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RELATIONS ÉCONOMIQUES

INTERNATIONALES
Cours

SEMESTRE 6
ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2019 - 2020
Pr. CHERKAOUI
Économie et gestion Semestre 6 Année universitaire : 2019/2020

Introduction :

L’approche des relations économiques internationales suppose la mise en relief de plusieurs


interrogations :

I. Les déterminants des échanges internationaux de marchandises :


- Quelles sont les motivations des échanges entre pays ?
La recherche de nouveaux débouchés
L’apprentissage
L’entrée de devise

II. Les déterminants de la délocalisation de la production


- Pourquoi les firmes éprouvent-elles le besoin de délocaliser leur production dans les pays
étrangers ?
- Cette production de localisation des firmes multinationales se substitue-t-elle à leur production
nationale ou bien est-elle un complément à leurs exportations ?

III. Les déterminants du protectionnisme ou du libéralisme ?


- Quel serait le degré d’ouverture le plus intéressant ?
Droit de douane → Promouvoir la production nationale
Le Maroc a imposé des droits de douanes sur les produits turques.
- Les échanges entre les États peuvent être perturbés si les pouvoirs publics imposeraient un
quota qui limite les importations.
- Un bien exporté par le Maroc en France peut être considéré comme cher pour le
consommateur français si le taux de change du dirham marocain baisse par rapport à l’euro.

IV. Les relations économiques internationales portent ainsi sur les problèmes résultant des
interactions entre les États souverains
Un État souverain est un État qui est libre dans ses choix
- Ces problèmes se réfèrent aux principaux axes suivants :
⇒ Les gains et la structure des échanges (déséquilibre structurel)
⇒ Le protectionnisme (la mise à niveau)
⇒ La balance des paiements (structure, solde)
⇒ Les déterminants du taux de change
⇒ La coordination internationale des politiques économiques
⇒ Le marché international des capitaux (surtout le Forex)

V. Pour fonctionner, les relations internationales ont besoin d’un cadre juridique aux normes
identités :
- Celles du droit international public (DIP)
- L’activité économique de la nation est étroitement dépendante de l’environnement
international.

VI. L’étude du commerce international vise à répondre aux questions suivantes :


- Les pays doivent-ils se spécialiser dans la production d’un bien ?
- Dans ce cas, qui est le bien que le pays doit importer ?
- Les échanges internationaux sont-ils intéressants pour une nation ?
- Un pays doit-il se protéger de la concurrence internationale ?

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L’économie internationale s’intéresse au commerce international :

Les théories du commerce international expliquent l’intérêt de l’ouverture internationale :


1. Les théories traditionnelles :
- Théories des avantages comparatifs
- Théories des dotations factorielles
2. Les théories modernes :
- Théorie de l’avancée technologique
- Théorie des économies d’échelle
- Théorie de la différenciation des produits

L’économie internationale s’intéresse également à la macroéconomie internationale :

Objet :
 L’étude globale des échanges de biens et services.
 Échanges de titres et de monnaie
 Les relations entre les échanges et les variables macroéconomiques et financières : revenu
national, inflation, le taux de change, la masse monétaire, les dépenses publiques et la balance
des paiements

Plan d’intervention :
I. Les acteurs des relations internationales
II. Les théories traditionnelles du commerce international
III. Les théories modernes du commerce international
IV. Le protectionnisme, le libéralisme et la mondialisation
V. La balance des paiements et le système monétaire international
VI. Les politiques économiques et régime de change

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Axe 1 : Les acteurs des relations internationales

Les principaux acteurs des relations internationales sont schématiquement au nombre de 3 :


Les États – Les organisations internationales (OI) – Les firmes multinationales (FMN)

I. Les États :
Acteurs principaux des relations internationales.
Pendant des siècles, il n’y a eu qu’un acteur unique → L’État en tant que créateur de la règle de
droit.
« Des entités politiques égales en droits, de structures semblables et relevant toutes du droit
international ». La cour internationale de justice.

Une entité en croissance continue :


- Au milieu de XXe siècle : mouvement de décolonisation
- Les années 1990 : la désagrégation du Bloc communiste et de l’URSS (Union des Républiques
Socialistes Soviétiques)

Cette augmentation du nombre des États se mesure aux effectifs de l’OMU, 51 États membres en
1945 contre 193 aujourd’hui.

Un État existe chaque fois que sur un territoire délimité par des frontières, une population,
identifiée par un certain nombre de caractéristiques communes, est soumise à une organisation
politique souveraine.

Tout individu doit bénéficier d’une nationalité (article 15 de la déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948).
Les étrangers sont titulaires de divers droits :
- Libertés de la personne
- Impartialité du système Judiciaire
- Les droits régis par des accords interétatiques

II. Les organisations intergouvernementales :


Les organisations internationales sont des associations permanentes d’États indépendants.
Objectifs : la poursuite d’intérêts communs au moyen d’organes propres et d’un budget
spécifique.

Parmi les questions les plus délicates que doivent traiter ces organisations :
- La disparité géographique
- La disparité démographique
- La disparité politique
- La disparité économique

1. L’organisation des nations unies


L’ONU exerce ses missions depuis le 24 octobre 1945, son siège se situe à New York. Elle est
ouverte à tous les États remplissant certaines conditions d’admission.

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L’ONU répond à cinq finalités inscrites dans le préambule de sa charte :


1) Le maintien de la paix
2) La protection des droits de l’Homme
3) Le développement économique et social
4) La promotion publique des peuples dépendants
5) Le renforcement des liens entre États souverains.

2. FMI et banque mondiale :


Des rôles distincts maos complémentaires :
Le FMI : institutions regroupant 189 pays, crée en 1944
La banque mondiale : regroupe 5 institutions

Le Fonds Monétaire International (FMI) :


- Surveillance de l’évolution du Système monétaire international (SMI)
- Stabilité des changes
- La gestion des crises monétaires et financières
- Aide aux pays membres éprouvant des difficultés passagères de balance des paiements par le
concours de financement à court ou moyen terme
- Complément des réserves de change par l’allocation de droit de tirage spéciaux (DTS)
- Ressources financières versées aux États, tirées des souscriptions des États membres (quotes-
parts)

La Banque Mondiale WB
- Promotion du développement économique et des réformes structurelles dans les PED
- Aide aux PED par des concours à long terme destinés à financer la réalisation de projets de
développement
- Assistance financière par des crédits aux PED les plus pauvres
- Stimulation de l’activité des entreprises privées dans les PED (rôle de la SFI, Société financière
internationale, créée en 1956)
- Ressources financières par la voie d’emprunts sur le marché obligataire international.

3. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)


- En 1946, les États ont décidé de lancer deux négociations parallèles, l’une sur la création d’une
Organisation internationale du commerce (OIC), l’autre pour la réduction des tarifs douanières.
- La première ne verra jamais le jour, la seconde débouchera sur l’Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce (en anglais, GATT pour General Agreement on Tariffs and Trade),
signé le 30 octobre 1947 et qui débouchera sur l’OMC en 1994.

L’organisation mondiale du commerce (OMC), née de la conférence de Marrakech en avril 1994,


S’est substituée au GATT et a su s’affirmer.

Les objectifs :
- Négocier
- Développer les échanges multilatéraux
- S’opposer aux guerres commerciales

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 L’OMC siège à Genève


 Son secrétariat se compose de plus de 600 personnes
 Son budget de 120 millions d’euros
 L’organisation compte actuellement 153 États membres

Les principes directifs de l’OMC


- La libéralisation progressive des échanges par voie de négociation
- L’avancée d’un environnement commercial stable
- La promotion du développement et des réformes économiques
- Le renforcement d’une concurrence loyale
- L’interdiction du dumping
- La prohibition des subventions à l’export au bénéfice des entreprises publiques et privées
- La prohibition des exonérations fiscales

La réglementation de l’OMC repose sur trois principes fondamentaux :


- La CNPF ou clause de la nation la plus favorisée : c’est un traitement multilatéral non
discriminatoire qui oblige les États à étendre à leurs partenaires commerciaux les avantages
octroyés à un pays.
- La règle du traitement national ; égalité de traitement pour les étrangers et les nationaux.
- Le principe de réciprocité des avantages accordés.

III. Les firmes multinationales :


 Phénomène sans précédent dans le paysage économique de l’après-guerre, les FMN se sont
développées pour contourner les obstacles du marché national, devenu plus étroit.
 Les FMN ont créé leur propre mouvement et développer une logique spécifique.

Définition :
L’expression « firme multinationale » est apparue en 1960 par l’auteur Lilienthal.
« Les grandes entreprises dont une part importante des activités de production est le fait
d’établissements situés dans un autre pays que le siège social et qui ont un certain nombre
d’implantations étrangères.

 Le nombre des FMN dans le monde s’élève à près de 83 000, possédants 800 000 filiales dont
les ventes représentent près de 30 milliards de dollars.
 Le stock d’investissement direct étranger (IDE) mondial atteint près de 25 000 milliards de
dollars en 2015.
 Par opposition à l’IDE, l’investissement de portefeuille est l’acquisition d’obligations ou
d’actions pour un motif financier. L’investissement de portefeuille en actions n’a pas pour but
le contrôle de l’entreprise.
 C’est une prise de participation minoritaire dans le capital d’une société.
 Le FMI a adopté une valeur de 10% du capital de l’entreprise.

L’intérêt de ces firmes ne coïncide pas toujours avec celui de leur pays d’origines.

La délocalisation des industries des pays développés vers les pays en développement peut
concurrencer gravement les productions du pays d’origine et induire à terme la
désindustrialisation de certains espaces ou régions.

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Les multinationales parviennent à créer et à maitriser leur propre espace en assurant :


- La circulation des biens
- La circulation des capitaux
- La circulation des technologies
- La circulation des personnes qualifiés

 La multinationalisation n’est pas un phénomène nouveau.


 Suite au développement des nouvelles technologies, à la déréglementation et à la diminution
des coûts de transport depuis la seconde Guerre mondiale, leur nombre et leur pouvoir a
considérablement augmenté.
 Ces firmes produisent la plus grande partie des investissements directs et sont considérés
comme le moteur de la croissance dans le monde.
 « Les 150 premières multinationales produisent plus du tiers des exportations mondiales »

Les multinationales deviennent donc des acteurs économiques fondamentaux qui ont de plus en
plus pouvoir sur l’État.

Internationalisation (elle peut se limiter aux exportations et aux importations) :


Choix des pays d’implantation → à travers plusieurs stratégies (opportunités physiques)

Diverses stratégies qui dominent (IDE, …)

Multinationalisation :
Multiplicité des pays d’implantation (FMN)

Mondialisation (s’intéresse aux commerce) :


C’est le fait de produire là où on désire → exemple des centres d’appels
Elle va au-delà des frontières

L’essor des IDE à partir des années 1960 a deux effets :


1) L’augmentation spectaculaire de multinationales et une diversification de leurs origines
nationales. Les firmes américaines qui avaient une position dominante dans les années 1960
seront concurrencées par l’arrivé en force des firmes européennes.
2) Les années 1980 verront naître des géants japonais et ensuite des marchés émergeants comme
la Corée du Sud, Hongkong, Singapour, Brésil, la Malaisie et de l’Indonésie.

1. Définitions :
 « Entreprises internationales dotées d’une grande autonomie de décision à l’égard de l’État
national » : Pr. Kindleberger
 « Entreprises polycentrées, éclatées entre différents centres de décision » : Pr. Howard
Perlmutter
 « Entreprises plurinationales composées d’un centre ‘’fonctions intégrées’’ et d’une
constellation de filiales à l’étranger » C.H. Tugendhat, M.L. Brooke et H.L. Remmers

Ainsi définie, la politique générale de l’entreprise internationale s’articule autour :


- Du développement - Des choix commerciaux
- De la recherche - Des arbitrages financiers
- De la croissance

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2. La localisation des FMN :


 Investir à l’étranger fait partie de la profonde logique des firmes
 L’investissement direct étranger des FMN est conçu pour dépasser les entraves nationales
 L’objet est l’extension des débouchés, la pénétration des marchés extérieurs.

3. Les motivations de l’investissement direct :


 Tendre vers la taille critique  Avoir une meilleure connaissance de la
 Accroitre sensiblement les parts de marché demande locale
 Lutter contre les réglementations nationales  Bénéficier des économies
 Répartir les risques  Réduire les risques financiers
 Comprimer les coûts globaux de production  Recherche d’une puissance planétaire
 Rechercher une main d’œuvre bon marché  Domination par les coûts
 Profiter de la proximité du marché  Fixation des prix

4. Les facteurs de l’internationalisation :


a. Les facteurs commerciaux :
- L’étroitesse du marché national ou sa saturation
- La spécialisation de l’entreprise
- La régulation des ventes de l’entreprise
- Le cycle de vie international du produit

b. Les facteurs industriels :


- La recherche d’économies d’échelle
- L’abaissement des coûts de production

c. Les facteurs d’environnement :


- L’essor du commerce international
- Recherche d’un effet-volume et d’un effet-revenu

d. Les facteurs d’opportunité :


- Une demande importante
- Une production excédentaire
- La motivation du dirigeant

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Axe 2 : Les théories traditionnelles du commerce international

Plan d’intervention :
Introduction
I. Smith et l’avantage absolu
II. Ricardo et l’avantage comparatif
III. Le modèle HOS

Introduction :
Différentes théories du commerce international s’efforcent d’expliquer les raisons du
développement des échanges entre les pays par l’existence de différence entre leur économie

Problématique : les théories de la spécialisation internationale peuvent-elles expliquer le


fonctionnement des échanges internationaux ?

Le désir de mettre en relief une preuve des bienfaits du libre-échange a mené les classiques et les
néoclassiques à développer la doctrine des coûts comparatif

Les classiques
Adam Smith, Jean-Baptiste-Say, David Ricardo et Thomas Malthus sont considérés sont considérés comme
les fondateurs de la science économique moderne

Les néoclassiques notamment Leon Walras (1834-1930), Alfred Marshal (1842-1924), Wilfredo
Pareto (1848-1923), Irving Fisher (1867-1947), Knut Wicksell (1851-1926), Francis Edgeworth
(1845-1926), William Stanley Jevons (1835-1882) et Carl Menger (1840-1921).

Leur contribution principale est d’avoir introduit les mathématiques dans l’analyse économique et
développer la théorie de l’utilité marginale et du concept d’équilibre
Les classiques et les néoclassiques ont défendu le principe d’économie de marché et le laisser-faire
en matière de commerce ; ils considéraient que tout déséquilibre sur le marché des biens et des
facteurs se corrigerait par un ajustement des prix.

 La théorie économique libérale classique est la principale source des théories du commerce
international

Le postulat de base du libéralisme économique est que tous les individus sont des êtres rationnels
qui cherchent naturellement à satisfaire leurs besoins.

 Un marché est laissé à lui-même, guidé uniquement par la rationalité des vendeurs et des
acheteurs tend à s’équilibrer
 L’offre et la demande tendent à s’équilibrer sur le long terme et les prix des biens coïncident
avec les attentes des uns et des autres.
 Selon les libéraux, l’économie de marché est le système le plus susceptible de permettre une
allocation rationnelle et efficace des ressources lorsqu’il n’est pas perturbé les réglementations,
subventions, contrôle, etc.
 Cette allocation rationnelle ne doit pas être perturbée par les réglementations, les subventions,
les contrôles …etc.

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Selon la théorie libérale, l’État a un rôle minimal mais essentiel à jouer.


- Les politiques d’intérêt général
- La défense et la sécurité
- La justice
- La santé
- L’éducation
- Les transports

I. Smith et l’avantage absolu :


 Smith défend l’idée du libre-échange et explique l’échange entre les pays par les différences de
coût de production.
 Il a mis le point sur :
- La notion de l’avantage absolu
- La notion de spécialisation
→ La division internationale du travail

 Les individus, en agissant pour leur intérêt individuel, contribueraient involontairement au


bien-être général de la société.
 L’expression a donc souvent été mobilisée par les libéraux pour justifier la concurrence et le
libre-marché.
 Admettant que le monde soit constitué de seulement deux pays, vivant en autarcie et
produisant deux bien
 Supposons que ces deux pays n’utilisent qu’un seul facteur de production, main-d’œuvre, et
qu’il y a un rendement constant d’échelle.
 Son modèle est construit à partir d’un monde soit constitué de deux pays, vivant en autarcie et
produisant deux biens. Les dits pays n’utilisent qu’un seul facteur de production, la main d’œuvre.

 La théorie des avantages absolus de Smith avance qu’un pays a intérêt à se spécialiser dans la
production des biens pour lesquels il est plus efficace que les autres, et échanger les surplus de
ces biens contre d’autres biens dont il aurait besoin.
 Smith avance que le libéralisme est plus efficace que le protectionnisme.
→ Cette théorie sera complétée par celle des avantages comparatifs de David Ricardo.

 Pour Smith, l’enrichissement de tous les pays étant possible, à condition de se spécialiser dans
la production du bien que l’on produise mieux que les autres.

La réflexion de l’auteur découle de sa théorie de la division du travail :


→ C’est l’idée selon laquelle : « les nations peuvent être efficace dans la production d’un bien si
elles se répartissent les taches ; ainsi chaque nation se spécialise dans une activité précise et
laisse les autres activités aux autres nations ».

Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans la production du bien qu’il produise le mieux,
et à échanger le surplus contre d’autres produits.
→ C’est la division internationale du travail (DIT)
Si chaque pays cesse de produire le produit pour lequel il est moins efficace, et se consacre au
produit pour lequel il a un avantage absolu, on arrive à une situation optimale où chaque pays
pourra se spécialiser et échanger le surplus de sa production avec l’autre pays.
→ Cette théorie est donc un encouragement au libre-échange

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Illustration du modèle de Smith :


Il considère le cas du Portugal et l’Angleterre, si au Portugal, un travailleur a besoin de 10h de
travail pour produire 1 litre de vin, tandis qu’en Angleterre, le soleil étant moins généreux, il
nécessite 20h. La production du drap par contre, nécessite moins de temps au travailleur anglais.

Le Vin Les draps


Le Portugal 10 30
L’Angleterre 20 10

Selon Smith, le Portugal a donc intérêt à se spécialiser dans la production de vin et l’Angleterre
dans celle de drap.
Chaque pays se spécialise dans la réalisation du produit pour lequel il est le plus efficace. On
arrive à une situation optimale où chaque pays pourra se spécialiser et échanger le surplus de
sa production avec l’autre pays.
→ Cette théorie est donc un encouragement au libre-échange.

II. Ricardo et l’avantage comparatif :


 David Ricardo applique l’approche d’Adam Smith à une situation où un pays dispose d’un
avantage absolu dans tous les domaines de production.
 Il a mis le point sur :
- La notion de l’avantage relatif
- Le principe de spécialisation
→ La division internationale du travail

Grande-Bretagne Portugal
Drap 100 90
Vin 120 80

Illustration du modèle de Ricardo :


David Ricardo prend pour exemple le cas de la Grande-Bretagne et du Portugal qui échangent
des draps et du vin.
Le Portugal dispose dans ces deux domaines d’un avantage comparatif absolu que l’on peut
estimer en termes de coût de production de la manière suivante :
Si on procède aux calculs des coûts comparatifs :

Pays 1 unité de vin 1 unité de drap Coût comparatif Coût comparatif


vin/drap drap/vin
Portugal 80 90 80/90 = 0,88 90/80 = 1,125
Angleterre 120 100 120/100 = 1,2 100/120 = 0,83

 Cette théorie montre donc que les pays ont intérêt à se spécialiser même s’ils ne disposent
d’aucun avantage absolu.
 C’est une théorie en faveur d’une division internationale du travail et du libre-échange.
 La spécialisation de chaque pays permet une économie de facteur travail favorisant les gains de
productivité et la hausse du volume produit.

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III. Le modèle HOS :


 Dans ces conditions le modèle ricardien se révèle de moins en moins adapté pour expliquer les
échanges internationaux
 Ceux opérant entre les principes économies mondiales

 Deux économistes suédois Elie Hechsher et Berthhil Ohlon posent les fondements d’une
nouvelle explication des échanges, fondée sur la rareté relative des ressources productives.
 La plupart des économies ne disposent pas des mêmes des ressources productives
 Les facteurs de productions sont inégalement répartis au plan mondial.

 Selon ces auteurs la spécialisation d’un pays dans le commerce international s’explique par
l’abondance relative du facteur capital ou du facteur travail. C’est cette abondance relative qui
va être à l’origine de l’avantage comparatif.
 Un pays se spécialise dans la production des biens utilisant une forte proportion le facteur
relativement abondant et bon marché et importe les produits incorporant des facteurs rares
sur son territoire.

Le théorème H.O.S cherche ainsi à montrer que c’est l’inégale dotation de facteurs de
production et la disparité de prix de facteurs → autrement dit la proportion de facteurs qui est
la base la spécialisation des différents pays dans le commerce international.

Le concept de proportion relative de facteurs remplace le concept de coût comparatif.

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Axe 3 : Les théories modernes du commerce international

Plan d’intervention :
I. Les limites des théories traditionnelles
II. Les théories complétant la vision traditionnelle
III. Les théories visant à dépasser la vision traditionnelle

I. Les limites des théories traditionnelles :


 Non prise en compte du commerce intra branche
 Le Commerce international entre nations les plus développées
 Spécialisation et PVD

II. Les théories complétant la vision traditionnelle :


L’approche néo-factorielle → Paradoxe de Leontief
L’approche néo-technologique → Les échanges internationaux en termes d’écart technologique

Approche néo-factorielle :
Selon le modèle néo factoriel, le facteur de travail n’est pas homogène
 Il existe des différences de qualification à l’intérieur même de ce facteur : travail qualifié,
travail non qualifié.
 Les qualifications concernent, les scientifiques, les ingénieurs, les techniciens
 Le travail non qualifié concerne le ouvriers et les travailleurs à la tâche.

Les exportations de 46 secteurs relatifs aux 14 pays étudiés reflètent que les États-Unis ont le
plus fort pourcentage d’exportation intensives en travail qualifié.

Approche néo-technologique :
Contrairement à ce que reteint le modèle HOS, l’approche néo-technologique considère quant à
elle que les techniques de production ne sont pas homogènes.

Le commerce intra-branche peut en fait refléter des spécialisations très différentes

Exemple :
Une même voiture peut être produite par du travail qualifié, mais également par du travail non
qualifié.

Le paradoxe de Leontief :
 Il relève d’une critique du modèle de HOS à travers l’étude des exportations des États-Unis.
 C’est par l’analyse de 50 industries américaines, que Leontief comme abondant en facteur
« capital », importent des biens intensifs en capital et que leurs exportations sont plus
« riches » en facteur « travail » que leurs importations.
 On se retrouve dans une situation totalement inverse à ce qu’avance la théorie HOS
→ Si le modèle de HOS était vérifié, les États-Unis sont censés exporter des biens intensifs en
capital (puisqu’elles en sont bien dotées), et importer des biens intensifs en travail (facteur moins
présent au États-Unis).

La mise en évidence de ce paradoxe a par la suite semé le trouble dans la communauté des
économistes et a amené à une multitudes d’autres vérifications.

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III. Les théories visant à dépasser la vision traditionnelle :


Le point de départ :
 Le développement des échanges se réalise de façon intense entre les nations les plus
développées dont les dotations factorielles sont proches.
 L’importance du commerce international intra-branche.

Les hypothèses :
 La concurrence est imparfaite
 La production se fait avec des rendements d’échelle croissants
 Les produits offerts par les firmes sont différenciés.

Deux approches :
 Les rendements d’échelles croissants
 La différenciation des produits

Les rendements d’échelle croissants :


Les différents cas de rendements d’échelle croissants
⇒ Les économies d’échelle internes : les coûts de production diminuent de manière continue
lorsque la taille de la firme augmente.
⇒ Les économies d’échelle externes : le coût unitaire de production dépend de la taille du
secteur et non de celle d’une forme spécifique.
Résultat :
La taille du marché intérieur d’une nation peut, en présence d’économie d’échelle externes, être
un facteur explicatif du commerce international (elle procure un avantage certain sur les autres
nations)
Les économies d’échelle constituent donc une barrière à l’entrée d’un secteur.

La différenciation des produits :


⇒ La différenciation horizontale (produits de même qualité)
⇒ La différenciation verticale (produits ayant des qualités différentes, Ex : voiture plus puissante,
plus rapide).

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Axe 4 : Le protectionnisme, le libre-échange et la mondialisation

Plan d’intervention :
Introduction
I. La thèse du protectionnisme de F. LIST
II. La politique commerciale stratégique
III. Le protectionnisme une solution à la menace de désindustrialisation
IV. Les critiques du protectionnisme
V. La mondialisation

Introduction :
« Le protectionnisme désigne la politique et les pratiques d’un État qui intervient dans l’économie
afin de défendre ses intérêts et ceux de ses entreprises face à la concurrence étrangère ».

I. La thèse du protectionnisme selon F. List :


Selon l’auteur :
« Les pays qui occupent aujourd’hui un leadership dans le commerce mondial, notamment
l’Allemagne, et le Japon et qui sont donc les plus favorables au développement des échanges
internationaux étaient 19ème siècle les défenseurs d’un protectionnisme qui devait les mettre à
l’abri de la concurrence exercée du Royaume uni ».

De ce fait,
 La spécialisation est défendue par le pays qui cherche à s’implanter dans les secteurs les plus
porteurs.
 Le pays en retard doit alors appliquer une stratégie protectionniste.
 Il doit dans un premier temps se protéger par des barrières douanières qui lui offriront un
marché captif.
 Ces barrières douanières ne seront que provisoires.
 List qui est le promoteur du protectionnisme éducateur considère qu’il faut instaurer des
barrières tant que les industries ne sont pas compétitives.
→ Une politique commerciale qui consiste à protéger les industries naissantes et secteurs fragiles.

II. La politique commerciale stratégique :


 On a assisté au début des années 80 à une réhabilitation de la théorie du protectionnisme
éducateur.
 Cette théorie est basée sur la remise en cause des hypothèses démontrant l’optimalité du libre-
échange.
 Elle est le résultat d’une volonté étatique des États qui cherchent à s’implanter sur les marchés
les plus porteurs.
 Une des barrières essentielles est constituée par les coûts de recherche.
 Plus ces coûts sont élevés, plus il est nécessaire d’appliquer des mesures protectionnistes.

III. Le protectionnisme une solution à la menace de désindustrialisation :


 Face aux crises économiques
 L’augmentation du chômage
 La concurrence exercée par les pays à faible coût de main favorise le protectionnisme défensif
qui peut être une solution à protéger des activités peu compétitives.

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IV. Les critiques du protectionnisme :


 Constitue un obstacle d’accès à l’industrialisation par manque d’apprentissage.
 Manque à gagner pour les industries nationales qui risquent de ne pas profiter des opportunités
des marchés mondiaux.
 Le protectionnisme fausse la répartition internationale du travail.
 La concurrence risque d’être déloyale.

De nombreux pays mettent en œuvre des politiques mixtes :

Le libre-échange + Le protectionnisme

Avantages certains secteurs Les secteurs encore en développement ou


considérés comme stratégiques

V. Les mesures protectionnistes :

MESURES

NON
TARIFAIRES
TARIFAIRES

Droit de douane
Restrictions Restrictions Subventions à
TVA à quantitatives qualitatives l'exportation
l'importation
Taxes sur
l'importation

Quotas et
Aides versées par
contingentements Normes et l'Etat aux
= qualités réglementations exportateurs (ex :
d'importations sanitaire, sociale politique agricole
autorisées sur une et technique commune)
période

D’autres mesures protectionnistes :


1) Les lois limitant les investissements étrangers :
2) La manipulation du taux de change :
Une monnaie se dévalue, lorsque son taux de change se déprécie par rapport à une monnaie de
référence, ou un panier de monnaies.

VI. La mondialisation :
 Elle consiste à abaisser les barrières douanières (tarifaires et non tarifaires) et à libéraliser
(c’est-à-dire à mettre en concurrence) un maximum de secteurs d’activité.
 Il est ainsi possible d’accepter la mondialisation et le libéralisme économique et de cependant
vouloir limiter le libre-échange.
 Le libre-échange prévaut comme politique économique depuis plus d’un demi-siècle.

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La mondialisation, libéralisme, libre-échange :


 La mondialisation est un terme qui s’est imposé dans les 1980.
 Il exprime en réalité une idée globale
 L’interdépendance croissante des économies et des cultures au niveau mondial
 La libre circulation des biens et services
 La libre circulation des idées
 La libre circulation des capitaux
 La libre circulation du capital humain.

La mondialisation est fondée sur trois processus distincts :


- L’abaissement progressif des barrières aux marchandises (biens et services)
- La dérégulation des marchés financiers
- Les bouleversements technologiques (communication, transports)

 Aspects stratégiques : compétition croissante mais aussi concurrence pour attirer les meilleurs
spécialistes, montée en puissance de la Chine.
 Aspects sociaux : impact sur l’emploi et sur la segmentation des emplois, viabilité des modèles
de protection sociale et de législation du travail, densification des flux migratoires
 Aspects politiques : redistribution des pouvoirs entre les acteurs locaux et mondiaux, mise en
question du rôle de l’État, émergence de nouveaux acteurs transnationaux (instances
internationales, ONG, …), démantèlement des frontières
 Aspects culturels : libre circulation des personnes, internet, diffusion mondiale de pratiques
culturelles
 Aspects structurels : modification des représentations de l’espace et du temps par le
démantèlement des frontières, le développement des moyens de transport, le rapport à la
mobilité, l’information en temps réel.

La mondialisation se manifeste par différents types d’accords internationaux :


- Accords bilatéraux de réciprocité commerciale entre deux pays
- Création de zones de libre-échange (Union européenne, Alena, Mercosur)
- Accords multilatéraux négociés au niveau de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Conséquences :
 Un accroissement spectaculaire des échanges internationaux depuis la fin de la Seconde Guerre
Mondiale aussi bien en termes de volumes échangés qu’en termes de degré d’ouverture
extérieure des économies nationales.
 L’accélération et l’intensification des flux transfrontaliers, de capitaux, d’informations et d’idées
sont particulièrement nettes depuis les années 1980.
 En 1979, selon le Fonds Monétaire International (FMI), les exportations mondiales de biens et
de services pesaient à peine 12% du PIB mondial.
 A l’heure actuelle, elles en représentent 29%.

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Axe 5 : Le système monétaire international et la balance des paiements

1er sous axe : Le système monétaire international

Plan d’intervention :
Introduction :
I. L’évolution du SMI : De l’Étalon Or à l’Étalon Dollar flottant
1. Étalon Or
2. Système de Bretton Woods
3. Les crises monétaires internationales des années 60
4. L’étalon dollar flottant : 1973-1982
II. Le système monétaire international actuel

Introduction
Le développement des échanges et de la croissance suppose un système monétaire stable
Définition :
 Le système monétaire international (SMI) est un ensemble de règles ou conventions qui
structure les politiques économiques des nations.
 Le SMI s’appuie sur un ordre monétaire qui fixe les règles du jeu.

Les bases du SMI


 La convertibilité des monnaies
 Les mouvements internationaux de capitaux et leur degré de mobilité
 Les conditions d’ajustement de la balance des paiements → équilibre extérieur
 La liquidité du système (question de l’alimentation du monde en liquidité internationales)

On peut définir le SMI comme :


« Un ensemble cohérent de règles qui définit les rapports entre les cours des différentes
monnaies et qui assure l’approvisionnement en liquidités internationales ».

Débat autour du choix du régime de change

Les partisans des changes flottants


L’État n’a pas à intervenir dans la formation des taux de change
C’est la loi de l’offre et de la demande sur le marché qui va déterminer le taux de change
d’équilibre.
Les partisans des changes fixes
Estiment qu’il est nécessaire d’avoir un étalon (or, matières premières, devises convertibles, …)
La régulation du système provient de la concertation internationale entre les États

I. Évolution du SMI
1. L’étalon Or :
Le SMI a connu plusieurs évolutions :
Le SMI a été organisé autour de l’étalon Or → Étalon de change-or (ou Gold Exchange Standard) →
SMI actuel dans lequel, caractérisé par des relations monétaires internationales, dans lequel le
dollar joue un rôle important.

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Des transformations ont été affecté le SMI au milieu des années 1970
Raisons :
La crise pétrolière + La montée de l’endettement des pays en voie de développement
Résultat :
Émergence d’un système financier international (SFI) caractérisé par la croissance rapide des
transactions financières.

Le système de l’étalon-or dure jusqu’en 1914


Les bases du système de l’étalon-or :
 Chaque monnaie est définie par un poids d’or. Un franc vaut 0,322 gramme d’or. La livre
sterling vaut 7,988 grammes. Le dollar américain, devenu la monnaie des États-Unis en 1785,
est d’abord défini en argent puis par son poids en or avec le bimétallisme.
 Le Gold Standard Act de 1900 rattache exclusivement le dollar à l’or : l’once d’or (31 grammes)
vaut 20 dollars. Les billets de banques, monnaie fiduciaire, sont convertibles, eux aussi, en or.

Les avantages du système :


Le système instaure un certain nombre de mécanismes de réajustement automatique qui
empêchent les déséquilibres de s’installer.

La stabilité des changes :


Toute monnaie est soumise aux lois du marché → Si le taux de change entre deux monnaies varie
trop fortement à la hausse → Il devient plus intéressant de transférer de l’or à la banque centrale
du pays, qui a sa monnaie qui s’apprécie
Cela revient à payer directement en or.

Si par contre, le cours de la monnaie chute, il devient plus avantageux d’acheter cette monnaie et
de payer en monnaie et non en or.

Résultat :
⇒ Le cours d’une monnaie est donc autorégulé
⇒ La stabilité des changes est assurée

2. Le système de Bretton Woods :


44 pays représentés à la conférence de Bretton Woods.

Les principaux éléments de l’accord :


 Les monnaies sont définies par rapport à l’or ou à une devise liée à l’or.
 Une once d’or équivaut à 35 USD.
 Le dollar supplante la livre sterling.
 Les États-Unis détenaient les deux tiers du stock d’or mondial.

On condamne le système des changes flottants et on instaure un système de changes fixes et


ajustables.

Les banques centrales s’engagent à ce que leur monnaie ne s’écarte pas, dans une plage de plus
ou moins 1%, de la parité définie à court terme.

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La règle générale stipule :


« Tout membre s’engage à ne permettre sur son territoire que des opérations de changes entre sa
monnaie et les monnaies des autres pays membres qui respectent un écart ne dépassant pas + ou
– 1% de leur parité ».
Cette règle signifie donc que les banques centrales doivent intervenir sur le marché des changes.

La clause d’exception stipule :


 « Est réputé remplir l’obligation ci-dessus tout membre dont les autorités monétaires pour le
règlement des transactions internationales achètent et vendent librement de l’or au cours
correspondant de la parité ».
 Cette clause signifie donc qu’un pays qui achète de l’or contre sa monnaie est dispensé
d’intervenir sur le marché des changes.

Les conséquences :
 Les USA n’auront pas à défendre leur monnaie puisque les autres pays devront maintenir une
parité fixe à l’égard du dollar.
 Les USA n’ont pas la charge de financer le déficit de leur balance des paiements, mais ces
conditions requièrent que le stock d’or corresponde à leurs engagements.
 Il y a libre convertibilité des monnaies pour les transactions courantes mais un contrôle est
exercé sur les mouvements internationaux de capitaux.
 Chaque État doit veiller à l’équilibre de sa balance des paiements.
 En cas de déséquilibre temporaire, celui-ci est couvert par des réserves officielles et par des
crédits du Fonds monétaire international (FMI).
 Le FMI est à l’origine le garant de l’ordre monétaire. Il surveille le système de parités et
distribue des crédits aux pays déficitaires.

3. Les crises monétaires internationales des années 60 :


 La confiance dans le dollar baisse, beaucoup demandent la conversion de leurs dollars en or.
 Il y a moins d’or aux États-Unis que de dollars dans le monde.
 En octobre 1960, la dégradation des comptes extérieurs des USA se traduit par une crise du
dollar qui se manifeste par une hausse du prix de l’or qui passe à 41 dollars l’once.
 Les autorités monétaires, sous l’impulsion des USA, répliquent en créant « le pool de l’or » en
février 1961.

Le pool de l’or regroupe 8 banques centrales qui s’engagent, pour stabiliser le prix de l’or, à
acheter en cas de baisse et à vendre en cas de hausse de l’or au cours de 35 USD l’once.

 Ce système ne pouvait durer que si les USA luttaient efficacement contre leur déficit.
 Ainsi, la France quitte le « pool de l’or » (juin-juillet 1967).
 Le pool éclate le 17 mars 1968.

En même temps sont créés les DTS (Droits de Tirage Spéciaux) par le FMI : c’est une nouvelle
liquidité internationale qui se substitue à l’or, mais son utilisation est limitée aux transactions
entre banques centrales

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Des spéculations sur les monnaies se développent et on assiste à une série de réajustements
monétaires :
- La livre sterling est dévaluée de 14,3% en novembre 1967
- Le franc est dévalué de 12,5% le 8 août 1969
- Le Deutsche Mark est réévalué de 9,29% le 4 octobre 1969.

Les crises de 1969 et 1970 apparaissent comme le point de l’effondrement du système des
parités fixes.

De même, les politiques économiques varient fortement entre les pays


Un déphasage entre trois groupes de taux d’intérêt
 Les taux des USA varient en fonction de la conjoncture américaine (notamment du taux
d’inflation et du solde de la balance des paiements
 Les taux de l’eurodollar qui sont sensibles à la politique américaine
 Les taux des autres pays développés qui dépendent à la fois de leur conjoncture et du niveau de
l’eurodollar.
 Il s’ensuit des divergences de taux d’intérêt et des liquidités abondantes qui vont induire
d’amples mouvements de capitaux.
 Ces mouvements vont provoquer des crises monétaires qui sont d’autant plus fortes qu’elles
reposent sur l’idée qu’ont les spéculateurs de pouvoir anticiper des variations des taux de
changes.
 Les crises monétaires sont rythmées par des flux et reflux de capitaux à court terme.

4. L’étalon dollar flottant : 1973-1982 :


Le régime de change flexible entre les principales monnaies est marqué par une forte instabilité
 Depuis 1973, trois principales monnaies à savoir le Dollar, le Yen et le Deutschemark (puis
l’Euro) appartiennent à un régime de change flexible
 Le Dollar demeure la monnaie dominante dans les transactions internationales
 Les banques centrales n’ont pas à intervenir pour défendre la parité
 Cependant, la flexibilité est source de fluctuations importantes des taux de changes, ce qui
poussaient les banques centrales à intervenir pour soutenir les monnaies.
 Dans les années 1980, ces interventions se sont inscrites dans le cadre d’une coopération
internationale mise en œuvre par le G5 (États-Unis, Japon, RFA, France et Royaume Uni)
 En 1985, l’accord du Plaza a visé à mettre fin à la forte appréciation du Dollar.
 En 1987, l’accord du Louvre a visé à soutenir le Dollar et à maintenir les fluctuations des taux de
change
 Cet accord a été à la base de divergences entre les États-Unis et l’Allemagne, qui provoquent en
partie le krach boursier d’octobre 1987 et mettent fin aux objectifs ambitieux de collaboration
pour la gestion des taux de change.

II. Le système monétaire internationale actuel :


Les régimes de change en vigueur aujourd’hui diffèrent radicalement du système élaboré à l’issue
des accords de Bretton Woods.
1) La mobilité des capitaux a été à la base de la relative généralisation de la flexibilité.
2) Le système actuel n’est pas le résultat d’un accord international
3) Chaque pays ayant toute la liberté pour choisir le régime de change qui lui convient.

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 Le Fond Monétaire International (FMI) publie régulièrement une classification des régimes de
change des pays membres.
 Aujourd’hui, 65 pays disposent de régimes de changes flottants.
 Parallèlement à cela, des pays continuent de pratiquer des régimes de changes fixes.
 D’autres pays ont opté pour des régimes intermédiaires nommés également flottement
contrôlé.

Seront évoqués à cet égard :


- L’évolution du Dollar
- L’évolution de l’Euro
- Les régimes de change des pays émergents

1. L’évolution du Dollar :
 La baisse du dollar se poursuit jusqu’au milieu des années 1990.
 Le Dollar se redresse à partir de 1995, et ce, jusqu’au début de l’année 2001.
 Le mouvement s’inverse en 2002, le Dollar entre dans une phase de dépréciation continue et,
entre 2002 et début 2008, le Dollar se sera déprécié de 80% vis-à-vis de l’Euro.
La crise de 2008 a renversé cette donne, le Dollar s’apprécie, sous l’effet d’un phénomène de
fuite vers la qualité, où les américains ont rapatrié leurs capitaux vers les États-Unis sous l’effet
de la crise mondiale.

2. L’évolution de l’Euro :
Les pays européens ont très rapidement affirmé leur choix en faveur du maintien d’une zone de
stabilité entre leurs monnaies.
(Zone monétaire entre des pays respectant certaines exigences)
 1979, le système monétaire européen : régime de parités fixes, ajustables.
 1990, période de grande stabilité des monnaies des pays membres.
 En 1992-1993, chute du mur de Berlin, le SME est soumis à de fortes tensions.
 Résultat : Élargissement des marges de fluctuations de ± 2,5% à ± 15%.
 1999, lancement officiel de l’Euro, se traduit par la stabilité de change des pays de la zone.
 Entre 1999 et 2001, l’Euro se déprécie
 2002 : le mouvement s’inverse, l’Euro va continuer à s’apprécier par rapport au dollar.
 La crise de 2008 : chute brutale de l’Euro par rapport au Dollar

Depuis le lancement de l’Euro en 1999, le système monétaire international s’est orienté vers un
monde tripolaire organisé autour des trois principales monnaies des pays industrialisés (Dollar,
Euro et Yen), dans lequel l’Euro est devenu la deuxième monnaie la plus utilisée au plan
international.

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2ème sous axe : La balance des paiements

Plan d’intervention :
I. Définition de la balance des paiements
II. Les soldes de la balance des paiements
1. La balance des transactions courantes
2. Le compte capital
3. Le compte financier
III. L’ouverture internationale

I. Définition de la balance des paiements :


« La balance des paiements est un compte retraçant l’ensemble des échanges économiques
réalisés pendant un an entre les résidents et les non-résidents d’un pays ».
Les résidents sont les agents économiques qui « résident » dans le pays, c’est-à-dire qui y exercent
leur activité économique depuis plus d’un an.

II. Les soldes de la balance des paiements :

Le compte des transactions courantes

Le compte de capital

Le compte financier

1. La balance des transactions courantes :


Le compte des transactions courantes enregistre les échanges de biens, appelés couramment les
importations et les exportations → La balance commerciale
Le solde de la balance des transactions courantes représente la position extérieure d’un pays.

Elle comprend :
- La balance commerciale
- La balance des invisibles et transferts de revenu

a. La balance commerciale :
 Elle compare les exportations et les importations et permet de mesurer la compétitivité d’un
pays par rapport à ses partenaires
 La balance commerciale donne également un indicateur sur le taux de couverture du
commerce extérieur
Le niveau de couverture des importations par les exportations. (Exportations/Importations)

b. La balance des invisibles et transfert de revenu :


Elle récapitule les échanges qui ne donnent pas lieu des mouvements de marchandises

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 Elle regroupe l’ensemble des échanges de services, tels que les assurances, les transports
internationaux, les services financiers, ingénierie, tourisme, …)
 Les échanges de revenus, tels que les salaires versés à ou reçus de l’étranger, revenus tirés
des investissements à l’étranger ou versés aux étrangers ayant investi dans le pays en
représente le principal poste.
 Le « solde des transactions courantes » est la différence entre les deux côtés de la balance :
- Un solde positif → les entrées d’argent ont été supérieures aux sorties d’argent
- Un solde négatif → les sorties sont supérieures aux entrées
NB : les expressions « paiement courants » et « transactions courantes » sont utilisées
indifféremment

 La balance des transactions courantes est dite en équilibre lorsque les entrées compensent les
sorties
 Le pays peut donc payer ses importations et ses sorties de revenus à l’aide de ses exportations et
ses entrés de revenus
 Un solde négatif signifie un endettement extérieur ou encore une diminution des réserves de
change.

2. Le compte capital :
Le compte capital regroupe les transferts de propriété des actifs fixes :
 Les transferts de fonds liés à la cession ou à l’acquisition de ses actifs
 Les acquisitions et cessions d’actifs non financiers : brevets, contrats de locations, actifs
incorporels, …)
 Les remises de dettes des administrations publiques

3. Le compte financier :
 Le compte d’opérations financières regroupe toutes les transactions financières et monétaires des
secteurs public et privé.
 Les différents comptes financiers sont classés par ordre de volatilité croissante des opérations.

1) Les investissements directs à l’étranger : les I.D.E visant à contrôler plus de 10% du capital
d’une entreprise

2) Les investissements de portefeuille : achats d’actions ou d’obligations à titre de


placements et de spéculation

3) Autres mouvements de capitaux : crédits commerciaux, flux monétaires et de devises

La 4ème rubrique comprend les avoirs de réserves :


 Les actifs extérieurs que les autorités monétaires contrôlent et dont elles peuvent disposer
immédiatement pour répondre, notamment, à des besoins de financement de la balance des
paiements ou à des interventions sur le marché des changes.
 Elles sont constituées des créances en or et devises, des avoirs en droits de tirage spéciaux (DTS),
de la position de réserve à l’égard du FMI et des autres avoirs de réserve

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Exemple de la balance des paiements :


Le tableau ci-après présente un exemple de la balance des paiements
Soldes des postes de la balance des paiements
Milliards de dirhams
Rubriques Année Année Évolution
2017* 2018** Mds DH %
Compte des transactions courantes – 36,3 – 60,6 – 24,3 – 66,9
Biens – 174,9 – 189,8 – 14,9 – 8,5
Services + 72,4 + 75,0 + 2,6 + 3,6
Revenu primaire – 18,8 – 20,9 – 2,1 – 11,2
Revenu secondaire + 85,0 + 75,1 – 9,9 – 11,6
Compte de capital – – – –
Besoin de financement – 36,3 – 60,6 – 24,3 – 66,9
Compte financier – 28,2 – 47,7 – 19,5 – 69,1
Investissements directs – 16,1 – 27,9 – 11,8 – 73,3
Investissements de portefeuille + 1,2 + 7,4 + 6,2 –
Dérivés financiers – – 0,3 – 0,3 –
Autres investissements – 4,3 – 17,5 – 13,2 –
Autres participations + 0,2 + 0,3 + 0,1 + 50,0
Numéraire et dépôts + 33,0 – 6,2 – 39,2 –
Prêts – 22,8 – 3,2 + 19,6 – 86,0
Crédits commerciaux et avances – 17,7 – 8,4 + 9,3 + 52,5
Autres comptes à recevoir / à payer + 3,0 – – 0,3 –
Avoirs de réserve – 9,0 – 9,4 – 0,4 – 4,4
Erreurs et omissions nettes + 8,1 + 12,9
* Chiffre actualisés ** Chiffres préliminaires

La balance des paiements est toujours « équilibrée » au sens comptable du terme.


 Quand le solde de la balance des paiements est inscrit du côté des entrées (ce qui signifie que les
entrées sont plus faibles que les sorties), on dit que la balance est déficitaire (ou que le solde est
négatif)
 Quand il est inscrit du côté des sorties (ce qui signifie que les sorties sont plus faibles que les
entrées), la balance est excédentaire (ou le solde est positif).

III. L’ouverture internationale :


L’ouverture internationale d’un pays est son degré de participation aux échanges internationaux,
comparativement à son poids économique.
Cette ouverture indique également le taux d’insertion d’un pays dans l’économie mondiale.
L’ouverture se mesure grâce à un certain nombre d’outils :
 Le taux d’ouverture = [(X + M)/2 / PIB] * 100
(Avec X = exportations et M = importations)
 Le taux de pénétration
 La part de marché
 Les termes de l’échange

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 Le taux d’ouverture = [(X + M)/2 / PIB] * 100


(Avec X = exportations et M = importations)
 Le taux de pénétration = (M / marché intérieur) * 100
 La part de marché = (X / demande mondiale) * 100
 La demande mondiale = somme des importations mondiales

Exemple :
La part de marché de l’industrie automobile sur le marché mondial = montant des exportations
d’automobiles / demande mondiale mesurée par la somme des importations mondiales
d’automobiles en %.

 Les termes de l’échange.


 Ils permettent de mesurer l’évolution comparée des prix des produits importés et exportés.
 Termes de l’échange = indice du prix des exportations / indice du prix des importations

L’évolution des termes de l’échange permet d’analyser la structure des échanges extérieurs
 Quand ce rapport diminue, c’est-à-dire que le prix des produits exportés à moins augmenté que le
prix des produits importés.
 Dans ce cas, il va falloir exporter de plus grandes quantités de produits pour importer la même
quantité qu’auparavant.

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