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Afrique un continent en marge

L’Afrique subsaharienne compte plus d’un milliard d’habitants, dont la moitié auront moins
de 25 ans en 2050. Forte de sa diversité et de ses ressources humaines et naturelles, la région
dispose d’atouts considérables pour parvenir à générer une croissance inclusive et mettre fin à
la pauvreté. Avec un marché de 1,2 milliard d’individus et la création de la plus grande zone
de libre-échange au monde, le continent s’engage dans une voie de développement
radicalement nouvelle qui saura exploiter le potentiel que représentent sa population et ses
ressources.

L’Afrique est riche, mais pourquoi les africains sont pauvres ?


Avec environ plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique est officiellement considéré par tous
les indicateurs comme étant le continent le plus pauvre du monde. Mais paradoxalement
l’Afrique reste le continent le plus riche au monde en termes de ressources naturelles.
Pourquoi disons-nous que l’Afrique est riche mais les africains sont pauvres ?quelles sont les
causes de cette pauvreté ?et comment mettre fin à cette pauvreté ?

En 30 ans en Afrique le nombre de pauvres a été multiplié par 2, l’indice de développement


humain(IDH) de la plus part des pays africains est inférieur à 0,5 et 0,4 pour les pays du Sahel
pendant que la moyenne mondiale est à 0,7 voire 0,9 pour les pays industrialisés. Dans des
pays comme le Mali ou le Niger 90% de la population vivent avec moins de 1£ par jour. Tous
ces chiffres confirment que les africains sont pauvres. Par exemple au Niger 90% des femmes
et 80% des hommes adultes sont analphabètes, dans toute l’Afrique subsaharienne près de la
moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable et une personne sur trois souffre de la
faim chronique. En fin dans la plus part des pays africains le nombre de médecins pour
10 000 habitants est inférieur à 1. Dans certaines régions d’Afrique on parle même d’extrême
pauvreté ce qui remet en cause toutes les politiques de lutte contre la pauvreté mises en place
par les Etats et les institutions internationales comme la Banque mondiale ou le fond
monétaire international. Toute fois les africains sont pauvres mais l’Afrique est
incontestablement le continent le plus riche au monde en terme de ressources naturelles. En
Afrique il y a en grande quantité de l’or, du diamant, de l’uranium, du phosphore, du pétrole,
du charbon, du coton, du cacao, du gaz, du coltan,…pour ne citer que ceux-là. L’Afrique est
le premier fournisseur des pays européens et asiatiques. Sans les matières premières
africaines beaucoup d’entreprise européennes ou asiatiques ne tournerons pas. A titre
illustratif 80% de l’électricité produite en France provient de l’exploitation de l’uranium du
Niger faite par le groupe français AREVA. On peut multiplier les exemples de ce genre.
PIB et croissance économique
Produit intérieur brut
Le produit intérieur brut (PIB) global de l'Afrique subsaharienne est de 1 743 milliards de
dollars américains en 20184 (en dollars constants 2011, et utilisant les taux de change officiels
des monnaies de l'année 2011), soit 2,05 % du PIB mondial. Cela correspond environ au PIB
du Canada pour la même année, alors que le Canada est 30 fois moins peuplé. Toutefois cette
comparaison a des limites, car le PIB des pays africains est fortement sous-estimé 5 : une
quaranta ine de pays du continent n'ont pas mis à jour leurs outils statistiques depuis quinze à
vingt ans. Les organismes internationaux comme la Banque mondiale utilisent le PIB par
habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA) qui tient compte de la valeur d'un panier de
provision type moins cher dans les pays pauvres. Il intègre l'autoconsommation etc. Cet
indicateur est considéré comme beaucoup plus fiable. Le PIB par habitant en PPA y est de
3546 $ en 2018 contre 44 000 $ pour le Canada, soit respectivement les indices 22 pour
l'Afrique subsaharienne et 277 pour le Canada , la moyenne mondiale étant de 100. L'Afrique
du Nord a un PIB par habitant en PPA de 11000 $ en PPA, indice de 70 par rapport à la
moyenne mondiale
En 2018, toujours selon les taux de change officiels, le pays ayant le PIB le plus élevé du
continent est le Nigeria avec 395 milliards de dollars et le pays ayant le PIB par habitant le
plus élevé est la Guinée équatoriale7. L'étude du PIB montre de grandes disparités régionales.
Ainsi, en 2015, trois pays, le Nigéria, l'Afrique du Sud et l'Égypte représentent à eux seuls
plus de la moitié du PIB africain.
En 2013, la Libye était le pays le plus développé d'Afrique si on se réfère au
classement IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD).
En 2021, l'Afrique représente 17 % de la population mondiale mais seulement 3 % du PIB
mondial.
L’intégration de l’Afrique dans
l’économie mondiale
L’exclusion de l’Afrique de la mondialisation est un cliché qui n’a
plus de fondement, même si sa part dans le commerce mondial
peine toujours à dépasser 5 %. On parle aujourd’hui d’une nouvelle
attractivité de l’Afrique. Telle est la démonstration de l’ouvrage,
piloté par trois spécialistes de l’Association Tiers-Monde associés à
la revue Mondes en développement et organisé autour de quatre
thèmes : les dynamiques d’intégration Asie-Afrique ; les matières
premières, l’industrialisation et la mondialisation ; l’Afrique et les
coopérations européennes ; les enjeux des migrations africaines.

Quels résultats saillants retenir ? Les exportations africaines sont


primaires à près de 80 % (agriculture, forêt, mines, pétrole). Celles
de biens manufacturés sont encore marginales et de produits de
haute technologie résiduelles. Pour un cinquième des pays, un ou
deux produits comptent pour au moins trois quarts du total des
exportations. Les cas de spécialisation ayant débouché sur une
accumulation de capital sont rares : Maurice à partir du sucre, le
Botswana à partir du diamant. Seuls le Maghreb et l’Afrique du Sud
disposent d’une structure du commerce extérieur plus équilibrée,
accordant moins de place aux exportations de produits bruts. Dans
l’ensemble, le secteur minier représente encore souvent les deux
tiers des recettes en devises, comme l’uranium dans le cas du Niger
et l’or dans celui du Mali, deux situations débouchant sur des
constats opposés : une rente uranifère mal utilisée avec des effets
pervers sur l’agriculture et l’élevage ; une rente aurifère qui, quand
elle transite par le canal public, peut être facteur de diversification.

La valorisation des échanges Sud-Sud apparaît comme un tremplin


efficace selon Diadé Diaw, Arsène Rieber et Thi Anh-Dao Tran.
L’intervention croissante des émergents dans le commerce africain
modifie la donne car ils apportent des biens d’équipement à bas prix.
Les spécialisations sont de plus en plus fonctionnelles, fondées sur
les efficacités relatives dans la réalisation de tâches particulières à
différentes étapes de la chaîne de valeur mondiale, comme le
montre Nez Khalla dans une étude de la sous-traitance dans le
secteur textile-habillement marocain. La fluidité introduite par les
nouvelles technologies de l’information et la baisse des coûts de
transport exerce un rôle important dans ce processus où la position
géographique a de moins en moins d’importance. Dans ce contexte,
la contrainte du positionnement économique de l’Afrique tient dans
la nécessité de disposer d’une masse critique en ressources
humaines et technologiques que peu de pays possèdent.

La question du protectionnisme est indirectement posée par Jean-


Claude Maswana, qui analyse l’influence des comptes extérieurs des
États-Unis sur la croissance de cinq pays africains. La conclusion
est plus générale : le commerce international peut assurément
stimuler la croissance du continent mais, handicapés par une forte
élasticité-revenu de leurs importations, de nombreux pays subiront
les incidences des politiques de stabilisation post-crise de 2008 des
pays du Nord. L’article de Léonard Matala-Tala, très détaillé, montre
que les accords de partenariat économique (APE) entre l’Union
européenne (UE) et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
(ACP) s’inscrivent dans une coopération qui a perdu de sa
substance. À l’avenir, tout dépendra de la qualité du dialogue
politique, mais l’UE, condescendante et inflexible, n’a pas jusqu’à
présent démontré une grande capacité d’écoute. Le pronostic est,
selon Bernadette Nicot et Myriam Morer, plus optimiste en ce qui
concerne l’impact du processus de Barcelone et l’avenir des
échanges énergétiques entre les régions euro-méditerranéennes.
La question fondamentale reste néanmoins de savoir comment
engager une politique commerciale. L’arbitrage a toujours été
difficile entre ouverture sans restriction à la concurrence et
construction d’une base productive nationale. La libéralisation s’est
certes imposée depuis les années 1990, mais la « déprotection » a
fait naître de nouvelles désillusions. Et certaines réformes
appliquées sans discernement ont abouti à des désastres. Dans le
contexte africain, il est ainsi légitime de plaider pour une protection
« équitable et raisonnée ». On peut regretter qu’une telle
proposition ne soit pas véritablement évoquée en synthèse des 12
articles, certes de qualité mais manquant d’unité pour s’ouvrir sur
des politiques concrètes.

Conclusion
La croissance économique en Afrique s’est maintenue à 3,4 % en
2019 et devrait s’accélérer à 3,9 % en 2020 et 4,1 % en 2021. Cela
représenterait une baisse par rapport aux performances plus élevées du
passé.

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