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ET DES ADMINISTRATIONS
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1. La règle de l’imposition par foyer
Principe
Chaque contribuable est imposable à l’impôt sur le revenu tant en raison de ses bénéfices et
revenus personnels que ceux de ses enfants et des personnes considérées comme étant à sa
charge. L’impôt sur le revenu est établi pour l’ensemble des membres du foyer fiscal.
Le foyer fiscal est composé :
- du contribuable lui-même
- de son conjoint s’il y est marié ou pacsé
- des personnes à sa charge (c’est à dire enfants célibataires âgés de moins de 18 ans, les
enfants infirmes quel que soit leur âge et les enfants célibataires majeures ou ayant
fondé un foyer distinct et qui ont demandé leur rattachement au foyer des parents).
L’année du mariage ou du PACS, les conjoints sont soumis à une imposition commune pour
les revenus dont ils ont disposé pendant l’année du mariage ou du PACS. Une option est
toutefois possible pour l’imposition distincte.
L’année du divorce ou de la dissolution du PACS, chaque époux est imposé distinctement sur
les revenus dont il a disposé pendant l’année.
a) Dérogation obligatoire
Les époux sont imposés séparément :
- Lorsqu’ils sont séparés de biens et ne vivent pas sous le même toit
- Lorsqu’ils ont été autorisés par le juge à avoir des résidences séparées
- En cas d’abandon du domicile conjugal par l’un des conjoints
En conséquence, chaque époux établit une déclaration qui lui est propre et n’est imposé que
sur ses seuls revenus, en tenant compte des enfants éventuellement à sa charge.
b) Dérogations optionnelles
Enfant célibataire majeur âgé de moins de 21 ans ou de moins de 25 ans si étudiant.
Normalement il n’est pas à la charge des parents et il doit être imposé séparément.
Toutefois sur demande de l’enfant et avec accord des parents, il peut demander le
rattachement au foyer des parents. Il est alors considéré comme à charge des parents :
il fait augmenter le quotient familial. L’option est annuelle et irrévocable.
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Pour l’ensemble des revenus perçus pendant l’année civile par les membres du foyer fiscal, il
est nécessaire de ventiler les différentes sources de revenus dans les catégories :
· TS : Traitement et Salaires et rémunérations art 62
· BIC : Bénéfices Industriels ou Commerciaux
· BNC : Bénéfices Non Commerciaux
· RF : Revenus Fonciers
· RCM : Revenus de Capitaux Mobiliers
· Rémunérations de certains dirigeants de société
· BA : Bénéfice Agricole
· PV : Plus-values de cession par les particuliers
Chacun des revenus catégoriels doit être déterminé selon les règles propres à la catégorie dont
il relève.
Principes des déficits : Les déficits subis en 2019 dans une ou plusieurs catégories de revenus
sont imputés, en premier lieu, sur les bénéfices ou revenus de la même catégorie réalisée par
les autres membres du foyer fiscal ; Puis, à défaut, compensés avec les revenus positifs des
autres catégories de revenus.
Le déficit subsistant de 2019 pourra être reporté sur le revenu global des années suivantes
jusqu'à la 6e inclusivement (ou la 10e inclusivement, mais dans certaines conditions et limites,
pour les locations meublées non professionnelles, pour les déficits fonciers et pour les moins-
values sur valeurs mobilières et droits sociaux).
Toutefois les déficits fonciers ne sont déductibles que partiellement du revenu global.
Champ d’application
Les traitements et salaires comprennent les revenus perçus par les contribuables qui possèdent
la qualité de salarié. Les rémunérations imposables comprennent les rémunérations
principales, plus les avantages en natures (mutuelle d’entreprise), moins les cotisations
sociales déductibles.
Exonérations :
• Les salaires versés en 2019 aux apprentis, dans la limite du montant moyen du SMIC
annuel, soit 18 255 € sont exonérés.
• Les salaires de lycéens et d’étudiants : les indemnités de stages perçues par les
étudiants dans le cadre de stages obligatoires dans la limite de 18 255 €.
• Les salaires versés aux lycéens ou étudiants âgés de moins de 26 ans au 1er janvier de
l'année d'imposition sont exonérés dans la limite de 3 smics bruts, c'est à dire dans la
limite de 4 564 € en 2019. S'ils excédent cet abattement, le surplus devra être déclaré.
• L’aide exceptionnelle de fin d’année, également appelée prime de noël, versée en
décembre.
• Le paiement des heures supplémentaires et des heures complémentaires pour les
salariés à temp partiel, à hauteur de 5 000 € par an.
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Les salariés peuvent déduire de leurs revenus après déduction des charges sociales, les frais
relatifs à leur fonction,
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Les revenus de capitaux mobiliers (RCM)
Champ d’application
La loi de finances pour 2018 a instauré une imposition de principe au taux forfaitaire de
12,8 % (également appelée « PFU » ou « flat tax ») pour l’ensemble des revenus de
capitaux mobiliers perçus par des personnes physiques à compter du 1er janvier 2018 alors que
ces mêmes revenus étaient précédemment imposés au barème progressif.
Par dérogation, une imposition de ces revenus selon le barème progressif reste possible, sous
conditions. Sont visés par ce régime d'imposition :
• les produits des placements à revenu variable, constitués par les revenus des actions et
parts sociales et les revenus distribués ou réputés distribués par les sociétés passibles
de l’impôt sur les sociétés ;
• les produits des placements à revenu fixe.
• les produits et les gains de cession de titres de créances négociables
• les produits d'assurance-vie souscrits.
Les placements financiers réalisés produisent des revenus imposables dans la catégorie RCM.
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Les revenus fonciers (RF)
Champs d’application
Les revenus fonciers sont constitués par les produits de location immobilière (en pleine
propriété ou détenu par des parts de SCI Société Civile Immobilière)
● Régime du micro-foncier
Les contribuables qui ont perçu des revenus fonciers bruts n’excédant pas 15 000 € sont
soumis de plein droit au régime du micro-foncier. Le montant brut est porté directement sur la
déclaration des revenus. Un abattement de 30% représentatif des charges est appliqué, aucune
autre déduction n’est admise. Une option pour le régime réel est possible, l’option est globale
et s’applique pour 3 ans.
Taxe foncière
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Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
Champ d’application
Sont imposables dans cette catégorie, les bénéfices réalisés par les personnes physiques dans
l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale.
Pour que les bénéfices soient rangés dans la présente catégorie, il faut qu’ils aient été réalisés,
soit par des exploitants individuels soit par des membres des sociétés à responsabilité limitée,
de sociétés anonymes ou de sociétés par actions simplifiées ayant opté pour le régime fiscal
des sociétés de personnes en application des articles 239 bis AA ou 239 bis AB du CGI.
Pour déterminer le bénéfice, les produits sont pris en compte selon certaines règles. En
matière de vente de biens, c’est au moment de la livraison que le produit est enregistré, en
matière de prestation de services c’est à l’exécution du service.
• Frais de déplacement : les frais engagés sont déductibles s’ils sont engagés pour des
motifs réellement professionnels et si leur montant n’est pas exagéré par rapport à
l’activité de l’entreprise.
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• Les impôts et taxes
Tous les impôts et taxes sont déductibles sauf l’impôt sur le revenu. Même la tvts
• Les pénalités
Les pénalités ne sont jamais déductibles.
Les titulaires de BIC doivent adhérés à un centre de gestion agréé (CGA) afin de ne pas se
voir appliquer un coefficient de 1,25 sur son bénéfice imposable.
A compter de l’imposition des revenus de 2019, les seuils des régimes micro-BIC et micro-
BNC passent à 170 000 € pour les activités de ventes et assimilées et à 70 000 € pour les
prestations de services et les activités libérales.
On applique un abattement forfaitaire de 71 % (commerce), de 50 % (prestations de services)
Champ d’application
On range dans cette catégorie les bénéfices principalement des professions libérales
Déclarations
Les titulaires de BNC doivent adhérés à une association de gestion agréée (AGA)
afin de ne pas se voir appliquer un coefficient de 1,25 sur son bénéfice imposable.
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Les plus-values des particuliers
Les cessions à titre onéreux d’immeubles bâtis ou non bâtis relèvent de cette catégorie.
Les principales exonérations sont les suivantes :
La résidence principale
Les cessions d’immeubles dont le prix est inférieur ou égal à 15 000 €
Les biens détenus depuis plus de 22 ans.
Détermination de la PV imposable
Prix de cession
-
Prix d’acquisition
+ frais acquisition ou forfaitaire 7.5 %
+ dépenses de construction, d’agrandissement, de rénovation retenues pour leur
montant réels. (si cession plus de 5 ans après l’acquisition, forfaitaires à 15 %)
=
Plus-value brute
-
Abattement pour durée de détention (décomptée par période de 12 mois)
(6 % pour chaque année de détention de la 6ème à la 21 -ème)
(4 % la 22ème année de détention révolue)
(exonération au bout de 22 ans)
=
Plus-value imposable
Imposition de la plus-value
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La taxe sur les plus-values immobilières élevées
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3. La liquidation, la déclaration et le paiement de l’IR
Le passage du revenu brut imposable au revenu net imposable, puis revenu imposable
Les abattements :
1. Des parents ayant accepté de rattacher à leur foyer leurs enfants mariés, pacsés ou
chargés de famille. L'abattement est égal à 5 947 € par personne rattachée : il
n’augmente pas mon quotient familial.
2. Des contribuables âgés de plus de 65 ans le 31 décembre 2019 ou invalides.
Pour l'imposition des revenus de 2019, l'abattement est égal à 2 441 € si leur revenu
net global n'excède pas 15 300 € ou 1 221 € si ce revenu est compris entre 15 300 € et
24 640 € ;
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4. La liquidation de l’impôt sur le revenu
N = Quotient familial
L'impôt calculé à l'aide du barème par tranches doit, le cas échéant, être corrigé pour tenir
compte du plafonnement du quotient familial et de la décote. L'impôt brut est obtenu en
appliquant au revenu net imposable, arrondi à l'euro le plus proche, le barème progressif par
tranches 2019.
Dans cette formule simplifiée habituellement retenue par l’administration mais calculée par nos soins, R
représente le revenu imposable et N le nombre de parts. Mais, pour bon nombre de contribuables, cette
formule simplifiée ne sera pas suffisante pour obtenir le montant brut de l’impôt sur le revenu puisqu’elle
ne prend en compte ni la décote réservée aux personnes les plus modestes, ni le plafonnement des effets du
quotient familial.
Concernant les couples mariés ou pacsés, veufs et concubins, l'allégement d'impôt résultant de
l'application du quotient familial est plafonné à 1 567 € pour chaque demi-part
excédant 2 parts pour les couples, mariés ou pacsés, soumis à imposition commune.
Décote
La décote permet de réduire l'impôt si celui-ci est en dessous d'un certain seuil. Le seuil est de
1 611 € pour les personnes seules, célibataires, divorcées ou veuves. Il est de 2 653 € pour les
couples. Le calcul se fait par la différence entre les plafonds 1 208 € (célibataire) et 1 990 €
(couple) susvisés et les ¾ du montant de l’impôt.
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Réductions d’impôt et crédits d’impôt
Une réduction de l'impôt est accordée automatiquement aux contribuables dont le revenu
fiscal de référence 2019 n'excède pas :
- 21 249 € pour la première part de quotient familial des célibataires,
veufs ou divorcés (contribuables seuls) ;
- 42 498 € pour les deux premières parts de quotient familial des
personnes soumises à imposition commune (couples).
Ces limites sont majorées de 3 836 € pour chacune des demi-parts suivantes et de la moitié de
ce montant pour chacun des quarts de part suivants.
Cette réduction d'impôt est calculée sur le montant de l'impôt résultant de l'application du
barème, du plafonnement des effets du quotient familial, de la réduction de 30 % ou 40 % en
faveur des contribuables domiciliés dans les DOM et de la décote, mais avant prise en compte
des réductions et crédits d'impôt de droit commun.
Elle est égale à 20 % de l'impôt brut après décote pour les contribuables dont le revenu fiscal
de référence 2019 est inférieur à :
- 19 176 € pour la 1ère part de quotient familial des contribuables seuls ;
- 38 352 € pour les 2 premières parts de quotient familial des couples.
Ces limites sont majorées de 3 836 € pour chacune des demi-parts suivantes, et de la moitié de
ce montant pour chacun des quarts de part suivants.
Lorsque les revenus du foyer fiscal excèdent ces limites, le taux de réduction (T), dégressif,
est calculé en appliquant la formule ci-après :
- pour un célibataire : Taux = 20 % × [(21 249 – RI) / 2 073] ;
- pour un couple : Taux = 20 % × [(42 498 – RI) / 4 146].
Pour la détermination de Taux, les limites de 21 249 € et 42 498 € sont majorées de 3 836 €
pour chacune des demi-parts suivantes et de la moitié de ce montant pour chacun des quarts
de part suivants.
Exemple 1 :
Soit un couple avec 2 enfants, dont le revenu imposable (et le revenu fiscal de
référence) s'élève à 43 000 €.
Impôt brut avant décote : 1 793 €
Montant de la décote : 1 990 € - (3/4 x 1 793 €) = 645 €
Soit un impôt de 1 793 € - 645 € = 1 148 €
Montant de réduction d’impôt : 1 148 € * 20 % = 230 €
Impôt dû : 1 148 € - 230 € = 918 €.
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Exemple 2 :
Pour un célibataire sans personne à charges (une part) dont le revenu est de 19 500 €,
l’impôt brut s’élève à 1 321 €.
Montant de la décote : 1 208 € – (3/4 x 1 321 €) = 217 €
Soit un impôt de 1 104 € après décote.
Taux = 20 % × [(21 249 – 19 500) / 2 073] = 16.87 %
La réduction s’élève à 1 104 € *16.87 % = 186 €
Impôt = 1 104 € - 186 € = 918 €
Vous bénéficiez d'une réduction d'impôt égale à 66% du total des versements dans la
limite de 20% du revenu imposable de votre foyer.
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Frais de scolarisation des enfants à charge
Pour l'imposition des revenus, chaque enfant compté à charge pour l'impôt sur le
revenu (enfant mineur) ou rattaché au foyer fiscal et poursuivant des études
secondaires ou supérieures, au 31 décembre 2019, ouvre droit à une réduction d'impôt
de :
- 61 € par enfant fréquentant un collège ;
- 153 € par enfant fréquentant un lycée d'enseignement général et
technologique ou un lycée professionnel ;
- 183 € par enfant suivant une formation d'enseignement supérieur.
Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu est entré en vigueur le 1er janvier
2019. Le prélèvement à la source consiste à déduire l'impôt avant versement du revenu : le
montant de l’impôt est prélevé chaque mois sur le bulletin de paie. Ainsi, le paiement est étalé
sur douze mois et le décalage d’un an supprimé. De plus, l'impôt s'adapte automatiquement au
montant des revenus perçus.
Les indépendants paieront leur impôt sur le revenu par acompte, calculé et prélevé
automatiquement chaque mois ou chaque trimestre par l'administration fiscale. À la demande
du contribuable, le montant de l'acompte peut être modifié en cas de variation du revenu ou
interrompu en cas de cessation d'activité. Sont concernés les titulaires de bénéfices industriels
et commerciaux, de bénéfices non commerciaux ou de bénéfices agricoles.
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Tout changement de situation (mariage, naissance...) doit être signalé immédiatement à
l'administration fiscale, qui modifie le taux de prélèvement. Le taux peut également être
modifié en cours d'année à l'initiative du contribuable, à la hausse ou à la baisse.
Le calcul de l'impôt reste attaché au foyer : par défaut, les membres du couple sont imposés
au même taux. Cependant, il est possible d'opter pour un taux individualisé correspondant
aux revenus individuels, le montant total de l'impôt versé par le couple restant inchangé.
Dans les mêmes conditions, un salarié peut, afin de renforcer la confidentialité de ses
données, refuser que l’administration fiscale transmette son taux de prélèvement à
l'employeur. Celui-ci applique alors un taux non personnalisé correspondant au seul montant
du salaire versé et ne prenant pas en compte les charges de famille.
Selon les cas, le contribuable est remboursé du trop versé l'année suivante, ou paye un
complément chaque mois sur impots.gouv.fr.
Les crédits d'impôts restent calculés sur la base des dépenses mentionnées dans la
déclaration de revenus et versés avec une année de décalage : les crédits d'impôts ouverts au
titre de 2019 sont versés en 2020, ceux qui acquis en 2020 seront versés en 2021.
Cependant, un acompte est versé dès le 15 janvier pour certains crédits et réductions d'impôts
(emploi à domicile, garde d’enfants, dons). Il correspond à 60% du montant de l’année
précédente. Ainsi, le 15 janvier 2020, un acompte correspondant à 60% du montant perçu en
2019 est reversé au contribuable. Le solde sera versé à l'été 2020, en fonction des dépenses
2019 déclarées au printemps 2020.
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