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SUJET 

: LES ACTIONS DE L’OMC SONT-ELLES


BÉNÉFIQUES AUX PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT ?
AUTEUR : KOUAKOU KOUASSI GÉRAUD DORGELES- MASTER 2 RID

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a été créée en 1995 pour promouvoir le libre-
échange et la coopération économique internationale entre ses membres. Depuis sa
création, l'OMC a été critiquée pour ses politiques commerciales et ses effets sur les pays en
voie de développement. Certains estiment que l'OMC favorise les intérêts des pays
développés au détriment des pays en voie de développement, tandis que d'autres estiment
que l'OMC a apporté des avantages significatifs aux Pays en voie de développement par
l’encouragement de certaines politiques.
Dès lors, cette controverse s’érige en question centrale pour nous, celle de savoir si les
actions de l’OMC sont-elles bénéfiques aux pays en voie de développement ?
La réponse à cette interrogation constituera la trame de notre développement.

Plusieurs arguments militent en faveur de l’idée selon laquelle les actions et politiques de
l’OMC sont en phase avec l’essor économiques des pays en voie de développement. En effet,
face au gap existant entre les pays avancés et moins avancés, l’OMC a mis en place le
traitement spécial et différencié (TSD1). Celui-ci offre une garantie préférentielle aux pays en
voie de développement d’accéder au marché des pays développés en plus du droit de limiter
la réciprocité dans les cycles de négociations. Le TSD s’applique notamment aux questions
reliées au commerce des produits agricoles, où sont prévues des améliorations
substantielles de l'accès aux marchés. Des réductions de toutes les formes de subventions à
l'exportation en vue de leur retrait progressif, des réductions substantielles du soutien
interne ayant des effets de distorsion sur les échanges (OMC, 200 1 a- art.1 3). Le TSD
s'adresse également au commerce des produits non-agricoles, afin d'éliminer les droits de
douane, y compris à réduire ou éliminer les crêtes tarifaires, les droits élevés ct la
progressivité des droits, ainsi que les obstacles non tarifaires, en particulier pour les produits
dont l'exportation présente un intérêt pour les pays en développement. En un mot, le TSD
apparaît comme un levier d’aide pour les pays en voie de développement dans l’exportation
de leur produit face à des politiques protectionniste adoptées par certains Etats-membres de
l’organisation.
En outre, l’OMC conscient des questions de développement harmonieux offre aux pays en
développement des cadres de négociations. Pour exemple, dans ses dispositions générales,
l’OMC inclut dans les modalités des négociations sur le commerce des marchandises des
provisions spécifiques applicables aux pays en développement. Aussi, les accords de
Marrakech2 entrainent-ils des dispositions spécifiques permettent aux PMA une plus grande
1
https://www.wto.org/french/tratop_f/dda_f/status_f/sdt_f.htm
2
https://www.wto.org/french/res_f/booksp_f/wtoagreement_f.pdf

1
flexibilité dans l'introduction de certaines règles de l’OMC ct encouragent les autres
membres à coopérer lorsque les intérêts des PMA sont impliqués.

Toutefois, si l’ensemble des accords et actions de l’OMC semblent promouvoir une prise en compte
des intérêts des Etats jugés moins avancés au plan économique, la pratique commerciale révèle
également un tout autre visage qui joue à la défaveur des pays en voie de développement.

Premièrement, Dans son rapport sur le commerce mondial de 20033, le Secrétariat de l’OMC pointait
déjà les pratiques de certains pays membre usant de pratiques protectionniste s’appliquant à aux
produits dont l’exportation présente un intérêt pour les pays en développement. Cette partie du
rapport incrimine les subventions aux exportations dans l’agriculture entraînant des « distorsions
supplémentaires des échanges au détriment des pays en développement, et en particulier des pays
les moins avancés ».

Deuxièmement, le traitement spécial et différencié est jugé non efficient, en raison du fait que
les préférences ne sont pas des engagements exécutoires dans le cadre de l’OMC, mais des
promesses d’effort maximal tempérées, dans les faits, par de multiples restrictions et
conditions. Ces restrictions relèvent pour les pays développés importateurs de considération
éthiques (Droit de l’homme, sauvegarde de l’environnement), certains auteurs fustigent
cette attitude qui tend à imposer des barrières douanières pour un système de protection
qui ne dit pas son nom. Phillipe Vincent, cité par Geneviève Dufour écrit en ces termes « un
pays développé n’a par conséquent pas le droit d’imposer par le biais de sa législation
nationale le respect de normes environnementales à un État tiers. Cela constituerait une
violation de la souveraineté de celui-ci »4.
Troisièmement, l’exemple de l’initiative africaine pour le Coton est illustratif des inégalités
qui règnent dans le commerce international en dépit de la présence de l’OMC. En Effet, Le
point de départ du dossier coton trouve son origine dans l’organisation des producteurs
africains qui, en novembre 2001, dénonçaient internationalement les effets négatifs des
subventions octroyées par l’Union Européenne et les Etats-Unis à leur filière. Ce
mécontentement a donné lieu à l’Initiative sur le coton porté par un groupe réunissant des
pays d’Afriques centrales et de l’ouest qui appelait à lutter contre la pauvreté en améliorant
le sort des producteurs par la suppression des subventions. Cette lutte était profondément
liée à la question du développement, thème dont l’OMC a fait son cheval de bataille tout au
long du Cycle de Doha5. Cette affaire témoigne de la Bonne volonté de l’OMC qui dispose
d’action parfois limité face à l’ingénierie économique de certaines grandes puissances.
En conclusion, les actions de l’OMC en faveur des pays en voie de développement
présentent un bilan mitigé, tant les disparités entre les pays membres sont perceptibles en
dépit de l’arsenal juridique censé encadré les échanges.

3
https://www.wto.org/French/res_f/booksp_f/anrep_f/world_trade_report_2003_f.pdf
4
https://www.erudit.org/fr/revues/rqdi/2012-v25-n1-rqdi05227/1068647ar.pdf
5
https://www.wto.org/french/tratop_f/dda_f/dda_f.htm#:~:text=Le%20Cycle%20de%20Doha%20est,travail
%20comprend%20environ%2020%20domaines.

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