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Macroéconomie 2

Chapitre 6 - Equilibre macroéconomique et effets des politiques


économiques à court terme en économie ouverte

Le monde reste une économie fermée, mais ses pays et régions sont de plus en plus ouverts... Le
climat économique international a changé dans le sens de l’intégration financière, ce qui a
d’importantes implications en matière de politique économique.
Robert Mundell, 1963

Le modèle Mundell-Fleming, élaboré au début des années 1960 par Robert Mundell et Marcus
Fleming, est l’extension du modèle IS-LM à l’économie ouverte. Les hypothèses utilisées dans ce
modèle sont les suivantes :
– l’horizon temporel est le court terme. En conséquence, les prix et les salaires sont rigides.
– l’économie est une petite économie ouverte. Elle échange des biens et services, des capitaux
et des devises avec le reste du monde, mais elle emprunte et prête sur les marchés financiers
internationaux sans affecter le taux d’intérêt mondial, qui s’impose à elle.
– les capitaux sont parfaitement mobiles d’une économie à l’autre. En conséquence, la parité des
taux d’intérêt est toujours vérifiée.
– l’économie est en sous-emploi, la demande de biens et services détermine le niveau de production.

Les objectifs dans ce chapitre, en utilisant ce modèle, sont d’étudier l’efficacité des politiques
économiques, de constater qu’elles dépendent du régime de taux de change, et de les comparer à celles
en économie fermée.

1 L’équilibre macroéconomique
1.1 Le marché des biens
L’équilibre sur le marché des biens est traduit par l’équation suivante (voir chapitre 4) :
 
Y = C Y − T + I (Y, i) + G − ǫM (Y, ǫ) + X (Y ∗ , ǫ)

avec :
– C la consommation, Y le revenu domestique et T les impôts domestiques
– I l’investissement et i le taux d’intérêt domestique
– M les importations et ǫ le taux de change réel
– X les exportations et Y ∗ le revenu étranger

La relation IS* est l’ensemble des combinaisons de revenu/production Y et de taux de change


nominal E telles que le marché des biens et services est à l’équilibre.
La demande agrégée de biens et services est une fonction du taux de change réel ǫ, via les exportations
et les importations : lorsque les biens et services domestiques se déprécient (hausse de ǫ), le volume
d’exportations augmente, le volume d’importations diminue et le prix des importations augmente. En
supposant la condition Marshall-Lerner vérifiée, une dépréciation réelle des biens et services domes-
tiques se traduit par une augmentation des exportations nettes et de la production d’équilibre sur le
marché des biens et services (voir chapitre 4). Du fait de l’hypothèse de court terme, les niveaux de
prix domestiques et étrangers sont donnés : dépréciation réelle des biens et dépréciation nominale de
la monnaie sont synonymes. La courbe IS* est donc croissante dans le plan (Y, E).

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taux de change (E) IS∗

production (Y )

Les variables autres que le taux de change nominal intervenant dans la définition de la demande
agrégée de biens et services déterminent la position de la courbe IS* dans le plan (Y, E) ; une modifi-
cation de ces variables se traduira donc graphiquement par un déplacement de la courbe IS* dans le
plan (Y, E).
Tout changement correspondant à une augmentation de la demande agrégée générant une production
d’équilibre plus élevée sur le marché des biens et services, à taux de change nominal donné, se traduira
graphiquement par un déplacement vers la droite de la courbe IS* ; de même, tout changement corres-
pondant à une réduction de la demande agrégée générant une production d’équilibre moins élevée sur
le marché des biens et services, à taux de change nominal donné, se traduira graphiquement par un
déplacement vers la gauche de la courbe IS*. Quels changements des variables T , i, G et Y ∗ corres-
pondent respectivement à une hausse de la demande agrégée, et à une baisse de la demande agrégée ?
Réponse en note de bas de page 1 .

1.2 Le marché de la monnaie


L’équilibre sur le marché de la monnaie est traduit par l’équation suivante (voir chapitre 5) :

Ms Md
= (Y, i)
P P
avec :
– M s /P l’offre réelle de monnaie, contrôlée par la banque centrale
– M d /P la demande réelle de monnaie, fonction croissante du revenu Y (motif de transaction) et
décroissante du taux d’intérêt domestique i (motif de spéculation)

La relation LM est l’ensemble des combinaisons de revenu Y et de taux d’intérêt i telles que le
marché de la monnaie est à l’équilibre.

taux d’intérêt (i) LM

production (Y )

1. Hausse de la demande agrégée, et donc déplacement de la courbe IS* vers la droite : ∆T < 0 (hausse de la
consommation), ∆i < 0 (hausse de l’investissement), ∆G > 0 (hausse des dépenses publiques) et ∆Y ∗ > 0 (hausse des
exportations). Baisse de la demande agrégée, et donc déplacement de la courbe IS* vers la gauche : ∆T > 0 (baisse de
la consommation), ∆i > 0 (baisse de l’investissement), ∆G < 0 (baisse des dépenses publiques) et ∆Y ∗ < 0 (baisse des
exportations).

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Avec parfaite mobilité des capitaux, l’équilibre sur les marchés financiers internationaux est traduit
par la parité des taux d’intérêt (voir chapitre 3) :
Ee − E
i = i∗ +
E
avec :
– i∗ le taux d’intérêt du reste du monde
– E e le taux de change nominal anticipé
– E le taux de change nominal courant
Nous faisons dans la suite du chapitre l’hypothèse que les agents économiques forment des anticipa-
tions naïves (ou statiques, myopes) quant au taux de change nominal : ils anticipent la même valeur
de taux de change que la valeur courante. Ils n’anticipent donc aucune variation de cette variable, ce
qui se traduit par E e = E. En conséquence, la parité des taux d’intérêt implique que le taux d’intérêt
domestique est exogène, égal au taux d’intérêt du reste du monde : i = i∗ . En conséquence, sur le
marché de la monnaie, la condition d’équilibre LM et le taux d’intérêt du reste du monde déterminent
le revenu d’équilibre Y eq .

taux d’intérêt (i) LM

i∗

production (Y )
Y eq

La relation LM* est l’ensemble des combinaisons de revenu Y et de taux de change nominal E
telles que le marché de la monnaie et les marchés financiers internationaux sont à l’équilibre, pour
une petite économie ouverte avec parfaite mobilité des capitaux dans laquelle les agents forment des
anticipations adaptatives. Elle est traduite par l’équation suivante :

Ms Md
= (Y, i∗ )
P P
Ni l’offre réelle de monnaie ni la demande réelle de monnaie ne sont des fonctions du taux de change
nominal : la position de la courbe LM dans le plan (Y, i) ne dépend donc pas du taux de change E.
De même, du fait de l’hypothèse d’anticipations adaptatives, le taux d’intérêt domestique est toujours
déterminé exclusivement par le taux d’intérêt en vigueur dans le reste du monde. En conséquence, la
courbe LM* est une droite croissante dans le plan (Y, E), au niveau de revenu déterminé sur le marché
de la monnaie dans le plan (Y, i) : le revenu est déterminé de manière indépendante du taux de change
nominal.

taux de change (E) LM ∗

production (Y )
Y eq

Les variables autres que le taux de change nominal intervenant dans la définition de l’équilibre du
marché de la monnaie déterminent la position de la courbe LM* dans le plan (Y, E) ; une modification
de ces variables se traduira donc graphiquement par un déplacement de la courbe LM* dans le plan

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(Y, E).
Tout changement correspondant à une augmentation du revenu d’équilibre, à taux de change donné,
se traduira graphiquement par un déplacement vers la droite de la courbe LM* ; de même, tout
changement correspondant à une réduction du revenu d’équilibre, à taux de change donné, se traduira
graphiquement par un déplacement vers la gauche de la courbe LM*. Quels changements des variables
M s et i∗ correspondent respectivement à une hausse du revenu d’équilibre, et à une baisse du revenu
d’équilibre ? Réponse en note de bas de page 2 .

1.3 L’équilibre macroéconomique


L’équilibre macroéconomique est réalisé lorsque tous les marchés sont simultanément à l’équilibre.
Graphiquement, être sur la courbe IS* assure que l’équilibre sur le marché des biens et services est
réalisé, et être sur la courbe LM* assure que l’équilibre sur le marché de la monnaie est réalisé. L’équi-
libre macroéconomique correspond donc, graphiquement, au point d’intersection des courbes IS* et
LM*, dans le plan (Y, E). A ce point correspondent le niveau de revenu d’équilibre Y eq et le taux de
change nominal d’équilibre E eq .

taux de change (E) LM ∗ IS∗

E eq

production (Y )
Y eq

Nous allons maintenant utiliser cette représentation graphique pour étudier les effets des chocs de
politique économique dans une petite économie ouverte ; ceux-ci vont dépendre du régime de taux de
change.

2 Les politiques économiques en changes flottants


En changes flottants, la banque centrale ne prend aucun engagement officiel au sujet de la valeur
du taux de change, qui est donc déterminée librement par l’offre et la demande de monnaie domestique
sur le marché des changes.

2.1 La politique monétaire


L’économie est initialement à l’équilibre au point A (voir graphique page suivante). Supposons que
la banque centrale augmente l’offre de monnaie (∆M s > 0).

Marché de la monnaie. L’intervention de la banque centrale passe par des opérations d’open
market : la prise en pension (voire l’achat) de titres domestiques en échange de l’augmentation de
la masse monétaire. Graphiquement, la courbe LM* se déplace vers la droite. Sur le marché de la
monnaie, à revenu donné, l’augmentation de la masse monétaire pèse à la baisse sur le taux d’intérêt.
2. Hausse du revenu d’équilibre, et donc déplacement de la courbe LM* vers la droite : ∆M s > 0 (à taux d’intérêt
donné, la demande de monnaie pour motif de transaction doit augmenter pour s’ajuster à la nouvelle offre de monnaie),
∆i∗ > 0 (la demande de monnaie pour motif de spéculation diminue, donc, à offre de monnaie donnée, la demande de
monnaie pour motif de transaction doit augmenter). Baisse du revenu d’équilibre, et donc déplacement de la courbe LM*
vers la gauche : ∆M s < 0 (à taux d’intérêt donné, la demande de monnaie pour motif de transaction doit diminuer pour
s’ajuster à la nouvelle offre de monnaie), ∆i∗ < 0 (la demande de monnaie pour motif de spéculation augmente, donc, à
offre de monnaie donnée, la demande de monnaie pour motif de transaction doit diminuer).

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Marchés financiers internationaux et des changes. Sur le marché international des titres, la
différence de rendements se traduit par une sortie de capitaux vers l’étranger, afin d’investir dans les
titres étrangers. Pour faire cela, les agents vendent de la monnaie domestique en échange de devises
étrangères : en conséquence, la monnaie domestique se déprécie.

Marché des biens et services. Cette dépréciation nominale se traduit, du fait de niveaux de
prix domestiques et étrangers rigides, par une dépréciation réelle : les biens domestiques deviennent
relativement moins chers que les biens étrangers. Si la condition de Marshall-Lerner est vérifiée, les
exportations nettes augmentent. La demande agrégée, et donc la production et le revenu, sont stimulés.

Marché de la monnaie. L’augmentation du revenu se traduit par une augmentation de la demande


de monnaie pour motif de transaction, ce qui, à masse monétaire donnée, pèse à la hausse sur le taux
d’intérêt.

Marchés financiers internationaux et des changes. La dépréciation se poursuit jusqu’à ce que


la sortie de capitaux s’arrête, soit lorsque le taux d’intérêt domestique a retrouvé le niveau du taux
d’intérêt du reste du monde.

Finalement, la petite économie ouverte atteint un nouvel équilibre au point B : le revenu d’équi-
libre a augmenté, et la monnaie domestique s’est dépréciée.

taux de change (E) LM ∗ IS∗

′ B
E eq
A
E eq

production (Y )
Y eq

Y eq

Questions
1. Tout comme en économie fermée, une augmentation de la masse monétaire permet d’augmenter
le niveau de revenu. Néanmoins, le mécanisme de transmission est différent. Comment la politique
monétaire permet-elle d’augmenter le niveau de revenu d’équilibre macroéconomique en économie fer-
mée ? Comment le permet-elle dans une petite économie ouverte ?
2. Le revenu d’équilibre macroéconomique a augmenté : qu’en est-il de chacune de ses composantes
(consommation, investissement, dépenses publiques, exportations nettes) ?
3. Qu’arrive-t-il au taux d’intérêt domestique au cours du raisonnement mené ? Comment cela pourrait-
il se traduire graphiquement ?

2.2 La politique budgétaire


L’économie est initialement à l’équilibre au point A (voir graphique page suivante). Supposons que
le gouvernement stimule la demande agrégée en augmentant les dépenses publiques (∆G > 0) ou en
diminuant les impôts (∆T < 0).

Marché des biens et services. L’intervention du gouvernement augmente la demande agrégée,


directement via la hausse des dépenses publiques, ou indirectement via la baisse des impôts. La pro-
duction et le revenu sont donc stimulés. Graphiquement, la courbe IS* se déplace vers la droite.

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Marché de la monnaie. L’augmentation du revenu se traduit par une augmentation de la demande
de monnaie pour motif de transaction, ce qui, à masse monétaire donnée, pèse à la hausse sur le taux
d’intérêt.

Marchés financiers internationaux et des changes. Sur le marché international des titres, la
différence de rendements se traduit par une entrée de capitaux dans l’économie, afin d’investir dans
les titres domestiques. Pour faire cela, les agents achètent de la monnaie domestique en échange de
devises étrangères : en conséquence, la monnaie domestique s’apprécie.

Marché des biens et services. Cette appréciation nominale se traduit, du fait de niveaux de
prix domestiques et étrangers rigides, par une appréciation réelle : les biens domestiques deviennent
relativement plus chers que les biens étrangers. Si la condition de Marshall-Lerner est vérifiée, les ex-
portations nettes diminuent. La demande agrégée, et donc la production et le revenu, sont découragés.

Marchés financiers internationaux et des changes. L’appréciation se poursuit jusqu’à ce que


l’entrée de capitaux s’arrête, soit lorsque le taux d’intérêt domestique a retrouvé le niveau du taux
d’intérêt du reste du monde.

Finalement, la petite économie ouverte atteint un nouvel équilibre au point B : le revenu d’équi-
libre n’a pas changé, et la monnaie domestique s’est appréciée.

taux de change (E) LM ∗ IS∗

A
E eq

′ B
E eq

production (Y )
Y eq

Questions
4. Au contraire de l’économie fermée, la politique budgétaire est inefficace à modifier le niveau de
revenu d’équilibre macroéconomique. Quel effet d’éviction vient exactement compenser la hausse des
dépenses publiques (ou la baisse des impôts) ?
5. Que valent le multiplicateur des dépenses publiques ∆Y eq /∆G et le multiplicateur fiscal ∆Y eq /∆T ?
6. Le revenu d’équilibre macroéconomique est inchangé : qu’en est-il de chacune de ses composantes
(consommation, investissement, dépenses publiques, exportations nettes) ?
7. Différencions maintenant la petite et la grande économie ouverte. Une petite économie ouverte ne
peut pas influencer le taux d’intérêt international, et son taux d’intérêt s’aligne sur celui-ci. Une grande
économie ouverte a une taille suffisante pour influencer les marchés financiers internationaux : plus
elle prête à l’étranger (sorties de capitaux), plus les devises sont abondantes au niveau international,
ce qui pèse à la baisse sur le taux d’intérêt international. A l’inverse, plus la grande économie ouverte
emprunte à l’étranger (entrées de capitaux), plus le taux d’intérêt international est élevé. La différence
fondamentale est donc le comportement des sorties nettes de capitaux : en petite économie ouverte les
sorties nettes de capitaux sont parfaitement élastiques au taux d’intérêt international ; en grande éco-
nomie ouverte les sorties nettes de capitaux sont négativement corrélées au taux d’intérêt domestique.
Dans une grande économie ouverte, la politique budgétaire est-elle inefficace à modifier le niveau de
revenu d’équilibre macroéconomique ?

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Réponses aux questions 1 à 7
1. En économie fermée, l’augmentation de la masse monétaire réduit le taux d’intérêt, ce qui sti-
mule l’investissement, donc la demande agrégée et la production.
Dans une petite économie ouverte, ce canal de transmission de la politique monétaire ne fonc-
tionne pas, car le taux d’intérêt est exogène, égal au taux d’intérêt étranger. Dans ce cas, la
politique monétaire influence le revenu en modifiant le taux de change et donc les exportations
nettes.
2. La consommation et l’investissement ont augmenté (augmentation du revenu d’équilibre), les
dépenses publiques sont inchangées, les exportations nettes ont augmenté (dépréciation réelle).
3. Le taux d’intérêt diminue dans un premier temps, puis augmente dans un second temps pour
retrouver son niveau initial. Graphiquement, la courbe IS* se déplace donc vers la droite dans
un premier temps, puis vers la gauche dans un second temps pour retrouver sa position initiale.
4. En économie fermée, la politique budgétaire expansionniste permet d’augmenter le revenu, tout
en induisant dans le même temps une augmentation du taux d’intérêt qui a un effet négatif sur
l’investissement : cet effet d’éviction vient réduire la valeur du multiplicateur budgétaire.
Dans une petite économie ouverte, une augmentation des dépenses publiques induit une appré-
ciation réelle qui a un effet négatif sur les exportations nettes ; celui-ci compense exactement
l’impact initial de l’expansion budgétaire sur le revenu. La politique budgétaire est donc totale-
ment évincée par le commerce international, via la modification du taux de change.
5. La politique budgétaire étant inefficace à modifier le revenu d’équilibre, le multiplicateur des
dépenses publiques et le multiplicateur fiscal sont nuls : ∆Y eq /∆G = ∆Y eq /∆T = 0.
6. Dans le cas d’une augmentation des dépenses publiques : la consommation et l’investissement sont
inchangés (revenu d’équilibre inchangé), les dépenses publiques ont augmenté, les exportations
nettes ont diminué (appréciation réelle).
Dans le cas d’une réduction des impôts : la consommation a augmenté, l’investissement est
inchangé (revenu d’équilibre inchangé), les dépenses publiques sont inchangées, les exportations
nettes ont diminué (appréciation réelle).
7. L’intervention du gouvernement augmente la demande agrégée, directement via la hausse des
dépenses publiques, ou indirectement via la baisse des impôts ; la production et le revenu sont
donc stimulés. L’augmentation du revenu se traduit par une augmentation de la demande de
monnaie pour motif de transaction, ce qui, à masse monétaire donnée, pèse à la hausse sur le taux
d’intérêt. Sur le marché international des titres, la différence de rendements se traduit par une
réduction des sorties nettes de capitaux, ce qui réduit l’offre de monnaie domestique sur le marché
des changes : la monnaie domestique s’apprécie, les exportations nettes diminuent. La demande
agrégée, et donc la production et le revenu, sont découragés. Au contraire de la petite économie
ouverte, la modification du taux d’intérêt domestique est durable : les mouvements de capitaux
sont donc moindres et la monnaie s’apprécie dans une moindre mesure. En conséquence, il y a
toujours éviction de la politique budgétaire par le commerce international, mais cette éviction
est partielle : la politique budgétaire est efficace à modifier le niveau du revenu d’équilibre.
Il est toutefois intéressant de noter que l’effet d’éviction via la hausse du taux d’intérêt que
l’on avait en économie fermée opère également en économie ouverte, lorsqu’elle est grande. En
effet : « La grande économie ouverte constitue une moyenne entre l’économie fermée et la petite
économie ouverte. L’impact de toute politique économique sur la grande économie ouverte peut
être approché par la moyenne de son impact sur la petite économie ouverte et sur l’économie
fermée » (Mankiw, page 403).

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