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Support Du Cours WAFA ANDOLSI
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constitutionnelle
Master 1 sciences politiques
INTRODUCTION
1
Larousse (2017), par exemple, définit la « théorie » comme :
- Ensemble organisé de principes, de règles, de lois scientifiques visant à décrire et à expliquer un
ensemble de faits : La théorie de la relativité.
- Ensemble relativement organisé d'idées, de concepts se rapportant à un domaine déterminé : Une
théorie littéraire.
- Système d'hypothèses sous-tendant les interprétations des événements : C'est votre théorie, mais
ce n'est pas sûr.
- Connaissance purement spéculative : Il y a loin de la théorie à la pratique.
- Donnée d'un langage formel, d'un ensemble d'axiomes et d'un ensemble fini de règles de
déduction.
1. Un aspect prescriptif :
2. Un aspect descriptif :
CHAPITRE PREMIER
LE DROIT CONSTITUTIONNEL
A- Définition du droit
- Le critère formel
- Le critère matériel
C’est sur cette base que le Conseil Constitutionnel français a-t-il déclaré
inconstitutionnelles les dispositions à caractère déclaratoire. Celles-ci ont été
sanctionnées pour être, en effet, démunies de portée normative (DC 2004-500
du 29 juillet 2004 relative à la loi organique relative à l'autonomie financière
des collectivités territoriales et DC 2005-512 du 21 avril 2005 relative à la loi
d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école (la loi Fillon)).
B- Définition de la politique
autre. Une définition n’est, bien entendu, pas une thèse sur la nature d’une
chose. Elle reste essentiellement un « outil intellectuel permettant de construire
un raisonnement ».
Or, une telle vision reste limitée, puisque l’Etat ne se réduit pas à l’acte
constitutionnel, d’autant plus que son existence peut précéder à celle de la
Constitution. De même, la dynamique politique réelle tend souvent à surpasser
le caractère statique de la norme constitutionnelle (problèmes de pratique).
Ainsi, voit-on constamment s’élargir le champ du politique au-delà de
l’institutionnel. D’autres objets rentrent, désormais, dans l’intérêt du droit
constitutionnel, à commencer par le phénomène des partis politiques, puis des
lobbies, de l’opinion publique, de la société civile et même le jeu des
mécanismes économiques.
Le réalisme juridique est un courant qui entend décrire le droit tel qu’il
est réellement et non tel qu’il devrait être, selon telle ou telle philosophie
morale ou politique. Le réalisme juridique, tout en restant un courant
positiviste, part de la critique de la déconnexion entre le sollen (le devoir être)
et le sein (l’être) caractéristique de la pensée normativiste kelsénienne. Le
normativisme considère que seul le monde du « devoir être » rentre dans
l’intérêt de la science du droit. Les faits qui entourent la norme ne l’intéressent
pas, parce qu’ils lui sont exogènes.
ailleurs, sur la question du rôle du droit dans la société et permet, ainsi, de tenir
compte des résultats réels du droit. Il admet, en effet, une description du droit
d’un point de vue externe.
C- Du constitutionnalisme au néoconstitutionnalisme
légitimité des problèmes et aussi des solutions proposées. Or, une idée
scientifique n’est jamais figée. Les idées scientifiques évoluent, en effet, en
fonction d’une dynamique discontinue entre deux phases alternatives : l’une est
appelée phase de « science normale », l’autre, phase de « science
extraordinaire ». Durant les périodes de science normale, les chercheurs
appartenant à une discipline adhèrent à un cadre théorique commun qui, pour
un certain temps de stabilité, leur fournit des problèmes-type et des solutions.
Ce cadre théorique est le fruit d’un accord sur un paradigme qui oriente, donc,
les recherches et suggère les voies de solution. La phase de science
extraordinaire survient avec l’avènement de certains faits d’observation qui ne
riment plus avec le modèle explicatif en cours. Cela peut naturellement
remettre en cause le paradigme dominant. Et la première réaction sera
naturellement une réaction de résistance (hypothèses ad hoc, mise en avant
d’obstacles épistémologiques pour garder la prééminence du modèle
perturbé...). Mais au final, c’est l’esprit critique caractéristique de la démarche
scientifique qui l’emporte vers la recherche d’une théorie plus englobante. Un
nouveau paradigme prend alors place, au terme d’une « révolution
scientifique », au bout de laquelle, une nouvelle période de « science normale »
s’instaure.
Une science de droit critique doit, alors, pouvoir affronter ces remises en
question, portant sur son corpus conceptuel et ses méthodes, et tenter de
CHAPITRE 2
L’ETAT
toute la vie humaine, autant qu’il est le nom de la société politique organisée.
Selon que l’on met l’accent sur la légitimité, sur le pouvoir, sur les fonctions ou
sur le droit, son étude peut être conduite selon des approches différentes :
philosophique, sociologique, juridique, etc.
B- La définition juridique
que l’Etat s’est consacré comme l’institution des institutions. Cela s’est fait de
manière à rompre avec la vision juridique découlant de la théorie du contrat
social qui ramène l’Etat à un accord volontaire établi à un moment donné entre
les individus. L’Etat sera, dans cette perspective, l’association politique
librement formée par les participants au contrat social, et la souveraineté
s’apparentera à la volonté générale des contractants, c’est-à-dire la somme de
leurs volontés individuelles. Ainsi, fondé sur les libertés individuelles, le
contrat social, une fois conclu, sera à leur fondement. Or, la consécration de
l’Etat comme organisme social structuré, c’est à dire comme institution
politique-collective, grâce à la démocratie (alternance, délibération, égalité...) a
bien mis en évidence que la volonté générale (tout comme l’intérêt général)
sera plus que la somme de la volonté des parties, et l’Etat sera plus qu’une
relation contractuelle.
Il s’en suit deux axes essentiels qui différencient l’Etat des autres types
d’organisations.
A- L’expérience totalitaire
B- L’Etat-Providence
C- Le virage néolibéral
A- La signification du néolibéralisme
régir autant les relations individuelles privées que les relations étatiques
publiques. Cela veut dire que l’Etat ne sera qu’un instrument pour atteindre
l’objectif de maximisation du profit pour chaque individu ou acteur intervenant
(Ecole du public choice puis Ecole du choix rationnel).
B- L’expression du néolibéralisme
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Théorie constitutionnelle
Dans tous les cas, de par son contenu, la gouvernance s’inscrit dans la
continuité de la théorie libérale de l’Etat, dans sa tendance à limiter le pouvoir
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Théorie constitutionnelle
CHAPITRE 3
Le pouvoir politique
S’il est vrai que l’idée de séparation des pouvoirs trouve ses racines dans
l’œuvre de John Locke, dans son Essai sur le gouvernement civil, c’est bien
Montesquieu qui, en la reprenant, l’a approfondie et systématisée. Montesquieu
développe sa théorie à partir de son constat référentiel que « c'est une
expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il
va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. [...] Pour qu'on ne puisse abuser du
a- La notion de pouvoir
Ceci étant, la séparation des pouvoirs stricto sensu renvoie à une double
séparation : la séparation des fonctions, d’un côté, et la séparation des organes,
de l’autre.
b- La notion de séparation
Cette idée topique a été, surtout, reprise par les auteurs des Federalist
Papers (Alexander Hamilton, James Madison, et John Jay), au moment de
l’élaboration de la Constitution américaine. Optant pour une démarche
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Théorie constitutionnelle
Il en résulte que :
- Chaque fonction étatique doit être, non pas spécialisée, mais distribuée
entre une pluralité d’organes, de telle sorte que l’action de chaque
b- Critique de la théorie
logique était liée au caractère institutionnel des problèmes que pose le pouvoir,
à l’époque de son élaboration (compétences des organes, leurs relations). Avec
le phénomène partisan, le clivage glisse du duel Législatif-Exécutif au rapport
Majorité-Opposition.
A- Définition
Cet enjeu n’est pas, à vrai dire, nouveau. Il suffit, là, de remonter à
Maurice Hauriou qui avait évoqué, depuis le début du siècle dernier, l’idée de
multiplication des pouvoirs autres que politique et a défendu, par là même,
l’idée de séparation des pouvoirs politique et économique, gouvernement et
administration, individu et Etat, etc. Il s’agissait d’une conception matérielle de
la séparation des pouvoirs, par laquelle Hauriou avait réintroduit dans l’analyse
constitutionnelle des pouvoirs traditionnellement écartés. Une telle approche
peut permettre d’élargir les possibilités d’intégration du contre-pouvoir –
comme mécanisme et comme approche –, dans l’analyse constitutionnelle.
A- La participation
B- La représentation
puisque le souverain (le peuple) ne fait que déléguer l’exercice du pouvoir à ses
représentants.
effet, développé sur une base plus individuelle que sociétale. Et c’est
ainsi que le XIXème siècle, était, par la suite, essentiellement le siècle
de la construction de l’ordre libéral, mais avec quelques progressions
démocratiques. Il est à noter, dans ce sillage, que le XIXème siècle est
celui qui a connu la contestation de la bourgeoisie comme classe
dirigeante substituée à la noblesse. Les abus du libéralisme et ses effets
pervers ont été, en effet, tempérés avec l’avènement du suffrage
universel. Celui-ci a marqué d’abord la consécration du principe
d’égalité et, par la suite, la véritable reconnaissance des droits collectifs
ou politiques (droit d’association, droit de s’organiser dans des partis
politiques, droit syndical et de grève, droit de manifestation…) à côté
des libertés individuelles.
a- Le déséquilibre actuel
et société est, désormais, de plus en plus assurée par les acteurs de la Société
civile et à travers l’officialisation des espaces concurrents qui ont à leur tête les
médias, les réseaux sociaux et les agences de sondage d’opinion. Le
néolibéralisme opère, en effet, un déplacement de la centralité politique des
instances démocratiques vers d’autres, assez diversifiées voire éparses. La
décision politique devient, à découvert, au sacre du marché, de la Société civile
et du technocrate, dotés d’une légitimité présupposée qui surpasse les
représentations confirmées de la légitimité électorale. La concurrence entre les
acteurs économiques sur le marché se traduit dans le champ politique en un
lobbying qui pervertirait la délibération démocratique. La démocratie se trouve,
ainsi, vidée de l’un de ses fondements essentiels : la gouverne de la diversité et
le débat contradictoire sur des idées politiques.