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Samuel MAGGI
Expert-comptable et conseiller fiscal
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PREMIERE PARTIE : IMPOT DES PERSONNES PHYSIQUES
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A) Les revenus de biens immobiliers et les réductions d’impôts liées à ces biens
Une distinction doit être faite entre les divers immeubles que possède le contribuable afin de
déterminer la base imposable de ceux-ci. Les trois catégories d’immeubles que nous allons
étudier dans le cadre de ce cours sont les suivants :
- L’immeuble d’habitation
- Les immeubles loués à des fins privées
- Les immeubles loués à des fins professionnelles
Depuis 2014, l’impôt des personnes physiques a été en parte régionalisé. En matière de revenus
des biens immobiliers, cette régionalisation a eu pour effet de transmettre la compétence fiscale
des revenus et avantages liés à la maison d’habitation aux Régions. Les autres immeubles
restent aux de compétence fédérale.
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A.4) Les immeubles situés à l’étranger
Est imposable en principe la valeur locative desdits biens immobiliers ou parties de biens
immobiliers, moins les impôts étrangers ayant effectivement grevé ces biens, et
x 6/10 s'il s'agit de biens immobiliers bâtis, ou
x 9/10 s'il s'agit de biens immobiliers non bâtis
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Depuis le 1er janvier 2016, un nouveau système a été mis en place : le chèque-habitation. Voici
ses caractéristiques :
• Pour les prêts à partir du 1er janvier 2016
• Réduction d’impôt avec crédit d’impôt possible
• Conditions d’octroi:
• Emprunt d’une durée minimale de 10 ans
• Inscription hypothécaire
• Acquisition d’une habitation située en Wallonie (pas de
rénovation sauf si concomitant à l’achat)
• Habitation propre du contribuable
• Habitation unique du contribuable au 31 décembre de l’année de
conclusion de l’emprunt (sauf si propriétaire par héritage, si autre
maison mise en vente ou si autres habitations données en location
via une agence immobilière sociale ou par une société de
logement public). Si perte du caractère unique réduction
réduite de moitié
• Revenus nets imposables < 86.322,00 € (à vérifier chaque année)
• Caractéristiques du nouvel avantage :
• Avantage individualisé
• Avantage accordé pendant maximum 20 ans (maximum par
contribuable et non par emprunt)
• Avantage intégral pendant 10 ans. Ensuite, réduit de moitié
• Montant de l’avantage :
• Deux parties :
• Montant forfaitaire de 125,00 € par enfant, réparti entre
les deux parents
• Montant variable calculé en fonction des revenus :
• 1.520,00 € si le revenu net imposable ne dépasse
pas 22.380,00 €
• Diminution de ce montant de 1,275% de ce qui
excède 22.380,00 €
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A.8) Réduction d’impôt liée aux dépenses faites en vue d’économiser l’énergie
Actuellement, il n’existe plus qu’une seule dépense qui donne droit à cette réduction : les
travaux d’isolation du toit effectués dans une maison dont la première occupation remonte à au
moins 5 ans.
La réduction d’impôt est égale à 30% des dépenses réellement payées avec un maximum de
3.260,00 € par habitation.
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Comment savoir s’il est plus intéressant de postuler les frais réels que de se contenter du
forfait ?
Exemple : un contribuable a des revenus professionnels de 30.000,00 €.
Frais forfaitaires : 30.000,00 € x 30% = 9.000,00 € limités à 4.880,00 €.
Le montant des frais professionnels forfaitaires de ce contribuable est donc de 4.880,00 €.
Pour postuler les frais réels, il faut donc pouvoir prouver des dépenses professionnelles pour un
montant supérieur à 4.880,00 €.
Les rémunérations des dirigeants d'entreprise sont toutes les rétributions allouées ou attribuées
à une personne physique:
2° qui exerce au sein de la société une fonction dirigeante ou une activité dirigeante de gestion
journalière, d'ordre commercial, financier ou technique, en dehors d'un contrat de travail.
1° les tantièmes, jetons de présence, émoluments et toutes autres sommes fixes ou variables
allouées par des sociétés;
3° les requalifications de loyers (calcul pour l’année 2020 – exercice d’imposition 2021 : RC
partie louée x 5/3 x 4,60).
Contrairement aux travailleurs, ces revenus ne sont pas repris sur une fiche 281.10 mais sur
fiche 281.20.
Les dépenses suivantes peuvent être déduites des revenus des dirigeants d’entreprises :
- Les frais professionnels forfaitaires ou réels
- Les cotisations sociales
Les frais professionnels forfaitaires des dirigeants d’entreprises ne sont pas calculés sur base
d’un barème. Ils s’élèvent à 3% du montant des revenus diminués des cotisations sociales, avec
un maximum absolu de 2.580,00 € (revenus 2020 – exercice d’imposition 2021).
Comme pour les salariés, les frais professionnels réels peuvent être pris en compte à condition
d’être basé sur des pièces justificatives probantes. Il est par contre important de veiller à ne pas
tenir compte de frais qui sont déjà portés en charges dans la société du dirigeant.
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Les cotisations sociales déductibles comprennent principalement les cotisations sociales
versées à la caisse d’assurance sociale, les primes versées dans la cadre d’une PLCI et la
cotisation de solidarité versée à la mutuelle.
Il est intéressant de préciser que si un dirigeant à perçu plus de remboursement de cotisations
sociales sur la période que ce qu’il en a payées, la différence n’est pas imposable.
De même, les plus-values réalisées sur des biens d’investissement qui ont fait l’objet de frais
réels déduits dans la déclaration fiscale, ne sont pas imposables.
VC = valeur catalogue
%age dégressivité = 6% par an avec un maximum de 30%
RC = revenu cadastral
RCi = revenu cadastral indexé
CCT = compte courant
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Les avantages de toutes natures peuvent être octroyés au bénéficiaire de deux manières
différentes :
- Sous forme de rémunération : dans ce cas il s’agit d’une rémunération imposable sur
laquelle il faut payer de l’impôt et des cotisations sociales
- Sous forme de facturation ou d’inscription en compte-courant : dans ce cas c’est la
totalité de l’avantage qui doit être remboursé par le bénéficiaire à la société.
Les bénéfices des entreprises industrielles, commerciales ou agricoles quelconques sont ceux
qui proviennent:
3° de toute plus-value, même non exprimée ou non réalisée sur des immobilisations
financières et des autres titres en portefeuille qui sont affectés à l'exercice de l'activité
professionnelle, dans la mesure où leur valeur s'est accrue et à la fin de la période imposable
n'excède pas leur valeur d'investissement ou de revient;
Les éléments de l'actif visés ci-dessus comprennent tous les avoirs quelconques, en ce
compris les stocks et commandes en cours d'exécution.
Les plus-values sur des véhicules visés à l'article 66 ne sont prises en considération qu'à
concurrence de 75 pct.
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Les achats de marchandises consommés se calculent de la façon suivante :
Stock de marchandises au premier jour de l’année
+ Achats de marchandises effectués pendant l’année
- Stock de marchandises au dernier jour de l’année
Contrairement aux travailleurs et dirigeants d’entreprises, les frais professionnels déductibles
ne peuvent être évalués forfaitairement.
Il existe 3 conditions pour pouvoir déduire ces frais :
- Ils doivent avoir été réalisés dans le courant de l’année
- Ils doivent être prouvés par des éléments probants
- Ils doivent être faits dans le but d’obtenir ou de conserver des revenus professionnels
(donc pas des frais à caractère privé).
Il arrive bien évidemment que certaines dépenses aient un caractère mixte, c’est-à-dire en partie
privées et en partie professionnelles. C’est notamment le cas des frais de GSM, d’électricité, de
téléphone, de voiture… Pour ces frais, il est indispensable de déterminer une quote-part
professionnelle afin de savoir quelle proportion des dépenses on peut déduire à titre de frais
professionnels.
Une dernière notion très importante qu’il faut bien avoir à l’esprit pour déterminer le montant
des frais professionnels déductibles, est la notion de dépenses non admises.
L’administration fiscale belge a effectivement mis en place des limitations de déductibilité pour
certains types de frais, et ce afin d’éviter les abus. Les dépenses non admises les plus fréquentes
sont les suivantes :
- Frais de voiture : pourcentage rejeté en fonction du taux de CO2 émis
- Frais de restaurants : 31% rejetés
- Frais de représentation en Belgique (ex. hôtel) : 50% rejetés
- Cadeaux d’affaires : 50% rejetés
- Vêtements professionnels non spécifiques (ex. costume) : 100% rejetés (plus un risque
de requalification en ATN)
- Avantages sociaux : 100% (sauf pour les chèques-repas qui sont déductibles à hauteur
de 2,00 € par chèque attribué)
Il existe plusieurs déductions fiscales intéressantes :
A. Personnes physiques :
Les investissements numériques (*), les brevets, les investissements pour la recherche
et le développement respectueux de l'environnement, les investissements économiseurs
d'énergie et les systèmes d’extraction ou d'épuration d’air dans des établissements
horeca :
o 13,5 % si acquis ou constitués jusqu’au 31.12.2017
o 20 % si acquis ou constitués entre le 01.01.2018 et le 31.12.2019
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20,5 % pour les investissements en sécurisation
Autres investissements :
o 8 % si acquis ou constitués jusqu’au 31.12.2017
o 20 % si acquis ou constitués entre le 01.01.2018 et le 31.12.2019
B. Sociétés :
(*) Uniquement applicable aux personnes physiques qui satisfont aux critères de l'article 15, §§
1er à 6, du Code des sociétés pour l'exercice d'imposition 2019.
(**) Le pourcentage majoré mentionné à l'article 69, § 1er, alinéa 1er, 2°, CIR 92 n'est pas
applicable si le pourcentage de base mentionné à l'article 69, § 1er, alinéa 1er, 1° ou à l'article
201, § 1er, alinéa 1er, 1°, CIR 92 est plus favorable (Chambre, Doc. 54/2864-001, p. 36).
(***) Sauf si la société a opté pour le crédit d'impôt pour recherche et développement
(****) Applicable uniquement si la société a renoncé irrévocablement à la déduction pour
capital à risque visée aux articles 205bis à 205novies, CIR 92.
(*****) L'application du taux de 20 % induit les restrictions visées à l'article 201, § 1er, alinéa
3 (renonciation à la déduction pour capital à risque) et alinéa 5 (report limité à la période
imposable suivante), CIR 92.
Il existe également un crédit d’impôt qui peut être imputé sur l’impôt à payer, et qui est égal à
10% de la différence positive entre la valeur nette comptable des biens d’investissements et la
valeur du solde des crédits contractés pour l’acquisition de ces biens. Cette différence est
ensuite comparée avec celle des trois périodes imposables précédentes. Le montant de ce crédit
ne peut jamais dépasser 3.750,00 €.
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B.5) Les profits
Les profits sont tous les revenus d'une profession libérale, charge ou office et tous les revenus
d'une occupation lucrative qui ne sont pas considérés comme des bénéfices ou des
rémunérations.
Ils comprennent:
1° les recettes;
3° toutes les plus-values réalisées sur des éléments de l'actif affectés à l'exercice de la
profession;
5° les indemnités des membres de la Chambre des représentants, du Sénat, des Parlements de
communauté et de région et du Parlement européen, ainsi que les indemnités pour l'exercice
de fonctions spéciales au sein de ces assemblées, à l'exception des remboursements pour frais
exposés effectués par la Chambre des représentants, le Sénat, les Parlements de communauté
et de région et le Parlement européen;
Les plus-values sur des véhicules visés à l'article 66 ne sont prises en considération qu'à
concurrence de 75 pct.
La détermination des profits nets imposables se fait de manière identique à celle des bénéfices.
Cependant, pour les profits, il est possible de déterminer les frais professionnels déductibles de
façon forfaitaire, et ce sur base du barème repris en annexe.
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1) Détermination des quotités exemptées d’impôt
A l’impôt des personnes physiques, il est tenu compte de la situation familiale pour déterminer
un montant sur lequel une réduction d’impôt va être appliquée. Il existe plusieurs critères qui
permettent de déterminer ce montant :
- Etat civil : marié, célibataire…
- Les personnes à charges : enfants, parents… (avec un supplément accordé si le
contribuable est considéré comme isolé avec enfants à charge).
Le montant des exonérations est fixé dans le Code d’Impôt sur les Revenus et est indexé chaque
année.
2) Calcul de l’impôt de base
Ce calcul se fait en appliquant, sur le montant des revenus imposables, des pourcentages de
taxation qui varient selon les tranches d’imposition dans lesquelles on se trouve. C’est ce qu’on
appelle l’impôt progressif. Vous trouverez ces tranches d’imposition en annexe.
Certains revenus sont imposés distinctement. C’est notamment le cas des plus-values réalisées
qui peuvent être imposées à 16,5% ou 33% selon que les biens cédés aient été acquis depuis
plus ou moins de 5 ans avant la date de leur aliénation.
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6) Calcul de l’éventuelle majoration/bonification pour versements anticipés
Chaque contribuable doit effectuer des avances sur l’impôt dû. Cette avance peut se faire de
deux façons :
- Via une retenue de précompte professionnel pour les salariés et dirigeants d’entreprise
- Via des versements anticipés pour les tous les contribuables
Si aucun versement anticipé n’est effectué, ou s’ils sont trop peu importants, une majoration
devra être appliquée.
Par contre, si ces versements anticipés sont suffisamment élevés, une bonification sous forme
de réduction d’impôt est octroyée au contribuable.
Cependant, afin d’aider les nouveaux indépendants, aucune majoration n’est appliquée au cours
des trois premières années.
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