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D’après les définitions données par le Comité fiscal de l’OCDE, on distingue : les « doubles impositions juridiques » :
une personne est imposée au titre d’un même revenu ou d’une même fortune par plus d’un Etat ; les « doubles
impositions économiques » : deux personnes différentes, une société et sa filiale, deux sociétés sœurs ou une société et
son établissement étranger, sont imposées au titre d’un même revenu ou d’une même fortune.
Afin d’éliminer ces possibilités de double imposition, quatre procédés sont utilisés par les conventions :
- La répartition de la matière imposable : les États se donnent un droit alternatif d'imposer certaines catégories
de revenus
- La division du produit : un seul État impose, mais il verse une partie du produit de l'impôt à l'autre État
- L'exemption : Un État renonce d'imposer un contribuable qui a des liens étroits avec l'autre État
- La déduction : chaque État impose le revenu, sous déduction de l'impôt payé dans l'autre État.
La double imposition juridique peut avoir pour origine le domicile ou la Source du revenu (exemples en l’absence de
convention fiscale
2) M. et Mme Durand ont leur domicile en France et sont salariés d’une entreprise. Revenu imposable pour les deux à l’IR,
150 000 €, catégorie traitements et salaires (TS, déduction forfaitaire de 10 %). Ils sont également propriétaires d’un
appartement dans une station touristique d’un pays B, non couvert par convention. Ils l’utilisent à titre privé, mais le
donnent en location plusieurs mois par an.
La double imposition économique existe en droit interne et en droit international. Dans ce cas, elle apparaît entre des
sociétés de pays différents.
On la trouve à l’occasion du paiement de dividendes (comme en droit interne), de redevances, d’achats ou de ventes à
prix majorés ou minorés…
Une société marocaine dont le siège social et la direction effective sont situées à Tanger, vend des produits semi-finis à sa
filiale d’un pays B non conventionné.
À la suite d’un contrôle au siège, le vérificateur majore les prix de vente de 20 %, considérant que les ventes ont été faites
au prix de revient, alors que la marge sur vente telle qu’elle est pratiquée pour les autres acheteurs est de cet ordre
(application CGI. Problème des prix de transfert). Une facture complémentaire est émise à l’attention de la filiale en B. Le
bénéfice de l’entreprise marocaine est donc major é de 20 %, et logiquement le compte « achats » de la filiale devrait être
majoré du même montant. Bien souvent le pays de résidence de la filiale ou de la succursale refuse cet ajustement. D’où
une double imposition correspondant au redressement au Maroc, et à la minoration du compte achats de l’entreprise dans
le pays B.
3ème cas
Une société d’un pays A distribue des dividendes à des personnes physiques ou morales au Maroc pour 10 000 euros,
retenue à la source 25 % (taux habituel hors convention, 18 % pour les États de l’UE, l’Islande et la Norvège), soit 2 500
€.
Quelle sera l’imposition en France ?
Fiscalité Internationale/ Activités pratiques/ Semestre 1
B. En ce qui concerne la TVA, l’impôt sur la dépense étant territorial il ne devrait pas y avoir de doubles impositions.
Toutefois, celles-ci sont apparues avec la TVA intracommunautaire depuis 1993, par exemple au niveau européen.
Exemple
Livraison intracommunautaire hors taxes d’un pays A vers un pays B, tous deux communautaires, mais la preuve du
départ des marchandises n’est pas considérée comme rapportée, d’où refus d’exonération en A, mais imposition en B
pays de l’acquisition ; ou encore divergence sur le nombre de kilomètres lors de la vente d’un véhicule neuf de A vers
B, refus d’exonération en A.
La Commission a lancé une enquête en 2007 suggérant que pour les questions de fait un mécanisme de suspensi on de
mise en recouvrement de la TVA soit mis en place du moment qu’elle a déjà été payée dans le pays A, sans quoi il
pourrait y avoir recours à une procédure amiable ou d’arbitrage.
C. Le problème de double imposition peut exister également pour les droits de mutation (immeubles, fonds de
commerce, donations, successions), mais ils sont moins nombreux que dans le monde des affaires.
Chaque pays essaie d’apporter des solutions pour supprimer ou limiter les conséquences que constituent les doubles
impositions juridiques ou économiques.
Principes
Les conventions fiscales sont des traités internationaux, préparés par les techniciens des ministères des Finances, puis
ratifiées par les Parlements. Elles s’appliquent aux impôts sur le revenu (généralement sur le modèle OCDE), dans certains
cas à l’impôt sur la fortune, exceptionnellement aux droits de mutation, jamais en matière d’impôt sur la dépense.
Les conventions type OCDE évitent les doubles impositions selon la nature des revenus (art. 23 A et 23 B), soit par un
mécanisme d’exemption (immeubles, établissements stables, salaires), soit par un mécanisme d’imputation avec crédit
d’impôt, correspondant à la retenue à la source étrangère (dividendes, intérêts, redevances), mais ceci n’est valable que
pour les doubles impositions juridiques conformément au commentaire de la convention type OCDE.
4ème Cas pratiques Suppression ou limitation des doubles impositions : Droit interne et conventionnel
5ème cas pratique Doubles impositions économiques, pour l’impôt sur les sociétés
Une SA ayant son siège à Lyon a ouvert une succursale (établissement stable), à Tunis. Elle a réalisé 100 000 € de bénéfices
pour l’année A.
Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal au Maroc, les personnes physiques qui y ont leur résidence habituelle.
Cette dernière veut dire
La disposition au Maroc d’un foyer permanent d’habitation (lieu où le contribuable ou sa famille habite
habituellement).
La présence au Maroc du centre de ses intérêts économiques (notamment lorsque les principaux investissements
du contribuable sont situés au Maroc du fait qu’il y a le siège de ses affaires ou qu’il tire la majeure partie de ses
revenus d’actions marocaines par exemple).
Le séjour au Maroc pendant une durée continue ou discontinue supérieure à 183 jours pour toute période de 365
jours.
Les conventions retiennent pour le domicile d’un contribuable le lieu du principal établissement stable pour qu'un seul
domicile soit assigné à un même contribuable pour éviter le cumul d’imposition.
Illustration 1 : Territorialité
A. M. et Mme Gavriel Sont de nationalité française. Monsieur est enseignant chercheur en France, travaille sur le sol
marocain 280 jours dans l'année. Mme Gavriel est installée en France
B. Kamal est ingénieur marocain, il travaille pour une durée de deux ans à Paris. Célibataire, il s'est établi en France
TAF : Préciser, pour Chaque Situation, Si le contribuable est redevable de l’IR marocain
Monsieur Hachimi est marié sans enfants à charges. Au cours de l’année 2014, ce contribuable a disposé des revenus ci-
après :
- Revenu net professionnel : 150 000 DH (d’après le régime du résultat net réel).
- Loyers de Source étrangère : 120 000 DH (ces loyers proviennent d’un pays avec lequel le Maroc a signé une
conventio3n fiscale de non double imposition).
- Revenus professionnels étrangers : 96 000 DH, sachant que ce revenu provient d’un pays avec lequel on n’a pas
signé de convention fiscale de non double imposition (L’impôt étranger figurant sur l’attestation fiscale est de 34
560 DH).
Travail à faire :
Un retraité marié sans enfants à charge a bénéficié au cours de l’année 2014, simultanément de deux pensions de retraite :
IV- LES MODALITES D’IMPOSITION DES PERSONNES PHYSIQUES AYANT LEUR DOMICILE AU MAROC
En droit conventionnel
Le droit d’imposer : En principe consacré au domicile du contribuable. Toutefois, et en ce qui concerne certaines
catégories de revenus, le droit d’imposer est attribué à la source de revenus de ce dernier. Il s’agit notamment des :
Revenus agricoles
Dans d’autres cas, le droit d’imposer est partagé entre L’Etat de la résidence du contribuable et L’Etat de la source du
revenu. C’est le cas des dividendes et des intérêts.
La méthode de l’exemption : Selon cette méthode, le montant des revenus imposés dans L’Etat de la source est compris
dans la base imposable au niveau de L’Etat de résidence afin d’atteindre le taux effectif, puis l’impôt ainsi obtenu est
réduit au prorata des revenus de source étrangère. Cette méthode évite que l’exonération ne fasse échec à la progressivité
de l’impôt dû sur les autres revenus.
La méthode d’imputation : consiste à déduire l’impôt étranger de l’impôt local dans la limite de la fraction de cet impôt
correspondant au revenu de source étrangère.
L’imputation intégrale
Etude de cas :
L’entreprise X est une société en nom collectif au capital 800 000 DHS, elle est spécialisée dans l’achat et la vente du bois,
elle est installée dans la zone franche de Tanger depuis le 05/08/2005.
Elle a souscrit au titre de l’exercice 2015 la déclaration du résultat fiscal et chiffre d’affaires suivants :
Solution
- Calcul de L’IR
IR Dû = IR – CM
1) M. et Mme TAZI
seront soumis à l’impôt sur le revenu (IR), sur la base de 150 000 MAD diminuée de l’impôt étranger). Dans le pays B ils
seront imposés sur le résultat local, mais s’ils sont considérés Comme domiciliés, compte tenu de leurs séjours fréquents en
B, ils risquent également une double imposition sur la totalité des deux revenus.
Cet exemple montre les conséquences fiscales d’une telle situation.
2) Le montant de la location sera imposable en France, puisqu’ils y sont domiciliés (sous déduction de l’impôt étranger, et
des charges déductibles du revenu foncier), mais il le sera aussi dans le pays B, l’administration de ce pays considérant que
ce revenu a sa « source » localement. Dès lors, on aura une double imposition. M. et Mme Durand 150 000 € moins
abattement 10 %, soit 150 000 – 15 000 = 135 000 €, imposés à l’IR catégorie Traitements et Salaires, auquel on ajoutera le
montant net du revenu foncier d’origine étrangère. Celui-ci sera également imposé dans le pays B.
Au niveau de la société mère, vente à la filiale pour 100 000 MAD, redressement 20 % soit 20 000 MAD ; imposition à l’IS
120 000 MAD plus retenue à la source 25 % (hors convention), sur 20 000 MAD, le montant étant considéré comme distribué.
Au niveau de la filiale : produits achetés 100 000 MAD ; refacturation par la société marocaine 20 000 MAD ; achats totaux
120 000 MAD, pris en charge pour 100 000 MAD, le fisc étranger refusant de déduire le complément refacturé, considérant
que c’est un problème national, d’où une nouvelle imposition sur les 20 000 MAD.
Les bénéficiaires ne seront imposés que sur le montant net reçu, soit 7 500 € (on a une atténuation de la double imposition
par application du droit interne).
1) Si la librairie B de M. et Mme Tazi est exploitée dans un pays qui a signé une convention avec la France, elle constituera
un établissement stable, imposable localement ; le résultat sera exonéré en France, mais on appliquera le taux effectif, pour
les revenus français, pour tenir compte de la progressivité de l’IR.
Corrigé 5ème cas pratique Doubles impositions économiques, pour l’impôt sur les sociétés
Les bénéfices de la succursale de Tunis seront imposables localement et non imposables en France. Le régime du « Bénéfice
mondial », qui est pratiqué par la plupart des pays, correspond à un mécanisme d’« imputation». Il est utilisé pour
l’imposition des exploitations directes. Les résultats de B sont repris avec ceux du siège en A, l’impôt payé en B s’impute
(avec ou sans plafonnement) sur celui de A.
Les « exploitations indirectes » correspondent aux filiales, structures dotées • de l’autonomie juridique et financière, dont
les membres sont des associés. La règle internationale est de toujours imposer leurs résultats dans le pays du « siège social
» ou du « siège de direction effective ». Cela correspond, en pratique, à une règle de territorialité, d’où l’absence de double
imposition.
Cas de la Territorialité :
A. La nationalité du contribuable n'est pas un critère pertinent pour déterminer si un contribuable est imposable à l'IR au
Maroc ou non. M Gavriel a au Maroc son lieu de séjour principal sous réserve de dispositions plus favorables comprises
dans une convention internationale car II travaille sur le sol marocain plus de 183 jours dans l'année alors II est imposable
au Maroc.
B. Le domicile fiscal de Kamal est en France car d'après les données de d l'énoncé, il n’a pas conservé au Maroc d'intérêt
économique.
C. Les fonctionnaires ou agents de l'État marocaine à l'étranger sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc.
NB : 38% car 318 000 > 180 000 et 24 400 c’est la fraction correspondant à 38 %.
Donc :
X 96 000
X : représente la fraction de l’IR brut correspondant au revenu de source étrangère provenant d’un pays avec lequel le
Maroc n’a pas signé de convention fiscale de non double imposition.
X = 29 113,96 DH
= 186 000 DH
= 111 600 DH
55% sur le montant brut qui ne dépasse pas annuellement 168 000 dirhams
40% sur le montant brut qui dépasse annuellement 168 000 dirhams
= 111 600 DH
IR Brut = 20 744 DH
NB : 34% car 80 001<111 600 < 160.000 et 17 200 c’est la fraction correspondant à 34 %.
On a :
X 100 000 x 60 %
X= 11 152.68 DH
2-Calcul de L’IR
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EXAMENS DE FIN DE SEMESTRE/année précédente
SEMESTRE D’AUTOMNE
Session Normale-Janvier 2016
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Questions de cours
1- Un retraité français résidant au Maroc, perçoit dans son pays d’origine une pension annuelle de 30 000
euros. Quelles sont les options d’optimisation offertes à ce retraité ?
(3 points)
- Kamal est ingénieur marocain, il travaille pour une durée de deux ans à Paris. Célibataire, il s'est établi
en France.
Question : Préciser, pour Chaque Situation, Si le contribuable est redevable de l’IR marocain.
Fiscalité Internationale/ Activités pratiques/ Semestre 9
3- Monsieur Tazi est marié sans enfants à charges. Au cours de l’année N, ce contribuable a disposé des
revenus ci-après :
Revenu net professionnel : 150 000 DH (d’après le régime du résultat net réel).
Loyers de Source étrangère : 120 000 DH (ces loyers proviennent d’un pays avec lequel le Maroc a signé
une convention fiscale de non double imposition).
Revenus professionnels étrangers : 96 000 DH, sachant que ce revenu provient d’un pays avec lequel on
n’a pas signé de convention fiscale de non double imposition (L’impôt étranger figurant sur l’attestation
fiscale est de 34 560 DH).
4- M. et Mme TAZI sont domiciliés à Tanger où ils exploitent une librairie. (3 points)
Résultat imposable pour l’année N : 100 000 MAD.
Ils ont d’autre part ouvert une librairie dans un pays B, sans convention, qu’ils exploitent également avec du
personnel local. Bénéfice : 50000 €.