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INTRODUCTION
A l’heure où tout un chacun admet, pour s’en féliciter ou le regretter, que l’on est entré
dans l’ère de la globalisation des échanges, force est de constater que tous les continents n’y
entrent pas à la même vitesse et surtout que l’Afrique apparaît pour l’heure très à la marge de
ce processus, présenté par l’ensemble des institutions internationales comme La voie du
développement.
Les résultats de l’Afrique dans le domaine du commerce restent décevants, sous l’effet
de facteurs exogènes tels que la baisse des prix des produits de base. L’arrêt du boom des
produits de base et la chute des prix du pétrole depuis 2014 ont particulièrement pesé sur eux
1
http://www.afrology.com/eco/kibaya_export.html: L’Afrique dans le commerce international : état des lieux,
raisons de la marginalité du continent et solutions à envisager.
Section 1. Aperçu du Développement du commerce de l’Union africaine2
L’Afrique du Sud est le principal acteur du commerce intra-africain, sa part dans les
exportations variant de 26 à 31% sur une période de sept à sept ans ; elle est suivie par la
République démocratique du Congo (7% en 2019) et le Nigéria (13.9% en 2019). L’Afrique
du Sud est également un chef de file en matière d’importations intérieures (14%), suivie de la
Namibie (7%) et au Botswana (6%).
2
Union Africaine, Statistiques annuelles du commerce international africain, 2020.
Les combustibles minéraux et les huiles minérales (SH 27) constituent le principal
groupe de produits des importations et des exportations africaines.
Cependant, ces produits sont plus importants à l’exportation : la part des huiles
minérales dans les exportations a atteint 53% des exportations totales en 2013 et a diminué à
40% en 2019. 2017. Par conséquent, l’exportation de produits minéraux a un impact
important sur l’économie africaine. La baisse des prix du marché du pétrole et le commerce
des produits minéraux ont eu un impact majeur sur la baisse des exportations de 2013 à 2020.
Bien que la majorité des exportations africaines soient destinées à des pays extra-
africains, la structure de produits mondiaux pour les exportations extra et intra est similaire :
les groupes de produits dominants sont les carburants et les huiles minérales (SH27)
représentant 44% des exportations supplémentaires et 20% des exportations intra-africaines
en 2019.
En ce qui concerne les importations, les combustibles minéraux et les huiles minérales
(SH27) représentaient 15% en 2019 et provenaient en majorité de pays supplémentaires de
l’UA.
Les principaux marchés de destination des produits de l’Union africaine après la Chine
sont les États-Unis et la France, avec 7% chacun, et l’Inde, l’Italie et l’Espagne, avec 6%
chacun.
Tableau. Balance Commerciale
Balance Commerciale, million US dollars
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
AFRIQUE -46,639.8 -83,549.0 -190,296.4 -159,400.4 -81,231.6 -81,146.0 -94,544.7
Afrique du -48,986.8 -77,105.8 -93,695.9 -91,467.5 -66,428.0 -75,876.9 -71,249.5
Nord
Afrique de 22,972.1 35,513.6 -835.9 -17,755.8 3,778.2 2,692.2 -1,217.6
l'Ouest
Afrique 5,949.3 -6,002.6 -42,262.6 -2,672.2 9,797.3 22,086.1 10,411.7
Centrale
Afrique de -43,659.4 -46,524.5 -45,873.5 -45,091.4 -46,702.1 -49,059.5 -48,912.4
l'Est
Afrique 17,085.1 10,570.3 -7,628.5 -2,413.6 18,322.9 19,012.1 16,423.1
Australe
Source : AFRICATRADE
La faiblesse de l’Afrique sur les marchés internationaux va de pair avec une faible
dynamique des marchés régionaux. L‘Afrique reste un des continents les moins intégrés du
point de vue commercial. L’espace est segmenté en plusieurs zones dotées d’organisations
régionales visant l’intégration économique et affichant l’ambition d’instaurer de véritables
zones de libre-échange munies de tarifs extérieurs communs.
L’intensité des flux n’en reste pas moins faible, y compris dans ces zones où le
commerce régional représente moins de 10 % des exportations des pays concernés. Cette
faible intégration des économies tient à plusieurs facteurs: la préférence accordée aux
exportations vers le monde industrialisé, européen surtout ; le maintien de nombreux
obstacles aux échanges entre pays ; l’enclavement et le coût du transport ; et enfin, la faible
complémentarité des économies.
En caricaturant, on peut dire que l’Afrique exporte des produits qu’elle ne consomme
pas ou très peu. Les différences de niveaux de pouvoir d’achat sont aussi là pour justifier une
3
Blein R., (2000), Commerce international : le nouvel ordre des plus forts
telle stratégie, en même temps que l’Europe s’attachait des garanties d’approvisionnement de
son marché et de ses industries de transformation.
Ce dernier point est très important. En effet, les droits de douane à l’importation dans
l’Union européenne vont croissant avec le degré de transformation des produits de base.
Autrement dit, l’accès au marché européen est d’autant plus aisé que les produits sont non
transformés. Or l’essentiel de la valeur ajoutée des produits intervient avec l’acte de
transformation.
La plupart des produits exportés par les pays africains rencontrent d’importantes
difficultés désormais structurelles sur les marchés internationaux.
Section 3. Les problèmes relatifs au commerce extérieur africain
Nous allons donc ici passer en revue les éléments ou facteurs essentiels qui empêchent
l'Afrique à s'engager complètement dans les échanges internationaux et profiter pleinement de
tous les effets bénéfiques qu'ils pourraient engendrer
En examinant d'un peu plus près les raisons de la marginalisation de l'Afrique dans le
commerce international, nous remarquons qu'elle a plusieurs causes et ces dernières sont pour
la plus part de temps liées entre elles.
4
Vekamenako E., (2006) Analyse des performances commerciales de l’Afrique et de son intégration au
commerce international, mémoire, UPC.
5
Vekamenako E., Opcit, p.23-24
gérées efficacement pour servir de liens entre les marchés locaux et internationaux, ainsi que
les télécommunications, l'énergie et l'eau.
Les puissances coloniales seraient ainsi à l'origine de cette faiblesse. Elles ont
construit des infrastructures axées sur l'extraction des ressources naturelles de l'Afrique dont
elles avaient besoin plutôt que sur l'intégration du continent ou le développement des liaisons
avec l'Est.
Selon une liste établie par l'Oxfam7, plus de 50% des revenus à l'exportation en
Afrique sont issus d'une seule matière première.
Cette liste mentionne des pays africains qui comptent sur une seule matière première
pour plus de 50% de leurs recettes d'exportation. De nombreux pays sont dépendants de deux
matières premières pour une large majorité de leurs recettes d'exportation (par exemple, en
ajoutant le cobalt, la République Démocratique du Congo disposerait de 14 % de revenus
supplémentaires à l'exportation, et en totaliserait donc 85 %). Et des pays comme le Burkina
Faso (41 %), le Tchad (37 %), le Bénin et le Mali (41 % chacun) dépendent fortement du
coton pour leur revenus à l'exportation tout en n'atteignant pas la barre des 50 %.
La question de l'accès aux marchés revêt un caractère crucial pour l'Afrique. Cette
situation trouve son explication dans l'étroitesse des marchés africains et la nécessité pour le
6
Vekamenako E., Opcit, p.24
7
Oxfam International, L'Afrique et le Cycle de Doha : Un combat pour la sauvegarde du développement Document
d'information d'Oxfam n°80. Novembre
2005, p.26
continent de se tourner vers les marchés d'exportation afin d'appuyer les dynamiques de
croissance et les efforts en matière de diversification des structures productives. Pendant des
décennies, les consommateurs des pays industrialisés ont bénéficié des prix très bas des
produits de base.
Alors que de nos jours, les tentatives des pays en développement d'accéder aux
marchés des pays du Nord se heurtent à des obstacles douaniers et à des normes de plus en
plus difficiles à atteindre.
La question de l'accès aux marchés comporte pour les pays en développement trois
dimensions importantes :8
La première est liée aux niveaux et à la structure des tarifs douaniers appliqués par les
pays développés. A cet égard, il faut souligner d'abord le haut niveau, surtout pour les
produits agricoles, ainsi que la forte dispersion de ses tarifs qui réduisent la
compétitivité des exportations des pays en développement sur les marchés mondiaux.
Il faut également mentionner la progressivité des droits de douane qui s'appliquent aux
produits transformés localement et réduisent par conséquent les efforts de
diversification des économies des pays en développement.
Il faut aussi mettre l'accent sur les crêtes tarifaires qui s'appliquent aux exportations
pour lesquelles ces pays disposent d'avantages comparatifs, notamment les produits
intensifs en main d'œuvre.
A ces deux dimensions, il faut enfin rajouter les limitations quantitatives et les
différents quotas appliqués aux courants d'échanges en provenance des pays en
développement.
8
Ben Hammouda H., Sadni-Jallab M., et al., Exclure l'Afrique des marchés Evaluation de l'accès aux marches
pour les pays africain, Centre Africain de Politique Commerciale CAPC, Commission économique pour
l'Afrique, Septembre 2004, p.5
L'ensemble de ces dimensions montre la complexité de la question de l'accès aux
marchés et les difficultés qu'elle fait peser sur les pays en développement particulièrement les
pays africains.
Si les marchés des produits industriels ont connu d'importantes réductions, les marchés
des produits agricoles continuent à bénéficier d'importantes protections, en particulier dans les
pays développés. Ainsi, le taux moyen de droits de douane sur les produits industriels est
passé de 40 % à 4 % entre 1945 et 1995 alors que le taux moyen pour les produits agricoles
était encore autour de 62 %. Mais, ces taux sont encore plus élevés pour des produits dits
sensibles ou stratégiques dans les pays de l'OCDE comme le blé (214 %), l'orge (197 %) et le
maïs (154 %). 9
Ensemble avec l'accès aux marchés, les agricultures des pays riches reçoivent des
subventions qui sont autant de ruptures des conditions d'une concurrence loyale entre le Nord
et le Sud.
Ainsi, on estimait en 1997 que les pays de l'OCDE accordaient près de 370 milliards
de dollars à leurs agriculteurs ce qui correspond à plus de six fois les montants accordés à
l'aide au développement. Ces subventions n'ont cessé d'augmenter depuis cette date même si
les mesures officielles montrent depuis quelques années une baisse. Cette augmentation a
profité à toutes les productions transférées par ces pays dans la catégorie verte. On estime que
depuis 1997, la progression des appuis à l'agriculture dans les pays de l'OCDE a progressé de
28 %. La moitié de ces subventions sont du fait des pays de l'Union Européenne et le Japon y
contribue pour près de 39 %. L'appui aux agricultures ne se limite pas à ces pays. Ainsi, les
Etats-Unis ont accordé en 2000 près de 28 milliards de dollars à leurs fermiers.10
9
Vekamenako E., Opcit, p.28
10
Ben hammouda H., Sadni-jallab M., et al., Opcit. p.10
Section 4. La promotion de l'intégration régionale
11
Goldstein Andrea, Le nouveau régionalisme en Afrique subsaharienne : l'arbre cache-t-il une forêt, Cahier de
Politique Economique n° 20, Centre de Développement de l'OCDE, p.1
12
Commission économique pour l'Afrique, Rapport annuel sur l'intégration en Afrique 2002 : Tableau
synoptique, Addis-Abeba mars 2002, pp. 3-4
L'autre nécessité se rapporte au fait que l'intégration régionale en Afrique se rapporte aux
effets à long terme de celle-ci sur l'organisation des activités industrielles et commerciales.
Premièrement, la concurrence accrue entre les entreprises conduira les moins efficaces
d'entre elles à améliorer leurs mécanismes de fonctionnement tandis que d'autres,
incapables de s'adapter au nouvel environnement, devront disparaître. Cet
environnement concurrentiel émergent favorisera la croissance et le profit et
bénéficiera au consommateur.
Deuxièmement, de nombreuses activités manufacturières pourront s'établir à une
échelle plus vaste, élargissant de ce fait la base industrielle si nécessaire à la
transformation des économies africaines.
Troisièmement, les possibilités plus grandes qui s'offriront à l'investissement (national
et étranger) permettront de mobiliser et de déployer davantage de fonds, en vue
d'exploiter les immenses ressources naturelles du continent, de mettre en valeur
l'énorme réservoir de ressources humaines et de tirer parti des possibilités d'épargne.
CONCLUSION
Notre étude a porté sur l’Afrique dans le commerce international. Nous avons pu
constater que si l’Afrique est d’une façon générale marginalisée du commerce mondial c’est
parce que les revenus y sont faibles, que les spécialisations ne permettent pas de s’insérer de
façon diversifiée dans le commerce international et enfin que l’accès aux marches
internationaux reste difficile en raison des différentes barrières tarifaires et non tarifaires qui
font obstacles aux exportations Africaines.
BIBLIOGRAPHIE
3. Blein R., (2000), Commerce international : le nouvel ordre des plus forts
6. Ben Hammouda H., Sadni-Jallab M., et al., Exclure l'Afrique des marchés Evaluation
de l'accès aux marches pour les pays africain, Centre Africain de Politique
Commerciale CAPC, Commission économique pour l'Afrique, Septembre 2004, p.5