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GESTION DES ENTREPRISES

ET DES ADMINISTRATIONS

Année universitaire 2019/2020 Loi de finance pour 2020

A) Principes et champs d’application de l’impôt sur le revenu

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1. La règle de l’imposition par foyer

Principe

Chaque contribuable est imposable à l’impôt sur le revenu tant en raison de ses bénéfices et
revenus personnels que ceux de ses enfants et des personnes considérées comme étant à sa
charge. L’impôt sur le revenu est établi pour l’ensemble des membres du foyer fiscal.
Le foyer fiscal est composé :
- du contribuable lui-même
- de son conjoint s’il y est marié ou pacsé
- des personnes à sa charge (c’est à dire enfants célibataires âgés de moins de 18 ans, les
enfants infirmes quel que soit leur âge et les enfants célibataires majeures ou ayant
fondé un foyer distinct et qui ont demandé leur rattachement au foyer des parents).
L’année du mariage ou du PACS, les conjoints sont soumis à une imposition commune pour
les revenus dont ils ont disposé pendant l’année du mariage ou du PACS. Une option est
toutefois possible pour l’imposition distincte.
L’année du divorce ou de la dissolution du PACS, chaque époux est imposé distinctement sur
les revenus dont il a disposé pendant l’année.

Les dérogations à la règle du foyer fiscal

a) Dérogation obligatoire
Les époux sont imposés séparément :
- Lorsqu’ils sont séparés de biens et ne vivent pas sous le même toit
- Lorsqu’ils ont été autorisés par le juge à avoir des résidences séparées
- En cas d’abandon du domicile conjugal par l’un des conjoints

En conséquence, chaque époux établit une déclaration qui lui est propre et n’est imposé que
sur ses seuls revenus, en tenant compte des enfants éventuellement à sa charge.

b) Dérogations optionnelles
Enfant célibataire majeur âgé de moins de 21 ans ou de moins de 25 ans si étudiant.
Normalement il n’est pas à la charge des parents et il doit être imposé séparément.
Toutefois sur demande de l’enfant et avec accord des parents, il peut demander le
rattachement au foyer des parents. Il est alors considéré comme à charge des parents :
il fait augmenter le quotient familial. L’option est annuelle et irrévocable.

Enfant ayant fondé un foyer distinct ou chargé de famille de moins de 21 ans ou de


moins de 25 si étudiant : Cet enfant n’est plus à la charge des parents, il doit faire sa
déclaration séparément. Toutefois sur demande de l’enfant et avec accord des parents,
il a la possibilité de demander son rattachement à ses parents ou aux parents de son
conjoint : le couple n’est pas considéré comme à charge des parents (pas
d’augmentation du quotient familial mais un abattement de 5 947 € par personne).

2. La détermination des revenus nets catégoriels

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Pour l’ensemble des revenus perçus pendant l’année civile par les membres du foyer fiscal, il
est nécessaire de ventiler les différentes sources de revenus dans les catégories :
· TS : Traitement et Salaires et rémunérations art 62
· BIC : Bénéfices Industriels ou Commerciaux
· BNC : Bénéfices Non Commerciaux
· RF : Revenus Fonciers
· RCM : Revenus de Capitaux Mobiliers
· Rémunérations de certains dirigeants de société
· BA : Bénéfice Agricole
· PV : Plus-values de cession par les particuliers
Chacun des revenus catégoriels doit être déterminé selon les règles propres à la catégorie dont
il relève.
Principes des déficits : Les déficits subis en 2019 dans une ou plusieurs catégories de revenus
sont imputés, en premier lieu, sur les bénéfices ou revenus de la même catégorie réalisée par
les autres membres du foyer fiscal ; Puis, à défaut, compensés avec les revenus positifs des
autres catégories de revenus.
Le déficit subsistant de 2019 pourra être reporté sur le revenu global des années suivantes
jusqu'à la 6e inclusivement (ou la 10e inclusivement, mais dans certaines conditions et limites,
pour les locations meublées non professionnelles, pour les déficits fonciers et pour les moins-
values sur valeurs mobilières et droits sociaux).
Toutefois les déficits fonciers ne sont déductibles que partiellement du revenu global.

Les traitements et salaires (TS)

Champ d’application

Les traitements et salaires comprennent les revenus perçus par les contribuables qui possèdent
la qualité de salarié. Les rémunérations imposables comprennent les rémunérations
principales, plus les avantages en natures (mutuelle d’entreprise), moins les cotisations
sociales déductibles.
Exonérations :
• Les salaires versés en 2019 aux apprentis, dans la limite du montant moyen du SMIC
annuel, soit 18 255 € sont exonérés.
• Les salaires de lycéens et d’étudiants : les indemnités de stages perçues par les
étudiants dans le cadre de stages obligatoires dans la limite de 18 255 €.
• Les salaires versés aux lycéens ou étudiants âgés de moins de 26 ans au 1er janvier de
l'année d'imposition sont exonérés dans la limite de 3 smics bruts, c'est à dire dans la
limite de 4 564 € en 2019. S'ils excédent cet abattement, le surplus devra être déclaré.
• L’aide exceptionnelle de fin d’année, également appelée prime de noël, versée en
décembre.
• Le paiement des heures supplémentaires et des heures complémentaires pour les
salariés à temp partiel, à hauteur de 5 000 € par an.

Les frais relatifs à la fonction (frais professionnels)

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Les salariés peuvent déduire de leurs revenus après déduction des charges sociales, les frais
relatifs à leur fonction,

a) Le régime de la déduction forfaitaire


Les frais professionnels sont évalués forfaitairement à 10% du montant des salaires.
Le minimum est de 441 € et le maximum est de 12 627 €.
En ce qui concernent l’abattement sur les pensions et retraites, les bornes sont les
suivantes (minimum = 393 € - maximum = 3 850 € )

b) Le régime de la déduction des frais réels / Nature des frais déductibles :


- Frais de transport du domicile au lieu de travail (40 kms) (allée – retour)
- Frais vestimentaires spécifiques en rapport avec la profession exercée
- Frais de documentation professionnelle et de stage de formation.
- Frais de déménagement ou double résidence
- Dépenses de mobiliers et de matériels et outillage (inférieur à 500 € HT) ou
amortissement du bien.
- Les dépenses engagées pour l'acquisition d'un diplôme ou d'une qualification
- Les cotisations versées à un syndicat professionnel
- Frais réels de repas diminué de la valeur d’un repas pris à la maison (4.85 €)
pour les dépenses payées en 2019.
- Frais forfaitaire de repas 4.85 €
- Les frais d’usage d’une voiture personnelle à des fins professionnelles.
Utilisation du barème kilométrique de l’administration fiscale.
Ce barème comprend la dépréciation du véhicule, ainsi que les frais
d’entretien, les pneus, l’assurance et le carburant, mais ne tient pas compte des
frais éventuels de garage. Sous réserve de justifications nécessaires il peut être
ajouté les frais de garage et de stationnement, les frais de péage d'autoroute, les
intérêts des emprunts contractés pour l'achat à crédit du véhicule retenus au
prorata de son utilisation professionnelle, les dépenses à caractère imprévisible
(dépenses de réparations consécutives pour donner suite à un accident par
exemple).

Nb de CV Moins de 5001 à 20 000 km Plus de 20000 km


barème 2019 5000 km
3 CV Et moins 0,456 x d ( 0,273 x d) + 915 0,318 x d
4 CV 0,523 x d ( 0,294 x d) + 1 147 0,352 x d
5 CV 0,548 x d (0,308 x d) + 1 200 0,368 x d
6 CV 0,574 x d (0,323 x d) + 1 256 0,386 x d
7 CV et plus 0,601 x d (0,340 x d) + 1 301 0,405 x d

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Les revenus de capitaux mobiliers (RCM)

Champ d’application

La loi de finances pour 2018 a instauré une imposition de principe au taux forfaitaire de
12,8 % (également appelée « PFU » ou « flat tax ») pour l’ensemble des revenus de
capitaux mobiliers perçus par des personnes physiques à compter du 1er janvier 2018 alors que
ces mêmes revenus étaient précédemment imposés au barème progressif.

Par dérogation, une imposition de ces revenus selon le barème progressif reste possible, sous
conditions. Sont visés par ce régime d'imposition :
• les produits des placements à revenu variable, constitués par les revenus des actions et
parts sociales et les revenus distribués ou réputés distribués par les sociétés passibles
de l’impôt sur les sociétés ;
• les produits des placements à revenu fixe.
• les produits et les gains de cession de titres de créances négociables
• les produits d'assurance-vie souscrits.

Les placements financiers réalisés produisent des revenus imposables dans la catégorie RCM.

Imposition des dividendes


Les distributions de bénéfices effectuées par les sociétés soumises à l’IS constituent
des revenus mobiliers imposables. A compter du 1 er janvier 2018, les revenus
mobiliers sont soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU appelé « flat tax »)
Le PFU consiste en une imposition à l’impôt sur le revenu à un taux forfaitaire unique
de 12.80 % auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux à 17.20 % ce qui se traduit par
une taxation globale à 30 % « flat tax . Dans les 15 jours du mois suivant le paiement
des dividendes, la société doit reverser à l’administration fiscale les prélèvements sur
les dividendes, au moyen de la déclaration 2777 soit en mode EFI, soit en mode EDI
(impôts.gouv.fr)
Une option pour une imposition au barème progressif est possible avec un abattement
de 40 % sur le brut.

Imposition des produits des placements à revenu fixe à la Flat tax


L’application d’une imposition à un taux fixe constitue désormais le principe et
l’imposition progressive l’exception.

Les jetons de présence


Les jetons de présence ordinaires sont soumis au PFU ou flat tax. Ils supportent à ce
titre un prélèvement forfaitaire de 12,8 % et des prélèvements sociaux de 17,2 %.
Une option pour l'imposition au barème progressif est possible sans abattement

Intérêt de compte courant d’associé


Les intérêts provenant des comptes courants d'associés sont soumis au PFU ou au
barème progressif de l'impôt sur le revenu sans abattement.

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Les revenus fonciers (RF)

Champs d’application

Les revenus fonciers sont constitués par les produits de location immobilière (en pleine
propriété ou détenu par des parts de SCI Société Civile Immobilière)

Les modalités d’imposition

2 régimes existent : le régime du micro-foncier et le régime du réel.

● Régime du micro-foncier
Les contribuables qui ont perçu des revenus fonciers bruts n’excédant pas 15 000 € sont
soumis de plein droit au régime du micro-foncier. Le montant brut est porté directement sur la
déclaration des revenus. Un abattement de 30% représentatif des charges est appliqué, aucune
autre déduction n’est admise. Une option pour le régime réel est possible, l’option est globale
et s’applique pour 3 ans.

● Régime du réel normal


Les revenus fonciers à déclarer sont composés de loyers encaissés.
Les charges déductibles :

Frais d’administration et de gestion : On y trouve les rémunérations de garde et de


concierge, les frais d’administrations des biens (syndic) et tous les frais de
procédure (avocat, huissier…)

Autres frais de gestion : On y trouve les frais de correspondance (timbres,


téléphones), les frais d’acquisition de matériel et mobilier de bureau et les frais
d’enregistrement des baux.
Tous ces frais sont plafonnés à 20 €, ces frais sont forfaitaires.

Primes d’assurance : : les primes d'assurance, réglées par le propriétaire, se


rapportant au bien donné en location peuvent être déduites des revenus fonciers
pour leur montant réel quel que soit le risque assuré (les primes d'assurance sur le
bien, les primes d'assurance loyers impayés, les primes d'assurance-emprunteur).

Dépenses de réparation d’entretien ou d’amélioration : Ces dépenses sont


déductibles sauf si elles concernent des dépenses de construction, de
reconstruction ou d’agrandissement.

Taxe foncière

Les intérêts des emprunts : Autorisés pour les acquisitions de constructions, la


réparation, l’amélioration.

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Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)

Champ d’application

Sont imposables dans cette catégorie, les bénéfices réalisés par les personnes physiques dans
l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale.
Pour que les bénéfices soient rangés dans la présente catégorie, il faut qu’ils aient été réalisés,
soit par des exploitants individuels soit par des membres des sociétés à responsabilité limitée,
de sociétés anonymes ou de sociétés par actions simplifiées ayant opté pour le régime fiscal
des sociétés de personnes en application des articles 239 bis AA ou 239 bis AB du CGI.

Les règles de rattachement des créances

Pour déterminer le bénéfice, les produits sont pris en compte selon certaines règles. En
matière de vente de biens, c’est au moment de la livraison que le produit est enregistré, en
matière de prestation de services c’est à l’exécution du service.

Les règles générales de déduction

L’administration fiscale demande aux contribuables de déterminer un résultat fiscal, ce


résultat fiscal est égal au résultat comptable, plus les réintégrations fiscales de toutes les
charges non autorisées, moins les déductions des produits non imposables.

• Conditions de déductibilité de fond et de forme :


Les charges sont déductibles si :
- elles se rattachent à la gestion normale de l’entreprise
- être exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation
Les charges doivent s’appuyer sur des justificatifs (factures).

• Les dépenses dites somptuaires (non déductibles) ne sont pas autorisées :


- Les dépenses de chasse et de pêche
- Les dépenses concernant les yachts et les bateaux
- Dépenses sur les résidences secondaires
- Amortissements des véhicules de tourisme surplus

• Charges de publicité et les cadeaux


Pour les cadeaux : les cadeaux sont déductibles s’ils sont faits dans l’intérêt de la
bonne marche de l’entreprise, en fonction de la qualité du bénéficiaire (clients et
fournisseurs) et la valeur du cadeau doit être en comparaison avec le chiffre d’affaires.

• Parrainage : les dépenses engagées à l’occasion de manifestations à caractère sportif


artistique sont déductibles à condition que :
- L’identité de l’entreprise apparaisse dans la manifestation choisie
- Les dépenses soient en rapport avec le chiffre d’affaires de l’entreprise

• Frais de déplacement : les frais engagés sont déductibles s’ils sont engagés pour des
motifs réellement professionnels et si leur montant n’est pas exagéré par rapport à
l’activité de l’entreprise.

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• Les impôts et taxes
Tous les impôts et taxes sont déductibles sauf l’impôt sur le revenu. Même la tvts

• Les pénalités
Les pénalités ne sont jamais déductibles.

• Les charges de personnel


Les frais de personnel (salaires) sont déductibles sous réserves :
- Qu’ils correspondent à un travail effectif
- Que leur montant ne soit pas excessif par rapport aux services rendus.

Les titulaires de BIC doivent adhérés à un centre de gestion agréé (CGA) afin de ne pas se
voir appliquer un coefficient de 1,25 sur son bénéfice imposable.

A compter de l’imposition des revenus de 2019, les seuils des régimes micro-BIC et micro-
BNC passent à 170 000 € pour les activités de ventes et assimilées et à 70 000 € pour les
prestations de services et les activités libérales.
On applique un abattement forfaitaire de 71 % (commerce), de 50 % (prestations de services)

Les bénéfices non commerciaux

Champ d’application

On range dans cette catégorie les bénéfices principalement des professions libérales

Déclarations

Régime et déclaration contrôlée : Il est identique au BIC à la grosse exception


qu’on ne tient compte que des recettes encaissées – les dépenses payées.

Les titulaires de BNC doivent adhérés à une association de gestion agréée (AGA)
afin de ne pas se voir appliquer un coefficient de 1,25 sur son bénéfice imposable.

Régime du micro-BNC : Condition : les recettes annuelles inférieures à 70 000 €,


on applique un abattement de 34% sur les recettes, correspondant aux dépenses.

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Les plus-values des particuliers

Seules les cessions d’immeubles seront traitées.

Les cessions à titre onéreux d’immeubles bâtis ou non bâtis relèvent de cette catégorie.
Les principales exonérations sont les suivantes :
La résidence principale
Les cessions d’immeubles dont le prix est inférieur ou égal à 15 000 €
Les biens détenus depuis plus de 22 ans.

Détermination de la PV imposable

Prix de cession
-
Prix d’acquisition
+ frais acquisition ou forfaitaire 7.5 %
+ dépenses de construction, d’agrandissement, de rénovation retenues pour leur
montant réels. (si cession plus de 5 ans après l’acquisition, forfaitaires à 15 %)
=
Plus-value brute
-
Abattement pour durée de détention (décomptée par période de 12 mois)
(6 % pour chaque année de détention de la 6ème à la 21 -ème)
(4 % la 22ème année de détention révolue)
(exonération au bout de 22 ans)
=
Plus-value imposable

Imposition de la plus-value

Au titre de l’IR, la plus-value est taxée au taux de 19 %.


Au titre des prélèvements sociaux taux = 17.20 %
Mais ceux-ci sont calculés sur une base différente car l’abattement pour durée de
détention est appliqué :
1.65 % pour chaque année de détention de la 6ème à la 21 -ème
1.60 % la 22ème année révolue
9 % par année de détention au-delà de la 22éme année
Conduisant à une exonération au bout de 30 ans.

Un mécanisme de sur taxation s’applique aux plus-values immobilières d’un montant


imposable, après abattement pour une durée de détention, supérieur à 50 000 €.

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La taxe sur les plus-values immobilières élevées

Montant de la plus-value Montant de la taxe additionnelle

Source : Direction générale des impôts

Entre 50 001 € et 60 000 € 2% x PV - (60 000 - PV) x 1/20

Entre 60 001 € et 100 000 € 2% x PV

Entre 100 001 € et 110 000 € 3% x PV - (110 000 - PV) x 1/10

Entre 110 001 € et 150 000 € 3% x PV

Entre 150 001 € et 160 000 € 4% x PV - (160 000 - PV) x 15/100

Entre 160 001 € et 200 000 € 4% x PV

Entre 200 001 € et 210 000 € 5% x PV - (210 000 - PV) x 20/100

Entre 210 001 € et 250 000 € 5% x PV

Entre 250 001 € et 260 000 € 6% x PV - (260 000 - PV) x 25/100

Supérieur à 260 000 € 6% x PV

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3. La liquidation, la déclaration et le paiement de l’IR

Le passage du revenu brut imposable au revenu net imposable, puis revenu imposable

RBG - charges déductibles = RNG


RNG – abattements = Revenu imposable RI

Les charges déductibles

1. les pensions alimentaires :


o Pensions versées à des enfants majeurs :
Les pensions versées en 2019 à des enfants majeurs sont déductibles dans la
limite de 5 947 € par enfant ou de 11 894 € au maximum si l'enfant est marié,
pacsé ou chargé de famille. Ces dépenses doivent être justifiées matériellement.
Les dépenses de nourriture et de logement d'un ascendant ou d'un descendant
peuvent être estimées, pour l'année civile 2019, à 3 535 € par enfant ou
ascendant aidé.
Si l'hébergement ou l'état de besoin de cette personne ne porte que sur une
fraction de l'année, ce forfait doit être réduit au prorata du nombre de mois
concernés, tout mois commencé devant être retenu.

o Pensions versées à un parent :


Vous pouvez déduire de votre revenu la pension alimentaire versée à vos
parents et autres ascendants directs uniquement si elle permet à son
bénéficiaire, de couvrir ses besoins essentiels. Les sommes engagées doivent
être proportionnées à vos ressources. Ces pensions sont imposables entre les
mains de leurs bénéficiaires.

o Les sommes versées à votre ex-conjoint :


Les sommes que vous êtes condamné à verser à votre ex-conjoint sont
déductibles uniquement si elles ont le caractère d’une pension alimentaire.

2. Frais d’accueil d’une personne âgée de plus de 75 ans :


Tout contribuable qui accueille sous son toit des personnes de plus de 75 ans au
31 décembre 2019 (hors parent ayant une obligation alimentaire), non comptées à
charge et dont les ressources n'excèdent pas 10 418.40 € (personne seule) ou
16 174.59 € (ménage), peut déduire ces frais d'accueil, dans la limite, pour 2019,
de 3 535 € par personne

Les abattements :

1. Des parents ayant accepté de rattacher à leur foyer leurs enfants mariés, pacsés ou
chargés de famille. L'abattement est égal à 5 947 € par personne rattachée : il
n’augmente pas mon quotient familial.
2. Des contribuables âgés de plus de 65 ans le 31 décembre 2019 ou invalides.
Pour l'imposition des revenus de 2019, l'abattement est égal à 2 441 € si leur revenu
net global n'excède pas 15 300 € ou 1 221 € si ce revenu est compris entre 15 300 € et
24 640 € ;

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4. La liquidation de l’impôt sur le revenu

N = Quotient familial

Principales situations et charges de famille : nombre de parts


nbre d'enfants Marié
Célibataire ou divorcé
à charge
0 1 2
1 1,5 2.5
2 2 3
3 3 4

L'impôt calculé à l'aide du barème par tranches doit, le cas échéant, être corrigé pour tenir
compte du plafonnement du quotient familial et de la décote. L'impôt brut est obtenu en
appliquant au revenu net imposable, arrondi à l'euro le plus proche, le barème progressif par
tranches 2019.

TAUX Formule de calcul


D’IMPOSITION de l’impôt brut
TRANCHE DU REVENU 2019
2019
(Quotient familial R/N)
(Barème 2019)
Jusqu'à 10 064 euros 0% -
de 10 064 à 27 794 euros 14 % (R x 0.14) – (1 408.96 x N)
de 27 794 à 74 517 euros 30 % (R x 0.30) – (5 856.00 x N)
de 74 517 à 157 806 euros 41 % (R x 0.41) – (14 052.87 x N)
Supérieur à 157 806 euros 45 % (R x 0.45) – (20 365.11 x N)

Dans cette formule simplifiée habituellement retenue par l’administration mais calculée par nos soins, R
représente le revenu imposable et N le nombre de parts. Mais, pour bon nombre de contribuables, cette
formule simplifiée ne sera pas suffisante pour obtenir le montant brut de l’impôt sur le revenu puisqu’elle
ne prend en compte ni la décote réservée aux personnes les plus modestes, ni le plafonnement des effets du
quotient familial.

Notion de plafonnement du 1 567 €

Concernant les couples mariés ou pacsés, veufs et concubins, l'allégement d'impôt résultant de
l'application du quotient familial est plafonné à 1 567 € pour chaque demi-part
excédant 2 parts pour les couples, mariés ou pacsés, soumis à imposition commune.

Décote
La décote permet de réduire l'impôt si celui-ci est en dessous d'un certain seuil. Le seuil est de
1 611 € pour les personnes seules, célibataires, divorcées ou veuves. Il est de 2 653 € pour les
couples. Le calcul se fait par la différence entre les plafonds 1 208 € (célibataire) et 1 990 €
(couple) susvisés et les ¾ du montant de l’impôt.

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Réductions d’impôt et crédits d’impôt

Réduction d’impôt pour les foyers modestes :

Une réduction de l'impôt est accordée automatiquement aux contribuables dont le revenu
fiscal de référence 2019 n'excède pas :
- 21 249 € pour la première part de quotient familial des célibataires,
veufs ou divorcés (contribuables seuls) ;
- 42 498 € pour les deux premières parts de quotient familial des
personnes soumises à imposition commune (couples).
Ces limites sont majorées de 3 836 € pour chacune des demi-parts suivantes et de la moitié de
ce montant pour chacun des quarts de part suivants.

Cette réduction d'impôt est calculée sur le montant de l'impôt résultant de l'application du
barème, du plafonnement des effets du quotient familial, de la réduction de 30 % ou 40 % en
faveur des contribuables domiciliés dans les DOM et de la décote, mais avant prise en compte
des réductions et crédits d'impôt de droit commun.

Elle est égale à 20 % de l'impôt brut après décote pour les contribuables dont le revenu fiscal
de référence 2019 est inférieur à :
- 19 176 € pour la 1ère part de quotient familial des contribuables seuls ;
- 38 352 € pour les 2 premières parts de quotient familial des couples.
Ces limites sont majorées de 3 836 € pour chacune des demi-parts suivantes, et de la moitié de
ce montant pour chacun des quarts de part suivants.

Lorsque les revenus du foyer fiscal excèdent ces limites, le taux de réduction (T), dégressif,
est calculé en appliquant la formule ci-après :
- pour un célibataire : Taux = 20 % × [(21 249 – RI) / 2 073] ;
- pour un couple : Taux = 20 % × [(42 498 – RI) / 4 146].

Pour la détermination de Taux, les limites de 21 249 € et 42 498 € sont majorées de 3 836 €
pour chacune des demi-parts suivantes et de la moitié de ce montant pour chacun des quarts
de part suivants.

Exemple 1 :

Soit un couple avec 2 enfants, dont le revenu imposable (et le revenu fiscal de
référence) s'élève à 43 000 €.
Impôt brut avant décote : 1 793 €
Montant de la décote : 1 990 € - (3/4 x 1 793 €) = 645 €
Soit un impôt de 1 793 € - 645 € = 1 148 €
Montant de réduction d’impôt : 1 148 € * 20 % = 230 €
Impôt dû : 1 148 € - 230 € = 918 €.

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Exemple 2 :
Pour un célibataire sans personne à charges (une part) dont le revenu est de 19 500 €,
l’impôt brut s’élève à 1 321 €.
Montant de la décote : 1 208 € – (3/4 x 1 321 €) = 217 €
Soit un impôt de 1 104 € après décote.
Taux = 20 % × [(21 249 – 19 500) / 2 073] = 16.87 %
La réduction s’élève à 1 104 € *16.87 % = 186 €
Impôt = 1 104 € - 186 € = 918 €

Dons aux associations d'aide aux personnes en difficulté :


Les versements au profit d'organismes sans but lucratif qui procurent gratuitement la
nourriture, l'hébergement et les soins à des personnes en difficulté ou qui contribuent à
favoriser leur logement, retenus dans la limite de 546 €, ouvrent droit à une réduction
d'impôt de 75 %. Si vous avez versé un montant supérieur à la limite, la fraction qui
dépasse cette limite sera automatiquement ajoutée au montant des dons versés à des
organismes d’intérêt général ouvrant droit à la réduction d’impôt de 66 % dans la
limite de 20% du revenu imposable.

Versements sous forme de dons à des organismes d'intérêt général.


Il s'agit des organismes suivants :

o œuvres ou organismes d'intérêt général présentant un caractère philanthropique,


éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à
la valorisation du patrimoine ou à la défense de l'environnement ;
o associations ou fondations reconnues d'utilité publique ;
o associations cultuelles ou de bienfaisance autorisées à recevoir des dons et legs.

Vous bénéficiez d'une réduction d'impôt égale à 66% du total des versements dans la
limite de 20% du revenu imposable de votre foyer.

Emploi d'un salarié à domicile


L'aide fiscale en faveur des sommes versées pour l'emploi d'un salarié à domicile,
directement ou à une association, une entreprise ou à certains organismes prend la
forme soit d'une réduction d'impôt sur le revenu, soit d'un crédit d'impôt de 50 %
dans la limite de 12 000 €. Ce plafond est majoré de 1 500 € par enfant.

Frais de garde des enfants


Les frais payés en 2019 pour faire garder les enfants de moins de 6 ans, au 1er janvier
2019, à l'extérieur du domicile ouvrent droit à un crédit d'impôt égal à 50 % des
dépenses, retenues dans la limite de 2 300 € par enfant à charge. En cas de garde
alternée, la limite retenue est de 1 150 € par enfant.

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Frais de scolarisation des enfants à charge
Pour l'imposition des revenus, chaque enfant compté à charge pour l'impôt sur le
revenu (enfant mineur) ou rattaché au foyer fiscal et poursuivant des études
secondaires ou supérieures, au 31 décembre 2019, ouvre droit à une réduction d'impôt
de :
- 61 € par enfant fréquentant un collège ;
- 153 € par enfant fréquentant un lycée d'enseignement général et
technologique ou un lycée professionnel ;
- 183 € par enfant suivant une formation d'enseignement supérieur.

Transition énergétique (Cite)


(Sujet pas traité)

5. Le paiement de l’impôt sur le revenu

Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu est entré en vigueur le 1er janvier
2019. Le prélèvement à la source consiste à déduire l'impôt avant versement du revenu : le
montant de l’impôt est prélevé chaque mois sur le bulletin de paie. Ainsi, le paiement est étalé
sur douze mois et le décalage d’un an supprimé. De plus, l'impôt s'adapte automatiquement au
montant des revenus perçus.

Le contribuable continue à déclarer chaque année au printemps les revenus de l’année


précédente à l'administration fiscale. Le calcul du taux de prélèvement s'appuie sur les
données renseignées dans la déclaration : revenus, personnes à charge, charges déductibles,
dépenses ouvrant droit à crédit d'impôt, etc.

En effet, si la perception des revenus et le paiement de l'impôt coïncident, en revanche le taux


de prélèvement est calculé sur les revenus de l'année N-2 déclarés au printemps de l'année N1,
avec une actualisation en septembre.

Les indépendants paieront leur impôt sur le revenu par acompte, calculé et prélevé
automatiquement chaque mois ou chaque trimestre par l'administration fiscale. À la demande
du contribuable, le montant de l'acompte peut être modifié en cas de variation du revenu ou
interrompu en cas de cessation d'activité. Sont concernés les titulaires de bénéfices industriels
et commerciaux, de bénéfices non commerciaux ou de bénéfices agricoles.

Le taux de prélèvement est la seule information transmise à l'employeur par l'administration


fiscale, qui reste l'interlocuteur unique du salarié. Dès la déclaration en ligne, le contribuable
connaît le taux de prélèvement de son foyer fiscal. Celui-ci est repris sur l'avis d’impôt
adressé chaque année en été. Au 1er janvier de l'année suivante, le taux est appliqué au
salaire, pension ou revenu de remplacement, et figure sur la fiche de paie. Le taux de
prélèvement est actualisé chaque année en septembre en fonction de la déclaration des
revenus effectuée au printemps.

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Tout changement de situation (mariage, naissance...) doit être signalé immédiatement à
l'administration fiscale, qui modifie le taux de prélèvement. Le taux peut également être
modifié en cours d'année à l'initiative du contribuable, à la hausse ou à la baisse.

Le calcul de l'impôt reste attaché au foyer : par défaut, les membres du couple sont imposés
au même taux. Cependant, il est possible d'opter pour un taux individualisé correspondant
aux revenus individuels, le montant total de l'impôt versé par le couple restant inchangé.

Dans les mêmes conditions, un salarié peut, afin de renforcer la confidentialité de ses
données, refuser que l’administration fiscale transmette son taux de prélèvement à
l'employeur. Celui-ci applique alors un taux non personnalisé correspondant au seul montant
du salaire versé et ne prenant pas en compte les charges de famille.

Selon les cas, le contribuable est remboursé du trop versé l'année suivante, ou paye un
complément chaque mois sur impots.gouv.fr.

Les crédits d'impôts restent calculés sur la base des dépenses mentionnées dans la
déclaration de revenus et versés avec une année de décalage : les crédits d'impôts ouverts au
titre de 2019 sont versés en 2020, ceux qui acquis en 2020 seront versés en 2021.

Cependant, un acompte est versé dès le 15 janvier pour certains crédits et réductions d'impôts
(emploi à domicile, garde d’enfants, dons). Il correspond à 60% du montant de l’année
précédente. Ainsi, le 15 janvier 2020, un acompte correspondant à 60% du montant perçu en
2019 est reversé au contribuable. Le solde sera versé à l'été 2020, en fonction des dépenses
2019 déclarées au printemps 2020.

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