Vous êtes sur la page 1sur 9

PLAN-Thème Le cadre institutionnel de

L’échange international
INTRODUCTION

PARTIE 1 : Fondement et fonctionnement de l’OMC

Chapitre 1 : Évolution historique de l'OMC

Section 1 : Origines du GATT


1. Les Fondations et les structures du GATT

1) Les Fondations GATT


Pendant les années 1930 et au-delà, lorsqu'une dépression économique sévissait à l'échelle
mondiale, de nombreux gouvernements ont adopté des mesures protectionnistes, telles que des
tarifs élevés, des contingents d'importation/exportation et des contrôles des changes, pour se
protéger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu évident que ces restrictions
pourraient avoir des implications durables si des efforts résolus n'étaient pas déployés pour
rétablir rapidement le réseau mondial de commerce qui existait avant la dépression.

L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) est l'un des résultats de ces
efforts. Les racines de ces initiatives remontent à la Charte de l'Atlantique et aux accords de prêt-
bail conclus pendant la guerre, où les alliés se sont engagés à créer un système commercial
mondial basé sur la non-discrimination, visant à élever les niveaux de vie par le libre échange
équitable de biens et de services. Avant la fin de la guerre, les États-Unis, le Royaume-Uni et
d'autres nations commerçantes majeures se sont concertés pour créer des organisations
internationales chargées de réguler les domaines monétaires, des investissements et du
commerce.
Bien que les statuts du Fonds monétaire international et de la Banque internationale pour la
reconstruction et le développement aient été élaborés à Bretton Woods avant la fin de la guerre,
la Charte de l'Organisation internationale du commerce (OIC) n'a été finalisée qu'en mars 1948.
Les négociations tarifaires ont commencé dès 1947 à Genève, en parallèle avec la préparation de
la Charte de l'OIC, aboutissant à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT),
signé en octobre 1947.

À la fin de 1950, il est devenu évident que la ratification de la Charte de l'OIC, également connue
sous le nom de Charte de La Havane, ne se concrétiserait pas. Le GATT a donc pris un rôle central
dans le développement du commerce mondial, offrant des règles pour orienter les échanges
internationaux, en l'absence de la création de l'OIC. Depuis cinq ans, le GATT a joué un rôle
crucial en fournissant des règles pour le développement du commerce mondial, notamment en
régulant les échanges dans un contexte de période transitoire prolongée après la guerre et en
fournissant un cadre pour le commerce international.
2) Les structures du GATT :
Comme précédemment mentionné, les réductions tarifaires issues des négociations de Genève
en 1947 ont été intégrées à l'Accord général. Il serait toutefois erroné de considérer que cet
accord se limite uniquement aux tarifs. Il s'agit en réalité d'un accord sur les tarifs et le
commerce. Les articles initiaux de l'accord traitent directement des tarifs, notamment l'article I
sur l'octroi obligatoire du traitement de la nation la plus favorisée et l'article II, qui établit la base
d'incorporation des concessions tarifaires résultant des principales conférences tarifaires.

Les conférences de Genève (1947), Annecy (1949), et Torquay (1950-1951) ont conduit à la
réduction ou à la stabilisation d'environ 55 000 droits de douane entre des pays représentant la
majeure partie du commerce mondial. Les articles III comprennent des règles détaillées sur
l'application des taxes intérieures, garantissant un traitement équitable aux produits étrangers
par rapport aux produits nationaux. Les articles IV à X, appelés articles techniques, abordent
divers aspects tels que le commerce en transit, les droits antidumping, la détermination de la
valeur en douane, les formalités douanières et les marques d'origine.

Les articles XI à XV traitent des restrictions quantitatives à l'importation et à l'exportation, avec


l'article XI interdisant formellement de telles restrictions, mais prévoyant des exceptions en cas
de difficultés liées à la balance des paiements. L'article XIII traite de l'application de la règle de
non-discrimination dans les restrictions liées à la balance des paiements, tandis que l'article XIV
prévoit des exceptions pendant la période transitoire, principalement supervisée par le Fonds
monétaire international.

D'autres articles de l'accord couvrent les entreprises commerciales d'État, le développement


économique, une clause de sauvegarde, et des dispositions relatives à la discussion et au
règlement des différends. Les engagements pris par les gouvernements parties à l'accord
établissent un ensemble de règles régissant leurs relations commerciales, et les sessions
régulières des parties contractantes sont devenues une plateforme pour discuter et résoudre les
problèmes commerciaux. La structure de l'accord démontre ainsi son intégration, avec toutes ses
dispositions étroitement liées aux concessions tarifaires, formant un code de politique
commerciale accepté et contraignant pour toutes les parties.

2. Les objectifs du GATT :


1) La suppression des restrictions quantitatives
Une part significative des responsabilités des Parties Contractantes découle de l'utilisation
persistante par les gouvernements de restrictions quantitatives visant à protéger leur balance des
paiements et leurs réserves monétaires, ainsi que de l'application discriminatoire de ces
restrictions. Bien que l'Accord reconnaisse l'utilisation de restrictions quantitatives dans des
circonstances bien définies, il stipule que les pays ayant recours à ces mesures doivent, le cas
échéant, consulter les Parties Contractantes, en particulier lorsque ces restrictions sont
considérablement renforcées. Actuellement, vingt-trois pays membres du GATT utilisent de telles
restrictions, la plupart les appliquant de manière discriminatoire, à l'exception de deux.

Il est à noter que, malgré quelques consultations, celles-ci n'ont généralement pas abouti à des
résultats pratiques significatifs. Cependant, il serait prématuré de conclure que cet échec découle
d'une lacune fondamentale de l'Accord. Pendant la période transitoire, la responsabilité
principale d'assurer que les restrictions quantitatives sont justifiées par des raisons liées à la
balance des paiements incombe au Fonds monétaire. Avant toute consultation selon l'Accord
général, les Parties Contractantes doivent d'abord consulter le Fonds, dont les conclusions sur la
situation de la balance des paiements du pays concerné sont contraignantes.

Au cours de cette période transitoire, les conditions financières ont généralement conduit le
Fonds à reconnaître que le niveau des restrictions pratiquées ne dépassait pas les exigences
particulières de la situation financière. Face à ces constatations, l'Accord général s'est trouvé
pratiquement impuissant. Il aurait peut-être été judicieux d'accorder davantage d'attention aux
répercussions pratiques des restrictions quantitatives sur le commerce, ainsi qu'à leur mode
d'application, afin de minimiser autant que possible les préjudices aux intérêts commerciaux.
Lors de leur dernière session, les Parties Contractantes ont décidé de se concentrer davantage à
l'avenir sur les aspects commerciaux plutôt que financiers des restrictions à l'importation. En
1952, lors des consultations, les effets protecteurs secondaires des restrictions à l'importation
ont été largement débattus. Bien que les gouvernements appliquant ces restrictions aient
reconnu la nécessité de réduire ces effets, la plupart des restrictions quantitatives,
intentionnellement ou non, remplissent un double rôle, à la fois financier et protecteur. Il existe
un risque constant que le caractère protectionniste devienne un facteur déterminant dans le
choix des produits soumis à des licences. De nombreuses entreprises, pendant plus de 14 ans,
n'ont pas eu à faire face à une concurrence substantielle de produits importés, et certaines
industries émergentes depuis la Seconde Guerre mondiale n'ont jamais été confrontées à la
concurrence des importations dans toute son ampleur.

Ainsi, les consultations prévues par l'Accord ont une influence psychologique indéniable,
soulignant constamment que les restrictions quantitatives à l'importation ne sont pas
permanentes et que la protection supplémentaire qu'elles procurent à l'industrie nationale n'est
pas permanente non plus.
2) La réduction des tarifs :
Il est stipulé dans l'Accord général que la diminution des tarifs représente l'un des principaux
moyens pour atteindre ses objectifs globaux. Comme mentionné lors des trois conférences
tarifaires de 1947, 1949 et 1951, les droits de douane sur environ 55 000 positions ont été réduits
ou consolidés. Ces chiffres représentent environ les trois quarts des tarifs des États-Unis, les trois
quarts de ceux de la France et la moitié de ceux du Royaume-Uni. Environ 80 % du commerce
d'importation des États-Unis est maintenant assujetti à des taux de droits consolidés en vertu de
l'Accord général. On estime que si les consolidations réalisées grâce à l'Accord étaient annulées,
l'augmentation des taux de droits des États-Unis sur ces positions atteindrait au moins 65 %. En
réalité, l'Accord général représente l'initiative la plus vaste jamais entreprise pour réduire les
obstacles au commerce.

3) La validité des concessions tarifaires :


Les concessions tarifaires énoncées dans les listes originales annexées à l'Accord général sont
devenues effectives en 1948, avec une validité garantie jusqu'à la fin de 1950. À partir de cette
date, une partie contractante pouvait modifier ou retirer une concession par le biais de
négociations et d'accords avec le gouvernement concerné. Lors de ces négociations, les
gouvernements devaient s'efforcer de maintenir les concessions à un niveau au moins aussi
favorable pour le commerce que celui initialement prévu dans les listes. Cependant, en l'absence
d'accord sur des ajustements compensatoires pour d'autres produits, la partie contractante avait
le droit de modifier ou de retirer la concession, entraînant alors le droit pour l'autre partie
contractante de retirer des concessions équivalentes.

Ainsi, il subsiste toujours la possibilité, après une période de nouvelles négociations, que des
retraits de concessions se produisent, potentiellement conduisant à une désagrégation
progressive ou même rapide du réseau des concessions. Pour prévenir cette éventualité, la
validité des listes a été prolongée pour une deuxième période de trois ans, jusqu'à la fin de 1953.
Lors de la prochaine session en septembre, les Parties Contractantes devront décider si elles
prolongent la validité des listes pour une nouvelle période déterminée ou si elles optent pour la
procédure de renégociation dans le cas où des modifications aux listes de concessions seraient
souhaitées. Il est généralement estimé qu'il serait souhaitable de consolider les listes de l'Accord
général pour plusieurs années afin d'assurer la stabilité d'une partie importante des principaux
tarifs mondiaux.
4) Le demande d'adhésion du Japon
L'Accord général a été ratifié par des pays représentant collectivement plus de 80 % du
commerce mondial. Parmi les pays qui demeurent en dehors de cet accord, le Japon se
distingue par l'importance de son commerce extérieur. En juillet 1952, le gouvernement
japonais a exprimé sa volonté d'entamer des négociations tarifaires en vue d'adhérer à
l'Accord. Cette requête a été examinée en tenant compte des expériences préalables à la
guerre, notamment la vente de produits japonais à des prix parfois inférieurs au coût de
production ou à des prix artificiellement bas en raison du niveau de vie modeste de la
population japonaise. On a également pris en compte d'autres problèmes commerciaux
antérieurs à la guerre, tels que le non-respect fréquent des règles sur les brevets, les marques
de fabrique et les droits de reproduction, ainsi que l'utilisation de fausses marques d'origine.

Au cours des débats sur cette demande, le gouvernement japonais a affirmé sa volonté
d'éviter le retour de telles pratiques regrettables. La demande du Japon a été examinée lors
de la septième session ainsi qu'au Comité d'intersession en février 1955. Une analyse de
l'Accord a révélé qu'il n'était pas prévu pour faire face à un bouleversement soudain des
conditions d'échanges. Bien qu'une possibilité de modifier l'Accord ait été envisagée, une
proposition alternative a obtenu un plus large consensus. Selon cette proposition, les
dispositions de l'Accord relatives aux consultations et à la suspension des obligations ou
concessions pourraient être interprétées comme permettant aux parties contractantes
d'utiliser ces mesures en cas de perturbation significative des conditions d'échanges
envisagée.

Les détails concernant les situations autorisant de telles mesures, ainsi que les dispositions
pour des consultations urgentes ultérieures plutôt que préalables, ont été minutieusement
élaborés et soumis aux Parties Contractantes pour examen. Si ces propositions sont
acceptées, le principal obstacle entravant les dispositions pour des négociations entre les
parties contractantes existantes et le gouvernement japonais sera éliminé.
5) Nouvelles techniques en vue de la réduction des tarifs
Un investissement considérable en temps et en énergie est dédié à l'exploration de nouvelles
approches pour la réduction des tarifs. De nombreux gouvernements ont conclu que les
méthodes traditionnelles basées sur une stricte réciprocité nécessitent des ajustements pour
contribuer efficacement à résoudre les défis économiques actuels. Une approche réaliste
aujourd'hui nécessite la prise en compte de la pénurie aiguë de dollars dans la modification
des politiques tarifaires. En d'autres termes, les efforts, qu'ils soient liés aux tarifs ou à
d'autres domaines, doivent être concentrés sur la restauration de l'équilibre des relations
financières internationales.

Il est impératif de se demander s'il existe des méthodes techniques alternatives qui, tout en
favorisant l'expansion du commerce international, peuvent également contribuer à rétablir un
équilibre économique mondial essentiel. Une seconde raison en faveur de la recherche de
nouvelles méthodes réside dans le fait que les pays avec des tarifs relativement bas sont réticents
à faire de nouvelles concessions, tandis que ceux avec des tarifs plus élevés hésitent à accepter le
maintien des tarifs bas consolidés en compensation de nouvelles réductions de leur part.

Les règles établies par les Parties Contractantes pour leurs négociations prévoient que la
consolidation d'un droit modéré ou de l'admission en franchise doit être considérée
comme équivalant à la réduction d'un droit élevé, mais cette règle est complexe à mettre
en œuvre. Certains pays à bas tarifs estiment qu'ils n'ont plus de concessions à offrir, car
beaucoup de leurs droits ont déjà été consolidés dans les listes annexées à l'Accord
général. Ils argumentent qu'une nouvelle réduction des tarifs nécessite une nouvelle base
de négociation ou une formule automatique. Les discussions au sein de l'Accord général
ont principalement porté sur la possibilité d'adopter une formule automatique où les pays
réduiraient leurs droits sur des parties spécifiées de leurs tarifs. Deux suggestions ont été
avancées en 1951, notamment la proposition du Benelux de réduire les droits élevés pour
diminuer la disparité des niveaux tarifaires en Europe et la proposition de la France de
réduire de 30 % l'incidence de chaque tarif national en trois étapes annuelles de 10 %
chacune. Ces propositions continueront d'être examinées lors de la prochaine session en
septembre 1953, abordant ainsi les questions tarifaires susmentionnées.
6) Unions douanières et zones de libre-échange
Bien que l'un des objectifs de l'Accord général soit "l'élimination des discriminations en
matière de commerce international", il ne s'oppose pas à la formation d'unions
douanières ou économiques entre parties contractantes, impliquant la suppression des
droits de douane et autres obstacles au commerce. Ainsi, un projet d'union établissant un
régime préférentiel temporaire, mais susceptible de conduire à la suppression totale des
barrières entre les pays participants (une union douanière ou une zone de libre-échange),
doit non seulement être accepté mais également encouragé.
Un exemple d'une telle union est le Benelux, une union douanière entre les Pays-Bas et
l'Union économique belgo-luxembourgeoise, établie avant la création de l'Accord général.
Ces trois gouvernements sont devenus parties contractantes avec un tarif et une liste de
concessions uniques. D'autres arrangements spéciaux de ce type incluent l'union
douanière de 1949 entre l'Union Sud-Africaine et la Rhodésie du Sud, ainsi que la zone de
libre-échange entre le Nicaragua et le Salvador.

Bien que l'Accord général prévoie des dispositions détaillées pour les accords provisoires
conduisant à la formation d'unions douanières et de zones de libre-échange, il ne traite
pas de la création d'unions restreintes à certains secteurs du commerce, comme la
Communauté européenne du charbon et de l'acier en Europe occidentale. C'est pourquoi
le projet des gouvernements d'Allemagne, de Belgique, de Luxembourg, de France et
d'Italie visant à établir un marché unique pour le charbon et l'acier sur l'ensemble de leurs
territoires a été soumis aux Parties Contractantes sous forme d'une demande de
dérogation à certaines obligations de l'Accord général.

En 1952, les Parties Contractantes ont étudié le traité instituant la Communauté


européenne du charbon et de l'acier ainsi que la Convention annexe, constatant que les
objectifs de la Communauté étaient globalement compatibles avec ceux de l'Accord
général. Elles ont également conclu qu'aucune disposition de l'Accord ne les empêchait, si
elles le désiraient, d'accorder une dispense permettant aux membres de la Communauté
d'instituer leur marché commun. En novembre 1952, les Parties Contractantes ont
accordé la dérogation nécessaire autorisant les six gouvernements à supprimer les droits
d'entrée et de sortie, ainsi que les restrictions quantitatives à l'intérieur de la
Communauté pour les produits visés par le Traité. Ces marchés communs viennent d'être
créés. Au cours des cinq années de la période transitoire prévue par la Convention, les
Parties Contractantes devront s'assurer que le marché commun fonctionne
conformément aux conditions stipulées dans la dispense et vérifier que les droits de
douane et les restrictions imposées par les six gouvernements sur les importations de
charbon et d'acier depuis les autres parties contractantes ne sont pas renforcés par
rapport à l'état existant au moment de l'octroi de la dispense.
7) La réduction des entraves au commerce
Le treizième Congrès de la Chambre de Commerce internationale, qui s'est tenu à Lisbonne en
juin 1951, a adopté plusieurs résolutions visant à réduire les obstacles au commerce. Ces
résolutions portent sur divers aspects tels que la détermination de la valeur en douane des
marchandises, la nationalité des produits manufacturés, les exigences en matière de documents,
les formalités consulaires, les procédures liées aux restrictions quantitatives, et le traitement
douanier des échantillons et du matériel publicitaire.

Les Parties Contractantes à l'Accord général ont examiné ces résolutions après une étude
approfondie et des consultations avec les représentants de la Chambre de Commerce
internationale. En 1952, elles ont adopté le texte d'une convention internationale visant à
faciliter l'importation des échantillons commerciaux et du matériel publicitaire. Cette convention
a été ouverte à la signature des gouvernements en février 1953.

Parallèlement, les Parties Contractantes ont également adopté des Règles uniformes concernant
les exigences en matière de documents pour l'importation des marchandises. De plus, elles ont
recommandé la suppression, dès que possible, des factures consulaires et des visas consulaires
sur les factures commerciales. L'étude sur la détermination de la valeur en douane et la
nationalité des produits importés a été initiée et se poursuivra.
Section 2 : Transition vers l'OMC (La faiblesse de GATT)

La transition du GATT à l'OMC représente une étape cruciale dans l'évolution du cadre régissant
le commerce mondial. Le GATT a indéniablement joué un rôle majeur dans la promotion du
commerce international, mais ses limites inhérentes en tant qu'accord provisoire ont
progressivement mis en évidence la nécessité d'une institution plus robuste et pérenne.

La fragilité du GATT découlait principalement de son statut temporaire et de son incapacité à


traiter de manière exhaustive les défis émergents du commerce mondial. Initialement conçu en
tant que mesure transitoire en attendant la création de l'Organisation internationale du
commerce, le GATT a perduré au-delà de ses intentions initiales. Toutefois, son absence de
structures institutionnelles solides et de mécanismes de règlement des différends contraignants a
généré une impérieuse nécessité de réforme.

L'avènement de l'OMC a marqué une réponse proactive à ces déficiences. En tant qu'organisation
internationale dotée d'un statut permanent, l'OMC a introduit un cadre institutionnel plus solide
pour réguler le commerce mondial. Bien qu'elle ait hérité des principes fondamentaux du GATT,
l'OMC a apporté des améliorations substantielles en termes de résolution des différends, de
surveillance des politiques commerciales nationales et de facilitation des négociations de
nouveaux accords.

Ainsi, la transition du GATT à l'OMC ne constitue pas simplement un changement de nom, mais
plutôt une évolution stratégique et institutionnelle visant à répondre de manière plus efficace
aux besoins changeants de l'économie mondiale. Cette transition symbolise l'engagement de la
communauté internationale envers des structures plus durables et dynamiques, démontrant sa
volonté de favoriser une croissance économique mondiale équilibrée et inclusive.
1. Les causses de faibles de GATT

L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), établi en 1947, a été un
jalon significatif dans la régulation du commerce international après la Seconde Guerre
mondiale. Cependant, malgré son rôle crucial dans la promotion de la libéralisation
commerciale, le GATT a présenté des faiblesses et des limitations. Ci-dessous en trouve
les principaux causses de faibles de GATT :

 Stagnation des négociations commerciales : Les cycles de négociations commerciales


mondiales ont connu des périodes de stagnation, avec des difficultés à parvenir à des
accords significatifs. Les négociations du cycle de l'Uruguay (1986-1994) ont été les
dernières à aboutir à un accord global.

 Émergence de nouvelles questions : Les défis économiques et commerciaux


contemporains, tels que la propriété intellectuelle, les normes sanitaires et
phytosanitaires, les subventions agricoles, et le commerce des services, n'étaient pas
pleinement traités dans le cadre du GATT, conduisant à des lacunes dans la
réglementation.

 Blocages entre pays développés et en développement : Les désaccords entre les pays
développés et en développement sur des questions clés, notamment l'accès aux marchés
agricoles, ont entravé les progrès des négociations.

 Problèmes d'application : Les mécanismes de règlement des différends de l'OMC, bien


que loués, ont parfois été critiqués pour leur complexité et leur lenteur. Certains
membres ont également omis de respecter les décisions rendues.

 Ascension du protectionnisme : L'augmentation du protectionnisme dans certaines


économies clés a mis en évidence la difficulté à maintenir un système commercial
multilatéral ouvert.

 Émergence de traités commerciaux bilatéraux et régionaux : Les pays ont de plus en plus
cherché des accords commerciaux bilatéraux ou régionaux, contournant le processus
multilatéral du GATT/OMC. Cela a conduit à un système commercial fragmenté.

 Difficultés à tenir compte des besoins en développement : Les préoccupations des pays
en développement concernant l'équité dans les négociations et les avantages du système
commercial mondial n'ont pas toujours été pleinement prises en compte.

 Évolution du paysage économique mondial : Les changements dans le paysage


économique mondial, tels que l'émergence de nouvelles puissances économiques et les
évolutions technologiques, ont rendu nécessaire une adaptation constante qui n'a pas
toujours été réalisée de manière efficace.
2.La différence entre GATT et L’OMC

Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) et l'OMC (Organisation
mondiale du commerce) sont deux entités liées, mais il y a des différences fondamentales entre
les deux.

 GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) :

 Nature : Le GATT était un accord, pas une organisation. Il était initialement mis en place
en 1947 en tant qu'accord provisoire visant à réglementer le commerce international
après la Seconde Guerre mondiale.

 Objectif : Le GATT avait pour objectif principal de promouvoir la libéralisation du


commerce mondial en réduisant les barrières tarifaires.

 Structure : Le GATT fonctionnait sur la base d'une série de cycles de négociations


commerciales. Il n'avait pas de structure permanente ni d'organe exécutif.

 Mécanisme de règlement des différends : Le GATT disposait d'un mécanisme de


règlement des différends, mais il était moins institutionnalisé que celui de l'OMC.

 OMC (Organisation mondiale du commerce) :

 Nature : L'OMC est une organisation internationale établie en 1995, succédant au GATT.
Elle est un organisme permanent avec une structure institutionnelle plus complexe.

 Objectif : L'OMC a repris l'objectif du GATT de favoriser le commerce international, mais


elle a élargi son champ d'action pour inclure des domaines tels que les services, la
propriété intellectuelle et l'agriculture.

 Structure : L'OMC est dotée d'une structure permanente qui comprend un organe de
règlement des différends, un secrétariat, un conseil général et des comités spécialisés.
Elle est davantage organisée et a un mandat plus large que le GATT.

 Mécanisme de règlement des différends : L'OMC dispose d'un mécanisme de règlement


des différends plus élaboré et institutionnalisé que celui du GATT, fournissant une
plateforme plus robuste pour résoudre les différends entre les membres.

 Élargissement du champ d'action : L'OMC a étendu son champ d'action pour inclure des
accords commerciaux dans des domaines tels que les services (Accord général sur le
commerce des services - AGCS) et la propriété intellectuelle (Accord sur les aspects des
droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce - ADPIC).
En résumé, le GATT était un accord provisoire qui régissait le commerce international après la
Seconde Guerre mondiale, tandis que l'OMC est une organisation permanente qui a succédé au
GATT en 1995, élargissant son mandat pour inclure divers aspects du commerce mondial.

Vous aimerez peut-être aussi