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LA POLITIQUE COMMERCIALE

COMMUNE DE L’UE

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L’Europe, un géant commercial

L’Union européenne est la première puissance commerciale mondiale; elle


représente plus de 18 % du volume total des importations et des exportations
dans le monde.

A titre de comparaison, les États-Unis représentent environ 16% du commerce


mondial et le Japon environ 10%. L’Union européenne a tout intérêt à une
ouverture régulée du commerce international.

A ce titre, elle participe activement à l’Organisation mondiale du Commerce.

Au sein de l’OMC, l’Union européenne est activement engagée en faveur du


cycle de négociations lancé en 2001, l’Agenda de Doha pour le développement,
compte tenu de la priorité qu’elle accorde au multilatéralisme.

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Avec seulement 7,3 % de la population mondiale, l’Union
européenne est de loin la première puissance
commerciale au monde. Même sans compter les échanges
intracommunautaires, elle occupe largement la première
place dans les échanges mondiaux. Elle est la première
exportatrice de services, loin devant les États-Unis, ce qui
n’est pas négligeable dans un monde où le secteur tertiaire
tient une place éminente.
L’UE constitue par ailleurs un pôle économique de toute
première importance avec un PIB supérieur à celui des États-
Unis. Pourtant, malgré ce poids économique considérable,
l’Union européenne peine à devenir une grande puissance
politique.

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L’Union a trois objectifs principaux dans ce cycle :

contribuer à la croissance des entreprises et à l’emploi en


Europe grâce à des débouchés plus accessibles et à des
règles commerciales favorables au commerce ;

mieux insérer les pays en développement dans l’économie


mondiale, en particulier les pays d’Afrique sub-saharienne
dont les économies restent isolées de la croissance du
commerce ;

préserver l’autonomie de choix des Européens, notamment


pour la politique agricole commune (PAC) telle que réformée
en 2003.
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I – Historique

La politique commerciale commune (PCC) a longtemps constitué l’essentiel des


relations extérieures de la Communauté.

Le tarif douanier commun (ou tarif extérieur commun, TEC), qui a été adopté le 28
juin 1968 et régulièrement modifié depuis, a réuni les États de l’UE au sein d’un
territoire douanier unique et supprimé les droits de douanes pour les
échanges intra-européens, créant de facto une préférence communautaire.

Il a rendu nécessaire l’accélération de l’unification douanière et la mise en place


d’une politique commerciale commune vis-à-vis de l’extérieur.

La suppression des entraves aux échanges au sein de l’Union européenne a


contribué à sa prospérité et renforcé son engagement en faveur du développement
du commerce mondial.

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L’Union européenne a joué un rôle central dans les cycles de négociation sur la
libéralisation des échanges mondiaux : le Kennedy Round dans les années 60, le
Tokyo Round dans les années 80, l’Uruguay Round, achevé en 1994, et le cycle de
Doha lancé en 2001.

A la suite de ces différents cycles de négociation, le niveau moyen des droits


appliqués aux importations industrielles dans l’UE est tombé à 4%, soit l’un des
plus bas du monde.

La politique commerciale commune est en constante évolution. Cantonnée


initialement au commerce de marchandises et à la défense commerciale, elle a
connu une extension graduelle à l’agriculture, aux services, à la propriété
intellectuelle, aux investissements et à des sujets transversaux (développement,
environnement, etc.).

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II - Le fonctionnement actuel

- Première puissance commerciale mondiale, l’Union européenne a un intérêt important


à l’ouverture du commerce international.

- L’Union européenne est la principale importatrice de denrées agricoles, notamment


des pays en voie de développement (PVD).

- Plus de 60% du commerce des États membres est intra-communautaire et dépend des
règles du marché intérieur qui interdisent entre les États membres de l’Union toute
mesure nationale de protection ou de promotion du commerce. S’agissant du commerce
entre l’Union européenne et le reste du monde, les principaux instruments de politique
commerciale (le tarif douanier commun, le régime commun d’importation et
les mesures de défense commerciale) sont maîtrisés par les organes de la
Communauté européenne, la Commission et le Conseil.

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- La politique commerciale est une compétence exclusive de la Communauté
européenne, au même titre que la PAC, la politique de la pêche, la politique de la
concurrence, la politique monétaire (zone euro).

- L’Union intervient pour assurer aux entreprises européennes des conditions de


concurrence égales en leur donnant un accès similaire à des matières premières
importées et en les défendant de la même manière contre les pratiques déloyales de
leurs concurrents extérieurs.

- En même temps, la politique commerciale commune facilite le travail des importateurs


qui doivent respecter un seul régime d’importation pour tous les pays de l’Union
européenne. Cette simplification facilite le commerce.

- La Commission européenne est l’acteur clé des négociations commerciales, sous le


contrôle des États membres : représentée par le Commissaire au commerce extérieur,
la Commission est le représentant/négociateur unique de l’Union européenne, même
pour les sujets de compétences partagées avec les États membres.

- En vertu de l’article 133 du traité instituant la Communauté européenne (TCE), la


Commission conduit les négociations tarifaires et commerciales avec les États tiers ou
auprès des organisations internationales. Elle agit en consultant un comité spécial
appelé « Comité 133 » qui se réunit en formation titulaire (directeurs généraux du
commerce extérieur des États membres) ou en formation sectorielle (textile, services,
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acier, etc.).
Les institutions européennes :

- établissent et modifient le tarif extérieur commun;


- concluent les accords douaniers et commerciaux;
- harmonisent les mesures de libéralisation du commerce avec les pays tiers;
- définissent la politique commune d’exportation;
- prennent les mesures de défense contre les pratiques de commerce déloyales.

Procédure
- Si des accords avec des pays tiers doivent être négociés, la Commission se fait
délivrer par le Conseil un mandat de négociation qui l’autorise à ouvrir les négociations
nécessaires et à les mener dans certaines conditions. Ces négociations sont conduites
par la Commission en consultation avec le « Comité 133 » et dans le cadre des
directives que le Conseil peut lui adresser.
- Les mandats de négociation sont adoptés à la majorité qualifiée avec quelques
exceptions. L’unanimité des États membres demeure en effet requise dans trois
domaines :
- le domaine des services, de la propriété intellectuelle et des investissements directs
étrangers lorsque cet accord comprend des dispositions pour lesquelles l’unanimité est
requise pour l’adoption de mesures internes ;
- le domaine des services culturels et audiovisuels ;
- la négociation et la conclusion d’accords dans le domaine du commerce de services
sociaux, d’éducation et de santé lorsque ces accords risquent de porter atteinte à la
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compétence des États membres pour la fourniture de ces services.
Les instruments de la politique commerciale commune

Le tarif extérieur commun (TEC) : l’harmonisation du TEC implique une participation


des États membres aux négociations commerciales internationales en tant que groupe
unique. Par exemple, au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la
Commission négocie au nom des États membres.
Les mesures de défense commerciale destinées à protéger l’économie des États
membres des pratiques déloyales de leurs partenaires commerciaux. Elles peuvent
donner lieu au rétablissement de droits de douane sur les importations incriminées. Elles
sont de trois types :

 les mesures de sauvegarde : lorsque l’augmentation des importations créé un


déséquilibre subit (exemple du textile chinois en 2005) ;
 les actions anti-dumping : lorsque le prix de vente est inférieur au prix de production ;
 les mesures anti-subvention.

L’Union européenne a aussi recours à l’organisme de règlement des différends de


l’OMC pour arbitrer les litiges opposant un ou plusieurs États membres à leurs
partenaires commerciaux.

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Les accords préférentiels

- La politique commerciale communautaire répond notamment à un objectif de soutien


au développement. L’Union européenne a accordé un accès privilégié à son marché
intérieur à plusieurs groupes de pays au-delà des accords multilatéraux :
 des accords bilatéraux ont été négociés avec les pays européens non membres de
l’Union européenne, notamment dans le cadre de l’Espace économique européen
(EEE), les voisins méditerranéens (dans l’objectif de créer une zone de libre échange en
2010 dans le cadre du processus de Barcelone), le Mexique, le Chili et l’Afrique du Sud.

- Des négociations sont en cours avec le Mercosur et les États du Conseil de


coopération du Golfe. D’autres négociations devraient prochainement débuter avec la
Communauté andine des nations et l’Amérique centrale (Système d’Intégration
centraméricain) ;

- l’Union européenne a développé une stratégie privilégiée en matière de commerce et


de développement avec ses 77 partenaires du groupe des pays ACP (Afrique-
-Caraïbes-Pacifique), qui vise à les intégrer dans l’économie mondiale et à leur donner
un accès privilégié au marché européen ;
 

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- le système des préférences généralisées (SPG), revu en 2005, donne accès en
franchise de droit de douane ou à taux réduit au marché communautaire pour la plupart
des produits exportés par les pays en développement et les pays en transition ;
 l’initiative « tout sauf les armes », adoptée en 2001, donne accès, de manière
permanente, sans droits de douane ni quota, au marché communautaire pour les
produits exportés par les 49 pays les moins avancés (avec une période de transition
jusqu’en 2006 pour la banane, et jusqu’en 2009 pour le riz et le sucre).

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