothéqué aux enchères et exercer son droit
de préférence sur le prix de vente ;
- soit demander en justice que l’immeuble hypothéqué lui soit donné en paiement
(attribution judiciaire : formulation non exigée des candidats).

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DOSSIER 4 – DROIT DES SOCIÉTÉS

4.1 La clause d’inaliénabilité est-elle valable ? La cession des actions est-elle


valable ?

Compétences attendues : Partie 3 du programme

Connaître les conditions de validité d'une clause d'inaliénabilité dans un pacte d'actionnaires et
les sanctions applicables à la violation du pacte.

Conseils de l’expert
Le candidat doit suivre scrupuleusement le raisonnement proposé dans la question en
2 étapes :
1) Conditions de validité de la clause.
2) Sanction de la violation de cette clause.
Le piège ici était d'invoquer la nullité.

- Validité de la clause d’inaliénabilité.

Bien que la loi ne régisse que les clauses statutaires d’inaliénabilité dans les SAS, la
jurisprudence reconnaît leur validité dans les autres sociétés et dans les pactes d’associés
(pour information des correcteurs, par exemple : Cass. civ. 1ère, 31 octobre 2007, n° 05-
14.238), à condition qu’elles soient limitées dans le temps et justifiées par un intérêt légitime
(cette deuxième condition n’est pas exigée des candidats).

En l’occurrence la clause a une durée de dix ans, qu’on peut estimer satisfaisante par
analogie avec les dispositions de l’article L. 227-13 et l’intuitu personae constitue très
vraisemblablement un intérêt légitime.

La clause d’inaliénabilité est donc valable.

- Validité de la cession d’actions.

L’article L. 227-15 C. com. prévoit la nullité des cessions effectuées en violation des statuts,
cette sanction ne peut s’appliquer aux clauses extrastatutaires, qui ne sont pas opposables
aux tiers, sauf si les statuts font référence au pacte d’associés (pour information des
correcteurs, par exemple : Cass. com., 27 juin 2018, n°16-14.097). Tel ne semble pas être le
cas en l’espèce.

Au cas présent, la cession d’actions consentie par Alain à David n’est pas conforme à cette
clause. Alain est donc responsable, sur le fondement de la responsabilité contractuelle (art.
1231-1 nouveau C. civ.), à l’égard des autres signataires du pacte.

Ainsi, bien que la violation du pacte d’associés soit susceptible d’entraîner la mise en jeu de
la responsabilité civile d’Alain, la cession d’actions ne pourra pas être annulée.

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4.2 « Vaux-Tour » peut-il exiger le versement de ce dividende ?

Compétences attendues : Partie 2 du programme

Reconnaître une clause d'intérêt fixe et connaître sa sanction.

Conseils de l’expert
Il s'agit ici d'une notion abordée dans le cours de l'UE 2 de DCG.
Une des difficultés de l'UE 1 de DSCG est de maîtriser les programmes de l'UE 1, 2 et 3
de DCG.
Cette question était donc de nature à surprendre plus d'un étudiant !
La réponse était très courte mais fallait-il encore identifier la clause d'intérêt fixe dite
aussi intercalaire.

L’article L. 232-15 C. com. prohibe le versement d’un dividende garanti quel que soit le
résultat de la société. (clause dite « d’intérêt fixe »).

La clause est donc illicite, ce qui ne permettra pas à « Vaux-Tour » d’obtenir le paiement de
ce dividende.

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4.3 Bertrand est-il tenu de céder ses actions ? Que pensez-vous de l’attitude de
l’expert ?

Compétences attendues : Parties 1.1 et 5.2 du programme

Repérer les conséquences de l'existence d'une promesse de vente de droits sociaux. Savoir
appliquer un texte légal à une situation précise.

Conseils de l’expert
Cette question était délicate. En effet, une analyse attentive des questions posées
était impérative.
Il convenait de bien distinguer les 2 questions posées.
1) Concernant la cession des actions :
Il est impératif en premier lieu d'analyser la clause figurant dans le cas soumis à la
sagacité des candidats. Deux termes importants dans cette clause permettent d'être
mis sur la voie : "s'obligent à céder" " en cas de démission ou de révocation". Il s'agit
donc ici d'une promesse unilatérale de vente.
Ensuite, il faut appliquer les règles de droit commun des contrats à cette révocation de
promesse unilatérale de vente. La précision "dans le délai imparti" figurant dans la
question était de nature à pouvoir aider le candidat.
2) Concernant le prix de ces actions : il convenait ici de lire attentivement l'annexe,
d'en extraire la règle imposant à l'expert de se conformer à la formule de valorisation
prévue par les parties.
Le piège ici est de reproduire l'article, sans utiliser ce qui est de nature à répondre à la
question posée.

- Sur la cession des actions de Bertrand.

Il résulte de la lecture de la stipulation que celle-ci constitue une promesse unilatérale de


vente, régie par l’article 1124 C. civ. Dans sa rédaction issue de la réforme de 2016, l’article
1124 prévoit désormais que « La révocation de la promesse pendant le temps laissé au
bénéficiaire pour opter n'empêche pas la formation du contrat promis. »

En l’occurrence, le refus de BERTRAND est sans incidence sur la formation du contrat, dès
lors que Vaux-Tour s’est porté acquéreur dans le délai imparti. La cession est donc parfaite
et BERTRAND a l’obligation de céder ses actions.

- Sur la fixation du prix par l’expert.

L’article 1843-4 du Code civil précise expressément que l’expert a l’obligation d’appliquer la
formule de valorisation prévue par les parties. Même si le texte ne vise que la loi ou les
statuts, la jurisprudence reconnaît que les parties peuvent volontairement se soumettre à cet
article.

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Mis à jour selon la réforme du référentiel 2020 – Sup'Expertise Paris www.supexpertise.fr 17/18
L’expert doit donc appliquer la formule contenue dans le pacte, décote comprise. Son refus
est susceptible de constituer une erreur grossière entraînant la nullité de l’expertise et la
responsabilité civile de l’expert.

4.4 Qu’en pensez-vous ?

Compétences attendues : Partie 1.3 du programme

Reconnaître une infraction pénale commise par un dirigeant de fait.

Conseils de l’expert
La question ouverte du type "qu'en pensez-vous ?", peu utilisée dans cette épreuve, a
pu déstabiliser certains candidats.
Face à ce type d'interrogation, surtout ne pas paniquer : c'est au candidat à
rechercher le problème posé en lien avec les faits présentés. Décortiquer les termes
employés est une méthode judicieuse pour répondre avec succès, car souvent la
réponse est dans le sujet.
La qualification pénale de l'infraction n'était pas difficile pour le candidat qui a su lire
attentivement le sujet avec la formule "faire approuver les comptes ne faisant pas
clairement état du passif bancaire de la société".
Ensuite il convenait de ne pas oublier d'indiquer qu'ici on était bien en présence d'un
dirigeant de fait, responsable pénalement au même titre que le dirigeant de droit.

Est un dirigeant de fait, toute personne qui exerce en toute indépendance et liberté une
activité positive de gestion et de direction.

Au cas présent, le dirigeant de « Vaux Tour » a négocié avec des clients et des fournisseurs,
a procédé à des embauches, a convoqué l’AG afin de « faire approuver des comptes ne
faisant pas clairement état du passif bancaire de la société ».
Il est donc dirigeant de fait.

En outre, la présentation aux actionnaires de comptes ne faisant pas clairement état du


passif bancaire de la société peut être constitutive du délit de présentation de comptes ne
donnant pas une image fidèle de la situation financière et du patrimoine de la société (article
L242-6 2° du code de commerce)

Par ailleurs, aux termes de l’article L. 244-4 C. com., les dirigeants de fait encourent la
même responsabilité que les dirigeants de droit.

En conséquence, le dirigeant de « Vaux-Tour » pourra être poursuivi, en tant que dirigeant


de fait.

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