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L’imposition du capital

CORRIGÉ TYPE
Ce devoir se compose de trois dossiers indépendants.
Barème sur 20 points
Dossier 1 : 10 points
Dossier 2 : 5 points
Dossier 3 : 5 points

Dossier 1 : IFI (10 points)


1. Indiquez les règles de composition du foyer fiscal au titre de l’IFI. Qu’aurait entraîné un simple concubinage ?
Un Pacs ? (1 point)

L’IFI ne se base pas sur les mêmes règles que pour l’IRPP afin de définir un foyer fiscal. Un couple, même concu-
bin, doit faire l’objet d’une imposition commune, tandis que les biens des enfants majeurs, même rattachés au
foyer fiscal au titre de l’IRPP, doivent faire l’objet d’une imposition distincte. Dans notre exemple, le concubinage
ou le Pacs n’auraient eu aucune conséquence sur la composition du foyer fiscal.

2. Déterminez le montant du patrimoine imposable à l’IFI. (3 points)

Le patrimoine taxable à l’IFI est le suivant :

Tableau n°1 Patrimoine taxable du ménage

PATRIMOINE MONTANT
Parts dans le cabinet médical Exonéré d’IFI (biens professionnels)
Résidence principale, après abattement de 30 % 1 650 000 × 0,7 = 1 155 000 €
Résidence secondaire 550 000 €
Terrain pour l’enfant mineur 300 000 €
Parts dans la SCPI 250 000 €
Total patrimoine brut 2 255 000 €
Dettes résidence principale 210 000 €
Dettes résidence secondaire 125 000 €
Dette taxes foncières 2 500 €
Dette taxe d’habitation Non déductible dans le cadre de l’IFI = 0
PATRIMOINE TAXABLE 1 917 500 €

Le patrimoine excède 1 300 000 €, il y a donc taxation à l’IFI.

3. Déterminez le montant d’IFI à payer. (2 points)

Le patrimoine ne permet pas de bénéficier du mécanisme de la décote, car il excède 1 400 000 €.

L’IFI à payer est le suivant :


–– entre 800 000 et 1 300 000 : 0,5 % × 500 000 € = 2 500 € ;
–– entre 1 300 000 et 1 917 500 : 0,7 % × 617 500 € = 4 322 € ;
–– IFI de base théorique : 6 822 €.

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Patrimoine net d’IFI : 1 917 500 − 6 822 = 1 910 678 €

IFI à payer : 2 500 + 0,7 % × (1 910 678 − 1 300 000) = 6 775 €

4. Rappelez les obligations déclaratives et de paiement en matière d’IFI. (1 point)

Le contribuable doit effectuer sa déclaration jusqu’au 15 juin de l’année concernée (15 juin 2021 pour la décla-
ration 2021). Son patrimoine est celui au 1er janvier 2021.

Le paiement s’effectue obligatoirement si le montant de l’IFI est supérieur à 300 €.

5. Dans la situation, déterminez si le foyer peut bénéficier d’un plafonnement de son IFI. (2 points)

Pour bénéficier d’un plafonnement de l’IFI, il faut avoir son foyer fiscal en France, ce qui est le cas ici.

Par ailleurs, il ne faut pas que le total de l’imposition due une année n’excède 75 % des revenus de l’année
précédente. Si le seuil de 75 % est dépassé, le montant excédentaire est déduit de l’IFI.

Pour l’année précédente, le ménage a déclaré un revenu de 91 500 € :


–– 72 000 € au titre des BIC ;
–– 7 500 € de dividendes ;
–– 12 000 € de plus-value de cession.

Le montant total de l’imposition pour l’année en cours est de :


–– 18 400 € pour l’IR ;
–– 6 775 € pour l’IFI ;
–– 1 600 € pour les prélèvements sociaux.

Total de 26 775 €, soit 29,3 % des revenus de l’année précédente. Aucun plafonnement ne s’appliquera.

6. Sinon, à partir de quel montant d’IFI ce plafonnement serait-il obtenu ? (1 point)

Pour être obtenu, il faudrait que l’IFI aboutisse à payer au moins 68 625 € d’impôts au total (91 500 × 75 %), soit
un IFI de 48 625 € (68 625 − 18 400 − 1 600).

Dossier 2 : droits d’enregistrement (5 points)


Cas 1 (2 points)
1. Déterminez les droits d’enregistrement dus en justifiant fiscalement des choix effectués. (1 point)

–– L’apport de M. ARMAND est un apport à titre pur et simple en numéraire, en faveur d’une société soumise à
l’IS. L’apport est donc exonéré de droits d’enregistrement.

–– L’apport de M. BOURGET est également un apport pur et simple, mais en nature. Comme il s’agit d’un
bien de nature immobilière apporté par une personne physique au profit d’une société soumise à l’IS, il est
passible des droits d’enregistrement au taux de 5 %, soit 50 000 € × 5 % = 2 500 €. Toutefois, si M. BOURGET
prend l’engagement de conserver les titres reçus de la SARL pendant 3 ans, cet apport sera exonéré de droits
d’enregistrement.

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–– L’apport de M. CONRAD est un apport mixte, une partie étant à titre pur et simple (95 000 €), une partie étant
à titre onéreux (30 000 €). Il faut imputer l’apport à titre onéreux sur les créances de 30 000 €. Puis l’apport à
titre pur et simple de 95 000 € est passible des droits d’enregistrement pour la fraction qui excède 23 000 €,
soit (95 000 − 23 000) × 3 % = 2 160 € de droits.

2. Dans un premier temps, les futurs associés ont envisagé de conserver les titres pendant 4 ans. Ils souhaitent
comprendre les conséquences en matière de droits s’ils n’avaient pas pris cet engagement. (1 point)

L’engagement de conserver les titres reçus de la SARL pendant 3 ans au moins permet de bénéficier :
–– de l’exonération de droits sur l’apport pur et simple de M. BOURGET ;
–– de l’exonération de droits sur l’apport de M. CONRAD. En effet, il s’agit d’un entrepreneur individuel qui
apporte son entreprise individuelle à une société soumise à l’IS : ces apports bénéficient d’une exonération.

Cas 2 (3 points)
3. Justifiez, pour chacune de ces cessions, les droits d’enregistrement éventuellement dus et le redevable corres-
pondant. (3 points)

–– Cession de 200 titres de la société AZER, cotée en Bourse au prix unitaire de 95 €.


En principe, une cession d’actions de société est passible de droits d’enregistrement de 0,1 %. Toutefois, lorsque
la cession concerne des titres cotés et qu’il n’y a pas d’acte écrit, aucun droit n’est dû. C’est normalement à
l’acquéreur de payer ces droits.

–– 500 actions de la SA QUERT, société non cotée. Le prix de vente est de 450 €/unité.
La cession concerne des actions de sociétés non cotées. Un droit de 0,1 % est dû, soit 225 000 € × 0,1 % = 225 €.
C’est à l’acquéreur de payer ces droits.

–– 10 000 parts de la SARL CERTY, au prix unitaire de 12 €.


La cession de parts sociales est soumise à des droits d’enregistrement de 3 %, après abattement égal au rapport
entre 23 000 € et le nombre total de parts de la société (tranche initialement exonérée).

Montant de la cession : 10 000 × 12 = 120 000 €

Montant des droits : 3 % × [(120 000 × 10 000/10 000) − 23 000] = 2 910 €, à la charge de l’acquéreur.

–– 3 000 parts de la SCI DIMMO, à prépondérance immobilière, au prix de 23 € la part.


La cession de parts de sociétés à prépondérance immobilière est soumise à des droits d’enregistrement de 5 %.
Le montant de la cession est de 69 000 €, et les droits s’élèvent à 3 450 €, à la charge de l’acquéreur.

–– Un immeuble acquis neuf en 2015, dont le prix de vente pourrait s’élever à 1 245 000 €.
L’immeuble étant acquis en 2015, en cas de cession en 2019 il s’agirait d’une cession moins de 5 ans après son
achèvement, ce qui exonérerait cette cession de droits d’enregistrement et la rendrait passible à la TVA.

–– Un immeuble acquis en 2012, neuf, à un prix de 2 000 000 € (TVA à 19,6 % en 2012). Le prix de revente est
estimé à 2 500 000 €.
Cette cession intervient plus de 5 ans après achèvement, elle est donc soumise aux droits d’enregistrement. Les
droits devraient s’élever à 5,80 %, soit 145 000 € à la charge de l’acquéreur.

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Dossier 3 : les impôts locaux (5 points)
Cas 1 (1 point)
1. Calculez le montant de l’impôt dû au titre de l’année 2020. (1 point)

Le montant de la taxe foncière dû s’applique sur la base d’une valeur locative corrigée de 50 % :
–– appartement : 5 600 × 50 % = 2 800 × 16 % = 448 € ;
–– le montant pour les propriétés non bâties est égal à la valeur cadastrale corrigée de 20 %, c’est-à-dire retenue
pour 80 % de sa valeur ;
–– jardin : 1 500 × 80 % = 1 200 × 38 % = 456 €.

Cas 2 (4 points)
2. Identifiez les critères qui justifient l’imposition de la SA Déport à la CFE et à la CVAE. (1 point)

La société DEPORT est une entreprise industrielle et commerciale.

Son CA excède le seuil d’exonération (500 000 €) et de fait 152 500 €, elle ne peut donc pas bénéficier d’exo-
nération dans le cadre du calcul de sa CVAE.

3. Déterminez la Contribution économique territoriale (CET) due au titre de l’année N. (2,5 points)

Cette contribution se scinde en deux composantes :

–– La Contribution foncière des entreprises (CFE)


La base d’imposition correspond aux biens utilisés en N−2 et passibles de la taxe foncière.

Seul le local est donc concerné pour un montant en base de 67 000 €.

La contribution est de 26 % × 67 000 = 17 420 €.

–– La CVAE
La VA réelle de cette entreprise peut être retenue intégralement car elle n’excède pas 80 % de son CA.

Le taux de contribution est de 0.75 %, soit un montant théorique de 0.75 % × 3 400 000 = 25 500 €

L’entreprise bénéficie toutefois d’un dégrèvement de son taux, en raison de son CA qui n’est que de 7 000 000 €.

La formule de calcul se son taux est de :

0,45 % × (7 000 000 – 3 000 000) / 7 000 000 + 0.25 %

Le taux à appliquer est donc de 0.26 % +0.25 % = 0,51 %.

La CVAE s’élèvera donc à 0,51 % × 3 400 000 € = 17 340 €.

La contribution économique territoriale s’élèvera donc à 34 760 € (17420 + 17340)

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4. Déterminez si un plafonnement est possible au titre de la CET. (0,5 point)

Un plafond global de 2 % de la VA est prévu. Ce plafond s’appliquerait si le total de la contribution était amené
à dépasser 68 000 €.

Il ne s’applique donc pas.

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