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REPUBLIQUE TUNISIENNE

FACULTE DES SCIEENCES JURIDIQUES POLITIQUES ET SOCIALES DE TUNIS

EXPOSE SUR L’IMPACT DE L’OMC SUR LES

ECONOMIES EMERGENTES

Elabore par l’étudiant Nejib Belkhir


MATIERE : DROIT INTERNATIONAL ECO NOMIQUE

PROF : Mme BEN RJAB IMEN

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2023-2024

1
PLAN
1- Introduction
 Bref historique sur l’OMC,
 Définition des économies émergentes

PROBLEMATIQUE : dans quelles mesures l’OMC constitue aujourd’hui un


cadre favorable aux économies émergentes ?

Partie 1 : L’OMC : UNE ORGANISATION INDISPENSABLE POUR LES E E


CHAPITRE 1 : L’OMC UN CADRE DE COOPERATION INSTITUTIONALISER
POUR LES E E
CHAPITRE 2 ; LES REGLES MULTI LTERALES

CHAPITRE 3 : L’OMC UN CADRE DE REGLEMENT DE LETIGES ENTRE


GRANDES OUISSANCES ECONOMIQUES EST E E

Partie 2 : l’IMPACT DE LA CRISE DE L’OMC SUR LES E E


CHAPITRE 1 : LES MAINIFESTATIONS DE LA CRISE ENTRE L’OMC ET les E E

CHAPITRE 2 : LES TENTETIVES DES E E POUR INSTAURER UNE ALTERNATIVE


A L’OMC

2
INTRODUCTION

Le commerce international peut se définir comme l’ensemble des flux de


marchandises et de services entre deux ou plusieurs acteurs économiques. Ici, il
est question de commerce multilatéral, ce qui suppose qu’un nombre élevé
d’Etats est impliqué. Le 20ème siècle est venu contredire l’idée que la
libéralisation des échanges conduisait nécessairement à la paix mondiale.
Pourtant, la création d’institutions permettant de réglementer les échanges
commerciaux entre les Etats a sans doute joué un rôle dans l’absence de
véritable conflit depuis 19451 .

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est l’institution qui définit les


règles régissant les échanges mondiaux, encourage le développement du
commerce international et règle les conflits commerciaux entre Etats membres.
depuis 1995, développer le commerce mondial.

L’OMC est l’héritière du GATT, General Agreement on Tarifs and Trade, né en


1948 et cadre des négociations commerciales pendant le demi-siècle suivant.
Alors que les accords du GATT concernaient surtout la libéralisation des
échanges de marchandises, l’OMC couvre également celle des services et établit
les règles de propriété intellectuelle au niveau international 2.

L’OMC naît le 1er janvier 1995, après la signature des accords de Marrakech en
avril 1994, qui clôt le cycle d’Uruguay (cycle de négociation dans le cadre du
GATT qui a duré de 1986 à 1994). Elle compte désormais 164 membres et
supervise ainsi la quasi-totalité des échanges commerciaux mondiaux.

Le Cycle de Doha est le tout dernier cycle de négociations commerciales entre


les Membres de l'OMC. Il vise à réformer en profondeur le système commercial
international par la réduction des obstacles au commerce et des règles
commerciales révisées. Le programme de travail comprend environ 20
domaines.
Le Cycle est aussi appelé semi-officiellement Programme de Doha pour le
développement car l'un de ses principaux objectifs est d'améliorer les
perspectives commerciales des pays en développement.
Le Cycle a été lancé officiellement à la quatrième conférence ministérielle de
l'OMC, tenue à Doha (Qatar), en novembre 2001. La Déclaration ministérielle
de Doha a défini le mandat des négociations qui portent, notamment sur

1
FONTANEL JACQUES, « Le commerce international est-il un facteur de paix ? », Politique étrangère, vol.
printemps, no. 1, 2014, p. 57
2
Dominique Carreau, Patrick Juillard et Thiebaut Flory. « Droit international économique ». Paris: Librairie
Generate de Droit et de Jurisprudence, 1978

3
l'agriculture, les services et la propriété intellectuelle, qui faisaient déjà l'objet de
discussions3.

L’objectif de l’OMC est l’ouverture des échanges commerciaux, ce qui passe


par la suppression des barrières douanières, mais aussi la libre concurrence en
supprimant les subventions à l’exportation ou les pratiques protectionnistes.

En plus de son rôle d’enceinte de négociations, l’OMC se charge aussi


du règlement des différends commerciaux entre ses membres. L’organisme
dispose ainsi d’un Organe de Règlement des Différends (ORD) qui en cas
d’échec des négociations entre deux entités membres, nomme un panel d’experts
indépendants chargé d’examiner le cas. Le rapport et les recommandations de ce
groupe d’experts sont adoptés quasi-automatiquement (il faut un consensus des
membres pour rejeter les conclusions des experts). Un des plaignants peut faire
appel s’il conteste la décision du groupe d’experts.
Des conditions d’adhésion souples

Les pays émergents sont des économies qui par leur taille (production par
exemple – voir le PIB)4 et leur potentiel (population – nbre d'habitants - et
richesse du sol par exemple) sont capable de concurrencer les économies
avancées que sont les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne ou la France.

« Les critères pour définir les pays émergents sont variables, et il n’y a pas trop
consensus entre évaluateurs. On peut les définir comme des pays à population
importante, dotés d’institutions stables, d’un marché intérieur en expansion et
d’une croissance économique rapide »5.

Ces nouvelles puissances émergentes (Brésil, Chine, Inde, Russie, Afrique du


Sud, etc.) s’inscrivent-elles dans l’ordre libéral construit par les capitalismes
historiques ou cherchent-elles un rééquilibrage des règles du jeu et des

3
https://www.wto.org/french « le cycle de doha »
4
Le décollage requiert trois conditions :
– une hausse du taux d’investissement productif, passant par exemple de 15% à
30% du PIB ;
– le développement d’un ou plusieurs secteurs manufacturiers, avec un fort rythme
de croissance ;
– l’existence ou l’émergence rapide d’un système politique, social et institutionnel
qui, en exploitant finement l’expansion initiale dans le secteur moderne et les
potentiels effets externes économiques du décollage, arrive à donner à la
croissance un caractère continu. Source : L’EMERGENCE ECONOMIQUE DES NATIONS : DEFINITION ET
MESURE , Moubarack LO, https://www.afdb.org/.
5
Source : le dessous des cartes, http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-basculement-de-la-richesse.

4
dispositifs de prise de décision qui entraînera, à terme, une refonte profonde des
institutions internationales ?6

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) fait face à une crise existentielle.


Depuis sa création, en janvier 1995, l’institution a accompagné une expansion
inédite du commerce international, en fluidifiant les échanges grâce à la baisse
des barrières douanières et à la convergence des normes entre les pays.
L’adhésion de la Chine à l’organisation en 2001 a spectaculairement accéléré ce
processus de mondialisation, qui promettait à tous davantage de prospérité
économique et de stabilité géopolitique.

la dynamique de la mondialisation est cassée. La part du commerce international


dans le produit intérieur brut mondial est passée de 31 % en 1975 à 43 %
en 1995, et a atteint 61 % en 2008. Depuis, elle reflue légèrement, à 57 %
en 2021. Un niveau de très loin supérieur, pourtant, à tout ce qu’a connu la
planète précédemment.

Mais, en quelques années, la machine s’est grippée. Crise financière de 2008,


mobilisations politiques contre la désindustrialisation dans les pays développés,
montée du souverainisme, contestation de l’hégémonie de la puissance
américaine par la Chine et enfin fragilisation des chaînes d’approvisionnement
provoquée par la pandémie de Covid-19 : les motifs de remise en cause de la
mondialisation se sont multipliés, menaçant l’OMC d’obsolescence7.

En quelques années, l’organisation est devenue une machine administrative dont


la lourdeur n’a d’égale que son impuissance à faire émerger des consensus entre
les 164 membres qui la composent. Tandis que les négociations piétinent, les
contentieux se multiplient, les barrières douanières et normatives se dressent un
peu partout. « , lors du conseil général de l’OMC le 5 mai 2021, la directrice
générale, Ngozi Okonjo-Iweala, n’a pu que déplorer l’incapacité de
l’organisation à impulser une nouvelle dynamique »8.

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine impacte fortement


l’OMC et amène à ce que cette dernière se trouve en crise depuis le décembre
2019. Notamment, le veto américain empêche de nommer de nouveaux juges au

6
Mehdi Abbas « Émergence et dynamique institutionnelle multilatérale » : le NAMA-11 dans la négociation de
l'Organisation mondiale du commerce Dans Mondes en développement 2015/1(n°169), pages 77 à 92
ÉditionsDe Boeck Supérieur

7
Le Monde, editorial « Le déclin de l’OMC, une menace pour la stabilité mondiale, publié le 28 décembre 2022

8
Site officiel de l ’OMC , https://www.wto.org/french/news, allocution le 5 mai 2021.

5
tribunal d'appel de l'Organisation mondiale du commerce. Ce veto paralyse
l'institution, qui se retrouve dans l'incapacité de jouer son rôle de vigie

Les cinq pays émergents (BRICS, bresil , russie, inde , chine et afrique du sud )
ont également demandé « à tous les membres de l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) de respecter les règles de cette dernière et d'honorer leurs
engagements dans un système de commerce multilatéral » 9. Un appel visant
directement les États-Unis, qui ont déclenché les hostilités commerciales en
imposant des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium, dont la cible est
d’abord la Chine. En décembre 2018,

La question centrale aujourd’hui est de se demander si l’OMC constitue


toujours un cadre favorable aux économies émergentes ?

Il convient de poser sur ce point plusieurs interrogations : Quelle est la place


accordée aux économies émergentes dans le système commercial multilatéral
actuel ? Quelles ont été les évolutions majeures dans le processus d’inclusion de
ces pays ? Sont-elles réellement un groupe homogène ? 10 Pour cela, nous nous
pencherons sur la situation des pays émergeants au sein de l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), la principale institution régissant les échanges
commerciaux aujourd’hui. Enfin, nous aborderons le cas particulier que
représente la Chine, et qui pose la question de la grande hétérogénéité des
niveaux de développement de ces pays.

. Par conséquent, il convient dans une première partie de notre analyse de mettre
l’accent sur l’importance de l’OMC en tant que instrument indispensable de
la gouvernance économique mondiale (1 PARTIE) mais il semble
aujourd’hui, que l’OMC est profondément affaiblie, les règles qui ont
entouré pendant près de trois décennies les échanges internationaux sont en
train d’être complètement détruites c’est pourquoi les économies
émergentes sont à la recherche d’une meilleure alternative à l’OMC (2
PARTIE)

Partie 1 : L’OMC : UNE ORGANISATION INDISPENSABLE POUR LES


EE
Il s’agit de mettre la lumière dans cette première partie sur l’importance de
l’OMC en tant qu’instrument indispensable de la gouvernance économique
mondiale puisque cette institution constitue un cadre de coopération
institutionaliser qui a un impact positif sur les économies émergentes

9
Boris Vinogradov, La Russie et les États BRICS à l’OMC quelle stratégie pour les économies émergentes,
Centre Roland Mousnier. UMR 8596 Sorbonne Université 75005 vinogradovboris@live.fr
10
Jules Fleury, Quelle est la place des pays en développement au sein du système commercial multilatéral ?,
mémoire année Académique 2018-2019, FACULTÉ DES LANGUES ET CULTURES ÉTRANGÈRES, NANCY

6
(CHAPITRE 1) en outre l’OMC a mit en place un ensemble de principes et
règles multilatérales qui favorisent les économies émergentes (CHAPITRE 2)
par ailleurs, l’OMC constitue le cadre propice pour les règlement des différends
commerciaux entre les grandes puissances et les autres pays plus spécialement
les E E ( CHAPITRE 3) .

CHAPITRE 1 : L’OMC UN CADRE DE COOPERATION INSTITUTIONALISER


POUR LES E E

Il s’agit à ce niveau de mettre l’accent sur la place de plus en plus importante


qu’occupe les économies émergentes au sien de l’OMC surtout après l’ascension
de la chine en 2001 (SECTION 1) et l’impact de ce rôle aussi bien sur les E E que
sur le commerce mondial (SECTION 2)

SECTION 1 : LA PLACE IMPORTANTE DES E E AU SEIN DE L’OMC

Plusrieurs membres de l'OMC sont des pays émergeants ou font partie des pays
en développement. La question de savoir si les intérêts des pays émergeants sont
suffisamment pris en compte à l'OMC est toujours débattue. Mais même les plus
critiques des ces pays reconnaissent que le système leur offre des avantages.
En fait, peu d'économistes contestent que le commerce, s'il se déroule
convenablement, est essentiel au développement.
Tous les Accords de l'OMC contiennent des dispositions spéciales en faveur des
pays émergeants, prévoyant notamment des délais plus longs pour la mise en
œuvre des accords et des engagements, des mesures pour accroître leurs
possibilités commerciales et une assistance pour les aider à mettre en place
l'infrastructure nécessaire pour les activités de l'OMC, à régler les différends et à
appliquer les normes techniques.
Les besoins des pays émergeants peuvent également être invoqués pour justifier
des mesures qui ne seraient normalement pas autorisées en vertu des accords,
comme l'octroi de certaines subventions publiques.
Les négociations et les autres activités lancées à la Conférence ministérielle de
Doha en novembre 2001 portent sur de nombreuses questions qui intéressent les
pays E.
Enfin, bien que l'OMC ne soit pas un organisme d'aide, elle a un rôle à jouer,
notamment comme tribune et centre d'échange d'informations sur l'aide au
développement liée au commerce.

7
Étant chargée de coordonner le programme d'Aide pour le commerce, l'OMC
réunit régulièrement les donateurs, les organismes de développement, les
gouvernements bénéficiaires et le secteur privé. Ce dialogue permet de mettre en
relief ce qui est fait et ce qui est nécessaire et d'encourager l'élaboration de projets
plus adaptés.
Les pays donateurs et les pays bénéficiaires ont répondu à ces efforts. Les pays
donateurs ont engagé en moyenne 40 milliards de dollars 11 par an dans des
programmes de développement liés au commerce, tandis que les pays bénéficiaires
ont réussi à définir les domaines spécifiques dans lesquels une aide est nécessaire
et à intégrer le commerce dans leurs stratégies de développement.

Jusqu'ici, l'OMC a été à la hauteur de ces espérances. Depuis 1995, elle a


accueilli 33 nouveaux Membres, y compris des géants comme la Chine et la
Russie, ce qui signifie que presque toutes les économies du monde font maintenant
partie d'un système commercial unique. Les relations commerciales sont de plus en
plus régies par les règles internationales, et non par la force et les conflits sont
réglés non pas par des guerres commerciales, mais dans le cadre du système de
règlement des différends de l'OMC, qui fait office de tribunal commercial mondial.
Les obstacles au commerce tombent les uns après les autres au point que bien plus
de la moitié du commerce mondial est désormais libre de droits de douane, et les
économies sont de plus en plus interconnectées. Bien qu'il ait été très difficile de
progresser dans le cadre du Programme de Doha pour le développement – le
dernier d'une longue série de « cycles » de négociations commerciales – plusieurs
nouveaux Accords de l'OMC ont été conclus dans des domaines aussi divers que la
réforme douanière, les produits des technologies de l'information, les marchés
publics, les services

SECTION 2 : L’IMPACT POSSITIF DE L’OMC SUER LES E E


Les investissements directs étrangers12 effectués entre autres dans le secteur
manufacturier et dans les services des pays émergents, ont contribué à leur croissance
rapide, notamment par le biais des transferts de technologies. Ce phénomène a plus
particulièrement touché la Chine, où l’essor des investissements étrangers est
considérable : ils représentent en effet 30 % du produit de l’économie privée

11
https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/ « L'OMC peut… aider les pays à se développer »

12
Selon la définition donnée par l’OCDE, un investissement direct étranger est une activité par laquelle un
investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une
entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle
(investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes
(par le biais de fusions et d’acquisitions).

8
chinoise13 Selon le rapport 2007 sur l’investissement dans le monde, réalisé par la
Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), le
secteur manufacturier reçoit 63 % du capital étranger, tandis que les investissements
directs étrangers des services sont fortement concentrés dans l’immobilier. Les plus
grands fabricants d’ordinateurs, de produits électroniques, d’équipements de
télécommunication et de produits pharmaceutiques, ou encore, les constructeurs
d’automobiles ont massivement investi en Chine. On soulignera la présence des
compagnies telles que Nokia, Ericsson, Siemens, Sony, Audi, Renault, Mercedes, etc.
sur le vaste marché chinois14

Il arrive parfois que le Brésil, l’Inde et la Chine proposent un leadership conjoint au


sein de grandes organisations internationales que sont la Banque mondiale, le FMI et
l’OMC15. Pour eux, l’OMC représente le contexte idéal pour exprimer les intérêts des
pays en développement. S’ils forment incontestablement un groupe hétéroclite, tant
les situations économiques varient entre eux, ils partagent avec les trois grandes
puissances émergentes des intérêts manifestes et une certaine analyse commune des
rapports commerciaux à l’échelle internationale. Ainsi, ils estiment généralement que
la mondialisation apporte actuellement des bénéfices disproportionnés aux pays
occidentaux, aux dépens du monde en développement Dans cette instance, l’Inde, la
Chine et le Brésil jouent un rôle charnière, jouant tantôt la carte de la défense des
intérêts des pays en développement, pour infléchir les règles qui gouvernent
l’économie mondiale dans un sens qui leur est plus favorable (coopération Sud-Sud),
tantôt la carte des pays industrialisés, en défendant l’ouverture des marchés ou la
libéralisation des échanges dans les secteurs où ils sont concurrentiels (alliance Nord-
Sud).

Jusqu’à présent, les alliances nouées entre l’Inde, la Chine et le Brésil ont marqué
quelques points. À titre d’exemple, sous l’impulsion de l’Inde, l’alliance Sud-Sud a
joué lors de la conférence de l’OMC à Doha en 2001 sur la question des médicaments
génériques ou encore sur la question du textile sous l’influence de la Chine. Plus
globalement, nous retiendrons la création du G20 sous l’impulsion du Brésil

13
Cf. la note de synthèse du numéro spécial Chine (juillet 2008), publiée par le ministre français de l’Écologie,
de l’Énergie et du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, sur la base des données
statistiques de l’OCDE.
14
cf. Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Rapport sur l’investissement dans le
monde, 2007.
15
Inès Trépant , Pays émergents et nouvel équilibre des forces, Courrier hebdomadaire du CRISP 2008/6-7
(n° 1991-1992), pages 6 à 8

9
CHAPITRE 2 ; LA MISE EN PLACE DES REGLES MULTI- LATERALES
FAVORABLES AUX E E

Les Accords de l’OMC sont longs et complexes car ce sont des textes
juridiques portant sur un large éventail de domaines d’activité: agriculture, textiles
et vêtements, activités bancaires, télécommunications, marchés publics, normes
industrielles et sécurité des produits, réglementation relative à l'hygiène
alimentaire, propriété intellectuelle, et bien plus encore. Cependant, un certain
nombre de principes simples et fondamentaux qui sont en faveur de économies
émergentes et qui constituent le fil conducteur de tous ces instruments. Ils sont le
fondement du système commercial multilatéral a savoir le principe de non-
discrimination (SECTION 1) la libéralisation du commerce de manière progressive
et par voie de négociation (SECTION 2) la promotion d’une concurrence loyale
(SECTION 3) et l’encouragement du développement et reformes économiques
(SECTION 4) .

SECTION 1 : Un commerce sans discrimination


1. Clause de la nation la plus favorisée (NPF): égalité de traitement pour les
autres. Aux termes des Accords de l’OMC, les pays ne peuvent pas, en principe,
établir de discrimination entre leurs partenaires commerciaux. Si vous accordez à
quelqu’un une faveur spéciale (en abaissant, par exemple, le droit de douane perçu
sur un de ses produits), vous devez le faire pour tous les autres membres de l’OMC.
Ce principe est dénommé traitement de la nation la plus favorisée (NPF) Son
importance est telle qu’il constitue le premier article de l’Accord général sur les
tarifs douaniers et le commerce (GATT), qui régit le commerce des marchandises.
Il est aussi une clause prioritaire de l’Accord général sur le commerce des services
(AGCS) (article 2), et de l’Accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) (article 4), même s’il est énoncé
en des termes légèrement différents d’un accord à l’autre. Ensemble, ces trois
accords visent les trois principaux domaines d’échanges dont s’occupe l’OMC.
Quelques exceptions sont autorisées. Par exemple, des pays peuvent conclure un
accord de libre-échange qui s’applique uniquement aux marchandises échangées à
l'intérieur du groupe — ce qui établit une discrimination contre les marchandises
provenant de l'extérieur. Ou bien ils peuvent accorder un accès spécial à leurs
marchés aux pays en développement. De même, un pays peut élever des obstacles à
l’encontre de produits provenant de tel ou tel pays, qui font l’objet, à son avis, d’un
commerce inéquitable. Dans le domaine des services, les pays peuvent, dans des

10
circonstances limitées, recourir à la discrimination. Cependant, les exemptions ne
sont autorisées dans les accords que sous réserve de conditions rigoureuses. D’une
manière générale, la clause NPF signifie que, toutes les fois qu’un pays réduit un
obstacle tarifaire ou ouvre un marché, il doit le faire pour les mêmes biens ou
services provenant de tous ses partenaires commerciaux, que ceux-ci soient riches
ou pauvres, faibles ou puissants.
2. Traitement national: égalité de traitement pour les étrangers et les
nationaux. Les produits importés et les produits de fabrication locale doivent être
traités de manière égale, du moins une fois que le produit importé a été admis sur le
marché. Il doit en aller de même pour les services, les marques de commerce, les
droits d’auteur et les brevets étrangers et nationaux. Ce principe du “traitement
national” (accorder à d’autres le même traitement que celui qui est appliqué à ses
propres nationaux) figure aussi dans tous les trois principaux Accords de l’OMC
(article 3 du GATT, article 17 de l’AGCS et article 3 de l’Accord sur les ADPIC),
même si, là encore, il est énoncé en des termes légèrement différents d’un accord à
l’autre.
Le traitement national s’applique uniquement une fois qu’un produit, service ou
élément de propriété intellectuelle a été admis sur le marché. Par conséquent, le
prélèvement de droits de douane à l’importation n’est pas contraire à ce principe
même lorsque aucune taxe équivalente n’est perçue sur les produits de fabrication
locale.

SECTION 2 : Libéralisation du commerce: progressive et par voie de


négociation
L’un des moyens les plus évidents d’encourager les échanges est de réduire les
obstacles au commerce, par exemple les droits de douane (ou tarifs) et les mesures
telles que les interdictions à l’importation ou les contingents qui consistent à
appliquer sélectivement des restrictions quantitatives. Périodiquement, d’autres
problèmes comme les lourdeurs administratives et les politiques de change ont
aussi été examinés.
Il y a eu depuis la création du GATT, en 1947-1948, huit séries de négociations
commerciales. Dans un premier temps, ces négociations étaient axées sur
l’abaissement des taux de droits applicables aux marchandises importées. Elles ont
permis de réduire progressivement les taux des droits perçus par les pays
industrialisés sur les produits industriels, qui ont été ramenés vers le milieu des
années 90 à moins de 4 pour cent.
Dans les années 80 cependant, le champ des négociations a été élargi pour
comprendre les obstacles non tarifaires au commerce des marchandises et des
domaines nouveaux comme les services et la propriété intellectuelle.
L’ouverture des marchés peut apporter des avantages mais elle exige aussi des
ajustements. Les Accords de l’OMC autorisent les pays à introduire pas à pas les
11
changements, par une “libéralisation progressive”. Les pays en développement
disposent généralement d’un délai plus long pour s’acquitter de leurs obligations.

SECTION 3 : Promouvoir une concurrence loyale


il s’agit d’un système de règles visant à garantir une concurrence ouverte, loyale et
exempte de distorsions. Les règles relatives à la non-discrimination — traitement
NPF et traitement national — ont pour objet de garantir des conditions
commerciales loyales, de même que celles qui concernent le dumping (exportation
à des prix inférieurs au coût pour obtenir une part de marché) et les subventions. Il
s’agit de questions complexes, et les règles visent à définir ce qui est loyal et ce qui
ne l’est pas, ainsi que la manière dont les pouvoirs publics peuvent réagir,
notamment en prélevant des droits d’entrée additionnels calculés de façon à
compenser le dommage occasionné par des pratiques commerciales déloyales.
De nombreux autres Accords de l’OMC visent à favoriser une concurrence loyale,
par exemple dans l’agriculture, en matière de propriété intellectuelle et dans le
domaine des services. L’Accord sur les marchés publics (un accord “plurilatéral”
car il est signé uniquement par un petit nombre de membres de l’OMC) étend les
règles de concurrence aux marchés passés par des milliers d’entités
“gouvernementales” dans de nombreux pays. On peut encore citer d’autres
exemples à cet égard.

SECTION 4 : Encourager le développement et les réformes


économiques
Le système de l’OMC contribue au développement. Toutefois, les pays en
développement ont besoin d’un délai flexible pour mettre en œuvre les accords du
système. Les Accords eux-mêmes reprennent des dispositions antérieures du GATT
qui prévoient une assistance spéciale et des avantages commerciaux pour les pays
en développement.
Plus des trois quarts des membres de l’OMC sont des pays en développement et des
pays qui sont en transition vers une économie de marché. Au cours des sept années
et demie qu’a duré le Cycle d’Uruguay, plus de 60 de ces pays ont mis en œuvre de
façon autonome des programmes de libéralisation du commerce. En même temps,
les P E ont joué pendant le Cycle d’Uruguay un rôle beaucoup plus actif et influent
que lors des négociations précédentes, et ce rôle s'est encore plus renforcé dans le
cadre de l'actuel Programme de Doha pour le développement.
À la fin du Cycle d’Uruguay, les pays en développement étaient disposés à assumer
la plupart des obligations incombant aux pays développés. Toutefois, un certain
délai leur a été ménagé dans les Accords pour leur permettre, pendant une période
transitoire, de s’adapter aux dispositions moins connues, et peut-être plus difficiles
de l’Accord sur l’OMC, en particulier pour la chine

12
CHAPITRE 3 : L’OMC UN CADRE DE REGLEMENT DE LETIGES ENTRE
GRANDES OUISSANCES ECONOMIQUES EST E E

Il s’agit ici de mettre l’accent sur l’importance de cet organe de règlement de


différents pour les E E (SECTION 1) et d’illustrer comment les E E sont plus
actifs dans les différends soumis à l'OMC. (SECTION 2)

SECTION 1 : IMPORTANCE DE L’ORGANE DE REGLEMENT DE


DIFFERENTS POUR LES E E
Avant la Seconde Guerre mondiale, il n'existait aucune enceinte pour mener des
négociations commerciales mondiales ni aucune procédure juridique pour régler les
différends.
Après la guerre, la communauté mondiale des nations commerçantes a négocié des
règles commerciales, qui sont maintenant administrées par l'OMC. La possibilité
de résoudre les divergences par la discussion et par l'adoption de règles convenues
est essentielle pour réduire les tensions.
Ces règles imposent aussi aux Membres l'obligation de porter leurs différends
devant l'OMC et de ne pas agir de manière unilatérale.
Le règlement des différends est parfois considéré comme le joyau de la couronne
pour l'OMC. C'est la clé de voûte du système commercial multilatéral et une
contribution sans précédent de l'OMC à la stabilité de l'économie mondiale.
Le règlement des différends à l'OMC focalise l'attention des pays sur les règles.
Une fois qu'un verdict a été prononcé, les pays doivent se conformer aux règles,
qu'ils renégocieront éventuellement plus tard – au lieu de se déclarer la guerre.
.
Puisque les différends s'appuient sur les Accords de l'OMC, il existe une base claire
pour déterminer qui a raison ou tort. Une fois l'affaire jugée, les accords servent de
base à toute autre mesure qu'il est nécessaire de prendre.
L'augmentation du nombre de différends soumis à l'OMC ne signifie pas qu'il y a
plus de tensions dans le monde. Elle témoigne plutôt du resserrement des liens
économiques entre les pays, de leur participation croissante à l'OMC et du fait
qu'ils font confiance au système pour résoudre leurs divergences.
Les pays en conflit échangent parfois des propos acerbes, mais ils cherchent
toujours à se conformer aux accords et aux engagements qu'ils ont eux-mêmes
négociés.

13
SECTION 2 : Les E E sont plus actifs dans les différends soumis à
l'OMC.
plus de 400 différends ont été portés devant l'OMC depuis sa création en 1995. S'il
n'avait pas été possible de les résoudre de manière constructive et harmonieuse,
certains auraient pu dégénérer en conflits politiques plus graves.
Moins de la moitié des différends ont abouti à l'établissement de groupes spéciaux.
Beaucoup ont été résolus grâce à des discussions entre les parties et n'ont jamais
atteint le stade du groupe spécial.
Plus de 90 pour cent des décisions ont été respectées par les pays défendeurs, et
moins de 4 pour cent ont abouti à des sanctions de la part des pays plaignants.
La durée moyenne d'une procédure de groupe spécial est de dix mois. Dans les
autres organisations internationales, ou même dans les tribunaux nationaux, une
procédure peut durer deux à cinq ans.
Le nombre annuel de différends a globalement diminué. Les pays en
développement sont actifs, ce qui reflète leur participation croissante au
commerce. Toutefois, leur part dans les différends — comme plaignants ou comme
défendeurs — a fluctué au fil des années.

PARTIE 2 : L’IMPACT DE LA CRISE DE L’OMC SUR LES E E

Depuis maintenant plus de trois ans, l’OMC a été largement vidée de sa


substance avec la paralysie de son Organe d’appel, sorte de « cour suprême »
tranchant en dernier recours. Celle-ci est composée de sept membres, dont le
mandat de quatre ans est renouvelable une fois. Leur nomination, selon un
système de calendrier roulant, nécessite l’unanimité des pays membres de
l’OMC. C’est pourquoi il convient de mettre l »accent sur les différentes
manifestations de la crise entre économies émergentes et grandes puissances au
sein de l’OMC (CHAPITRE 1) pour ensuite analyser les initiatves des E E qui
visent a chercher une autre alternative à l’OMC (le BRICS) a titre d’exemple
( CHAPITRE 2)

CHAPITRE 1 – LES MAINIFESTATIONS DE LA CRISE ENTRE L’OMC ET E E

Il s’agit ici d’analyser la paralysie la principale source de la crise de l’OMC qui


est la paralysie de l’organe d’appel de l’OMC (SECTION 1) pour ensuite mettre
l’accent sur les autres causes de la crise ( SECTION 2)

14
SECTION 1 : LA PARALYSIE DE L’ORGANE D’APPEL DE L’OMC

l’Organe d’appel de l’OMC est incapable de fonctionner depuis décembre 2019,


car les Etats-Unis refusent la nomination de ses membres depuis 2016. L’OMC
est dotée d’un Organe de règlement des différends (ORD) qui garantit que les
règles du commerce mondial sont contraignantes. Lorsqu’un Etat membre
estime qu’une mesure commerciale d’un autre Etat membre ne respecte pas les
règles de l’OMC, il peut le poursuivre devant l’ORD, qui réunit trois experts
pour juger le litige. Si ce jugement mécontente une des deux parties, elle peut
recourir à l’Organe d’appel, qui à son tour réunit trois de ses sept membres pour
juger le dossier. Il était initialement prévu que l’Organe d’appel serait rarement
utilisé et que les mesures anti-dumping resteraient largement accessibles aux
Etats membres pour se protéger contre la concurrence déloyale.

Les choses ne se passèrent cependant pas comme prévu. D’une part, l’Organe
d’appel a été saisi pour contester plus des deux tiers des décisions de l’ORD
depuis sa création. D’autre part, il a fréquemment pris position contre les
mesures anti-dumping, en particulier celles appliquées par les Etats-Unis pour
contrer la politique chinoise de subsides aux entreprises publiques – une
préoccupation pourtant partagée par nombre d’Etats membres de l’OMC.

Il apparaît que l’Organe d’appel a outrepassé son rôle, en interprétant les règles
dans le but de réduire la marge d’action pourtant prévue pour se protéger contre
le dumping. Le rôle des fonctionnaires qui assistent les membres de l’Organe
d’appel, qui ne siègent qu’à temps partiel, est pointé du doigt par les Etats-Unis
qui exigent une profonde réforme.

L’administration de Barack Obama (2008-2016) a commencé à attaquer la


nomination de certains membres de l’Organe d’appel, mais le coup fatal a été
porté par Donald Trump, qui a décidé de bloquer entièrement toute nouvelle
nomination. Progressivement, les mandats des sept juges sont arrivés à
échéance, le dernier en novembre 2020. Aujourd’hui, tous les postes sont
vacants. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 2020, Joe Biden a refusé de
débloquer la situation.

Dans ces circonstances, les pays peuvent porter plainte devant l’OMC s’ils
estiment qu’une pratique est anticoncurrentielle

SECTION 2 : LA REMISE EN CAUSE DE LA POSITION CENTRALE


DE L’OMC

La remise en cause de la position centrale de l’Organisation mondiale du


commerce dans la coordination des échanges mondiaux est une pente

15
dangereuse, qui risque d’aboutir à la primauté de la loi du plus fort, au pire
moment.

Dès 2016, Donald Trump avait mis en évidence les limites d’une institution à
bout de souffle. La critique n’était pas infondée, mais, au lieu de travailler à la
remise à plat de l’organisation par une nouvelle gouvernance et une réforme de
son mode de fonctionnement, les Etats-Unis ont préféré adopter la politique du
pire en paralysant l’organe de règlement des différends, l’instance d’arbitrage de
l’OMC.

L’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche avait suscité des espoirs pour
donner un nouvel élan au multilatéralisme. En vain. Depuis 2020, le président
américain s’est mis dans les pas de son prédécesseur en faisant de la
réindustrialisation des Etats-Unis sa priorité. Le gigantesque plan de subventions
voté cet été en faveur de la transition écologique, l’Inflation Reduction Act,
bafoue éhontément les règles de l’OMC.

Les protestations de l’Union européenne (UE), portées début décembre par


Emmanuel Macron lors d’un voyage à Washington, n’ont aucune chance de
faire changer les Etats-Unis de trajectoire. En encourageant les Européens à les
imiter, ils ne font que saper un peu plus un système déjà mal en point.

Ces tensions avec l’UE s’ajoutent à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis.
Les deux tiers du commerce entre les deux pays ne respectent pas les règles
de l’OMC. Quand les deux plus grandes puissances mondiales
s’affranchissent de ce cadre, difficile de demander aux autres pays de
continuer à jouer le jeu.

l’OMC éprouve depuis sa création des difficultés à mener à bien sa mission de


forum de négociation des règles du commerce mondial. Dès 1999, la conférence
ministérielle de Seattle, marquée par d’importantes divergences Nord-Sud, se
révéla incapable d’aboutir à un accord. L’adoption d’un Programme pour le
développement deux ans plus tard à Doha redonna l’espoir de sortir de
l’impasse, mais le manque de volonté des pays industrialisés de respecter leurs
engagements mena à un nouveau désaccord en 2003 à Cancun. Depuis lors, les
divergences Nord-Sud sont restées tenaces et les conférences ministérielles se
sont succédé sans que le Programme de Doha pour le développement soit
concrétisé. C’est pourtant une priorité pour les pays en développement, alors que
les États-Unis et l’Union européenne estiment au contraire qu’il n’est plus
d’actualité.

16
L’impasse est devenue totale avec l’arrivée au pouvoir de l’Administration
Trump aux Etats-Unis, qui a déclaré la « guerre commerciale » 16 à la Chine et
menacé de sortir de l’OMC. Si la pression a depuis lors baissé avec
l’Administration Biden, les tensions avec la Chine restent vives et la guerre en
Ukraine aggrave les tensions internationales, les sanctions commerciales, la
flambée des prix des matières premières et les ruptures d’approvisionnement.

Conséquence de la paralysie à l’OMC, les négociations commerciales ont lieu


hors de son cadre par le biais de dizaines d’accords de libre-échange bilatéraux
et régionaux, dont le nombre n’a cessé d’augmenter.

En guise de conclusion de cette première partie, il de souligner que l’acte de


décès de l’OMC n’est pas encore rédigé, sa centralité dans la coordination des
échanges mondiaux est largement remise en cause . Les enjeux de sécurité et de
géopolitique prennent désormais le pas sur les interdépendances économiques. Il
s’agit d’une pente dangereuse, qui risque d’aboutir à la primauté de la loi du
plus fort, au pire moment. Le ralentissement de la croissance mondiale, le
creusement des inégalités entre le Sud et le Nord et les défis agricoles et
environnementaux ne pourront pas être surmontés si le chacun pour soi domine.
Au-delà du sort de l’OMC, c’est celui de la stabilité mondiale qui est en jeu.c’est
pourquoi les économies émergentes ont entrepris des actions de recherches
d’alternatives a l’OMC ( CHAPITRE 1) ce qui aura des conséquences majeures
sur la gouvernance du commerce international et poussera plusieurs defis à
l’OMC (CHAPITRE 2)

CHAPITRE 1 : LES TENTETIVES DES PE POUR INSTAURER UNE


ALTERNATIVE A L’OMC

On va analyser dans ce chapitre comment les économies émergentes ont faits


pour contre carrer le système de l’OMC par l’instauration du BRICS
17
(SECTION 1)

SECTION 1 : LE BRICKS : UNE ALTERNATIVE FUTURE A L’OMC

Avec l’accession de la Russie à l’OMC, tous les pays membres du BRICS, font
désormais partie de l'Organisation mondiale du commerce. « En 2017 , les pays
membres ont un PIB combiné d’environ 15 000 milliards de dollars. Ils
représentent […, à cette date,…] 19,3 % du produit mondial brut ; 42,7 % de la
16
Arnauld Zoucharie « L’heure est venue de refonder l’Organisation mondiale du commerce » 9 juin 2022,
source : Centre national de coopération au développement (CNCD), Belgique , cncd/be .
17
la banque Goldman Sachs a introduit en outre la notion de « BRIC », un acronyme formé des initiales du
Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine, des pays qui se distinguaient par leur croissance rapide. Source :
https://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/grp_cj_jm.pdf

17
population mondiale ; et ont représenté plus de 50 % de la croissance
économique mondiale au cours des dix dernières années » (Chohan U., 2019) 18.
Les États membres des BRICS essaient d’augmenter leur poids au sein de
l’OMC, sans toutefois détruire les principes de fonctionnement de l’organisation
dans la mesure où celle-ci sert leurs intérêts. Les économies émergentes,
membres du BRICS ont des points de vue communs sur la nécessité de réformer
l'ordre économique existant par le biais de l'OMC ou d'autres 8 organisations.
Les BRICS s’appuient sur plus de 50 mécanismes de coopération. Plus de 20
domaines d’interaction sont à l’ordre du jour. Les dirigeants des BRICS se sont
mis d'accord sur 660 décisions précises. Malgré le fait que les critiques
qualifient souvent les BRICS d'association politique, près de 160 engagements
(25%) ont été pris dans le domaine de l'économie, du commerce et des finances.
En même temps, les pays membres de BRICS sont à la fois des économies
émergentes et des acteurs politiques de premier plan (Nougayrède, 2010): au
G20 et au sein du Fonds monétaire international (FMI) sur les questions du
nucléaire iranien et de l'environnement, ils jouent désormais dans la cour des
grands. Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde sont des pays bien différents,
mais ils partagent tous un même objectif : remettre en cause le statu quo et la
domination des actuels pays riches (G7) dans les relations internationales et
contribuer à redessiner une nouvelle carte du monde où ils auront la place qui
leur revient. La mise en place de leurs propres institutions est en effet un part de
la stratégie qu’adoptent les BRICS pour réaliser les objectifs mentionnés au-
dessus. Cependant, l’existence d’institutions créées par les BRICS ne signifie
pas que ces derniers refusent de coopérer dans le cadre de formats établis. La
participation active des BRICS au sein des institutions de Bretton Woods, la
BIRD6 et le FMI (Kazuhiko Y., 2015 : 324)7 , de l'OMC et du G20 reste une
priorité pour ce groupe de cinq pays. En juillet 2014, les BRICS décident de
créer la « Nouvelle banque de développement » se posant en alternative à la
Banque mondiale et au FMI. La Nouvelle banque de développement a pour
mission première de doter ses membres d’une capacité de résistance face à de
futurs chocs financiers. Elle veille également à aider des nations tierces à faire
face aux soubresauts économiques que ne manquent pas d’occasionner un
éventuel relèvement des taux de la Fed (Banque centrale des États-Unis).
Cependant, les désaccords entre les pays-membres des BRICS sont certes bien
réels : le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud sont des démocraties, certains
imparfaites, alors que la Chine et la Russie sont des régimes autoritaires. Le
Brésil et la Russie exportent des matières premières alors que la Chine en
importe (Della Costa Stuenkel O., 2016) ; c’est d’ailleurs l’un des principaux
motifs de son intérêt pour les autres BRICS. Les pays des BRICS semblent être
de plus en plus divisés19 sur une série de problèmes géopolitiques et
18
La Russie et les États BRICS à l’OMC : quelle stratégie pour les économies
émergentes ? Boris Vinogradov Centre Roland Mousnier. UMR 8596 Sorbonne Université
19
Les stratégies des pays émergents au sein de l'Organisation mondiale du commerce Cornelia Woll, Dans
L'enjeu mondial (2008), page 9

18
géoéconomiques (Manière, 2015). Leurs propres intérêts nationaux semblent
être assez souvent opposés à ceux des autres membres. À titre d’exemple on
peut citer les différends entre le Brésil et l’Inde dans le domaine d’agriculture.
En conséquence, les BRICS semblent aujourd’hui manquer d’une « voix
commune » au nom des pays du Sud, et donc ils ne peuvent pas articuler les
intérêts des pays en voie de développement avec autant de persuasion. Les pays
BRICS se livrent ainsi depuis quelques années à des exercices plutôt unilatéraux
ou bilatéraux, loin des objectifs affichés de déterminer une politique commune
pour les économies dites « émergentes »
En ce qui concerne plus particulièrement les BRICS, la Chine et la Russie n’ont
pas soutenu l’élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies afin de
donner un siège au Brésil, à l’Inde ou à l’Afrique du Sud

SECTION 2 : LES INCIDENCES DE LA CRISE DU SYSTEME DE L’OMC SUR LES


EE

Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde et l’Afrique du sud sont des pays bien
différents, mais ils partagent tous un même objectif : remettre en cause le statu
quo et la domination des actuels pays riches (G7) dans les relations
internationales et contribuer à redessiner une nouvelle carte du monde où ils
auront la place qui leur revient.

En juillet 2014, les BRICS décident de créer la « Nouvelle banque de


développement » se posant en alternative à la Banque mondiale et au FMI. La
Nouvelle banque de développement a pour mission première de doter ses
membres d’une capacité de résistance face à de futurs chocs financiers. Elle
veille également à aider des nations tierces à faire face aux soubresauts
économiques que ne manquent pas d’occasionner un éventuel relèvement des
taux de la Fed (Banque centrale des États-Unis).

Les BRICS s’appuient sur plus de 50 mécanismes de coopération. Plus de 20


domaines d’interaction sont à l’ordre du jour. Les dirigeants des BRICS se sont
mis d'accord sur 660 décisions précises. Malgré le fait que les critiques
qualifient souvent les BRICS d'association politique, près de 160 engagements
(25%) ont été pris dans le domaine de l'économie, du commerce et des finances.
En même temps, les pays membres de BRICS sont à la fois des économies
émergentes et des acteurs politiques de premier plan au G20 et au sein du Fonds
monétaire international (FMI) sur les questions du nucléaire iranien et de
l'environnement, ils jouent désormais dans la cour des grands.

La mise en place de leurs propres institutions est en effet un part de la stratégie


qu’adoptent les BRICS pour réaliser les objectifs mentionnés au-dessus.
Cependant, l’existence d’institutions créées par les BRICS ne signifie pas que
ces derniers refusent de coopérer dans le cadre de formats établis. La

19
participation active des BRICS au sein des institutions de Bretton Woods, de
l'OMC et du G20 reste une priorité pour ce groupe de cinq pays.

CHAPITRE 2: LES INCIDENCES DE L’AFFAIBLISSEMENT DE L’OMC SUR LA


GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE

Il s’agit dans ce chapitre d’analyser les nouvelles caractéristiques de la


gouvernance économiques mondiales (SECTION 1) ainsi que les défis que
l’OMC doit relever pour rassurer les E E (SECTION 2)

SECTION 1 : les nouvelles caractéristiques de la gouvernance


économiques mondiales
Les arguments développés récemment par ceux qui décèlent dans les
mutations récentes la fin de l’Etat-nation, sont nombreux et complexes,
mais se résument souvent en un mot : la mondialisation. Il s’agit de ce
phénomène multidimensionnel qui traduit selon l’expression de Carroué
et al. (2005), un « processus géohistorique d’extension progressive du
capitalisme à l’échelle planétaire ». La libre mobilité des capitaux, des
biens et de la production, ou ce qu’on appelle souvent les trois
D (Déréglementation, Décloisonnement, Désintermédiation), devrait
aboutir à l’émergence d’un monde sans frontières, où le pouvoir des Etats
serait désormais « sur le fil du rasoir », face au primat des lois du marché,
seules capables d’assurer une allocation optimale des ressources20.

7Même si plusieurs thèses à l’encontre de l’intervention de l’Etat


n’adoptent pas cette même logique très libérale, elles partent forcément
de la même prémisse : la mondialisation est une réalité qui aboutirait à la
disparition de la notion de nationalité économique. Les moyens d’action
des Etats se réduisent sensiblement depuis les deux dernières décennies,
face au pouvoir croissant de nouveaux acteurs. Tel que le précise Dollfus
(2007), certains de ces acteurs sont animés d’une logique transnationale
qui « déborde » l’Etat par le haut (firmes transnationales, organisations
mondiales…) et d’autres contestent l’Etat de l’intérieur (séparatistes,
lobbies…). Ainsi, sur un marché mondial hautement concurrentiel, il est
20
Dimitri Uzunidis, Lamia Yacoub « La Gouvernance de l'économie mondiale et le renouveau des politiques
économiques actives dans les pays en développement », Marché et organisations 2009/2 (N° 9), pages 203 à
243

20
devenu assez problématique pour les Etats de financer les dépenses
sociales en augmentant les impôts, ou de faire respecter des normes dans
des domaines comme les conditions de travail, ou de soutenir des
activités stratégiques, sans être accusés, soit de léser ou de favoriser leurs
propres exportateurs, soit de faire obstruction au libre-échange, etc. En
d’autres termes, la mondialisation semble avoir déstabilisé les piliers du
pouvoir légitime de l’Etat et rendu moins évidente la faisabilité des
politiques nationales, en introduisant une logique économique de
compétition territoriale et en réduisant la marge de manœuvre des
politiques économiques (Yacoub, 2008).

Aujourd’hui, l’idée récurrente de gouvernance mondiale, est un signe


patent de cette tendance, tant elle semble relativiser la pertinence des
politiques volontaristes nationales. Ce mode de régulation est censé être
mieux adapté à la mondialisation que le Nouvel Ordre Economique
Mondial institué dans l’après-guerre. La gouvernance renvoie au principe
selon lequel les politiques économiques passent inévitablement par des
jeux de transaction entre acteurs de natures différentes, plutôt que par
une logique hiérarchique, où un seul acteur (l’Etat) dicterait les règles du
jeu économique.

SECTION 2 : les défis que l’OMC doit relever pour rassurer les E E

En 2006, lors d’une intervention à l’Institut des Hautes Études


Internationales, Pascal Lamy, directeur de l’OMC, définissait la gouvernance
en ces termes-ci : « La gouvernance est un processus de décision qui met en
avant la négociation permanente entre parties prenantes. Par la concertation, le
dialogue et l'échange, la gouvernance vise à assurer une coexistence et parfois
une cohérence entre des points de vue différents et parfois divergents. Il s'agit
donc de rechercher les éléments d'accord et de les élargir au point de trouver
les possibilités d'actions communes»21

Qu’attendre donc de l’OMC dans le cadre d’une gouvernance mondiale,


alors que la libéralisation du commerce a plus tendance à accroître les
inégalités entre pays et à l’intérieur de pays qu’à les réduire, une situation qui,
dans un monde où la communication s’accélère, devient de plus en plus

21
https://umeci.org.ci/wp-content/uploads/2020/05/Cours-de-DROIT-INTERNATIONAL-ECONOMIQUE

21
insupportable ?22 Qu’attendre encore d’une organisation fondée pour réguler
l’échange de produits manufacturés destinés à l’amélioration de bien-être
individuels, alors qu’elle est confrontée aujourd’hui à la nécessité de réguler
des activités et des biens immatériels comme le sont les services et les brevets,
et à contribuer à la bonne gestion de biens publics mondiaux ? Qu’attendre
enfin de l’OMC alors que les crises majeures, économique, environnementale,
que nous traversons rendent nécessaire une révision des fondements théoriques
de l’économie de marché.

Au-delà d’une réforme institutionnelle, la paralysie actuelle du Cycle de


Doha nuit à la capacité du système de relever des défis mondiaux. Au cours des
dernières années, la perception par le public de la pertinence et de la légitimité
de l’OMC a largement dépendu de la façon dont celle-ci pouvait répondre aux
attentes des politiques publiques au sens large dans des domaines tels que la
sécurité alimentaire, la protection de l’environnement, les normes du travail et,
plus récemment, la transition vers une économie sobre en carbone. Or il ne fait
aucun doute que les difficultés que l’OMC a rencontrées pour mener à terme le
Cycle de Doha affectent sa capacité à réagir et à s’adapter aux nouveaux défis en
matière de politiques publiques.

Depuis ses débuts, en 1994, en tant qu’organisation située hors du système


onusien, l’OMC a sans cesse été obligée de démontrer que ses processus
décisionnels, ses règles et les résultats de ses négociations étaient bien en accord
avec les grandes lignes des politiques publiques dans les domaines de la santé,
de l’environnement ou du développement. Si les appels à plus de cohérence
politique sont souvent venus des gouvernements membres de l’OMC, ils se sont
aussi fait entendre au sein des groupes de la société civile, des médias et même
d’autres agences intergouvernementales préoccupées par les relations entre le
commerce et les objectifs des politiques publiques globales.

. Le multilatéralisme compétitif de l’OMC inaugure une nouvelle place pour


les normes dans la prévention des entraves techniques au libre-échange. Il fait
que la contestabilité des marchés porte sur les politiques non commerciales et
les différences dans les régimes de régulation (politiques environnementale et
de concurrence, standards de protection de la propriété intellectuelle) et les
barrières qualitatives aux échanges23.

Conclusion
22
Gouvernance mondiale Rapport de synthèse Pierre Jacquet, Jean Pisani-Ferry et Laurence Tubiana, rapport
du conseil d’analyses économiques n37 nancy mai 2012 . source : https://cae-eco.fr/staticfiles/pdf/037.pdf

23
Hervé Ascensio, Droit international économique, p 16 Parution : 05/2018 Editeur : Presses Universitaires de
France

22
En vingt ans, l’économie politique globale a considérablement changé :
nouvelles puissances commerciales ascendantes, croissance inédite du
bilatéralisme, apparition de méga-accords transrégionaux, développement des
chaînes de valeur mondiales. Et chacune de ces mutations contribue à
l’enlisement des négociations et à la marginalisation de l’OMC.

Une chose est certaine : l’impasse dans laquelle se trouve l’OMC met fin aux
grands cycles de négociations et à l’engagement unique comme incitation au
compromis. Le système évoluerait-il vers une série de négociations en comités
restreints avec une OMC veillant à la cohérence de l’ensemble ? Cela résoudrait
le problème des modalités, mais laisserait entière la question de la substance des
négociations

« Comment penser un multilatéralisme capable de traiter de façon satisfaisante


les enjeux de développement humain et durable, de lutter contre la pauvreté et
les changements climatiques et de fournir le bien public global que doit être un
système commercial ouvert, inclusif, sûr et fondé sur des règles ? »24 Ce sont des
questions d’une redoutable complexité. Il n’est pas certain que les négociateurs
aient la capacité d’y répondre ni même la volonté de les affronter. Peut-être
voudront-ils, pour la symbolique, attendre la prochaine Conférence ministérielle
qui pourrait se tenir à La Havane en 2017 – le rapprochement entre les États-
Unis et Cuba permet de l’envisager – et qui correspondrait aux 70 ans du
système ?

Tant l’orientation régionale des BRIC que leurs timides initiatives bilatérales
s’expliquent davantage par leur volonté de créer des alliances stratégiques que
par leur motivation à dynamiser leurs exportations. Cependant, une
contradiction inhérente réside au cœur de cette logique. Si, d’un côté, leurs
accords régionaux et bilatéraux renforcent leurs positions de puissances
régionales et de porte-paroles des pays en développement, ils ne parviennent
toujours pas à utiliser ces négociations comme leviers pour promouvoir les
normes qu’ils revendiquent au niveau multilatéral 25. Cette opportunité manquée
illustre la dissonance entre les discours des BRIC et la mise en œuvre de leurs
programmes de libéralisation. Une coopération Sud-Sud plus cohérente reste
donc à achever.

BIBLIOGRAPHIE
24
Mehdi AbbasL’OMC face aux enjeux de la nouvelle économie globale, Centre d’études sur l’intégration et la
mondialisation (CEIM) Faculté de science politique et de droit Université du Québec à Montréal
25
Jean Frédéric Morin, La brique des BRIC ou les grands pays émergents et la construction du système
commercial, Institut du développement durable et des relations internationales, N° 02/2008 | GOUVERNANCE
GLOBALE

23
&- OUVRAGES GENERAUX :
1- Dominique Carreau, Patrick Juillard et Thiebaut Flory. Droit international economique. Paris:
Librairie Generate de Droit et de Jurisprudence, 1978
2- Hervé Ascensio, Droit international économique, Parution : 05/2018 Editeur : Presses
Universitaires de France

3- T. Blagojevic , Quelques caractéristiques du droit économique international actuel, Revue


internationale de droit comparé Année 1968 20-2 pp. 273-285

&- OUVRAGES SPECIAUX :


4-Pays émergents et droit international économique, « À la recherche d'une définition »
Henri Culot, Philippe Vincent - Collection IDHAE, 128 pages, parution le 27/10/2021
5-Pays émergents et droit international économique « Les grands équilibres mondiaux »
Henri Culot, Hélène Tourard et Philippe Vincent ruylant, Institut national du service public,
Centre de ressources et d'ingénierie documentaires, 365 p.

6-Les stratégies des pays émergents au sein de l'Organisation mondiale du commerceCornelia


Woll, Dans L'enjeu mondial (2008),

7- Jean Frédéric Morin, La brique des BRIC ou les grands pays émergents et la construction du
système commercial, Institut du développement durable et des relations internationales, N°
02/2008 | GOUVERNANCE GLOBALE

&- ARTICLES :
7-CES PAYS ÉMERGENTS QUI FONT BASCULER LE MONDE (2011) , Axelle Degans

Les grands dossiers des sciences humaines (N°24, septembre-octobre-novembre 2011), p. 72-
75
8-La Russie et les États BRICS à l’OMC : quelle stratégie pour les économies
émergentes ? Boris Vinogradov Centre Roland Mousnier. UMR 8596 Sorbonne Université
9-Mehdi AbbasL’OMC face aux enjeux de la nouvelle économie globale, Centre d’études sur
l’intégration et la mondialisation (CEIM) Faculté de science politique et de droit Université
du Québec à Montréal
10- Dimitri Uzunidis, Lamia Yacoub « La Gouvernance de l'économie mondiale et le
renouveau des politiques économiques actives dans les pays en développement », Marché et
organisations 2009/2 (N° 9),
11- Le déclin de l’OMC, une menace pour la stabilité mondiale
ÉDITORIAL
Le Monde, éditorial « Le déclin de l’OMC, une menace pour la stabilité mondiale, publié
le 28 décembre 2022

24
&- RAPPORTS :
10-Perspectives de l’économie mondiale, une reprise cahoteuse, rapport FMI , avril 2023 .
Source : https://www.imf.org/f
11- Gouvernance mondiale Rapport de synthèse Pierre Jacquet, Jean Pisani-Ferry et Laurence
Tubiana, rapport du conseil d’analyses économiques n37 nancy mai 2012 . source :
https://cae-eco.fr/staticfiles/pdf/037.pdf
12- l‘OMC A 20 ANS DEFIS ET REALISATIONS : source : https://www.wto.org/
septembre 2015

25
TABLE DES MATIERES
Partie 1 : L’OMC : UNE ORGANISATION INDISPENSABLE POUR LES E E
CHAPITRE 1 : L’OMC UN CADRE DE COOPERATION INSTITUTIONALISER
POUR LES E E
SECTION 1 : la place de plus en plus importante qu’occupe les économies
émergentes au sien de l’OMC
SECTION 2 : l’impact de ce rôle aussi bien sur les E E que sur le commerce mondial

CHAPITRE 2 : LA MISE EN PLACE DES REGLES MULTI- LATERALES


FAVORABLES AUX E E
SECTION 1 : le principe de non-discrimination
SECTION 2 : la libéralisation du commerce de manière progressive et par voie
de négociation
SECTION 3 : la promotion d’une concurrence loyale
SECTION 4 : l’encouragement du développement et réformes économiques

CHAPITRE 3 : L’OMC UN CADRE DE REGLEMENT DE LETIGES ENTRE


GRANDES OUISSANCES ECONOMIQUES EST E E

SECTION 1 : IMPORTANCE DE L’ORGANE DE REGLEMENT DE


DIFFERENTS POUR LES E E
SECTION 2 : Les E E PLUS ACTIFS DANS LES DIFFERENTS SOUMIS
A L’OMC

Partie 2 : l’IMPACT DE LA CRISE DE L’OMC SUR LES E E


CHAPITRE 1 : LES MAINIFESTATIONS DE LA CRISE ENTRE L’OMC ET les E E

SECTION 1 : LE BRICKS : UNE ALTERNATIVE FUTURE A L’OMC


SECTION 2 : LES INCIDENCES DE LA CRISE DU SYSTEME DE
L’OMC SUR LES E E

CHAPITRE 2 : LES TENTETIVES DES E E POUR INSTAURER UNE


ALTERNATIVE A L’OMC
SECTION 1 : les nouvelles caractéristiques de la gouvernance économiques
mondiales
SECTION 2 : les défis que l’OMC doit relever pour rassurer les E E

26

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