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Droit commercial 14 / 12

2ème partie : Le patrimoine du commerçant.

Chapitre 1 : Principe de l’unité du patrimoine.

En droit français, il y a une absence de réponse entre les Biens


professionnels et ceux du ménage : conséquences fâcheuses pour le
conjoint.

Section 1 : unité du patrimoine du commerçant.

Définition : c'est un ensemble de Biens appartenant à une personne, ce


qui signifie qu’une personne qui cède l’intégralité de son actif (Biens) avait
néanmoins un patrimoine.
°°°Il existe un principe en droit français : que le patrimoine est
transmissible à cause de mort ( héritage ), mais ne l'est pas entre vifs. De
plus,l’intégralité de l’actif répond du passif ( son intégralité ).

Cette théorie du patrimoine est très contestée car elle empêche les
commerçants de soustraire une partie de leur Biens au risque du
commerce.

Section 2 : Les interférences avec le patrimoine du


conjoint.

Les risques du commerce vont peser sur le commerçant et sur son conjoint
par l’application du droit des régimes matrimoniaux et des règles du PACS.

I. Le commerçant marié.
Le régime matrimonial a pour effet de donner X époux un statut dans leurs
rapports patrimoniaux mutuels et dans leurs relations avec les tiers.
=> 3 types de régimes:

1.-La séparation de Biens:


Ce régime est le + utilisé par le commerçant. Le patrimoine de chaque
époux va lui rester personnel et il n'y a pas de Biens communs. Chaque
époux est propriétaire de ses Biens .
2.-Régime de communauté
Il y a 3 masses de Biens : Bien propre de chaque époux. Ils sont constitués
par les Biens achetés avant le mariage ou les Biens donnés / hérité après
mariage. Après la date du mariage, tout ce qui est acheté par les 2 époux
devient un Bien commun.
Le problème, dans le régime de communauté, c'est que les époux sont
considérés comme solidaires de la dette. L’époux non-commerçant est
engagé par les dettes de l’époux commerçant.
3.-La participation aux acquêts : c'est un ctr notarié ??….
Il est donc nécessaire de concilier la liberté d’exercer une profession et la
protection du conjoint qui risque de voir une partie de son patrimoine
engagée par l’activité de son époux.

°°°Libre exercice de la profession.


Art 223 du code civil indique : chaque époux peut librement exercer
une profession, percevoir ses gains et salaires et d’en disposer
après s’être acquitté des charges du mariage .
Pour un commerçant ses bénéfices commerciaux sont assimilés à des
gains et salaires.

°°°Pouvoirs de gestion de l’époux commerçant.


L’égalité des époux a pour conséquence que chacun peut passer seul tous
les actes d’admission et de disposition sur des Biens communs. Cette
règle s’appelle la gestion concurrente
Cependant il y a des exceptions:
=>Quand un époux exerce une profession séparée, il y a le pouvoir
d’accomplir seul les actes d’admission et de disposition nécessaire à sa
profession. Mais les exceptions supposent que s’il vend un immeuble, un
fond de commerce, des parts sociales ou des actions qui dépendent de la
communauté, il faut le consentement de son conjoint.

Le cautionnement : acte qui est exclus fréquemment par le commerçant


pour financer leur activité. Comme c'est un acte dangereux il y a donc 3
principes :
==> si le cautionnement est conclu seul par le commerçant, il engage ses
biens propres et ses revenus.
==>S’il obtient consentement de son conjoint, cela va étendre la garantie
de la banque et les biens du commerçant sont données également en
garantie.
==>Tous leurs Biens sont cautionnés si la banque demande un
cautionnement solidaire en signant un contrat.

II .Le commerçant pacsé.


Le pacs a une incidence patrimoniale sur les partenaires pacsés. Les
partenaires sont tenus solidairement à l’égard des tiers pour la dette
contractée par l’un d’entre eux pour les besoins de la vie courante et des
dépenses relatives au logement commun.

°°°Le statut du conjoint collaborateur.


Il n’est pas rare dans les petites entreprises que l’épouse du patron exerce
la gestion et l’administration de l’entreprise.
Depuis 1er Août 2007 : il y a eu un décret qui indique :
« est considéré comme conjoint collaborateur le conjoint d’un chef
d’entreprise commerciale, artisanale ou libérale qui exerce une
activité professionnelle régulière dans l’entreprise sans percevoir
une rémunération et sans avoir la qualité d’associé. »

Les conditions d’application du statut du conjoint collaborateur ne


concernant que les époux mariés. De plus, il faut exercer une activité
professionnelle régulière dans l’entreprise de son époux.

°°°Les différent statuts pour le conjoint :


-Statut du conjoint salarié  conclusion d’un contrat de travail entre les
époux. Il va bénéficier d’une protection sociale.
-Il faut qu’il perçoive au moins le SMIC et qu’il soit soumis à cotisation.

- Conjoint associé : s’applique quelque soit le régime matrimonial. Le


conjoint est associé à l’entreprise par sa participation dans la constitution
du capital. Il détient un pourcentage de la part sociale.
Il faut qu’il apporte des Biens communs, ou des Biens propres, ou du
matériel ou son travail et ses connaissances techniques.
Ce statut va permettre au conjoint de profiter des fruits de l’exploitation
du fond de commerce en percevant une partie des dividendes.
Nuance : conjoint associé ne concerne que les SARL.

- Le conjoint collaborateur : Le collaborateur travaille de manière


subordonnée sans percevoir de rémunération. Seuls les couples mariés
peuvent prétendre à ce statut. Il s’applique dans tous types d’entreprises :
pour les commerçants, artisans etc…

-Position juridique du conjoint collaborateur : il bénéficie d’un


mandat : il peut exécuter dans le cadre de l’exploitation de l’entreprise
tous les actes administratifs au nom du chef d’entreprise et des actes de
gestion.
Conséquences : ces apports entre conjoints, collaborateurs et tous
les tiers ainsi que les actes de gestion et d’administration réalisés pour les
besoins de l’entreprise n’entraînent pour le conjoint aucune obligation
personnelle.
Ils sont réputés « fait pour le compte du chef d’entreprise du fait du
mandat. »

En cas de divorce : la charge exclusive des dettes et sûretés consenties


par le couple seront supportées par le conjoint qui conserve le patrimoine
et l’activité de l’entreprise.
En cas de décès : le conjoint collaborateur qui a exercé au moins 3 ans la
collaboration, peut poursuivre l’activité pendant au moins 3 ans à
condition qu’il ait l’expérience.
Fiscalement, le conjoint collaborateur n’a pas de revenu imposable.
Socialement il a le droit aux prestations maladies.
Chapitre 2 : les atténuations au principe de
l’unité du patrimoine.
Section 1 : la personne morale.

C'est un moyen de contourner la prohibition du patrimoine d’affectation et


qui permet de scinder le patrimoine. La pers morale est un être fictif qui
est considéré comme un véritable sujet de droit et qui peut être titulaire
d’un patrimoine. Grâce à cette fiction juridique, un patrimoine est mis au
service d’une activité.

L’EURL:
C'est l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée:
=>c'est une variété de SARL : constituée par un associé unique.
Tous les pouvoirs de la société sont exercés par l’associé unique alors que
la SARL est exercée par une assemblée d’associés.
Avantages de créer EURL : préserver le patrimoine de l’associé unique
des risques de la société dans la limite de ses apports.
Inconvénients : - fiscale : il est soumis à l’impôt sur le revenu.
- -Le conjoint de l’associé ne bénéficie pas du statut du
conjoint collaborateur.
La répartition du patrimoine est théorique puisque les établissements de
crédit exigent de l’associé unique qu’il s’exerce sur un patrimoine propre
au travers d’un cautionnement.

La SASU ( Société par Action Simplifiée avec un associé Unique )


variété de SAS.
Le capital de la SAS : au minimum = 37 000 euro donc les banques
exigent moins de garanties. Le patrimoine du commerçant est protégé.
La SASU peut être soumise à l’impôt sur les sociétés.

Insaisissabilité de la résidence principale:


Loi du 1er Août 2003 : protection de l’entrepreneur et de son conjoint.
Cette loi a pour but : organiser la survie du commerçant et de ses Biens.
Elle ne fonctionne que pour les personnes physiques qui sont
immatriculées dans le répertoire professionnel et qui exercent une activité
professionnelle indépendante.

=>Mise en œuvre :
Déclaration d’insaisissabilité : elle doit être passée sous forme
notariée : « appel de nullité ». Cette déclaration va décrire l’immeuble,
sans omettre le caractère propre ou commun ou indivisible du Bien.
Cet acte est publié au bureau des hypothèques. + inscription en marge du
RCS.

=>Effet de déclaration :
Une fois qu’elle est faite, la résidence principale commerçant devient
insaisissable. Cette insaisissabilité n’a d’effet qu’en vers les créanciers
dont la créance est née après la déclaration et envers les créances nées à
l’occasion de cette activité professionnelle. Ces effets se prolongent
jusqu’au décès du commerçant ou à la renonciation du commerçant. En
cas de vente de résidence principale, on peut reporter la déclaration sur le
nouveau Bien.

Le fond de commerce.

Définition : c'est un ensemble d’éléments mobiliers, corporels et


incorporels affectés à l’exploitation commerciale.

Notion de fond de commerce : élément et nature du fond de


commerce.
Composée d’éléments disparates au service de l’activité commerciale.

Éléments exclus du fond de commerce :


=>Droit immobilier : un fond de commerce ne comprend jamais
d’immeuble, même si le commerçant est le propriétaire des murs dans
lesquels il exerce son activité.
Cette règle, fonctionne sur l’idée que les Biens qui constituent le fond de
commerce sont destinés à circuler.
C'est le contrat de l’exploitant : le fond de commerce ne comprend pas de
créances et de dettes liées à l’exploitation du commerçant en son nom
personnel, ni de contrats passés par l'exploitant.

-Éléments incorporels (inclus).


==>Élément principal d’un fond de commerce:

La clientèle : c'est la valeur qui représente un maintient escompté


des relations d’affaire entretenues avec l’ensemble des clients du
commerçant. On distingue la clientèle de l’achalandage ( client de
passage ).
Personne ne peut contraindre u client du commerçant à poursuivre sa
relation d’affaire avec ce dernier ou son successeur. Pourtant la justice fait
de la clientèle l’élément le + important du fond de commerce. Et un fond
de commerce n’existe pas sans clientèle propre.
Pour l’enseigne, la clientèle existe bien avec l'ouverture du fond de
commerce ( c'est la marque qui attire la clientèle ).
Clientèle : personnelle au titulaire du fond de commerce.

-Élément incorporel ( nom commercial + enseigne ).

Nom commercial : c'est l’appellation sous laquelle le commerçant


exerce son activité.
==>arrêté Bordas : inaliénabilité ( ne peut être vendu ), et
imprescriptibilité du nom patronymique ( nom de famille ).
=> Ce principe empêche son titulaire d’en disposer librement pour
identifier une autre personne que lui et ça ne s’oppose pas à la conclusion
d’un accord portant sur l’utilisation de ce nom comme dénomination
sociale ou comme nom commercial.
=>Conséquence : un nom de famille inséré dans le statut social d'une
société qui devient un signe distinctif d’une société va se détacher de la
personne physique qui le porte pour s’appliquer à la société et ce qui va
constituer un objet de propriété incorporel.

L’enseigne=> c'est emblème, logo, permettant d’individualiser le


fond de commerce alors que le nom commercial permet d'individualiser le
commerçant.
Le choix de l’enseigne peut nuire aux tiers qui sont protégés de la
concurrence déloyale.
Bail commercial : il permet d’occuper des locaux où est exercée
l’activité commerciale, il a une valeur très importante, car la valeur d’un
commerce dépend d’une bonne implantation géographique.

=> Droit de propriété individuelle:


Ce sont tous les brevets d’invention, dessin de modèles
=> ils confèrent le monopole d’exploitation et d’utilisation selon qu'ils
protègent la création originale ou un droit d’utilisation d’un signe distinctif.

=>Licence et autorisation:
Elles sont prévues pour l'exercice de certains commerces et sont
assimilées à un élément ( ex : licence 4 ).

=>Élément corporel
>Matériel : ensemble de Biens mobiliers durablement affectés à
l'exploitation du fond de commerce. ( ces Biens doivent être la propriété
du commerçant ).
> Marchandise : ce sont des mobiliers corporels destinés à être vendus
ou des matières 1er destinées à être transformées. ( stocks ).

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