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Rapport de stage de fin

d’études
THEME ; Assurance banque
classique, et assurance banque
participative
admin

Travail effectué par ;Mlle ; benarbia maryame

Encadré par ; M.Aftiss


L’année universitaire : 2016/2017
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS 2
Introduction 3
PREMIERE PARTIE : Présentation de la société 4
FICHE TECHNIQUE DE LA SOCIETE 5
PRÉSENTATION 5
Historique 6
Organigramme 8
Chiffres clés 9
Deuxième Partie : DEROULEMENT DE STAGE 11
I. TACHE EFFACTUEES 11
Conclusion 17
II. APPORT DE STAGE 17
III. BIBIOGHRAPHIE 17
IV. annexes 18

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REMERCIEMENTS

Avant d’entamer la rédaction de ce rapport de stage, je tiens tout d’abord à exprimer mes
sincères remerciements à tous ceux qui ont participé de manière directe ou indirecte à
l’élaboration de ce rapport de stage.

Je tiens à adresser mes sincères remerciements également à toute l'équipe travaillante au


SAHAM Assurance Pour l'aide qu'ils n'ont cessé de fournir pour la réalisation de ce stage
durant 4 semaines , en me permettant d’enrichir mon savoir-faire théorique par
l’apprentissage sur le terrain qu'ils trouvent ici l'expression de mon profond respect et de ma
totale gratitude pour m'avoir accepté comme stagiaire et de m'avoir si bien accueillit et permis
de développer mes connaissances dans le domaine de L’assurance.

Mes remerciements particuliers pour Mr HATIM JAOUAHIRI le directeur de l’agence


d’ssurance SHAHED de Fés,pour son acceuil, ses conseils et son veille au bon déroulement
de mon stage.

Ainsi qu’au monsieur Amine Belrhiti Alaoui, en personne de directeur commercial de


l’agence SHAHED assurance, qui a poursuit le déroulement de mon stage.

Finalement, je remercie d'avance Monsieur AFTISS, mon encadrant pédagogique à la faculté


de Dhar elmahraz à Fes, qui n’a pas cessé de m’encourager pendant la durée de formation,
ainsi pour sa générosité en matière d’encadrement et de formation.

En fin je remercie toute personne qui m'a prêté aide et assistance de près ou de loin.

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Introduction

Pendant cette année de formation professionnelle en licence professionnelle en


Management Bancaire et Finance Participative à la faculté de dhar elmahraz à Fès , qui
demande à ses étudiants d’effectuer un stage de 30 jours dans une société, vise
essentiellement à initier et fait intégrer les stagiaires au rythme de travail au sein d’une
entreprise du domaine d’études , à respecter les règlements intérieurs et les horaires, de
plus, il attribue à l’étudiant la possibilité de se doter d’une expérience professionnelle.

Grâce à la société SAHAM et à l’aide de toutes les personnes de cette société j’ai effectué
mon stage dans les meilleurs conditions, j’ai très bien assimilé le travail et même j’ai pu
rédiger mon rapport de stages dans lequel j’ai résumé tout ce que j’ai vu et fait durant ma
période de stage. Ce rapport sera divisé en trois chapitres :

Dans le premier chapitre, je présenterais la société SAHAM Assurance

Dans le deuxième chapitre, je présenterais les multiples tâches qui j’ai effectué au cours
du stage

Et dans le troisième chapitre, je le réserve au traitement de mon thème du rapport sous


forme d’une étude comparative entre l’assurance banque classique et celle de la banque
participative.

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PREMIERE PARTIE :Présentation de la société Saham assurance

INTRODUCTION

Le secteur de l’assurance est un levier clé du développementéconomique, en raison de son poids, de


son intégration et de son rôlemajeur au cœur du tissu économique local. Ainsi, l’assurance vie,qui par
sa nature, constitue un levier de grande importance dans lamobilisation de l’épargne, joue un rôle
très important dans celle-ci.

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, le secteur des assurances au Maroc reste quelque
peu non développé d’unemanière générale, et particulièrement celui de l’assurance vie, quipour des
raisons diverses n’a pas connu un développement acceptable.

L’essentiel de la production du marché de l’assurance provientdes assurances de dommages.Il est


évident que le moyen le plus efficace pour le développementet l’amélioration des activités
d’assurance reste la communicationet l’application active et ingénieuse des méthodes de marketing.

Toutes les compagnies en Algérie possèdent une direction marketing,néanmoins, le marketing n’y est
pas systématique et méthodique et iln’est appliqué qu’épisodiquement, sans aucune prise en
compte desbesoins et de la satisfaction des clients. De plus, on n’y consacre pasles investissements
et les recherches approfondies nécessaires.

L’apport du mix marketing dans le développement des assurances vie au Maroc 261Les problèmes de
la contribution du marketing dans le développementde la branche assurance vie sont directement
liés à l’état dumarché marocain des assurances et à ses tendances de développement.

Ces tendances peuvent induire ou restreindre la nécessité de mise enœuvre du marketing.

FICHE TECHNIQUE DE LA SOCIETE

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216 Bd Mohamed Zerktouni
Adresse :
CASABLANCA

Téléphone : 05 22 47 40 40

Fax : 05 22 20 60 81

Année de Fondation
2009
:

Forme Juridique : Société Anonyme

Président Directeur
Moulay Hafid EL ALAMY
Général :

Directeur Général : M. Mehdi Tazi

M. Youssef BENABDELLAH
M. Driss BENCHAFFAI
Directeur Général M. Fouad BENCHEKROUN
Adjoint : M. Gilbert NASARRE
M. Abdelwahab ELAISSAOUI
Mme Souad NACIRI

Chiffre d'affaire
3228 millions de dirhams
2012:

Capital : 411 687 400 Dhs

Site Web : http://www.sahamassurance.ma

PRÉSENTATION

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Né en 2014, SAHAM Assurance est un leader en assurance présent dans 20 pays. Cette
présence large et multiculturel est l’aboutissement d’un politique d’acquisitions ciblées par le
Groupe SAHAM de plusieurs compagnies d’assurance leader en Afrique et au Moyen-Orient,
désormais unies sous une même identité :

 Acquisition de CNIA Assurance (Maroc, 2005)


 Acquisition de Assurances Es Saada (Maroc, 2006)
 Fusion de CNIA et Es-Saada, qui forment CNIA Saada Assurance (Maroc, 2009)
 Acquisition du Groupe Colina (13 Pays en Afrique, 2010)
 Acquisition de Global Alliance Seguros Angola (Angola, 2012)
 Acquisition de Lia Insurance (Liban, 2012)
 Acquisition de Mercantile Insurance (Kenya, 2013)

Le pôle Assurance du Groupe SAHAM n’a cessé de croître au Maroc et en Afrique depuis
deux décennies. Aujourd’hui, ce pôle pèse plus de 800 Millions de dollars (USD), dont 52%
au Maroc, 25% en Afrique Centrale (notamment en Angola), et 17% en Afrique de l’Ouest
(notamment en Côte d’Ivoire). Il rassemble plus de 1 900 collaborateurs, qui s’engagent
chaque jour à répondre aux besoins en assurance de leur clientèle, pour qu’ils avancent en
toute confiance dans leur vie et leurs projets.
Pour optimiser les besoins en réassurance des filiales, le Groupe SAHAM a créée en 2013
SAHAM Ré, société de réassurance en charge de partager et déployer les meilleures pratiques
de souscription.
Le Groupe SAHAM en bref

Fondé en 1995 par MHE, le Groupe SAHAM œuvre à répondre aux besoins essentiels de la
personne, en offrant des services à forte valeur ajoutée. SAHAM est un groupe aux activités
diversifiées, qui s’est consolidé autour de deux métiers historiques : l’assurance et les centres
de relations clients. Aujourd’hui, le Groupe SAHAM pèse plus de 900 Millions de dollars en
termes de chiffres d’affaires (USD, 2012). Présent dans 20 pays à travers 46 filiales, le
Groupe compte 6000 collaborateurs qui contribuent chaque jour à la sérénité de leurs clients.
Le Groupe a noué plusieurs partenariats capitalistiques avec des partenaires de renom, lui
permettant de continuer son expansion à l’international : SFI, Abraaj Capital et Wendel.

Historique

 2005 :

- Acquisition par le Groupe Saham de 67.01% de CNIA assurance, compagnie créée en


1949 au Maroc.

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 2007 :

-Acquisition par le Groupe Saham des assurances Es-Saada.

 2009 :

-Fusion entre CNIA Assurance et les Assurances Es-Saada, qui forment CNIA Saada
Assurance, anciennement, est 1er en Assurance non-vie.

 2010 :

-Introduction en bourse de CNIA Saada Assurance.

-Acquisition du Groupe COLINA. Le rachat de Colina par le Groupe Saham permet


d’acquérir une plateforme d’expansion en Afrique Sub-saharienne. Le Groupe Colina est
le premier assureur de la zone africaine CNIA (conférence interafricaine des Marchés
d’assurance).

 2012 :
- Acquisition de GA Seguros Angola. Il s’agit de la première compagnie privée du pays.
- Acquisition de LIA Insurance (Liban). Le Groupe achète 81% de la compagnie LIA
Insurance à Bank Audi.
 2013 :
- Acquisition de Mercantile Insurance au Kenya.
- Création des filiales de Colina au Niger et au Congo.
- Création de Saham Ré. Installé à l’ile Maurice, Saham Ré est une filiale de
réassurance au service des filiales, avec pour objectif de partager et redéployer les
meilleure pratiques de souscription au sein de Groupe Saham.
 2014 :
- Création de la marque Saham Assurance qui regroupe toutes les filiales assurance du
Groupe sous une même appellation et identité visuelle.

Organigramme :

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Chiffres clés :

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 Indicateurs clés

 Répartition du CA par région

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 Répartition par segment d'activité

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Deuxième Partie : DEROULEMENT DE STAGE

I. TACHE EFFACTUEES

FICHE D’ACTIVITE N° 1
Nature d’activité : Classer et trier les dossiers des adhérents.

Réalisé par :

 Individuellement

En collaboration

Déroulement :

 Classement des fichiers client par ordre numérique.


 Enregistrer les fichiers dans le classeur de production.

Résultats :

Pour Moi : utiliser mes compétences en classement.

Pour la Société : l’organisation des dossiers des adhérents qui facilite l’accès en cas de
besoin.

FICHE D’ACTIVITE N° 2
Nature d’activité : l’archivage

Réalisé par :

 Individuellement

En collaboration

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Déroulement :

 Séparer la documentation des archives


 Mettre les courriers dans les dossiers
 Répartir les dossiers dans les corbeilles

Résultats :

Pour Moi : Apprendre à archiver les documents.

Pour la Société : Assurer l’archivage des documents pour faciliter l’accès en cas de besoin et
répondre à des obligations légales

FICHE D’ACTIVITES N° 3

Nature d’activité : Saisie des polices d’assurance.

Réalisé par :

 Individuellement

En collaboration

Déroulement :

 Lancer le logiciel
 Saisie les données de chaque dossiers
 Contrôle et correction des données incohérentes
 Sauvegarde et classement
 Création de la base de données finale

Résultats :

Pour Moi : Manipulation de l’application pour la saisie des informations relatives à chaque
assuré pour alimenter la base de données.

Pour la Société : Alimenter une base de données dont le contenu est régulièrement mis à jour
et indispensable au fonctionnement du service.

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FICHE D’ACTIVITES N° 4

Nature d’activité : Accueil Téléphonique

Réalisé par :

 Individuellement

En collaboration

Déroulement :

 Saluer le client
 Informer le client sur la date d’échéance du contrat
 Lui mettre en contact avec la personne concernée ou noter le message client.

Résultats :

Pour Moi : Améliorer mon niveau de communication avec les clients.

Pour la Société : Informer les adhérents pour renouveler les contrats et pour fidéliser les
clients.

FICHED’ACTIVITE N° 5
Nature d’activité : La Saisie des Factures. (Annexe N°1)

Réalisé par :

Individuellement

 En collaboration

Déroulement :

Lorsqu’un adhérent paye son assurance multirisque d’habitation, il demande une copie de
la facture. Alors le chargé de clientèle lui établit une facture comprenant le nom de
l’assuré, police, branche et la durée.

J’étais amenée à établir une facture à l’aide de mon tuteur avant de la présenter au client.

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Résultats :

Pour Moi : Etablir les factures.

Pour la Société : La société établir Facture multirisque habitation qui permet de protéger le
patrimoine familial lorsque l'on est responsable ou victime d'un sinistre

FICHE D’ACTIVITE N° 6
Nature d’activité : Etablissement des facture (Annexe N°2)

Réalisé par :

Individuellement

 En collaboration

Déroulement :

Pour chaque ancien client on fait l’établissement d’un nouveau contrat d’Automobile
avant on vérifie ses informations depuis le système d’enregistrement, afin de lui établir un
document sous-nom CRM (Annexe n°3) pour obtenir une réduction sur la prime totale.

Résultats :

Pour Moi : Manipulation de la base de données.

Pour la Société : Faciliter le renouvellement du contrat et ne pas prendre de temps.

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CHAPITRE 3 : Assurance banque classique et assurance banque
participative :

Introduction
Dans un contexte de crise financière et de crise des valeurs morales, de plus en plus
d’individus cherchent à se tourner vers des investissements qui se veulent éthiques, voir
religieux comme le propose, l’économie islamique.
Si l’actualité économique est régulièrement tournée vers la finance islamique, un autre
pendant moins connu existe concernant l’assurance.
En effet, il existe une alternative islamique à l’assurance conventionnelle dite à
l’occidentale, élaborée par les fuqahas (savants islamiques) et nommée assurance
Takaful.
L’assurance Takaful est arrivée postérieurement à la finance islamique, la première
compagnie d’assurance islamique a été créé en 1979 par la compagnie d’assurance
soudanaise « Sudanese Islamic Insurance Company ». Elle connaît de nos jours une forte
croissance, la gestion d’actifs par les compagnies d’assurance Takaful a doublé entre
2007 et 2014 passants de 7 milliards à plus de 14 milliards de dollars. On attend pour
l’horizon 2018 plus de dix-huit mille milliards de dollars d’actifs2.
Le terme Takaful vient du mot arabe « kafala » signifiant responsabilité ou garantie3.
L’assurance Takaful est basée sur les principes, tout d’abord islamiques, ensuite
d’assistance et de contribution volontaire ainsi que sur un modèle mutualiste. Plus
précisément, l’assurance islamique connaît différentes caractéristiques, l’unicité car les
assurés (participants) sont à la fois assureur et assurés comme dans une assurance sous
forme mutualiste ; ensuite une vocation sociale et solidaire car réaliser des bénéfices
n’est pas le but premier.
L’assurance Takaful est une assurance islamique qui trouve ses fondements dans les
prescriptions islamiques des textes sacrés, dans la science du fiqh ainsi que les coutumes
et traditions musulmanes. Un conseil religieux ou « sharia board » vient vérifier le bon
respect du droit musulman par les compagnies d’assurance dans leurs transactions et
opérations commerciales.

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I- Définitions :

1 : Assurance banque
participative

Finance islamique au Maroc : l’Assurance Takaful a son texte de loi

Le Code des Assurances, la loi 59-13 BO n° 6506 (version en français)

Suite à son adoption par le parlement, la loi N° 59.13 modifiant et complétant la loi N°
17.99 portant Code des Assurances a été publiée au Bulletin Officiel : N° 6501 du 19
septembre 2016 (17 Dhou Al Hijja 1437) pour la version arabe et N° 6506 du 6 octobre
2016 (4 Moharrem 1438) pour la version français. Le texte avait été adopté par la
Chambre des Représentants le 7 juin 2016 et par la Chambre des Conseillers le 2 août
2016.

Le texte établit notamment les dispositions réglementaires relatives à l’assurance Takaful,


assurance dont la conformité à la Charia est attestée par le Conseil Supérieur des Oulémas, et
dont les opérations sont notamment exemptes de tout versement ou perception d’intérêts.

L’agrément pour les opérations d’assurances Takaful ne pourra être accordé à une entreprise
agréée pour d’autres opérations d’assurances, ce qui exclut la possibilité de créer des guichets
Takaful au sein d’assurances conventionnelles. Les compagnies existantes désirant aborder le
marché Takaful devront créer des entités juridiques distinctes.

La loi définit les principes de base régissant l’assurance Takaful. Il s’agit du fonctionnement
de l’opération d’assurance Takaful conformément aux avis conformes du Conseil supérieur
des Ouléma, de la gestion de l’assurance Takaful par l’entreprise d’assurances et de
réassurance moyennant une rémunération et de la couverture du risque par la collectivité des
participants à hauteur de leurs contributions dans le compte d’assurance Takaful.

Le texte définit l’assurance Takaful comme étant une « Opération d’assurances fonctionnant
conformément aux préceptes de la Charia, basée sur le don (tabarru) et sur l’entraide entre un
groupe de personnes physiques ou morales appelées participants qui contribuent
mutuellement dans l’objectif de couvrir les risques prévus au contrat d’assurance Takaful. »

Le texte précise qu’en assurance Takaful, le risque est supporté par la collectivité des
participants, l’entreprise d’assurances et de réassurance percevant une rémunération au titre
de la gestion de l’assurance Takaful.

La loi introduit la notion d’Avance Takaful : « Montants engagés par l’entreprise


d’assurances et de réassurance pour combler l’insuffisance de l’actif représentatif des
provisions techniques par rapport auxdites provisions et pouvant être récupérés sur les

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excédents futurs dégagés par une opération d’assurance Takaful. Ces montants ne peuvent
donner lieu à aucun intérêt. »

Si en assurance conventionnelle la prime représente la somme due par le souscripteur d’un


contrat d’assurance en contrepartie des garanties accordées par l’assureur, pour l’assurance
Takaful, la prime, appelée également participation, est le don (Tabarru) représentant la
contribution du participant.

En outre, le contrat d’assurance Takaful doit indiquer : • les modes de rémunération de


l’entreprise d’assurances et de réassurance au titre de la gestion de l’assurance Takaful et le
montant de cette rémunération ; • les modalités de répartition des excédents entre les
participants ; • les conditions relatives aux placements de l’entreprise d’assurances et de
réassurance.

L’administration se réserve enfin la prérogative de : • fixer les modes de rémunération de


l’entreprise d’assurances et de réassurance au titre de la gestion de l’assurance Takaful ainsi
que les critères de détermination de cette rémunération ; • fixer les modalités de répartition
des excédents techniques et financiers entre les participants dans les opérations d’assurances
Takaful.
 Conformité à la Charia
Les entreprises d’assurances et de réassurance agréées pour exercer l’assurance Takaful,
doivent mettre en place un système de contrôle interne destiné à prévenir le risque de non-
conformité à la Charia, notamment par la mise en place des procédures et des manuels
afférents au respect des préceptes de la Charia.

Les entreprises d’assurances et de réassurance doivent également se doter d’une structure


d’audit interne relevant directement du conseil d’administration ou de surveillance ayant pour
mission notamment de vérifier l’efficacité du système du contrôle interne. Cette structure
établit au moins une fois par an un rapport sur son activité et le remet aux commissaires aux
comptes de l’entreprise.

« Pour les entreprises d’assurances et de réassurance agréées pour exercer l’assurance


Takaful, la structure d’audit interne doit, en outre, établir au moins une fois par an un rapport
spécifique sur la conformité aux préceptes de la Charia. A cet effet, elle doit disposer des
moyens humains ayant les compétences requises. Ce rapport est établi et communiqué à
l’administration dans les conditions fixées par voie réglementaire. »

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2 : assurance banque classique

Le contexte général

1. Définition
Une assurance est un service qui fournit une prestation lors de la survenance d’un risque. La
prestation, généralement financière, peut être destinée à in individu, une association ou une
entreprise, en échange d’une perception ou d’une cotisation d’une prime

Par extension, l’assurance est le secteur économique qui regroupe les activités de conception,
de production, et de commercialisation de ce type de service

2. Histoire

2 .1 Dès l’antiquité

Les premières méthodes de transfert de risque sont signalées chez les Babyloniens, dès le II
millénaire av. J.-C.

Le système développé est repris dans le code d’Hammourabi. Si un marchand effectue un prêt
pour effectuer un transport, il paye une somme supplémentaire au préteur. Le prêt n’a pas à
être rembourser si la marchandise se fait violer.

Mille ans plus tard, les habitants de Rhodes inventent la mutualisation. Les marchands dont
les biens arrivent à destination remboursent ceux dont les biens ont été détruits lors d’une
tempête. Au IVe siècle av. JC, les marchands grecs utilisent le prêt à la grasse aventure, au
titre duquel la cargaison d’un navire est financée par un tiers ; si le navire revient à bon port,
le prêt est remboursé avec un intérêt qui peut dépasser le taux d’usure ; sinon, le prêt est
perdu.

Les grecs et les Romains introduisent l’assurance santé et l’assurance vie. Les guildes du
Moyen Age remplissent un rôle similaire, en participant aux frais d’obsèques de leurs
membres décédés.

L’assurance se complexifie en Europe après la renaissance.

2.2 Les bases modernes depuis XVIIe siècle

A la fin du XVIIe siècle, l’importante croissance de Londres en tant que centre de commerce
tire la demande pour des assurances maritimes. Edward Lloyd ouvre une taverne qui devient
un repaire pour les marins et les affréteurs, et par la suite une source d’information pour le
monde maritime. Il devient un lieu de rencontre pour les personnes cherchant à assurer leurs
bateaux, et ceux proposant une couverture. Aujourd’hui le Lloyd’s de Londres reste le haut
lieu de l’assurance maritime.

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Au sens moderne, l’assurance remonte un grand incendie de Londres de 1666, qui détruisit
13200 bâtiments. A la suite de cet incendie, Nicolas Barbon ouvre un bateau pour assurer les
bâtiments.

Aux Etats unis, la première compagnie est créée en 1732. Benjamine Franklin est le premier,
à travers, de la Philadelphia Contribution ship for the insurance of houses from Loss and Fire,
à inventer la prévention, en refusant l’assurance pour lesquelles le risque d’incendies est trop
élevé.

3. organisation du secteur économique

Le contrat d’assurance est un contrat de transfert de risques ;

L’assuré cédé un risque, par définition aléatoire, à la compagnie d’assurances. Lorsque


le contrat prévoit une franchise, l’assuré conserve une partie du risque.

La compagnie d’assurance accepte le risque en échange de la prime.

Le mécanisme de l’assurance ne modifie pas la probabilité de survenance du risque, ni ses


conséquences. Il se contente de transférer le risque d’un agent économique, l’assuré, à un ou
plusieurs autres.

L’assuré est alors protégé contre des évènements qu’il ne peut pas supporter seul. Il peut alors
réaliser des activités risquées. L’assurance aide indirectement à la création de la richesse.

La compagnie d’assurance effectue, grâce à la souscription de nombreux risques similaires,


une mutualisation des risques entre les assurés. Cette maîtrise statistique des risques permet à
l’assureur de diminuer la volatilité totale de ses risques. La loi des grands nombres permet à
l’assureur de connaître approximativement le montant des sinistres futurs.

Curieusement, les activités de jeux du hasard (loteries etc.) sont similaires à l’assurance : il y
faut un aléa. Dans les deux cas on paye une petite somme, et si un événement rare se produit,
on reçoit un grosse somme. La différence est que l’assurance couvre les risques « négatifs »,
de perte et la loterie au contraire des risques positifs, spéculatifs.

Il est important dans les deux cas que l’événement soit assez rare, et que, pour ce qui concerne
l’assurance, le fait d’être assuré ne modifier pas les comportements face aux risques (aléas
morales), sinon l’assureur n’équilibre plus ses comptes.

Certains cas comme les cambriolages, vols de véhicule ou accident de moto sont un peu
particuliers, dans la mesure ou la question n’y est plu de savoir si un évènement se produira,
mais simplement quand le fera.

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4 formes de contrats d’assurances

4.1 Souscription des contrats

Lors de la souscription du contrat l’assureur et l’assure conviennent

 D’un évènement ou d’une liste d’évènement reprise dans la police d’assurance (de
l’italien médiéval policière : liste) et garantis par l’assureur
 D’une prime payée par l’assuré à l’assureur
Avant la souscription le demandeur d’assurance futur assuré, remplit un questionnaire visant à
informer la compagnie d’assurances sur son risque. À partir de ce document, l’assureur Prut
effectué le calcul de la prime d’assurance. Ce calcul statistique tient compte essentiellement
de la probabilité de réalisation du risque et du coût des sinistres

EN France, le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi. L’assuré est supposé informer
de façon exacte et complété l’assureur en réponse à sa question. Les fausses déclarations
faites par l’assuré peuvent conduire à la nullité du contrat

4.2 Survenance d’un événement assuré

Lors de la réalisation d’un des événements listés ; l’assureur assiste l’assuré. Cette assistance
est le plus souvent financière est le plus souvent financière une et prend alors la forme d’une
indemnisation. Mais elle peut prendre d’autres formes ; par exemple une assistance juridique
ou un rapatriement pour une personne malade à l’étranger.
Par exemple ; un armateur assure un bateau et reçoit une somme ; fonction du mentant
souscrit et de la vétusté ; si le navire est endommagé ou détruit. Une assurance _vie garantira
le paiement d’une pension si l’assuré atteint un certain àge alors que l’assurance décès
produira ses effets dans le cas contraire ; etc. Un automobiliste impliqué dans un accident
pourra bénéficier de l’appui de sa compagnie d’assurance devant les tribunaux et
éventuellement d’une somme pour régler les dommages dont il est responsable…..

4.3 Fin du contrat

L’assuré et l’assureur peuvent dénoncer le contrat à chaque échéance. les contrats d’assurance
sont en général acticité reconduction .EN France ;le code des assurances prévoit également
une r résiliation possible pour l’assureur après chaque sinistre . En cas de disparition du risque
assuré. Par exemple en cas de décès pour un contrat d’assurance sur une personne. LE
CONTRAT prend naturellement fin .les contrats d’assurance vie. Contrats de groupe et les
autres opérations collectives sont expressément du dispositif de renouvellement des contrats
d’assurance.

4.4 La police d’assurance

La police d’assurance est le document contractuel qui régit les relations entre la compagnie
d’assurance rt l’assuré. Ce contrat fixe en particulier

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 la liste des événements garantis ; avec les exclusions éventuelles
 la garantie. C’est –à-dire l’assistance apportée à l’assuré en cas de sinistre
 les obligations de l’assuré
 les mesures de prévention éventuelles afin de diminuer le risque
 les délais de déclaration de l’assureur en cas de sinistre
 le montant et les conditions de paiement de la prime
 les possibilités de résiliation de la police
Les obligations de la compagnie d’assurance

 les délais de paiement pour l’indemnisation.

Les polices d’assurance sont composées de conditions générales communes à tous les assurés
d’une même compagnie pour un risque ou un ensemble de risques donné, et de conditions
particulières, spécifiques à l’assuré.
4.5 Règlementation (cas français)

L’assurance est une profession très réglementée. Il s’agit de préserver les intérêts des assurés.
Les compagnies doivent répondre à de nombreuses contraintes, notamment en matière de
marge de solvabilité. Une instance indépendante, l’ACP (Autorité de Control Prudentiel) née
de la fusion entre l’ACAM (Autorités de Control des Assurances et des Mutuelle) et le
contrôle bancaire, est chargée de contrôler les sociétés d’assurances. Les entreprises
pratiquant des opérations d’assurances sont soumises, en fonction de leurs statut juridique,
aux dispositions du :
Code d’assurances pour les sociétés d’assurance
Code de la mutualité pour les mutuelles
Code de la s sécurité sociale pour les instituts de prévoyance et de retraite
Une loi du 15 décembre 2005 oblige désormais les assureurs à prévenir la ou les personnes
désignées au contrat d’assurance-vie, lorsqu’elles connaissent du décès du souscripteur.

5. La prime d’assurance

Définition ;

Sauf clause spécifiée aux conditions particulières, la prime est payable au domicile de
l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet.
A défaut de paiement d’une prime ou d’une fraction de prime dans les (10) jours de son
échéance et indépendamment du droit de l’assureur de poursuivre l’exécution du contrat en
justice, celui-ci peut suspendre la garantie (20) jours après la mise en demeure de l’assuré. Au
cas où la prime annuelle a été fractionnée, la suspension de la garantie, intervenue, en cas de
non-paiement, de l’une des fractions de prime, produit ses effets jusqu’à l’explication de la
période restante de l’année d’assurance. La prime ou fraction est, dans tous les cas portable
après la mise en demeure de l’assuré.

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Le secteur des assurances, à l’instar des autres secteurs économiques marocains, a connu des
mutations profondes. Depuis l’indépendance à nos jours, le secteur a dû s’adapter, à travers
les différents choix économiques du pays, en optant d’abord pour l’option socialiste et enfin
l’ouverture sur l’économie de marché.
Le marché de l’assurance de personnes a connu également une croissance continue mais reste
très en retard, par rapport aux autres pays dans le monde1, et plus particulièrement ceux du
Maghreb, ce qui ne lui permet pas de jouer son rôle de moteur de croissance et ce, à cause de
nombreuses carences qui freinent son développement. Par conséquent, ce marché a une faible
participation au PIB national, une faible densité et un rôle modéré dans la mobilisation de
l’épargne, en plus du déficit structurel persistant dans cette branche malgré les réformes qui
ont été établies par le législateur marocain.

II.L'assurance islamique ‘Al Takaful' : Fondements et


spécificités

Al Takaful ou entraide est un contrat où un groupe de participants


décident de s’entraider de manière solidaire contre une perte définie.

Le concept trouve ses origines à l’aube de la naissance de l’islam à


l’époque des pratiques de la loi coutumière tribale arabe ancienne et
des compagnons du Prophète comme c’était le cas pour dédommager
la famille d’une personne tuée d’une manière non intentionnelle par
une personne d’une autre tribu. Les membres de la famille paternelle
de l’accusé devront faire une contribution mutuelle afin de payer
l’argent du sang à la famille de victime.

Al Takaful a évolué ensuite vers une alternative viable à l’assurance classique et


pouvant attirer un large éventail de clients, musulmans et non musulmans jusqu’à ce
qu’il soit désormais considéré comme un élément clé du développement de la finance
islamique grâce à sa capacité à mobiliser des capitaux d’une manière similaire à
l’assurance classique.

Ainsi et comme tout concept de finance islamique Al Takaful est une relation
contractuelle d’assurance, basée sur les normes et règles de la Shariaa visant à
éliminer:

1) Al Ribaa : Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt.


L’avis qui fait pratiquement un consensus en Islam est que l’idée du Ribaa s’applique
à toute rémunération/croissance de capital réalisée sans effort ni échange commercial.

En assurance Al Ribaa est présent en général dans les opérations d’investissement des
primes versées par les preneurs d’assurance (ex. bons du trésor ou obligations).

Également, les société d’assurances peuvent charger des pénalités de retard dans le
paiement des primes sous formes d’intérêts.

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2) Al Ghararou le caractère incertain associé aux contrats d'assurance
conventionnelle.
Al Gharar se définit comme toute transaction dans laquelle il y a tromperie ou
ignorance(Jahâla) sur l'objet du contrat. La vente Gharar est celle dont on ne sait pas si
l'objet existe ou non, où on ne connaît pas quelle est sa quantité ou s'il sera possible de
la livrer ou non.

Ainsi, lorsque le transfert de propriété de la marchandise (ou de la contrepartie qui est


la couverture dans le cadre de l’assurance) est conditionné à un évènement aléatoire et
hasardeux dont notamment la survenue d’un sinistre.

Exemple : dans une assurance auto pour 600 dinars de prime, l’assureur couvre le
véhicule à hauteur de 20000 dinars.

Deux scénarios sont possibles :

• Pas de sinistre déclaré durant l’année : L’assuré perd la prime et n’a rien en retour.
L’opérateur s’enrichit de 600 dinars non justifiés selon la Shariaa à cause de
l’incertitude (Al Gharar) dans le contrat de vente.

• Un sinistre est déclaré : l’indemnité sera fonction de l’étendue et du type de


dommage connu seulement au moment de l’occurrence. L’assuré pourrait avoir la
totalité du montant promis, moins ou rien si le dommage n’est pas prévu par la police.
Il y a donc incertitude sur le montant, connu uniquement

3) Al Maysirou le jeu de hasard, qui désigne dans le domaine économique, toute


forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d'un événement
aléatoire dont la survenance n’est pas sure. En effet l'Islam condamne toute
spéculation, pari sur l'avenir et interdit les transactions faisant intervenir les jeux de
hasard et les incertitudes extrêmes.

La notion de Maysir va de pair avec Al Gharar puisque dans les deux cas il y a
prohibition due à la survenance aléatoire du Sinistre et du montant à rembourser.

4) Al Haram ou les placements inacceptables, par exemple le porc, l’alcool, le jeu et


la pornographie.
A partir de ces principes on a essayé de concevoir une certaine couverture, dite, ‘ Al
Kafala’, qui signifie "se garantir l’un l’autre" ou "garantie conjointe".

En principe, le système de Takaful est basé sur la coopération mutuelle, la


responsabilité, l’assurance, la protection et l’assistance entre des groupes ou des
participants. Tout comme une mutuelle d'assurance, une compagnie Takaful permet
de mutualiser les risques et de repartir les pertes éventuelles entre l'ensemble des
assurés. Ainsi, les membres d'une compagnie d'assurance Takaful sont à la fois
assureurs (« propriétaires » des fonds gérés par la compagnie) et assurés (bénéficiaires
en cas de sinistre) ce qui fait d’Al Takaful un contrat tripartite formé par :

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- Les participants : ce sont les souscripteurs des contrats Takaful qui apportent les
fonds nécessaires à la couverture des risques futurs, et bénéficient en fin d’exercice
comptable de dividendes sur les opérations exclusives d’assurance (taux à distribuer
déterminé par un conseil d’administration). En revanche, ils sont également tenus à le
recapitaliser en cas de résultats négatifs. Ils sont donc, de fait, les propriétaires des
fonds collectés, la compagnie Takaful jouant le rôle de gestionnaire et se rémunérant
par le biais de commissions.
- Le gestionnaire du fonds : c’est un opérateur Takaful qui va effectuer toutes les
opérations liées à la gestion de la structure. L’opérateur est une société par actions
indépendante des assurés participants qui cherche à réaliser des bénéfices pour le
compte de ses actionnaires. En pratique, c’est l’opérateur qui prend l’initiative de
proposer une couverture de risque Takaful.
- Le fonds Takaful : c’est le total des sommes d’argent versés par les participants
comme tabarru’ (don), dans un fonds commun, qui sera utilisé de façon mutuelle pour
aider les membres contre une perte ou un dommage défini.

C’est donc l’opérateur Takaful qui va effectuer toutes les opérations liées à la gestion
dans le respect des préceptes de la Shariaa dans la gestion de ses investissements.
Dans l'allocation d'actifs des portefeuilles d'investissements d'une compagnie de
Takaful, les actions représentent plus de la moitié du portefeuille, le solde étant placé
dans des produits plus liquides.

Il est toutefois nécessaire à ce stade de séparer les fonds des actionnaires et des
participants. En effet, les actionnaires ne doivent ni profiter, ni réaliser une perte sur
les opérations d’assurance. Afin de contourner l’interdiction liée à la prise excessive
de risque (Al gharar) et au paiement et réception d’intérêt (al Riba), la prime prend la
forme d’une donation à la communauté des assurés pour leur intérêt mutuel.

Ces donations doivent couvrir l’ensemble des charges techniques et les frais de
gestion. L’opérateur n’est qu’un manager des contributions de la communauté des
participants et doit calculer toutes les charges d’exploitation et les faire supporter par
le fonds.

Il existe ainsi trois modèles et plusieurs variations de la mise en pratique du Takaful,


la principale différence entre les différents modèles étant le mode de détermination de
la rémunération de l'opérateur Takaful :
Modèle de Moudharaba : dans un modèle Moudharaba, le gestionnaire Takaful agit en
tant que Moudharib (entrepreneur) et les participants comme ‘Rab’ul mél’ (apporteurs
de capitaux). Le contrat précise comment les gains générés par le placement et/ou les
excédents de l’opération Takaful seront répartis entre l’opérateur Takaful et les
participants. Les pertes sont à la charge des seuls participants en tant qu’apporteurs de
capitaux, pourcentage dans les profits repartis entre l’opérateur et le fonds des
sociétaires, après déduction de toutes les charges techniques, frais de gestion et autres
frais généraux.

Modèle de Wakala : exprimée en pourcentage des primes, décidée annuellement et


d’avance et rémunérant directement les frais de gestion de l’opérateur. Le gestionnaire
Takaful ne participe pas directement au risque supporté par le fonds ni à aucun
excédent/déficit du fonds. En revanche, l’opérateur reçoit une commission fixe dite

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Wakala, qui rémunère sa gestion de l’opération pour le compte des participants, et
représente généralement un pourcentage des cotisations payées.

Modèle hybride des deux : il s’agit de la plus courante au Moyen orient.


Par ailleurs, pour garantir une conformité du contrat aux règles de la Shariaa, toute la
procédure est contrôlée par des structures dédiées. En effet, toute institution financière
islamique est dotée d’une double structure de gouvernement. Ainsi, en plus de la
direction classique du conseil d’administration et ses assistances qui veillent à la
gestion quotidienne de la société, il existe une entité spécifique aux institutions
financières islamiques dite « la Shariaa Board ».

La Shariaa Board est composée d’au moins trois membres qualifiés pour interpréter
la jurisprudence islamique et ayant les connaissances suffisantes en matière de finance
et d’ingénierie financière. Elle veille à la conformité aux normes de la Shariaa des
produits proposés aux clients mais aussi des modalités de fonctionnement de la société
elle-même.

La Shariaa Board peut émettre son avis (Fatwa) de « Shariaa compatibilité » au terme
des échanges avec les responsables de l’institution financière, lorsque les éventuelles
modifications requises dans la structuration des produits ou autre ont été apportées.
Elle procède à l’audit régulier des produits Shariaa compatible pendant leur durée de
vie afin de s’assurer que, dans la pratique, les normes imposées pour la validité et le
caractère licite de chacune des opérations réalisées sont effectivement respectées et
appliquées à défaut les revenus objet de controverses sont reverser à un fond de Zakat.
L’existence d’une telle structure est très importante surtout en Tunisie ou les
institutions islamiques se retrouvent dans un environnement différents et face à des
obligations légales contraignantes et ou diverses opérations contractées avec d’autres
instituions nécessitent souvent l’interprétation.

III. Avantages et limites de l’assurance islamique et l’assurance


conventionnelle

Cas pratique ; assurance Halal en France

La Finance Islamique est désormais bien implantée dans le paysage économique national,
grâce notamment à NoorAssur, le 1er réseau de France d'Épargne & Assurance islamique. En
effet, jusqu’ici les Français de confession musulmane et les non-musulmans désireux de
consommer autrement n’avaient d’autre choix que de se tourner vers les prestataires
conventionnels, notamment en ce qui concerne les assurances (santé, habitation, etc.).
Connaissez-vous les Takaful ? Qu’est-ce qui les différencie des assurances commerciales ?

1. Présentation de la Finance Islamique

La Finance Islamique est fondée les préceptes de la religion musulmane, observés par plus
d’un milliard de personnes sur Terre. Concrètement, chaque centime confié à cette alternative
est soumis à :

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 l’interdiction des intérêts et de l’usure (Ribâ),
 l’interdiction de l’incertitude des ventes (Maysir)
 l’interdiction de la spéculation et (Gharar),
 l’obligation du partage équitable des pertes et des profits entre tous
(Musharaka)
 l’obligation l’investissement dans une économie réelle et tangible (qui ne
concerne pas l’armement, la pornographie, la production d’alcool, la
production ou la transformation du porc, l’érotisme, etc.)
Afin qu’un professionnel puisse estampiller ses solutions bancaires et d’assurance Halal, il
doit pouvoir répondre par l’affirmative à une série de questions, à savoir :

 les termes de la transaction sont-ils respectueux des préceptes de l’Islam ?


 Est-ce le meilleur investissement pour le client ?
 L’investissement envisagé produira-t-il de la valeur ajoutée pour le client ? Pour la
communauté ? Pour la société au sein duquel le client est actif ?
 En tant que gestionnaire de fonds, la banque effectuerait-elle la transaction de la même
manière qu’elle le ferait si elle agissait pour son propre compte ?

2. Les assurances conventionnelles

Les musulmans doivent tout faire pour éloigner le Haram – illicite – de leur vie, pour faire
place au Halal – licite -, ceci pour tous les aspects, sans exception. Ceci est évidemment
valable lorsqu’ils contractent une assurance destinée à les protéger dans la vie de tous les
jours. En France, jusqu’à très récemment, les consommateurs de confession musulmane
n’avaient pas de choix, seuls les prestataires classiques, non Halal, pouvaient répondre à leurs
besoins. Cependant, choisir une assurance classique pour un musulman est illicite, cette
assurance produisant ses bénéfices grâce à la différence qui reste entre l’argent versé par les
assurés, et les dédommagements qu’elle paye à ces mêmes assurés lorsqu’ils font courir leur
police d’assurance.

De plus, contrairement aux assurances Halal, les compagnies d’assurance conventionnelles


investissent l’argent de leurs assurés dans des domaines qui ne respectent aucunement les
obligations religieuses de leurs clients musulmans !

Aussi, les intérêts récoltés ne sont en aucun cas partagés entre l’assureur et l’assuré, ce qui est
contraire aux obligations islamiques !

Enfin, les assurances commerciales conventionnelles fonctionnent sur l’incertitude (Gharar) :


en signant une police d’assurance auprès d’une compagnie classique, l’assuré ne connait pas,
ou ne saisit pas tous les points mentionnés dans le contrat qui lui est proposé, à moins de s’y
connaitre, et de comprendre parfaitement cet univers pour le moins complexe.

Les Takaful, ces assurances Halal…


Selon les règles islamiques en matière d’assurance, les assurés sont en même temps assureurs
et adhérents : chaque euro versé leur revient en effet, tout surplus, une fois les
dédommagements versés, lui est remis. Afin que personne ne soit lésé, pour chaque adhérent,

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cette somme est calculée en fonction de l’argent qu’il a versé au départ : dans le monde des
Takaful, tous les acteurs sont sur le même pied d’égalité !
 Les Takafuls étant basés sur une série d’interdictions et d’obligations. Les adhérents
s’engagent à verser une somme d’argent définie à l’avance.
 Les Takafuls investissent les fonds des adhérents, uniquement dans des domaines
tangibles, transparents, traçables et respectueux des préceptes de l’islam : santé,
technologie, matières premières, etc.
 Les Takaful fonctionnent sur un système d’entraide. La Finance Islamique étant
participative, les dédommagements sont formés à partir de dons provenant des bénéfices
tirés des investissements faits par les takafuls...
Enfin, dans le monde des Takafuls les assurés sont des membres ou adhérents qui peuvent,
s’ils le souhaitent, se présenter pour être élus au sein d’un comité de direction. Dans un tel
cas, ils se voient remettre le pouvoir contrôler le bon déroulement du fonctionnement.

IV. les apports de l’assurance takaful

1. Le Retakaful, une alternative islamique à la réassurance


Conventionnelle ;

Le Retakaful est l’alternative islamique à la réassurance conventionnelle.


On retrouve toutefois la même définition quant au mécanisme de réassurance : une
Société d’assurance directe dite cédante, se fait promettre par un réassureur dit
Cessionnaire de la prise en charge de tout ou partie du risque moyennant rémunération.
L’article numéro 1/2 du standard numéro 41 de l’AAOIFI 100définit la réassurance
Islamique comme « un accord conclu entre les compagnies d’assurance, au nom des fonds
Takaful qu’elles gèrent et qui peuvent subir des risques, d’éviter une partie de ces risques
En versant en donation une partie des participations payées par les assurés-participants
Pour former une caisse de réassurance possédant une personnalité morale et un
Patrimoine distinct (caisse), afin de couvrir par les fonds de cette caisse la partie assurée
Des dommages qu’elles subissent du fait de la réalisation du risque assuré ».

La réassurance islamique a été mis en place assez tardivement, vers le milieu des
Années 1980 et répond aux besoins d’éviter toute les incompatibilités déjà décriées pour
L’assurance conventionnelle qui existe aussi dans la réassurance conventionnelle101.
En effet, les interdictions déjà évoquées comme l’interdiction de l’usure, de la
Spéculation, et de l’aléa ainsi que des investissements halals s’appliquent. De même, il y
a l’existence possible d’un conseil religieux (sharia board) au sein d’une compagnie de
Reassurance islamique.

De plus, on retrouve les mêmes possibilités de modèles juridiques déjà évoqués et la


Même séparation en deux fonds (l’un pour les sociétaires, l’autre pour les contributions
Des cédantes) qu’en assurance Takaful.

En cas d’excédent, il y a soit un partage entre la compagnie retakaful et la compagnie


takaful, soit redistribution aux clients en totalité. En cas de déficit du fonds des

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Participants, la compagnie retakaful fera un prêt gratuit comme en assurance Takaful.

A la différence de la réassurance conventionnelle où il y a un transfert du risque contre


Rémunération, il y a en réassurance islamique, un système basé sur un certain partage
Des risques.

Enfin, le Retakaful peut exister dans deux types de compagnies, soit dans une entreprise
De réassurance conventionnelle par l’intermédiaire d’un guichet islamique (Takaful
window) soit par une compagnie de réassurance pleinement Retakaful.

2. Le marché financier islamique

 L’objectif prioritaire de M. Gordon Brown est de faire de Londres la première place


financière islamique,
 Une population estimée à1,7 Mrds d’individus et représente environ 10% du PIB
Mondial,
 Capitalisation des quelques 270 banques islamiques existantes dans le monde dépasse
US$ 13 Mrds,
 Entre 1994 et 2001, environ 120 fonds islamiques ont été lancé,
 Une croissance en moyen est comprise entre 15 et 20%,
 Une augmentation des actifs islamiques de 11% en moyenne annuelle au cours des dix
dernières années pour atteindre US$ 500 Mrds,
 Acteurs Internationaux: HSBC, ABN Amro et Deutsch Bank.
 Croissance dans les premières années de 90% dans la Famille Takaful ou Assurance
Vie et 35% dans le Takaful Général ou Assurance Non Vie,
 Depuis 1998, le taux de croissance est d’environ 30% Famille Takaful et 20%
Général,
 Famille Takaful surtout prévoyance et Épargne, Prêts, Plan de Retraite, groupes ou
individuels.

Encaissement par région

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SourceICMIF

Conclusion générale

Nous avons montré que l’assurance Takaful était une assurance d’un nouveau genre, mêlant
principes de l’assurance conventionnelle, islam et valeurs éthiques. Elle constitue ainsi une
alternative séduisante à l’assurance conventionnelle. En effet, l’assurance Takaful évite les
principaux torts de l’assurance conventionnelle interdits par le droit musulman comme l’aléa,
la spéculation, l’intérêt, et les investissements dans les secteurs interdits. L’assurance Takaful
a de ce fait réussi à combiner un produit moderne, compatible avec la religion alors que les
systèmes anciens de l’assurance étaient tous laïques.

De plus, une telle assurance possède des relais de croissance encore sous-estimés, la
population musulmane représentant plus d’un quart de la population mondiale. La France
quant a elle pourrait constituer un marché de référence dû à son importante minorité
musulmane. Nous pouvons également souligner un retour aux valeurs morales et religieuses,
terreau propice à l’assurance islamique ainsi que la possibilité de souscription pour les non-
musulmans (comme le soulignent certaines compagnies).

Nous avons aussi vu que l’assurance Takaful possède des moyens de distributions variés à
travers les compagnies Takaful pure et les compagnies d’assurances conventionnelles avec
guichet islamique (Takaful window). Des grandes compagnies européennes d’assurances
comme Axa ou Allianz proposent déjà à l’international des produits Takaful. Qui plus est
nous avons pu constater qu’il y a une multitude de modèles juridiques propres au Takaful,
permettant souplesse et adaptabilité au marché requis.

Cependant, l’assurance Takaful fait face à de nombreux défis et enjeux concernant son
développement futur.Tout d’abord, le marché Takaful reste un marché limité car la

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réglementation est aussi variée qu’il existe de pays musulmans, entrainant un cloisonnement
des marchés au niveau national ainsi qu’une absence de visibilité juridique internationale. En
France, comme nous l’avons vu, la réglementation Takaful est lacunaire et ce malgré de
timides tentatives du rapport de l’Europlace en 2008103 et la récente implantation
d’entreprises Takaful. Les marchés européens et français étant des systèmes non
confessionnels, des adaptations majeures sont nécessaires pour que les compagnies Takaful
puissent proposer pleinement leurs produits. En effet dans le cas français, le principe de laïcité
est inscrit dans l’article 1er de la constitution de la Vème république: « La France est une
république indivisible, laïque, démocratique et sociale »104. Ensuite, le Takaful souffre d’un
manque de connaissance du public musulman et de critiques communautaires notamment à
cause de son caractère religieux.

Un autre problème concerne la stabilité financière des entreprises Takaful car le mode de
répartitions des bénéfices au profit des participants et les prêts gratuits (al qard) par
l’opérateur en cas de déficit du fonds, ne permettent pas une réelle solidité financière des
compagnies Takaful.

Enfin, l’assurance Takaful notamment en Europe manque d’experts pouvant expliciter et


proposer des solutions Takaful aux particuliers.

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