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OMC L'OMC fonctionne sur la base d'un système de règles commerciales qui
(L’organisation s'appliquent à tous ses membres. Ces règles comprennent des accords
mondiale du sur les tarifs douaniers, les subventions, les mesures sanitaires et
commerce) phytosanitaires, et la propriété intellectuelle, entre autres.
Les principales La pression sur les services publics : La question des droits de propriété
critiques • L'ALECA pourrait ouvrir les portes aux
investissements étrangers dans les secteurs des
intellectuelle :
• L'ALECA prévoit des dispositions sur les droits
services publics de propriété intellectuelle, telles que les brevets
et les marques, qui pourraient renforcer les
monopoles des grandes entreprises européennes
et limiter l'accès des entreprises tunisiennes à
ces marchés.
UNE CONCURRENCE INÉGALE POUR LES PRODUITS AGRICOLES ET
DE PÊCHES TUNISIENS
Selon l’Observatoire Tunisien de l’économie (L’OTE) « La majorité des produits
agricoles et de pêche tunisiens exportés vers l’Union européenne bénéficient déjà
1 d’un régime préférentiel (huile d’olive, dattes, thon, crevettes, tabac), tandis que
les produits majoritairement importés de l’UE sont encore relativement protégés
par des droits de douanes élevés (30% en moyenne) ».
LA SOCIÉTÉ Par ailleurs, l’ALECA imposerait aux agriculteurs tunisiens une mise aux normes
européennes. Tandis que le marché agricole et alimentaire tunisien serait totalement
2 et 3 l’intérieur.
Exposée à la concurrence des productions européennes, l’agriculture familiale et
paysanne risque d’être extrêmement fragilisée : 75 % des agriculteurs tunisiens
RISQUES A eux seuls, ces chiffres expliquent en très grande partie la dépendance
alimentaire du pays, puisque une grande partie de la terre agricole produit
3 et 4
considérés comme des « denrées alimentaires stratégiques », seraient menacés de
disparition.
L’agriculture tunisienne serait amenée à se spécialiser sur des produits moins essentiels,
tels que les fruits exotiques, les fleurs coupées… au détriment de l’agriculture vivrière.
ALECA : 9 Le pays serait alors exposé aux fluctuations des prix agricoles qui pourraient renchérir
brutalement le coût de l’alimentation. La Tunisie aurait encore moins la possibilité de
RISQUES déterminer son modèle agricole en fonction de ses besoins sociaux.
UNE PRESSION ACCRUE SUR LES RESSOURCES NATURELLES
IDENTIFIÉS PAR L’OTE rappelle que l’un des aspects de la souveraineté alimentaire est que « Les
LA SOCIÉTÉ ressources naturelles, dont la terre et l’eau, doivent d’abord servir à nourrir la
population ».
CIVILE Les exigences productivistes de l’exportation mettront plus de pression sur les
ressources naturelles, notamment l’eau, alors que la Tunisie se classe 158e sur 180 pays
TUNISIENNE pour la disponibilité des ressources en eau douce par habitant.
Et étant donné que la situation se détériore avec le changement climatique, cette
captation se fera au détriment des besoins de l’agriculture vivrière.
DES NORMES INACCESSIBLES
En vertu de l’ALECA, l’agriculture tunisienne pourrait être contrainte d’harmoniser ses normes
aux normes sanitaires et phytosanitaires européennes (SPS). Les principaux problèmes rencontrés
par les agriculteurs et des agricultrices pour se conformer aux mesures SPS de l’UE sont : le
6 et 7 faible accès à l’information sur les exigences SPS, l’insuffisance des délais accordés pour la mise
en conformité aux exigences SPS, l’accès aux financement faibles, l’incompatibilité des
exigences SPS avec les méthodes de production et marketing au niveau national, l’accès
insuffisant à l’expertise technique et scientifique pour la mise en conformité. Des normes
LA SOCIÉTÉ craint que cela n’accroisse « la différence entre le secteur public, qui se dégrade et le secteur
privé qui n’est pas accessible à tous. »
CIVILE D’autre part, pour le moment, les génériques produits en Tunisie et accessibles à bas prix
couvrent 70 % des besoins du marché. Or l’ALECA permettrait d’allonger au-delà de 20 ans la
TUNISIENNE protection des brevets et donc interdirait la commercialisation de nombreux génériques. Cela
reviendrait à une forte augmentation des prix des médicaments et donc une accessibilité réduite
pour les citoyens tunisiens. En revanche, les laboratoires tunisiens auraient dans les faits
difficilement accès au marché européen.
ALECA : 9 RISQUESUNIDENTIFIÉS PAR LA SOCIÉTÉ
MÉCANISME D’ARBITRAGE QUI PERMET AUX ENTREPRISES
DE POURSUIVRE LES ETATS, MAIS PAS L’INVERSE
CIVILE TUNISIENNE
Comme d’autres accords de libre-échange, l’ALECA permettra à un
RISQUES
UNE NÉGOCIATION SOUS CONTRAINTE
IDENTIFIÉS PAR La Tunisie doit négocier dans une position inégale dans la mesure où elle est
LA SOCIÉTÉ reçoit de nombreux financements européens dont certains sont liés à la
perspective de la mise en application de l’ALECA.
CIVILE Par ailleurs, la Tunisie est également sous pression européenne pour contrôler
TUNISIENNE les flux de migrants clandestins à partir de ses côtes, voire pour accueillir un
point de débarquement pour les embarcations interceptées en mer.
Deuxième partie
Le commerce équitable
« Le commerce équitable est un partenariat commercial,
fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le
commerce mondial. Il contribue au développement durable en
DEFINITION offrant de meilleures conditions commerciales et en
World Fair Trade Organisation garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
– WFTO, Fairtrade marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les
International et l’European organisations du commerce équitable (soutenues par les
Fair Trade Association – consommateurs) s’engagent activement à soutenir les
EFTA (2001) producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en
faveur de changements dans les règles et pratiques du
commerce international conventionnel. »
En 1946, Création de la World Fair Trade Organization
(WFTO) à Amsterdam (Métiers de l’artisanat)
1980 : Produits alimentaires
En 1988, la première étiquette de « FAIR TRADE » par Max
Havelaar, a été lancée aux Pays-Bas pour promouvoir les
Historique ventes de café équitable et les produits vont entrer dans les
grandes surfaces.
En 1997, création de la Fairtrade Labelling Organizations
International (FLO), responsable de l'élaboration de normes et
de critères pour le commerce équitable à l'échelle mondiale.
1,95 million de producteurs et travailleurs, qui peuvent ainsi
bénéficier des conditions du commerce équitable dans plus de
75 pays.
• En 2020, les ventes mondiales de produits équitables ont atteint
11,9 milliards d'euros en 2020, chiffre en augmentation.
• Plus de 30 000 produits portant le label Fairtrade dans plus de
EN CHIFFRES 130 pays.
(Source : Fairtrade • En 2020, les producteurs et travailleurs de produits équitables
International) ont reçu un montant total de prime Fairtrade de plus de 135
millions d'euros, qui a été utilisé pour financer des projets de
développement communautaire et améliorer les conditions de
vie et de travail des producteurs et travailleurs (source :
Fairtrade International)
12 compagnies ont la mainmise sur 90 % de la production des
15 000 articles qu’on retrouve dans les supermarchés typiques.
Les producteurs de cacao reçoivent moins de 7 % du prix
payé pour une tablette de chocolat.
Chiffres du 5 compagnies multinationales dominent 77 % du commerce
commerce mondial des céréales.
Impact social
du commerce
équitable
La banane est l'un des fruits frais les plus consommés au monde.
C’est aussi le produit agricole qui engendre le volume d’échanges financiers le plus
important après le café́.
90% des exportations se font vers l’Amérique du Nord et l’Europe.
96% de la production se fait dans les pays en développement, et les plus grands
exportateurs mondiaux sont les pays d’Amérique latine. La plupart des pays
exportateurs sont économiquement très dépendants de ce produit.
filière
distribution. Selon l’organisation Banana Link, les conséquences de cette structure de
production sont notamment : des conditions de travail et de vie inacceptables pour la
inéquitable
plupart de ceux qui cultivent et récoltent les bananes, la dévastation de l’environnement
par les intrants chimiques et les méthodes de production intensive, la suppression des
syndicats indépendants de travailleurs.
La filière 4
obtenir des rendements optimaux. Les producteurs doivent
donc planifier leurs nouveaux investissements avec
attention.
« FAIR
TRADE » du 76,4
mi
lli
• C'est le montant de Prime Fairtrade que les organisations de
producteurs de café ont reçu en 2018
café on
s
peuvent être Rendre plus conscients les consommateurs de leur pouvoir pour
résumés comme suit favoriser des types d’échanges plus justes.
Equitable /
responsable
Le commerce équitable est un mouvement social et
économique qui vise à promouvoir des conditions
commerciales équitables pour les producteurs et les travailleurs
dans les pays en développement.
Equitable / ESS
Le commerce équitable fait partie de ce que l’on appelle
l’économie solidaire
Ils bénéficient d’un accès direct au marché européen ou à celui
d’autres pays du Nord. Ceci leur ouvre souvent de nouveaux
débouchés sur le marché conventionnel de ces mêmes pays,
leur permettant d’éviter une sur-dépendance envers le système
du commerce équitable, dont les débouchés restent limités
Les avantages du (quelques pour cents du marché dans les meilleurs cas).
commerce équitable Les producteurs constatent régulièrement que l’existence d’un
pour les producteurs marché équitable influence favorablement leurs relations avec
indépendants sont les acteurs conventionnels.
évidents Plus que le prix équitable, c’est souvent l’obligation de
préfinancement par l’importateur qui est une des conditions les
mieux appréciés par les producteurs.
Selon la WFTO, la part de marché
du commerce équitable bien que
faible a augmenté au fil des ans,
passant de moins de 0,01% dans les
années 1990 à 0,5% en 2019.
Le mouvement du commerce équitable est inséparable d’une
prise de conscience par le consommateur des coûts sociaux et
environnementaux de la production
Cette prise de conscience s’est développée en premier lieu dans
les pays d’Europe du Nord, où l'on a pu dire qu’elle a bénéficié́
de l’appui des organisations religieuses ou des Etats.
Le premier label de commerce équitable est né d’un partenariat
entre des organisations hollandaises et des organisations de
producteurs de café́ au Mexique. Récemment, le Danemark, la
Suisse et l’Italie ont connu un développement important du
commerce équitable. En Hollande, le café́ équitable représente
2,5% du marché, et la banane 5%. En Suisse, ces chiffres sont
respectivement de 5% et 23%.
D’autres pays du Nord connaissent un retard important en ce
domaine : un sondage révélait ainsi en octobre 2000 que seul un
Français sur 10 avait entendu parler du commerce équitable
(source : IPSOS).
Le commerce équitable reflète donc la nouvelle relation à la
consommation d’une partie de la population
Après des décennies de consumérisme, auxquelles les organisations de
Il n’y a pas de consommateurs ont elles-mêmes participé, un mouvement se dessine
commerce équitable, vers une "consommation responsable", une "consommation éthique" ou
encore une "simplicité́ volontaire".
Sans consommation Le consommateur commence à s’interroger sur l’origine des produits
responsable dans la offerts dans la grande distribution ou l’industrie et sur leur contenu
environnement
d’aboutir à la création d’îlots de développement ne parvenant pas à
s’étendre à l’ensemble du territoire ?
Le commerce équitable défend assurément un modèle de développement
reposant sur l’extension des capacités d’autonomie des populations, sur la
souveraineté́ alimentaire et le développement rural. Mais, à miser
principalement sur la production à l’exportation, ne fait-on pas courir
malgré́ tout aux populations des risques atténués mais de même nature
que ceux des stratégies de "développement tiré par les exportations" que
proposent les institutions financières internationales ?
Certes, les dispositifs mis en place par le commerce équitable permettent,
dans le contexte actuel de dérégulation et d’ouverture des marchés, d’obtenir
des avantages pour les producteurs ou les travailleurs les plus marginalisés,
mais comment chercher et vérifier l’équilibre revendiqué entre l’accès au
marché mondial et le marché local ?
Or un véritable développement social ne se produit pas sans une stratégie de
développement partant des potentialités et des besoins locaux.
Les conditions sociales et environnementales de production sont
étroitement liées.
Les échanges internationaux ont souvent des effets négatifs sur
l’environnement, que les conditions du commerce équitable ne
permettent pas nécessairement d’identifier ou de contrecarrer.