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La Chine dont la demande en matières premières ne cesse d’augmenter, entend nouer entre
autres des liens commerciaux privilégiés avec les pays africains. L’empire du milieu est le
partenaire économique le plus entreprenant en Afrique avec une stratégie et une vision à long
terme. L’intérêt croissant de Pékin pour l’Afrique s’est manifesté à l’occasion du lancement
en 2013 du vaste programme de la Nouvelle route de la soie (One Belt, One Road). La Chine
prévoit d’investir dans les infrastructures des pays africains dans une démarche « gagnant-
gagnant » comme le disent les autorités africaines et chinoises.
Sur le continent, des processus d’intégration économique régionale sont en cours. Les
communautés économiques régionales (CER) entreprennent des actions plus ou moins
poussées afin de créer les conditions d’une véritable intégration économique. A titre
d’exemple, la communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui
compte 15 pays membres a décidé le 28 février 2018 de créer une monnaie unique, « l’Eco »
(en principe qui était programmé pour 2020). L’Union Africaine (UA) (à travers l’agenda
2036) et surtout les CER souhaitent faciliter les échanges commerciaux entre pays africains.
OMC
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale à
vocation mondiale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de
l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des
puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est de favoriser
autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges
L'ouverture du commerce mondial a eu des effets positifs sur l'industrialisation et le
développement de l'Afrique. Ce rapport présente les efforts déployés pour aider les pays
africains à renforcer leurs capacités et à mieux tirer parti des avantages offerts dans le
domaine commercial.
Le rapport examine les effets de la COVID-19 sur l'Afrique, les dernières tendances du
commerce en Afrique et la façon dont l'OMC fournit un soutien grâce à l'Initiative Aide pour
le commerce, dirigée par l'OMC, et dans des domaines tels que la facilitation des échanges, le
respect des normes règlementaires dans le domaine du commerce et l'assistance technique. Le
rapport examine également les projets visant à intégrer le commerce dans les stratégies
nationales de développement des pays africains.
Pour stimuler le renouvellement des investissements en Afrique et soutenir le redressement
économique du continent après la pandémie de COVID-19, il sera essentiel de maintenir
l'ouverture des marchés et de favoriser un environnement économique favorable.
Mais l’Afrique pourrait ne pas tenir longtemps face aux menaces de l’UE de supprimer l’aide
et celles des États-Unis de ne pas renouveler la Loi sur la croissance et les potentialités de
l’Afrique (AGOA) qui doit expirer en 2015. Adoptée en 2000, elle stipule que l’Afrique peut
exporter certains produits en franchise de droits aux États-Unis.
L’OMC milite pour la mise en œuvre totale de l’accord FE. Son Directeur général, Roberto
Azevêdo, a averti qu’une mise en œuvre provisoire pourrait se traduire par une diminution de
l’aide au développement. « Les décisions prises à Bali seraient compromises.» Angelos
Pangratis, l’envoyé de l’UE à l’OMC, affirme que « La crédibilité de la fonction de
négociation de cette organisation [OMC] est une fois de plus en cause. » Mais Nelson
Ndirangu, directeur de l’économie et du commerce extérieur au ministère kényan des Affaires
étrangères, s’étonne que l’UE s’oppose à la proposition « de mettre en œuvre l’accord de
facilitation des échanges sur une base provisoire conformément à la Déclaration de Doha. Il y
a deux poids deux mesures. »
À l’issue du sommet de Malabo, des divisions sont apparues. « Nous n’avons jamais dit que
nous ne mettrons pas en œuvre l’accord FE, mais nous ne savons pas comment le faire, »
affirme M. Ndirangu, renvoyant la balle dans le camp de l’UE. Mais l’Afrique du Sud,
l’Ouganda, la Tanzanie et le Zimbabwe ont exhorté l’Afrique à ne mettre l’accord en œuvre
qu’une fois que l’UE aura concrètement démontré son engagement à fournir une aide. Or
selon l’accord FE, cet engagement n’est pas contraignant.
L’un des défis le plus sérieux auquel l’Afrique est confrontée est le défi sécuritaire. « Plus de
80% des troupes de maintien de la paix des Nations Unies sont déployées en Afrique. La
guerre touche 20% de la population africaine. Le continent concentre donc beaucoup de
conflits. Certains pays n’arrivent pas à sortir du chaos en raison de la guerre civile et/ou du
terrorisme (Somalie, Libye, Soudan du Sud, Centrafrique). D’autres sont instables
politiquement (République Démocratique du Congo, Burundi, République de Guinée). La
secte terroriste Boko Haram menace la stabilité de plusieurs pays dans la région du Lac Tchad
(Nigéria, Tchad, Cameroun). Le groupe terroriste AQMI (Al-Qaeda au Maghreb islamique)
opère dans toute la région du Sahel. Le G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et
Tchad) avec l’appui de la France et de l’Union Européenne, dispose d’une force conjointe qui
a pour mission d’assurer la sécurité de la bande sahélienne.
L’Afrique se redresse donc doucement, mais pas de décollage fulgurant en vue, en raison de
la mauvaise gouvernance et de sa mauvaise situation sécuritaire à court et moyen terme. Le
continent devra également se doter d’infrastructures indispensables pour son économie et
également parvenir à maîtriser sa démographie.
L’Afrique est confrontée également à d’autres défis. Il risque de revivre une nouvelle crise de
la dette. Par ailleurs, Le continent africain est déjà impacté par les changements climatiques
(pluies rares, réchauffement, désertification). En outre, le continent fait régulièrement face à
des épidémies (Choléra, Ebola, paludisme). Sans faire énormément de victimes (la population
africaine est globalement jeune, et les africains sont plus habitués aux épidémies) comme en
Europe ou aux Etats-Unis, la pandémie de Coronavirus fragilise sérieusement les économies
africaines.
L’économie africaine montre des signes positifs depuis 2 décennies. La croissance moyenne
du continent est de l’ordre de 5% sur cette période. L’Afrique peut donc profiter des
opportunités offertes par la mondialisation : augmentation de la demande en matières
premières, diversité des acteurs économiques, montée des IDE…etc. Néanmoins, le continent
est lourdement handicapé par de nombreuses faiblesses : économie peu diversifiée,
financement limité, situation politique instable, mauvaise situation sécuritaire, main d’œuvre
peu qualifiée…Etc. Si le continent africain réussi à surmonter ces obstacles, il est probable
qu’il connaisse le même essor que l’Asie.
L’UE et les pays africains sont à différents niveaux de développement économique, les pays
de l’UE affichant un PIB plus de dix fois supérieur à celui de l’Afrique subsaharienne. Le
taux de croissance annuel moyen du PIB de l’Afrique au cours des 20 dernières années a été
de 4,6 pour cent, mais la croissance a été inégale sur l’ensemble du continent africain. Le
déclin du Nigeria et de l’Afrique du Sud se répercute sur la croissance économique moyenne
du continent, qui accuse une baisse. D’autres pays comme l’Éthiopie ou le Rwanda, en
revanche, affichent une croissance très forte. Bien que le revenu moyen par habitant soit en
hausse depuis 15 ans, les tendances actuelles suggèrent que d’ici 2030, le continent comptera
encore plus de 400 millions de pauvres. La plupart des pays africains ne convergent pas. Ces
facteurs ont notamment pour conséquence que le problème du chômage ne peut se résoudre à
travers une augmentation de la croissance économique, mais uniquement en centrant les
mesures de politique économique sur le développement endogène. Ainsi seulement, les 20
millions d’emplois nécessaires chaque année pourront être créés. Les exportations de
l’Afrique sont restées en-deçà de trois pour cent du commerce mondial et dominées par des
produits de base à faible valeur ajoutée. La piètre performance commerciale du continent est à
la fois une conséquence et une cause de son faible niveau de développement persistant. La
croissance reste volatile, l’informalité est un phénomène généralisé, la plupart des entreprises sont
de petite taille et informelles, les emplois de qualité sont rares et la productivité et la numérisation
sont à la traîne par rapport aux autres régions. L’UE est le principal partenaire de l’Afrique en matière
d’échanges et d’investissements. En 2018, le total des échanges de biens entre les 27 États membres
de l’UE et l’Afrique s’élevait à 235 milliards d’euros (soit 32 pour cent des échanges totaux de
l’Afrique). Les relations commerciales entre l’UE et les pays africains, bien que très étroites,
demeurent extrêmement asymétriques : près de 30 pour cent de toutes les exportations africaines
sont destinées à l’UE, tandis que l’Afrique représente un marché relativement insignifiant pour celle-
ci. La part des importations en provenance d’Europe a stagné à quelque 0,5 pour cent, selon la région
d’Afrique concernée. En outre, la structure des exportations et des importations est inégale :
l’Afrique exporte principalement des matières premières et des produits agricoles non transformés,
tandis que les exportations de l’UE vers l’Afrique concernent essentiellement des capitaux et des
biens de consommation. En 2017, le stock d’investissements directs étrangers (IDE) des 27 États
membres de l’UE en Afrique s’élevait à 222 milliards d’euros, soit plus de cinq fois les stocks des
États-Unis ou de la Chine, qui sont les deux autres grandes puissances mondiales. Les entreprises
britanniques, françaises, néerlandaises et italiennes représentent les investisseurs les plus
importants d’Europe sur le continent africain. Les IDE chinois ont augmenté de manière significative
et se classent au quatrième rang en termes d’entrées de capitaux, derrière les États-Unis, le
Royaume-Uni et la France. Cependant, le stock d’IDE chinois en Afrique, qui ne représente que cinq
pour cent du volume total, reste faible par rapport à celui des pays européens.
Les relations entre l’Europe et l’Afrique se heurtent à de sérieux défis. L’objectif en 2020 est de
transformer la coopération existante en un partenariat stratégique. Pour ce faire, des décisions
fondamentales sont à prendre. Selon les dirigeants politiques de l’UE, 2020 sera une « année
charnière » dans la relation entre l’Afrique et l’Union européenne. La Présidente de la Commission
européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à un « partenariat entre égaux », s’écartant de la
traditionnelle relation donateur-bénéficiaire qui a longtemps caractérisé les relations UE-Afrique. Ces
dernières années, l’Union européenne et ses États membres ont mis au point bon nombre de
nouvelles stratégies concernant l’Afrique. Avec l’Accord de Cotonou de 2000 et, en particulier, la
Stratégie Commune Afrique-UE de 2007, les relations UE-Afrique ont commencé à évoluer
progressivement. Quatre facteurs principaux sont à l’origine de cette évolution. Tout d’abord,
l’approche stratégique DEA Chine en a fait un concurrent de premier plan pour l’UE en termes
d’échanges et d’investissements. Il convient ensuite de mentionner la croissance économique
relativement élevée dont bénéficiaient les pays africains depuis près de 15 ans maintenant. En
troisième lieu, l’augmentation des migrations dans le sillage des crises et des conflits a elle aussi joué
un rôle. Et enfin, la multiplication de nouvelles initiatives en Afrique, à l’instar de l’Agenda 2063 de
l’Union africaine ou de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) en Afrique, adoptée en 2019,
montre que les États africains tendent de plus en plus à mener des actions stratégiques et explorer
les possibilités de coopération avec tous les acteurs. Pendant de longues années, les pays africains et
européens ont négocié ce qu’il était convenu d’appeler des Accords de partenariat économique
(APE ; Economic Partnership Agreement, EPA), sans jamais parvenir à un accord global avec
l’ensemble des régions africaines. L’APE avec les États d’Afrique orientale et australe et l’APE avec les
pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe sont les seuls accords commerciaux
régionaux pleinement en vigueur à ce jour