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Le continent africain face au développement et à la mondialisation

L’Afrique, 3ème continent au monde par sa superficie, derrière l’Asie et l’Amérique, le


2e par sa population derrière l’Asie depuis qu’elle a atteint le milliard d’habitants en
2009 : densité forte sur le littoral maghrébin, Delta du Nil, littoral du Golf de Guinée,
de l’Afrique du Sud au Kenya. Après avoir été victime de l’esclavage et de la
colonisation, enfermée dans un cycle éternel de crises et de conflits (Ouganda, Mali),
elle fait aujourd’hui naître l’espoir après le désespoir et apparaît engagée sur la voie
de développement : croissance économique, réformes politiques depuis 2000 à
2010.

Depuis le début du XXIème siècle, et à la faveur de la mondialisation, l’Afrique est en


pleine mutation.

L’Afrique, dans ces conditions est-elle aujourd’hui un continent sous-développé ?


Quelles sont les formes de développement au sein de la mondialisation ? Existe-t-il
des pôles émergents ? Quelles sont les défis que l’Afrique doit surmonter pour se
développer ?

Nous allons voir tout d’abord que c’est un continent sous-développé au niveau de
l’économie et de la population, l’impacte de la mondialisation dans ses initiatives de
développement, en second lieu, l’apparition de pôles émergents et enfin les défis
qu’il lui reste à surmonter.

C’est le continent le plus pauvre : l’Afrique concentre 34 des 48 pays les moins
avancées (PMA) du monde : son secteur primaire est peu productif, son secteur
secondaire sous-développé, son secteur tertiaire archaïque.

Les économies de rente caractérisent les états africains. Cinquante ans après les
indépendances, ces derniers qui ne contrôlent ni les capitaux, ni la technologie, ni le
marché, ni le prix, sont toujours soumis à leurs clients de l’U.E, les E.U. et
récemment la Chine. En clair, ce sont les FTN occidentales et asiatiques qui
contrôlent le commerce des produits agricoles ainsi que l’exploitation des gisements
miniers (diamants et or en Sierra Leone, Libéria, Namibie Afrique du Sud) et
énergétiques ; pétrole (Algérie, Lybie, Egypte, Nigéria, Gabon, Guinée, Angola), gaz
naturel (à Congo, Afrique du Sud, Nigéria) et uranium (à Congo, Afrique du Sud,
Namibie, Niger).

L’indicateur de développement IDH est le plus faible au monde : bas revenu par
habitant, faible production alimentaire ,qui est le signe du développement mal réparti:
l’économie concentre 70 % du PIB du continent (Afrique du Sud, Nigéria, Égypte,
Algérie, Angola, Maroc). L’Afrique du Sud est dominante. Il y a deux dettes disparités
entre villes et campagnes et à l’intérieur des métropoles. À l’économie de rente
s’ajoute l’économie informelle qui assure la survie d’une grande partie des habitants :
trafic illicite au moins deux chefs de guerres locaux (drogue, armes, contrefaçon,
pierres précieuses) traite des êtres humains, vente d’organes… De telles économies
de réseau a pour conséquence de freiner les investissements qui se détournent des
zones mal contrôlées par l’État.

La population fait aussi signe de sous-développement. Pour 40 % d’africain, la


sécurité alimentaire et les soins ne sont pas assurés, règles d’hygiène pas
respectée, scolarisation pas garantie (alphabétisation), accès à l’eau potable difficile,
taux de chômage élevé. Les conséquences sont une malnutrition qui concerne 230
millions de personnes, la mortalité infantile la plus élevée au monde, maladies
parasitaires, due à l’insalubrité (paludisme, sida), l’espérance de vie est la plus faible
au monde (55 ans en moyenne). Les populations sont exposées aux conflits
politiques et religieux (Ouganda, Mali, Niger, Nigéria,…) et à l’explosion
démographique. Le nombre de citadins est passé de 30 millions en 1950 à 415
millions en 2010 : transfert de la pauvreté des campagnes vers les villes, où les
bidonvilles s’étendent et se densifient.

L’Afrique dispose pourtant d’atouts car il y a potentiels humains du faîte de sa


jeunesse, d’une amélioration régulière du niveau de vie par la mise en place de plans
d’ajustement structurel (réformes économiques avec aides du FMI et de la banque
mondiale) qui réduisent les dettes du pays. Ainsi en disant, le PIB réel a doublé, cela
entraîne le développement de classe moyenne (34 % de la population) l’apparition
de quelques FTN africain dont SASOL (Afrique du Sud en énergie) et ORASCOM
(Égypte, télécommunications). L’Afrique est marginale mais pas à l’écart. Si la part
de l’Afrique dans les échanges mondiaux est faible (1 % de la production mondiale
pour 2,8 % du commerce mondial), elle est insérée dans les flux globaux. Ainsi, 80 %
de ses exportations sont des matières premières (pétrole algérien, angolais, nigérian,
libyen), produits liés à l’horticulture (Kenya), agrumes et légumes (Afrique du Sud),
cacao et produits tropicaux. La mondialisation prend des formes diverses :
phénomène du « land grabbing » soit l’accaparement des terres par certains pays
étrangers (Corée du Sud, Chine, Arabie Saoudite) pour disposer de ressources
alimentaires (Cameroun) ; phénomène de mondialisation non régulée avec trafic
d’armes, de diamant (Libéria, Sierra Leone, Afrique centrale). Mais la mondialisation
a un impact sur le continent :

- la métropolisation : grande ville africaine cosmopolite (layos),


- La régionalisation : UEMOA (union économique et monétaire ouest africain)
huit pays dont Bénin, côte d’ivoire, Tokyo…).
- L’organisation de NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique) avec Afrique du Sud, Angola, côte d’ivoire.
- L’intensification des circulations : la migration touche 20 millions d’individus
dont 82 % à la valeur du continent (Congo, Soudan, Somalie). Utilisation de
nouvelles technologies : téléphone mobile avec 213 millions d’abonnés.
Si, vu d’en haut, l’Afrique, océan de pauvreté, peut inspirer le pessimisme, à
regarder de près, des motifs d’espoir existent, dans la mesure où émergents
certains îlots de prospérité, qui pourraient faire de l’Afrique un continent attractif.

Il existe bel et bien une Afrique « riche » et une Afrique « pauvre ». Les
principales réussites se situent aux deux extrémités du continent : l’Afrique du
Sud, et l’Afrique du Nord. Chacun de ces pays, selon ses atouts, à privilégier un
secteur de développement plutôt qu’un autre : économie industrielle, économie
de rente (Hydrocarbure, ruines), économie touristique. Trois groupes de pays,
qualifié de Lyon africain, contribue aux trois quarts du PIB du continent : Afrique
du Sud (23 %), Nigéria, Algérie Égypte (10 % chacun), enfin, la Lybie, Maroc,
Angola, Éthiopie, la Tunisie (5 %). L’Afrique du Sud, première puissance du
continent, n’est pas le seul pays à tirer profit de la mondialisation, on assiste à un
décollage récent de cet pays d’Afrique Noire : les états pétroliers, du fait de
l’envolée du cours des hydrocarbures, sont en voie de développement,
également le Nigéria, Gabon et l’Angola. Le Botswana, grâce à une exploitation
maîtrisée de ses richesses minières (diamant), a réussi à sortir en 1994 de la liste
des paiements. Le Ghana, le Mozambique et l’Éthiopie bénéficie de fort ou de
croissance, sans suivre le même chemin. Cependant à l’intérieur des pays,
persiste inégalités sociaux spatiales d’où l’inégalité de développement. Des
espaces ruraux, enclavé, m’a connecté au monde, faiblement peuplées, sont
délaissés. Au contraire, les grandes villes et les zones littorales, à fortes
potentialités commerciales et touristiques sont privilégiées en raison de la
présence d’une main-d’œuvre abondante et d’un marché de consommateurs
appréciés par les nains investisseurs. Donc l’Afrique est à nouveau de plus en
plus convoité, grâce à ses atouts structurels : abondance de ressources
(énergétique, minières, végétales) ; elle détient environ 12 % des réserves
mondiales de pétrole, 30 % des réserves minérales, 5 % des réserves de terres
cultivables, sans oublier son potentiel en matière d’énergie renouvelable (soleil,
eau, vent). À ces atouts, s’ajoute une conjoncture économique très favorable.
Premièrement, en raison de l’épuisement des ressources hydrocarbures sur les
autres continents. Deuxièmement, en raison de la forte hausse de la demande
pétrolière et gazière du fait de la croissance économique des pays émergeant
fortement peuplés et enfin en raison de la présence parmi les nations émergentes
des pays déficitaires en production alimentaire, telle la Chine et l’Inde qui loue ou
achète à certains pays africains (Madagascar) une grande partie de leur terres
agricoles (Land grabbing). Ce décollage économique de l’Afrique qui se repose
sur l’exportation des produits bruts, dont le cours a fortement augmenté depuis
2000, et à un retour des investissements publics comme privés, qui ont aidé à
une croissance de 6 % par an, fait de l’Afrique, longtemps délaissé, un continent
si attractif, non plus auprès de cette colonie, mais aussi auprès de l’Inde, de la
Chine, la Turquie et le Brésil.
En Afrique, cependant, la croissance (PIB) comme ailleurs n’est pas synonyme
de développement (IDA). Les défis que l’Afrique doit relever sont encore
nombreux. Elle doit relever quatre types de défis tièdes prélèvement bénéficie à
tous les pays du continent : un défi économique, un défi démographique, un défi
écologique est un défi politique.

Le défi économique consiste à diminuer le nombre de naissances. La population


africaine, multiplie par 4,5 de 1950 à 2010, atteindra 2 milliards en 2050. Dans le
même temps, la population urbaine a été multipliée par 13. Cette grande
croissance de la courbe démographique sur la courbe économique a été l’une
des causes majeures dans le retard de développement de l’Afrique. La transition
démographique du continent est certes engagée, mais la baisse de la fécondité
n’a pas encore fait sentir ses effets, sa voix la plus du Nord.

Le défi démographique consiste à améliorer le niveau de vie des habitants, il


s’agit d’assurer aux citoyens l’accès à des droits fondamentaux : sûreté physique,
sécurité alimentaire, accès aux soins, éducation et logement. Pour y parvenir,
trois moyens : tout d’abord, sortir de l’économie de rente par la mise en place de
politiques publiques arabes de diversifier les sources de revenus. Ensuite,
remplacer les états corrompus par des états soucieux de redistribuer une plus
juste redistribution des richesses et enfin encourager les intégrations régionales
de pays voisins pour résister à la concurrence planétaire mise en place par la
mondialisation. Cela ne veut pas dire que les organisations régionales africaines
n’existent pas : il suffit de citer la communauté de développement de l’Afrique
australe (SADC), l’union africaine (UA), et le nouveau partenariat pour le
développement de l’Afrique (NEPAD).

Le défi écologique consiste à prendre soin davantage l’environnement africain. La


déforestation progresse plus vite en Amazonie (chaque année l’Afrique perd 4
millions d’hectares de forêts), l’aridité progresse au Sahel, la gestion des déchets
est très déficiente en milieu urbain, la pollution pétrolière dans le delta du Niger a
atteint des côtes d’alerte depuis longtemps. À côté de ceux-ci, il y a des menaces
sous-estimées : la croissance de la population, nécessite pour accéder à la
sécurité alimentaire, de procéder à une révolution verte. Pour l’instant, même si
quelques efforts sont consentis, la priorité pour davantage sur le développement
économique, pollueurs par nature, plutôt que le respect de l’environnement jugés
coûteux.

Le défi politique consiste à remplacer les dictatures par des démocraties. Le


printemps arabe en Afrique du Nord, persistance de guerre civile, entre factions
en république démocratique du Congo, entre chrétiens et musulmans ou Nigéria,
entre partie adverse au Zimbabwe et au Kenya. Or la croissance économique ne
se porte jamais mieux qu’en période de stabilité politique.

En conclusion, l’Afrique, aujourd’hui encore, demeure donc bel et bien un


continent développé. L’Afrique, après l’Europe au XIXe siècle, après l’Amérique et
l’Asie au XXe siècle, pourrait-elle du fait de ses richesses inexploitées et de son
potentiel humain sous employés, devenir à son tour le continent émergeant du
XIXe siècle ?

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