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LE CADRE INSTITUTIONNEL : LES ORGANISMES

MONDIAUX
1. Introduction
Le développement du commerce mondial a rendu indispensable la création d’une
intensité internationale pour encadrer les échanges entre les pays. A la fin de le Seconde
Guerre mondiale, les pays occidentaux s’organisent pour mettre en place des mesures de
libéralisation du commerce mondial.
En 1947, à Genève(Suisse), 23 pays signent l’accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce, en anglais Général Agreement on Tariffs and Trade (GATT).
Ce système reposera sur plusieurs organisations, en premier lieu les NATIONS UNIES
(conférence de San Francisco, avril-juin 1945), mais aussi le FMI (conférence de Bretton
Woods, juillet 1944), enfin, et c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui, une institution
commerciale (projet avorté d'Organisation internationale du commerce, remplacé par
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce - GATT, GENERAL AGREEMENT
ON TARIFFS AND TRADE - entré en vigueur en 1948).
Le GATT s’organise en périodes de négociations appelées « rounds». En 47 ans, 8 rounds
se sont succédé. Il s'agit d'instaurer un ordre multilatéral, liant les Etats de la planète par
des disciplines communes, fondées sur la démocratie libérale, l'ouverture des frontières,
la fixité des taux de change et la convertibilité des monnaies.
Selon le système de décision du GATT, on ne vote pratiquement jamais ; la plupart des
décisions sont prises par consensus (les mesures sont déclarées adoptées lorsque l'on ne
soulève plus d'objection) et s'appliquent à l'ensemble des parties contractantes.
Les accords internationaux ont commencé à être adoptés dès la fin du XIXème siècle afin
de régler des questions intéressant plusieurs pays et concernant notamment les marques,
la propriété littéraire et artistique, le transport par chemin de fer dans des pays
développés. Ces conventions se sont tellement multipliées à partir de la première moitié
du XXème siècle au point qu’il a fallu créer des organismes afin de les gérer.
1. L’organisation institutionnelle mondiale.
La plus importante réforme de la seconde moitié du XXème siècle fut de rassembler la
plupart de ces organismes sous la tutelle de l’ONU. Elle joue un rôle de premier dans le
commerce international.
On distingue deux sortes d’organismes ayant une activité liée au commerce
international :

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 ceux qui achètent beaucoup pour réaliser leurs missions et
 ceux qui règlementent une activité spécifique.

2. Le contexte actuel du commerce international


Dans le monde actuel, l’entreprise qui veut croître doit exporter. Or, pour arriver à
exporter, elle doit d’abord comprendre le contexte général du commerce international.

2.1. Les alliances commerciales entre Nations


Depuis leur origine, les nations ressentent le besoin de s’associer à des nations voisines,
que ce soit pour des motifs militaires (accroître leur puissance pour rivaliser avec celle
d’un État ou d’une alliance d’États, conquérir un territoire voisin) ou économiques
(assurer l’approvisionnement en denrées rares, stimuler l’économie en facilitant les
échanges avec des fournisseurs et des clients étrangers, s’emparer de ressources
naturelles introuvables dans le pays).
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on observe une tendance à la libéralisation
des échanges internationaux. Une des manières de favoriser la fluidité de ces échanges
consiste à créer des alliances entre pays voisins.
Ces ententes régionales stimulent un commerce déjà facilité par la proximité des pays
membres. Une telle intégration économique peut toutefois conduire ceux-ci à fermer les
frontières de leur région aux transactions en provenance de l’extérieur. On assiste alors à
la création de blocs relativement autosuffisants, mais protectionnistes. On distingue six
degrés d’intégration économique et politique des États.
Au degré minimal correspond la maîtrise la plus grande qu’un pays exerce sur ses
politiques, alors qu’au degré maximal correspond la réduction la plus importante de
l’autonomie gouvernementale de chaque pays membre de l’alliance.
i. L’État-Nation :
Elle est la seule source de lois et de règlements touchant les transactions avec d’autres
nations. Des pays autonomes tels que la Suisse, la Norvège ou la Colombie sont des
exemples d’États-nations.
ii. La zone de libre-échange
Elle comprend deux ou plusieurs pays qui s’associent afin d’éliminer les barrières tarifaires
et les barrières non tarifaires en vigueur jusque-là entre eux.
L’entente entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, connue sous le nom d’Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA), illustre bien cette forme d’intégration. Il faut
toutefois préciser que même si plusieurs pays décident de s’associer, chacun conserve
son propre système douanier vis-à-vis des pays tiers.

iii. L’union douanière (customs union)


Elle est un accord de libre-échange entre au moins deux pays qui acceptent d’éliminer les
barrières tarifaires sur leurs importations respectives et d’adopter des barrières tarifaires
communes pour les importations provenant de pays n’appartenant pas à l’union

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douanière. Les pays membres se consultent également sur leurs politiques commerciales
respectives. L’UE, même si elle a dépassé ce stade, constitue également une union
douanière.

iv. Le marché commun


Il consiste en une association de pays qui désirent resserrer leurs liens économiques,
surtout en ce qui concerne la réduction et l’élimination des tarifs douaniers. Leur
caractéristique la plus évidente est la mise en place des « quatre libertés », soit la libre
circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes entre les pays
membres. Ces derniers harmonisent leurs politiques nationales et coordonnent leurs
politiques économiques internationales. Le Mercosur constitue un marché commun
depuis la signature du traité d’Asunción en 1991.
v. L’union économique
Elle est une suite logique du marché commun, puisque les quatre libertés sont appliquées
sans aucune restriction. En outre, les pays membres adoptent une devise commune, et
toutes les politiques nationales (par exemple, sociales et financières) et internationales
sont harmonisées. L’UE de l’an 2000 constitue un bon exemple d’union économique avec
sa devise commune, l’euro, utilisée par 19 pays membres, sa banque centrale située à
Francfort, en Allemagne, et une harmonisation totale des politiques économiques des
pays membres.
vi. L’union politique
Elle est une entité analogue à l’État-nation, mais elle s’en différencie par le fait qu’elle
provient de l’intégration de plusieurs nations distinctes au départ. Aucune frontière,
quelle qu’elle soit, n’existe entre ses diverses composantes. L’Union des républiques
socialistes soviétiques (URSS) était une union politique jusqu’en 1991, moment où elle
s’est démantelée pour former la Communauté des États indépendants (CEI), type hybride
entre un État-nation et une zone de libre-échange.
Depuis quelques décennies, on observe une augmentation du nombre d’alliances
régionales et une accentuation de leur intégration. Si des pays acceptent de perdre une
part parfois importante de leur autonomie politique et économique, c’est qu’ils estiment
que cette perte est nettement compensée par la stimulation des échanges et le
renforcement de leur économie nationale qui sont censés en résulter.
On pourrait voir dans la création de ces ensembles régionaux une illustration du losange
de Porter sur la compétitivité des nations. Certaines ententes relatives au commerce
international dépassent le cadre d’une région et ont une portée quasi mondiale. Nous
examinerons maintenant l’évolution des accords internationaux encadrant le commerce
international depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

3. Les accords internationaux


À la fin de la guerre de 1939-1945, la majorité des pays industrialisés devaient renouer
leurs liens commerciaux avec leurs anciens clients.

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Les pays du Commonwealth qui se consentaient mutuellement des avantages
commerciaux, les pays colonisateurs de l’Europe qui obtenaient leurs matières premières
de leurs colonies, les États-Unis qui contrôlaient le commerce dans les Caraïbes et en
Amérique latine, tous ces pays devaient alors concevoir un nouvel ordre international sur
le plan commercial.
Les gouvernements des pays industrialisés désiraient aussi, à cette époque, établir les
conditions propices à l’essor de l’économie mondiale. Les expériences désastreuses de la
grande dépression des années 1930, du protectionnisme et de l’isolationnisme du
gouvernement américain étaient encore fraîches dans les mémoires, et les responsables
politiques souhaitaient éviter qu’une telle conjoncture se reproduise.

C’est dans un tel contexte que les dirigeants de ces pays se sont réunis pour fonder
l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’ONU, probablement l’organisme le plus connu
à travers le monde, devait constituer un forum international dans lequel les États
membres pouvaient exposer et régler leurs griefs politiques. On voulait ainsi prévenir
d’autres confits militaires.

On désirait également instituer des organismes à but économique. L’International Trade


Organization (ITO) avait pour but de libéraliser le commerce international et de faciliter
ainsi les échanges commerciaux entre nations.

Mais cet organisme est mort dans l’œuf, certains groupes de pression protectionnistes
américains s’étant opposés à la mise en place d’un organisme supranational susceptible
de mettre en danger leurs intérêts commerciaux et, surtout, leur souveraineté.

En revanche, tous les pays industrialisés ont convenu que l’objectif de libéraliser le
commerce international était valable.

À cette époque, la barrière la plus évidente au libre-échange de produits entre pays était
le montant excessif des taxes douanières imposées par la majorité des nations sur les
produits importés. Par conséquent, la meilleure façon de libéraliser le commerce
consistait à réduire autant que possible ces barrières tarifaires.

De là est né l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, mieux connu sous
l’acronyme GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). Cet accord, signé le 30
octobre 1947 par 23 pays6 au Palais des nations à Genève, en Suisse, est entré en vigueur
le 1er janvier 1948. Le Canada fut l’un des protagonistes les plus engagés dans sa
ratification.

4. Du GATT
Sous le nom du GATT coexistaient un accord commercial et un organisme chargé
d’administrer cet accord. Cette coexistence a entrainé plusieurs confusions.
Le GATT fonctionnait sur deux principes directeurs :

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 libéraliser le commerce afin d’atteindre le libre-échange,

 et supprimer les discriminations par l’application de la clause de la «nation la plus


favorisée », suivant laquelle tout avantage accordé à un pays, doit être étendu à
tous les autres signataires de l’accord.

L’OMC lui a succédé, mais ses tâches se sont élargies compte tenu de l’évolution du
commerce.

Ce faisant, l’objectif est dorénavant de rendre le commerce, plus libre, plus souple et plus
loyal.
Ses missions consiste désormais à :
 gérer les traités de commerce,
 agir comme forum des négociations commerciales,
 régler les différends commerciaux,
 examiner les politiques des Etats et aider les pays en développement et
 coopérer avec les autres organismes internationaux, notamment ceux figurant
dans le tableau ci-dessous.

a) L’Accord GATT sur les marchandises


Cet accord né en 1947 a été complété lors des « négociations commerciales
multilatérales », les « Rounds », a largement contribué à libéraliser le commerce des
produits et marchandises. Voici quelques exemples des plus grandes « négociations » :
 le Dillon Round (1961-1962) dont le résultat fut certes une baisse des droits de
douane sur certains produits, mais surtout la reconnaissance officielle de la CEE
comme « Union douanière », les Etats membres perdant ainsi leur souveraineté de
négocier les traités commerciaux ;

 le Kennedy Round (1963-1967) qui a abouti à une baisse considérable des droits de
douane sur les produits manufacturés de l’ordre de 36 à 43% ;

 le Tokyo Round(1973-1979) qui a eu pour résultat une baisse très importante des
droits de douane, mais aborda aussi les barrières non tarifaires . Il a défini la notion
de la « valeur en douane ». Il commença aussi à prendre en compte les produits de
l’agriculture, et bien d’autres domaines comme la normalisation et les services.

 l’Uruguay Round, lancé en 1986, il fut encore plus ambitieux car les négociations
portèrent sur des domaines très étendus, et une révision des règles du GATT pour
une meilleure adaptation au commerce du XXIème siècle ;

 le cycle de Doha, démarré en 2001, avait pour but, en dehors de la libéralisation du


commerce des services, de diminuer très fortement les subventions agricoles pays
développés, afin d’assurer une meilleure compétitivité aux producteurs agricoles
des pays du Sud. Les négociations n’ont finalement pas abouti.

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Tableau 1 : Domaines concernés ou en discussion dans le cadre des accords GATT, GATS,
et TRIPS actuels

Domaines concernés ou en discussion dans le cadre des accords GATT, GATS, et TRIPS actuels
 Agriculture et  Règles sanitaires pour  Politique de
subventions agricoles, les productions concurrence, accès
produits agricoles, agricoles et aux marchés des
forestiers, produits de alimentaires produits industriels.
la pèche
 Normes et règlements  Législation sur  Lutte contre la
techniques, l’investissement contrefaçon
conformité aux
normes
 Tarifs douaniers,  Coopération  Règles d’origine,
méthodes techniques et étiquetage,
d’évaluation transferts de inspections avant
douanière technologie expédition
 Licences  Subventions et les  Clauses de sauvegarde
d’importation, réglementations utilisée par les Etats,
contingentements antisubventions mesures anti-dumping
b) L’accord GATS : General Agreement on Trade in Services ou A.G.C.S. : Accord
Général sur les sur le commerce des Services

Il concerne les services en général et a une incidence importante sur les économies des
pays membres, au fur et à mesure des négociations multilatérales qui en déterminent le
contenu.

A l’exception de ceux qui sont «fournis ni sur une base commerciale, ni en concurrence avec
d’autres fournisseurs de services», l’accord GATS concerne tous les services qui ont :

i. une fourniture soit transfrontalière ;

ii. une consommation soit effectuée à l’étranger ;

iii. qu’il y ait présence commerciale dans le pays consommateur et

iv. qu’il y ait présence physique de personnel étranger dans le pays consommateur.

Le premier cas est proche de la situation gérée dans le cadre du GATT où l’acheteur et le
vendeur sont séparés géographiquement ; le deuxième cas concerne l’acheteur qui se
déplace pour acheter un service dans le pays vendeur (tourisme, réparation,…), dans le
troisième cas, l’entreprise est présente dans le pays acheteur (services bancaires, conseil
juridique, télécommunications, ingénierie) et ceci nécessite l’aménagement du droit
d’établissement, sujet on ne peut plus sensible !

Le quatrième cas devrait permettre le travail des personnels du fournisseur étranger sur
le territoire national avec tout ce que cela suppose de reconnaissance en termes de
capacité juridique, de diplôme , de droits sociaux, etc.

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Le GATS pose comme principes la liberté future d’accès au marché, et le traitement
national, une fois l’entreprise installée sur le territoire. L’application concrète de ces
principes est fonction des négociations abouties.

c) Le T.R.I.P.S : Trade Related Aspects of Intellectual Property Rights ou A.D.P.I.C. :


Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce.
Ceci est une innovation car le GATTS ne prenait pas en compte la propriété intellectuelle,
leur protection fut intégrée dans l’accord de Marrakech et notamment dans les
conventions de coopération signées entre l’O.M.P.C.I et l’OMC.
Tous les pays membres doivent respecter les principes de protection dans les domaines
suivants : droits d’auteur et droits connexes, marques de fabrique ou de commerce,
indications géographiques, dessins et modèles industriels, brevets, configurations de
circuits intégrés, protection des renseignements non divulgués et contrôle des pratiques
concurrentielles dans les licences contractuelles. La réalité est malheureusement loin de
ces principes !

Chaque pays doit mettre sa législation en conformité avec les accords signés, et prévient
en cas de modification.

5. Les principes généraux du GATT


L’objectif du GATT est la diminution des droits de douane et la suppression des entraves
au libre-échange. Composé à l'origine de 38 articles, le GATT repose sur trois principes
fondateurs qui structurent le Commerce International depuis maintenant plus d'un demi-
siècle.
3.1. La clause de la nation la plus favorisée.
Tout accord entre deux pays qui se traduit par une réduction des tarifs douaniers
s’applique automatiquement à tous les autres partenaires économiques. Le principe de
non-discrimination est régi par l’article 1 de la Charte : clause de la nation la plus favorisée
du GATT.
Exemple : Si les USA accordent une baisse des droits de douane sur le thé à la Chine, ils
doivent accorder la même baisse à tous les pays lui vendre du thé.

3.2. La réciprocité des réductions tarifaires.


Selon l’article 28 du GATT, un pays bénéficiant d’une réduction des tarifs douaniers de la
part d’un partenaire commercial doit en contrepartie abaisser ses droits de douane.
Autrement dit un pays qui reçoit une concession tarifaire doit faire de même avec son
partenaire
Exemple : Si le Japon accorde une baisse des droits de douane aux USA, il est en droit de
réclamer que les USA baissent leurs droits de douane à leur tour.

3.3. La transparence des politiques commerciales.

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Les pays signataires ne peuvent pas compenser les baisses des tarifs douaniers par des
limitations quantitatives. La transparence des politiques commerciales régie par l’article
11 interdit toutes pratiques dissimulées de protectionnisme et des quotas …).
Exemple : Si l’UE accorde une baisse des droits de douane aux USA sur un produit, elle ne
peut imposer un volume maximum.

En 30 ans, le GATT a permis une diminution des droits de douane de milliers de produits de
40% à moins de 5%.

Rappel sur quelques articles "phares"

- art. 1 : clause de la nation la plus favorisée (voir plus haut)

- art. 2 : clause de réciprocité : chaque pays s'engage à réduire ses barrières dès l'instant
où ses partenaires lui consentent des avantages à peu près équivalents.

- art. 3 : règle de l'égalité de traitement : chaque pays s'engage à ne pas pratiquer des
discriminations entre les exportateurs étrangers et les producteurs nationaux. Les
législations nationales discriminatoires favorisant les firmes du pays doivent être abolies.

- art. 5 : clause anti-dumping : interdiction de vendre à l'étranger à un prix inférieur à celui


pratiqué sur le marché national.

3.4. Les exceptions aux principes


Cependant, les accords du GATT ont prévu des exceptions aux principes fondateurs parmi
lesquelles, on peut noter :
 un pays peut appliquer des mesures de restriction de ses échanges si les
importations nuisent gravement à sa production locale.
 si un des pays décide de réaliser une zone de libre-échange ou union douanière, ils
ne sont pas tenus d’appliquer la clause de la nation la plus favorisée.
 la spécificité des pays en développement est reconnue. Ils peuvent bénéficier de la
clause de la nation la plus favorisée sans respecter le principe de réciprocité.
6. Quelques cycles de négociation
Depuis sa création, le GATT a organisé des cycles de négociation, dont la durée apparaît
très variable.

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4. Quelques détails sur les principes du système du commerce international

C’est un ensemble de principes et de règles que les pays membres sont tenus de
respecter dans leurs relations commerciales.
N.B : Ces principes et ces règles, élaborés par le GATT en 1947, ont été renforcés par la
création de l’OMC, suite au Cycle d’Uruguay.
1. Non-discrimination ;
2. Libéralisation ;
3. Transparence et prévisibilité ;
4. Prohibition des restrictions quantitatives ;
5. Concurrence loyale ;
6. Traitement spécial et différencié pour les pays en développement

Les deux applications du principe de non-discrimination


 Clause de la Nation la plus favorisée (NPF);
 Traitement national
N.B. : Ce sont-là les deux piliers du SCM

I. Qu’est-ce que la NPF ?


Les pays ne doivent pas, en principe, établir de discrimination entre leurs partenaires
commerciaux, c’est-à-dire si un pays Membre accorde un avantage à un pays donné, il a
pour obligation d’étendre cet avantage à tous les autres membres et ceci
automatiquement et sans condition.
 Marchandises : GATT, article 1:1
 Services : AGCS, article II:1
 Propriété intellectuelle : ADPIC, article 4

1. NPF : article I : I du GATT


« Tous avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés par un Membre à un produit
originaire ou à destination de tout autre pays seront, immédiatement et sans condition,
étendus à tout produit similaire originaire ou à destination du territoire de tous les autres
Membres ».

Exemple
Si une négociation commerciale multilatérale aboutit à une réduction de 10% des tarifs
douaniers , une réduction de 20% qui serait ensuite accordée à d’autres pays diminuerait
les gains attendus de l’accord . La clause de la nation la plus favorisée «sécurise » donc les
négociations.

2. Champ d’application
 Droits de douane, c’est-à-dire le tarif imposé au moment de l’importation ;

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 Charges de toute nature imposées à l’importation, par exemple les droits
d’accises ;
 Charges de toute nature imposées en relation avec les importations et les
exportations, par exemple commission douanière, frais consulaires, taxe
d’inspection de la qualité ;
 Charges imposées sur les transferts internationaux de paiement pour des
importations et des exportations, par exemple quelques taxes et commissions
levées par le Gouvernement au moment de ces transferts.

3. Champ d’application
Méthode d’imposition de tels droits et taxes, par exemple le choix de l’imprimé pour la
collecte de l’information devant aider à la détermination du montant à taxer ou le mode
de détermination du dommage pour l’antidumping ou le droit compensateur;
Règles et formalités en relation avec les importations et les exportations, par exemple
l’exigence d’informations spécifiques ou de déclarations au moment de l’importation ou
de l’exportation

3.1. Exceptions à la Clause NPF : Commerce des marchandises


 Clause d’habilitation de 1979 permettant aux pays développés d’appliquer un
traitement tarifaire plus favorable aux importations en provenance des pays en
développement et aux PMA sans avoir l’obligation d’accorder ce traitement plus
favorable aux autres Membres.
 Préférences historiques (article I : 2 à 4 du GATT)/ il ne reste aujourd’hui que très
peu ;
 Accords commerciaux régionaux (article XXIV du GATT)
 Trafic frontalier (article XXIV : 3 du GATT): les avantages accordés par les Membres
à des pays limitrophes pour faciliter le trafic frontalier constituent une dérogation
autorisée à la clause NPF
3.2. Clause NPF : commerce des services
AGCS, article II:1:en ce qui concerne toutes les mesures couvertes par le présent accord,
chaque Membre accordera immédiatement et sans condition aux services et fournisseurs
de services de tout autre Membre un traitement non moins favorable que celui qu’il
accorde aux services similaires et fournisseurs de services similaires de tout autre pays.

3.3. Commerce des services Exceptions à la clause NPF


Article II:1 permet de faciliter les échanges dans les «zones frontalières contiguës»
Article II:2 permet aux Membres de maintenir une mesure incompatible avec l’article II:1
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Article II:3 permet de donner des avantages aux pays adjacents
Article V concerne l’intégration économique
Article V bis concerne les marchés du travail
I.3.4.NPF : Propriété intellectuelle
ADPIC, article 4:1: « conformément à la protection de la propriété intellectuelle, tous
avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés par un Membre aux ressortissants
de tout autre pays seront étendus immédiatement et sans condition aux ressortissants de
tous les autres Membres ».
I.3.5. Propriété intellectuelle : exception à la clause NPF
 ADPIC, Art. 4(a)concerne les avantages, faveurs, privilèges qui se dérivent
d’accords internationaux sur l’assistance judiciaire ou sur l’observance de la loi à
caractère général :
 ADPIC, Art. 4(b) concerne avantages, faveurs, privilèges ou immunités accordés en
conformité avec la Convention de Berne (1971) ou la Convention de Rome.
 ADPIC, Art. 4(c) concerne les avantages, faveurs, privilèges ou immunités en
rapport aux droits des artistes, interprètes ou exécutants, des producteurs de
phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, qui ne sont pas prévus dans
l’accord ADPIC
 ADPIC, Art. 4(d)concerne les avantages, faveurs, privilèges, ou immunités qui se
dérivent d’accords et de traités sur l’ADPIC prévus à l’établissement de l’OMC

II. Traitement national


Le « traitement national » Art.III exige que les produits étrangers ne soient pas soumis à
un traitement moins favorable que celui qui est accordé aux produits équivalents
d’origine nationale.
Autrement dit les produits (services ou droits de propriété intellectuelle tels que brevets
ou droits d’auteur) qui sont importés et ceux qui sont produits localement doivent être
traités d’une manière égale sur le territoire d’un Membre.
Le traitement national fait référence à la non-discrimination entre, d’une part, les produits
ou les services d’origine nationale (ou les fournisseurs de services nationaux) et, de
l’autre, les produits ou les services importés (ou les fournisseurs de services étrangers).
Il s’applique dans les domaines ci-après :
 Commerce des marchandises : art. III du GATT
 Commerce des services : Art. XVII de l’AGCS
 Propriété intellectuelle : Art 3: 1

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1. Principe
Chaque partenaire commercial doit appliquer aux produits importés un traitement au
moins aussi favorable que celui qu’il applique aux produits similaires d’origine nationale.

2. Les aspects généraux du traitement national


Les trois aspects généraux du traitement national :
1. les produits importés ne doivent pas être directement ou indirectement assujettis
à des taxes intérieures ou à d’autres charges internes supérieures à celles
appliquées aux produits nationaux ;

2. Les produits importés ne doivent pas être traités de façon moins favorable que les
produits nationaux similaires, dans les lois, réglementation et exigence en matière
de vente interne, offre de vente, achat, transport, distribution ou usage ;

3. Aucun Membre ne peut édicter une réglementation interne fixant, dans


des opérations de mélange, de transformation ou d’usage de produits,
l’utilisation obligatoire d’une quantité d’un composant de source locale de
préférence à l’utilisation du même produit importé. Par exemple, il ne
peut pas être prescrit, dans la production d’un produit chimique, qu’une
certaine proportion de composants devra être obtenue à partir d’une
source locale. Un membre ne peut pas appliquer des taxes internes ou
d’autres charges locales ou une réglementation quantitative interne de
manière à accorder une protection à la production nationale. Cette
disposition a trait au mode d’application des taxes, des règlements.

N.B. La production nationale ne signifie pas la production d’un produit particulier mais
celle de produits concurrents ou substituables.

3. Les facteurs à considérer pour déterminer la similarité


 Les propriétés
 La nature
 La qualité
 L’utilisation finale
4. Les exceptions au traitement national
 GATT, Art. III:3 concerne les préférences historiques;
 GATT, Art. III:8(a) concerne les marchés publics dans le cas où les produits
nationaux qui sont achetés par les pouvoirs publics sont utilisés pour leurs propres
besoins mais non à des fins de revente.
 GATT, Art. III:8(b) concernant les subventions

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 GATT, Art. III:10 et Art. IV concernant la possibilité pour les Etats Membres
d’accorder des préférences aux produits de l’industrie cinématographique
nationale en imposant des quotas aux films étrangers à l’écran.

III. La libéralisation du commerce


1. Définition
C’est l’élimination progressive ou totale des obstacles au commerce par voie de
négociation en vue de mettre en place un SCM plus juste et plus ouvert au bénéfice et
pour le bien-être des peuples( déclaration de Marrakech, 15 avril 1994)

III.2.Transparence et prévisibilité
 Obligation pour les Membres de notifier : cette obligation permet un suivi de la
mise en œuvre des obligations prévues dans les Accords de l’OMC ;
 Le mécanisme d’examen des politiques commerciales dont les objectifs sont
d’encourager une plus grande transparence et une meilleure compréhension des
décisions prises par les Gouvernements en matière de politique commerciale.
III.3.Prévisibilité
Consolidation (article II du GATT) des droits : dans le cadre de la libéralisation progressive
de leur commerce, les pays Membres s’engagent à ne pas relever ultérieurement les
droits ainsi réduits en les consolidant dans leurs listes nationales.
Ces listes font partie intégrante du système juridique du GATT. Un droit de douane est
consolidé lorsqu’un engagement juridique a été pris par un Membre de ne pas relever ce
droit au-delà du taux plafond.

4. Prohibition des restrictions quantitatives


 Article XI du GATT
 Article XVI de l’AGCS

5. Prohibition des restrictions quantitatives (Article XI:1)


Aucun Membre n’instituera ou ne maintiendra à l’importation d’un produit originaire du
territoire d’un autre Membre, à l’exportation ou à la vente pour l’exportation d’un
produit destiné au territoire d’un autre Membre, de prohibitions ou de restrictions autres
que les droits de douane, taxes ou autres impositions, que l’application en soi faite au
moyen de contingents, de licences d’importation ou d’exportation ou de tout autre
procédé.

6. Exceptions à ce principe
 Article XI : 2(a) concernant une situation critique due à une pénurie de produits
alimentaires ou d’autres produits essentiels ;
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 Restrictions à l’importation de produits de l’agriculture et des pêches (article
XI:2c) du GATT
 Restriction pour sauvegarde de l’équilibre de la balance des paiements (Art. XII et
XVIII:B)
 Article XIX relatif aux mesures d’urgence

N.B. : L’exception agricole a pris fin lors de l’entrée en vigueur de l’Accord de l’OMC sur
l’Agriculture dont l’article 4 prévoit, entre autres choses, que les contingents doivent être
convertis en droit de douane.

IV. Concurrence loyale


Le SCM prévoit un ensemble de règles visant à garantir une concurrence ouverte, loyale
et exempte de distorsions.
Il s’agit des dispositions relatives à l’octroi des subventions (Article XVI du GATT 94 et
l’Accord sur les subventions) et à l’imposition des droits compensateurs ou antidumping
(Article VI du GATT 94 et l’Accord sur la mise en œuvre de l’Art. VI) dans les cas de
dumping.
6. Le Traitement spécial et différencié (TSD) pour les PVD et les PMA
 1954, introduction de l’Art. XVIII du GATT de 1947 pour tenir compte des besoins
des pays Membres en voie de développement ;
 Introduction de la Partie IV dans le GATT de 1947 et 1994 traitant du commerce et
de développement (ART. XXXVI relatif au principe de non réciprocité dans les
négociations commerciales)
 Introduction de la clause d’habilitation en 1979 institutionnalisant le SGP
 Décision relative à des mesures de sauvegarde adoptées à des fins de
développement (Art. XVIII du GATT 1994)
 Les Accords de l’OMC, issus du Cycle d’Uruguay, contiennent six
dispositions relatives au TSD :
1. dispositions visant à accroître les possibilités commerciales des
PVD;
2. dispositions exigeant des Membres de l’OMC qu’ils préservent
les intérêts des PVD ;
3. dispositions offrant aux pays en développement une
certaine flexibilité dans l’utilisation des instruments de
politique commerciale ;

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4. dispositions prévoyant une assistance
technique pour les PVD;
5. dispositions offrant une période de transition plus longue dans
la mise en œuvre des Accords de l’OMC ;
6. dispositions spéciales relatives aux mesures visant à aider les PMA ou à
favoriser leur participation au SCM

Or la réciprocité est un principe plus difficile à vérifier et à imposer que celui du


traitement NPF. Il aurait d’ailleurs été peu appliqué lors des négociations d’Uruguay.
7. Quelques institutions
a. Le Fonds monétaire international (FMI)
Le Fonds monétaire international (FMI) est gouverné par 189 États membres, devant
lesquels il est responsable. Il a vu le jour en juillet 1944 à une conférence des Nations
Unies qui s’est tenue à Bretton Woods (New Hampshire, États-Unis). L’article I des statuts
du FMI énonce les principaux buts de l’institution :
 promouvoir la coopération monétaire internationale ;
 faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial ;
 promouvoir la stabilité des changes ;
 aider à établir un système multilatéral de paiements ;
 mettre ses ressources (moyennant des garanties adéquates) à la disposition des
pays confrontés à des difficultés de balance des paiements

Le FMI est chargé d’assurer la stabilité du système monétaire et financier international,


c’est-à-dire le système international de paiements et de taux de change des monnaies
nationales qui rend possible le commerce entre pays. Pour atteindre ces objectifs, il
exerce trois fonctions essentielles : surveillance, assistance technique et opérations de
prêts. En s’appuyant sur les informations obtenues au cours des diverses consultations
pour dresser des bilans et tracer des perspectives sur les plans régional et mondial, il
publie ses travaux deux fois par an dans les Perspectives de l’économie mondiale et le
Rapport sur la stabilité financière dans le monde.

Par ailleurs, le FMI se consacre également à la réduction de la pauvreté dans le monde


entier, soit de façon indépendante, soit en collaboration avec la Banque mondiale et
d’autres institutions. En 2007, en remplacement de la Décision de 1977 relative à la
surveillance des politiques de change, les membres du conseil d’administration adoptent
la Décision sur la surveillance bilatérale des politiques des États membres, qui consiste à

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suivre les économies mondiales, régionales et nationales pour déterminer si les politiques
des pays correspondent non seulement à leurs propres intérêts, mais aussi à ceux de la
communauté internationale. En 2012, le conseil d’administration du FMI a adopté une
nouvelle décision, appelée Décision sur la surveillance intégrée :

« Cette décision fournit des indications au FMI et aux pays membres quant à leurs rôles et à leurs
responsabilités en matière de surveillance […]. De manière plus générale, en réaction à la revue
triennale de la surveillance achevée en octobre 2011, on cherche à mieux intégrer la surveillance
multilatérale, financière et bilatérale, notamment en poursuivant les travaux sur les
interconnexions et les effets de contagion, en recourant davantage aux évaluations approfondies
des risques, en accordant une place plus importante à la stabilité extérieure […] et en renforçant
l’efficacité des conseils de politique économique du FMI (FMI, 2012). »
Les ressources du FMI dépendent de ses pays membres, essentiellement grâce au
paiement de leurs quotes-parts, dont le montant dépend généralement de la taille
respective de leur économie. Le montant total des quotes-parts est le facteur le plus
important qui détermine la capacité de prêt du FMI. En 2017, les principaux pays
emprunteurs sont le Portugal, la Grèce, l’Ukraine et l’Irlande.
b. La Banque mondiale
La Banque mondiale a vu le jour en même temps que le Fonds monétaire international, en
juin 1944. Elle fait partie des organisations composant l’ONU, lesquelles partagent un
même but : relever le niveau de vie de leurs pays membres. La Banque mondiale, ou plus
exactement le Groupe de la Banque mondiale, est la réunion de cinq organisations
internationales qui se consacrent au développement économique à long terme et à la
lutte contre la pauvreté.
Les deux plus importantes organisations de ce groupe sont la Banque internationale pour
la reconstruction et le développement (BIRD), qui s’occupe des pays à revenu
intermédiaire et des pays pauvres solvables, et l’Association internationale de
développement (AID, souvent nommée IDA du fait de son abréviation an- glaise), qui se
consacre aux pays les plus pauvres de la planète.
Son fonctionnement est assuré par le versement d’une cotisation réglée par ses 189 États
membres et par l’émission d’obligations.
Chaque année, elle publie un document intitulé Rapport sur le développement dans le
monde chargé de rendre compte des résultats obtenus. Elle mesure entre autres

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l’indicateur de développement humain (IDH) dans différents pays et différentes zones
géographiques, et conduit, avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), des
études thématiques sur l’eau et l’assainissement. Son action est aujourd’hui
principalement orientée vers les pays en voie de développement.
Les objectifs de la Banque mondiale mettent l’accent sur la réduction de la pauvreté et
favorisent également la création de très petites entreprises.
Elle investit dans des réformes sectorielles et des projets d’infrastructures liés à l’eau
potable, à l’éducation et au développement durable à l’aide de prêts. À cet égard, elle
accorde des prêts à des taux préférentiels et réclame, en contrepartie, que des
dispositions politiques soient prises pour, notamment, limiter la corruption, maintenir un
équilibre budgétaire ou faciliter l’émergence d’une démocratie.
Toutefois, les projets sont souvent critiqués par les organisations non gouvernementales
(ONG) ; ces dernières affirment que les projets mis de l’avant ne luttent pas efficacement
contre la pauvreté, qu’ils répondent davantage aux exigences des multinationales qu’à
celles des populations locales et qu’ils négligent les aspects sociaux et
environnementaux.
Comme tous les promoteurs de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, le
FMI et la Banque mondiale sont inquiets de la poussée protectionniste des ÉtatsUnis
amorcée par le président Trump en 2017. À cet égard, les États-Unis, qui disposent d’un
droit de veto au FMI, imposent à ces organismes le terme « repli économique » plutôt que
celui de « protectionnisme » pour décrire leurs actions. Encore ici, il est impossible de
prédire si la « loi du plus fort » aura le dessus dans les discussions futures sur les questions
commerciales et financières de la planète.
Par opposition au FMI, le président du groupe de la Banque mondiale est souvent un
Américain.
Depuis 2011, il s’agit de Jim Yong Kim, un ancien médecin de l’Institut de santé publique
de l’Université Harvard, réélu pour un deuxième mandat en septembre 2016.
c. Les organisations non gouvernementales(ONG)
Lorsqu’on regarde les actions menées sur le terrain par différents intervenants au cours
des 20 à 30 dernières années, on constate que les ONG y tiennent un rôle important.

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Amnistie internationale, Médecins Sans Frontières, le WWF ou Greenpeace, pour ne citer
que ces quelques exemples, se retrouvent souvent dans les médias, où leurs actions sont
présentées et leurs logos mis à la une.
Une distinction doit toutefois être faite entre les ONG créées par des individus à des fins
altruistes et celles créées par des gouvernements pour servir leur propre cause.
La plupart des ONG ont été créées par des individus et non par des États. Greenpeace, par
exemple, a été fondée par Jim Bohlen, un ancien militaire américain, et Irving Stowe, à
l’époque professeur de droit américain, qui ont décidé d’émigrer à Vancouver dans les
années 1960 après un essai atomique de l’armée américaine.
Amnistie internationale est l’œuvre d’un avocat britannique, Peter Benenson, qui a
décidé de soutenir deux étudiants portugais emprisonnés pour avoir voulu défendre la
liberté à une époque où le Portugal était sous la gouverne d’un État autoritaire.
La Croix-Rouge a été fondée par Henry Dunant, un industriel suisse désolé de voir le
désastre humain de la bataille de Solferino lors d’un de ses voyages d’affaires en Italie.
Ces exemples montrent que les secteurs d’activité dans lesquels les ONG inter- viennent
sont divers (droits de la personne, prévention des conflits, commerce, environnement,
défense des animaux menacés, santé, etc.), et que le rôle de celles-ci est relativement
important, y compris dans les débats internationaux. Elles ont joué un rôle majeur au sein
de la Société des Nations (SDN) et dans les comportements des consommateurs
(Charnovitz, 2002). On estime aussi que les budgets de ces organisations non
gouvernementales à vocation internationale dépassent celui des organisations comme la
Banque mondiale.
L’influence croissante des ONG sur l’échiquier mondial s’explique de plusieurs façons :
 Progressivement, les États se désintéressent, souvent par manque de courage
politique, et retirent leurs investissements de certains secteurs qui sont
traditionnellement du domaine public comme l’éducation ou la santé,
notamment dans les pays du Sud, favorisant l’éclosion et la croissance des ONG
(Perroulaz, 2004).
 Certaines ONG gagnent en crédibilité en raison de l’expertise qu’elles ont
développée sur la scène mondiale en participant aux grandes conférences
internationales sur divers thèmes (le développement social, l’économie et le
commerce, le développement durable, la santé).

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Ainsi, en s’entourant d’experts, dont certains fondateurs font partie (les créateurs de
Médecins Sans Frontières sont des médecins, celui d’Amnistie internationale est un
avocat, ceux de Greenpeace sont des militaires et des universitaires), les ONG ont
développé des expertises, par le biais de rapports et d’analyses, contribuant à améliorer
leur image et à développer leur crédibilité.
 Pour contrer le modèle de libre entreprise et d’autoritarisme politique lié à la
mondialisation, on assiste à une transformation de la scène civile internationale,
sur laquelle les ONG s’immiscent dans les débats internationaux et dans des
actions menées auprès des firmes multinationales et des États et laissent «leur
empreinte sur les nouvelles conventions traitant des lois de la guerre, de la propriété
intellectuelle, du droit maritime, de la prostitution, des drogues, du travail et de la
protection de la nature » (Charnovitz, 2002).
 La croissance économique mondiale et la prise en considération des aspects
écologiques (par exemple, le Conseil pour une gestion responsable des forêts
[Forestry Stewardship Council]) expliquent aussi l’influence accrue des ONG.

8. L’environnement légal et des usages commerciaux


Quel contrat appliqué quand un contrat est signé entre deux partenaires dont les pays
disposent des systèmes juridiques différents ? Lequel appliquer ? Quel environnement
juridique choisir ?
i. Les accords internationaux commerciaux, techniques ou financiers.
Les accords commerciaux existent depuis très longtemps et permettent aux
marchandises de mieux circuler, d’être exemptées de droits de douane et faire l’objet des
transactions dans les deux espaces concernés. C’est le cas par exemple de l’accord de
libre-échange portant sur certains produits. Les accords techniques concernent l’échange
de savoir-faire ou de technologie.
ii. Les conventions internationales
Elles sont chargées de régir un point particulier des échanges internationaux, que ce
soient les transports, le dépôt de marque, la vente des marchandises ou encore la
naissance des décisions d’arbitrage. Ces conventions sont extrêmement nombreuses et
font partie du Droit des pays dès lors qu’elles sont ratifiées.

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iii. Accords portant sur des techniques spécifiques
Dans certains cas, afin d’améliorer la sécurité des transactions ou des opérations, les Etats
peuvent obliger les entreprises à se référer à des règles reconnues plus exigeantes que
celles de la convention internationale.
L’exemple est l’obligation faite par les pays développés aux compagnies aériennes
agissant sur leur territoire de s’en remettre aux règles d’I.A.T.A. (International Air
Transport Association), qui est un organisme privé en plus des règles de l’OACI.

iv. Les contrats types et références à des règles communément admises.


Dans certaines professions, les opérations étant répétitives, des règles ont été mises au
point afin de faciliter les transactions, que ce soit sous forme de contrat-types dans les
opérations portant sur les matières premières, les capitaux ou la location des navires, ou
sous forme d’une série de règles se rapportant à un sujet très précis et bénéficiant d’une
jurisprudence consulaire ou arbitrale abondante : règles sur les crédits documentaires ,
les incoterms , carnets ATA.
Toutes ces règles et conventions encadrant l’opération de commerce international
permettent de limiter certains risques juridiques.
Tableau 2 : Organismes et accords
Programmes ou Conférences Explications

CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Organisme subsidiaire de l’Assemblé générale des
commerce et le développement Nations Unies crée par la résolution n°1995 du 3à
décembre 1964 il a pour but le réaménagement de la
coopération internationale en coordonnant et en
harmonisant les échanges tout en intégrant le
développement des pays en développement, la
stabilisation du commerce des produits de base, la
modulation des aides financières et l’orientation des
courants d’échange.
ONUDI : Programme des NU pour le développement Conseille les Etats dans leur choix industriel
industriel
Organes ayant une action sur l’activité même du commerce
Institutions spécialisées et organisations autonomes Rôle
rattachés.
Groupe Banque Mondiale
BIRD : Banque Internationale pour la Assiste financièrement les PED en leur prêtant des
reconstruction et le développement capitaux utilisés à des fins productives.

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SFI : Société Financière Internationale Aide à la création et à l’expansion d’entreprises
privées productives en accordant des prêts et en
prenant des participations dans le capital des
entreprises

AID : Association Internationale pour le Elle consent des prêts à très long terme et à des
Développement conditions plus avantageuses que celles de la BIRD
AMGI : Accord Multilatéral de Garantie Elle encourage l’investissement en assurant les
des Investissements investissements étrangers contre les risques non
commerciaux.
CIRDI : Centre International pour le Il est chargé de faire appliquer « la convention pour le
règlement des différends relatifs aux règlement des différends relatifs aux investissements
investissements entre Etats et ressortissants d’autres Etats », en offrant
des moyens de réconciliation et d’arbitrage pour le
règlement des litiges.
OACI : Organisation de l’aviation civile Elle régule l’exploitation commerciale du transport
internationale des personnes et des marchandises, principalement en
matière de sécurité et de nuisances.
OMI : Organisation Maritime Internationale Elle développe la coopération internationale dans le
domaine de la navigation maritime, notamment en
matière de sécurité.
UPU : Union Postale Universelle Elle met en place un minimum de règles pour
l’expédition des courriers ;
OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Fait respecter la propriété intellectuelle à travers le
Intellectuelle monde, gère des traités et le centre des litiges.
OIT, OMS, UNESCO FAO
Organismes apparentés, soit indépendants de la structure des NU mais travaillent étroitement avec elles.

OMT : Organisation Mondiale du Tourisme Organisme intergouvernemental auquel l’ONU a


confié la promotion et le développement du tourisme,
elle sert de tribune mondiale pour les questions de
politique touristique et de source pratique de
connaissances spécialisées
ISO : Organisation Internationale de standardisation Regroupe les organisations de normalisation de plus
de 80 pays. Sous son égide de nombreuses normes
sont devenues internationales dans les multiples
domaines aussi bien dans l’industrie, les transports
que l’assurance qualité ou l’environnement.
OMD : Organisation Mondiale des Douanes Elle a pour mission d’harmoniser et de tenter
d’uniformiser les techniques douanières en
coopération avec les organisations
intergouvernementales et l’OMC

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