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C

UNIVERSITE DE MBUJIMAYI
FONDATION CARDINAL JOSEPH ALBERT MALULA

B.P. 225 MBUJIMAYI – www.um-rdc.org

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Notes de cours d’organisation et financement du


commerce extérieur

Théodore Kazadi Mbuyi

2021-2022
Introduction générale

Le contexte des relations économiques internationales s’est caractérisé ces 20 dernières


années par des mutations du commerce international qui se sont accélérées dans le
prolongement des effets de la mondialisation. Les circonstances historiques ont joué un rôle
important, et notamment la fin de la guerre froide et la dislocation du bloc soviétique, qui ont
contribué non seulement à généraliser le modèle du libre-échange mais aussi à continuer de
multiplier le nombre d’États et donc de partenaires commerciaux potentiels, un nombre déjà
en forte hausse du fait de la décolonisation des années 1950 à 1970. La tendance à
l’intégration régionale, avec la conclusion de l’Acte unique de 1986 ou la multiplication des
accords régionaux de libre-échange (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, etc.) a encouragé les
États à commercer davantage avec leurs voisins plus ou moins proches. L’institution de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par l’Accord de Marrakech en 1994 est aussi le
signe d’une volonté commune de libéralisation des échanges initiée depuis le rôle joué par la
société des Nations, les Etats-Unis d’Amérique (1934), la Charte de l’Atlantique (1941), la
Charte de la Havane (1946) et le GATT (1947). Mais ce sont surtout les rapides innovations
technologiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication qui
changent les conditions du commerce international. Ces différents aspects ont entraîné une
chute du coût des échanges commerciaux, grâce à la baisse des tarifs douaniers, à
l’augmentation du rapport qualité/prix du transport international, et surtout aux avancées
technologiques en matière d’information et de communication. Cette chute du coût des
échanges a eu un impact direct sur les processus de production au niveau des entreprises. Le
volume du commerce des biens intermédiaires (composants et sous-parties de produits non
finis) a très fortement augmenté au cours des dernières décennies, et la délocalisation des
biens et même des services s’est accélérée – c’est ce qu’on appelle la fragmentation de la
production, ou spécialisation verticale de la production. La délocalisation de ces étapes
renforce l’existence de véritables chaînes de production globales. La rapidité des
transformations a pris de court les analystes: à la vision traditionnelle du commerce entre
nations fondée sur l’échange de biens vient aujourd’hui s’ajouter une nouvelle théorie qui vise
à expliquer le courant de spécialisation internationale basée sur l’échange des tâches.
L’internationalisation croissante de la production industrielle et la montée en puissance de
pays émergents se traduit par le développement d’échanges croisés, très souvent dans le cadre
d’échanges intra-établissements ou d’accords de sous-traitance. La comptabilisation
traditionnelle de ces échanges sur la base de leur valeur commerciale mesurée à la frontière
induit une série de déformations statistiques (en particulier une surévaluation des grandeurs
économiques effectivement en jeu). Dans ces conditions, les instruments traditionnels de la
statistique économique perdent de leur pertinence. La notion de pays d’origine,
soigneusement enregistrée par les douanes, perd en particulier beaucoup de son sens, car la
totalité de la valeur commerciale est attribuée au pays de dernière transformation, quelle que
soit sa contribution relative dans la chaîne de valeur ajoutée. En conséquence, l’étude des
balances commerciales bilatérales devient moins pertinente. La rapidité des transformations
des pratiques du commerce international met à l’épreuve la capacité d’adaptation du système
statistique international. Celui-ci a répondu au risque évident d’obsolescence en lançant une
série d’initiatives conjointes pour adapter simultanément tous les instruments de la «boîte à

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outils» du statisticien international : nomenclatures, manuel de la balance des paiements et
système de comptabilité nationale. L’enjeu est de suivre la valeur ajoutée à chaque étape des
chaînes de production, afin de rétablir la vérité des échanges en les pondérant par ce que les
différents partenaires commerciaux y apportent réellement.

Ces différentes mutations et tant d’autres enjeux liés aux relations économiques
internationales ont entraîné une nécessité de reforme du cadre institutionnel de l’organisation
du commerce international ainsi que le développement des techniques de financement
international lié au progrès technologique.

Section 1 : Objectifs du cours

L’objectif principal de ce cours est de faire saisir les enjeux des relations commerciales
internationales ainsi que l’importance du rôle que le commerce extérieur, entendu dans son
sens large, joue dans le développement économique et social des pays, des régions et du
monde tout entier. C’est cette importance qui est à la base des efforts déployés à l’échelle
internationale pour tenter d’organiser les échanges qui s’opèrent dans divers secteurs entre les
nations et qui étaient fortement handicapés pendant la période de l’entre-deux-guerres suite à
la montée du protectionnisme.

La nécessité de retrouver l’ordre commercial libéral, qui était construit tout au long du
19esiècle, face à la propagation de l’autarcie et des désordres monétaires créés par la guerre
mondiale (la première et la deuxième) et exacerbés par la crise économique de 1929, a fait
que les négociations se sont engagées au niveau des Etats pour arrêter la dégradation des
échanges et favoriser leur libéralisation.

Le cours vise également à montrer l’interdépendance du commerce extérieure avec les autres
secteurs particulièrement les questions monétaires et financières. En effet, les exportations et
importations des biens et services ne peuvent pas se réaliser aujourd’hui dans le contexte
d’une économie monétisée et mondialisé sans qu’il y ait octroi des crédits, sans qu’il y ait
gestion des garanties bancaires et sans qu’il y ait mouvement des capitaux. Le commerce
entre les nations ne peut pas se développer sans la mobilisation des financements dont il a
besoin et sans la volonté des Etats à coopérer sur tous les plans. C’est la raison pour laquelle,
il doit demeurer en symbiose avec les différents facteurs dont il dépend et qui font sa
complexité. Tous les pays du monde, grands et petits, riches et pauvres doivent participer au
commerce international qui est le rendez-vous du donner et du recevoir de toutes les
économies et qui constituent un enjeu important pour la paix internationale.

Dans la partie consacrée à l’organisation, l’on passera en revue toutes les conférences qui ont
eu lieu avant la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à l’institution de l’Organisation
Mondiale du Commerce « OMS », en passant par le GATT « General Agreement on Tariffs
and Trade » tout en relevant des décisions importantes qui ont marqué l’évolution de l’histoire
des relations économiques internationales.

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Le cours est stratégique dans la mesure où il porte sur un sujet qui est lui-même stratégique.
Les conflits commerciaux entre les nations et qui sont vieux comme le monde n’ont-ils pas
été et ne sont-ils pas encore aujourd’hui l’origine des plusieurs guerres dites « économiques »
qui déchirent l’humanité ? L’équilibre du monde ne dépend-t-il pas d’un bon fonctionnement
du commerce international ?

Toutes les nations ont grandement besoin d’un système de sécurité à l’échelle planétaire, cela
grâce à l’élimination des conflits et à l’amélioration notamment de leur situation économique
et commerciale. C’est cette sécurité qui est recherché à travers la globalisation de l’économie
durant le troisième millénaire. Il faut lever tous les obstacles et supprimer toutes les frontières
qui empêchent les pays en voie de développement d’exporter vers les pays riches de sorte que
la croissance caractérise toutes les économies nationales et régionales en tant que source du
bien-être.

Dans sa deuxième partie, le cours sera consacré aux techniques de financement des
opérations d’importations et d’exportations, mais aussi des investissements liés au commerce
extérieur. Il s’agit des techniques assez spéciales dont chaque pays doit assurer la promotion
en vue de contribuer à l’expansion des échanges mondiaux et par là à la réduction de la
pauvreté. La connaissance des techniques, qui connaissent continuellement l’influence de
l’évolution technologique notamment en matières en communication et en informatique, est
très nécessaire surtout dans nos pays qui sont dépourvus des ressources financières. Cet autre
objectif du cours contribuera aux renforcements des capacités humaines en tant que facteur
stratégique de développement.

Enfin, le cours vise globalement de permettre à notre pays d’améliorer sa participation au


commerce mondial par la meilleure connaissance de l’organisation de cette activité et des
mécanismes de son financement dans toutes leurs implications.
Les institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire
International ont reconnu que le paysage mondial est entaché de nombreux problèmes et de
nombreux risques qui exigent la coopération et la solidarité. Ils collaborent étroitement
(surtout le FMI) avec l’OMC afin d’encourager la libéralisation des échanges et d’œuvrer
ainsi pour leur développement.

Section 2 : Définition et complexité du commerce extérieur

2.1. Définition

Au sens restreint et classique, c’est l’ensemble des importations et des exportations d’un pays
ou en d’autres termes le commerce des marchandises importées et exportées. Dans le langage
courant, on dirait l’ensemble des achats et des ventes d’un pays à l’étranger.

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Le commerce extérieur en général englobe tout ce qui traverse les frontières et se compose du
commerce spécial (ce qui entre dans le pays pour y être consommé et ce qui en sort) et du
transit (trafic de passage à travers le pays).

Au sens large et moderne, un pays qui pratique le commerce extérieur participe aux échanges
internationaux lesquels comprennent, outre le commerce des marchandises importées et
exportées, les transactions invisibles (transports, assurances, tourisme, revenus du capital ou
des salariés,…) et les mouvements des capitaux (dons, capitaux à court terme ou à long terme
d’origine privée ou publique).

Les échanges internationaux sont comptabilisés dans la balance des paiements, compte qui
enregistre toutes les transactions donnant lieu à des règlements monétaires entre les unités
résidentes et le reste du monde ; ceci pendant une période donnée.

Pour rappel, la balance des paiements se compose de :


- Balance des marchandises ou balance commerciale ;
- Balance des services.
Ces deux balances constituent la balance des transactions courantes ;
- Balance monétaire (mouvements monétaires réglant les soldes et provenant des avoirs
de change détenus soit par le système bancaire, soit par la Banque Centrale, soit par
les deux à la fois).

L’organisation et le financement du commerce extérieur dont il sera question plus loin et qui
constituent l’objet de ce cours porteront sur le commerce international dans sa conception
moderne élargie telle que définie par les accords de l’Uruguay Round.

2.2. Complexité du commerce extérieur

La réalisation des échanges internationaux n’est pas aisée comme on peut le penser ; elle est
assez complexe en raison de certains facteurs dont les uns sont plus déterminants que les
autres. Il s’agit de :

- facteur humain
- facteur prix
- facteur temps
- facteur transport
- facteur économique
- facteur politique
- facteur financier
- facteur administratif
- facteur risque
- facteur concurrence internationale.

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a) Facteur humain : quel que soit le système économique, le commerce extérieur met en
présence des personnes qui généralement sont de race, de religion et de mentalités
différentes. Ces personnes agissent soit physiquement soit moralement et doivent
veiller au respect de règles régissant le commerce international.
b) Facteur prix : les biens et les services qui font l’objet de commerce mondial sont
échangés à des prix très divers. Le problème des prix est l’un des plus délicats
notamment en raison de la mobilité des cours des monnaies.
c) Facteur temps : la durée et la ponctualité jouent un grand rôle dans les relations
commerciales. L’acheteur tient à la durée d’exécution de ses commandes tandis que le
fournisseur tient à être payé dans le délai. Le non-respect du facteur temps peut
entraîner des dommages et intérêts.
d) Facteur transport : étant donné que les frais de transport grèvent le prix de revient
des marchandises, l’aménagement des tarifs peut influencer le commerce international
dans le sens soit de le stimuler soi de le contrecarrer.
e) Facteur économique : ce facteur prend de plus en plus de l’importance du fait que
dans la plupart des pays, les pouvoirs Publics élaborent des politiques
économiques qui peuvent être favorables ou défavorables à l’expansion des échanges.
A titre d’exemple, la libération du commerce favorise les importations et les
exportations tandis que le protectionnisme en est un obstacle.
f) Facteur politique : La politique peut servir de soutien au commerce international,
mais elle peut aussi être à la base des restrictions commerciales. Exemple : décision
politique interdisant l’importation d’un produit originaire d’un pays.
g) Facteur financier : Les difficultés de financement peuvent conduire au blocage des
opérations commerciales. C’est le cas d’un pays dont les réserves de change sont
épuisées et qui n’a pas de possibilité de se faire financer à crédit. Un tel pays peut
décider de réduire ses importations.
h) Facteur administratif : aucune exportation ni importation des marchandises n’a lieu
avant la conclusion des formalités administratives requises (contrat d’achat ou de
vente, contrat de transport, contrat d’assurance,…).
i) Facteur risque : les risques sont toujours considérés par les partenaires avant de
s’engager. L’insécurité dans un pays par exemple n’est pas un facteur favorable au
commerce extérieur en raison des difficultés de paiement pouvant en résulter. Il en est
de même d’une pénurie des devises qui constitue un risque de non-paiement.
j) Facteur concurrence internationale : La concurrence internationale favorise certains
pays à l’exportation en raison par exemple de coûts de production plus bas ou de la
qualité des marchandises.

Dans la pratique, tous ces facteurs agissent conjointement pour donner la physionomie exacte
du commerce international. L’échec de certaines opérations commerciales peut provenir de la
non-prise en compte de l’un ou de l’autre de ces facteurs.

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Section 3 : Rôle du commerce extérieur dans le développement
économique

3.1. Définition du développement économique

Pour l’essentiel, les pays développés sont ceux qui ont connu la révolution industrielle et dont
l’opulence se manifeste par une multitude de biens matériels, de réalisations technologiques.
Dans son livre « L’essentiel du 20e siècle », François Perroux définit le développement
comme combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent
apte à faire croître cumulativement et durablement, son produit réel global.

Le développement est ainsi un faisceau de transformations qui modifie les comportements,


intègre les progrès des connaissances, l’amélioration des qualifications ; et le savoir-faire
industriel.
Le développement est repérable par certains indicateurs sociaux et certains coefficients,
notamment :
- la part du secteur industriel
- le capital employé par travailleur
- le nombre d’ordinateurs par habitant
- la quantité d’énergie consommée par habitant
- le nombre de médecins par habitant
- le taux d’alphabétisation
- le nombre d’étudiants
- le pourcentage de brevets déposés
- le nombre de chercheurs.

Pour le FMI, le développement économique est une entreprise multiforme qui consiste en un
processus très vaste, entre autres objectifs nombreux, à mieux exploiter les ressources
économiques, à adapter en faveur de la croissance les institutions et les structures sociales, à
modifier les mentalités et à fournir des incitations. Il ne se borne donc pas à la préparation de
plans, à la conception des « stratégies », à la construction de barrages ou à l’implantation
d’usines.
Le développement est donc un phénomène d’accumulation, un mouvement de croissance de
l’économie, accompagné de transformations sociales qui en découlent et aboutissent au bien-
être. Le développement est global et irréversible ; il se fait par spirale et comporte des étapes
(économie traditionnelle, décollage, maturité et consommation de masse).

3.2. Quelques considérations d’ordre théorique sur le rôle économique du commerce


extérieur.
Le rôle que les économies attribuent au commerce extérieur dans le développement
économique date de longtemps.
Il est intéressant de connaître les positions exprimées à ce sujet par les classiques et les
marxistes ainsi que la conception moderne c.à.d. actuelle de cette même question.

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 3.2.1. L’optimisme classique

Les économistes classiques et néo-classiques (19e et 20e siècles) ont toujours été optimistes
quant au rôle que le commerce extérieur est appelé à jouer dans le processus de
développement des nations. Cet optimisme part du principe de libéralisme économique basé
lui-même sur la division internationale du travail et sur les avantages comparatifs devant
résulter de la division du travail.

Le principe des avantages comparatifs est le suivant : « un pays qui se spécialise dans une
activité de production où il a l’avantage absolu ou relatif le plus marqué exportera ses produits
au meilleur compte et importera ceux des autres pays au plus bas prix ».

Les classiques considèrent dans tous les cas le commerce international libre comme un
« propagateur » du progrès économique dans le monde. Ils prônent Le «laisser-faire,
laissez-passer» : la liberté d'entreprendre et la propriété privée des moyens de production
sont à même d'assurer la meilleure efficacité économique. Il faut en quelque sorte laisser faire
les individus à l'intérieur d'un pays et laisser passer les marchandises entre les nations. Le
«laisser passer» correspond au libre-échange. Les biens, les services, et les hommes doivent
pouvoir librement circuler entre les nations. Sur le plan des relations entre états, chaque fois
qu'il existe un avantage absolu (théorie des avantages absolus) pour la production d'un
produit, le commerce international est souhaitable.

Dans cette même conception, d’autres avantages suivants sont attribués au commerce
extérieur, à savoir que grâce aux échanges, il y a :

- Apport sur le marché des moyens de développement que certains pays ne pouvaient se
procurer autrement ;
- Diffusion des idées et des techniques nouvelles, ce qu’on appelle aujourd’hui la
mondialisation ;
- Offre d’un support aux mouvements internationaux de capitaux.

L’optimisme des classiques qui est en soi une théorie favorable au développement du
commerce extérieur en tant que source du progrès manque de réalisme à plusieurs égards du
fait qu’il suppose l’absence de toute entrave aux échanges et est fondé sur la concurrence
parfaite et le non-interventionnisme étatique dans la vie socio-économique. En effet la vie
économique contemporaine est caractérisée notamment par l’intervention de l’Etat dans les
décisions économiques (cf. protectionnisme) et par la non-existence de la concurrence
parfaite.

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 3.2.2. Le point de vue marxiste

Pour les marxistes, l’échange international tel qu’il est pratiqué en régime capitaliste ne peut
aboutir qu’à l’appauvrissement des pays pauvres au profit des pays riches et cela, à cause des
inégalités.
Ce pessimisme des marxistes est basé sur leur prédiction de la « paupérisation croissance »
des pays pauvres.
TP : Que penser aujourd’hui de cette conception des choses ? Marx a-t-il eu une vision
correcte ou pas ?


 3.2.3. Le point de vue moderne

Aucun pays ne peut de nos jours se passer des échanges commerciaux avec d’autres en raison
du fait que l’autosuffisance n’est plus possible.
Le commerce extérieur permet essentiellement et ceci est très important pour les pays sous-
développés, d’acquérir des moyens de paiement extérieur grâce à l’exportation des biens et
services locaux. Par une politique judicieuse des importations, ces moyens de paiement c.à.d.
les devises, peuvent être utilisés au financement du développement.

Le commerce extérieur joue un rôle de balance entre la production et la consommation locale,


abstraction faite de stocks. De cette manière, il contribue à la stabilité de la vie économique
nationale. En, effet, le commerce extérieur a pour fonction d’approvisionner le pays par
l’importation en lui fournissant des produits (matières premières, produits finis) qu’il ne
trouve pas sur son territoire ou qui y sont en quantité insuffisante. Il permet également
l’échange par l’exportation des produits locaux supposés être an abondance ou en quantités
excédentaires. Il améliore ainsi le niveau de vie des collectivités et permet d’intensifier la
coopération et la solidarité internationales.

Section 4 : Rôle particulier des exportations et des importations

4.1. Rôle des exportations

D’après Raymond Barre, l’effet d’entraînement des exportations dépend de certaines


conditions, notamment :
- du taux de croissance des exportations qui dépend de l’élasticité de la demande
étrangère pour les produits exportés (par rapport au prix et au revenu) et de l’élasticité
de l’offre nationale des mêmes produits ;
- de la mesure dans laquelle ces exportations sont créatrices d’emploi et de revenus dans
le pays ;
- de la stabilité des recettes d’exportation ;
- de l’affectation à des investissements plus ou moins productifs des épargnes formées
sur les revenus provenant de l’exportation.

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Les exportations jouent dans ce cas un rôle économique important à travers deux fonctions :
- La fonction revenu et
- La fonction compensatoire.

 4.1.1. Fonction revenu

En monétisant le producteur national, les exportations en font un demandeur national. Cette


nouvelle demande nationale peut être à la base d’un processus de croissance dont la nature et
l’importance dépendent de la diffusion du revenu.

Si les revenus d’exportation sont diffusés largement dans la société nationale, cela constitue
une preuve d’intégration des exportations à l’économie nationale.
Ce mécanisme de diffusion des revenus d’exportation est connu sous le nom de
« multiplicateur » du commerce extérieur c’est-à-dire que les revenus obtenus dans le secteur
d’exportation tendent à se diffuser dans l’ensemble de l’économie et à provoquer un
accroissement plus que proportionnel du revenu global.

 4.1.2. Fonction compensatoire

En cas de déficit de la balance des paiements et surtout de la balance commerciale d’un pays,
les exportations constituent le moteur principal d’équilibre de cette balance en ce sens que les
recettes d’exportation compensent les dépenses extérieures et permettent de combler le déficit
éventuel. Pour cela, les recettes d’exportation doivent augmenter et dépasser les dépenses
d’importation.

4.2. Rôle des importations

Quant aux importations, elles permettent d’identifier pour les produits importés dans les pays
l’existence des marchés c.à.d. des demandes locales correspondant à des besoins non
satisfaits. Le pays peut décider de mener la politique d’import-substitution en réalisant des
investissements permettant de disposer localement de ces produits, ce qui contribuera à
l’augmentation de la croissance.

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Ière Partie : Organisation du Commerce
International

Pour son meilleur fonctionnement, le commerce international doit être organisé. Quels sont
les piliers de cette organisation tant au niveau institutionnel que doctrinal et en quoi consiste-
t-elle pour que le fonctionnement du système commercial mondial se fasse sans heurts ?
L’organisation concernée ou les tentatives d’organisation rencontrent-elles des obstacles ?
Dans l’affirmative, quels sont ces obstacles et quelle est leur importance ? Quelles sont les
règles du jeu ? Autant de questions que nous allons examiner dans cette 1 ère partie du cours
qui va passer en revue sous six chapitres, l’essentiel de l’histoire de la coopération dans le
domaine du commerce international.

Chapitre 1 : Histoire des relations économiques


Internationales et son évolution

Sous ce chapitre, nous allons examiner le cadre institutionnel du commerce international et


comment il a évolué. Le système commercial a connu dans son histoire d’importantes
mutations qui, toutes, avaient comme toile de fond la lutte contre le protectionnisme et les
conflits commerciaux en vue d’un fonctionnement harmonieux des échanges entre pays.

Ces mutations qui se sont déroulées en étapes ont marqué profondément la configuration
économique de la planète, laquelle a enregistré ainsi des changements qui peuvent être
regroupés sous deux ordres :
- l’ancien système commercial international (1929-1993)
- le nouvel ordre commercial mondial (de 1994 à nos jours).

D’ores et déjà, il convient de relever que le 19 e siècle a connu plusieurs vagues de libre-
échangisme de sorte qu’aux Etats-Unis, dans les années 1840 et 1850, les tarifs douaniers
avaient été réduits sur les céréales (corn laws) et ce démantèlement des droits de douane
permit à son tour la hausse des profits industriels et les salaires réels de la main-d’œuvre.

Les efforts d’organisation des échanges internationaux ont fait l’objet de plusieurs
négociations visant l’arrêt de l’escalade protectionniste. Ces efforts ont été initiés à plusieurs
niveaux :

Section 1 : Rôle joué par la Société des Nations

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La Société des Nations organisa des conférences internationales et invita les différents Etats à
revitaliser les échanges pour mettre fin à la chute très forte et permanente des transactions
internationales (de 55,2 milliards de dollars en 1992, le volume des échanges mondiaux est
tombé à 24,3 milliards de dollars en 1939).

Section 2 : Rôle joué par les Etats-Unis d’Amérique

Les Etats-Unis, en tant que puissance économique, ont mené des actions en faveur de la
conclusion des accords de désarmement tarifaire et non tarifaire (1934).

Section 3 : Charte de l’Atlantique

Les Etats-Unis (ROOSEVELT) et l’Angleterre (CHURCHILL) signèrent la charte de


l’Atlantique le 14 août 1941, dans laquelle il devait être affirmé le principe de la participation
et d’accès de tous les Etats au commerce international sur la base d’égalité. Tous les autres
principes devant guider les relations internationales au lendemain de la guerre étaient définis
dans cette Charte.

Section 4 : Charte de la Havane et OIC

Les Etats-Unis demandèrent que les Accords de Bretton Woods de juillet 1944 créant le FMI
et la BIRD soient complétés d’une grande institution axée sur la libéralisation des échanges
internationaux et avancèrent en 1945 des propositions pour l’expansion du commerce et de
l’emploi. Suite à cette demande américaine, le conseil économique et social des Nations-
Unies convoqua en février 1946, une conférence mondiale sur le commerce et l’emploi
appelée conférence de la Havane dont le résultat fut deux ans plus tard (mars 1948)
l’élaboration de la Charte de la Havane instituant une Organisation Internationale du
Commerce. « OIC ».

La charte de la Havane fut un projet mort-né du fait qu’aussitôt élaborée elle a été rejetée par
le Congrès Américain qui refusa de la ratifier. La raison de ce rejet réside dans le fait qu’elle
avait l’ambition d’aller au-delà d’un simple abaissement des barrières protectionnistes en
voulant organiser les relations commerciales internationales sur des bases nouvelles. Cette
philosophie volontariste n’a pas arrangé les américains.

Les grandes orientations ou objectifs de la charte de la havane sont jugés toujours d’actualité à
l’heure d’aujourd’hui. Ils peuvent être résumés comme suit :
- assurer une ampleur toujours croissante du revenu réel et de la demande effective ;
- développer la production, la consommation et les échanges de marchandises ;
- contribuer à l’équilibre et à l’expansion de l’économie mondiale ;
- stimuler le développement industriel ;
- encourager le mouvement internationaux des capitaux destinés à la production ;

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- faciliter l’accès, dans des conditions d’égalité aux marchés, aux sources
d’approvisionnement et aux moyens de production ;
- favoriser, sur une base de réciprocité et d’avantages mutuels, la réduction des tarifs
douaniers et des autres entraves au commerce ainsi que l’élimination des
discriminations en matière de commerce international ;
- faciliter la solution des problèmes intéressant le commerce international.
La charte prenait en considération les intérêts des PVD et leur situation particulière dans la
division internationale du travail. Elle proposait une approche globale des relations
économiques internationales. Son échec à exacerbé le conflit Nord-Sud.

Section 5. : Le GATT

Sous l’instigation américaine, 23 Etats signèrent le 30 octobre 1947 un accord sur les tarifs
douaniers et le commerce « General Agreement on Tariffs and Trade » ou GATT » qui régira
le système commercial international jusqu’en janvier 1995 et qui avait comme toile de fond la
politique commerciale définie dans le projet de la Charte de la Havane.

Les 23 pays signataires du GATT sont : Afrique du Sud, Australie, Canada, Ceylan, Chili,
Cuba, Liban, Luxembourg, Pakistan, Pays-Bas, Syrie, Tchécoslovaquie, Belgique, Brésil,
Birmanie, Etats-Unis, France, Inde, Norvège, Nouvelle-Zélande, Rhodésie du Sud
(actuellement Zimbabwe et Malawi), Royaume-Uni.

Le cadre institutionnel mis sur pied pour organiser les échanges internationaux qui couvre la
période allant des années 30 jusqu’au 15 avril 1994 date de la signature de l’accord de
l’Uruguay Round et de naissance de l’OMC, constitue l’ancien système commercial
international qui a tenté par des improvisations à résoudre une série de problèmes à la fois
nombreux et complexes, de nature politique et économique, qui ont provoqué l’effondrement
des échanges mondiaux. Ces problèmes sont notamment les suivants :

- Montée spectaculaire des nationalismes commerciaux ;


- Recours au protectionnisme (accroissement des tarifs, subventions à l’exportation) ;
- Dislocation de l’ordre commerciale libéral construit tout au long du 19e siècle ;
- Propagation de l’autarcisme ;
- Désorganisation du système monétaire international due à la création monétaire
excessive nécessitée par le financement des dépenses militaires ;
- Désorganisations des courants d’échanges due à l’instabilité monétaire ;
- Exacerbation de la concurrence ;
- Affaiblissement des économies européennes ;
- Crise économique de 1929 ;
- Conflits commerciaux de toutes sortes ;
- Restrictions des importations ;
- Subventions des exportations ;

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- Dumping ;
- Spectre de la 2e guerre mondiale.

La complexité croissante des échanges internationaux a fait sentir, en dépit de l’existence du


GATT, le besoin de restructurer fondamentalement le système commercial afin de le doter de
pouvoirs réels pour faire respecter les engagements multilatéraux relatifs à l’accès aux
marchés. Cela a conduit à la création de l’Organisation Mondiale du Commerce, structure
plus étoffée, ayant un champ d’action beaucoup plus vaste que le GATT.

Section 6 : Organisation Mondiale du Commerce « OMC »

L’accord instituant l’Organisation Mondiale du Commerce est conclu par 125 pays. C’est un
vaste accord de libéralisation qui a donné naissance à l’OMC.
Par rapport au GATT, l’OMC se distingue, comme on le verra, par une structure plus étoffée,
une composition universelle et un champ d’action beaucoup plus vaste. L’OMC en tant
qu’institution constitue le nouvel ordre commercial

Section 7 : Les attentes actuelles des entreprises pour développer les


Opérations de commerce international.

L’avantage évident de pratiquer le commerce international ou d’y participer est de s’ouvrir


aux autres pays du monde. Mais cette ouverture ne s’obtient pas facilement car elle exige des
entreprises concernées certaines qualités telles que la puissance financière, le savoir-faire et
l’adaptation aux besoins du marché en vue d’affronter la concurrence de la mondialisation et
d’attirer des acheteurs étrangers. Les objectifs visés consistent à augmenter les ventes et donc
le chiffre d’affaires en améliorant sa compétitivité et cela devient parfois un besoin
contraignant lorsque la demande intérieure se contracte. La recherche d’un débouché extérieur
peut ainsi se présenter comme une solution de l’entreprise pour se maintenir et poursuivre sa
croissance.
La pratique du commerce d’exportation nécessite une somme de compétences et expertise. En
effet, il faut disposer de moyens permettant d’entrer en contact avec l’international pour
découvrir des partenaires commerciaux et il faut être au courant de différents modes de
commercialisation et savoir opérer de meilleurs choix concernant les techniques pour se faire
payer, les garanties bancaires à offrir, les moyens de transport les plus adaptés et commandés
pour chaque type de marchandise, les techniques de couverture des risques de change…. Bref,
s’il n’y a pas de compétences à l’intérieur de l’entreprise, il faut faire appel à une expertise en
sous-traitance.
Attention donc aux néophytes à l’export, dès qu’ils peuvent se décider à s’attaquer à un
marché étranger ! Le commerce extérieur se pratique moyennant l’intervention d’un nombre
varié d’opérateurs, notamment les transitaires, les transporteurs, les banquiers, les assureurs,
les organismes parapublics et publics, les organismes consulaires, les sociétés de service….

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 13


Enfin, comme on le verra plus loin, l’exportation et l’importation sont souvent confrontées à
de multiples risques qui nécessitent l’intervention des banquiers, des assureurs ou d’autres
organismes pour les couvrir, les anticiper, les prévenir ou les éviter. Il peut s’agir du risque
d’insuccès de la prospection, du risque de fabrication en cas d’annulation de la commande, du
risque de change sur l’opération, du risque juridique sur le contrat et les cautions ou garanties
ou du risque de non-paiement.

Chapitre 2 : Le GATT

Section 1 : Principes du GATT et historique de sa naissance

Création du GATT et son objectif

La naissance du GATT est le résultat de la diplomatie économique des Etats-Unis toujours


préoccupés par l’instauration d’une libéralisation des échanges internationaux en dépit de
l’échec de la Charte de la Havane.

L’objectif essentiel poursuivi était la promotion du commerce mondial par suppression des
entraves. En réalité, cet objectif est double : assurer le respect des règles régissant la loyauté
des pratiques commerciales et poursuivre la libéralisation des échanges. Mais cet objectif
s’était butté à un accroc de taille, à savoir le clivage entre les partisans du libéralisme (les
libéraux) et ceux du protectionnisme. C’est ce qu’on a appelé le commerce mondial à deux
vitesses. Les américains voulaient que les objectifs à poursuivre à travers la promotion
recherchée soient plus modestes et donc moins ambitieux que ceux de la Charte de la Havane.
Ils appuyèrent la naissance du GATT dans cet esprit, en soutenant la négociation parallèle ad
hoc qui se tenait pendant l’élaboration de la Charte. Cette négociation menée d’avril à octobre
1947 portait uniquement sur des questions d’ordre tarifaire. Les matières concernées faisaient
l’objet du chapitre du projet de la Charte de la Havane, consacré à la politique commerciale.
Une centaine (123) d’accords bilatéraux furent signés et regroupés en un seul document
unique. Ce fut la naissance du GATT le 30 Octobre 1947.

1.2. Principes constitutifs


Ils sont de deux types :

 1.2.1. Principes fondamentaux

a. Obligation de respecter la clause de la nation la plus favorisée

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 14


Ce principe est le moteur même du GATT. Cette clause impose à chaque pays signataire
d’étendre aux autres toutes les concessions et tous les avantages commerciaux qu’il
accorderait à un tiers quelconque : chaque partie contractante doit immédiatement et
inconditionnellement appliquer aux autres parties contractantes son tarif le plus bas.
Cette clause fut institutionnalisée dans le but de promouvoir le multilatéralisme (fondé sur la
non-discrimination entre les Etats) au détriment du bilatéralisme (arrangement négocié et
appliqué entre 2 pays ou zones douanières et dont les termes ne sont pas automatiquement
applicables aux tiers).
Quand les négociations sont multilatérales, les parties sont moins enclines à s’accrocher à leur
pouvoir de négociation.

b. Obligation de respecter les règles autorisant le recours aux moyens de


protection reconnus aux pays signataires.

En effet, le GATT autorise certaines branches de production à pratiquer la protection


économique mas uniquement au moyen des droits de douane. Cela doit se faire d’une manière
transparente. Ce droit dont peut user chaque partie contractante n’empêche pas le GATT de
reconnaître que les droits de douane constituent de sérieux obstacles au commerce et qu’ils
doivent par conséquent être réduits par la voie de la négociation. Quant aux mesures de
protection non tarifaire telles que les restrictions quantitatives, elles doivent être éliminées.

Remarque : L’application sur le terrain de ces principes se fait avec une certaine souplesse
tolérant exceptions et dérogations pour certains produits (textiles), certaines catégories de
pays (PV) et certains groupements régionaux (zones de libre-échange) sous réserve que cela
n’entraîne pas un relèvement des barrières douanières à l’encontre des pays tiers.

 1.2.2. Autres principes

Le GATT pose les fondements d’un code de conduite visant à créer dans les relations
commerciales internationales, les conditions suivantes d’une concurrence loyale :
a) Assurer l’égalité de traitement pour les produits importés et les produits d’origine
nationale ;
b) Lutter contre le dumping (vendre un produit exporté à un prix inférieur à celui
pratiqué sur le marché national) en engageant les parties contractantes à s’abstenir de
le pratiquer ou de mettre en place des restrictions quantitatives ;
c) Réglementer les subventions à l’exportation.
En résumé, les règles du GATT reposent sur le principe de la clause de la nation la plus
favorisée et interdisent les pratiques discriminatoires et le recours à des quotas à
l’importation, hormis le cas de pays présentant des problèmes de balance de paiements ou
imposant eux-mêmes des quotas à leurs propres producteurs (plafonds sur les céréales par
exemple).

Section 2. : Statut du GATT

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 15


Juridiquement, le GATT n’est qu’un accord ou un traité conclu en forme simplifiée, mis en
vigueur provisoirement en attendant sa ratification (qui n’a jamais eu lieu). L’administration
du GATT fut assurée par une commission intérimaire.
Les Etats ayant adhéré au GATT jusqu’à son remplacement par l’OMC en 1995 furent non
pas des membres du GATT, mais des parties contractantes. Le GATT, bien qu’un simple
accord provisoire, s’est hissé au rang d’organisation internationale, doté d’un siège à Genève,
d’un budget et de structures. Il est également un tribunal.

Section 3. : Structures du GATT

Pour fonctionner, le GATT comprend les organes principaux suivants :

3.1. Assemblée des Parties Contractantes


Organe suprême comparable à une Assemblée Générale d’une société, il se réunit une fois par
an. Chaque pays signataire dispose d’une voix, mais le consensus prime sur le vote formel.

3.2. Conseil
Créé en 1960, il est ouvert aux représentants de toutes les parties contractantes. Organe pivot
du GATT, il se réunit chaque mois et statue sur les affaires courantes et sur les problèmes
urgents.

3.3. Directeur Général


Il dirige le secrétariat et joue un rôle stratégique de médiation et de conciliation lors des
négociations commerciales multilatérales.

Section 4. : Rôle de tribunal

Le GATT a souvent joué le rôle de tribunal en réglant des litiges et cela constitua une partie
fondamentale de ses activités en effet, toute partie contractante peut faire appel au GATT
lorsqu’elle considère que les mesures prises par une autre partie contractante vont à l’encontre
des principes de l’Accord Général.

Section 5. : Les cycles de négociations commerciales multilatérales :


de l’Accord de Genève (1947) au Tokyo Round (1979) ou les huits Rounds.

Pour préserver les avantages acquis, veiller au fonctionnement du système multilatéral et


progresser sur le chemin de la libération face aux menaces de toutes sortes (récession,
progression des groupes de pression ou lobbies hostiles doctrines protectionnistes, fragilité
due à la non ratification de l’Accord général signé par les parties contractantes…), le GATT a
opté pour la procédure de négociations successives.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 16


Ces négociations qui se sont révélées être une tactique judicieuse, ont permis de compenser en
partie les faiblesses institutionnelles du GATT et de médiatiser son action. Elles ont
également été une bonne stratégie pour la sensibilisation de l’opinion publique aux problèmes
des échanges internationaux et aussi pour la mobilisation à l’échelle mondiale de toutes les
forces politiques favorables à la libéralisation des échanges.
Huit cycles de négociations commerciales multilatérales appelés Rounds ont jalonné l’histoire
du GATT (1947-1994).
En fonction de leur objet, les rounds peuvent être classés en trois catégories :

2.5.1. Les six premiers rounds

Qui se sont déroulés entre 1947 et 1967 ont porté essentiellement, voire exclusivement sur des
allégements ou abaissement des droits de douane produit par produit (taxes appliquées aux
importations qui atteignaient des niveaux particulièrement élevés). Cet abaissement se faisait
par des concessions d’ordre tarifaire entre deux (carde bilatéral) ou plusieurs parties
contractantes.
Les concessions s’étendaient à tous par le jeu de la clause de la nation la plus favorisée. Il en
est résulté une baisse substantielle des tarifs, passant d’un niveau moyen de 40% à la fin de la
guerre à environ trois fois moins à l’issue du Dillon Round.
En 1962, le Congrès américain adopta une nouvelle législation sous le nom de Trade
Expansion Act qui conféra au Président un pouvoir élargi de réduction tarifaire. Dans le cadre
du Kennedy Round, ce pouvoir lui permit de réduire les droits de moitié avec la Communauté
Européenne ainsi qu’avec d’autres pays pour autant que ceux-ci procèdent de même. Les
critères d’appréciation relatifs à la concurrence déloyale furent modifiés par le Trade
Expansion Act.

2.5.2. Le 7e (Tokyo Round) :


Il s’est déroulé dans la capitale nippone entre 1973 et 1979. Il a abouti à d’importantes
concessions tarifaires, à l’amélioration du cadre juridique, à l’identification et règlementation
des barrières non tarifaires qui avaient connu une certaine prolifération dès le début des
années 70 (conclusion des accords sur les subventions, révision du code antidumping de 1968,
définition des procédures en matière de licences d’importation,…).

Les objectifs ambitieux poursuivis par la Conférence de Tokyo étaient en rapport avec le
souhait du Congrès américain d’établir des quotas sur certains produits (aciers, textiles,…).
Quelques restrictions volontaires d’exportation furent ainsi négociées notamment avec Japon
en attendant l’adoption par le Président Nixon d’une nouvelle stratégie qui, par le Trade Act
de 1974 conduisit le Congrès à lui donner un pouvoir accru en matière de négociations
commerciales.
Les objectifs détaillés de Tokyo Round étaient les suivants :
- Poursuivre les allégement tarifaires ;
- Libéraliser le commerce des produits agricoles ;
- Abaisser les barrières non tarifaires ;

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 17


- Préparer un code de conduite contre les pratiques déloyales ainsi qu’un traitement
spécifique pour les exportations en provenance des pays en développement.
Si le Tokyo Round a constitué un succès sur le plan tarifaire, il n’a toutefois pas empêché un
développement substantiel du protectionnisme non tarifaire (dumping et autres restrictions
aux échanges)

2.5.3. Le 8e Round (Uruguay Round)

Il fut inauguré en septembre 1986 par la déclaration de Punta del Este. Il se caractérise par
l’approche globalisante des problèmes du commerce mondial négociation et fut la plus vaste
et la plus complexe jamais menée dans le cadre de GATT.
Elle englobe non seulement les problèmes traditionnels d’ordre tarifaire, mais aussi la réforme
des règles de l’Accord Général (par exemple les sauvegardes) et la réinsertion dans le système
multilatéral des secteurs de textiles et agriculture qui bénéficiaient des exceptions dans le
système GATT. De nouveaux thèmes sont introduits élargissant ainsi le champ d’application
du système multilatéral. Il s’agit des services, investissements et propriétés intellectuelles. La
négociation d’Uruguay a regroupé 115 pays dont un grand nombre de PV. Elle a duré 7 ans en
raison de l’importance des objectifs. Elle a été un immense cadre de marchandage entre les
« géants » de l’économie internationale ; mais aussi entre le Nord et le Sud. L’accord de
Marrakech a abouti à une baisse de 38% de l’ensemble des tarifs appliqués aux produits
industriels. L’Asie est la zone la moins engagée dans les processus de réduction et de
consolidation des tarifs.

Quant aux subventions, l’accord de Marrakech en distingue trois types :


a) Subventions prohibées : celles portant sur les exportations et aucun pays n’est autorisé
à prendre des mesures d’autolimitation des exportations ;
b) Subventions pouvant donner lieu à recours devant l’Organe de Règlement des
différends (ORD) : les pays doivent prouver une atteinte à un droit garanti par le
GATT (préjudice grave) ;
c) Subventions autorisées : celles permettant de protéger momentanément le
développement régional ou d’adapter l’économie nationale à une certaine conjoncture.
Sa conclusion (du 8e Round) est intervenue le 15 décembre 1993 au terme de discussions
tendues, dominées en particulier par le conflit entre les Etats-Unis et l’Union Européenne.
L’Uruguay Round a donné naissance à l’OMC et à l’institutionnalisation des négociations
commerciales multilatérales.
L’importance de l’accord de Marrakech est due essentiellement au fait qu’il constitue un
progrès substantiel dans les échanges internationaux tant sur le plan de la globalité de ces
échanges dans leurs aspects géographique et sectoriel que sur celui de réduction des obstacles
commerciaux en plus de la création de l’OMC.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 18


Tableau résumant les 8 négociations multilatérales qui se sont tenues de 1947 à 1993.

Pays
Rounds Durée Principaux résultats
participants
Négociations de
1947 23 45000 réductions tarifaires
Genève
Négociations
1949 13 5000 réductions tarifaires
d’Annecy
Négociations de
1951 38 8700 réductions tarifaires
Torquay
Négociations de Nouvelles baisses tarifaires d’une valeur de
1956 26
Genève 2,5 MIA de $
Dillon Round 1960-61 26 4400 réductions tarifaires
Réduction des droits de douane de 35% sur
Kennedy Round 1964-67 62 les produits industriels + accords sur les
pratiques antidumping.
Accords sur les barrières non tarifaires ; le
Tokyo Round 1973-79 102 niveau moyen des droits de douane appliqué
par les pays industriels est ramené à 6,3%.
Accord instituant l’OMC ;
Accord sur l’agriculture, les textiles, les
investissements, les droits de propriété
Uruguay Round 1986-93 115
intellectuelle, le règlement des différends,
les services, la réduction des droits de
douane.

Si les accords de Marrakech (texte final de 450 pages + 20.000 pages listes d’engagements)
constituent un progrès substantiel dans la libéralisation des échanges internationaux par
rapport au bilan du GATT, le processus reste inachevé.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 19


Chapitre 3 : L’OMC

L’accord instituant l’OMC jette les bases d’un système multilatéral intégré, plus viable et
durable, englobant le GATT, les résultats des efforts de libéralisation du commerce entrepris
dans le passé et tous les résultats des négociations commerciales multilatérales de l’Uruguay
Round.

L’OMC est une institution dotée de pouvoirs réels pour faire respecter les engagements
multilatéraux relatifs à l’accès aux marchés. Ainsi est née la Troïka institutionnelle
initialement prévue par la conférence de Bretton Woods de juillet 1944.

Il est en effet prévu que l’OMC coopérera avec le FMI et la Banque Mondiale en vue de
rendre plus cohérente l’élaboration des politiques économiques à l’échelle mondiale.

Section 1. : Structure de l’OMC

L’Uruguay Round a abouti à l’adoption de 28 accords créant une vingtaine d’organes chargés
de les administrer. Tous ces organes fonctionnent sous la tutelle de l’OMC. Pour ce, l’MOC
dispose d’une structure renforcée qui comprend 3 organes principaux :

1.1. Conférence Ministérielle

La conférence ministérielle, organe plénier, se réunit au moins une fois tous les deux ans. Elle
définit la politique générale de l’OMC et prend des décisions sur toutes les questions liées aux
accords commerciaux multilatéraux.

1.2. Conseil Général

Le conseil Général, organe permanent constitué de délégations des Etats exerce les pouvoirs
qui sont de la compétence de la conférence ministérielle lorsque celle-ci n’est pas réunie. Il
supervise les affaires courantes et se fait assister par des conseils spécialisés.

En matière de prise de décisions, l’OMC conserve la politique de consensus suivie par le


GATT, mais si le consensus s’avère impossible les décisions sont prises à la majorité, selon le
principe « un état, une voix ».

3.1.3. Organe de Règlements de Différends

L’organe de Règlements des Différends « ORD » est un mécanisme intégré, doté de


compétences étendues. Il est le seul habilité à établir des groupes spéciaux pour l’examen des
différends, à adopter les rapports de ces groupes et de l’organe d’appel, à assurer la

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 20


surveillance de la mise en œuvre des décisions et recommandations et à autoriser l’adoption
des mesures de rétorsion en cas de non-application des recommandations. Cette organisation
diffère de celle du GATT dont les procédures de règlement des différends n’étaient pas
juridictionnelles et la responsabilité du règlement des conflits était éparpillée et partagée entre
plusieurs organismes.
Plusieurs dispositions renforcent l’armature de l’OMC :
- Tout d’abord, l’accord oblige les membres à adhérer à l’ensemble des obligations
s’imposant à tous ;
- L’OMC doit également offrir un cadre plus souple et donc plus efficace pour adopter
les règles adaptées aux évolutions des échanges ; elle constitue une structure de
négociation permanente ;
- L’OMC bénéficie aussi de l’obligation de mise en conformité des législations
nationales ;
- Enfin, concernant les règlements de conflits, le système de règlement des différends
est quasi juridictionnel, automatisé et contraignant alors qu’auparavant le GATT était
régi uniquement par le consensus, laissant la possibilité aux pays membres de
s’opposer aux mesures préconisées.

Le mécanisme de règlements des différends fonctionne comme suit :

1 ère étape : consultation entre les parties


Les parties entament des consultations au sein de l’OMC qui doivent donner lieu à un accord
dans les soixante jours.

2ème étape : le panel


Si la consultation a échoué, les parties se mettent d’accord sur les trois membres du
panel choisis par les membres de l’OMC. Les parties présentent leurs soumissions au panel ;
elles peuvent faire des observations sur le rapport intérimaire. Le panel présente ses
conclusions qui sont adoptées par tous les membres de l’OMC au sein de l’Organe de
règlement des différends. Pour refuser les conclusions d’un panel il faut obtenir l’accord de
tous les membres de l’OMC, ce qui rend l’adoption des conclusions quasi automatique.

3ème étape : mise en œuvre des conclusions


Les parties appliquent les décisions du panel ou peuvent faire appel, elles saisissent
alors l’Organe d’appel composé de sept membres permanents qui sont des personnalités
indépendantes. Les conclusions de l’Organe d’appel sont automatiquement adoptées. La mise
en œuvre des conclusions doit se faire dans un délai raisonnable, qui est défini par arbitrage,
s’il y a désaccord entre les parties ; celles ci informent l’ORD des étapes de la mise en
conformité. Le plaignant peut exercer des mesures de rétorsions commerciales à l’égard de la
partie adverse en attendant la mise en conformité des règles ou des mesures commerciales : la
portée de ces rétorsions fait l’objet d’un arbitrage.

Le caractère contraignant des conclusions a changé la nature du mécanisme de règlement des


différends. L’ORD est sollicité par un nombre croissant de pays, y compris des pays
émergents, qui recourent à ses procédures comme les deux grands du commerce mondial
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 21
l’Union européenne et les États-Unis. Ce mécanisme est aujourd'hui perçu comme un facteur
d'équité dans le système commercial, cependant, il reste difficile d'accès pour les pays les
moins avancés."

Ainsi, l’ORD comprend tous les Etats membres. Plus rapide et surtout plus contraignant que
le GATT, il met théoriquement tous les pays membres sur un pied d’égalité.

Section 2 : Conception de l’OMC

L’OMC a une composition universelle en ce sens qu’elle comprend en plus des pays riches,
un grand nombre de PED et aussi des pays en transition. Il faut rappeler que les pays en
développement bénéficiaient auparavant d’un traitement préférentiel et d’importantes
dérogations dans l’application et disciplines. Sous l’OMC, ils sont obligés de mieux respecter
ces règles et disciplines, notamment en matière de subventions et protection de la propriété
intellectuelle. Ils perdent ainsi les avantages du système des préférences généralisées.
L’OMC englobe la quasi-totalité des Etats. Jusqu’au début des années 80, le GATT était
considéré comme une organisation créée par des riches et pour les riches.

Section 3. : Champ d’intervention de l’OMC

L’OMC a un champ d’intervention très étendu qui va au-delà du simple cadre d’échange des
marchandises.

3.1. Etendue des activités de l’OMC

L’OMC, en plus des dispositifs de gestion des barrières tarifaires et non tarifaires, chapeaute
un système englobant également certains aspects des politiques économiques nationales tels
que subventions, investissements et propriété intellectuelle (copyrights, brevets, droits
d’auteur, marque de fabrique ou de commerce, secrets commerciaux, indications
géographiques, appellations d’origine et l’obligation d’assurer aux étrangers un recours légal
contre les infractions). Les pays s’étaient engagés en termes de délais pour mettre leur
législation en conformité (5 ans pour les pays en développement et en transition et 11 ans
pour les pays moins avancés), mais ils ne semblent plus disposés à respecter ces délais. Il en
résulte des protestations de toutes sortes contre la mondialisation. L’accord a prévu en outre la
création d’un conseil chargé de contrôler si les gouvernements s’acquittent de leurs
obligations. Il en est de même de certaines politiques micro-économiques qui ont des effets
sur les échanges internationaux. L’OMC a l’ambition d’étendre son règne sur la souveraineté
économique des Etats comme le font le FMI et la Banque Mondiale. Elle contrôle les secteurs
de services, de l’agriculture et des échanges liés à la culture et à l’environnement.
Toutefois, l’accord de Marrakech stipule en ces domaines une libéralisation programmée et
prévoit néanmoins un mécanisme de sauvegarde transitoire qui permet aux importateurs de se
protéger sélectivement en cas de « menace de préjudice grave à l’industrie nationale ». Une

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 22


chose est certaine, à savoir que les Institutions Economiques Internationales tolèreraient
difficilement la montée des organismes informels tels que le G7.

3.2. Objectifs de l’OMC

L’action de l’OMC s’articule autour des objectifs suivants :

 3.2.1. Favoriser une croissance non inflationniste et créatrice d’emploi :


Accroissement à la fois de la productivité et de l’emploi. Pour atteindre cet objectif, la
doctrine du GATT/OMC préconise la libéralisation des échanges internationaux et donc c’est
une doctrine contre le protectionnisme.

 3.2.2. Accroître les échanges internationaux.

 3.2.3. Contribuer au développement durable


C’est une notion qui fut lancée en 1987 par le rapport de la Commission Mondiale sur
l’environnement et le développement (Rapport Brundtland). D’après ce rapport, le
développement est durable lorsqu’il répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. En d’autres termes, les
objectifs de la croissance devraient, quel que soit le niveau de développement, répondre à des
impératifs de durée et d’équité intergénérationnelle dans l’évolution des économies, aussi bien
au niveau national qu’à l’échelle régionale, voire universelle (retraitement des eaux usées,
traitements des déchets,…). Ainsi, loin d’être une charge supplémentaire pour l’économie,
l’environnement est en passe de devenir un puissant moteur pour l’investissement et les
échanges internationaux.

 3.3.2.4. Promouvoir la participation des pays en développement aux échanges


internationaux
L’idée est que la réalisation de la sécurité économique collective dépend dans une large
mesure, de l’évolution de la situation dans les pays en développement. Il faut noter que ces
pays s’intègrent sérieusement dans le système commercial international. L’accès des pays
pauvres aux marchés des pays riches permettra l’accroissement de la demande effective à
l’échelle mondiale et contribuera à l’amélioration de la situation politique, économique et
sociale des pays en développement.
Enfin, l’OMC, avec de tels objectifs, devrait servir de catalyseur dans la mise en place d’un
système de sécurité global entre les nations.

3.3. Ecueils de l’OMC

Le succès que nous souhaitons à l’OMC ne se réalisera pas sans difficultés sur le chemin de
son évolution. Les difficultés sont dues essentiellement à l’existence de l’unilatéralisme et du
protectionnisme en dépit des progrès réalisés depuis le GATT.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 23


Les écueils de l’OMC sont nombreux et variés. Les plus importants sont les suivants :
- L’exacerbation des conflits commerciaux ;
- Les « sujets tabous » du commerce international.

 3.3.1. L’exacerbation des conflits commerciaux

Les conflits commerciaux bilatéraux continuent d’exister entre les nations malgré la signature
des accords de l’Uruguay Round. Les Etats-Unis, par exemple, continuent à penser que rien
ne devaient les empêcher de prendre des mesures de rétorsion commerciales unilatérales
contre leurs partenaires.
Alors que les pays en développement sont en train d’abandonner le protectionnisme en faveur
du libre-échangisme, c’est paradoxal que ce sont les pays industrialisés (USA, Japon,
Europe), qui, aujourd’hui, cèdent le plus aux tentations protectionnistes et ce, dans des
secteurs aussi divers que la sidérurgie, l’automobile, le textile, l’électronique ou encore
l’agro-alimentaire. Il y a donc une inversion des tendances qui est préoccupante et qui crée
des incertitudes. Ce regain d’intérêt pour le protectionnisme qualifié de pragmatique est fondé
sur certains arguments subtiles tels que :

a. La sauvegarde de l’emploi : si on laisse les importations se développer et surtout se


concentrer sur une branche donnée, cela risque d’accroître le chômage. (cas des
secteurs textiles, automobile,…) ;
b. La protection des industries fondamentales (sidérurgie…) et des industries naissantes
(industrie de haute technologie qui engage l’avenir économique d’un pays industriel) :
cette protection est jugée nécessaire par les adeptes de la « politique commerciale
stratégique » qui sont favorables à l’intervention des pouvoirs publics sous des formes
diverses (protections tarifaires et non tarifaires, subvention à l’exportation) ;
c. Le soutien des revenus par des subventions, surtout pour le secteur agricole ;
d. La réciprocité intégrale : la libération des échanges ne peut être que réciproque ! s’il
n’y a pas réciprocité intégrale, il est que normal de se protéger ;
e. Les contraintes extérieures : un pays qui a un déficit commercial excessif est contraint
de se protéger ;
f. La similitude : le libre-échange ne peut exister qu’entre des espaces aux conditions
économiques, sociales et même culturelles comparables ;
g. Le géopolitique : Les Etats dont le principal souci est la préservation de leur
souveraineté ne doivent pas soumette leur structure économique aux dogmes de la
doctrine néolibérale. La diplomatie commerciale d’un pays doit privilégier ses intérêts
stratégiques.
Les adeptes de cette thèse vont plus loin en disant que la préservation des structures
économiques nationales devrait l’emporter sur « la préférence de doctrine » et donc du
dogme libéral ;
h. Ne pas exploiter le sud : d’après cet argument, les produits fabriqués dans les pays
pauvres le sont grâce à l’exploitation de la main d’œuvre, y compris les enfants et des
prisonniers. Par conséquent, la bonne morale recommanderait de ne pas importer de
tels produits pour ne pas soutenir cette exploitation.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 24


i. Le dumping (exemple classique de barrière non tarifaire) : pratique commerciale
consistant à vendre des produits moins chers à l’exportation que sur le marché
intérieur soit en ne tenant compte que du prix de revient marginal soit en bénéficiant
de la part de l’Etat, de subventions ou de dégrèvements fiscaux. Il vise à accroitre des
parts de marché en éliminant des rivaux. Il est parfois difficile à prouver : on peut en
effet choisir de fixer des prix à l’exportation à un niveau bas sans avoir la volonté
d’éliminer des concurrents. Le dumping peut, en l’absence de la vente du produit sur
le marché intérieure, être prouvé en se référant aux prix pratiqués dans d’autres pays.

Tous ces arguments sous-tendent la prolifération et la montée en puissance de nouvelles


formes de protectionnisme et la multiplication de facteurs conflictuels (produits électroniques,
textiles, agricultures, services,…) c’est du néoprotectionnisme qui se nourrit des obstacles non
tarifaires c.à.d. de mesures publiques autres que le droit de douane, plus pratiques et plus
discrètes.

En effet, à mesure que l’importance des droits de douane diminuait, l’on a constaté que les
barrières non tarifaires devenaient le principal obstacle à la libre circulation des biens.

Les raisons à la base de la marginalisation du droit de douane en tant qu’obstacle tarifaire sont
multiples et variées. L’on peut à ce sujet retenir principalement ce qui suit :

- Le succès du GATT sur le plan de la diminution des tarifs ;

- La multiplication des arrangements régionaux : création des structures d’intégration


régionale sous des formes de zones de libre-échange, d’union douanière, de marchés
communs et d’union économique a contribué, elle aussi, à la marginalisation des droits
de douane. C’est le cas de : Union Européenne « EU », accord de libre-échange Nord-
Américain « ALENA », Association Européenne de Libre-échange « AELE » ;

- Les dispositifs préférentiels en faveur des pays en développement : le système


généralisé des préférences et les conventions de Lomé permettent à un grand nombre
de pays en développement d’exporter leurs produits vers les marchés industriels en
franchise totale ou avec des taux très réduits ;

- Le flottement généralisé des taux de change a fortement réduit le rôle des obstacles
d’ordre tarifaire. L’abandon au début des années 70 du système des changes fixes au
profit de changes flexibles des monnaies fortes a eu un impact considérable sur le
mode de régulation de l’économie mondiale.

Il convient de rappeler que l’objectif principal d’un système monétaire interétatique est de
créer la stabilité nécessaire à la circulation des marchandises, des services et des capitaux
entre les espaces économiques nationaux. Or, si un pays déclenchait une forte dépréciation de
sa monnaie, la baisse des importations et l’accroissement de ses exportations pourraient avoir
des conséquences importantes sur la croissance des autres nations. D’où, l’importance d’une

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 25


politique de coordination visant à prévenir, éliminer ou réduire les déséquilibres découlant des
décisions unilatérales des autorités monétaires nationales. Pour le GATT, seul un régime de
parités fixes peut assurer le développement du système multilatéral des échanges.

Les défenseurs de cette thèse (dont les Français) soutiennent que le passage au flottement
généralisé, permettant aux Etats de manipuler les taux de change, constitue une source
majeure de tensions protectionnistes.
Les fluctuations monétaires constituent en outre une incertitude permanente pour les
entreprises dépendantes des échanges internationaux. Le camp favorable au flottement (dont
font partie les américains) rétorque que contrairement à certaines prévisions pessimistes,
l’abandon des parités fixes n’a pas empêché la croissance des échanges internationaux et les
entreprises ont la possibilité de recouvrir aux techniques de couverture afin de se prémunir
contre les risques de fluctuations des cours ;
- La persistance de la crise économique : la décélération de la croissance dans certains
pays industriels a créé un contexte favorable à la recrudescence du protectionnisme
non tarifaire ;
- L’exacerbation de la concurrence : l’apparition de nouvelles économiques
concurrentielles (Japon + autres pays dynamiques d’Asie) a déclenché dans les vieux
pays industriels le recours à des mesures de sauvegarde ponctuelles en faveur des
secteurs menacés (textiles, jouets, chaussures, construction navale,…)

Les obstacles non tarifaires les plus représentatifs peuvent être regroupés en trois principales
catégories, à savoir :
- Les restrictions quantitatives unilatérales visant la protection de la production
nationale par la limitation ou la prohibition des importations dans certains secteurs
sensibles. Ces restrictions sont interdites par le GATT sauf dans 4 cas exceptionnels
ci-après :
o Situation critique du secteur agricole national ;
o Déséquilibre de la balance des paiements ;
o Fragilité des PVD ;
o Désorganisation du marché due à un accroissement massif des importations.
- Les restrictions volontaires d’exportations ;
- Autres mesures néo-protectionnistes : exigence des normes pour protéger les
consommateurs et l’environnement ; accès aux marchés publics rendu difficile par les
législations nationales ;

Il convient de faire remarquer que la libéralisation des échanges se heurte toujours à de fortes
résistances. Néanmoins, on peut retenir que la stratégie d’industrialisation par substitution
d’importation (théorie de l’argentin Paul robisch) n’a plus de succès comme dans le temps et
que les PVD adhèrent de plus en plus aux thèses favorables à la libéralisation des échanges
(=libre échangisme).

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 26


En général, les barrières non tarifaires sont plus rigides que les droits de douane car elles ne
permettent aux mouvements des prix relatifs à influencer la structure des échanges. Les
barrières non tarifaires sont pas leurs discriminatoires dès lors qu’elles sont définies pays par
pays. De plus, barrières non tarifaires sont plus sournoises et moins transparentes que les
droits de douane. Enfin, les barrières non tarifaires se situent en dehors des règles du GATT.

 3.3.2. Les « sujets tabous » du commerce international

Ces sujets tabous portent sur le commerce des sociétés multinationales et le protectionnisme
monétaire. Ce sont là deux réalités importantes des échanges internationaux qui ont été
ignorées dans toutes les négociations commerciales multilatérales, y compris l’Uruguay
Round.
a. Influence des entreprises transnationales
Les firmes transnationales (ou internationales, ou multinationales) exercent une influence très
importante sur l’économie mondiale à travers les activités qu’elles ont dans plusieurs pays par
l’intermédiaire des succursales ou de filiales.
Le processus d’internationalisation s’est accéléré grâce aux investissements faits à l’étranger
par ces firmes dont les avoirs se comptent pour des dizaines de milliards de dollars. En voici
quelques-unes : Shell, Ford, General Motors, Exxon, IBM, Nestlé, Philips, Mobil, Unilever,
Fiat, Siemens, Sony, Volkswagen, Elf Aquitaine, Mitsubishi. Elles étaient au nombre de
37 000 au début des années 90.
Ce qui est important à noter c’est que ces entreprises échappent aux règles du système
commercial international. Elles commercialisent beaucoup entre elles c.à.d. entre la maison
mère et les filiales ou entre celles-ci : elles sont spécialistes des sous-facturations et des
surfacturations (= commerce international fermé). Elles ne se facturent pas selon les règles de
marché et les flux intra-firmes sont difficiles à quantifier. Elles échappent non seulement au
droit économique international, mais aussi au droit de leurs Etats d’origine.

b. Le protectionnisme monétaire

L’influence des politiques monétaires nationales sur les croissances des économies des pays
partenaires a été déjà signalée plus haut lorsqu’on a évoqué l’impact du système de changes
flottants sur le rôle des obstacles tarifaires.
Comme solution au problème du protectionnisme monétaire, d’aucuns pensent qu’il faudrait
créer une super-institution fondée sur la fusion du GATT et du FMI. Quant à l’OMC, la
solution demeure dans une élaboration plus cohérente des politiques économiques au niveau
mondial et pour cela, l’OMC devra coopérer avec le FMI, la BIRD et les institutions affiliées
à la Banque Mondiale.

c. Les flux liés aux armes et à la drogue

Dans le monde de l’après-guerre froide, le commerce des armes ne doit plus échapper aux
statistiques mondiales. Le système commercial international ne devrait plus rester à l’écart des

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 27


négociations sur les ventes des armements. De même, s’agissant de la drogue, elle a permis à
certains pays en développement de s’intégrer aux échanges internationaux.
La question finale que l’on peut se poser et qui est sans réponse pour le moment est celle de
savoir si le système commercial international tiendra bon devant tous les obstacles qui
menacent le commerce international ou bien pourra-t-il être capable de se nourrir de toutes
ces difficultés, de les dépasser et de relever les défis du 3e millénaire ?

Mais en attendant d’être fixé par l’avenir, pourquoi le processus de libéralisation reste-t-il
inachevé et quel bilan peut-on tirer aujourd’hui de l’action propre de l’OMC ?

1° En premier lieu, il y a incontestablement depuis 1995, des signes d’une légitimité


croissance de l’institution. Depuis le 23 juillet 2008, l'OMC compte 153 Etats membres, avec
l'accession du Cap Vert. Pour mémoire, l’Organisation des Nations unies regroupe, elle, 192
pays.

L'ensemble des pays de l'Union européenne a décidé de confier à la Commission


européenne le rôle de négociateur auprès de l'OMC.

Une trentaine de pays ont le statut d'observateur, étape obligée avant l'accession.
23 pays sont en cours de négociation pour l'adhésion (listés par ordre de demande) : Algerie,
Russie, Biélorussie, Ukraine, Soudan, Ouzbekistan, Seychelles, Kazakhstan, Azerbaidjan,
Andorre, Laos, Samoa, Liban, Bosnie-Herzegovine, Bhoutan, Cap Vert, Yemen, Serbie,
Montenegro, Bahamas, Tadjikistan, Ethiopie et Libye.

Sept organisations, dont six appartenant au système des Nations unies, sont également
observateurs :

- Organisation des Nations unies (ONU)


- Banque mondiale
- Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
- Fonds monétaire international (FMI)
- Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
- Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)
- Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
L’OMC compté aujourd’hui 135 membres soit environ 90% du commerce international.
Il y a eu donc de nombreuses adhésions et de plus en plus, les pays recourent aux procédures
de l’OMC sur les différends, commerciaux (entre début 1995 et fin mars 1999, 167 affaires
ont été soumises à l’ORD, soit plus que pendant les 50 années d’existence du GATT).
Les pays émergent ont pleinement tiré profit du nouveau système d’arbitrage des conflits
commerciaux né avec l’OMC et ne craignent plus d’attaquer les grandes puissances.

2° En second lieu, l’OMC a servi d cadre de négociation d’accords très importants dans le
domaine des services. Cela a permis la libéralisation des télécommunications de base, des
technologies de l’information et des services financiers.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 28


3° Mais l’OMC a aussi rencontré de nombreuses limites. En effet, plusieurs domaines n’ont
débouché sur aucun accord : aéronautique, transports maritimes. Parallèlement, il existe
certains dossiers qui ne peuvent être traités facilement par l’OMC, notamment :
- Les dossiers relatifs aux conditions de production qui peuvent parfois s’apparenter à
des formes de protectionnisme ;
- Les normes sociales ;
- Les règles de concurrence ;
- L’environnement ;
- Les fluctuations de change ;
- Etc…
Il y a d’ailleurs à ce sujet un débat pour savoir s’il faut, ou non intégrer cela dans la
compétence de l’OMC étant donné l’existence d’autres cadres mieux placés et plus outillés
tels que le BIT pour ce qui est des normes sociales, les groupes de travail spécialisés des
Nations Unies ou de l’OCDE, le FMI,…
De façon plus récurrente, l’OMC se heurte aux caractères techniques, complexes et
multiformes du protectionnisme, aujourd’hui quasi exclusivement non tarifaire (diverses
entraves administratives, normes techniques,…). Enfin, l’OMC n’a pas empêché la
survivance de mesures de rétorsions unilatérales, en particulier celles des Etats-Unis.

L’OMC se heurte aussi au manque de transparence des Etats quant aux mesures de protection
qu’ils appliquent. La plupart de pays considèrent encore l’OMC plus comme un lieu où il est
possible de faire entendre sa voix et de défendre ses intérêts que comme l’organe de mise en
œuvre rapide des engagements pris. Elle n’est donc pas encore une institution tout à fait
adaptée à la réalité des échanges internationaux bien qu’elle constitue un indéniable et
substantiel progrès par rapport au GATT. C’est d’ailleurs un des enjeux du « cycle du
millénaire » que de lui donner les moyens d’être l’égale d’autres organisations comme le FMI
ou la banque Mondiale. Son renforcement est nécessaire compte tenu de l’imbrication
croissance entre le commerce et finance comme l’a montré la crise asiatique. Il faudra, au
minimum, développer un dialogue plus nourri entre ces différentes instances.

3.4 Reformes de l’OMC

"La réforme est indispensable. Les négociations multilatérales doivent répondre au double
principe d'égalité entre les Etats membres et de transparence. Par ailleurs, il est essentiel
d'améliorer la transparence dite «externe» de l'organisation, c'est–à–dire son ouverture aux
parlements et aux ONG, d'accroître les moyens de l'assistance technique aux pays en
développement et de renforcer le rôle du Secrétariat et du Directeur général de l’OMC.
L'Organe de règlement des différends est sans doute à l'origine des critiques les plus sévères
essuyées par l'OMC. Cependant, ce mécanisme est utile. Son caractère quasi-juridictionnel
accroît l'égalité entre les Etats et renforce l'assise du droit international, même si les pays en
développement y ont encore insuffisamment accès. Des réformes du mécanisme de règlement
des différends pourraient être mises en œuvre dans le respect des principes généraux établis

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 29


lors de sa création. Ainsi, la professionnalisation des groupes spéciaux serait un moyen de
mieux garantir l'indépendance des «panels» et de diversifier leur composition.
De même, la transparence de la procédure peut-elle être améliorée, notamment par une
association plus étroite des ONG.

D'autre part, les activités des institutions spécialisées de l'ONU ne sont pas réellement
coordonnées alors que des habitudes de travail en commun se sont peu à peu nouées. En
particulier, le FMI et la Banque mondiale restent à l’écart tandis que l’OIT et l’OMS ont des
relations insuffisantes avec l’OMC.
Il convient de renforcer cette cohérence à deux niveaux : Les institutions spécialisées doivent
surmonter les obstacles politiques et sociologiques qui s'opposent à leur coopération
mutuelle ; il appartient surtout à chaque Etat de veiller à ce que ses prises de positions dans
les différentes organisations ne soient pas contradictoires.
Il s'agit de faire progressivement émerger une instance décisionnelle mondiale, un ordre
juridique international cohérent et un contrôle démocratique accepté de tous."

La place des pays en développement


Avec la création de l'Organe de règlement des différends, un droit international du commerce
émerge.
S'il se crée souvent au détriment des pays les plus pauvres, c’est toutefois la première fois
qu’une organisation permet aux petits pays de se retourner contre les grands.

Quels pays en développement ?


L'identification des pays en développement revêt la plus grande importance, puisqu'elle
déclenche l'application de règles dérogatoires.
Or le statut de PED n'a jamais été défini ni au GATT ni à l'OMC.
Est PED celui qui se déclare tel : tout pays peut s'auto déclarer pays en développement et le
rester ensuite quel que soit son niveau effectif de développement ultérieur.
L'OMC, en effet, ne prend pas en compte les systèmes de classement plus fins élaborés par le
PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), la CNUCED (Conférence des
Nations unies sur le commerce et le développement) et la Banque mondiale. On recense
toutefois une série de groupes d'influence au sein de l'OMC.

Ainsi, le Conseil économique et social français proposait, dans un avis de 1999, la distinction
suivante :

"Il conviendrait de distinguer :


- les quarante-huit pays les moins avancés qui correspondent à une catégorie bien définie par
l’ONU sur la base de trois critères : le PIB par habitant, la part des industries manufacturières
dans le PIB et le taux d’alphabétisation ;
- les pays émergents dont la croissance économique est bien amorcée mais reste fragile ;
- les économies en transition : pays d’Europe centrale et orientale, Etats de la CEI, Chine
ainsi que certains Etats africains ou asiatiques ou Cuba qui doivent passer d’une économie
étatisée et centralisée à une économie de marché ouverte aux échanges ;
- les économies des petits pays enclavés ou insulaires."
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 30
Traitement différencié des PED et le programme de Doha
Lors de la dixième CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement) qui s'est tenue du 12 au 19 février 2000 à Bangkok (Thaïlande), les pays en
développement ont réaffirmé dans la déclaration de Bangkok, que "tout cycle nouveau de
négociations commerciales multilatérales devrait se dérouler dans l'optique du
développement".

Pour les pays en développement, l'articulation entre l'ouverture commerciale et les différents
niveaux de développement doit être prise en compte, afin de compenser les lourdes
obligations qui leur sont imposées, sans véritables contreparties.
Ils demandent, et plus particulièrement les pays les moins avancés (PMA), la pleine
application du "traitement spécial et différencié" tant lors de leur adhésion à l'OMC, que
pour l'application des accords commerciaux, avec l'octroi notamment de périodes de transition
et la prise en compte de leurs besoins spécifiques.

A Doha, lors de la quatrième Conférence ministérielle de l'OMC qui a lancé un nouveau cycle
de négociations, le programme de Doha pour le développement, les pays du Sud ont obtenu
partiellement gain de cause :

"Nous réaffirmons que les dispositions relatives au traitement spécial et différencié font
partie intégrante des Accords de l'OMC. Nous notons les préoccupations exprimées au sujet
de leur fonctionnement pour ce qui est de remédier aux contraintes spécifiques auxquelles se
heurtent les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés. À ce sujet,
nous notons aussi que certains Membres ont proposé un Accord-cadre sur le traitement spécial
et différencié (WT/GC/W/442). Nous convenons donc que toutes les dispositions relatives au
traitement spécial et différencié seront réexaminées en vue de les renforcer et de les rendre
plus précises, plus effectives et plus opérationnelles. À ce sujet, nous entérinons le
programme de travail sur le traitement spécial et différencié énoncé dans la Décision sur les
questions et préoccupations liées à la mise en œuvre."

Place des PED dans les négociations


L'organisation de l'OMC assure théoriquement à chaque Etat la maîtrise des négociations,
mais elle encourage de fait les Etats à conduire des négociations officieuses parallèlement aux
négociations institutionnelles.
Ces réunions restreintes ne font l'objet d'aucune information et excluent, de fait les pays
pauvres, pénalisés par le manque de moyens et de compétences suffisantes pour faire valoir
leurs droits.

 Une justice limitée


On peut s'interroger sur le réel pouvoir de rétorsion des petits pays, en cas
d'arbitrage favorable rendu par l'Organe de règlement des différends.
En effet, quelles mesures de rétorsion, le Mali pourrait-il prendre à l'égard des Etats-
Unis, s'il gagnait une plainte contre les subventions de coton par exemple ?

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 31


 Redéfinition du domaine d’application du libre échange

Un autre angle de réforme de l'Organisation mondiale du commerce consiste à redéfinir le


domaine même d'application des accords de libre-échange. Deux tendances se font jour, parmi
les réformateurs.

La notion d'exception au libre-commerce


Elle est fondée :
• d'une part, sur l'article XX du GATT, de 1947 (Accord général sur les tarifs douaniers),
toujours en vigueur, qui fixe les exceptions générales au libre-commerce, et stipule : "rien
dans le présent Accord ne sera interprété comme empêchant l'adoption ou l'application par
toute partie contractante des mesures nécessaires à la protection de la santé et de la
vie des personnes, ou des animaux, ou de la préservation des végétaux".

• d'autre part, sur l'article 31 de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle
qui touchent au commerce qui garantit notamment les approvisionnements alimentaires de
base et l'accès aux médicaments essentiels.

L'ONG Médecins du monde affirmait, en mai 2001 : "Un membre pourra déroger à cette
prescription [le respect des brevets] dans des situations d'urgence nationale ou d'autres
circonstances d'extrême urgence.
L'article 31 des accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC, ou TRIPS en anglais), dans le cadre de l'OMC, prévoit explicitement des
exceptions à la propriété intellectuelle.
Mais la mise en œuvre de ces textes est discutée. Elle est à l'origine de procès brésiliens et
sud-africains. Les accords ADPIC reposent sur le modèle occidental et reconnaissent un
monopole de vingt ans aux détenteurs de brevets.

Mais deux exceptions ont été prévues. La première est appelée licence obligatoire. Dans ces
"cas d'extrême urgence", un pays peut s'octroyer une licence, c'est-à-dire le droit à produire la
molécule, y compris contre la volonté du détenteur du brevet. C'est ce qu'a fait le Brésil. Il
faut toutefois respecter une procédure et des conditions précises, ce sur quoi le pays est
attaqué actuellement. La seconde exception est l'importation parallèle. Elle autorise un pays
à importer une molécule brevetée, même sans l'accord du propriétaire. Cela afin de profiter
d'un prix plus intéressant. C'est l'objet du procès en Afrique du Sud."

La théorie des biens publics globaux


"Il y a déjà plus de deux cents ans que Adam Smith définissait la sécurité nationale comme un
bien public. Le philosophe David Hume, quant à lui, soulignait la nécessité de s’organiser
collectivement pour produire des services nécessaires à la société dans son ensemble.
Si le marché représente la façon la plus efficace de produire des biens privés, on constate qu’il
repose sur un ensemble de biens qu’il est lui-même incapable de fournir : les droits de
propriété, la prévisibilité, la sécurité etc. Il faut que ces biens soient fournis par des
mécanismes non marchands.
Certes, il n'existe pas à l’heure actuelle d'autorité internationale légitime qui puisse déterminer

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 32


quels sont les biens publics internationaux pouvant faire l'objet d'une action concertée. Les
instances internationales commencent à se pencher sur la question de la reconnaissance des
biens publics globaux.
Ainsi, le PNUD a publié en 1999 un rapport sur "Les biens publics à l’échelle mondiale : la
coopération internationale au XXIème siècle".
Ce rapport identifie quatre biens publics globaux : l'environnement, la santé, la
connaissance et l’information, la paix et la sécurité. Il préconise la création d’un nouveau
Conseil de tutelle mondial des Nations unies, assumant la fonction de gardien des biens
publics globaux.

La réflexion doit continuer, y compris à l’OMC. Les effets de l’application de l’ADPIC et


de l’Accord sur l’agriculture sur la sécurité sanitaire et alimentaire des populations étant
indéniables, il serait souhaitable d’examiner l’opportunité de faire reconnaître la notion de
bien public global par ces deux accords à l’occasion de leur renégociation.
Si l’ADPIC reconnaissait la santé comme un bien public global, en mettant en place un
système propre à ne pas décourager la recherche, les médicaments jugés comme étant
essentiels par l’OMS pourraient être exclus du champ de la brevetabilité."

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 33


Chapitre 4 : Rôle de la conférence des nations-unies
pour le commerce et le développement
« CNUCED » créée en 1964 à Genève

La CNUCED est le premier principal organe de l’Assemblée Générale des Nations-Unies


dans le domaine du commerce et du développement.

Section 1. : But de la CNUCED

Les principaux objectifs de la CNUCED sont :


- Favoriser la coopération internationale afin d’instaurer une relation commerciale plus
équitable entre le Nord et le Sud et d’intensifier le relations Sud-Sud ;
- Restructurer le commerce international en tenant compte des intérêts spécifiques des
pays en développement ;
- Prendre des mesures en collaborations avec les organes compétents de l’ONU en vue
de la négociation d’instruments juridiques multilatéraux dans le domaine du
commerce ;
- Servir de centre pour l’harmonisation des politiques des gouvernements et des
groupements économiques régionaux en matière de commerce et de développement.

Section 2. : Structure de la CNUCED

Pour jouer rôle, la CNUCED est dotée de trois organes essentiels :

2.1. La conférence

La conférence, organe plénier, tient session tous les 4 ans au niveau ministériel pour formuler
les grandes orientations et décider du programme de travail de l’organisation. Organe
suprême, la conférence a tous les pouvoirs. Ses décisions et recommandations sont adoptées
par consensus.

2.2. Conseil du commerce et du développement

Organe permanent, il exerce les pouvoirs qui sont de la compétence de la conférence lorsque
celle-ci n’est pas réunie. Il possède en outre des fonctions exécutives et prépare les travaux de
la conférence. Il est aidé par diverses commissions et groupes de travail spéciaux.
Voici quelques commissions et groupes de travail dont il est question :
- Commission pour les produits de base ;
- Commission l’atténuation de la pauvreté ;
- Commission pour la coopération économique entre pays en développement ;
- Commission pour le développement des secteurs de services ;

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 34


- Groupes de travail sur les investissements et apports financiers ;
- Groupes de travail sur l’efficacité commerciale ;
- Groupes de travail sur la comparaison de l’expérience des pays en matière de
privatisation ;
- Groupes de travail sur l’expansion des débouchés commerciaux des pays en
développement et l’interaction des investissements ;
- Groupes de travail sur le transfert de technologie.
2.3. Secrétariat

Il est installé à Genève et a comme fonction principale d’assister la conférence et le conseil du


commerce et de développement. Il est dirigé par un secrétaire General nommé par le
secrétaire général de l’ONU. C’est le budget de l’ONU qui finance le fonctionnement de la
CNUCED.

Section 3. : Principales réalisations de la CNUCED

Parmi les résultats concrets du travail fait par la CNUCED, il faut compter un certain nombre
d’accords internationaux sur les produits de base regroupant des pays producteurs et des pays
consommateurs.
On peut citer à l’actif de la CNUCED :
a. L’adoption du système généralisé des préférences « SGP », consistant en concessions
tarifaires accordées par les pays développés aux pays en développement et qui
fonctionne depuis 1971. Ce dispositif commercial est destiné à promouvoir les
exportations industrielles des pays en développement en facilitant leur accès aux
marchés des pays développés ;
b. L’adoption en 1980 des principes directeurs en vue d’une action internationale en
matière de rééchelonnement de la dette ;
c. L’adoption de principes et de règles pour le contrôle des pratiques commerciales
restrictives ;
d. La fixation de l’aide publique au développement « APD » à 0,7% du PNB des pays
donateurs ;
e. La création des droits de tirage spéciaux du FMI ;
f. L’amélioration de la facilité de financement compensatoire des félicités de recettes
d’exploration de sprays en développement, instaurée par la FMI.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 35


Chapitre 5. : Coopération entre le GATT/OMC avec les organismes
financiers internationaux et le rôle de la Chambre de
Commerce Internationale

Section 1 : Relations GATT/OMC avec les organismes internationaux

Afin de créer les conditions d’une croissance durable, il existe une étroite collaboration entre
les organismes internationaux avec les structures chargées de gérer le commerce international.
L’objectif ultime poursuivi à travers cette coopération est la lutte contre la pauvreté. Les
organismes les plus concernés sont :
- Le Fonds Monétaire international « FMI »
- Le Groupe de la Banque Mondiale :
o La Banque internationale de Reconstruction et du Développement « BIRD »
o L’Association Internationale du Développement « AID »
o La société financière internationale « SFI »
o L’agence Multilatérale de Garantie des investissements « AMGI »
- Les banques agricoles

Section 2 : Rôle de la Chambre de Commerce Internationale « CCI »

La Chambre de Commerce Internationale est l’organisation mondiale des milieux d’affaires.


Elle agit en vue de promouvoir une plus grande liberté du commerce mondial, d’harmoniser
et de faciliter les affaires au niveau international. Son siège est à Paris. Elle est dotée d’une
Cour d’Arbitrage dont la mission est de résoudre de manière impartiale des litiges
commerciaux internationaux.
Des milliers de contrats commerciaux incluent la clause type d’arbitrage ci-après : « Tous
différends découlant du présent contrat seront tranchés définitivement suivant le règlement de
conciliation et d’arbitrage de la chambre de commerce international par un ou plusieurs
arbitres nommés conformément à ce règlement ».

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 36


Chapitre 6. : Mondialisation et évolution des marchés

La globalisation des marchés est désormais une réalité après la forte évolution connue par le
développement des échanges internationaux. Plusieurs facteurs expliquent ce constat, à
savoir :
- L’ouverture du commerce international à de nouvelles zones d’influence ;
- L’évolution des techniques logistiques et financières du commerce international.

Section 1. : L’ouverture du commerce international à de nouvelles zones d’influences

Il a été constaté durant les deux dernières décennies le développement du libre échangisme et
de la déréglementation des marchés, parallèlement à l’émergence de nouveaux pôles de
croissance en Asie et en Amérique du Sud. Ce qui caractérise en effet ces nouveaux pôles qui
connaissent à répétition des crises de croissance, c’est qu’ils restent des zones dynamiques
avec une réelle capacité nouvelle à la fois de production, mais aussi de consommation. Les
multinationales ont beaucoup investi dans les pays appartenant à ces zones en délocalisant une
production destinée bien souvent à l’exportation.
De leur rôle, les organismes supranationaux et les gouvernements ont continué à lutter contre
le protectionnisme en renforçant le libre-échange. C’est ainsi que l’OMC a vu le jour pour
surveiller l’évolution et la cohésion des pratiques du commerce international à l’échelle de la
planète. Enfin, l’évènement de l’euro va bouleverser la donne au sein des pays de l’Union
Européenne en permettant la comparaison facile des prix entre les producteurs. L’Euro va
avoir dans l’espace européen un impact double qui va influencer fortement le développement
du commerce mondial. D’un côté, il y aura une grande distribution avec la suppression des
frontières qui va faire jouer très fortement la concurrence et induire une baisse inéluctable des
prix. De l’autre côté, les producteurs se verront contraints de se regrouper pour rester
compétitifs. Les autres fabricants seront marginalisés et en tout cas perdront une bonne part
du marché. Les entreprises qui auront à affronter la mondialisation, bien que bénéficiant des
effets de l’euro, auront avantage à se rapprocher pour constituer une force permettant
d’accéder à de nouveaux débouchés grâce à des spécificités et des atouts mais surtout grâce à
la qualité des produits.

L’évolution rapide des technologies de l’in formique au travers d’Internet notamment va


complètement transformer les méthodes et les schémas organisationnels traditionnels. Il y a
quasiment plus de distance ni de délai dans la transmission de l’information induisant un gain
de temps considérable et une capacité de réaction qui vont contribuer à l’accroissement du
commerce extérieur.

Section 6.2. : L’évolution des techniques logistiques et financières du commerce


international

Plusieurs facteurs techniques ont participé à l’éclosion rapide du commerce :


- L’évolution des techniques de garanties ;

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 37


- Les règles et usances uniformes en matière de crédits documentaires «RUU»;
- Les techniques financières de couverture des circuits de paiements ;
- Une grande évolution dans la logistique du commerce au niveau du transport avec un
accroissement des vitesses, des capacités de chargement e de possibilités d’employer
plusieurs voies maritimes ou terrestres, successivement et sans perte de temps ;
- Les nouvelles technologies de l’informatique, téléphone cellulaire, Internet, permettant
de pouvoir dialoguer en temps réel et dans n’importe quel endroit du monde.

Conclusion de la première partie

Le commerce international a réellement besoin d’un « gendarme » pour veiller à ce qu’il y ait
un ordre commercial mondial profitable à tous et pour réussir cet objectif, la collaboration de
toutes les nations est indispensable. Il faut favoriser l’ouverture, régler des conflits, réduire les
blocs, obliger tous les participants au commerce international à jouer le jeu, bref il faut
privilégier la concertation internationale.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 38


IIème Partie : Financement du commerce extérieur

Chapitre 7 : Risques spécifiques des activités


Exportatrices

Toute activité implique un minimum de risques pour sa réalisation ; il est de même pour le
commerce extérieur dont les opérations d’exportations d’importation et de transit sont
exposées à des risques divers. Il faut se couvrir contre ces risques et en tous cas les gérer.
Les risques les plus importants liés au financement des importations et des exportations sont
les risques de crédit et les risques de fabrication. Il y a également une catégorie d’autres
risques qui ne doivent pas être négligés pour qu’ils affectent aussi l’activité du commerce
extérieur. Il s’agit des risques-foires et des risques-prospections.
Nous examinons d’abord les risques de crédit avant de traiter de crédit proprement dits en ce
compris les garanties bancaires.

Section 7.1. : Les risques de crédit

Ce sont des risques inhérents aux crédits consentis ay cas où l’exportateur se trouve dans
l’impossibilité de recouvrer sa créance : ils sont de quatre ordres :

7.1.1. Risques politiques

Ce sont autant de causes d’insécurité naissant pouvant naître d’évènements extérieurs aux
partenaires commerciaux. C’est la cas des décisions gouvernementales ou administratives
prises par les pouvoirs publics et interdisant par exemple l’entrée ou la sortie des certaines
marchandises ayant fait l’objet d’un contrat commercial (décision d’embargo frappant un bien
ou le pays du partenaire). A la base des risques politiques, il peut s’agir aussi d’évènements
découlant d’une guerre civile ou étrangère d’une révolution, d’meuble survenant dans le pays
de l’acheteur ou du vendeur et empêchant ce dernier d’exécuter le contrat.

7.1.2. Risque catastrophique

Dû aux phénomènes naturels tels que les cyclones, les tremblements de terre, les éruptions
volcaniques et autres cataclysmes naturels susceptibles d’appauvrir ou de ruiner le débiteur.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 39


7.1.3. Risque monétaire

Il peut prendre la forme du risque de non-transfert ou celle du risque de change.


a) Le risque de non-transfert est une variante du risque politique provoqué par des
évènements politiques, de mesures législatives ou administratives empêchant ou
retardant le transfert des fonds.
b) Le risque de change peut provenir d’une baisse de cours de la monnaie étrangère
prévue au contrat. Heureusement, il y a des possibilités de se couvrir contre ce risque
en achetant ou en vendant des devises à terme.

7.1.4. Risque commerciale

Il est dû à l’insolvabilité du débiteur constatée par une procédure de faillite ou son équivalent.

Section 7.2. Les risques de fabrication

Il s’agit pour un exportateur des risques encourus du fait de l’exécution des commandes qui
nécessitent des délais de fabrication relativement longs alors même que la créance de
l’exportateur n’est pas encore née. Le marché peut se retrouver interrompu avant livraison,
laissant à la charge de l’exportateur tous les frais engagés pour préparer la commande.
Il peut aussi arriver qu’au cours de la période de fabrication, il se produise une augmentation
des coûts de production résultant d’une hausse anormale des prix intérieurs.
Le risque ainsi encouru est appelé risque économique ; il est lié au risque de fabrication
proprement dit.
L’exportateur court encore des risques de pertes résultant par exemple d’un amortissement
insuffisant des frais engagés soit lors de la participation à une manifestation commerciale à
l’étranger (foires) un risque-foire et un risque-prospection.
D’autres risques sont liés aux investissements réalisés dans un pays étranger dans le secteur
industriel ou commercial. Il s’agit là des risques industriels ou des risques commerciaux qui
doivent être bien distingués.

Section 7.3. : Couverture des risques liés à l’exportation

Afin de permettre la réalisation des exportations en dépit des risques qu’elles génèrent, il est
important de couvrir la plupart de risques ou les principaux risques.
Sans cette possibilité de couverture, il aurait été inutile d’organiser des crédits, l’exportation.
Généralement ce sont des institutions d’Etat qui couvrent les risques. En effet, l’on doit
s’imaginer qu’une compagnie privée ne couvre pas facilement des risques politiques ! En
outre, il faut savoir que c’est l’existence d’un crédit qui est le support d’une opération
d’assurance.
L’assurance-crédit ou Ducroire apparaît ainsi comme une condition de financement des
exportations. Toutefois, il faut noter que l’assurance-crédit et le financement sont des
techniques distinctes mais complémentaires.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 40


Chapitre 8 : Les crédits

Dans l’économie priée, le crédit consiste en un prêt accordé généralement par une institution
bancaire. Il est tout d’abord « ouvert » avant d’être « utilisé ». il peut être à court, à moyen et
à long terme. L’expansion ou la restriction des crédits constitue un des moyens de régulariser
l’économie. La politique du crédit est du domaine de compétence de la Banque Centrale qui
est élabore la règlementation.
Les crédits les plus importants dont bénéficient les opérations du commerce extérieur et qui
seront traités dans ce chapitre concernent :
- Le crédit-fournisseur ;
- Le crédit acheteur ;
- Les autres crédits et financements en faveur de l’exportation.
-
Section 8.1. : Le crédit-fournisseur

Il permet à l’exportateur de faire escompter les créances qu’il détient sur un acheteur étranger
sous certaines conditions et suivant des modalités déterminées. La durée du crédit est calculée
à compter de chaque livraison.

8.1.1. Caractéristiques des crédits de mobilisation des créances nées


sur l’étranger.

Les banques accordent à court (<18 mois), moyen (entre 18 mois et 7 ans) ou long terme (au-
delà de 7 ans) de tels crédits pour permettre aux entreprises exportatrices de financer les délais
de paiement accordés par ces dernières à leurs acheteurs étrangers, à compter de la date de
livraison de marchandises ou de réalisation des travaux.
C’est la longueur des délais d paiement à financer qui commande la procédure de mobilisation
de la créance détenue sur l’acheteur étranger. Le crédit-fournisseur peut aussi consister en un
préfinancement des exportations c.à.d. un paiement avancé à l’exportateur pour lui permettre
de réaliser l’exportation.

a. Objet des crédits de mobilisation

Ils ont pour objet la mobilisation des créances sur des acheteurs de marchandises ou sur les
bénéficiaires des services. Les crédits de mobilisation sont généralement refinançables auprès
de la Banque Centrale et ils se rapprochent beaucoup des crédits intérieurs. Le crédit de
mobilisation peut porter sur 100% du montant de la créance, en général, il est limité à 80 ou
85% du marché. Ce type de crédit s’applique surtout aux exportations de biens d’équipements
et prestations de services liées généralement à la livraison ou l’installation de ces
équipements. La créance financée doit être une créance commerciale résultant d’un contrat

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 41


d’exportation réalisée par une entreprise locale avec un acheteur d’un pays étranger. La
créance doit en outre être certaine dans son montant, son échéance et son exigibilité.
Remarque : la politique refinancement (durée, taux d’intérêt, condition,…) varie d’un pays à
l’autre t est défini par la politique monétaire.

S’il n’y a pas escompte d’effet accepté par l’acheteur tout simplement à l’exportateur une
lettre par laquelle il promet d’affecter au banquier les sommes provenant de l’encaissement
des montants mobilisés. De son côté, le banquier s’efforcera de recouvrer la créance soit en
acceptant les effets tirés sur l’acheteur, soit en se faisant désigner banquier domiciliataire d’un
règlement par virement. Une plus grande sécurité serait réalisée si l’acheteur s’engage de
manière ferme à régler sa dette entre les mains du banquier.

b. Risques particuliers des crédits de mobilisation

Il peut arriver le risque de voir les fonds être envoyés et réceptionnés par un autre banquier en
lieu et place du banquier mobilisateur. Pareille erreur, source de conflits possibles, doit
absolument être réparée parle versement des fonds au banquier domiciliaire quelle que soit la
situation ou la nature des apports entre l’exportateur et le banquier réceptionnaire. L’octroi de
crédit de mobilisation est en règle générale subordonné à l’obtention d’une garantie de
l’organisme d’assurance-crédit portant pour le moins sur les risques politiques et de non-
transfert et applicable à la créance dont le financement est demandé.

c. Mobilisation

Les crédits de mobilisation des créances nées sur l’étranger sont des crédits d’escompte. La
mobilisation se réalise par aval ou par acceptation.
En cas d’aval, le bénéficiaire du crédit souscrit à l’ordre de son banquier un billet que celle-ci
escompte après l’avoir fait avaliser par une autre banque. En cas d’acceptation, l’exportateur
tire une traite sur son banquier qui l’accepte et l’escompte. La durée des effets peut aller
jusque 3 mois, voire plus et cela dépend de la nature de marchandises.
Le montant du crédit octroyé doit être déterminé avec une grande prudence, en fonction du
volume des exportations et des délais de paiement. Mais cela dépend des politiques du crédit
qui ne sont pas les mêmes dans tous les pays. La banque qui a accordé le crédit de
mobilisation peut se refinancer sur le marché monétaire.

d. Taux

Le taux de crédits de mobilisation des créances nées est articulé sur le taux de base bancaire
auquel s’ajoutent des commissions.

8.1.2. Techniques de financement à court terme

Les financements à court terme utilisés pour les opérations d'exportation servent à rééquilibrer
la trésorerie des exportateurs soit : en cours de fabrication ou de livraison ; après l'expédition

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 42


des marchandises ; en période de contentieux avec le fournisseur. Nous retrouvons dans cette
section les principales techniques de financement à court terme.

8.1.2.1 Le crédit de préfinancement

L'exportateur peut bénéficier d'un crédit de préfinancement entre la date de conclusion du


marché (à la réception de la commande) et la date d'expédition de la marchandise.

1. Définition

Le crédit de préfinancement est un crédit de trésorerie accordé par une banque à un


exportateur afin de lui permettre de financer des besoins courants ou exceptionnels résultant
de son activité exportatrice avant l'expédition des marchandises. Il est consenti en contre
partie de la remise, par le bénéficiaire, des traites Mobilisables auprès de la banque centrale

2. Caractéristiques

Ce crédit est généralement appliqué aux grands marchés de biens d'équipement ou de


matériels fabriqués sur la base de devis. Il concerne des équipements spécifiques à la
demande de l'importateur. Il n'est accordé qu'aux entreprises qui exportent directement leurs
marchandises, leurs fabrications ou leurs prestations.

Le montant du crédit de préfinancement qui correspond aux besoins de trésorerie de


l'exportateur est déterminé sur la base d'un plan de financement. La durée du crédit est
adaptée à celle de la fabrication du matériel et peut aller jusqu'à la naissance de la créance.

Pendant la période d'exécution du contrat, le vendeur peut bénéficier de la garantie d'un


organisme d'assurance contre le risque de fabrication (risque d'interruption de marché) qui
pourrait être occasionné par une défaillance financière de l'acheteur, une catastrophe
naturelle ou par un événement politique ou monétaire.

3. Avantages et inconvénients

Le crédit de préfinancement offre des avantages visant la promotion des exportations. La


disponibilité de fonds suffisants permet l'exécution satisfaisante, par l'exportateur, des
commandes confiées (en particulier le respect des délais fixés par l'acheteur) ; Une bonne
exploitation de ce crédit peut favoriser la conquête d'autres marchés.

Ce type de crédit connaît cependant des limites. Le montant est souvent plafonné ; Il n'est
pas accessible à toutes les entreprises.

8.1.2.2 La mobilisation de créances nées sur l’étranger

Elle représente un financement d'exportation dès la naissance de la créance due à


l'exportateur.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 43


1. Définition

La mobilisation de créances nées sur l'étranger est un crédit permettant aux exportateurs
ayant accordé à leurs acheteurs étrangers des délais de paiement à court terme, d'obtenir le
financement du montant total des créances qu'ils détiennent, à partir du moment où celles-ci
existent juridiquement. Ce financement est généralement assuré par les banques moyennant
la négociation de lettres de change.

2. Caractéristiques

La mise en place du crédit intervient dés la sortie de la marchandise des douanes. La


mobilisation se réalise par escompte, soit de traites tirées par l'exportateur sur la banque et
acceptées par elle, soit de billets à ordre souscrits par l'exportateur à l'ordre de sa banque et
avalisés par celle-ci.

La mobilisation peut porter sur l'intégralité des créances. Le crédit peut être accordé pour une
durée limitée de 18 mois à compter de la naissance de la créance. Le taux d'intérêt accordé à
ce type de crédit est lié au taux de base bancaire auquel s'ajoutent les commissions bancaires.

Afin de se prémunir contre les risques (commercial et politique), les créances à mobiliser
peuvent être garanties par un organisme d'assurance. La police d'assurance souscrite par
l'exportateur est subrogée au profit de la banque mobilisatrice.

3. Procédure

Le vendeur ayant accordé un délai de paiement à l'acheteur, mobilise sa créance auprès de la


banque qui va alors créditer son compte à concurrence du montant de la créance (déduction
faite de l’escompte et des frais divers).

Une fois que cette créance arrive à échéance (délai convenu), la banque de l'exportateur
recevra la contrepartie de son paiement par l'intermédiaire de la banque de l'acheteur.

4. Avantages et inconvénients

Comme pour le crédit de préfinancement, la mobilisation de créances nées sur l'étranger


contribue à la promotion des exportations et cela à travers les avantages qu'elle offre : elle
permet aux exportateurs ayant des créances payables à terme, de disposer immédiatement de
fonds nécessaires à leur exploitation ; elle améliore le niveau de compétitivité des entreprises
nationales par l'octroi d'avantages financiers aux clients comparables à ceux de leurs
concurrents étrangers.

Toutefois, l'exportateur qui choisit cette formule n'est pas à l'abri des risques suivants : risque
de non-paiement ; risque de change (si la facturation est faite dans une monnaie autre que
celle du pays).

8.1.2.3 Les avances en devises

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 44


Dans le but de financer l'exportation et se prémunir contre le risque de change, les banques
ont mis en place la technique de financement "avance en devises".

1. Définition

L'avance en devises est un crédit qui permet aux exportateurs de disposer des montants de
leurs créances libellés en la devise de facturation, dans le but d'éliminer le risque de change.

Cette avance peut être consentie dans une devise autre que celle du contrat commercial.

2. Caractéristiques

Une avance peut être consentie dans toute monnaie convertible et peut porter sur 100% de la
créance. La durée de l'avance correspond à la durée de la créance majorée du délai
d'encaissement. Le coût de l'avance englobe le taux d'intérêt sur le marché et les frais
constituant les commissions de la banque.

Les intérêts sont payables en devises à terme échu.

3. Déroulement de l'opération

Une opération d'avance en devises se déroule comme suit :

L'exportateur emprunte auprès de sa banque le montant de devises correspondant à la


créance qu'il détient sur l'importateur. Le remboursement est assuré, à l'échéance de la
créance, par l'importateur via sa banque. L'exportateur a la possibilité de vendre les devises
sur le marché des changes, au comptant, afin de reconstituer sa trésorerie en monnaie
nationale.

4. Avantages et inconvénients

L'avance en devise présente les avantages suivants :

- Couverture du risque de change, si la devise de l'avance est celle de facturation.


- Mise à la disposition de l'exportateur des fonds à concurrence de 100% de la créance.
- La mise en place de ce crédit est très simple et se base sur un minimum de formalités.
- Les coûts de l'avance sont inférieurs à ceux de la mobilisation de créances sur
l'étranger.

Cependant, il y a lieu de relever quelques points faibles.

- Le risque commercial est à la charge de l'exportateur.


- Si la devise de l'emprunt diffère de la monnaie de facturation, l'exportateur encourt
toujours le risque de change.

8.1.2.4 L’affacturage

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 45


Parmi les nouvelles techniques de financement à court terme nous distinguons "l'affacturage"
ou "le factoring".

1. Définition

" Le factoring est un acte au terme duquel une société spécialisée appelée "factor" devient
subrogée au droit de son client appelé "adhérent" en payant ferme à ce dernier le montant
intégral d'une facture à échéance fixe, résultant d'un contrat et en prenant à sa charge,
moyennant une rémunération, les risques de non-remboursement"

C'est une opération par laquelle un exportateur "adhérent" cède ses créances, détenues sur
des acheteurs étrangers, à une société d'affacturage "factor", contre le paiement d'une
commission.

Selon cette formule, le factor règle l'adhérent du montant des créances diminué des frais et
commissions puis se charge du recouvrement de ces créances en assumant le risque de non-
paiement.

2. Caractéristiques

L'affacturage ne peut être utilisé que si les délais de paiement sont inférieurs à un an. Cette
technique est à la fois un moyen de financement à court terme, un procédé de recouvrement
des créances et une technique de garantie des risques (risque client et risque de change).

Le contrat d'affacturage consiste généralement en une convention cadre qui porte sur
plusieurs créances permettant ainsi au factor de minimiser l'impact des risques provenant des
clients douteux.

L'affacturage consiste en une opération triangulaire fondée sur :

- un contrat de vente entre l'acheteur et le fournisseur ;


- un contrat d'affacturage entre le fournisseur et le factor ;
- un contrat de recouvrement de la créance entre le factor et l'acheteur.

Généralement le premier factor (factor export) fait appel à un second factor (factor import)
pour bien évaluer le risque de solvabilité du débiteur et s'engager à gérer le recouvrement à
l'échéance.

3. Déroulement et schéma général

Le déroulement de l'opération se fait comme suit :

- L'exportateur s'adresse à une société d'affacturage internationale pour solliciter un


financement ;
- Pour donner son accord, le factor export peut faire appel à un factor import dans le
pays vers lequel le vendeur exporte sa marchandise.
- Dès l'obtention de cet accord, l'exportateur signe le contrat d'affacturage avec le
factor export, au terme duquel, tous les effets à recevoir sont cédés à ce dernier ;
- L'importateur et l'exportateur concluent ensuite le contrat commercial intégrant la
clause relative au financement par "l'affacturage".

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 46


- L'exportateur expédie la marchandise accompagnée des factures précisant que le
paiement doit se faire, à échéance, à la société de factoring.
- Le factor export procède alors au règlement de l'adhérent (l'exportateur) soit par
chèque soit en souscrivant à son ordre un billet qu'il pourra escompter auprès de sa
banque.
- De cette manière l'exportateur, bénéficie d'un recouvrement anticipé de ses créances,
moyennant le paiement d'une commission au factor ;
- Le factor export transmet les effets au factor import ;
- Le factor import procède aux recouvrements à échéance des effets puis le fait
parvenir au factor export.

4. Avantages et inconvénients

Cette technique présente aux exportateurs les avantages suivants :

- Le financement immédiat des factures à hauteur de100 % et à des coûts connus à


l'avance.
- Le recouvrement de leurs créances et la gestion de leurs comptes clients ;
- L'allégement de leur bilan par la cession du poste clients ;
- La garantie à 100% contre le risque de non-paiement et le risque de change.

Néanmoins:

- le coût de cette opération est relativement élevé ;


- l'exportateur peut subir un préjudice commercial car en cas de retard de paiement par
l'importateur, la préoccupation du factor risque d'être moins diplomatique envers le
client.

8.1.3. Techniques de financement à moyen et à long terme

Les financements à moyen et long terme permettent aux exportateurs de bien d'équipement,
généralement coûteux, d'accorder à leurs clients un étalement des paiements qui ne peuvent
être supportés par leur trésorerie.

8.1.3.1 Le crédit fournisseur (à moyen et long terme)

Créé par la pratique bancaire et les industriels des pays développés, le crédit fournisseur a
pour objectif d'améliorer la capacité de vente des exportateurs face à une concurrence vive
sur les marchés internationaux.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 47


Crédits de mobilisation des créances nées à moyen et long terme

Ces crédits sont nécessaires s’il faut soutenir et surtout développer les exportations. Ce
sont des crédits d’investissements dont le financement ne saurait se faire par la création
monétaire. Les pouvoirs publics devraient mobiliser des ressources publiques émanant
soit d’une épargne volontaire par l’mission des emprunts obligatoires ou autres titres
(renonciation à la consommation), soit d’une épargne forcée (ressources budgétaires) pour
financer les crédits à moyen et long terme.
Le moyen terme se définit entre 18 mis et 7 ans tandis que le long terme va au-delà de
7 ans. Les risques liés à ces crédits sont généralement assurés auprès des ducroires (surtout les
risques politiques et les risques de non transfert).

Les taux des crédits à moyen et long terme sont souvent fixes et cela est important compte
tenu des fluctuations du loyer de l’argent et de la durée des crédits consentis. Tous ces
avantages constituent l’aide à l’exportateur, mais l’assurance-crédit ne couvre jamais
l’intégralité du risque. Au moins 10% des risques sont laissés à charge de l’exportateur.
Les banques n’escomptent ces créances que sous réserve de bonne fin c.à.d. sauf recours
contre l’exportateur et elles n’admettent au financement que des créances nées, sûres et
irrévocables, découlant de la réalisation parfaite des prestations commandées.
Dans la pratique, les crédits fournisseurs à moyen et long terme ne sont pas accordés par une
banque seule, mais par un pool bancaire avec une banque chef de file.
Les biens concernés par les crédits à moyen et long terme sont les biens d’investissements
(ensembles industriels, biens d’équipement lourds, installation des équipements, grands
travaux,…).

 Règles particulières applicables aux crédits à moyen et long


Terme

Le montant du crédit correspond en principe au total de la créance financée, principal et


intérêts, diminué des agios (intérêts perçus par la banque + commissions). L’exportateur est
intéressé à connaître le coût global e final du crédit.

Il peut arriver que le taux appliqué à la partie refinançable (généralement moins élevé) soit
diffèrent du taux appliqué à la partie non-refinançable (généralement plus élevé), mais ce qui
importe pour l’exportateur c’est le taux de sorte du financement lui accordé c.à.d. le taux
pondéré qui est effectivement supporté.
Les taux de financement des exportations des biens d’investissements sont généralement des
taux privilégiés c.à.d. inférieures aux des concours habituels. Ils constituent une subvention
déguisée à l’exportation sous forme de bonification d’intérêts prise en compte par le budget
de l’Etat. Ils sont faibles et fixés défensivement.
Les charges d’un crédit d’exportation sont incluses soit dans le prix de vente soit dans le taux
d’intérêt.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 48


 Rapports entre l’exportateur et sa banque

L’explorateur endosse à son banquier les effets de commerce (lettres de change, billets à
ordre) représentant sa créance sur l’acheteur étranger. Le banquier escompte ces effets et
crédite son compte.
Si le crédit accordé par la banque est refinançable, celle-ci met les effets à la disposition de
l’organisme de refinancement qui peut être une banque d’Etat spécialisée dans le financement
du commerce extérieur ou une Banque Centrale.
L’organisme de refinançable, à son tour, donne sa garanti de bonne fin à la Banque qui avait
escompté les effets. Si à l’échéance, l’exportateur n’est pas payé, la garantie de bonne fin joue
et la banque peut utiliser ses droits de mobilisation de la partie refinançable. Le risque final de
non-remboursement est assumé par l’organisme de refinancement et celui-ci peut faire recours
contre l’exportateur.
En France, le crédit-fournisseur est couvert par une assurance-crédit de la COFACE pour ce
qui concerne le risque politique tandis que le risque technique (vice caché) est couvert par la
Banque Française du commerce extérieur « BFCE ».
La banque peut utiliser ses droits de mobilisation soit par voie d’escompte soit par voie de
pension. Les fonds qui permettent l’octroi des crédits à long terme sont mobilisés sur le
marché financier.
Il se peut que le contrat commercial prévoie le paiement progressif par fractions échelonnés
au fur et à mesure de l’exécution du contrat par l’exportateur. En pareil cas, les banques
intervenantes tiendront compte de cette modalité de paiement et mettront en place un crédit su
le paiement progressif.
En concussion, le crédit-fournisseur, le vendeur est véritablement au centre de l’opération
aussi bien commerciale que financière. C’est lui qui fabrique, vend et accepte un paiement à
terme. C’est lui contracte l’assurance. C’est lui aussi qui a la charge d’obtenir les crédits
bancaires et de les rembourser si l’acheteur ne paie pas ou si l’assureur refuse le paiement de
l’indemnité. Compte tenu de ces risques, il est souhaitable que l’exportateur ait une surface
financière solide. Cela a l’avantage de ne pas déséquilibrer fortement la structure de son bilan
(créances vis-à-vis des acheteurs et dettes à l’égard des banques).

8.1.3.1. : Le crédit-acheteur

Il a pour but de décharger le fournisseur de tout souci de financement.


C’est donc une technique qui et venue décharger l’exportateur des contraintes du crédit-
fournisseur. Le crédit est consenti par le banquier de l’exportateur directement à l’acheteur
étranger pour permettre à ce dernier de payer comptant l’exportateur sur celle des banques et
de l’acheteur. Le fournisseur est dégagé du poids du crédit et est ainsi ramené à son rôle
normal d’industriel et de commerçant à qui il incombe seulement d’exécuter ses obligations
contractuelles.
Le champ d’application et la durée du crédit-acheteur sont soumis aux mêmes règles et aux
mêmes mécanismes d’assurance que le crédit-fournisseur. Le coût de ces crédits est le même.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 49


Lorsqu’une vente à l’exportation est financée et déroulée par un crédit-acheteur, elle donne
lieu à l’établissement et à la signature de deux contrats distincts :
- Contrat commercial liant l’exportateur et l’acheteur ;
- Convention ou contrat de crédit liant le banquier et l’acheteur.
Le crédit-acheteur connaît beaucoup de succès contrairement au crédit-fournisseur compte
tenu des avantages qu’y trouve l’exportateur, avantages dont l’acheteur étranger trouve la
contrepartie dans le prix qui lui est consenti.

 Contrat commercial

Il définit les obligations respectives du vendeur et de l’acheteur, c’est-à-dire essentiellement


les prestations de l’un et le paiement de l’autre, stipulé ici au comptant, afin de dégager le
vendeur de la charge que constitueraient pour lui des paiements différés.
C’est le contrat commercial qui est le fondement du crédit accordé à l’acheteur ; il doit donc
respecter les impératifs du contrat du crédit. Bien que contrat de base, il dépend largement du
contrat de crédit.
Le contrat commercial a trois principales caractéristiques décrites ci-après :

 Modalités de paiement

Les paiements que doit recevoir l’exportateur sont stipulés au comptant et le moment du
paiement doit être précisé pour éviter toute équivoque et toute incertitude.
Il y a trois formules possibles de modalités de paiement le paiement peut être prévu :
- Soit en fin de prestation ;
- Soit au fur et à mesure des expéditions et de la réalisation des prestations de services.
C’est le cas de paiement progressif sur prestations externes ;
- Soit enfin au fur et à mesure des dépenses engagées par l’exportateur.
C’est le paiement progressif sur plusieurs prestations internes. Cette formule assure à
l’exportateur un paiement au moins partiel, le plus rapide.

 Délais d’exécution

Les délais d’exécution présentent une importance juridique et financière considérable car c’est
en fonction de ces délais qu’est déterminé le point de départ de la période de remboursement
du crédit. Ce point de départ coïncide en principe avec la fin des prestations du fournisseur.
En tout état de cause, il est fixé une date-butoir au-delà de laquelle le point de départ de la
période de remboursement ne peut se situer.

 Dépenses finançables

Les dépenses finançables sont souvent celles d’origine du pays de l’exportateur, mais les
dépenses ne peuvent dans tous les cas excéder le montant des acomptes à payer comptant par
l’acheteur.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 50


Pour pouvoir être financées, les dépenses de quelque nature qu’elles soient doivent avoir été
effectivement engagés et réglées par l’exportateur.
Le crédits-acheteur peut être mis en place au gré de la volonté du fournisseur et de l’acheteur,
au fur et à mesure de l’exécution des prestations, dans les limites strictes des dépenses
entraînées par celles-ci.

 Contrat ou convention de crédit conclue entre le banquier de


L’exportateur et l’acheteur étranger

Juridiquement, la convention de crédit n’est rien d’autre qu’une ouverture de crédit par
laquelle la banque promet, sous certaines conditions, à l’acheteur, qui devient emprunteur, la
mise à disposition en temps utile des sommes nécessaires au respect de ses engagements de
paiement au comptant envers le vendeur, déduction faite des acomptes à régler directement
par l’acheteur. Le banquier de l’exportateur propose donc, sous certaines conditions, à
l’acheteur de le financer pour lui permettre de payer comptant le fournisseur.

Le contrat d’ouverture de crédit arrête l’ensemble des dispositions relatives à son bon
fonctionnement, notamment :
- Les conditions de mise à disposition des fonds destinés au paiement du fournisseur ;
- Les conditions de remboursement ;
- Le taux d’intérêt qui est généralement fixe ;
- Les commissions annexes ;
- Les sanctions de tout manquement ;
- Et les moyens de règlement des litiges éventuels.

Une fois la convention de crédit conclue avec l’acheteur, les banques informent le fournisseur,
qui n’a pas été partie, des instructions irrévocables de paiement reçues de l’acheteur sans
toutefois les « confirmer » c.à.d. que les banques ne prennent pas ces instructions à leur
propre compte et elles ne s’engagent pas envers le fournisseur à la réaliser quoi qu’il arrive.
Les banques ne veulent donc assurer aucune responsabilité industrielle. L’exécution du
contrat de crédit au profit du fournisseur est un peu conditionnelle et comporte le risque de
non-paiement par l’acheteur. Mais le fournisseur peut se faire délivrer une police d’assurance
pour couvrir ce risque de non-utilisation du crédit-acheteur que court l’exportateur et pour
lequel il doit se couvrir.
Les banques doivent aussi se faire délivrer une police d’assurance contre le risque politique et
le risque commercial.
Il convient cependant de noter qu’en attendant de recevoir les acomptes ou les premiers
utilisations de crédit-acheteur, ile s prudent pour l’exportateur de prévoir dans tous les cas, le
coût financier d’un minimum de découvert dont il pourrait avoir besoin comme crédit de
préfinancement.
Quant aux remboursements du crédit-acheteur, il fait souvent l’objet de semestrialités égales
matérialisées par des billets à ordre émis par l’emprunteur à l’ordre de la banque ou de
l’organisme de refinancement si ce dernier intervient. En cas de refinancement, le coût de
celui-ci ne devrait dépasser le taux du crédit facturé à l’acheteur. Dans ce cas aussi, il y a
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 51
souvent bonification des intérêts (différence entre le taux du marché monétaire et le taux de
refinancement, qui doit être supportée par l’Administration Publique).
Le crédit-acheteur, de par ses avantages, devrait intéresser les PME exportatrices.
Dans certains pays, l’accès au crédit-fournisseur/acheteur est conditionné à l’engagement que
doit prendre l’entreprise bénéficiaire du financement d’augmenter d’un certain nombre de
points la par d son chiffre d’affaire à l’exportation.
Si un pays veut favoriser les exportations de ses produits, il est recommandé de créer une
banque d’exportation. L’Europe a le projet de se doter d’une banque européenne
d’exportation pour concurrencer les américains qui disposent d’EXIMBANK. Les Japonais
ont aussi leur EXIMBANK.
Bref, une telle banque spécialisée dans le financement du commerce extérieur pourrait
octroyer des crédits fournisseurs et des crédits-acheteur, octroyer des prêts et facilités de
refinancement à des banques ou autres institutions financières dans les cas des contrats
d’exportation.

Nous citons ci-après les principales lignes de crédit.

Les protocoles intergouvernementaux : il s'agit des accords conclus entre les gouvernements
afin de promouvoir les échanges commerciaux entre leurs pays ;

Les protocoles bancaires : appelés également " accords cadres " : ils sont souvent des
applications des protocoles financiers intergouvernementaux. Il s'agit des lignes de crédit
accordées par des banques étrangères ;

Les accords multilatéraux : lignes de crédit mises en place par les institutions financières
internationales (BIRD, BAD, BM...)

Les conventions spécifiques : lignes de crédits acheteur octroyés par une banque étrangère

pour le financement d'une opération donnée.

8.1.3.2. : Le crédit-bail international(le leasing)

Parmi les anciennes techniques de financement des équipements industriels, figure «le crédit-
bail » appelé aussi «location financière » ou plus couramment «leasing ».

Cette technique est apparue en Grande Bretagne au siècle dernier et s'est développée aux
Etats Unis dans les années 60, pour s'étendre par la suite à plusieurs autres pays.

 Définition

Le crédit-bail est un mode de financement des biens d'équipements à usage professionnel


utilisant les avantages de la location. Il consiste pour le bailleur (société de leasing) à
acquérir auprès d'un fournisseur un ou plusieurs équipements sur instruction de

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 52


l'importateur(le preneur) auquel il va céder l'usage de l'équipement sans la propriété.
Autrement dit l'équipement est loué pour une durée ferme et irrévocable.

Au terme du bail (la durée de location) le preneur a la faculté d'acheter l'équipement


moyennant un prix résiduel qui aura pris en compte les loyers payés.

S'il renonce à cette option ; il doit restituer le matériel au bailleur.

Le choix du matériel se fait par le preneur qui convient avec son fournisseur des
caractéristiques techniques, de la date de livraison et du prix de l'équipement.

Par conséquent le rôle du bailleur est purement d'ordre financier.

 Caractéristiques

Le crédit-bail concerne généralement des contrats assez importants tels que les :

- matériels de transport : avions, navires, conteneurs ...

- équipements pétroliers.

- matériels de chantiers utilisés par des entreprises de travaux publics.

- machines- outils ...

L'opération de crédit-bail se caractérise par la conclusion de trois contrats :

Contrat technique entre le preneur et le fournisseur.

Contrat de fourniture entre le fournisseur et le bailleur.

Contrat de crédit-bail entre le bailleur et le preneur.

Le montant du loyer peut être constant ou dégressif.

Le crédit-bail peut être soit :

1. Financier (finance lease) : la location est conclue par des établissements de financement
spécialisés, pour la durée de l'exploitation économique de l'actif. Le montant des loyers
correspond sensiblement à la valeur de l'actif (>90%).

Dans ce cas, tous les droits, obligations et risques liés à la propriété du bien financé sont
transférés au locataire (preneur).

2. Opérationnel (operating lease) : la location est conclue par des fabricants d'équipements,
à la fois fournisseurs et bailleurs.

Dans ce cas la location est conclue pour une durée inférieure à la période d'exploitation
économique de l'actif, ce qui fait que les biens en question peuvent être revendus ou loués à
nouveau. Les droits, obligations et risques ne sont pas transférés en totalité au locataire.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 53


Il peut être aussi défini selon :

1. Version française : le contrat de leasing est obligatoirement assorti d'une option d'achat à
prix fixe, en tenant compte des loyers versés.

2. Version anglo-saxonne : le contrat de leasing prévoit la possibilité pour l'acheteur


d'acquérir le bien en question pour un montant qui sera fixé, au moment de la levée, selon la
valeur du bien sur le marché.

Les divergences entre les droits applicables dans les différents pays ont conduit UNIDROIT
à élaborer une convention internationale ayant pour but d'uniformiser le droit relatif au
crédit-bail (clarification et uniformisation des droits et obligations des parties impliquées
dans l'opération), il s'agit de la convention d'OTTAWA du 28/05/88 sur le crédit-bail. Cette
convention doit être respectée par tous les pays qui l'ont ratifiée.

 Déroulement de l'opération et schéma général

Fournisseur

(Exportateur)

Preneur

(Importateur)

Bailleur

(Société de Leasing)

Schéma représentatif d'un crédit bail

(1)

(4)

(2) (5) (3) (6)

(1) Conclusion du contrat technique entre le preneur et le fournisseur précisant :

les caractéristiques des équipements en question ;

le prix de vente ;

les délais de livraison ;

la formule convenue de crédit-bail.

(2) Le contrat de fourniture : le fournisseur établit la demande de crédit-bail au bailleur et


procède à la vente des équipements à ce dernier suivant les clauses et conditions convenues

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 54


entre le fournisseur et le preneur. Le contrat de fourniture doit prévoir la conclusion du
contrat de crédit-bail comme condition suspensive.

(3) Le contrat de crédit-bail est conclu entre le bailleur et le preneur. Dans ce contrat sont
fixées les modalités de la location (du leasing), la durée irrévocable du leasing, le loyer, les
modalités de paiement et le montant de l'option d'achat

(4) Le fournisseur expédie l'équipement, l'outillage ou le matériel au "preneur".

(5) Le bailleur règle le prix des équipements au fournisseur sur la base des documents
attestant la bonne exécution de l'opération d'expédition.

(6) Le preneur paye régulièrement les loyers dus. Au terme de la période de location il a la
faculté d'opter pour l'achat en réglant le montant résiduel correspondant.

 Avantages et inconvénients

Le leasing est une technique de financement qui offre de nombreux avantages :

Pour le preneur, en lui permettant :

d'obtenir le financement des actifs dont il a besoin sans avoir à puiser dans ses capitaux
propres ;

d'obtenir, à moindre coût, ce financement par rapport à l'option d'achat ;

de bénéficier de la location des actifs pour une durée fixée en fonction de la durée de vie
économique, c'est à dire obtenir de nouveaux outils de production sans avoir à mobiliser les
fonds nécessaires à l'investissement ;

d'avoir la possibilité d'échanger, à la fin ou au cours du bail, les équipements loués contre
d'autres plus modernes ou plus adaptés à son besoin ;

de libeller les loyers dans la devise qu'il souhaite ;

de ne pas affecter le niveau des immobilisations dans son bilan ;

de bénéficier d'avantages fiscaux (droits de douanes appliqués, TVA appliquée ...), par
rapport à un crédit de financement classique,

Pour le fournisseur, en lui permettant :

de bénéficier d'un financement souple ;

d'être réglé au comptant sans être exposé aux risques d'impayé et de change.

De son coté le bailleur bénéficie : d'une garantie sur le bien loué dont il garde la propriété
jusqu'à la vente ; d'avantages fiscaux : "certaines juridictions permettent, parfois, au
bailleur d'amortir, de manière accélérée, le coût d'acquisition du bien"

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 55


Le crédit-bail renferme toutefois des inconvénients :

Le coût du crédit-bail est très élevé; en effet les loyers à verser et le prix résiduel devant être
payé dans le cas de l'option d'achat sont importants.

La complexité du montage de l'opération.

Le bailleur est exposé à différents risques (juridiques, monétaires ou politiques) qui


expliquent la réticence des "sociétés de leasing".

La lourde responsabilité du preneur en cas de dommage causé au bien loué.

Section 8.3. : Autres crédits et financements en faveur de l’exportation

En dehors des crédits fournisseurs et des crédits-acheteurs, il y a d’autres types de crédits en


faveur de l’exportation.
Il s’agit de :
- Crédits destinés à mettre les entreprises en mesure d’exporter ;
- Crédits de mobilisation des indemnités de sinistre dues par les sociétés d’assurance-
crédit ;.
8.3.1. Crédits destinés à mettre les entreprises en mesure d’exporter
Les crédits concernés ici sont ceux dont la vocation générale vise de faciliter le
développement des exportations. Ils bénéficient de subventions publiques sous bonification
d’intérêt. Ils sont de trois ordres :
 8.3.1.1. Crédits de prospection à l’étranger
Ces crédits sont liés à l’existence d’un contrat « assurance-prospection » que délivre
un organisme d’assurance-crédit.
Un exportateur titulaire d’une police d’assurance-prospection peut obtenir un crédit
destiné à financer les frais engagés pour prospecter un nouveau marché dans un ou plusieurs
pays déterminés. Le crédit est accordé pour une durée généralement d’un an renouvelable
pendant la période de garantie de l’assurance et cela, sous la forme d’escompte. Il peut aussi
être accordé à un exportateur un crédit lui permettant de participer à une manifestation
commerciale à l’étranger.
L’octroi des crédits de prospection et des crédits finançant la participation d’une
entreprise exportatrice à une foire à l’étranger ; repose respectivement sur l’assurance-
prospection et l’assurance-foire. Le montant du crédit ne dépasse pas, sauf s’il y a parrainage
bancaire, l’indemnité maximale que pourrait verser l’organisme d’assurance-crédit, soit 65%
du montant des dépenses prévues dans la police. Le parrainage bancaire est établi par des
lettres de parrainage adressées par les banques à l’assureur, lettres qui les associent à l’effort
de prospection des entreprises.
a) Assurance-prospection
Elle couvre les pertes résultent d’une action de prospection et qui ne sont pas
couvertes par les % du chiffre d’affaire affecté à leur amortissement. Bien entendu, pour
savoir si une prospection a été profitable, il faut attendre un certain temps. Pendant la période

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 56


de garantie dont le bénéficie l’exportateur, on établit généralement un compte pour voir s’il
fait apparaître une perte ou un gain. En cas de perte, l’assuré reçoit une indemnité provisoire
en attendant de voir si le solde définitif du compte est soldé définitivement. Les excédents
éventuels doivent être réservés à la compagnie d’assurance, mais dans les limites des
indemnités perçues antérieurement.
Les exportateurs de service (ingénierie) peuvent bénéficier de la garantie de
l’assurance-prospection.
L’exportateur cède à la banque à titre de garantie, ses droits d’indemnités
d’assurance-prospection.
b) Assurance-foire
Elle repose sur un mécanisme analogue. Les dépenses couvertes sont les suivantes :
- Frais de location et d’aménagement des stands ;
- Frais de transport des articles exposés ;
- Frais de publicité ;
- Frais d’assurance ;
- Frais de voyage et de séjour des délégués.
Dès la fin de la manifestation commerciale, la compagnie d’assurance verse à
l’assuré une indemnité provisionnelle dont le montant est égal en principe à 50% des dépenses
engagées et garanties.
Après une période d’attente (période d’amortissement) qui peut varier entre 1 et 3
ans après l’exposition, intervient la liquidation définitive de la police d’assurance. L’assuré
doit alors rembourser l’indemnité provisionnelle reçue en versant un % de la valeur des
commandes reçues durant la période d’amortissement càd avant l’expiration de la période de
1 à 3 ans.
L’assurance-prospection et l’assurance-foire fonctionnent de manière à permettre à
l’assuré de résoudre ses problèmes de trésorerie. En effet, sans attendre l’échéance du contrat
d’assurance, l’assuré peut mobiliser l’indemnité par anticipation auprès de son banquier c.à.d.
il peut obtenir une avance en garantie de laquelle il nantira son contrat d’assurance au profit
du banquier.
Il peut être exigé à l’entreprise avant de lui octroyer la garantie, de présenter dans un
délai rapproché un projet éligible à l’assurance-prospection.
Il est connu dans le monde trois grandes Assurances-crédits à l’exportation :
- COFACE pour la France ;
- Hermès pour l’Allemagne ;
- EXIMBANK pour les Etats-Unis d’Amérique.
 Crédits de financement des stocks détenus à l’étranger
Les entreprises peuvent être amenées à constituer à l’étranger des stockés de produits
destinés à être vendus sur place et cela, afin de pouvoir effectuer les prestations et
démonstrations indispensables. Il en résulte pour elles des charges de trésorerie qui peuvent
être lourdes. Pour les aider à supporter ces charges, les banques ont mis en place des crédits
de trésorerie spécialisés qui doivent répondre à certaines conditions :
- Les stocks doivent demeurer la propriété directe de l’exportateur ;
- La possibilité de les vendre doit être réelle.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 57


Les crédits sont assimilés à des crédits de préfinancement, ils sont refinançables càd
mobilisables auprès d’une Banque Centrale. Leur durée est aussi généralement d’un an et peut
être renouvelée.
 Financement des implantations à l’étranger
Depuis quelques années, les investissements à l’étranger créateurs de courants
d’exportation bénéficient de plusieurs canaux de financements spécifiques. Il peut s’agir :
- D’investissements directs (création des filiales,…) ;
- De prises des participations dans les sociétés étrangères, mais qui travaillent dans le
domaine des exportations ;
- D’achats de réseaux commerciaux sous forme de bureaux de vente, de comptoirs
commerciaux…
Les financements sont accordés sous la seule condition que les dépenses engagées
soient de caractère durable et ils couvrent les besoins de toute nature liés à l’implantation
industrielle ou commerciale à l’étranger. Leur durée peut aller jusque 10 à 15 ans. Ils
bénéficient des conditions des taux privilégiés.

 Crédits de mobilisation des indemnités de sinistre dues par


l’assurance-crédit

Lorsque l’un des risques garantis par l’assurance-crédit vient à se produire (interruption de
marché, défaillance de l’acheteur, non-transfert de paiement) l’exportateur, surtout dans le cas
de crédit-fournisseur, doit attendre l’expiration d’un certain délai avant que l’indemnité lui
soit versée. Ce délai varie selon la nature du risque assuré et le type de police. L’existence de
ce délai d’indemnisation fait supporter à l’exportateur des charges de trésorerie qui sont
lourdes tant en montant qu’en durée.
Pour lui permettre d’y faire face, la banque peut lui accorder un crédit de trésorerie
correspondant à l’indemnité due et cela pour une durée qui est calquée sur le délai de
règlement de cette indemnité. Ce crédit est réescomptable auprès de la Banque Centrale au
moyen d’un billet souscrit par m’exportateur à l’ordre de la banque.

Crédits en devises
Nous passerons en revue :

- Les crédits en devises comme mode de financement des exportations ;


- Les crédits à l’importation ;
- Le cofinancement des échanges extérieurs par les organismes internationaux ;
- Les prêts en devises étrangères aux Non-Résidents.

 Crédits en devises comme mode de financement des exportations


Ils concernent spécialement la mobilisation en devises des créances nées à court
terme sur l’étranger et les crédits-acheteur. Ils peuvent émaner de banques locales ou de
banques non-résidentes.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 58


 Mobilisation en devises des créances nées à court terme sur
l’étranger.

a) Octroi et remboursement des crédits en devises accordés par les


banques locales

Ils sont régis par la réglementation des changes du pays de l’exportateur. Pour que
les intermédiaires agrées accordent ces crédits, ils doivent en être autorisés par l’Autorité
Monétaire Nationale qui règlemente les conditions de leur trésorerie en monnaie nationale
peuvent demander et obtenir des avances en devises sans attendre l’encaissement du produit
du rapatriement des devises provenant des ventes à l’étranger. Il peut être exigé comme
condition que l’exportation ait été libellé en devises et qu’il s’engage à ne pas procéder à une
vente à terme de ces devises. L’exportateur peut aussi être obligé de rapatrier dans un délai
déterminé à compter de l’expédition des marchandises.

Des avances endevises peuvent aussi être accordées à l’exportateur pour assurer le
financement des dépenses locales engagées à l’occasion de l’exécution de marchés conclus à
l’étranger. De même, la Banque Centrale peut autoriser l’octroi de telles avances en diverses
pour financer des stocks de produits finis de biens de consommation ou de biens
d’équipement légers constitués à l’étranger ou encore pour garantir les risques de change liés
aux opérations d’exportation libellés en diverses.

Les avances en diverses ne peuvent être octroyées qu’après l’expédition de la marchandise


justifiée par la présentation de la déclaration en douane, elles ne peuvent servir qu’à mobiliser
des créances nées à cours terme (18 mois maximum).
La Banque Centrale peut interdire que les crédits de préfinancement soient consentis en
devises.
Le montant de l’avance en devises peut correspondre à 100% de la créance commerciale.
L’échéance de l’avancement doit concorder avec l’échéance de et de remboursement de
l’avance sont définis par la réglementation de l’avance.
Le montant de l’avance peut être logé dans un compte en devises de l’exportateur comme il
peut être cédé sur le marché des changes Contre monnaie nationale.
L’avance en devises peut aussi résulter de l’escompte d’une traite en devises.
Dans tous les cas, une avance en devises à l’exportation est une anticipation sur
l’encaissement de la créance. Elle doit être remboursée et ce remboursement ne doit se faire
que par le rapatriement des devises dues par l’acheteur étranger. Elle ne peut être remboursée
par un rachat des devises sur le marché des changes.
Toutefois, l’exportateur peut bénéficier d’une garantie de l’assurance crédit pour se protéger
contre le risque d’insolvabilité de l’acheteur étranger.
L’avance en devises est ainsi directement liée à la créance née qu’elle mobilise. C’est pour
cette raison qu’elle est accordée créance par créance. Ainsi, l’exportateur et son banquier
sont–ils tenus de suivre le règlement de chaque créance pour l’affecter au remboursement de
l’avance à laquelle ce règlement correspond.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 59


Il peut arriver qu’exceptionnellement la Banque Centrale autorise un exportateur réalisant de
multiples ventes à bénéficier d’avances en devises sur la base d’un encours de créance sur
l’étranger avec dispense de référence. Mais même dans ce cas, le remboursement des avances
doit intervenir par l’affectation globale des recettes d’exportations correspondantes et à aucun
moment l’encours des avances en devises ne peut dépasser le montant effectif des créances
nées sur l’étranger en insistance de recouvrement.

b) Libellé de la devise dans laquelle est consenti le crédit.

L’avance peut être faite soit dans la monnaie étrangère de facturation soit dans une monnaie
tierce. Dans ce dernier cas, la banque devra, lors de l’échéance de l’avance, procéder à un
arbitrage car l’avance doit toujours être dans la devise dans laquelle elle a été consentie.
Mais le plus courant est le cas où l’avance est effectué dans la devise de facturation sinon
l’exportateur court le risque de change entre la monnaie de facturation et la monnaie de
l’avance.

c)Avantages de l’avance en devises


Les avances en devises présentent l’avantage essentiel de permettre à l’exportateur par la
cession immédiate des devises au comptant de se couvrir contre le risque de baisse des
devises à recevoir.

 Crédits–acheteur en devises
Souvent, il correspond à des financements à moyen ou long terme d’exportation de biens
d’équipement. Ils ne sont pas très accordés. L’offre d’un crédits–acheteur en une devise forte
permet à l’acheteur espérer bénéficier du plus bas taux d’intérêt qui prévaut sur cette devise. Il
peut être un argument commercial lorsqu’il évite à un pays débiteur un risque de change dans
la mesure où il dispose de la ressource dans la mesure du crédit.
Le banquier qui accorde un crédits–acheteur en devises court le risque de change, il peut
couvrir en se faisant consentir une avance en devises.
Remarque : crédit documentaire «document contre acceptation» peut être à l’exportateur.
Dans ce cas, le contrat commercial ayant prévu pour l’acheteur étranger un paiement en
devises, l’exportateur peut tirer une traite à l’échéance en devises sur la banque intermédiaire
et le faire escompter en devises. En agissant ainsi, l’exportateur se fait couvrir contre le risque
de change.
 Crédits à l’importation
Ils peuvent être accordés sous trois formes :
- crédit de trésorerie ;
- financement en devises ;
- crédit documentaire.
Remarque : compte tenu de l’importance du crédit documentaire, nous avons décidé d’y
consacrer toute une section pour une meilleure présentation. Il en est à la section 5.
 Crédit de trésorerie
Il couvre la période comprise entre l’embarquement de la marchandise et son arrivée
en usine ou au magasin.
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 60
 Financement en devises
L’on sait qu’une grande partie des importations, voir toutes les importations, sont réglées en
monnaie étrangères. Il peut arriver que l'importateur souhaite différer la charge de ce
paiement dans l’attente de la revente de la marchandise en l’état ou après transformation.
Il va solliciter son banquier une avance en devises, en d’autres termes, il va devise sur l’euro–
marché. Le banquier va lui prêter ses devises qui seront affectées au paiement du vendeur
étranger. Il restera à l’importateur de rembourser à la date convenue le prêt en devises qui lui
est ainsi consenti et pour ce faire, il devra acheter de devises sur le marché des changes au
comptant avant l’arrivé à terme de l’avance. Ce cette manière, l’importateur aura retardé la
charge de paiement de l’importation qu’il avait réalisée.
Les conditions d’obtention d’une telle avance sont déterminées par la réglementation des
changes qui va définir le type de document à présenter au banquier pour que celui–ci accorde
l’avance.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 61


 Le con financement des échéances extérieurs par les
organismes –internationaux.

Les organismes financiers internationaux exercent sur les échanges extérieurs une influence
qu’il convient de mentionner bien que leur vocation n’est pas à titre principal de promouvoir
ces échanges. L’on sait que le rôle de ces organismes est plutôt d’apporter une contribution
active au développement économique des pays membres par des prêts à long termes.
Cependant, ils ne favorisent pas moins l’essor des échéances internationaux en
mettant à la disposition de leurs client des moyens de paiement en monnaie convertible,
utilisables en dehors du pays emprunteur, pour l’achat d’équipements non fabriqués par ce
dernier, en règle générale, après adjudication internationale ou pour l’acquisition des services.
Les organismes les plus importants qui participent à ce financement sont les suivant :
- la Banque Mondiale «BIRD» et ses filiales : Association Internationale pour le
Développement « AID » et Société Financière « SFI » ;
- les régionales telles que :
- la Banque Interafricaine de Développement ;
- la Banque Africaine de Développement « BAD»;
- la Banque Asiatique de Développement ;
- la Banque Européenne d’Investissement « BEI».
Ces organismes ont tous été fondé après la deuxième guerre mondiale. Ils ont comme
actionnaires des Etats. Leur compétence est soit universelle soit régionale.
D’une manière générale, les secteurs bénéficiaires de financements de ces
organismes sont ceux d’intérêt étatique et qui sont indispensable pour le fonctionnement du
commerce international. Il s’agit des domaines suivants : infrastructures, moyen de transport,
production d’énergie, production de l’agriculture, banques de développement, voies de
communication, recherche et exploitation des gisements de pétrole, de gaz et de minerais
diverses, projets de développements économiques.

 Prêt en devises étrangères aux non–résidents

Les règlements de changes de certains pays autorisent que de prêts en divers puissent être
accordés à des non–résidents. Cette pratique tire son origine dans le développement des
crédits en devises en général et surtout des crédits–acheteurs en devises.
Cette progression des prêts en devises traduit l’internationalisation croissante des opérations
des banques, dans un régime des changes qui autorise l’utilisation libre des devises étrangères
ainsi que les opérations de déplacement ou de financements au profit de non–résidents.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 62


Le système Swift

Les opérations documentaires fondent leurs mécanismes de fonctionnement sue la possession


des moyens de Transmission les plus évolue.

Au par avant, les réseaux de télécommunication utilises par les banques pour le transport des
messages tel que le courrier, câble ou télex n'étaient pas rapide dans la réalisation des
règlements financiers internationaux à travers le monde entier.

Pour cela, il y a eu fondation d'une nouvelle société qui à pour objectifs l'amélioration des
paiements financiers Internationaux en introduisant une plus grande normalisation dans les
relations Bancaires et en permettent le mécanisme et le traitement des opérations par des
systèmes informatiques, ce réseau et nomme « Société for World inter financial
transmission » S.W.I.F.T, dont le siège social est à Bruxelles.

 Le procédé SWIFT

SWIFT et le siège de la société coopérative a but non lucratif, fonde le 03 mai 1973 par 239
banques appartenant à 15 pays. Elle à pour mission d'élaborer un outil moderne de
communication via l'outil informatique.

Et cette société à pour objectifs d'améliorer les paiements financiers internationaux en


introduisant une plus grande normalisation dans les relations bancaires et en permettant le
mécanisme et le traitement des opérations par le système informatiques

Il est largement utilise aujourd'hui par les banques pour effectuer des paiements
internationaux, il n'est qu'un moyen de paiement, c'est un réseau de télétransmission prive,
loue aux administrations qui ont le monopole de télécommunication, gère par ordinateur et
dont l'usage est réserve aux banques membre de la société qui en assure la gestion.

 Règle de fonctionnement :

Les ordres SWIFT font l'objet d'une normalisation poussée afin d'automatiser au maximum
leur traitement, et ainsi les exécuter dans les meilleurs délais. Les données classiques
d'un virement bancaire : coordonnées bancaires de l'émetteur et du récepteur, un libellé de
motif et des zones de service (commission, type de message, etc.), sont rigoureusement
codifiées.

Par exemple, les banques y sont identifiées par leur code BIC. La Society for Worldwide
Interbank Financial Télécommunication gère l'enregistrement de ces codes. Pour cette raison,
le BIC est aussi souvent appelé code SWIFT.

 Les différents types de message SWIFT :

Le SWIFT représente plusieurs types de messages tel que :

MT 700/MT701 : Emission d'un crédit documentaire

MT 705 : Préavis d'émission d'un crédit documentaire

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 63


MT 707 : Modification d'un crédit documentaire

MT 710/MT711 : Notification d'un crédit documentaire par l'entremise d'une

Banque tierce

MT 720/MT721 : Transfert d'un crédit documentaire

MT 730 : Accuse de réception

MT 732 : Avis de levée de réserves

MT 734 : Avis de refuse

MT 740 : Autorisation de remboursement

MT 742 : Demande de remboursement

MT 747 : Modification d'une autorisation de remboursement

MT 750 : Avis d'irrégularités

MT 752 : Autorisation de paiement d'acceptation/de négociation

MT 754 : Avis de paiement / d'acceptation/de négociation

MT 756 : Avis de remboursement ou de paiement

MT 202 : banque à banque (crédit acheteur)

MT 103 : banque fournisseur (crédit fournisseur)

 Les avantage de ce système :

Les procèdes SWIFT présente plusieurs avantages tel que:

 Sécurité : Les moyens de traitement de l'information qui interviennent aux différents


niveaux du réseau sont équipes de programmes sophistiques de détection des erreurs.

Les messages échangent entre les concentrateurs et les centres de traitements sont cryptes par
ordinateurs, le réseau est ainsi protége contre les écoutes pirates.

Une clé permet de vérifier l'identité de l'émetteur du message. La normalisation des messages
supprime les risques non négociables de mauvaise compréhension

 La rapidité : Le temps de transmission d'un message est très inférieur au délai


d'acheminement d'un courrier postal.

Et si les communications par télex sont parfois plus rapides, elles sont onerences et réservées
aux affaires urgentes ou d'un montant important.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 64


 Le message SWIFT : a un coût réduit, il peut toujours être utilise pour autant que le
destinataire soit relie au réseau.
 La fiabilité : est une autre qualité du SWIFT.

En raison de sa vocation, les utilisateurs doivent en avoir des positions 24 heures sur 24
heures et 7 jours sur 7

Cet objectif est largement réalise, puisque le taux de disponibilité effective est sensiblement
égal a 99,5 %

Mais il existe un inconvénient du procède SWIFT, c'est les non délivrance d'aucun accuse de
réception, ceci implique que le contrôle de la bonne transmission ne peut se faire qu'a travers
le contrôle de l'opération elle-même

 Le forfaitage (forfaiting)

Parmi les nouvelles techniques de financement, il y a le forfaitage. C'est une formule


hybride entre le crédit fournisseur et le crédit acheteur.

 Définition

Le forfaitage, appelé également rachat forfaitaire de créances ou escompte à forfait, est


une technique de financement ayant quelques caractéristiques relevant du crédit acheteur
et d'autres du crédit fournisseur.

Il remplace peu à peu la confirmation de commande que nous allons voir par la suite.

Il consiste pour un exportateur, ayant accordé des délais de paiement à son client, de
céder les créances détenues sur ce dernier à un organisme qui peut être sa banque ou une
société de forfaiting en contrepartie du paiement immédiat des valeurs nominales de ces
créances diminuées des commissions d'escompte.

Cette cession est un escompte "à forfait" car elle représente une opération de vente
définitive sans recours contre le cédant en cas de défaillance du débiteur (acheteur).

 Caractéristiques

Cette technique se caractérise par la conclusion de deux contrats :

Un contrat commercial entre acheteur et vendeur ;

Un contrat de forfaitage entre vendeur et société de forfaitage.

Cette technique est adaptée généralement aux exportateurs de biens d'équipements. Elle

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 65


convient aux opérations de moyenne importance, particulièrement aux petites et
moyennes entreprises dont l'expansion sur les marchés étrangers est difficile.

Le montant qu'encaisse l'exportateur correspond à la valeur nominale des créances


diminuée d'une commission d'escompte.

Le délai de règlement varie généralement entre 18 mois et 5 ans. Cependant, il est


possible d'acheter des créances inférieures à 18 mois sans toutefois descendre en dessous
du seuil de 6 mois. De même, certaines créances peuvent atteindre 10 ans.

Les créances doivent être libellées dans les monnaies pour lesquelles le refinancement est
immédiat et sans problème, sinon elles risquent d'être refusées par le forfaiteur.

Après le rachat de la créance, le forfaiteur n'a droit à aucun recours contre l'exportateur en
cas de défaillance du débiteur.

Généralement, le forfaiteur ne garde pas la créance dans ses livres jusqu'à échéance, il la
cède à son tour, totalement ou partiellement si elle est divisible, à d'autres forfaiteur sur
un marché secondaire très actif. Les forfaiteur achètent la créance sans recours contre le
forfaitaire originel ou l'exportateur cédant.

Cette technique est à ne pas confondre avec l'affacturage qui s'applique à l'ensemble des
commandes à l'exportation et qui prévoit la reprise et la gestion d'une série de créances
futures et non encore déterminées. En revanche, le forfaitage s'applique à des opérations
individualisées, les créances sont spécifiques et déjà nées.

Le support de paiement ou la matérialisation des créances se fait soit par un effet de


commerce (lettre de change ou billets à ordre), soit par un crédit documentaire irrévocable
ou par une garantie bancaire transmissible.

Le coût dépend des caractéristiques de chaque opération en prenant en compte :

Les modalités de paiement, l'existence ou non des garanties, le pays de l'importateur...

Il contient :

- une commission (rémunération du forfaiteur) qui varie selon l'appréciation par celui-ci
du risque pays, risque commercial ou risque de non-paiement ...

- un coût de refinancement : le taux de référence qui est généralement le LIBOR7(*) sur la


devise concernée pour l'échéance à honorer(le taux d'escompte est constitué de la
commission de forfaitage et du coût de refinancement).

- En outre, l'exportateur supporte une commission d'engagement calculée sur la valeur de


la créance entre le moment de la prise d'engagement du forfaiteur et l'échéance des
créances commerciales.

 Déroulement et schéma représentatif de l'opération

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 66


L'opération de forfaitage se déroule en deux étapes : négociation et réalisation.

 La négociation

Après conclusion du contrat commercial avec son client, l'exportateur adresse une
demande de cotation au forfaiteur sur laquelle il mentionne le pays de l'importateur, le
nom de la banque de l'acheteur, le montant et la monnaie du contrat, les délais et les
modalités de paiement, les types de garanties offertes ainsi que les modalités d'exécution
du contrat.

Sur la base de ces informations, le forfaiteur fixe le taux du crédit à donner au fournisseur
et le montant net à encaisser. Si l'acheteur accepte le financement proposé, la cotation
devient définitive, l'exportateur procède à la confirmation des conditions proposées, un
contrat de rachat de créance est donc signé.

 La réalisation

L'exportateur présente au forfaiteur un certain nombre de documents : contrat


commercial, factures, supports de paiement, garantie...

Ce dernier, après vérification et contrôle de ces documents, demande l'aval à la banque de


l'acheteur avant de créditer le compte de l'exportateur du montant des créances diminué
de la commission d'escompte à échéance.

A échéance, sur présentation du support de règlement par le forfaiteur, l'acheteur effectue


le paiement à sa banque qui rembourse à son tour le forfaiteur par virement.

Figure n°5

Vendeur

(Exportateur)

Acheteur

(Importateur)

Banque garante

(Banque de

L'importateur)

Société de forfaitage ou la banque de l'exportateur

Schéma représentatif d'une opération de forfaitage

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 67


(1)

(3)

(4)

(2) (5) (8) (10)

(11)

(6)

(7)

(9)

(1) Contrat commercial.

(2) Contrat de forfaiting.

(3) Livraison et facturation.

(4) Support de paiement.

(5) Transmission du support de paiement à l'escompte.

(6) Demande d'aval.

(7) Aval.

(8) Paiement au comptant du net escompte.

(9) Présentation du support de paiement à l'échéance.

(10) Paiement à l'échéance.

(11) Virement à l'échéance.

C.1.4. Avantages et inconvénients

Le forfaitage présente de nombreux avantages :

Pour l'exportateur

t Le financement intégral et immédiat de la créance.

t Amélioration de la trésorerie en transformant une opération à terme en opération au

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 68


comptant.

t Obtention plus facile d'autres financements car l'escompte est sans recours.

t La créance sortant du bilan définitivement, les tâches administratives et financières liées


à la gestion des créances sont allégées ou supprimées.

t Suppression des risques de non transfert, de non-paiement, de change, de coût d'intérêt


et de risque politique du pays de l'acheteur.

t Suppression des aléas de recouvrement de la créance à l'étranger.

t Le coût de financement est connu au moment de la conclusion du contrat d'achat des


créances.

Pour l'acheteur

t Bénéficier des délais de paiement.

Pour le forfaiteur

t L'avantage, pour le forfaiteur, consiste à percevoir la commission d'escompte et, si


l'exportateur venait à souhaiter un engagement ferme d'escompte de sa créance avant la
livraison des biens, il bénéficierait aussi d'une commission d'engagement qui couvre la
période jusqu'à la remise de la créance.

Toutefois, le forfaitage présente également des inconvénients :

t L'opération peut être ralentie ou retardée du fait que l'accord préalable du forfaiteur est
indispensable.

t Cette technique ne s'applique qu'aux acheteurs de premier ordre (opérateurs publics ou


bénéficiant d'une garantie publique ou bancaire).

t C'est une technique coûteuse car l'opération comprend :

- une commission du forfaitage selon l'estimation des risques par le forfaiteur;

- un coût du refinancement ;

- une commission d'engagement ;

- une prime d'assurance.

La garantie de certaines banques étrangères est difficile à obtenir.

Par ailleurs, le forfaiteur assume une étendue de risques importante due à "l'endossement"
des créances. Ces risques peuvent être réduits par une préparation méthodique du
forfaitage. Il peut exiger, entre autres, que les créances cédées soient matérialisées par des
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 69
effets de commerce avalisés.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 70


 La confirmation de commande

Parmi les techniques de financement les plus adaptées aux exportations de biens
d'équipements nous retrouvons la confirmation de commande.

 Définition

La confirmation de commande est une technique de financement d'origine anglo-saxonne.


Il s'agit d'un escompte sans recours d'un crédit fournisseur par une société de confirmation
de commande, suite à une demande de la confirmation de commande par le client
importateur.

 Caractéristiques

Technique destinée à financer des opérations importantes d'exportation de biens


d'équipement.

La société de confirmation de commande s'engage à payer l'exportateur sans recours en


cas de défaillance de l'acheteur.

Ce financement concerne une seule créance relative à une opération et non pas à un
ensemble de créances sur une période déterminée correspondant à des ventes répétitives.

Le coût d'une confirmation de commande est composé de la commission de confirmation


de commande, de la prime d'assurance et du coût du financement, qui est le coût de
mobilisation de créances augmenté d'un pourcentage afin de couvrir les risques ;

 Procédure et schéma général

Après conclusion du contrat commercial avec l'exportateur, l'acheteur étranger procède à


la demande de confirmation de commande par laquelle il s'engage à lever les documents,
accepter et payer les effets commerciaux.

Dès la réception de cette demande, la société spécialisée en confirmation de commande


fait une évaluation de risque et sert d'intermédiaire dans la négociation. En cas
d'acceptation de l'opération, elle doit faire signer la demande de confirmation par
l'acheteur.

Par ailleurs elle doit contracter une assurance crédit auprès d'un organisme d'assurance
pour se prémunir des risques. Cette société doit régler ensuite l'exportateur ayant livré la
marchandise contre remise des documents originaux d'expédition et des traites tirées sur
l'acheteur.

A échéance, l'acheteur paye cette dernière contre présentation des traites.

 Avantages et inconvénients

Les avantages les plus importants que présente cette technique sont :

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 71


les services annexes que l'organisme de confirmation de commande met en oeuvre afin de
promouvoir les exportations des entreprises peu expérimentées en exportation et de leur
apporter des renseignements de notoriété de gestion des comptes clients etc....

la couverture de l'exportateur contre les risques de fabrication, de crédit et de non


transfert.

Néanmoins, ces avantages ne sont pas sans contrepartie :

Le coût est parfois très élevé du fait qu'il prend en compte le risque pays.

Ces coûts sont parfois impossibles à identifier au préalable comme pour le crédit
fournisseur.

Organisme d'assurance

Société de confirmation de commande

Acheteur

(Importateur)

Schéma représentatif d'une confirmation de commande

Fournisseur

(Exportateur)

(1)

(4)

(5) (5') (6') (6) (2)

(3)

(1) Contrat commercial.

(2) Demande de confirmation de commande auprès de la société de confirmation de


commande.

(3) Couverture des risques auprès d'un organisme d'assurance.

(4) Livraison de la marchandise.

(5) Présentation des documents d'expédition et des traites.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 72


(5') Paiement.

(6) Présentation des traites à échéance.

(6') Paiement à échéance.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 73


Section 8.5. Le Crédit documentaire et ses origines

L’origine du crédit documentaire remonte à la fin du 19è siècle, lors que les
banques ont mis en œuvre une technique pour suivre le fort accroissement des opérations de
commerce internationale. L’objectif était d’accompagner le développement de sécuriser le
volet financier de l’opération, en raison de l’éloignement.
Le crédit documentaire ou crédoc en abrégé est par excellence le moyen de paiement
et de financement du commerce international et il demeurera même au-delà de l’an 2.000.
Cela à cause ses avantages tant pour l’exportateur que pour l’importateur des biens et
services. Les crédits documentaires font l’objet des règles internationales qui sont consignées
dans un texte appelé « Règles et Usances Uniformes». Ils sont aujourd’hui utilisés dans le
monde entier par l’ensemble des opérateurs de commerce international.

8.5.1. Brève historique des règles et Usances uniformes.

Les règles et usances uniformes relatives aux crédits documentaires ont adopté pour
la première fois en 1943 à Vienne par le 7 è Congrès de la Chambre de Commerce
Internationale. Depuis cette première édition, elles ont connu quelques révisions (1962, 1974,
1983) vu l’évolution enregistrée par les pratiques, document et procédure du commerce
international, dont les clauses sont utilisées quotidiennement par les banques et les
entreprises.
La différente adaptation des règles et Usances Uniformes sont assurées par une
équipe composée des représentants du commerce et de l’industrie, d’assureurs, de transitaires,
de transporteurs, de banquiers et certains organes des Nations Unies. C'est-à-dire que c’est un
texte vivant des professionnels !il est très recommandé de le lire et d’en savoir le contenu.

8.5.2. Fonctionnement d’un crédit documentaire

 8.5.2.1. Notion de crédit documentaire

- Suivant les règles et usances uniformes en matière de crédit documentaire, celui–ci est
défini comme étant un arrangement par lequel une banque ( banque émettrice )
agissant à la demande et conformément aux instructions d’un client (donneur d’ordre )
est chargé d’ effectuer un paiement à un tiers (bénéficiaire ) ou de payer, d’accepter,
ou de négocier des effets de commerce ( traite ) tirés par le bénéficiaire ou d’autoriser
que de tels paiement soient effectués ou que de telles traites soient payées, d’accepter
par une autre banque ( correspondant ) contre des documents prescrits et pour autant
que les conditions stipulées soient respectées.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 74


- Toute opération de crédoc implique obligatoirement au moins trois parties :
- donneur d’ordre ;
- bénéficiaire ;
- banque émettrice ;
- banque intermédiaire ou correspondante.
 8.5.2.2. Objectif et nature d’un crédit documentaire

Un crédit documentaire comporte un double but :

- garantir le paiement des marchandises au fournisseur étranger ;


- garantir la livraison conforme des marchandises à l’importateur.

Cette double garantie se donne par la signature d’une ou des plusieurs banques qui
agissent en lieu et place de leurs clients. En d’autres termes, la garantie s’octroie par la
substitution de la signature d’un banquier à celle de l’importateur.
En fonction de cet objectif, un crédit documentaire est d’abord un crédit
d’engagement au lieu d’être un prêt financier. En effet, lorsqu’une banque accepte d’ouvrir un
crédit documentaire en faveur d’un tiers, elle s’engage à garantir d’une part le paiement du
bénéficiaire du crédit et d’autre part de l’expédition des marchandises au profit de
l’importateur.

Un crédit documentaire en tant que crédit d’engagement, est un crédit de signature en


ce sens que c’est par la signature que le banquier s’engage.

Cela signifie que la banque intervenante qui ouvre le crédit s’engage à payer à la
place de l’importateur si celui–ci ne s’exécute pas. En s’engageant ainsi, la banque
intervenante ne met pas à la disposition de son client le montant à concurrence duquel il
s’engage pour que ce dernier puisse le décaisser éventuellement comme il veut. C’est une
ligne de crédit en faveur du fournisseur des marchandises et qui n’est mobilisée que lorsque
le donneur d’ordre devient incapable d’honorer ses engagements envers l’étranger.

 8.5.2.3. Avantages du crédit documentaireµ

- le vendeur a la possibilité de réclamer le paiement non à un acheteur étranger


peut–être inconnu, mais à une banque ;
- l’acheteur est sécurisé du fait que le vendeur n’est payé que contre présentation
des documents dont la nature et la teneur permettent de contrôler, dans une
certaine mesure si les obligations de livraison sont exécutées conformément au
contrat.

 8.5.2.4. Caractéristiques du crédit documentaire

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 75


- Un crédit documentaire se caractérise principalement par le fait que c’est une
opération de banque. Cela signifie que c’est une opération garantie et la
garantie porte sur ses marchandises dont la propriété est représentée par le
document.
Un crédit documentaire est donc un crédit gagé. C’est ce gage qui explique que
les documents sont attachés au crédit et le gage existe même pendant que les
marchandises sont en cours de route.
- Un crédit documentaire prend fin théoriquement à l’arrivée des marchandises
qui constituent le gage documentaire et normalement après l’échange des
marchandises contre les documents.
- Dans le commerce international, la plupart des effets de commerce (traites)
sont escomptés par leurs trieurs, en l’occurrence les exportateurs et ces
derniers ont l’habitude de répercuter sur les importateurs les intérêts et agios
relatifs aux crédits fournisseurs.
 8.5.2.5. Fonction de crédit que remplit un crédoc
- Le vendeur a la possibilités d’avoir les facilités de crédit à valoir sur le
produit de la ,marchandise vendue ;
- Par la garantie des documents, l’acheteur dispose aussi la possibilité de se
faire financer par sa banque ne fut‒ce‒que pour la période correspondant à la
durée de transport de machines .
 8.5.2.6. Forme de crédit documentaire
On distingue trois types d’engagement que le banquier peut prendre lors de
l’ouverture d’un crédit documentaire. En d’autre termes, le banquier peut s’engager d
trois façon en en ouvrant un crédit :
- a) révocable ;
- b) irrévocable non confirmé.
- C) irrévocable confirmé
-
8.5.2.6.1. Crédit révocable

- Ce type de crédit est une simple promesse de paiement donnée par le banquier si les
circonstances ne s’y opposent pas.
- Le crédit est révocable par la banque émettrice et est sans engagement sûr ni ferme
dans le chef de cette banque. Le bénéficiaire du crédit n’est donc pas lié juridiquement
au banquier. Il est sans garantie réelle de paiement.
- La révocation peut être démarrée aussi par le donneur d’ordre.
- L’ouverture d’un produit documentaire révocable dénote l’absence d’un degré de
confiance suffisant de la part du banquier (soupçon de faillite, de déconfiture,
changement de situation, etc.).
- Un tel crédit peut être modifié ou révoqué par le banquier sans notification ou donneur
de l’ordre.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 76


8.5.2.6.2. Crédit irrévocable non confirmé

- Il est irrévocable dans le chef de l’importateur et de la banque émettrice.


L’engagement du banquier est ici ferme dans ce sens qu’en fait, il se substitue qui
donneur d’ordre et s’engage vis-à-vis du bénéficiaire ou du banquier de ce dernier à
payer ou à accepter sur présentation, les traits libellées sue lui dans des conditions
nettementdéterminées.
- Dans un tel crédit, les éléments suivants sont souvent précisés :le montant à payer, le
délai d paiement, la liste et la description des documents, le nom du baie.
- L’engagement de payer ou d’accepter les raites dont question ci-dessus ne lie
aucunement le correspondant étranger de la banque émettrice du crédit.
8.5.2.6.3. Crédit irrévocable et confirmé
- Il est irrévocable dans le chef de la banque émettrice, mais confirmé par la
banque émettrice, mais confirmé par le correspondant étranger de cette émettrice.
- La confirmationest un acte par laquelle correspondant s’engagevis-à-vis du
bénéficiaire du crédit à lui payer au cas où le banquier du donneurd’ordre n’aurait
pas mis les fonds nécessaire. Cette mise à disposition des fonds se fat le plu
souvent par des transferts télégraphiques.
La confirmation comporte donc un avantage certain pour un fournisseur des marchandises car
son paiement est garanti doublement : d’abord par la banque émettrice et ensuite par le
correspondant. La confirmation du crédoc est notifiée au bénéficiaire par la banque
correspondante.
 8.5.2.7. Modes e réalisation du crédoc
Les crédits documentaires peuvent être réalisés sous différentes formes, d’où il est
indispensable que la demande d’ouverture de crédit précise les modalités de réalisation
adoptées.
Quelles que soient ces formes, le crédoc n’est réalisable que contre présentation et
remise par le bénéficiaire d’un certain nombre de documents explicitement énumérés dans la
lettre d’ouverture du crédit. Ces documents sont exigés par le donneur d’ordre qui doit les
préciser.
Dans la pratique, à la base du crédit il y a une traite que le fournisseur tire sur
l’acheteur, suivant que cette traite est tirée Documents contre Paiement « D/P » ou Documents
contre Acceptation « D/A », on distingue principalement deux modes de réalisation :

8.5.2.7.1. Réalisation par paiement

Il s’agit ici d’une opération qui consiste pour le banquier de l’acheteur à verser ou à
faire verser par son correspondant les fonds au fournisseur contre remise des documents
exigés. Cette opération correspond pour le vendeur à une vente au comptant réglée par le
banquier de l’acheteur pour le compte de son client.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 77


8.5.2.7.2. Réalisation par acceptation

Le fournisseur accorde un terme de paiement à l’acheteur et le banque de l’acheteur


accepte la traite ou la fait accepter par son correspondant contre remise des documents. Dans
la pratique, le fournisseur tire un effet sur le banquier de l’acheteur et ce banquier l’accepte ou
le fait accepter par son correspondant en le revêtant d’une signature. A cette occasion, une
commission d’acceptation est infligée à l’importateur par le banquier.

8.5.2.7.3. Crédit transférable

Un crédit documentaire peut être transférable, le bénéficiaire a le droit de demander à


la banque chargée d’effectuer le paiement, l’acceptation ou la négociation, qu’elle permette
l’utilisation du crédit, en totalité ou en partie par un ou plusieurs tiers (seconds bénéficiaires).
Pour que la banque puisse effectuer le paiement à une personne autre que le
bénéficiaire originairement prévu, certaines conditions doivent être réunies, notamment :
- L’accord du banquier est requis ;
- Le donneur d’ordre doit autoriser de façon expresse le transfert du crédit ;
- Le bénéficiaire initial doit consentir la délégation du bénéfice de l’opération.
La transférabilité doit être considérée comme une clause extensive du crédit
documentaire et dans la pratique cela se fait par voie de cession des documents ;
La transférabilité n’est pas très courante car comportant certaines complications ou
risques (fourniture des marchandises non conformes par le nouveau bénéficiaire du crédit).
Les crédos transférables arrangent souvent les commissionnaires ou les quartiers en
marchandises.

8.5.2.7.4. Crédit documentaire revolving

Les crédos sont ouverts ordinairement pour un montant et une échéance en


déterminés, ce qui permet au banquier de mettre fin à son engagement. Au-delà de la date
d’échéance, le crédit devient échu sauf s’il est prorogé après accord des parties. Néanmoins,
pour certaines firmes en relations constantes, il une forme de crédoc dit « revolving
c’est-à-dire un crédoc qui est automatiquement renouvelé pour son montant initial soit à
l’échéance soit après une utilisation.

Remarque
Un chèque diffère d’une traite par ce fait que le chèque est un instrument de
paiement tandis que la traite est un instrument de crédit.
 8.5.2.8. Documents
Les documents contre lesquels, le paiement, l’acceptation ou l’association ont lieu
doivent être spécifiés clairement et de manière complète à parvenir des litiges.
Les documents les plus importants sont :

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 78


- Documents de transport, indiquent la mise à bord ou l’expédition ou la prise en
charge de la marchandise : connaissement maritime, récépissé postal ; lettre de
transport aérien,…
- Documents d’assurance ;
- Factures commerciales ;
En dehors de ces documents essentiels, d’autres documents peuvent être exigés par le
crédit. Exemple : certificat de poids, certificat de qualité,…

 8.5.2.9. Responsabilités en matière de crédit documentaire

Le problème des responsabilités est réglé par les articles 15 à 21 des règles et
Usances Uniformes. L’essentiel à noter à ce sujet est que les responsabilités des banques
portent sur l’examen des documents afin de s’assurer qu’ils présentent l’apparence de
conformité avec les conditions du crédit. La banque émettrice du crédit a un délai raisonnable
pour examiner les documents, s’assurer qu’ils sont complets et décider si oui ou non elle les
accepte. Elle a des obligations envers la banque qui paie le crédit. Elle a aussi obligation, par
exemple rembourser la banque qui paie le crédit. Elle a aussi de lever les documents après
paiement par le correspondant échangé.
Les banques par contre n’assument aucune responsabilité quant à la forme, la
suffisance, l’exactitude est également dégagée au regard de tant autres situations qui ne
dépendent pas d’elles ou qui peuvent provoquer l’interruption de leurs activités. Il s’agit
notamment de :
- Retards dans la transmission des messages ;
- Perte des documents ;
- Erreurs diverses commises en dehors d’elles ;
- Conséquences des émeutes, troubles, guerres, insurrections, grèves pouvant
affecter l’exécution du crédit dans les délais ;
- Non suivi des instructions données par les banques.
Le donneur d’ordre devra assumer de son côté toutes les obligations et
responsabilités découlant des lois et usages dans les pays étrangers et indemniser les banques
de toutes conséquences pouvant en résulter.
Quant à la banque correspondante, son rôle peut être triple :
- Soit de transmettre purement et simplement au bénéficiaire sa lettre de crédit.
Cela revient donc à notifier tout court ;
- Soit de notifier l’ouverture du crédoc en assumant sa domiciliation à ses caisses
et sa réalisation pour le compte de la banque émettrice sans s’engager
personnellement. Ici, la notification s’accompagne de la négociation ;
- Soit de notifier le crédoc ouvert en y apposant sa propre confirmation.
La confirmation est le plus souvent exigée par les fournisseurs car elle leur offre une
garantie supplémentaire en matière de paiement. En effet, dans l’hypothèse de rupture des
relations ou de coupure de communications entre son pays et l’étranger ou encore an cas de
difficultés de transfert, le paiement des fournitures sera malgré tout assuré.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 79


Section 8.6. : Les remises à l’encaissement simples et documentaires

8.6.1. Généralités sur le mécanisme d’encaissement

La remise à l’encaissement est une procédure qui permet à un vendeur d’expédier sa


marchandise tout en mandatant une banque, afin qu’elle ne remette les documents nécessaires
au déroulement, que contre le paiement ou l’acceptation d’une lettre de change de la part de
l’acheteur. La procédure d’encaissement est relativement simple et peu couteuse.
En revanche, le vendeur n’est pas assuré d’être payé immédiatement par l’acheteur et
doit prévoir une solution de recours (documents contre paiement).
Les remises peuvent être simples ou documentaires.

 8.6.1.1. Remises simples

Il s’agit d’un moyen de paiement simple qui est de moins en moins utilisé par les
acteurs, dans la mesure où il n’apporte aucune sécurité de paiement et est relativement lourd à
gérer. L’exportateur (le tireur) va émettre une lettre de change qui matérialise sa créance vis-
à-vis du débiteur (le tiré). Il donne l’instruction à l’importateur de le régler à vue ou bien à
une date différée.
Dans le cas de remises simples, les traites sur les clients étrangers ne sont
accompagnéesd’aucun document de quelque nature que ce soit. Elles doivent être payées ou
acceptées par l’acheteur, à première présentation, sans condition particulière.
L’emploi de ces traites ne comporte, pour le vendeur, aucune garantie de paiement
ou d’acceptation. C’est un moyen depaiement qui suppose que l’acheteur étranger présente
desgaranties d’honorabilité et de solvabilité jugées suffisantes par l’exportateur. Par rapport
au règlement sur simple facture, le principal avantage de la traite est de permettre de
matérialiser la créance et donc, en cas de non-paiement ou de refus d’acceptation de donner la
possibilité de faire dresser protêt (acte établit par un huissier en cas de non-paiement ou de
refus d’acceptation).

a) Cas de non-paiement
Lorsque l’effet n’est payé à l’échéance, l’huissier se présente à la banque sur
demande du porteur dans les 10 jours ouvrables qui suivent l’échéance, afin de demander le
paiement de l’effet. Si le paiement ne peut être effectué, il constate le refus de paiement en
dressant protêt pour défaut de paiement.

b) Cas de refus d’acceptation


Si le tiré d’une lettre de change refuse de l’accepter, le tireur peut demander un
huissier de présenter l’effet à l’acceptation. Si le tiré refuse d’accepter l’effet, l’huissier
dressera protêt pour refus d’acceptation. Le refus d’acceptation sera alors assimilé à un refus
de paiement et le porteur pourra agir pour récupérer les fonds qui lui sont dus et ceci sans
avoir besoin d’attendre l’échéance.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 80


L’acte de protêt contient la transcription littérale de la lettre de change, de
l’acceptation, des endossements qui y sont indiqués, la sommation de payer de montant de la
lettre de change. Il énonce la présence ou l’absence de celui qui doit payer, les motifs du refus
depayer et l’impuissance ou le refus de signer.
Le tirage d’une traite peut aussi être exigé par le banquier qui mobilise la créance.

 8.6.1.2. Remises documentaires

Lorsque l’exportateur connaît assez mal son client étranger ou souhaite de toute
façon éviter certains risques, inhérents au règlement sur simple facture u par remise simple, il
lui est possible de demander un règlement contre documents. Dans ce cas, les remises
comprennent certains documents (notamment titres de transport, factures douanières ou
consulaires, certificats d’origine, police d’assurance,…), accompagné ou non de traites à vue
ou à usages tirées sur les clients étrangers.
Ces documents sont remis aux tirés :
- Soit contre paiement « D/P » (cas de vente conclue au comptant) ;
- Soit contre acceptation « D/A » (cas de vente conclue avec règlement différé) ;
- Soit contre acceptation et engagement de paiement à l’échéance (aval bancaire).
L’usage de la remise documentaire confère au vendeur une certaine sécurité en ce
sens que si l’acheteur refuse le paiement ou l’acceptation ; il ne peut prendre possession des
documents et n’a dès lors, aucun pouvoir pour prendre livraison des marchandises à l’arrivée,
il ne pourra les dédouaner. Car, très souvent, les expéditions sont faites sous connaissement
maritime ou fluvial.
En cas des envois par chemin de fer, par voie aérienne ou par colis postaux, la
pratique de la remise documentaire n’est pas aisée, mais il est possible d’exiger la remise des
documents contre paiement ou acceptation en mentionnant sur le duplicata de la lettre de
voiture ferroviaire, sur la lettre de transport aérien (LTA ou Air Way Bill) ou sur le bulletin
d’expédition postale, comme consignataire de la marchandise, une banque étrangère ou un
transitoire. Suivant les instructions de l’expéditeur, les documents ne seront remis à l’acheteur
par le banquier (ou le transitaire) qui contre paiement du prix convenu ou acceptation d’une
traite.
L’emploi de la remise documentaire ne met cependant pas l’exportateur à l’abri du
risque de refus, par le client étranger, de lever les documents devant lui permettre de prendre
livraison des marchandises à l’arrivée. D’autre part, lorsqu’une traite documentaire à X jours
de vue a été acceptée par le client étranger, contre remise des documents, il est évident qu’il
subsiste le risque de non-paiement de la traite à l’échéance. Pour se couvrir contre ce dernier
risque, l’exportateur peut stimuler sans son contrat que le paiement de la traite devra être
garanti par l’aval d’une banque établie dans le pays étranger considéré.
Il peut aussi arriver que l’acheteur refuse ou conteste les documents. Dans ce cas, il
seul recours du vendeur sera d’utiliser son contrat pour trouver une solution.
Quel est le risque de la banque de l’importateur ? Il est faible dans la mesure où sa
mission est seulement d’exécuter son mandat qui consiste à ne remettre où sa mission est

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 81


seulement d’exécuter son mandat qui consiste à remettre les documents que contre paiement
ou simple acceptation. Elle ne pourrait être appelée e paiement que si elle n’a pas exécuté le
mandat ou si elle l’a mal exécuté. Elle n’a pas non plus à examiner les documents. Elle ne sert
que de simple correspondant pour l’acheminement des documents et la remise contre
paiement. En revanche, dans cas depaiement différé, la banque court un risque si à l’échéance
le client n’a pas payé alors qu’elle a déjà remis les documents. En pareil cas, elle est tenue de
payer comme si elle avait avalisé l’opération. La banque peut refuser l’exécution du mandat si
elle peut prendre le risque en blanc. Si elle accepte de traiter l’opération, elle peut prendre une
garantie pour couvrir son risque (blocage de fonds, caution,…).

 8.6.1.3. Encaissements des traites

Dès l’expédition des marchandises, l’exportateur tire une traite sur son client
étranger et le remet à l’encaissement, accompagnée du jeu complet des documents (s’il s’agit
d’une remise documentaire), auprès de son banquier habituel, en même temps que des
instructions précises et complètes. Ce banquier transmet la remise à son correspondant, sur la
place étrangère où elle doit être payée, qui remettra la traite et les documents contre paiement
ou qui, s’il s’agit d’une traite à échéance, la présentera à l’acceptation du tiré avant la remise
des documents. La banque de l’exportateur se charge, après recouvrement auprès du client
étranger, du rapatriement du montant dû qui peut être cédé au marché des échanges ou versé
en compte en devise de l’exportateur s’il y a libéralisation du contrôle des changes. En cas de
contrôle de change dans les pays de l’importateur, le paiement en devises par ce dernier peut
être retardé pour cause des formalités d’autorisation de transfert.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 82


 8.6.1.4. Escompte des traites

Lorsque l’exportateur, ayant tiré sur son client étranger une traite simple de
documentaire, sollicite et obtient de son banquier, soit l’escompte de cette traite, soit des
avances, c’est le banquier intervenant qui se charge de l’encaissement de la traite à
l’échéance.

Section 8.7. : Les garanties des opérations du commerce extérieur

8.7.1. Les cautions et les garanties bancaires

Les garanties bancaires peuvent être émises sous différentes formes :


- Le cautionnement et l’aval (=garanties personnelles) ;
- Les garanties ;
- Les lettres de crédit stand-by.

Elles facilitent l’accès des entreprises aux marchés étrangers.


Une banque qui accorde une garantie dans le cadre de marchés conclus ou à conclure
sur l’étranger s’engage pour le compte d’un exportateur, verser, sous des conditions définies
au départ et entre les mains d’un bénéficiaire, (société ou administration étrangère) une
somme donnée. C’est une aide indirecte à la trésorerie des sociétés en accélérant
l’encaissement ou en retardant un décaissement (acomptes rendus possibles, pas de dépôts, en
espèces, pas de retenues de garanties).
L’objectif des garanties est de couvrir les risques encours par les contractants. La
garantie est indépendante du contrat. En revanche, la caution est accessoire à un contrat.
Les opérations du commerce extérieur suscitent pour les banques de nombreuses
occasions de donner leur garantie ou caution. En effet, les contrats stipulent souvent
l’obligation pour l’exportateur de garantir la bonne exécution du contrat ou des clauses
financières de celui-ci. Il peut s’agir d’un dépôt à titre de cautionnement, mais comme il faut
éviter d’immobiliser l’argent, l’exportateur recherche la garantie d’une banque. Les cautions
bancaires sont fournies pour garantir la bonne exécution des marchés par l’exportateur dans
les cas essentiels suivants :

1) Mauvaise exécution du marché pouvant à l’application des pénales contractuelles : la


banque peut accorder une garantie de bonne exécution ou de bonne fin en s’engageant
de payer une somme forfaitaire qui est généralement un pourcentage (par exemple
10%) du montant du contrat ;
2) Non-exécution de certaines obligations commerciales alors qu’il y a eu paiement
d’acompte : la banque peut accorder la garantie de restitution d’acompte en
s’engageant à restituer à l’acheteur étranger tout ou partie des acomptes versés par ce
dernier avant la livraison ou avant l’exécution totale des prestations de service par
l’exportateur ;

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 83


3) Besoin d’un exportateur d’obtenir un découvert auprès d’une banque étrangère pour
financer certaines dépenses locales dans le pays de l’acheteur : le banquier de
l’exportateur peut soutenir pareille opération de découvert en son montant une garantie
de change si l’exportateurbénéficie d’un crédit libellé en devises étrangères.
4) Risque de change : la banque peut accorder une garantie de change si l’exportateur
bénéficie d’un crédit libellé en devises étrangères.
Il faut signaler que toutes ces garanties comportent des risques pour l’exportateur. Ce
dernier doit normalement se couvrir contre ces risques en souscrivant une assurance-crédit.
 8.7.1.1. Le cautionnement
Le cautionnement est un personnel accessoire qui met la caution dans l’obligation de
se substituer au débiteur, dans le règlement de sa dette envers le créancier. En d’autres termes,
le cautionnement est l’engagement pris par un tiers, appelé cation, de s’exécuter en cas de
défaillance du débiteur. On distingue le cautionnement simple et le cautionnement solidaire.
Dans le commerce renonce au bénéfice de discussion et de division.
Quant au cautionnement simple, il donne droit au bénéfice de discussion et à celui de
division.
 Le bénéfice de discussion : la caution peut exiger du créancier qu’il
poursuivre d’abord le débiteur
avant de faire jouir le cautionnement ;
 Le bénéfice de division : au cas où il y a plusieurs cautions,
chacune n’est engagée que pour sa part.
En cas de cautionnement solidaire : la caution peut être actionnée en paiement en
même temps que le débiteur principal, le créancier choisissant dans ce cas celui qui lui paraît
le plus solvable ou les deux ensemble. Lorsque plusieurs personnes sont cautions solidaires,
elles garantissent ensemble le créancier et chacune est engagée pour le tout.
Défaut de convention expresse, la caution ne garantit que le capital. Par son client, la caution
est automatiquement subrogée dans les droits, actions et privilèges du créancier.
 8.7.1.2. L’aval
L’aval qui est une garantie personnelle est l’engagement apporté par un sur un
effet de commerce pour en garantir le paiement. L’avaliste est donc solidaire du débiteur
principal. L’aval peut être donné sur un effet ou par un acte préparé.
 8.7.1.4. Les garanties réelles
Elles sont au nombre de quatre :
- Le droit de rétention ;
- Le nantissement ;
- L’hypothèque ;
- Les privilèges.
8.7.1.4.1. Le droit de rétention

Définition
C’est la possibilité qui est donnée au créancier de retenir un bien corporel du débiteur
tant qu’il n’a pas été payé.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 84


Conditions ou modalités :
- La créance doit être certaine (non contestable) et exigible (pas de termes ou de
conditions) ;
- Le bien doit être corporel, détenu par le créancier et avoir une relation avec la
créance. Ex. le garagiste peut retenir la voiture confiée pour réparation tant que le
prix de la réparation ne lui a pas été payé.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 85


8.7.1.4.2. Le nantissement
Définition
Il est l’acte par lequel le débiteur remet au créancier un bien en garantie sa créance.
Si le blen remis en garantie est meuble, on appelle cela l’antichrèse.
Modalités :
Le nantissement peut avoir lieu avec ou sans dépossession :
- Nantissement avec dépossession : le débiteur est démuni du bien objet de la
garantie ;
Dans le cadre des efforts à faire pour combattre la pauvreté et favoriser le
développement de tous les pays de la planète, il est vivement recommandé que l’Organisation
Mondiale du Commerce coopère davantage avec les autres Organisations Economiques et
Financières Internationales afin d’étudier les voies et moyens devant permettre de lever tous
les obstacles qui freinent l’expansion des échanges entre les pays sous-développés et les pays
industrialisés.
Il est évident que participer aux échanges, les pays du Sud doivent avoir de quoi
échanger. Cela les oblige à produire au-delà de leurs propres besoins afin de pouvoir exporter
le surplus ou à produire uniquement pour les marchés extérieurs après étude préalable des
besoins de ces marchés. La participation aux échanges, pour devenir possible, exige des
moyens et surtout des moyens financiers au niveau des opérateurs.
Le pays qui exporte et celui qui importe sont généralement confrontés aux problèmes
de financement des transactions, raison pour laquelle la deuxième partie du cours a été
consacré à cette question importante.
En effet, si le commerce extérieur peut être bien organisé, il ne pourra cependant se
développer ni se moderniser s’il manque de moyens de financement.
Ainsi, les importations et les exportations ont besoin de facilités de financement pour
connaître une expansion ;
Les techniques de financement du commerce extérieur ont également besoin d’être
garanties contre les risques divers. Il existe différentes sortes de garanties dont les unes
portent sur les marchandises et les autres paiements. Mais, la technique de financement la plus
utilisée dans le commerce international est le crédit documentaire en raison de ses multiples
avantages pour tous les intervenants.
Aujourd’hui, le commerce international intéresse non seulement les particuliers et les
entreprises qui le pratiquent directement mais aussi les gouvernements et tant d’autres
institutions économiques et financières opérant au niveau international et particulièrement le
FMI et la Banque Mondiale.
Du fait qu’il contribue à la création des richesses, le commerce international est
devenu l’affaire de tout le monde et l’objet de grands enjeux des pays du Nord et du Sud dans
le cadre de la mondialisation. La lutte contre la pauvreté qui est actuellement le leitmotiv et la
préoccupation partagée par tous peut être largement vaincue si tous les pays tiraient
équitablement profit des échanges mondiaux des biens et des services.
Il faut souhaiter vivement que le coopération internationale soit dynamique et
bénéfique en ce domaine pour le bien de tous.

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Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 87
Quelques expressions relatives à l’OMC

 ADPIC (Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce / TRIPS, Agreement on Trade Related Aspects of
Intellectual Property Right)

Accord signé en 1994 dans le cadre de la négociation de l'Uruguay Round, qui traite des
droits d'auteur et de la propriété industrielle. A la différence des autres accords
commerciaux internationaux, il statue sur des normes et non sur la réduction des droits de
douane.

 AGCS (Accord général sur le commerce des services / GATS, General


Agreement on Trade in Services)

Accord signé en 1994 dans le cadre de la négociation de l'Uruguay Round, qui libéralise le
commerce des services.

 AMF (Accord multifibres)

Accord de 1974 constituant une exception aux règles du GATT, dans le cadre duquel les
pays industrialisés peuvent négocier des restrictions quantitatives en provenance des PED.
L'AMF a été prorogé jusqu'au 31 décembre 1994 et les contingents établis dans le cadre
du dernier AMF doivent être éliminés en dix ans (1994-2004).

 AMI (Accord multilatéral sur l'investissement)

Accord sur l'investissement direct étranger négocié à partir de 1995 au sein de l'OCDE - et
donc en absence des pays en développement - et abandonné en décembre 1998, du fait de
nombreuses oppositions (notamment celle du gouvernement français) portant sur
l'importance de la place accordée aux multinationales au détriment des gouvernements.

 ATI (Accord sur les technologies de l'information / ITA, Information


technology agreement)

Accord signé dans le cadre de l'OMC en 1997.

 ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide


aux citoyens)

ONG d'origine française, qui préconise notamment la mise en place d'une taxe sur les
mouvements de capitaux (dite "taxe Tobin").

 ATV (Accord sur les textiles et les vêtements / ATC, Agreement on Textiles
and Clothing)

Accord signé en 1994 dans le cadre de l'Uruguay Round.

 Clause sociale ou Normes sociales

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Elle vise la prohibition du travail des enfants et du travail forcé, la non discrimination
(sexuelle, raciale, etc.) et, par extension, le respect d’un minimum de règles en matière du
droit du travail, de liberté syndicale.

 Clause de la nation la plus favorisée / Most Favorised Nation

Principe de commerce international qui fait obligation aux Etats membres du GATT puis
de l'OMC d'étendre à tous les autres membres un avantage consenti à l'un des membres.
L'OMC a généralisé la clause de la nation la plus favorisée aux services, mais avec des
possibilités d'exemption (par exemple des services culturels).

 Consensus

Méthode de décision en vigueur au GATT puis à l’OMC. Les membres n’ont jamais eu
recours aux procédures de vote.

 Cycle du millénaire / Millenium Round

Nouveau cycle de négociations commerciales que la conférence ministérielle de l'OMC


avait prévu de lancer à Seattle en décembre 1999, afin de poursuivre la libéralisation du
commerce mondial, et dont le lancement a été empêché, notamment du fait des
dissensions entre les Etats-Unis et l'Union européenne sur l'agriculture, de l'opposition des
pays du Sud, peu satisfaits de la mise en oeuvre des accords de l'Uruguay Round, et de la
mobilisation des ONG et de la société civile.

 Dérogation / Waiver

Exception légale en vertu de laquelle les membres de l’OMC peuvent autoriser


exceptionnellement un pays à déroger à des obligations énoncées dans les accords OMC.

 Exception culturelle / Cultural exemption

Concept d’origine française puis européenne qui concerne l’absence d’engagement


audiovisuel et la possibilité de dérogation dans les négociations sur les services.

 Facilitation du commerce / Trade facilitation

Simplification des procédures d’importation et d’exportation qui entravent les échanges


(réduction du nombre de documents et amélioration de la transparence notamment).

 GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce / General


Agreement on Tarifs and Trade)

Accord signé en octobre 1947 par vingt-trois pays pour relancer le commerce en limitant
les droits de douane. Toutes les négociations commerciales internationales se feront dans
le cadre de cet accord de 1947 à 1994.

 Groupe spécial / Panel

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Organe regroupant les trois arbitres désignés pour trancher un différend porté devant
l’Organe de règlement des différends de l’OMC en première instance. Ses décisions sont
susceptibles d’appel.

 IDE (investissement direct étranger)

Investissement d'une entreprise dans une entreprise résidente d'une économie étrangère.

 Listes négatives / Top down

Méthode de négociation consistant à poser un principe général de libéralisation, les


exceptions à ce principe devant être expressément prévues.

 Listes positives / Bottom up

Méthode de négociation consistant à libéraliser progressivement sur la base


d’engagements explicites, utilisée notamment en matière de services à l’OMC.

 MIC (Accord sur les mesures concernant les investissements et liées au


commerce / TRIMs, Agreement on Trade Related Investment Measures)

Accord signé dans le cadre de l'Uruguay Round, qui a un champ d'application et une
portée limitée, car il ne concerne que les investissements liés aux marchandises, à
l'exclusion des services.

 Nouveaux sujets / New issues

Sujets initiés à la Conférence ministérielle de l'OMC à Singapour de décembre 1996


(commerce et investissement, commerce et compétition, transparence des marchés publics
et facilitation du commerce) pour lesquels trois groupes de travail ont été mis en place.
Les sujets comme l’environnement ou les normes sociales ne font pas partie de cette
catégorie stricto sensu.

 ORD (Organe de règlement des différends / DSB Dispute Settlement Body)

Organe de l'OMC chargé d'arbitrer les conflits commerciaux entre les Etats membres et de
décider des sanctions financières à l'encontre des contrevenants.

 QUAD (Quadrilatérale)

Association informelle comprenant l'Union européenne, les Etats-Unis, le Canada et le


Japon.

 Réexamen / Review

Clause souvent introduite dans certains accords lors de leur conclusion et prévoyant le
réexamen de l’accord ou d’un article ou de paragraphes, au terme d’un certain délai.

 Réunion informelle restreinte / Green Room

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 90


Par référence à l’ancienne couleur de la tapisserie de la salle de réunion du Directeur
général, désigne la réunion informelle sous la présidence du Directeur général de l’OMC
d’un nombre restreint de représentants permanents auprès de l’OMC, à titre personnel,
pour débloquer une négociation.

 SPG (Système de préférences généralisées)

Accord international négocié dans le cadre de la CNUCED, par lequel les pays développés
accordent des préférences tarifaires temporaires et non réciproques aux importations en
provenance des pays en développement.

 SPS (Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires)

Accord signé en 1994 dans le cadre de l'Uruguay Round qui porte sur les réglementations
et contrôles dans le domaine de la santé des animaux, des végétaux et des hommes.

 TBT (Accord sur les obstacles techniques au commerce, OTC / TBT,


Agreement on Technical Barriers to Trade)

Accord signé en 1979 et complété dans le cadre de l'Uruguay Round, qui réglemente les
normes techniques en matière d'emballage, d'étiquetage ou de labellisation et les
procédures qui contrôlent la conformité des produits avec ces normes.

 Traitement spécial et différencié / Special and differential treatment

Traitement tenant compte des écarts de développement pour favoriser les pays en
développement, des mesures spécifiques plus favorables aux PED étant prévues dans
certains accords.

 Uruguay Round / Cycle de l'Uruguay

Huitième cycle des négociations commerciales multilatérales du GATT, c'est le plus long
des cycles du GATT et le plus novateur. Lancé à Punta del Este (Uruguay), en présence de
125 pays en septembre 1986, il s'achèvera par la signature à Marrakech en avril 1994 de
l'Acte final de l'Uruguay Round instituant l'Organisation mondiale du commerce, ainsi
que par celle de nombreux accords sectoriels, notamment dans les domaines qui
échappaient jusque là à la libéralisation des droits de douane : agriculture, services,
textiles et vêtements, mesures sur les produits sanitaires et phytosanitaires et protection de
la propriété intellectuelle.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 91


Quelques événements

I Période 1944-1956

 22 juillet 1944
Les délégations de 44 pays réunies à la Conférence internationale de Bretton Woods
(États-Unis) établissent un système multilatéral de taux de change stable et jettent les
bases de ce qui va devenir le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.

 10 avril - 30 octobre 1947


Réunis à Genève, les représentants de 23 pays concluent le protocole d'application
provisoire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) [PDF, 180
Ko], afin de relancer le commerce en limitant les droits de douane. Sont également signés
104 accords de réduction mutuelle des tarifs douaniers et des dispositions relatives à
l'établissement de zones régionales de libre-échange ou de marché commun. L'Accord
entre en vigueur le 1er janvier 1948.

 24 mars 1948
Parallèlement à l'accord du GATT, 53 pays membres des Nations unies signent la Charte
de La Havane (PDF, 312 Ko) relative à la création d’une Organisation internationale du
commerce, institution spécialisée des Nations unies. Non ratifiée par le Congrès
américain, la charte n'entrera jamais en vigueur.

 11 avril-27 août 1949


Le deuxième cycle des négociations du GATT, qui a lieu à Annecy (France), aboutit à
l'adoption de 147 nouveaux accords tarifaires. 33 pays y participent.

 28 septembre 1950-21 avril 1951


Le troisième cycle des négociations du GATT, qui se tient à Torquay (Grande-Bretagne),
conclut une centaine d'accords tarifaires, entre 34 pays.

 18 janvier-23 mai 1956

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 92


Le quatrième cycle des négociations du GATT, qui a lieu à Genève (Suisse), en présence
de 22 pays, négocie environ 60 réductions tarifaires portant sur un volume d'échanges
d'une valeur de 2,5 milliards de dollars.

Période de 1960-1973

 1er septembre 1960-16 juillet 1962


Le cinquième cycle du GATT, négocié à Genève et baptisé Dillon Round, du nom du chef
de l'équipe des négociateurs américains, Douglas Dillon, se solde par l'adoption de 49
accords bilatéraux, d'une valeur double de la négociation précédente de 1956. C'est la
première fois que la Communauté économique européenne (CEE) prend part aux
négociations en tant qu'entité agissant au nom de ses États membres.

 4 mai 1964-30 juin 1967


Le sixième cycle de négociations du GATT, connu sous le nom de Kennedy Round en
référence au président américain John Kennedy, vise à accroître les exportations des États-
Unis dans les pays de la Communauté économique européenne. Il aboutit à l'adoption, par
48 pays, de réductions des tarifs douaniers de l'ordre de 30 à 50% sur des produits
industriels (sur des échanges estimés à 40 milliards de dollars), et à la conclusion d'un
accord prévoyant l'octroi de 4,5 millions de tonnes de blé par an à des pays pauvres au
titre de l'aide alimentaire. On lui doit également l'accord anti-dumping du GATT, qui fixe
des normes pour l'établissement de règles nationales relatives à l'interdiction d'exporter
des biens à des prix déloyaux.

 14 septembre 1973-12 avril 1979

Le septième cycle du GATT, négocié à Genève et dit Tokyo Round (ou Nixon Round), se
traduit par d’autres réductions importantes des droits de douane. C’est aussi la première
fois que le GATT s’attaque au dossier des obstacles non tarifaires, qu’il établit des codes
de conduite en la matière et qu’il commence à réduire les obstacles au commerce des
produits agricoles. Le Tokyo Round accorde un traitement préférentiel aux pays en
développement.

Période de 1986-1994

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 93


 15 septembre 1986-15 avril 1994
Le huitième cycle de négociations commerciales du GATT, dit Uruguay Round est lancé à
Punta del Este (Uruguay), en présence de plus de 125 pays. Les négociations comprennent
pour la première fois, l'ouverture des marchés dans le secteur de l'agriculture (fin de
l'"exception agricole"), des services et la protection de la propriété intellectuelle.

 3-7 décembre 1990


Echec de la conférence de clôture des négociations de l'Uruguay Round, suite au
désaccord entre les États-Unis et l'Europe sur le dossier de l'agriculture.

 20 décembre 1991
Nouvel échec des négociations finales de l'Uruguay Round, avec le rejet du compromis
agricole proposé par le Directeur général du GATT, Arthur Dunkel.

 20 novembre 1992
Pré-accord agricole de Blair House (États-Unis) entre le gouvernement américain et la
Commission européenne, qui prévoit une baisse de 21% des exportations agricoles
subventionnées de la CEE (Communauté économique européenne) et un plafonnement
des surfaces européennes cultivées en oléagineux.

 15 avril 1994
Adopté le 15 décembre 1993, l'Acte final de l'Uruguay Round sera signé à Marrakech par
112 pays. Il institue l'Organisation mondiale du commerce ainsi que de nombreux accords
sectoriels, notamment dans les domaines qui échappaient jusque là à la libéralisation des
droits de douane : agriculture, services, textiles et vêtements, mesures sur les produits
sanitaires et phytosanitaires et protection de la propriété intellectuelle.

Période de 1995-1997

 1er janvier 1995


Entrée en vigueur à Genève, de l'OMC (Organisation mondiale du commerce, WTO
World Trade Organization), qui succède au GATT.

 21 mars 1995

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Nomination de Renato Ruggiero, ancien ministre italien du commerce extérieur, directeur
général de l'OMC.

 Juillet 1995
La Chine obtient le statut d'observateur à l'OMC.

 9-13 décembre 1996


La 1ère conférence ministérielle des 127 pays membres de l'OMC, à Singapour, aboutit à
un accord dans le secteur des technologies de l'information, prévoyant la suppression des
droits de douane de certains produits de la filière électronique d'ici à l'an 2000, signé par
28 pays. Désaccord entre les pays industrialisés et les pays en développement sur le lien
entre commerce international et clause sociale.

15 février 1997

Accord sur l'ouverture du marché mondial des télécommunications, signé dans le cadre de
l'OMC à Genève. Les 69 pays signataires représentent 93% du marché mondial des
télécommunications.

27 mars 1997

L'accord sur le commerce des technologies de l'information dans le cadre de l'OMC signé
à Genève par 39 pays, qui représentent 92,5% du marché, vise à éliminer les droits de
douane d'ici à l'an 2000.

13 décembre 1997

Accord sur la libéralisation des services financiers, conclu au sein de l'OMC, à Genève. 72
pays signent cet accord qui libéralise à compter du 1er mars 1999 les activités
internationales des banques, assurances et sociétés de courtage.

1998-2000

18 - 20 mai 1998

2ème conférence ministérielle de l'OMC à Genève. Désaccord entre les États-Unis, qui
souhaitent accélérer la libéralisation des échanges par des négociations sectorielles et les
Européens qui veulent des négociations globales. Un accord provisoire sur le commerce
électronique est signé, continuant à l'exonérer de droits de douane.

12 juillet 1999

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 95


Clôturant le différend qui oppose les États-Unis et l'Union européenne sur le boeuf aux
hormones depuis 1996, l'Organe de règlement des différends (ORD) rend un jugement ne
retenant pas le principe de précaution invoqué par l'Union européenne et autorise les
États-Unis à taxer des produits européens, pour un montant de 116,8 millions de dollars
par an.

22 juillet 1999

Après un an de controverses, l'ancien Premier ministre zélandais Mike Moore est désigné
Directeur général de l'OMC. Il obtient un mandat de trois ans, à compter du 1er septembre
1999, qui sera suivi d'un mandat de même durée à partir du 1er septembre 2002 pour
l'ancien ministre du commerce thaïlandais Supachai Panitchpakdi.

15 novembre 1999

Signature, à Pékin, d'un accord entre la Chine et les États-Unis préparant l'entrée de la
Chine à l'OMC.

30 novembre-3 décembre 1999

3ème conférence ministérielle de l'OMC à Seattle (États-Unis) : les 135 pays participants
ne parviennent pas à lancer un nouveau cycle de négociations commerciales
internationales, dit "cycle du millénaire". D'importantes manifestations d'opposants venus
de nombreux pays, marquent la conférence. L'échec de Seattle est dû notamment aux
dissensions entre les États-Unis et l'Union européenne sur l'agriculture, à l'opposition des
pays du Sud insatisfaits de la mise en oeuvre des accords de l'Uruguay Round, et à la
mobilisation des ONG et de la société civile. Les discussions concernant la libéralisation
des services et de l'agriculture redémarrent cependant à Genève en février 2000.

9 mai 2000

A Pékin, un accord signé par la Chine et l'Union européenne et portant sur l'ouverture du
marché chinois aux produits européens, doit permettre à la Chine d'adhérer à l'OMC.

2001-2002

11 avril 2001

Dans le contentieux de la banane qui oppose les États-Unis et l'Union européenne depuis
1993, un règlement sur la banane est signé par les protagonistes : après une condamnation
par l'OMC en septembre 1997 confirmée en avril 1999, l'UE se conforme aux exigences
de l'ORD et supprime à terme (en 2006) les quotas européens réservés aux pays ACP
(Afrique, Caraïbes, Pacifique).

20 août 2001

Après une première condamnation en septembre 1999 confirmée par l'organe d'appel en
mars 2000, l'OMC donne une nouvelle fois raison à l'Union européenne dans le différend

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 96


qui l'oppose aux États-Unis sur les aides américaines aux exportations [.pdf, 471 Ko].
Selon le groupe spécial d'experts, la nouvelle loi américaine de novembre 2000 ne
supprime pas les subventions aux sociétés de vente à l'étranger (FSC, Foreign Sales
Corporations). La décision est confirmée par l'organe d'appel le 14 janvier 2002.

17-18 septembre 2001

Un accord sur l'entrée de la Chine à l'OMC est finalisé par le groupe de travail de l'OMC
sur l'accession de la Chine, puis un accord est conclu sur l'entrée de Taïwan le 18
septembre. Ces deux accords doivent être approuvés par les ministres du commerce des
142 pays membres.

9-14 novembre 2001

La quatrième conférence ministérielle réunit à Doha, au Qatar, les 142 pays membres et
approuve l'adhésion de la Chine et de Taïwan. Le lancement d'un nouveau cycle de
négociations commerciales multilatérales baptisé «Agenda du développement», est
finalement entériné; il débutera le 1er janvier 2002 pour une durée de trois ans maximum.
Sur l’agriculture, le compromis entre l’Union européenne et les pays du Groupe de Cairns
rejoints par les pays en développement, prévoit le «retrait progressif des subventions à
l’exportation». Une déclaration concernant l’accord sur la propriété intellectuelle et la
santé publique donne partiellement satisfaction aux pays pauvres conduits par le Brésil et
l’Inde en reconnaissant "l’accès de tous aux médicaments" -qui pourra conduire les pays
pauvres à suspendre un brevet sur un médicament générique en cas d'urgence sanitaire-, et
en reportant à 2016 l’application de l’accord ADPIC pour les pays les moins avancés
(PMA). Concernant l’environnement, des négociations seront ouvertes, mais ne
concerneront que les pays signataires des accords multilatéraux sur l‘environnement.
L'ouverture de la négociation sur les investissements est, elle, reportée à la prochaine
conférence ministérielle, en 2003, et la question des droits sociaux est éludée.

11 décembre 2001

Entrée effective de la Chine à l'OMC, suivie le 1er janvier 2002 de celle de Taïwan,
respectivement 143ème et 144ème membres de l'organisation.

1er février 2002

Constitution du Comité des négociations, prévu par la conférence ministérielle de Doha en


novembre 2001, chargé de la mise en oeuvre de l'Agenda de Doha.

30 août 2002

L'Arbitre confirme le jugement de l'Organe d'appel de l'OMC concernant le différend


euro-américain sur les aides américaines aux exportations (FSC, Foreign Sales
Corporations) et autorise l'Union européenne à taxer ses importations en provenance des
Etats-Unis pour un montant de 4,043 milliards de dollars [.pdf, 179 Ko], sanction la plus
lourde jamais infligée par l'OMC.
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 97
1er septembre 2002

Le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi succède au Néo-Zélandais Mike Moore à la


direction générale de l'OMC.

20 décembre 2002

Echec du projet d'accord à l'OMC sur l'accès aux médicaments. Le projet d'accord, élaboré
lors d'une réunion restreinte de l'OMC le 15 novembre à Sydney (Australie) en application
de l'Agenda de Doha, qui doit permettre à certains pays de fabriquer des médicaments
actuellement protégés par un brevet et de les exporter au cas par cas dans les pays qui en
ont besoin pour un certain nombre de maladies, est rejeté le 20 décembre par les Etats-
Unis.

2003-2004

4 avril 2003

L'OMC compte 146 Etats membres, avec l'adhésion de l'Arménie le 5 février et de la


Macédoine ce jour.

13 mai 2003

Plainte américaine contre l'Union européenne.


Les Etats-Unis, rejoints par douze pays dont le Canada, l'Argentine, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande, déposent une plainte auprès de l'OMC contre le moratoire instauré par
l'Union européenne en 1999 sur l'importation de produits agricoles contenant des OGM
(organismes génétiquement modifiés), dans l'attente d'une réglementation européenne.

30 août 2003

Accord sur l'accès des pays pauvres aux médicaments génériques.

10-14 septembre 2003

Echec de la 5ème conférence ministérielle réunie à Cancun (Mexique). Face à l'absence de


compromis Nord-Sud sur le dossier agricole, les pays du Sud refusent l'ouverture de
négociations sur les nouveaux sujets dits "sujets de Singapour" (investissements,
concurrence, marchés publics, facilitation des échanges), la conférence se sépare sans
adopter de déclaration finale. Seule avancée : l'approbation des adhésions du Cambodge et
du Népal.

4 décembre 2003

Après la condamnation des Etats-Unis par l'Organe d'appel de l'OMC [.pdf, 1,21 Mo] le
10 novembre 2003, le président américain George W. Bush annonce la levée des surtaxes
sur les importations d'acier instaurées en mars 2002. L'administration américaine

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 98


considère que les mesures temporaires de protection ont permis la relance et la
restructuration de la sidérurgie.

24 février 2004

L'OMC autorise l'Union européenne à prendre des sanctions contre les Etats-Unis pour
n'avoir pas aboli une loi anti-dumping de 1916. Cette loi a déjà été condamnée en
décembre 2001 par l'organe d'appel de l'OMC, mais le Congrès américain ne l'a toujours
pas abolie.

1er mars 2004

Sanctions européennes à l'égard des Etats-Unis.


Les Etats-Unis n'ayant pas modifié leur législation Foreign Sales Corporation (FSC) d'aide
aux exportations américaines pour la rendre conforme aux règles de l'OMC, la
Commission européenne, autorisée par l'OMC à prendre des sanctions, décide de passer à
l'acte. Les contre-mesures consistent en l'application d'un droit de douane additionnel de
5% sur des produits sélectionnés, jusqu'à un plafond de 17% qui serait atteint le 1er mars
2005, si la mise en conformité de la loi américaine n'est pas parvenue entre temps.

23 avril 2004

Le Népal devient le 147ème Etat membre de l'OMC.

31 juillet-1er août 2004

Accord à l'OMC relançant le cycle de négociations commerciales lancé en 2001 à Doha et


bloqué depuis l'échec de la conférence de Cancun en septembre 2003.
Le compromis, approuvé par les 147 pays membres, prévoit l'ouverture de négociations
sur la fixation d'une date limite pour supprimer les subventions et aides à l'agriculture des
pays industrialisés. En contrepartie, les pays en développement acceptent d'engager des
négociations sur un des nouveaux sujets en débat, celui de la facilitation des échanges,
ainsi que d'envisager une accélération de la libéralisation des services. Concernant le
dossier du coton, les quatre pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali et
Tchad) ont obtenu la promesse d'une prise en compte par l'OMC de la question des
subventions américaines à leurs producteurs de coton, sans toutefois d'engagement
concret.

8 septembre 2004

Condamnation des Etats-Unis à l'OMC pour les subventions aux producteurs de coton.
Suite à la plainte déposée en septembre 2002 par le Brésil contre les subventions
américaines aux producteurs de coton, l'Organe de règlement des différends
(ORD) déclare illégales les subventions américaines d'environ 3,2 milliards de dollars par
an. Lors de la conférence de l'OMC à Cancun en septembre 2003, quatre pays africains,
Bénin, Burkina-Faso, Mali et Tchad, avaient déposé, de leur côté, une initiative en faveur
du coton. Les Etats-Unis font appel de ce jugement le 18 octobre.
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 99
6 octobre 2004

L'OMC est saisi sur les subventions européennes à Airbus et américaines à Boeing
simultanément par l'UE et les Etats-Unis.
Les Etats-Unis introduisent une requête à l'OMC sur les subventions accordées à Airbus
par les gouvernements européens et annoncent qu'ils mettent fin à l'accord bilatéral UE -
Etats-Unis de 1992 qui régissait les subventions accordées par chaque partie à son
industrie aéronautique. L'Union européenne riposte en introduisant le même jour, son
propre dossier auprès de l'OMC à propos des subventions accordées à Boeing, concurrent
américain d'Airbus.

13 octobre 2004

Le Cambodge devient le 148ème Etat membre de l'OMC.

15 octobre 2004

Condamnation de l'Union européenne à l'OMC sur les subventions au sucre.


Le jugement rendu par l'Organe de règlement des différends, suite à la demande
d'arbitrage déposée par le Brésil principal producteur et exportateur mondial de sucre,
ainsi que par l'Australie et la Thaïlande en août 2003, met notamment en cause le régime
préférentiel d'importations de sucre accordée par l'Union européenne à l'Inde et aux pays
ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). L'UE annonce qu'elle fera appel, tout en maintenant
son intention de réformer le marché européen du sucre.

26 novembre 2004

Confirmation de la condamnation des Etats-Unis par l'OMC dans le différend l'opposant à


l'Union européenne sur l'amendement Byrd.
L'UE et six pays (Brésil, Canada, Corée du Sud, Inde, Japon, Mexique) avaient porté
plainte devant l'OMC contre l'amendement Byrd, législation anti-dumping approuvée par
le Congrès américain en 2000 et jugée illégale par l'OMC en janvier 2003. L'Organe de
règlement des différends confirme cette décision et autorise l'Union européenne à imposer
des sanctions à l'encontre des Etats-Unis pour un montant de 40 à 50 millions de dollars
par an et de Tokyo pour 78 millions. La Commission européenne annonce qu'elle
appliquera les sanctions dès 2005 si le Congrès américain n'a pas aboli d'ici là
l'amendement Byrd.

2005

1er janvier 2005

Fin des quotas sur le commerce des textiles dans le monde


L'expiration de l'Accord sur les textiles et les vêtements de l'OMC (1995) organisant une
levée progressive sur 10 ans des quotas d'exportation, et celle de l'Accord multifibres de
1974, entraînent la fin des quotas et la libéralisation de tout le secteur du textile à l'échelle
mondiale. Les pays du Nord (Union européenne et Etats-Unis) ainsi que les pays les
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 100
moins développés du Sud craignent l'explosion des ventes chinoises, et dans une moindre
mesure, des ventes indiennes.

28 avril 2005

L'OMC confirme en appel la condamnation des subventions sucrières européennes [.pdf,


523 Ko].
L'Organe d'appel confirme le jugement rendu en octobre 2004 suite aux plaintes déposées
en août 2003 par l'Australie, le Brésil et la Thaïlande dans l'affaire "Communautés
européennes - Subventions à l'exportation de sucre" et demande aux Européens de rendre
leur régime sucrier "conforme à leurs obligations". Les pays ACP (Afrique, Caraïbes,
Pacifique), gros producteurs sucriers et bénéficiant d'un accès préférentiel aux marchés de
l'UE sont également concernés par ce jugement.

26 mai 2005

Pascal Lamy est nommé directeur général de l'OMC. L'ancien commissaire européen au
commerce (socialiste français) succèdera le 1er septembre 2005 au Thaïlandais Supachai
Panitchpakdi, pour un mandat de quatre ans.

1er août 2005

L'OMC rejette le nouveau système d'importations de bananes prévu par l'Union


européenne pour le 1er janvier 2006. Le rapport d'arbitrage [.pdf, 167 Ko] des trois
experts mandatés par l'OMC juge que le tarif de 230 euros (279 dollars) par tonne que
l'UE veut appliquer sur les importations de bananes en provenance d'Amérique latine est
trop élevé, les pays du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) n'étant pas soumis à ce
droit de douane. L'OMC avait été saisie de ce litige en mars et avril 2005 par neuf pays
latino-américains (Brésil, Costa Rica, Colombie, Equateur, Honduras, Guatemala,
Nicaragua, Panama, Venezuela). Le 27 octobre 2005, suite à la demande d'un deuxième
arbitrage par l'UE, l'OMC rejette l'offre européenne d'un tarif de 187 euros par tonne de
bananes importées d'Amérique latine etconfirme son jugement d'août 2005 [.pdf, 222 Ko].

6 décembre 2005

Accord à l'OMC sur l'importation de médicaments génériques.

Les membres de l'OMC s’accordent sur une modification de l'Accord sur la propriété
intellectuelle (ADPIC) en donnant un caractère permanent à la décision sur les brevets et
la santé publique adoptée le 30 août 2003 qui autorisait les pays pauvres non producteurs
de médicaments touchés par le sida, la tuberculose ou la malaria à importer des
génériques. L'accord est critiqué par différentes ONG (organisations non
gouvernementales), MSF (Médecins sans frontières) notamment, qui juge le dispositif de
l'OMC compliqué et inefficace, et rappelle qu’aucun malade n'a bénéficié du mécanisme
autorisé depuis deux ans. L'accord entrera en vigueur le 1er décembre 2007 au plus tard,
une fois ratifié par les deux tiers des 148 pays membres.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 101
11 décembre 2005

L’Arabie saoudite devient le 149ème Etat membre.

13-18 décembre 2005

La sixième Conférence ministérielle de l'OMC se tient à Hong Kong.


Les ministres adoptent une déclaration finale [.doc, 308 Ko] qui relance les négociations
sur la libéralisation des échanges mondiaux, deux ans après la conférence de Cancun, au
Mexique, qui s’était achevé sans position commune.
L’accord prévoit l'élimination fin 2013 des subventions à l'exportation des produits
agricoles des pays riches, en réponse à une revendication de longue date des pays en
développement..

24 juillet 2006

L'OMC suspend sine die le cycle de négociations commerciales multilatérales.

11 janvier 2007

Le Vietnam devient le 150ème Etat membre. Après douze années de négociations, l'OMC
s'élargit à l'un des derniers pays communistes de la planète.

17 juillet 2007

Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, présente deux projets d’accord destinées à
relancer la négociation commerciale internationale, bloquée depuis juillet 2006.

19 juillet 2007

Le Rwanda est le premier pays à recourir à la disposition de l’OMC du 30 août 2003


autorisant les pays producteurs de médicaments génériques à vendre des copies de
produits brevetés à des pays incapables d'en fabriquer eux-mêmes.

27 juillet 2007

Tonga devient le 151ème Etat membre de l'OMC.

16 mai 2008

L'Ukraine devient le 152ème Etat membre de l'OMC; le Costa Rica le 153ème, le 23


juillet.

21-29 juillet 2008

La réunion ministérielle de l'OMC, qualifiée de réunion de la dernière chance, est


convoquée à Genève par le directeur général Pascal Lamy pour tenter de faire aboutir les
sept années de négociations lancées à Doha en 2001 sur l'abaissement des droits de
douane et la diminution des subventions à l'exportation. Interrompues en 2006, puis

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 102
reprises en 2007, les négociations achoppent notamment sur les divergences entre pays
développés et pays émergents concernant les subventions agricoles. La réunion s'achève
sur un échec faute d'accord sur ce volet.

26 novembre 2008
L 'organe d'appel de l'OMC, estimant que le régime d'importation de bananes de l'Union
européenne "contrevient" aux règles du commerce international, confirme une première
décision prononcée en avril 2008 en faveur de l'Equateur et en mai 2008 en faveur des
Etats-Unis [.pdf, 22 ko], et dont l'Union européenne avait fait appel le 28 août. Les Etats-
Unis et l'Equateur critiquent le régime d'importation européen de bananes entré en vigueur
en janvier 2006, qui impose un droit de douane par tonne sur les bananes non originaires
de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).

30 novembre-2 décembre 2009

Alors que le commerce mondial connaît une année noire avec une chute attendue de plus
de 10% du volume des échanges, la septième conférence ministérielle se tient à Genève.
La réunion est précédée de manifestations anti-OMC à Genève le 28 novembre.

15 décembre 2009
Un accord à Genève met fin à la "guerre de la banane". La négociation, à laquelle ont
participé tous les pays latino-américains fournisseurs de bananes à l'Union européenne,
aboutit à un accord sur la baisse progressive des droits de douane imposés par Bruxelles
sur la banane hors pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), de 176 euros la tonne
actuellement à 114 euros en 2017 avec une première coupe à 148 euros à la signature de
l'accord. En contrepartie, les producteurs latino-américains et les Etats-Unis acceptent
d'abandonner leurs recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

2005

1er janvier 2005

Fin des quotas sur le commerce des textiles dans le monde


L'expiration de l'Accord sur les textiles et les vêtements de l'OMC (1995) organisant une
levée progressive sur 10 ans des quotas d'exportation, et celle de l'Accord multifibres de
1974, entraînent la fin des quotas et la libéralisation de tout le secteur du textile à l'échelle
mondiale. Les pays du Nord (Union européenne et Etats-Unis) ainsi que les pays les
moins développés du Sud craignent l'explosion des ventes chinoises, et dans une moindre
mesure, des ventes indiennes.

28 avril 2005

L'OMC confirme en appel la condamnation des subventions sucrières européennes


L'Organe d'appel confirme le jugement rendu en octobre 2004 suite aux plaintes déposées
en août 2003 par l'Australie, le Brésil et la Thaïlande dans l'affaire "Communautés
européennes - Subventions à l'exportation de sucre" et demande aux Européens de rendre

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 103
leur régime sucrier "conforme à leurs obligations". Les pays ACP (Afrique, Caraïbes,
Pacifique), gros producteurs sucriers et bénéficiant d'un accès préférentiel aux marchés de
l'UE sont également concernés par ce jugement.

26 mai 2005

Pascal Lamy est nommé directeur général de l'OMC. L'ancien commissaire européen au
commerce (socialiste français) succèdera le 1er septembre 2005 au Thaïlandais Supachai
Panitchpakdi, pour un mandat de quatre ans.

1er août 2005

L'OMC rejette le nouveau système d'importations de bananes prévu par l'Union


européenne pour le 1er janvier 2006. Le rapport d'arbitrage [.pdf, 167 Ko] des trois
experts mandatés par l'OMC juge que le tarif de 230 euros (279 dollars) par tonne que
l'UE veut appliquer sur les importations de bananes en provenance d'Amérique latine est
trop élevé, les pays du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) n'étant pas soumis à ce
droit de douane. L'OMC avait été saisie de ce litige en mars et avril 2005 par neuf pays
latino-américains (Brésil, Costa Rica, Colombie, Equateur, Honduras, Guatemala,
Nicaragua, Panama, Venezuela). Le 27 octobre 2005, suite à la demande d'un deuxième
arbitrage par l'UE, l'OMC rejette l'offre européenne d'un tarif de 187 euros par tonne de
bananes importées d'Amérique latine etconfirme son jugement d'août 2005 [.pdf, 222 Ko].

6 décembre 2005

Accord à l'OMC sur l'importation de médicaments génériques.

Les membres de l'OMC s’accordent sur une modification de l'Accord sur la propriété
intellectuelle (ADPIC) en donnant un caractère permanent à la décision sur les brevets et
la santé publique adoptée le 30 août 2003 qui autorisait les pays pauvres non producteurs
de médicaments touchés par le sida, la tuberculose ou la malaria à importer des
génériques. L'accord est critiqué par différentes ONG (organisations non
gouvernementales), MSF (Médecins sans frontières) notamment, qui juge le dispositif de
l'OMC compliqué et inefficace, et rappelle qu’aucun malade n'a bénéficié du mécanisme
autorisé depuis deux ans. L'accord entrera en vigueur le 1er décembre 2007 au plus tard,
une fois ratifié par les deux tiers des 148 pays membres.

11 décembre 2005

L’Arabie saoudite devient le 149ème Etat membre.

13-18 décembre 2005

La sixième Conférence ministérielle de l'OMC se tient à Hong Kong.


Les ministres adoptent une déclaration finale [.doc, 308 Ko] qui relance les négociations
sur la libéralisation des échanges mondiaux, deux ans après la conférence de Cancun, au
Mexique, qui s’était achevé sans position commune.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 104
L’accord prévoit l'élimination fin 2013 des subventions à l'exportation des produits
agricoles des pays riches, en réponse à une revendication de longue date des pays en
développement..

24 juillet 2006

L'OMC suspend sine die le cycle de négociations commerciales multilatérales.

11 janvier 2007

Le Vietnam devient le 150ème Etat membre. Après douze années de négociations, l'OMC
s'élargit à l'un des derniers pays communistes de la planète.

17 juillet 2007

Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, présente deux projets d’accord destinées à
relancer la négociation commerciale internationale, bloquée depuis juillet 2006.

19 juillet 2007

Le Rwanda est le premier pays à recourir à la disposition de l’OMC du 30 août 2003


autorisant les pays producteurs de médicaments génériques à vendre des copies de
produits brevetés à des pays incapables d'en fabriquer eux-mêmes.

27 juillet 2007

Tonga devient le 151ème Etat membre de l'OMC.

16 mai 2008

L'Ukraine devient le 152ème Etat membre de l'OMC; le Costa Rica le 153ème, le 23


juillet.

21-29 juillet 2008

La réunion ministérielle de l'OMC, qualifiée de réunion de la dernière chance, est


convoquée à Genève par le directeur général Pascal Lamy pour tenter de faire aboutir les
sept années de négociations lancées à Doha en 2001 sur l'abaissement des droits de
douane et la diminution des subventions à l'exportation. Interrompues en 2006, puis
reprises en 2007, les négociations achoppent notamment sur les divergences entre pays
développés et pays émergents concernant les subventions agricoles. La réunion s'achève
sur un échec faute d'accord sur ce volet.

26 novembre 2008
L 'organe d'appel de l'OMC, estimant que le régime d'importation de bananes de l'Union
européenne "contrevient" aux règles du commerce international, confirme une première
décision prononcée en avril 2008 en faveur de l'Equateur et en mai 2008 en faveur des
Etats-Unis [.pdf, 22 ko], et dont l'Union européenne avait fait appel le 28 août. Les Etats-

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 105
Unis et l'Equateur critiquent le régime d'importation européen de bananes entré en vigueur
en janvier 2006, qui impose un droit de douane par tonne sur les bananes non originaires
de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).

30 novembre-2 décembre 2009

Alors que le commerce mondial connaît une année noire avec une chute attendue de plus
de 10% du volume des échanges, la septième conférence ministerielle se tient à Genève.
La réunion est précédée de manifestations anti-OMC à Genève le 28 novembre.

15 décembre 2009
Un accord à Genève met fin à la "guerre de la banane". La négociation, à laquelle ont
participé tous les pays latino-américains fournisseurs de bananes à l'Union européenne,
aboutit à un accord sur la baisse progressive des droits de douane imposés par Bruxelles
sur la banane hors pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), de 176 euros la tonne
actuellement à 114 euros en 2017 avec une première coupe à 148 euros à la signature de
l'accord. En contrepartie, les producteurs latino-américains et les Etats-Unis acceptent
d'abandonner leurs recours devant l'Organisation mondiale du commerce.

30 juin 2010
Dans un rapport de plus de 1 000 pages, le groupe spécial de l’OMC, établi en 2005 pour
étudier la plainte déposée en 2004 par les États-Unis à l'encontre de l'Union européenne
sur des subventions illégales à Airbus, lui donne en partie raison. Les deux constructeurs,
Airbus et Boeing, s'accusent mutuellement d'avoir reçu des aides publiques interdites dans
un marché estimé à 3 000 milliards de dollars sur 20 ans. Le groupe spécial estime
notamment que les aides britanniques, allemandes et espagnoles à Airbus pour l'A380, son
très gros porteur de 525 places, équivalent à des subventions illégales à l'exportation,
système inéquitable face à Boeing. Il estime toutefois que le soutien n'a abouti à aucune
perte d'emploi aux États-Unis ni à une perte de bénéfices pour l'industrie aéronautique
américaine. Le 21 juillet, Bruxelles décide de faire appel de ce verdict. Par ailleurs, la
décision de l’Organe de règlement des différends de l’OMC sur une plainte européenne
contre les mécanismes d'aides américains en faveur de Boeing qui devait être tranchée le
16 juillet est reportée à la mi-septembre.

15-17 décembre 2011


La Russie, Samoa et le Monténégro sont admis à l'OMC lors de la 8ème conférence
ministérielle de l'organisation, à Genève. La signature de l'acte d'adhésion de la Russie à
l'OMC intervient au terme de négociations d'une durée record de 18 ans. Le pays a conclu
30 accords bilatéraux pour l'accès aux marchés des services et 57 pour l'accès des biens.
L'adhésion de la Russie a notamment été rendue possible par la médiation de la Suisse
entre Moscou et la Géorgie et l’accord sur le différend douanier entre les deux pays
intervenu en novembre 2011. Outre la Russie, les 153 membres de l'OMC accueillent
aussi deux autres nouveaux membres : Samoa et le Monténégro. L'adhésion doit ensuite
être ratifiée par les parlements des nouveaux adhérents, avant d'être effective dans les
trente jours suivant cette ratification. Par ailleurs, un accord sur les marchés publics est
Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 106
conclu le 15 décembre, avant l'ouverture de la conférence. Cet accord doit encore être
finalisé sur le plan juridique, avant d'être signé officiellement. La réunion ministérielle de
Genève se déroule dans un contexte international marqué par la crise économique. L'OMC
a confirmé fin novembre qu'elle ne prévoyait que 5,8 % de croissance du commerce
mondial en 2011, au lieu des 6,5 % estimés précédemment.

Cours d’organisation et financement du commerce extérieur. Théodore Kazadi Mbuyi Page 107

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