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CHAPITRE 5 : LE CADRE DES ECHANGES INTERNATIONAUX

L’intensification des échanges internationaux est un trait marquant de l’évolution économique


d’après-guerre. Elle a été rendue possible par un contexte institutionnel favorable (accords du
GATT/OMC, accord régionaux de libre-échange). La participation aux échanges mondiaux est
néanmoins inégale, les pays en développement restant à l’écart des grands courants mondiaux
dominés par les pays de l’OCDE

Section 1 : Les principes de l’OMC

A l’issue de la seconde Guerre mondiale, les pays se mettent d’accord pour mettre fin au
protectionnisme qui avait sévi dans les années 30. Cela s’inscrit directement dans le courant de
pensée de l’avantage comparatif, le libre-échange permettant d’accéder à une meilleure utilisation
des ressources productives mondiales et bénéficiant à chaque participant. L’Accord général sur les
tarifs douaniers et le commerce (AGETAC en français, GATT en anglais) est signé en 1948. Il a
débouché sur la création de l’organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994.
L’OMC a deux dimensions :
- l’élaboration de règles communes régissant le commerce international entre les pays signataires,
appelés « parties contractantes » ;
- la tenue de négociations commerciales multilatérales (NCM) pour diminuer les barrières aux
échanges.

Les accords signés dans le cadre de l’OMC visent à promouvoir les échanges internationaux grâce
à une discipline fondée sur le respect d’un code de bonne conduite. Les échanges internationaux sont
régis par un petit nombre de règles : la non discrimination, la réciprocité et l’interdiction des quotas.

Paragraphe 1 : La clause de la nation la plus favorisée

Les pays s’engagent à étendre à tous les pays signataires les tarifs douaniers les plus bas et les
conditions commerciales les plus favorables accordés à l’un d’entre eux. Les exceptions admises à
cette règle sont constituées par les regroupements régionaux et par les avantages qu’offrent les pays
développés aux pays en développement dans le cadre des systèmes généralisés des préférences.

Paragraphe 2 : La règle de réciprocité

Le pays s’engage à diminuer ses barrières douanières lorsqu’un de ses partenaires lui accorde un
avantage équivalent. Combinée avec la clause de la nation la plus favorisée, cette règle est un
puissant levier pour libéraliser les échanges. Cette règle est surtout utilisée dans le cadre des
négociations commerciales multilatérales.

Paragraphe 3 : La règle de l’égalité de traitement

Il est interdit de favoriser les producteurs nationaux par rapport aux entreprises extérieures. En 1986,
la règle a été étendue aux achats gouvernementaux.

Paragraphe 4 : La suppression de toute limitation quantitative des importations

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Il est interdit d’appliquer des quotas, sauf pour la politique agricole ou en cas de déséquilibre majeur
de la balance des paiements. Cette disposition souffre de nombreuses exceptions.
Il existe une clause de sauvegarde qui peut être appliquée dans deux cas :

- Il est admis qu’en cas de déficit chronique de la balance des paiements, le recours aux
restrictions tarifaires ou quantitatives est permis ;
- Pour protéger leur industrie naissante (protectionnisme éducateur), il est permis aux pays
en voie de développement de pratiquer, sans discrimination, des restrictions quantitatives. Ce
protectionnisme est admis pour les industries « relevant le niveau de vie général de la population ».

Paragraphe 5 : L’interdiction du dumping

Le dumping est interdit, c’est-à-dire la vente à l’extérieur à un prix inférieur aux coûts de production.

Section 2 : Les adaptations dans l’application des principes fondamentaux

Certains principes fondamentaux du commerce international peuvent ne pas être appliqués lorsqu’il
y a création d’un regroupement régional, dans les relations commerciales entre pays développés et
pays en voie de développement et en cas de force majeur.

Paragraphe 1 : Les adaptations en faveur des regroupements régionaux

L’OMC autorise la formation des zones de libre-échange et l’Union Douanière sous certaines
conditions. Les regroupements régionaux se traduisent par un système préférentiel caractérisé
notamment par l’abolition totale des droits de douane entre les Etats membres et leur maintien par
apport à l’extérieur. Les regroupements régionaux sont dérogatoires par rapport aux principes
fondamentaux notamment la clause de la nation la plus favorisée.

Paragraphe 2 : Les adaptations en faveur des pays en voie de développement

Au cours des différentes conférences des Nations Unies sur le commerce et la


développement (CNUCED), les pays en voie de développement ont exigé l’instauration d’un nouvel
ordre économique international. Les pays industrialisés ont finalement accepté d’accorder aux pays
en voie de développement des dispositifs dérogatoires aux principes fondamentaux du système
commercial international.

2.1 Le système généralisé des préférences (SGP)

Le SGP a été adopté en 1971. Il permet aux pays industrialisés d’accorder des réductions tarifaires
pouvant aller jusqu’à l’entrée en franchise totale des importations en provenance des pays en voie
de développement sans réciprocité. Cette situation permet aux économies d’Afrique, d’Amérique
latine ou d’Asie de rester relativement fermés.
Ce dispositif est aussi une dérogation à la clause de la nation la plus favorisée car ce traitement
préférentiel ne s’applique pas aux importations en provenance d’autres pays.
Ceci confère aux produits fabriqués dans les pays en voie de développement un avantage par
rapport à ceux des pays industrialisés.
Le système généralisé de préférence a pour objectif la promotion de l’industrialisation dans les pays
en voie de développement. Il permet à ces derniers de maintenir les droits de douane élevés. Les
industries naissantes sont, de ce fait, placées provisoirement en dehors de la concurrence
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internationale ce qui leur permet de développer leur compétitivité. En outre, le SGP est un outil de
promotion des exportations industrielles des pays en voie de développement par l’accès au marché
des pays industrialisés dont la capacité d’absorption est considérable.

Chaque pays industrialisé choisit les pays et les produits qui sont concernés par ce traitement spécial
Au départ, tous les pays en voie de développement pouvaient bénéficier du système généralisé des
préférences Mais par la suite les pays industrialisés ont progressivement exclu de ce système les
importations en provenance des nouveaux pays industrialisés. En principe, cet accord concerne tous
les produits industriels et de nombreux produits agricoles transformés. Mais dans la pratique,
certains produits industriels sensibles comme les produits textiles, les chaussures, l’acier, sont restés
soumis à des fortes restrictions.

Poussés par la vague du libéralisme, les pays industrialisés mettent en cause le statut préférentiel
dont jouissent certains pays en voie de développement devenus de fortes puissances commerciales,
jugent excessifs leur protectionnisme et souhaitent qu’ils appliquent désormais avec rigueur le
principe de réciprocité. Cette dérogation aux principes fondamentaux de l’OMC ne sera plus valable
après 2007.

2.2 Les conventions de LOME

Les conventions de Lomé qui lient les pays de l’union européenne à ceux des ACP instaurent un
traitement préférentiel au bénéfice de ces derniers En effet, elles permettent à presque toutes leurs
exportations d’entrer librement dans l’union européenne, en franchise de tout droit de douane, sans
limitation quantitative, et sans réciprocité pour les produits européens.

Pendant 25 ans les préférences commerciales (non réciproques) sous les conventions successives de
« Lomé » ont régi les relations commerciales entre l’Union Européenne et les pays ACP. Ces
dispositions favorables ont été valables jusqu’en fin 2007, échéance prévue dans les accords de
Cotonou pour leur démantèlement progressif, en conformité avec les règles de l’OMC. Un délai
d’ajustement de huit ans a été accordé aux pays ACP, ou à des blocs régionaux de ces pays, pour se
préparer à cette échéance, qui sera marquée par la conclusion éventuelle d’accords de partenariat
économique (APE), basés sur des accords de libre échange (préférence commerciales réciproques).

Paragraphe 3 : Les adaptations dans le cadre de mesure de sauvegarde

Les règles de l’OMC autorisent les pays à revenir temporairement sur des engagements en cas de
force majeur :
- en cas d’augmentation soudaine des exportations ;
- en cas de désorganisation des marchés agricoles ;
- en cas d’un déficit grave de la balance des paiements ;
- en cas d’implantation d’une activité productive dans un pays en voie de développement.

Section 3 : L’inégale libéralisation des échanges internationaux selon les


secteurs

Les grands principes libre-échangistes (clause de la nation la plus favorisée, traitement national,
principe de réciprocité, interdiction des contingentements à l’importation) qui gouvernent le

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commerce des biens industriels ne sont pas totalement appliqués dans de nombreuses autres
catégories d’échanges internationaux (agriculture, services, droit de la propriété intellectuelle,
investissements liés au commerce).

Paragraphe 1 : L’industrie
1.1 Situation générale des biens industriels

Le commerce de ces biens est le premier à avoir fait l’objet des accords internationaux dès 1947.
Dans ce secteur, l’objectif de libéralisation a été en apparence atteint. Les cycles de négociations
internationales organisés depuis cette époque ont permis de démanteler les restrictions quantitatives
traditionnelles et l’abaissement des droits de douane qui sont passés de 40% à 5% en moyenne sur
les produits industriels, dans les pays développés.
Les droits de douane s’élèvent en moyenne à 34% dans les pays en voie de développement. Ils ont
fortement baissé à la suite des négociations de l’Uruguay round et des réformes structurelles prônées
par le FMI et la Banque mondiale. Les pays en voie de développement protestent contre le fait que
la baisse des tarifs douaniers dans les pays développés s’est accompagnée du maintien de pics
tarifaires ,c’est-à-dire des droits de douane très élevés( plus de 50%), qui frappent les produits pour
lesquels ils sont peu compétitifs( sidérurgie, cigarettes, céramiques, verreries…).
Un certain nombre de produits industriels échappent encore au régime général, comme
l’aéronautique et le textile.

1.2 Situation particulière du textile

Le commerce international du textile a échappé au droit commun du régime général des biens
industriels. Il a été régi par les accords multifibres qui visaient à limiter les importations de textile-
vêtement des pays industrialisés en provenance des pays en voie de développement. Cet accord
n’obéissait pas aux règles de l’OMC car il planifiait les échanges, s’assimilaient à des quotas et de
ce fait étaient de nature bilatérale et discriminatoire.
Chaque année les USA et les pays de l’U.E. fixaient le volume de textile et de vêtement que chaque
pays producteur de l’Europe de l’Est et du tiers monde était autorisé à écouler sur leur marché. Lors
des négociations de l’Uruguay round, les pays en voie de développement ont obtenu le
démantèlement de l’accord multifibre à partir de 2005. Ce secteur est donc retourné dans le régime
commun avec la disparition progressive des quotas et des contingentements.

Paragraphe 2 : L’agriculture
De nombreuses entraves limitent les échanges internationaux des produits agricoles (subvention à
l’exportation, subvention interne à la production, contingentement à l’importation…). Des
problèmes fondamentaux retardent la mise en place d’une discipline dans ce domaine.

2.1 Les subventions agricoles

De nombreux pays se plaignent de toute une série de mesures, que les USA et l’Union Européenne
(UE) ont mis en place et qui ont pour effet d’encourager artificiellement la production et l’apparition
d’excédents.

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Parmi ces mesures, les subventions à l’exportation jouent un rôle particulier. Ces subventions, ou
restitutions, sont versées par l’UE aux exportateurs européens des produits agricoles pour
compenser l’écart de prix entre le marché européen et le marché mondial. Ainsi, quand le prix sur
le marché mondial est à 100 et que le prix européen est à 110. L’exportateur reçoit un surplus de 10
lui permettant de vendre à l’extérieur de l’UE.

Ces subventions faussent la loi de l’offre et la demande, et la libre concurrence. Elles constituent un
véritable dumping des exportations des produits agricoles qui poussent vers le bas les prix sur les
marchés mondiaux. Or, quand les prix baissent, les agriculteurs les moins performants arrêtent de
produire. Les pays n’ayant pas suffisamment de moyens pour subventionner leurs producteurs sont
pénalisés.
Les pays pauvres qui jouissent d’un avantage concurrentiel dans certaines productions agricoles
voient leur insertion dans le commerce mondial entravée par ces pratiques. Certains pays en voie
de développement et les pays du groupe c.a.i.r.n.s.(Australie, Argentine, Canada, Brésil…)
souhaitent que ce secteur soit soumis à la division internationale du travail .

2.1 La souveraineté alimentaire


De nombreux pays défendent le concept de souveraineté qui signifie le droit des peuples d’avoir le
choix de leur politique agricole et de leur mode d’approvisionnement alimentaire interne et externe
par opposition aux règles de l’OMC.
Les pays les plus riches revendiquent le droit à la sécurité alimentaire, de défendre leurs intérêts
agricoles nationaux, d’aménager leur territoire, de protéger leur environnement … par le soutien des
prix à l’intérieur de leur frontière.
D’autres pays plus pauvres revendiquent le droit à l’autosuffisance alimentaire et le droit de ne pas
être dépendant des aléas des marchés agricoles internationaux par l’installation des barrières
douanières visant à protéger leurs marchés locaux.

2.2 Vers l’application d’une discipline multilatérale dans l’agriculture

L’accord de l’Uruguay round (94-95) a soumis, pour la première fois, l’agriculture à la discipline
multilatérale. Il a permis un début de libéralisation du commerce des produits agricoles en abaissant
les droits de douane et les barrières non tarifaires
L’objectif des cycles de négociations actuelles est de faire rentrer à un terme indéfini l’agriculture
dans le régime commun des règles de l’OMC c’est-à-dire que la protection devra se faire avec les
instruments autorisés (droit au dumping, droits de douane, droit compensateur, clause de
sauvegarde.)

Paragraphe 3 : Les services

Les barrières protectionnistes protègent le marché des services dans la plupart des pays. Mais depuis
l’accord sur les services (G.A.T.S. : General agreement on trade and service), le mouvement de
libéralisation des échanges a été lancé. L’objectif est de faire appliquer dans ce secteur les grands
principes du libre-échange.
Sont concernés, les services aux entreprises (juridique, comptable, informatique, publicité,
architecture, ingénierie), services de communication, de construction, de distribution, d’éduction,
services financier, de santé, tourisme, culture, transport…

Le libre-échange dans les services pose de nombreux problèmes. Les pays détenant les avantages
comparatifs dans la production des services souhaitent avoir le droit d’accéder aux marchés
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étrangers et une liberté d’établissement à l’extérieur des frontières. D’autres, par contre, craignent
que le libre établissement des firmes étrangères et l’application des principes fondamentaux du
commerce international déstabilisent leurs sociétés de services.

Des Etats s’interrogent sur les répercutions de la mobilité du facteur travail en cas d’instauration du
libre-échange dans certains services. En effet, cela implique dans certaines professions la levée des
obstacles au mouvement des personnes physiques afin que les prestataires puissent se rendre à
l’étranger pour exercer temporairement une activité de service.

La libéralisation des échanges de service pose de problèmes d’empiétement de souveraineté.


L’instauration du libre-échange conduit à une remise en cause des réglementations nationales
(banque, assurance, santé…) et/ou des monopoles étatiques (télé, électricité, télécoms…)

Paragraphe 4 : Les droits de la propriété intellectuelle

Dans les domaines de la fabrication des produits pharmaceutiques, de l’utilisation des programmes
informatiques, de la création audiovisuelle, de la création vestimentaire…... certains pays ne
sanctionnent pas les firmes qui copient, ou utilisent les marques déposées sans verser des royalties
aux inventeurs.

La question de la propriété intellectuelle est aujourd’hui un des principaux objets de conflits et


négociations entre les pays développés et les pays en voie développement. Les négociations
conduites dans le cadre du cycle de DOHA doivent déterminer comment on pourrait protéger
l’inventeur et l’innovateur sans nuire à la diffusion des nouvelles technologies et des nouveaux
produits.

Pour les pays développés qui possèdent le quasi monopole en matière de capacités technologiques
et des capacités d’innovation, le non respect des droits de la propriété intellectuelle (brevet, secret
de fabrication, licence obligatoire, droits d’auteurs….) prive leurs firmes d’une partie du revenu qui
leur revient de droit. Compte tenu du fait que la recherche est une activité coûteuse et risquée, une
telle situation est défavorable à l’innovation et la croissance économique. Les firmes ne sont plus
sures de couvrir leurs coûts et de dégager un profit de l’activité recherche et développement.

Les pays en voie développement redoutent, pour leur part, que le respect strict des droits de la
propriété intellectuelle ne rende plus difficile l’accès à la technologie, jugée nécessaire au
développement. Cela risque de supprimer une option de développement qui a été la base du
décollage des NPI dans les années 1960 :l’imitation des technologies. En outre, dans le domaine de
la santé, le respect de la propriété intellectuelle peut empêcher la diffusion vers le sud des
médicaments pour lutter contre les pandémies : SIDA, tuberculose, paludisme…

Ces différents problèmes montrent la nécessité de la mise en place d’un cadre légal international
afin de concilier ces objectifs contradictoires. Sous l’égide de l’OMC, a été conclu un accord sur la
propriété intellectuelle : le TRIPS (Trade Related aspects of Intellectual Property Right). Mais
beaucoup de progrès restent à accomplir.

Paragraphe 5 : Les investissements liés au commerce

Dans de nombreux pays, les investissements directs à l’étranger peuvent rencontrer des obstacles à
l’entrée (prise de participation limitée, obligation de contenu local, obligation d’exporter un

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pourcentage minimum de la production), faire l’objet d’une discrimination ou être victime d’un
climat d’incertitude.
Contrairement à la plupart des catégories d’échanges internationaux, l’IDE n’est régi par aucun
accord multilatéral. Les milieux d’affaires internationaux souhaitent la conclusion d’un accord libre-
échangiste permettant l’application aux échanges des capitaux des principes fondamentaux du
commerce international (clause du traitement national, clause de la nation la plus favorisée,
dispositif de règlement de différends entre investisseurs étrangers et pays d’accueil…….).

Section 4 : Les négociations commerciales multilatérales

Entre 1948 et aujourd’hui, les tarifs douaniers ont considérablement baissé, passant de 40% en
moyenne en 1947 à environ 5% aujourd’hui dans les pays développés. Ces baisses ont été obtenues
par la tenue de «rounds », cycles de négociation multilatéraux tenus parfois sur plusieurs années.
Les premiers portaient essentiellement sur les réductions tarifaires négociées produit par produit, les
abaissements ne se font plus produits par produits, mais par la négociation d’un abaissement linéaire
des droits. Le Tokyo round (1973-1979) poursuit cette logique en y ajoutant l’écrêtement des pics
tarifaires (aux Etats-Unis, plus de 400 produits faisaient l’objet de droits douane supérieur à 35%)
et l’adoption d’un « code des subventions » pour lutter contre cette forme de protectionnisme.

Paragraphe 1 : L’Uruguay round (1986-1994) et la création de l’OMC

L’Uruguay round marque une rupture par rapport aux précédents cycles par sa durée (double de celle
initialement prévue), par le nombre de participants (120 nations), par l’étendue de son programme
de travail et, enfin, par la création de l’Organisation mondiale du commerce à sa conclusion à
Marrakech, le 15 avril 1994. Au thème traditionnel des droits de douane sur les marchandises sont
ajoutés les dossiers portant sur les échanges agricoles, sur la protection des droits de propriété
intellectuelle (lutte contre la contrefaçon), sur les services et enfin sur l’organisation même du GATT
(création de l’OMC).

A l’issue des négociations, des accords sont signés :

L’accord sur les marchandises comprend des dispositions par produit : agriculture, textiles et
vêtements. Pour ce dernier, contrairement aux attentes initiale, l’accord multifibres qui existe depuis
1974 n’est pas supprimé immédiatement, mais les textiles devraient progressivement rentrer dans le
cadre commun au bout de 10 ans par accroissement du volume des quotas annuels, avec toutefois la
possibilité pour les pays importateurs de recourir à des mesures de sauvegarde en cas de préjudice
grave porté à la production nationale.

L’accord sur les services marque une extension majeure des domaines régis par le GATT. Ce dossier
était à la fois important par la vive croissance du volume des échanges concernés et sensible :
l’Europe s’est opposée aux Etats-Unis sur la revendication d’un accès libre à l’audiovisuel et la
suppression des subventions à la création (ce secteur ne figure pas finalement dans l’accord) ; les
PED redoutaient que l’ouverture du commerce des services bancaires et financiers entrave le
développement national de ce secteur. Finalement, l’accord étend les règles communes du GATT
aux services, en y ajoutant une obligation de transparence sur les règlementations et des dispositions
particulières pour les PED. L’ouverture du commerce des services devrait être progressive, de
nombreuses dispositions transitoires ayant été obtenues. Par exemple, les Etats-Unis ont un délai de
deux ans pour ouvrir leur marché aux services financiers étrangers.

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Enfin, un accord crée l’Organisation mondiale du commerce qui regroupe 128 membres et qui est
chargée du suivi de la plupart des accords.

Paragraphe 2 : L’OMC

Le GATT n’avait pas le statut d’une organisation internationale, c’était une convention qui ne
disposait pas des moyens effectifs pour régler les différends internationaux. Au contraire, l’OMC
doit par son autorité encadrer le commerce mondial.

La grande nouveauté de l’OMC par rapport au GATT réside dans la création de l’Organe de
Règlement des Différends (O. R. D.), chargé d’arbitrer les conflits commerciaux. L’avènement de
ce nouveau système multilatéral, fondée sur la non-discrimination et sur la réciprocité, met
théoriquement sur un pied d’égalité les 132 pays membres.

En cas de conflit commercial, les pays membres disposent de 60 jours pour trouver une solution «
compatible avec les règles de l’OMC ». Au terme de cette période, si les négociations échouent,
l’affaire est portée devant l’OMC : le plaignant demande la création d’une commission d’arbitrage
— appelé « groupe spécial de travail » — qui établit un rapport dans le délai de 6 mois maximum.
Une fois examiné, le rapport est adopté par l’O. R. D., sauf s’il est rejeté à l’unanimité ou fait l’objet
d’un appel. C’est la grande nouveauté : seule l’unanimité permet désormais de rejeter un rapport,
alors que son adoption nécessitait auparavant l’accord de tous, y compris du pays condamné.

En plus du contrôle de la bonne application des accords de l’Uruguay Round, l’OMC a la tâche
délicate de soumettre le libre-échange aux normes écologiques, sanitaires et morales. Ainsi, elle est
susceptible d’interdire les différents types de dumping : le dumping commercial (vente à perte), le
dumping monétaire (augmentation de la compétitivité par des manipulations monétaires) et le
dumping social (faible coût de la main-d’œuvre grâce à l’exploitation de celle-ci)). Ainsi, de
nombreux pays développés attendent de cette organisation l’élaboration d’une « clause sociale ».

Plus généralement, l’OMC se donne comme objectif de favoriser la croissance économique


mondiale, d’accroître les échanges internationaux, de prendre en considération la nécessité du
« développement durable » (prise en compte de l’environnement et de favoriser la participation des
pays en développement aux échanges internationaux.

Section 5 : D’autres institutions internationales facilitent la coopération


internationale

Afin que le commerce international ne soit pas trop conflictuel, et qu’un libre-échange sauvage ne
favorise pas les plus forts au détriment des plus faibles, des institutions internationales ont été créées
pour faciliter la coopération internationale dans les domaines économiques, monétaires, financières
et dans la production de produits de base.

Paragraphe 1 : En matière de développement


A) LA CNUCED favorise la coopération Nord-Sud
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a été créée en
1964 et comprend 187 Etats membres. Ses principaux objectifs sont de favoriser la coopération
internationale de façon à prendre en compte les intérêts spécifiques des pays en développement.

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I) La mise en place de la CNUCED

En 1964, en réaction contre le « libre-échange du plus fort », de nombreux pays en voir de


développement se réunissent à Genève dans la première conférence des Nations Unies pour le
commerce et le développement (CNUCED). Ils réclament alors un « fair trade » (l’échange
équitable) plutôt que le « free trade »( le libre- échange) qui paralyse l’économie des plus faibles.
Ils se prévalent d’un précédent historique. Aucun pays développé n’a jamais réussi sa première
industrialisation sans protection douanière.

A leurs débuts, les règles du GATT ignoraient l’hétérogénéité entre les différents pays. Le
principe du GATT était l’égalité entre tous les pays membres. . Mais, ces principes se sont
modifiés et le GATT a finalement accepté de reconnaître l’existence de deux catégories de pays
(les pays développés et les pays en développement) auxquelles correspondent deux catégories
de règles. Ils obtiennent notamment l’adoption en leur faveur du système des préférences
généralisées.

II) Les principales propositions de la CNUCED

La CNUCED demande aux pays développés que la position particulière des PED dans les
échanges internationaux soit reconnue et pour que les principes du libre- échange soient adaptées
à leur situation réelle. Elle souhaite que les pays développés collaborent à une politique de
stabilisation des revenus tirés des matières premières par plusieurs mesures, telles que :
- La création des stocks régulateurs pour les principaux produits de base ;
- Un fonds commun serait crée pour financer ces stocks de matières premières ;
- La signature d’engagements multilatéraux garantissant la stabilité des prix ;
- L’élaboration d’un système de financement compensateur dans le cas de fluctuations des recettes
d’exportation.

B) Le F. A. O (Food and Agriculture Organisation).

Cette organisation a été créée en 1945 et siège à Rome. Elle regroupe la quasi-totalité des pays
membres de l’ONU — son objectif est de développer les ressources agricoles dans les pays en voie
de développement et par-là même, lutter contre la faim dans le monde.

C) Les ONG (Organisations Non Gouvernementales)

Ce sont des associations (à but non lucratif) dont le but est d’aider les pays du tiers-monde et de
développer la solidarité entre les peuples — les aides privées au développement passent, pour une
bonne partie, par l’intermédiaire des ONG (par exemple, médecins sans frontières ou Frères des
hommes, etc.).

Paragraphe 2 : En matière de production

A) L’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole)

C’est certainement l’organisation la plus connue en matière de production. Sa création remonte à


1960 à Bagdad et son but avoué était la prise de contrôle de la production et des prix du pétrole brut.
L’efficacité de l’OPEP a été démontrée en 1973 lors du premier choc pétrolier.

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A) Les autres organisations de pays producteurs

On peut également citer de manière accessoire le CIPEC (conseil intergouvernemental des pays
exportateurs de cuivre) créée en 1967 et réunissant le Chili, le Pérou, le Zaïre, la Zambie ainsi que
l’APPE (association des pays producteurs d’étain) créée en 1983 et réunissant l’Australie, la Bolivie,
l’Indonésie, la Malaisie, le Nigeria, la Thaïlande et le Zaïre.

Paragraphe 3 : En matière monétaire et financière

A) La Banque Mondiale
La Banque Mondiale a été créée en 1944 à Bretton Woods. C’est une banque transnationale chargée
de prêter à long terme pour financer des actions de développement dans le Tiers Monde ou les ex-
pays socialistes. Son capital est apporté par les Etats membres et elle emprunte sur les marchés
financiers. Cette institution est montée en puissance à la fin des années 60 sous la direction de Mac
Namara.

B) Le Fonds Monétaire International (FMI)

Le FMI a été créé à Bretton Woods en 1944 pour assurer la stabilité monétaire internationale par des
taux de change fixes et aider ponctuellement des pays connaissant des difficultés de balance de
paiements. Son capital est constitué par l’apport en devises fortes et en monnaie locale des pays
membres. En fonction de cet apport, chaque membre a des Droits de Tirage Spéciaux : des actifs
monétaires échangeables contre des devises d’un pays tiers. Huit pays en détiennent 50% (les USA
18%, la France 5%, le Royaume Uni 5%).

En 1971 (fin des accords de Bretton Woods et de la parité or / dollar), le FMI voit disparaître sa
fonction de surveillance du système de Bretton Woods, les grands pays ont laissé flotter leur
monnaie, c’est le début de la spéculation financière. En 1973 (choc pétrolier), les PVD importateurs
de pétrole sont touchés, le FMI devient une “coopérative” de banques centrales. Quand les caisses
d’un Etat sont vides, il peut emprunter au FMI, mais celui-ci dicte ses règles et restructure
l’économie de cet Etat. Le mode de décision du FMI est celui d’une répartition des droits de vote en
fonction de la cotisation des états membres. Avec 18% les USA disposent d’une minorité de blocage.

Les intérêts du Nord s’imposent par le truchement des institutions de Bretton Woods. Le FMI, quant
à lui, est intervenu souvent brutalement pour imposer des politiques orthodoxes aux pays qui avaient
recours à ses services. Il est devenu le « gestionnaire central » de la crise de l’endettement extérieure
des PED pendant les décennies 1980. En effet, depuis 1982, les banques commerciales subordonnent
le rééchelonnement de la dette et l’octroi de nouveaux crédits à un accord de cet organisme ou à sa
caution. Ce dernier est disposé à maintenir son soutien si les PED acceptent d’appliquer
un »programme d’ajustement structurel », une politique d’austérité, qui correspond à des mesures
contraignantes telles que la dévaluation monétaire, la réduction des importations aux nécessités des
exportations, la privatisation du secteur public, la réduction du déficit budgétaire et le freinage de la
demande domestique.

C) La S. F. I. (Sociétés Financière Internationale).

Sa création remonte en 1965 — son objectif consiste à permettre aux pays en voie de développement
d’assurer une meilleure croissance du secteur privé grâce à une mobilisation des capitaux intérieurs
et des capitaux étrangers.

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Paragraphe 4 : L’OCDE favorise la coopération entre pays développés

L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) succède en 1961 à


l’OECE (Organisation européenne de coopération économique) qui avait été créé dans le cadre de
la répartition des dons et des prêts du plan Marshall. Elle est composée de trente pays industrialisés,
tous attachés à la démocratie et à l’économie de marché. L’OCDE fait des recommandations dans
les domaines de l’économique, de l’éducation, du développement, de l’environnement, de la science
ainsi que sur le plan social. L’OCDE joue aussi un grand rôle dans l’aide à la bonne gouvernance
des secteurs public et privé.

Section 6 : Les regroupements régionaux

Paragraphe 1 : Les différentes formes de coopération et d’intégration régionale

A : La zone de libre échange

La zone de libre-échange est la forme de régionalisation la moins intégrée. Les différents pays
membres suppriment tout protectionnisme entre eux. Dans une zone de libre-échange, les entraves
commerciales (droits d’importation, restrictions quantitatives) sont abrogées entre les pays
membres. Chacun conserve toutefois sa propre politique commerciale et son système de droits
d’importation vis-à-vis de pays tiers. Chaque pays décide de sa politique commerciale et donc de
ses tarifs vis-à-vis de l’extérieur. Les zones de libre-échange ne concernent que les échanges de
marchandises et excluent donc les échanges de services, de capitaux et la circulation des hommes.

B : L’union douanière

L’Union douanière va un peu plus loin dans le processus d’intégration. Au sein d’une union
douanière, non seulement le commerce entre les pays membres est entièrement libéralisé mais une
politique commerciale commune est menée à l’égard des pays tiers. C’est ainsi qu’un tarif externe
et qu’une législation douanière communs sont appliqués. Une fois mis en libre pratique par un des
états adhérents, les biens peuvent circuler librement au sein de cette union. La CEMAC, par
exemple, est une union douanière. Les unions douanières ne concernent que les échanges de
marchandises et excluent donc les échanges de services, de capitaux et la circulation des hommes

C : Le marché commun

La formation d’un marché commun constitue un pas supplémentaire dans le processus d’intégration.
Dans ce cas, ce ne sont plus seulement les marchandises qui sont concernées par le libre-échange,
mais aussi les services, les personnes et les capitaux.

D : L’union économique et monétaire

L’union économique est la forme la plus élaborée d’intégration commerciale. Elle ajoute à
l’existence d’un marché commun la mise en œuvre commune des politiques économiques. Ainsi, les
politiques tant conjoncturelles (monétaires, budgétaires, de taux de change…) que structurelles
(industrielles, aménagement du territoire…) sont définies et appliquées en commun. L’union
économique peut se doubler d’une union monétaire si les différents pays membres optent pour une
monnaie commune.

Paragraphe 2 : Les motivations de la régionalisation


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A) Profiter des avantages du libre-échange, mais aussi de ceux du protectionnisme

Les arguments qui motivent la formation des groupes régionaux sont nombreux. Ils sont les mêmes
que ceux qui militent en faveur du libre-échange : l’augmentation du pouvoir d’achat des
consommateurs grâce à des importations à faible prix, la rationalisation du processus de production
grâce à la concurrence, la possibilité de bénéficier d’économies d’échelle… Quand un libre-échange
parfait semble impossible à mettre à mettre en place au niveau mondial, un optimum de second rang
consiste à profiter de ces avantages en instaurant un libre-échange entre des pays en nombre limité.

Sous-jacent à la formation des blocs régionaux, on retrouve souvent l’idée de préférence


communautaire. Un compromis entre libre-échange et protectionnisme réside parfois en la mise en
place d’une zone de libre-échange protectionniste avec les pays tiers. En réalité, on s’aperçoit que
même si la régionalisation induit un détournement des échanges, elle ne conduit pratiquement jamais
à un renforcement du protectionnisme à l’égard des pays tiers.

B) Tisser des liens particuliers avec ses partenaires

L’intégration peut créer des avantages économiques pour les différents partenaires des zones
commerciales. Ainsi, la régionalisation permet d’avoir une structure de protection plus efficace grâce
à une spécialisation, elle peut aussi favoriser le développement des industries régionales naissantes
qui ne seraient pas assez compétitives pour faire face à la concurrence mondiale. Il faut aussi noter
que les petits pays disposant de marchés étroits ont souvent intérêt à s’assurer des débouchés plus
sûrs, en quelque sorte « sanctuarisés » en formant entre eux ou avec des plus grands des alliances.

Un autre effet important est « l’effet de dominos » ; la formation de groupes régionaux provoque un
détournement des flux d’échanges aux dépens des pays tiers, ce qui marginalise ces derniers. A
mesure que d’autres pays se rallient à des blocs commerciaux, ceux qui restent se retrouvent de plus
en plus en marge des courants d’échanges ; ils ont donc intérêt, à leur tour, à intégrer une union
régionale.

L’intégration au sein de blocs régionaux a aussi des motivations politiques. Il est souvent avancé
qu’une des raisons de la création de la Communauté européenne était de faire contrepoids avec la
suprématie américaine. Il faut aussi ajouter que l’intégration permet de tisser et de consolider des
liens politiques entre les pays membres. Ces liens peuvent les aider dans la maîtrise des flux
migratoires, mais aussi leur permettre de peser plus lourds dans les différentes négociations
internationales dont les négociations commerciales multilatérales (NCM).

Paragraphe 3 : La régionalisation comporte des dangers

A) Le détournement des courants d’échange

La théorie économique ne dit pas catégoriquement si l’intégration régionale est bénéfique ; et si


c’est le cas, si elle est bénéfique pour l’économie mondiale ou uniquement pour les pays qui prennent
part aux différentes zones.

Ce que l’on peut affirmer c’est que la régionalisation crée un détournement des flux et donc
forcément une discrimination qui peut mener à l’exclusion.

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Cette situation a pour effet de détourner les flux commerciaux car les importateurs ont tendance à
importer vers le pays adhérant à un regroupement régional qui pratique les droits de douane les plus
bas, les produits pouvant être négociés librement dans cette zone. Afin d’éviter de tels
contournements, il convient de distinguer les « produits de pays tiers » de ceux fabriqués dans les
pays de la zone de libre-échange qui y circulent librement puisqu’ils bénéficient d’un traitement
préférentiel. Pour pouvoir profiter d’une préférence tarifaire, l’importateur doit prouver que les
marchandises sont fabriquées dans le pays faisant partie de la zone de libre-échange et qu’elles en
sont donc originaires.

Il se peut que la formation de zones de libre-échange ait un effet d’appauvrissement pour certains
pays car les blocs régionaux les excluent du commerce mondial.

Paul Krugman ajoute que la régionalisation « peut inciter des producteurs à une certaine
spécialisation qui, économiquement, n’est pas souhaitable ».

B) Le risque de renforcement de la guerre commerciale

Paul Krugman souligne que les blocs commerciaux ont plus de poids que les pays qui les composent.
Ils peuvent donc être tentés d’engager des politiques commerciales plus agressives qui pourraient
nuire à la coopération internationale. L’expansion des échanges s’est considérablement accélérée sur
le plan intrarégional à la suite de la constitution de plusieurs groupements régionaux tels l’Union
européenne, le Mercosur, l’ASEAN, l’APEC et la zone de libre-échange des Amériques (en
négociation). La crainte de voir es groupes de pays se fermer sur eux-mêmes et instituer une logique
de guerre économique entre blocs commerciaux rivaux n’est pas à écarter.

Ces blocs s’opposent au multilatéralisme et créent une situation de concurrence oligopolistique sur
le marché mondial. Or, par l’effet du « dilemme du prisonnier », cette concurrence oligopolistique
peut se révéler contraire à l’intérêt général. Ainsi, la théorie des jeux montre que lorsque chacun
cherche à maximiser son avantage sans se préoccuper des intérêts des autres, le résultat peut être
contraire à l’intérêt de tous et de chacun.

Paul Krugman souligne que « dans le monde très imparfait du commerce international, les
groupements régionaux de libre-échange peuvent perturber l’équilibre des forces qui a permis la
création d’un système d’échanges mondiaux relativement libéral ».
Les organisations internationales ne s’opposent pas à la régionalisation lorsque celle-ci ne
s’accompagne pas d’un regain de protection ; ainsi, le FMI préconise que les accords régionaux
soient compatibles avec les règles de l’OMC, qu’ils optent pour des droits de douane peu élevés, et
que leurs règles de fonctionnement soient libérales.

Paragraphe 4 : Exemples d’accords régionaux

Les organisations régionales les plus connus sont les suivantes :


- l’UE (union européenne) comprenant vingt-sept pays (Allemagne, Belgique, France, Italie,
Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-uni, Grèce, Espagne, Portugal, Autriche,
Finlande, Suède, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque,
Slovaquie, Slovénie, la Bulgarie et la Roumanie adhèreront à l'UE. La Turquie et la Croatie ont le
statut de candidat à l'Union.
- l’ALENA créée en 1993 et réunissant les USA, le Canada et le Mexique ;
- l’ASEAN créée en 1967 et réunissant l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la
Thaïlande, le Cambodge, le laos et le Vietnam ;

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- le MERCOSUR qui est entré officiellement en vigueur le 1er janvier 1995 et qui réunit le Brésil,
l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay ;
- le Pacte andin qui est beaucoup plus ancien et qui regroupe le Venezuela, la Colombie, l’équateur, le Pérou et
la Bolivie ;
-l’APEC (coopération économique en Asie — Pacifique). Cette organisation est née en 1989. L’APEC réunit
les dirigeants des dix-huit pays de la zone Asie Pacifique et qui représente plus de 40 % de la population
mondiale et plus de la moitié de la richesse mondiale. Cette organisation n’est pas encore une zone de libre-
échange comme l’ALENA mais elle devrait à moyen terme le devenir.
- en Afrique, la CEMAC, la CEDEAO, la SADC, la COMESA

Toutes ces organisations entrent dans le cadre d’un régionalisme croissant des relations économiques
internationales.

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