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L E S E N J E U X É C O N O M I Q U E S I N T E R N AT I O N AU X
Octobre 2001
L’OMC et
la gouvernance
commerciale
Consolider le système
commercial international
Une OMC plus Depuis la signature de des échanges mondiaux). La règle du consen-
universelle et l’Accord général en 1947 par sus qui y prévaut, source de complexité, joue
démocratique 25 pays, les huit cycles de avant tout comme un puissant facteur de légi-
négociation ont rassemblé un timité des décisions prises par les États qui en
nombre croissant de participants: 48 pour le sont membres . De ce point de vue, l’OMC se
« Kennedy round » ouvert en 1964, 99 lors du distingue à la fois du système du Conseil de
cycle de Tokyo ( 1973-79), 120 à l’occasion sécurité de l’ONU, dans lequel un nombre limité
de cycle d’Uruguay clôturé en 1994. L’augmen- de pays disposent du droit de veto, et de celui
tation progressive du nombre de ses membres des institutions financières (FMI, Banque Mon-
- 142 à ce jour -, et l’entrée prochaine de la diale), qui fonctionne selon un système de
Chine et d’une vingtaine d’autres pays candidats pondération des voix proportionnelle à la parti-
- dont la Russie- rapprochent désormais l’OMC cipation des États au capital de ces institutions.
de l’universalité. Contestée pour son manque de transparence,
L’organisation offre à tous les pays membres, comme d’autres organisations internationales,
quel que soit leur poids dans le commerce l’OMC renforce depuis deux ans l’accès à l’in-
mondial, une voix égale dans la décision (alors formation, et travaille à rendre son fonctionne-
qu’une dizaine d’entre eux représentent 80 % ment interne plus démocratique.
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Un règlement Mais, avant tout, l’OMC est née contre les sanctions unilatérales et les rapports
des différends de la conviction européenne de force du passé. Les Membres se sont en
plus légitime que seule une organisation effet engagés, s’ils veulent faire arbitrer leurs
internationale forte serait à conflits commerciaux, à les porter devant le
même d’imposer la règle de droit à tous les mécanisme de règlement des différends de
partenaires de l’échange international. Parfois l’OMC. Les pays en développement y ont de
décrié, efficace et certainement perfectible, plus en plus largement recours. À ce jour,
l’organe de règlement des différends mis en ils ont gagné à l’OMC plus de panels que les
place à l’OMC offre la seule garantie possible États-Unis et autant que l’Union européenne.
Marchandises Services
Total 59 100 %
Le cycle de négociation doit être l’occasion ment des dispositifs d’arbitrage ou celui de
de renforcer ce mécanisme. Accroître sa la coopération institutionnelle dans d’autres
transparence, clarifier ses procédures, pro- domaines. Appelée à coopérer avec l’OMC
fessionnaliser les groupes spéciaux chargés lors de la première conférence ministérielle
de juger en première instance et réexaminer de cette organisation, en 1996 à Singapour,
le mécanisme des sanctions constituent dans l’OIT a depuis lors durci son attitude à l’égard
ce domaine, avec le renforcement nécessaire de ses Membres ne respectant pas leurs
de l’assistance technique au bénéfice des pays engagements (cas récent du Myanmar). Dans
en développement, les principales proposi- le domaine de l’environnement, la prise de
tions européennes pour la prochaine négo- conscience de l’efficacité des normes com-
ciation. merciales a relancé l’idée d’une Organisa-
Loin de desservir l’objectif de régulation de la tion mondiale de l’environnement. Elle a pu
mondialisation, l’existence d’un mécanisme pousser, au lendemain de l’échec de Seattle,
de règlement des différends efficace à l’OMC à la conclusion du protocole de Carthagène
peut favoriser, par ricochet, un renforce- sur les mouvements transfrontières d’OGM.
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Un approfondis- Lorsque 23 Parties contrac- Depuis les années soixante-dix, le champ des
sement et un tantes ont signé l’accord du accords s’est considérablement élargi. Agri-
élargissement GATT en 1947, elles lui ont culture, textiles, services et propriété intel-
des règles assigné une mission décou- lectuelle ont ainsi été intégrés dans le cycle
lant directement du contexte d’Uruguay, et dans les accords de Marrakech
de l’époque : organiser et consacrer par le qui en ont résulté en 1994. Les travaux engagés
droit international une libéralisation des depuis lors sur les relations entre le commerce
échanges rendue nécessaire par les exi- d’une part, l’investissement, la concurrence et
gences de la reconstruction. Réduction l’environnement d’autre part, ouvrent la voie
des tarifs douaniers et élimination des à l’inclusion de ces sujets dans le prochain
barrières non tarifaires ont ainsi nourri cycle, la mondialisation appelant le renfor-
les premiers cycles de négociation mul- cement du cadre multilatéral de règles dans
tilatéraux. La transparence et le principe ces domaines encore mal couverts. Retenue
de non-discrimination continuent de régir comme objectif en 1996, lors de la première
les échanges commerciaux internationaux, conférence ministérielle de l’OMC, la transpa-
d’organiser les négociations commercia- rence dans les marchés publics devrait égale-
les et de structurer le fonctionnement de ment faire l’objet d’engagements dans le cadre
l’organisation. des prochaines négociations.
Investissement Concurrence
Objectif : négocier un cadre de Objectif : définir un cadre
principes et de règles multilatéra- multilatéral de principes visant à :
les, pour : - définir des principes de base communs
- assurer transparence et non discrimina- à tous les Membres,
tion, - éviter le contournement ou la neutrali-
- accorder un niveau de protection sation des engagements de libéralisation
adéquat à l’investissement étranger, par des pratiques anti-concurrentielles,
- permettre l’accès au marché pour les - inciter à la mise en place de législations
secteurs offerts, nationales,
- en intégrant les pays en développement - en prenant en compte, par des engage-
dans une négociation conduite selon ments en matière d’assistance technique
l’approche retenue pour les services et de coopération inter-institutionnelle,
(seulement listes positives d’engage- les besoins des pays en développement.
ments librement consentis).
La poursuite des L’accord agricole de Marra- ment les services d’intérêt général (recherche,
engagements kech a étendu à l’agriculture formation…), l’aide alimentaire intérieure,
le régime de droit commun le soutien au revenu découplé, les program-
en matière d’accès, reposant sur des droits de mes de protection de l’environnement. De
douane fixes (équivalents tarifaires). Une fois même, les versements directs au titre de
établis, ces droits ont été réduits de 36 % en programme de limitation de la production
moyenne sur les six années de mise en œuvre (« boîte bleue ») ont été exemptés de tout
de l’accord. engagement de réduction.
La réaffirmation La négociation agricole à Dans cette seconde logique, qui est celle de
de la spécificité l’OMC oppose, traditionnel- l’Union européenne, le secteur agricole génère
du secteur lement, deux visions : un des « externalités positives » au-delà de la seule
premier groupe de pays production de produits agricoles : contribution
(dit « groupe de Cairns ») est partisan d’une au développement durable, au maintien ou à
approche axée exclusivement sur le marché l’augmentation du nombre d’emplois dans les
et d’une banalisation du traitement réservé zones souffrant de handicaps structurels, à la
par l’OMC à l’agriculture. Le second groupe protection de l’environnement, au maintien de
(les pays défendant la multifonctionnalité) la vitalité des zones rurales ou à la lutte contre la
soutient l’idée qu’une orientation par le pauvreté. Contestée par des pays tels que l’Aus-
marché ne saurait suffire pour atteindre les tralie, l’Argentine ou l’Uruguay, cette approche
multiples objectifs que la société assigne à justifie pour l’Europe le maintien d’un accord
l’activité agricole. spécifique pour ce secteur à l’OMC.
cohérence avec les mesures déjà prises dans qui il incombe de fournir les éléments man-
Ces critères visent à encadrer les possibilités de recours au principe de précaution, afin d’en
renforcer la légitimité et d’éviter une utilisation abusive et injustifiée.
L’accord sur les mesures sanitaires et phyto- émanent des organisations internationales
sanitaires (SPS) de l’OMC permet de prendre compétentes ainsi que ceux qui découlent
en compte le principe de précaution dans des mesures sanitaires ou phytosanitaires
le cadre de l’élaboration de mesures visant appliquées par d’autres Membres. Dans de
à protéger la santé. Son article 5.7 dispose telles circonstances, les Membres s’effor-
ainsi que : « Dans le cas où les preuves ceront d’obtenir des renseignements addi-
scientifiques pertinentes seront insuffi- tionnels nécessaires pour procéder à une
santes, un Membre pourra provisoirement évaluation plus objective du risque et
adopter des mesures sanitaires ou phyto- examineront en conséquence la mesure
sanitaires sur la base des renseignements sanitaire ou phytosanitaire dans un délai
pertinents disponibles, y compris ceux qui raisonnable ».
L’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) conclu en 1994 à Marra-
kech détermine les conditions dans lesquelles les pays membres de l’OMC peuvent adopter
et mettre en oeuvre des mesures sanitaires (santé animale, sécurité sanitaire des aliments) ou
phytosanitaires (protection des végétaux) ayant une incidence directe ou indirecte sur le com-
merce international. Il renvoie aux normes définies dans trois enceintes internationales :
- le Codex alimentarius (organe sous la double - l’Office international des épizooties (OIE), qui
tutelle de l’Organisation des Nations Unies élabore des normes, directives et recomman-
pour l’Alimentation et l’Agriculture - OAA - dations concernant les maladies animales,
et de l’Organisation mondiale de la santé - y compris celles transmissibles à l’homme
OMS), qui élabore des normes, directives, (zoonoses),
codes d’usage et recommandations concer- - la convention internationale de la protection
nant notamment l’innocuité des produits ali- des végétaux (CIPV), qui élabore des normes
mentaires, internationales concernant la santé végétale.
Les normes définies par ces organismes ne sont pas obligatoires, puisque l’accord SPS
reconnaît le droit souverain des Membres de fixer le niveau de protection qu’ils jugent appro-
prié pour protéger leur territoire sur le plan sanitaire, en adoptant si besoin des normes plus
sévères que celles fixées au niveau international. Ces normes nationales, pour être considérées
comme conformes au droit de l’OMC, doivent respecter un certain nombre de principes : néces-
sité, justification scientifique, non-discrimination des mesures, transparence, cohérence.
L’accord de l’OMC sur les services ( AGCS) clair aux négociateurs), de services énergéti-
n’a pu être stabilisé dans toutes ses compo- ques, de distribution, de tourisme ou de cons-
santes à la fin du cycle d’Uruguay. Les négo- truction, l’Union peut faire valoir des intérêts
ciations, poursuivies sur une base sectorielle, importants dans la plupart des secteurs. C’est
ont débouché fin 1997 sur des accords de le cas en particulier pour la France, troisième
libéralisation pour les télécommunications de exportateur mondial de services, qui réalise
base et les services financiers. Ces négocia- dans ce secteur plus de 55 % de son PIB, et
tions sectorielles, construites sur le principe en tire environ 75 milliards d’euros d’expor-
d’un échange d’offres et de demandes de tations.
libéralisation, ont repris en janvier 2000.
Marché parmi les plus ouverts, ayant déposé
L’unification du marché unique européen, plus d’une centaine d’offres de libéralisation
soumis à un droit élaboré de la concurrence, en 1994, l’Union européenne cherchera la
placent l’Union en position favorable. Qu’il poursuite du mouvement de libéralisation et
s’agisse de services de télécommunications un rééquilibrage des offres. Elle veillera à un
ou de services financiers, de services postaux approfondissement des disciplines communes
(pour lesquels la révision récente de la direc- respectueux de ses intérêts et de ceux des
tive européenne fournit un point d’ancrage autres États membres.
- l’adoption du rapport final de la IIe réunion Comité des ministres du Conseil de l’Europe
annuelle ministérielle du RIPC (21 septembre (décembre 2000),
1999), - la déclaration de la Conférence ministérielle
- la déclaration sur la diversité culturelle du de la Francophonie le 15 juin 2001
La Conférence générale de l’UNESCO devrait adopter une déclaration universelle portant sur la
diversité culturelle au début de novembre 2001.
L’objectif fixé dans le mandat de négociation pour l’OMC adopté par le Conseil en octobre
1999 est clair : « Lors du prochain cycle de négociation, l’Union européenne veillera, comme
dans le cycle d’Uruguay, à garantir la possibilité pour la Communauté et ses États membres
de préserver et de développer leur capacité à définir et mettre en œuvre leurs politiques
culturelles et audiovisuelles pour la préservation de leur diversité culturelle ».
La défense des La négociation sur les servi- À l’origine de ce débat, le constat que la notion
services publics ces de l’OMC retient comme de service public n’est pas explicitée, ni expli-
principe l’élévation progres- citement reconnue en tant que telle dans les
sive du niveau de libéralisation et l’accrois- dispositions de l’Accord Général sur le com-
sement du niveau général des engagements merce des services. Celui ci ne fait référence
de libéralisation contractés par les Membres. (article 1-3-b) qu’aux « services gouverne-
Dans cette perspective, est apparue dans de mentaux », exclus du champ de l’accord et
nombreux pays développés une préoccupa- définis comme les services n’étant fournis ni
tion sur le traitement à l’OMC des services sur une base commerciale, ni en concurrence
publics. avec un ou plusieurs fournisseurs de services.
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Si ces formulations peuvent nourrir des inter- d’Uruguay dans les domaines de la santé et
rogations légitimes, la protection des services de l’éducation par l’Union européenne n’ont
publics continue, en pratique, de reposer sur concerné que les prestataires privés. La France
la méthode de négociation par listes positives tirera tout le parti de cette méthode et des
d’offres de libéralisation, qui permet de déci- procédures internes à l’Union pour que les
der librement ce qui est proposé aux pays par- services publics ou d’intérêt général soient
tenaires dans la négociation. C’est sur cette préservés dans les prochaines négociations.
base que les engagements pris lors du cycle
Remettre en cohérence
commerce et développement
En 1965, la demande des pays en dévelop- au commerce des parties contractantes peu
pement d’un statut spécial dans le dispositif développées » (art. XXXVI.8 du GATT).
multilatéral a trouvé sa traduction dans la En 1971, une dérogation a autorisé, de façon
nouvelle partie IV (« commerce et développe- provisoire, les préférences tarifaires sous la
ment «) du GATT, qui introduit le concept de forme de systèmes de préférences généra-
non réciprocité en faveur des pays en déve- lisées (SPG). Ce dispositif dérogatoire a été
loppement : « les parties contractantes déve- rendu permanent par l’adoption, à la fin du
loppées n’attendent pas de réciprocité pour Tokyo Round en 1979, de la clause d’habili-
les engagements pris par elles dans des négo- tation, intitulée traitement différencié et plus
ciations commerciales de réduire ou d’élimi- favorable, réciprocité et plus ample participa-
ner les droits de douane et autres obstacles tion des pays en développement .
Ils prévoient par ailleurs des dispositions D’autres catégories de pays à statut déroga-
dérogatoires en faveur des pays les moins toire sont reconnues par les textes : les pays
avancés (PMA), dont la liste est établie par importateurs nets de produits alimentaires,
les Nations Unies. Ainsi, l’accord sur les dans le cadre de l’accord sur l’agriculture, les
aspects des droits de propriété intellectuelle petits producteurs de textiles dans l’accord
qui touchent au commerce (ADPIC) retient ATV (article 6.6 b), ou les pays dont le PIB
une transition de dix années (soit jusqu’au est inférieur à 1000$ par habitant, à l’annexe
1er janvier 2006), avant l’entrée en vigueur VII de l’accord sur les subventions et sur les
de l’accord dans les PMA. droits compensateurs.
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Pour autant, les PED considèrent que les sistance technique trop dépendantes des
objectifs assignés au traitement spécial et contributions volontaires des Membres, des
différencié n’ont pas été atteints, notamment périodes de transition trop courtes pour per-
en raison de l’insuffisance des dispositions mettre de satisfaire aux obligations nouvel-
comprises dans les accords de Marrakech. les énoncées dans les accords, l’absence
Ils dénoncent le caractère non contraignant d’amélioration significative de l’accès au
de nombreuses clauses se limitant à « de marché pour leurs principaux produits
meilleurs efforts » de la part des pays déve- d’exportation, qu’il s’agisse des produits
loppés, les ressources financières de l’as- textiles ou agricoles.
L’assistance L’OMC doit être en mesure taires. La France a apporté une contribution
technique et d’apporter une assistance volontaire au Fonds global d’affectation spé-
la coopération technique suffisante aux pays ciale de l’OMC. Cette aide est dédiée en prio-
internationale en développement, afin de rité aux pays africains, dont la part dans les
leur permettre de mettre en exportations mondiales (en valeur) est passée
œuvre leurs engagements et de tirer avantage de 5 % en 1970 à 2 % environ en 2000.
des accords existants.
Mais l’OMC ne peut, seule, faire face au
À titre d’illustration, la conférence organisée défi du développement. Pour jouer pleine-
par l’OMC à Libreville en novembre 2000 a ment leur rôle, les organisations internatio-
montré que les exportations africaines, très nales en charge du développement (Banque
concentrées sur quelques secteurs, étaient Mondiale, FMI, CNUCED et PNUD, notam-
vulnérables aux réglementations techniques ment) doivent resserrer leur coopération
appliquées dans les pays développés. Ces pays avec l’OMC. Une plus grande cohérence
doivent bénéficier d’une assistance technique des actions des organisations internationales
renforcée pour les questions liées à la cer- est en effet essentielle dans le domaine de
tification et aux normes industrielles et sani- l’assistance technique.
Le cadre intégré en faveur des PMA, lancé évitant contradictions ou double emplois-
en 1997 après la conférence ministérielle de et d’intégrer la dimension commerciale
l’OMC de Singapour, et réformé en 2000, dans les stratégies de développement et de
pourrait constituer un dispositif précur- lutte contre la pauvreté. Ces principes pour-
seur. Ce cadre intégré réunit six agences raient être utilement repris pour définir des
internationales - OMC, Banque Mondiale, « programmes intégrés » d’assistance tech-
FMI, PNUD, CNUCED et CCI - afin de coordon- nique en faveur des autres pays en dévelop-
ner leurs actions d’assistance technique en pement.
Dans son rapport d’octobre 1998, l’Organe Les États-Unis ont, en conséquence, amendé
d’appel de l’OMC a pris en compte les argu- leur réglementation. À nouveau saisi par la
ments environnementaux présentés par les Malaisie, l’Organe d’appel, en octobre 2001, a
États-Unis. Prenant appui sur l’annexe de confirmé que les États-Unis pouvaient subor-
la convention CITES régissant le commerce donner l’accès à leur marché à l’adoption, par
international des espèces menacées d’extinc- les pays exportateurs, de programmes com-
tion, il a estimé que les tortues sont une parables, du point de vue de l’efficacité, à
ressource naturelle épuisable, dont la con- leurs mesures nationales. L’Organe d’appel a
servation est un objectif légitime au sens de toutefois rappelé que cette liberté de légiférer
l’article XX-g du GATT. Ce faisant, il a reconnu était conditionnée à la recherche (mais pas à
la pertinence des objectifs poursuivis par la conclusion) d’un accord international sur la
les États-Unis, tout en considérant que les protection des tortues marines.
Le débat public sur la mondialisation a for- relèvement des niveaux de vie, la réalisa-
tement influencé, depuis trois ans, la pré- tion du plein emploi [ …] et l’accroisse-
paration du nouveau cycle de négociations ment de la production et du commerce de
commerciales multilatérales. Il exerce sur les marchandises et de services, tout en per-
États membres de l’OMC une pression crois- mettant l’utilisation optimale des ressour-
sante, à laquelle les pays européens sont par- ces mondiales conformément à l’objectif
ticulièrement sensibles, pour que soient tout de développement durable, en vue à la fois
à la fois : de protéger et préserver l’environnement et
de renforcer les moyens d’y parvenir d’une
- pris en charge l’impératif de transparence manière qui soit compatible avec leurs
à l’égard de la société civile, qui s’impose à besoins respectifs à différents niveaux de
l’OMC plus qu’à toute autre en raison notam- développement économique »,
ment de la portée des règles qui y sont négo-
ciées, adossées à un mécanisme de règlement - reconnu le fait que la contribution de l’OMC
des différends contraignant. au développement durable requiert plus de
cohérence et de coopération avec les autres
- intégrés dans les négociations les objectifs organisations internationales et une clarifica-
et préoccupations d’ordre non commercial, tion de l’articulation des normes internatio-
au premier rang desquels le développement nales, auxquelles l’Union européenne appelle
durable inscrit au Préambule de l’accord ins- ses partenaires. L’entreprise sera de longue
tituant l’OMC : « Reconnaissant que leurs haleine, notamment pour les liens entre com-
rapports dans le domaine commercial et merce et environnement. L’accord ADPIC de
économique devraient être orientés vers le l’OMC sur la propriété intellectuelle donne
http://www.minefi.gouv.fr/minefi/europe/omc/index.htm