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Commerce équitable

une économie au service de l’être humain

Mme Ben Ismail RIM


Premiere partie
Les accords internationaux
Voici quelques-uns des principes clés du GATT :
1. Non-discrimination : le principe de la non-discrimination est l'un des
fondements du GATT. Il énonce que les pays membres doivent traiter les
produits importés de manière égale à leurs propres produits, en évitant de
discriminer les importations en utilisant des droits de douane plus élevés ou
d'autres mesures restrictives.

GATT 2. Libéralisation : le GATT vise à promouvoir la libéralisation du commerce


international en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires.
(Accord général sur les
3. Réciprocité : le GATT encourage la négociation de concessions
tarifs douaniers et le commerciales réciproques entre les pays membres.
commerce) 4. Transparence : le GATT exige la transparence des politiques commerciales,
1947 y compris la publication des lois et règlements relatifs au commerce.
5. Sécurité juridique : le GATT établit un cadre juridique pour les relations
commerciales internationales, en fournissant des mécanismes pour la
résolution des différends et en protégeant les droits des membres.
Ces principes ont été repris et développés par l'Organisation mondiale du
commerce (OMC), qui a remplacé le GATT en 1995, et continuent de guider les
négociations commerciales internationales aujourd'hui.
 La mission principale
 faciliter le commerce international
 Par des règles communes pour le commerce mondial,
 En aidant à négocier de nouveaux accords commerciaux
 En surveillant la mise en œuvre de ces accords.

OMC  L'OMC fonctionne sur la base d'un système de règles commerciales qui
(L’organisation s'appliquent à tous ses membres. Ces règles comprennent des accords
mondiale du sur les tarifs douaniers, les subventions, les mesures sanitaires et
commerce) phytosanitaires, et la propriété intellectuelle, entre autres.

1995  L'OMC offre également un mécanisme de règlement des différends


commerciaux entre ses membres, visant à résoudre les différends de
manière juste et équitable.
 En somme, l'OMC est une organisation internationale qui joue un rôle
crucial dans la réglementation du commerce mondial et la promotion
d'un système commercial ouvert et transparent.
Créée le 1er janvier
164 pays membres
1995

Plus de 600 accords


97% du commerce
commerciaux
OMC mondial
notifiés

70% des membres


Plus de 400
sont des pays en
plaintes reçues
développement
1. Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) : l'ALENA est un accord
commercial entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Il est entré en
vigueur en 1994 et a supprimé les barrières tarifaires et non tarifaires entre les
trois pays.
2. Accord de partenariat transpacifique (TPP) : le TPP est un accord commercial
entre 12 pays de l'Asie-Pacifique, dont les États-Unis, le Japon, l'Australie, le
Canada et le Mexique. Il a été signé en 2016 mais n'a jamais été mis en œuvre,

Principaux car les États-Unis ont décidé de s'en retirer.


3. Accord économique et commercial global (AECG) : l'AECG est un accord
accords commercial entre l'Union européenne et le Canada. Il est entré en vigueur en
2017 et vise à éliminer les droits de douane sur la plupart des produits échangés

internationaux entre l'UE et le Canada.


4. Accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Japon : cet accord
commercial est entré en vigueur en 2019 et vise à supprimer les droits de
douane sur la plupart des produits échangés entre l'UE et le Japon.
5. Accord de partenariat économique régional global (RCEP) : le RCEP est un
accord commercial entre 15 pays de l'Asie-Pacifique, dont la Chine, le Japon,
l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il a été signé en 2020 et vise à créer une zone
de libre-échange couvrant près d'un tiers de la population mondiale
 L'accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre
l'Union européenne (UE) et la Tunisie, signé en 2017, vise à
éliminer les barrières tarifaires et non-tarifaires pour faciliter le
commerce entre les deux parties. Il s'agit d'un accord ambitieux
qui vise à libéraliser plus de 90% des échanges de biens entre
l'UE et la Tunisie.
 L'ALECA vise également à améliorer l'accès aux marchés
ALECA publics, à protéger les droits de propriété intellectuelle, à

UE - Tunisie promouvoir l'investissement et à renforcer la coopération


réglementaire. L'accord comprend également des dispositions sur
le développement durable, telles que la protection de
l'environnement et le respect des normes sociales.
 L'ALECA devrait contribuer à stimuler les échanges
commerciaux et les investissements entre les deux parties, à créer
des emplois et à favoriser la croissance économique en Tunisie.
Les conséquences sur l'agriculture
Les inégalités économiques
tunisienne

Les principales La pression sur les services publics : La question des droits de propriété
critiques • L'ALECA pourrait ouvrir les portes aux
investissements étrangers dans les secteurs des
intellectuelle :
• L'ALECA prévoit des dispositions sur les droits
services publics de propriété intellectuelle, telles que les brevets
et les marques, qui pourraient renforcer les
monopoles des grandes entreprises européennes
et limiter l'accès des entreprises tunisiennes à
ces marchés.
UNE CONCURRENCE INÉGALE POUR LES PRODUITS AGRICOLES ET
DE PÊCHES TUNISIENS
 Selon l’Observatoire Tunisien de l’économie (L’OTE) « La majorité des produits
agricoles et de pêche tunisiens exportés vers l’Union européenne bénéficient déjà
1 d’un régime préférentiel (huile d’olive, dattes, thon, crevettes, tabac), tandis que
les produits majoritairement importés de l’UE sont encore relativement protégés
par des droits de douanes élevés (30% en moyenne) ».

ALECA : 9  En outre, la politique de subventions de l’UE lui permet de baisser artificiellement


ses prix sur certaines productions agricoles. « L’effort de démantèlement tarifaire
RISQUES sera donc moins lourd pour l’Union Européenne et aura des conséquences plus
faibles sur son marché interne car elle protège son secteur agricole avec d’autres
IDENTIFIÉS PAR outils. » explique L’OTE.

LA SOCIÉTÉ  Par ailleurs, l’ALECA imposerait aux agriculteurs tunisiens une mise aux normes
européennes. Tandis que le marché agricole et alimentaire tunisien serait totalement

CIVILE ouvert aux producteurs et distributeurs européens, l’accès des productions


tunisiennes au marché européen serait soumis à des barrières non tarifaires (les

TUNISIENNE normes sanitaires et phytosanitaires notamment).

 Les effets de l’ouverture profiteraient donc essentiellement aux produits européens.


UNE MARGINALISATION DE L’AGRICULTURE FAMILIALE ET
PAYSANNE
 Le secteur agricole représente 17 % des emplois, voire 45 % dans les régions de

2 et 3 l’intérieur.
 Exposée à la concurrence des productions européennes, l’agriculture familiale et
paysanne risque d’être extrêmement fragilisée : 75 % des agriculteurs tunisiens

ALECA : 9 possèdent moins de 10 hectares, n’occupent collectivement que 25 % de la terre


agricole totale et ne produisent exclusivement que pour le marché local et national.

RISQUES  A eux seuls, ces chiffres expliquent en très grande partie la dépendance
alimentaire du pays, puisque une grande partie de la terre agricole produit

IDENTIFIÉS PAR essentiellement pour des marchés extérieurs.]


 Selon l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), qui s’oppose à
LA SOCIÉTÉ l’accord dans sa forme actuelle, 250 000 agriculteurs pourraient disparaitre.

CIVILE UN RISQUE D’ACCAPAREMENT DES TERRES


 Les investisseurs européens auraient la possibilité d’acquérir les terres les plus
TUNISIENNE fertiles, et d’y déployer des moyens de production importants. Cela risque
d’accélérer la dynamique de concentration des terres et l’intensification de
l’agriculture au détriment de la paysannerie garante de la souveraineté alimentaire.
UNE PERTE DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE POUR LA TUNISIE
 La dépendance alimentaire de la Tunisie dépasse déjà les 55 % et une grande partie de
la terre agricole produit essentiellement pour des marchés extérieurs.
 Avec l’Accord dans sa forme actuelle, les secteurs des céréales et de l’élevage,

3 et 4
considérés comme des « denrées alimentaires stratégiques », seraient menacés de
disparition.
 L’agriculture tunisienne serait amenée à se spécialiser sur des produits moins essentiels,
tels que les fruits exotiques, les fleurs coupées… au détriment de l’agriculture vivrière.

ALECA : 9  Le pays serait alors exposé aux fluctuations des prix agricoles qui pourraient renchérir
brutalement le coût de l’alimentation. La Tunisie aurait encore moins la possibilité de
RISQUES déterminer son modèle agricole en fonction de ses besoins sociaux.
UNE PRESSION ACCRUE SUR LES RESSOURCES NATURELLES
IDENTIFIÉS PAR  L’OTE rappelle que l’un des aspects de la souveraineté alimentaire est que « Les

LA SOCIÉTÉ ressources naturelles, dont la terre et l’eau, doivent d’abord servir à nourrir la
population ».

CIVILE  Les exigences productivistes de l’exportation mettront plus de pression sur les
ressources naturelles, notamment l’eau, alors que la Tunisie se classe 158e sur 180 pays
TUNISIENNE pour la disponibilité des ressources en eau douce par habitant.
 Et étant donné que la situation se détériore avec le changement climatique, cette
captation se fera au détriment des besoins de l’agriculture vivrière.
DES NORMES INACCESSIBLES
 En vertu de l’ALECA, l’agriculture tunisienne pourrait être contrainte d’harmoniser ses normes
aux normes sanitaires et phytosanitaires européennes (SPS). Les principaux problèmes rencontrés
par les agriculteurs et des agricultrices pour se conformer aux mesures SPS de l’UE sont : le

6 et 7 faible accès à l’information sur les exigences SPS, l’insuffisance des délais accordés pour la mise
en conformité aux exigences SPS, l’accès aux financement faibles, l’incompatibilité des
exigences SPS avec les méthodes de production et marketing au niveau national, l’accès
insuffisant à l’expertise technique et scientifique pour la mise en conformité. Des normes

ALECA : 9 inaccessibles risquent de favoriser un accroissement du marché informel.

RISQUES L’ACCÈS À LA SANTÉ FRAGILISÉ


 Le secteur de la santé souffrirait aussi de l’application de l’ALECA. Les grandes cliniques
IDENTIFIÉS PAR européennes pourraient venir s’installer en Tunisie et exercer en tout liberté. Dans
son étude sur l’ALECA, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES)

LA SOCIÉTÉ craint que cela n’accroisse « la différence entre le secteur public, qui se dégrade et le secteur
privé qui n’est pas accessible à tous. »

CIVILE  D’autre part, pour le moment, les génériques produits en Tunisie et accessibles à bas prix
couvrent 70 % des besoins du marché. Or l’ALECA permettrait d’allonger au-delà de 20 ans la

TUNISIENNE protection des brevets et donc interdirait la commercialisation de nombreux génériques. Cela
reviendrait à une forte augmentation des prix des médicaments et donc une accessibilité réduite
pour les citoyens tunisiens. En revanche, les laboratoires tunisiens auraient dans les faits
difficilement accès au marché européen.
ALECA : 9 RISQUESUNIDENTIFIÉS PAR LA SOCIÉTÉ
MÉCANISME D’ARBITRAGE QUI PERMET AUX ENTREPRISES
DE POURSUIVRE LES ETATS, MAIS PAS L’INVERSE
CIVILE TUNISIENNE
 Comme d’autres accords de libre-échange, l’ALECA permettra à un

8 et 9 investisseur étranger d’attaquer l’Etat tunisien devant une cour d’arbitrage


privé pour faire annuler des mesures d’intérêt général (protection sociale,
norme sanitaire, environnemental…). Ceci alors même qu’il est quasi

ALECA : 9 impossible de faire reconnaitre la responsabilité des multinationales en cas de


violation des droits humain ou de catastrophe environnementale.

RISQUES
UNE NÉGOCIATION SOUS CONTRAINTE
IDENTIFIÉS PAR  La Tunisie doit négocier dans une position inégale dans la mesure où elle est
LA SOCIÉTÉ reçoit de nombreux financements européens dont certains sont liés à la
perspective de la mise en application de l’ALECA.
CIVILE  Par ailleurs, la Tunisie est également sous pression européenne pour contrôler
TUNISIENNE les flux de migrants clandestins à partir de ses côtes, voire pour accueillir un
point de débarquement pour les embarcations interceptées en mer.
Deuxième partie
Le commerce équitable
 « Le commerce équitable est un partenariat commercial,
fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le
commerce mondial. Il contribue au développement durable en
DEFINITION offrant de meilleures conditions commerciales et en
World Fair Trade Organisation garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
– WFTO, Fairtrade marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les
International et l’European organisations du commerce équitable (soutenues par les
Fair Trade Association – consommateurs) s’engagent activement à soutenir les
EFTA (2001) producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en
faveur de changements dans les règles et pratiques du
commerce international conventionnel. »
 En 1946, Création de la World Fair Trade Organization
(WFTO) à Amsterdam (Métiers de l’artisanat)
 1980 : Produits alimentaires
 En 1988, la première étiquette de « FAIR TRADE » par Max
Havelaar, a été lancée aux Pays-Bas pour promouvoir les
Historique ventes de café équitable et les produits vont entrer dans les
grandes surfaces.
 En 1997, création de la Fairtrade Labelling Organizations
International (FLO), responsable de l'élaboration de normes et
de critères pour le commerce équitable à l'échelle mondiale.
 1,95 million de producteurs et travailleurs, qui peuvent ainsi
bénéficier des conditions du commerce équitable dans plus de
75 pays.
• En 2020, les ventes mondiales de produits équitables ont atteint
11,9 milliards d'euros en 2020, chiffre en augmentation.
• Plus de 30 000 produits portant le label Fairtrade dans plus de
EN CHIFFRES 130 pays.
(Source : Fairtrade • En 2020, les producteurs et travailleurs de produits équitables
International) ont reçu un montant total de prime Fairtrade de plus de 135
millions d'euros, qui a été utilisé pour financer des projets de
développement communautaire et améliorer les conditions de
vie et de travail des producteurs et travailleurs (source :
Fairtrade International)
 12 compagnies ont la mainmise sur 90 % de la production des
15 000 articles qu’on retrouve dans les supermarchés typiques.
 Les producteurs de cacao reçoivent moins de 7 % du prix
payé pour une tablette de chocolat.
Chiffres du  5 compagnies multinationales dominent 77 % du commerce
commerce mondial des céréales.

« non  À elles seules, les compagnies Philip Morris, Nestlé́ , Procter


& Gamble et Sara Lee contrôlent plus de 70 % du marché
équitable » mondial du café. Une mainmise qui permet aux deux
premières d’avoir un chiffre d’affaires plus élevé que le produit
intérieur brut du deuxième pays producteur, la Colombie!
Découle plus du
MODE DE CONSOMMATION
qui influe sur les conditions de vie des
producteurs

Impact social
du commerce
équitable
La banane est l'un des fruits frais les plus consommés au monde.
C’est aussi le produit agricole qui engendre le volume d’échanges financiers le plus
important après le café́.
90% des exportations se font vers l’Amérique du Nord et l’Europe.
96% de la production se fait dans les pays en développement, et les plus grands
exportateurs mondiaux sont les pays d’Amérique latine. La plupart des pays
exportateurs sont économiquement très dépendants de ce produit.

Le commerce international de la banane est dominé à 85% par trois entreprises


La banane : multinationales nord-américaines et quelques entreprises européennes. Celles-ci
contrôlent toute la filière de production et de commercialisation. Elles possèdent
exemple d’une généralement leurs propres plantations et réseaux de transports, de transformation et de

filière
distribution. Selon l’organisation Banana Link, les conséquences de cette structure de
production sont notamment : des conditions de travail et de vie inacceptables pour la

inéquitable
plupart de ceux qui cultivent et récoltent les bananes, la dévastation de l’environnement
par les intrants chimiques et les méthodes de production intensive, la suppression des
syndicats indépendants de travailleurs.

Les pesticides et autres produits chimiques toxiques utilisés intensivement polluent


énormément les sols, l'air et l'eau. Au Costa Rica (grand pays producteur de bananes)
par exemple, leur ruissellement a provoqué la mort de 90% des récifs coralliens. Mais ce
n'est pas seulement l'environnement qu'ils attaquent : la santé des populations et des
enfants qui vivent près des bananeraies est aussi fortement touchée. On parle même de
peaux brûlées, de stérilité, de cancers de la peau, de douleurs à l'estomac ou au reins, de
•"Commerce équitable : quand des bananes changent ta vi
e"
: une courte vidéo de 5 minutes qui explique les bananes
commerce équitable
La banane dans
le circuit « Fair
trade »
Le café est le produit agricole tropical le plus valorisé et commercialisé

1,6 milliard de tasses de café sont bues chaque jour


125 millions de personnes dans le monde en vivent, dont environ 25
millions d’agriculteurs
Filière du café 25 millions de petits producteurs fournissent 80% de l’ensemble du café
Le café c’est à l’échelle mondiale une valeur marchande de plus de 70
milliards de dollars.
En 2011, la production mondiale de café dépasse les 150 millions de sacs
par an, soit plus de 9 millions de tonnes.
• C'est l'année où le café - premier produit Fairtrade - est arrivé
dans les rayons des magasins (du café mexicain dans des
198 magasins néerlandais)
8

• C'est le nombre d'années qu'il faut attendre avant qu'un


nouveau caféier produise des fruits. Il faut 5 à 6 ans pour

La filière 4
obtenir des rendements optimaux. Les producteurs doivent
donc planifier leurs nouveaux investissements avec
attention.
« FAIR
TRADE » du 76,4
mi
lli
• C'est le montant de Prime Fairtrade que les organisations de
producteurs de café ont reçu en 2018

café on
s

762 • C'est le nombre de producteurs de café Fairtrade en 2017


39
2
 Créer une relation directe entre producteurs et consommateurs, en évitant
le plus possible les intermédiaires et les spéculateurs.
 Pratiquer un juste prix qui permette au producteur et à sa famille de vivre
dignement : "Chaque personne doit pouvoir vivre dignement de son
travail".
 Dans le cas où les producteurs sont des salariés, respecter les conditions de
Le commerce travail correspondant au minimum aux normes internationales du Bureau
International du Travail, ou à celles du pays si elles sont meilleures,
équitable se définit respecter le droit d’association, interdire le travail forcé.
par des conditions  Autoriser un financement partiel avant la récolte (dans le mouvement du
ou critères de base: commerce équitable, le taux minimal est de 60%) si les producteurs le
demandent.
 Établir des relations et des contrats à long terme, basés sur le respect
mutuel et l’éthique.
 En plus de ces critères minimaux, les organisations de commerce équitable
ont établi dans certains cas des critères de "progrès", permettant le
développement durable des groupes de producteurs ou de salariés.
 Obtenir un prix et des conditions plus justes pour des groupes
de petits producteurs.
 Faire évoluer les pratiques commerciales vers la durabilité́ et
Les objectifs du l’intégration des coûts sociaux et environnementaux, tant par
commerce équitable l’exemple qu’en militant pour des changements de législation.

peuvent être  Rendre plus conscients les consommateurs de leur pouvoir pour
résumés comme suit favoriser des types d’échanges plus justes.

:  Favoriser le développement durable et l’expression des cultures


et des valeurs locales dans le cadre d’un dialogue interculturel.
 Les producteurs doivent de leur côté́ pratiquer une activité́
durable et transparente.
 Les organisations bénéficiaires doivent avoir un
fonctionnement interne démocratique, et être indépendantes

Le commerce de tout parti politique ou de toute influence religieuse.

équitable cherche  Elles doivent chercher un équilibre entre le marché local et le


marché d’exportation, pour préserver la sécurité́ alimentaire.
à responsabiliser  Le bénéfice du commerce équitable doit être réparti
les producteurs collectivement, si possible dans le développement local
(emploi, santé, transport, etc.).
 La participation des femmes doit être prise en compte.
 Alternative Trading Organisations (ATOs) ou Fair Trade
Organisations (FTOs)
 Les centrales s’occupent du suivi des contacts de longue durée
avec les producteurs (préfinancement, études de marché,
amélioration des productions, évaluation des projets de
développement…), vérifient ponctuellement de part et d’autre,
le respect des engagements sociaux et environnementaux pour
la production des produits.
Les centrales  + de 100 centrales du commerce équitable en Europe, mais
d’achat aussi au Japon, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-
Zélande, au Canada.
 Depuis 1990, les centrales d’achat européennes se sont réunies,
en l’European Fair Trade Association (EFTA). Cette
association regroupe douze des principales centrales du
commerce équitable dans neuf pays d’Europe. Elle représente
environ 60 % des importations équitables en Europe.
 Biologique : établit des normes en matière de
méthodes agricoles et d’utilisation de ressources
naturelles
• Dans le respect de la nature et des animaux
• Sans pesticide chimique et sans engrais artificiel
• Sans OGM
Equitable / BIO • Sans antibiotique préventif
Il est vrai que les deux • Sous le contrôle strict d’institutions indépendantes
revêtent un aspect (par ex. Soil association, KRAV, etc.)
essentiellement éthique

 Commerce équitable fixe des normes relatives au


commerce et au travail avec des personnes
 Entreprise responsable est une approche plus large qui vise à
intégrer des considérations sociales, environnementales et
éthiques dans la gestion et les opérations des entreprises.
 La RSE se traduit donc par un comportement éthique et
transparent de la part des entreprises.

Equitable /
responsable
 Le commerce équitable est un mouvement social et
économique qui vise à promouvoir des conditions
commerciales équitables pour les producteurs et les travailleurs
dans les pays en développement.
Equitable / ESS
 Le commerce équitable fait partie de ce que l’on appelle
l’économie solidaire
 Ils bénéficient d’un accès direct au marché européen ou à celui
d’autres pays du Nord. Ceci leur ouvre souvent de nouveaux
débouchés sur le marché conventionnel de ces mêmes pays,
leur permettant d’éviter une sur-dépendance envers le système
du commerce équitable, dont les débouchés restent limités
Les avantages du (quelques pour cents du marché dans les meilleurs cas).
commerce équitable  Les producteurs constatent régulièrement que l’existence d’un
pour les producteurs marché équitable influence favorablement leurs relations avec
indépendants sont les acteurs conventionnels.
évidents  Plus que le prix équitable, c’est souvent l’obligation de
préfinancement par l’importateur qui est une des conditions les
mieux appréciés par les producteurs.
 Selon la WFTO, la part de marché
du commerce équitable bien que
faible a augmenté au fil des ans,
passant de moins de 0,01% dans les
années 1990 à 0,5% en 2019.
 Le mouvement du commerce équitable est inséparable d’une
prise de conscience par le consommateur des coûts sociaux et
environnementaux de la production
 Cette prise de conscience s’est développée en premier lieu dans
les pays d’Europe du Nord, où l'on a pu dire qu’elle a bénéficié́
de l’appui des organisations religieuses ou des Etats.
 Le premier label de commerce équitable est né d’un partenariat
entre des organisations hollandaises et des organisations de
producteurs de café́ au Mexique. Récemment, le Danemark, la
Suisse et l’Italie ont connu un développement important du
commerce équitable. En Hollande, le café́ équitable représente
2,5% du marché, et la banane 5%. En Suisse, ces chiffres sont
respectivement de 5% et 23%.
 D’autres pays du Nord connaissent un retard important en ce
domaine : un sondage révélait ainsi en octobre 2000 que seul un
Français sur 10 avait entendu parler du commerce équitable
(source : IPSOS).
Le commerce équitable reflète donc la nouvelle relation à la
consommation d’une partie de la population
Après des décennies de consumérisme, auxquelles les organisations de
Il n’y a pas de consommateurs ont elles-mêmes participé, un mouvement se dessine
commerce équitable, vers une "consommation responsable", une "consommation éthique" ou
encore une "simplicité́ volontaire".
Sans consommation Le consommateur commence à s’interroger sur l’origine des produits
responsable dans la offerts dans la grande distribution ou l’industrie et sur leur contenu

durée social et environnemental, généralement bien caché par les grandes


entreprises. Il prend conscience de son pouvoir et devient "consomm-
acteur".
Un premier risque est la banalisation de la
 Le terme de commerce équitable n’est pas "déposé́", et toutes
notion et la perte delescontrôle surabusifs
imprécisions et usages son contenu
restent possibles.
 Commerce éthique, commerce équitable, commerce
responsable : les nuances ne sont pas toujours saisissables pour
le consommateur, et le travail d’information et d’éducation des
organisations de commerce équitable reste essentiel en ce
domaine.
 La mise en place, par certaines entreprises, de codes de
conduite témoigne elle aussi d’une prise de conscience
croissante des consommateurs et de ces entreprises de leur
responsabilité sociale et environnementale quant aux
conditions dans lesquelles s’effectue la production.
 La relation des organisations de commerce équitable avec ces
codes de conduite pose cependant des questions importantes.
 Elle permet la vérification des conditions de production et de
commercialisation de chaque produit, rendant possible une
stratégie de commercialisation dans différents types de points de
vente, y compris la grande distribution, recherchée pour sa
puissance de vente. D’autres labels de produit ont ensuite été́
élaborés : thé, cacao, miel, sucre, banane, jus d’orange, etc.
 Depuis 1997, FLO, l’Organisation Internationale de Labellisation
du Commerce Equitable, travaille à l’harmonisation des critères
La labellisation par produits et au partage des registres de producteurs, par
fédération ou pays membre.
 D’autres agences de certification appliquent des méthodes de
labellisation différentes, par exemple la fondation suisse STEP,
engagée dans le contrôle des conditions de production et de
commercialisation de tapis (Voir l'encadré qui est consacré à cette
expérience dans la partie "Évolutions des pratiques et
innovations").
 Les labels de commerce équitable ont été́ établis dans le cadre
de partenariats avec les producteurs. Ils définissent des normes
d’équité précises par produit.
Différence entre  Les codes de conduite ont une portée plus grande, mais ils sont

label et code de généralement mis en place en dehors de tout partenariat, et se


contentent souvent de reconnaître des normes minimales en
conduite matière de salaires et de conditions de travail (généralement
celles du Bureau International du Travail).
Impact du commerce équitable sur les groupes de
 La disparité́ des revenus entre les producteurs qui bénéficient des conditions
producteurs ou de travailleurs
du commerce etla population
équitable et le reste de sur leur ne risque-t-elle pas

environnement
d’aboutir à la création d’îlots de développement ne parvenant pas à
s’étendre à l’ensemble du territoire ?
 Le commerce équitable défend assurément un modèle de développement
reposant sur l’extension des capacités d’autonomie des populations, sur la
souveraineté́ alimentaire et le développement rural. Mais, à miser
principalement sur la production à l’exportation, ne fait-on pas courir
malgré́ tout aux populations des risques atténués mais de même nature
que ceux des stratégies de "développement tiré par les exportations" que
proposent les institutions financières internationales ?
 Certes, les dispositifs mis en place par le commerce équitable permettent,
dans le contexte actuel de dérégulation et d’ouverture des marchés, d’obtenir
des avantages pour les producteurs ou les travailleurs les plus marginalisés,
mais comment chercher et vérifier l’équilibre revendiqué entre l’accès au
marché mondial et le marché local ?
 Or un véritable développement social ne se produit pas sans une stratégie de
développement partant des potentialités et des besoins locaux.
 Les conditions sociales et environnementales de production sont
étroitement liées.
 Les échanges internationaux ont souvent des effets négatifs sur
l’environnement, que les conditions du commerce équitable ne
permettent pas nécessairement d’identifier ou de contrecarrer.

Compatibilité  Les emballages et les transports internationaux sont d’importants


facteurs de pollution. Sont-ils des passages obligés dans le contexte
avec le actuel ?
 Est-il par exemple raisonnable d’encourager la création d’un label
développement de fleurs équitables pour l’exportation, lorsqu’on sait que celles-ci

durable sont transportées par avion ?

 Le commerce équitable ne devrait-il pas encourager les circuits


de commercialisation courts, qui sont généralement plus
écologiques et propices au développement de nouvelles
solidarités
 Une grande partie du jus d’orange consommé en Europe vient du Brésil. L’Allemagne, un pays qui ne produit
pas d’oranges, est le plus gros consommateur de jus d’orange par tête au monde.
 Bien que la concentration de matière du jus d’orange brésilien soit nettement inferieure à celle du jus provenant
des Etats-Unis, lesquels ont recours à une agriculture intensive, elle a été́ calculée à 25 kilogrammes par litre de
jus produit pour l’exportation. Il faut par exemple 22 litres d’eau pour obtenir un litre de jus d’orange brésilien
importé.
 Lorsque l’on sait que l’Allemagne produit du cassis, dont le contenu en vitamine C rivalise avec l’orange, est-il
écologique d’y lancer un jus d’orange équitable provenant du Brésil ?

Pourquoi ne pas développer des marchés équitables en


circuits courts pour les jus régionaux produits par des
petits producteurs dans les deux pays ?
Quelle gamme de produits et quelles méthodes
 La progression du commerce équitable s’est faite jusqu’à
de certification pour le principalement
présent commerce grâce à laéquitable ? mais
labellisation par produit,
le coût de celle-ci et le mode de distribution des produits
labellisés soulèvent des débats au sein du mouvement.
 Les labels internationaux de commerce équitable proposent un
VERTICALITE contrôle vertical de la chaîne de production et de
commercialisation des produits.
 Cette intégration verticale permet un contrôle étroit de
l’application des critères exigés:
 soit des producteurs (en terme d’organisation et de qualité́
écologique et sociale de leur production)
 soit des importateurs (conditions commerciales, préfinancement,
durabilité́, etc.), grâce à la mise en place d’un système de
certification indépendant de ces deux parties.
 La labellisation par produit s’applique principalement aux produits
dont les filières productives et commerciales peuvent faire l’objet
d’un suivi et d’un contrôle. Elle concerne aujourd’hui principalement
une dizaine de produits agricoles ou horticoles, la plupart d’origine
tropicale (café́, cacao, miel, thé, sucre, banane, fruits et jus de fruits,
riz et fleurs), pour lesquels le commerce équitable a développé́ des
critères et des méthodes de suivi.
 Selon la communication de l’Union Européenne, "les produits
alimentaires représentent environ 60% du chiffre d'affaires affèrent à
la vente au détail de produits relevant du commerce équitable, les
ventes de café́ intervenant à elles seules pour près de moitié dans le
pourcentage précité́". Cette concentration de ce que l’on entend au
Nord par commerce équitable sur certains produits offre des avantages
de lisibilité́ pour le consommateur.

Mais cela pourrait-il longtemps rester ainsi ?


 Cette controverse illustre la nécessité́ d’une concertation internationale
sur la certification des produits composés.
 Les composantes et les matières premières d’un jean quelconque sont
récoltées ou assemblées dans une douzaine de pays en moyenne et
parcourent au minimum 65.000 kilomètres avant que le jean ne soit
vendu au consommateur.
 Dès lors, comment mettre au point et contrôler des critères d’équité dans
le revenu au producteur ou le salaire des ouvriers ?

La certification par produit représente-t-elle


la meilleure alternative au commerce
conventionnel, ou bien d’autres modes de
contrôle et de certification pour un
commerce équitable sont-ils envisageables ?
 Les agences de certification biologique et de commerce équitable reconnues
sur le plan international sont situées dans les pays du Nord, principalement
aux Etats-Unis et en Europe.
 Coûts de certification sont généralement plus importants pour des produits
du Sud que pour les produits du Nord, alors que les revenus issus aux
producteurs sont souvent moindres.
 Pour l’agriculture biologique, la plupart des pays commencent à avoir leur
agence de certification biologique, et celles-ci ont obtenu la reconnaissance
ou passé des accords avec des agences du Nord, dites "agences
internationales". Ceci a permis une réduction considérable des coûts de la
certification biologique dans ces pays, ce qui profite aussi à des groupes de
producteurs marginalisés.
 Premières initiatives : Des groupes de producteurs brésiliens ont constitué
des Cercles dans lesquels les producteurs se certifient mutuellement. Ce
principe de certification mutuelle est également appliqué par des réseaux
internationaux d’agriculteurs biologiques. Il s’agit d’une socialisation de la
confiance, un peu comme dans le cas des groupes de micro-crédit.
 Intégration des coûts sociaux et environnementaux dans le prix
des produits échangés.
 Il suppose un engagement conscient, pratique et répété du
consommateur envers des produits d’origine connue
correspondant à des critères sociaux et environnementaux.
Vers un nouveau  Humanisation du processus commercial
paradigme pour  Organisations financières canalisant les investissements
le commerce éthiques
équitable  Les gouvernements nationaux, régionaux ou locaux qui mettent
en place des cadres juridiques ou administratifs permettant une
discrimination positive en faveur des produits ou services
socialement et écologiquement responsables, notamment des
produits du commerce équitable.

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