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Boaca Aliona

N° Élevé 249591

Juriste d’entreprise

Droit des sociétés-Devoir D0013

Devoir D0013

PREMIER DOSSIER

1/ Compte tenu de sa situation familiale, quelles sont les formalités requises pour l’apport de son
fonds de commerce par Jérôme Dumont ?

M. Jérôme Dumont et Mme. Sylvie Coutras s’étaient maries sans établir de contrat de mariage donc
sous le régime de la communauté réduite aux acquêts. Ainsi, les biens acquis avant le mariage
restent des biens propres (chaque époux conserve la propriété personnelle des biens qu’il a acquis
avant de se marier) et l’ensemble de biens acquis pendant le mariage sont mis en commun.

Le fonds de commerce ayant été acquis après le mariage, constitue un bien commun. Par
conséquent, l’acte d’apport devra respecter certaines conditions.

Lorsque l’associé apporte un bien commun à la société, il doit, en vertu de l’article 1832-2 al 1er du
Code Civil, en informer préalablement son conjoint. Il doit également justifier cette information dans
l’acte d’apport, cette formalité étant requise à peine de nullité (article 1427 du Code Civil).

Cependant, les règles propres aux régimes matrimoniaux sont plus exigeantes : aux termes de
l’article 1424 du Code Civil, M. Jérôme Dumont devra obtenir l’autorisation de son épouse. C’est
donc cet accord qui devra être mentionné dans l’acte.

Tout défaut d’information rend l’apport nul, avec possibilité pour Sylvie Coutras, de réclamer
pendant deux ans à compter du jour où elle a eu connaissance de l’apport, la nullité de l’acte.

2/ Quelle serait alors la situation de Sylvie Coutras à l’égard de la SARL INFOLOG ?

La qualité d’associé est reconnue à celui des époux qui fait l’apport. Jérôme Dumont ayant effectué
seul l’apport, il aura seul la qualité d’associé.

Sylvie Coutras est la femme de l’associé, étant un tiers à l’égard de la SARL INFOLOG.

Toutefois la loi permet à Sylvie Coutras d’acquérir la qualité d’associé pour la moitié des parts si elle
en fait la demande auprès de la société (article 1832-2 du Code Civil). Elle peut revendique la qualité
d’associé à tout moment, au moment de la réalisation de l’apport ou ultérieurement.

3/ Stéphane Mistre et Jean–Luc Bonnel pourraient-ils s’opposer à une éventuelle entrée de Sylvie
Coutras dans le capital de la société ?

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En fonction du moment où Sylvie Coutras demande son entrée dans la société INFOLOG, les associés
Stéphane Mistre et Jean-Luc Bonnel pourraient s’opposer à l’entrée de Mme. Coutras dans la société.

Lorsque Sylvie Coutras notifie son intention d’être associé au moment de l’apport, l’acceptation ou
l’agrément des associés vaut pour les deux époux (art.1832-2 du Code Civil).

Si cette demande est postérieure à l’apport, les clauses d’agrément prévues à cet effet par les statuts
sont opposables au conjoint. Donc, Stéphane Mistre et Jean-Luc Bonnel pourraient s’opposer à
l’entrée de Sylvie Coutras dans la société INFOLOG.

En absence des clauses d’agrément : Sylvie Coutras est de droit associé dès réception de la
notification par la société de sa revendication.

Sylvie Coutras a aussi la possibilité de renoncer à son droit de revendication de la qualité d’associé.
Pour ce faire, elle renonce expressément par écrit, en se référant à l’article 1832-2 du Cod civil, a son
droit de revendication de la qualité d’associé.

DEUXIEME DOSSIER

4/ Le contrat d’aménagement du local est-il soumis au régime des conventions réglementées ?


Nécessite-t-il une procédure particulière ?

Contrairement aux conventions courantes conclues en SARL, les conventions réglementées sont
soumises à l’accomplissement d’une procédure strictement encadrée par la loi.

Les conventions réglementées en SARL sont celles conclues directement ou par personnes
interposées entre la société et l’un de ses gérants ou associés (article 223-19 du Code de
Commerce), soit entre la SARL et une personne visée par la loi. Cette procédure s’applique
également lorsque l’un des gérants ou associés de la SARL est directement impliqué dans la société
cocontractante en tant : qu’associé indéfiniment responsable ; gérant ou administrateur ; directeur
général ; membre du conseil de surveillance ou du directoire.

Le contrat d’aménagement du local entre SARL INFOLOG et SA TOUT TOUT PROPRE ce n’est pas une
convention réglementée et ce pour plusieurs points:

- M. Stéphane Mistre est associé dans la SARL et actionnaire dans la SA ;


- M. Stéphane Mistre n’est pas dirigeant dans la SA, ni « associé indéfiniment responsable » ;
- M. Stéphane Mistre détient 4% du capital social (la loi prévoie 5% minimum pour
réglementer les conventions) ;

Par conséquent, la convention d’aménagement est une convention libre, portant sur des opérations
courantes, celles que la société réalise habituellement dans le cadre de son activité sociale. Le
contrat n’a pas à faire l’objet d’une procédure de validation par l’AG. Donc, aucune procédure
particulière n’est obligatoire. Toutefois, le prix des travaux engage la responsabilité de M. Dumont
dans la décision qu’il a prise.

5/ Chacun des quatre autres actes passés par Monsieur Dumont est-il valable ?

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Le gérant de SARL est investi de pouvoir à l’égard des associés et des tiers.

 Dans ses rapports avec les autres associés et la société, le gérant est le représentant légal
de la société pour tous les actes de gestion. Il est habilité à agir au nom et pour le compte de
la société, ses pouvoir sont illimité du moment où les actes ne dépassent pas l’objet social
de la société.

Les statuts peuvent toutefois limite les pouvoir du gérant. Par exemple, certaines clauses
statutaires peuvent subordonner l’accomplissement d’actes à une autorisation préalable de la
collectivité des associés.

Les pouvoir du gérant sont également limités par ceux conférés par la loi aux associés.

Le gérant qui outrepasserait ses pouvoirs, engagerait sa responsabilité personnelle à l’égard des
associés qui pourraient obtenir réparation du préjudice ou le révoquer pour juste motif.

 Dans ses rapports avec les tiers, en principe les pouvoir de gérant sont larges. Il est habilité
à agir en toute circonstance au nom de la société. Il dispose d’un pouvoir de représentation
envers les tiers (client, fournisseurs, salaries).
Les tiers étant considérés de bonne foi, même si le dirigeant agit en dehors de son champ de
compétence, c’est la responsabilité de la société qui sera engagée.
La seule limite au pouvoir d’un gérant de SARL et s’il est prouvé que le tiers avait
connaissance que le gérant outrepassait ses pouvoirs ou qu’il ne pouvait pas l’ignorer
compte tenu du contexte. Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont
inopposables aux tiers, même si ces derniers avaient connaissance de l’existence d’une telle
clause.

En l’espèce, l’application de ces principes donnent les solutions suivantes :

1. L’embauche d’un nouveau salarié. Le gérant peut effectuer des actes de gestion : acte
d’administration, de disposition des biens de l’entreprise, etc. Il peut aussi embaucher un
nouveau salarié, signer des contrats etc. Donc, l’acte est valable.
2. Un acte de gestion valable est la campagne publicitaire d’un montant de 10 000 euros (frais
d’imprimerie et de postage). Toutefois, pour des opérations engageant la société au-delà de
8 000 euros, les statuts auraient pu prévoir une limite statutaire imposant une autorisation
préalable de l’AG. L’acte serait valable envers les tiers et engagerait la société, mais le gérant
mettrait en jeu sa responsabilité, en cas de conséquences dommageables subies par la
société ou les associés.
3. L’achat à un prix raisonnable d’une Coccinelle Volkswagen (voiture de collection aux couleurs
de la société), il ne semble pas être contraire à l’intérêt social. Cet acte peut être considéré
comme une dépense utile pour la vie et le développement de la société. Donc, il est valable
et n’engage la responsabilité de M. Dumont, ni à l’égard de la société, ni à l’égard des tiers.
S’il était financièrement excessif, il deviendrait une dépense somptuaire.
4. Le voyage aux Baléares à des fins personnelles, donc est une dépense somptuaire. Cet acte
ne rentre pas dans l’objet social et est contraire à l’intérêt social.

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Dans ce cas, la société restera engagée vis-à-vis des tiers. Les associés ont le droit de le révoquer
pour faute de gestion (à une majorité de 51%), et lui demander, des dommages-intérêts devant le
tribunal de commerce si la société a subi un préjudice.

Aux termes de l’article L.241-3, 4° du Code de Commerce, le gérant de la SARL risque


personnellement cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende (abus de biens sociaux).

TROISIEME DOSSIER

6/ Quel a été le rôle joué par Monsieur Bonnel ?

Monsieur Bonnel, en absence du Monsieur Dumont a participé activement à la gestion de la société.

A partir du moment où une personne exerce le pouvoir du dirigeant de droit sans autorisation, elle
est considérée comme étant gérant de fait.

Plusieurs critères doivent être réunis, pour qualifier une personne de dirigeant de fait.

 L’exercice d’une activité positive de direction et de gestion de la société ;


 L’exercice d’une activité continue (quelques actes isolés ne suffiront pas) ;
 L’exercice d’une activité indépendante et direction de fait ;

Pendant plusieurs semaines, en toute souveraineté et indépendance, Monsieur Dumont (sans avoir
été désigné) a exercé une activité positive de gestion et de direction de la société (signature de
contrats importants). Monsieur Bonnel peut donc être qualifié de dirigeant de fait.

7/ Quelles en sont les conséquences en matière de responsabilité ?

La position du dirigeant de fait est délicate car il doit supporter les aspects contraignant du régime du
dirigeant de droit sans pour autant bénéficier des règles favorables à ce statut. Ainsi, lorsqu’il
commet une faute, il est autant responsable pénalement, fiscalement et personnellement que le
dirigeant de droit.

Le dirigeant de fait peut donc se voir appliquer la législation relative à l’interdiction d’exercice, à la
banqueroute, ou encore à la responsabilité pour insuffisance d’actif. Il est ainsi expose à différentes
sanctions qui peuvent aller jusqu’au plan fiscal.

QUATRIEME DOSSIER

8/ Énumérez les opérations et les formalités requises pour transformer la SARL INFOLOG en société
anonyme.

Lorsqu’une société à responsabilité limitée connait une croissance importante de son activité, les
gérants peuvent envisager de transformer la structure juridique en une société par actions.

La transformation régulière d’une SARL en SA n’entraine pas la création d’une société nouvelle. Par
conséquent, la SA conserve les même biens, droits et obligations que ceux de la SARL.

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C’est la même personne morale qui apparait sous une forme nouvelle.

Le gérant de la société doit élaborer un projet de transformation dans lequel il expose les causes, les
objectifs et la forme de la société qui en sera issue, puis établit le projet de résolution de
transformation à adopter et les nouveaux statuts. Le projet est présenté à l’assemblée générale pour
approbation.

Il faut ensuit qu’un commissaire aux comptes établisse un rapport sur la situation de la société. Si la
SARL n’a pas de commissaire aux comptes, son gérant ou l’assemblée générale doit en nommer un.

Il est également nécessaire qu’un commissaire à la transformation apprécie la valeur des biens
composant l’actif de la société, ainsi que les avantages particuliers de la transformation.

Le commissaire à la transformation doit être nomme par décision de justice, à la demande du


gérant, sauf si la SARL a déjà un, ou par accord unanime des associés.

Le commissaire aux comptes rendra ainsi un rapport sur la situation de la société et il attestera par
ailleurs que le montant des capitaux propres est au moins égal à celui du capital social.

Les rapports doivent être mis à disposition des associés au siège de la société pour consultation des
associés avant la décision collective et communiques personnellement à chaque futur actionnaire,
avec la convocation à l’AGE. Ce dépôt doit être effectué 8 jours au moins avant la date de
l’assemblée appelé à voter sur la transformation.

La décision de transformer une SARL en société anonyme est prise par les associés réunis en AGE à la
majorité de deux tiers. Lors de cette assemblée, les associés doivent approuver la transformation,
fixer sa date de prise d’effet, établir de nouveaux statuts et nommer les premiers administrateurs,
ainsi que les commissaires aux comptes.

Une fois la décision adoptée et les statuts modifiés, la transformation de la société est soumise à
différentes conditions de forme et de publicité.

En premier lieu, la modification de la forme juridique doit faire l’objet d’une publication dans un
journal d’annonces légales.

Ensuite, ce changement nécessite une inscription modificative au registre du commerce et de


sociétés.

Pour que le changement de forme juridique soit effectif, le dossier de modification doit être
enregistre via le guichet unique. La plateforme en ligne transmet les informations aux organismes
concernés tels que le registre du commerce et des sociétés (RCS) et le registre national des
entreprises (RNE).

Enfin, le changement de la forme sociale doit faire l’objet d’une publication au bulletin officiel des
annonces civiles et commerciales. L’insertion au BODACC se fait à la diligence du greffier du TC dans
huit jours de l’inscription correspondante (art.R.121-161 du Code du Commerce).

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BIBLIOGRAPHIE

Droit des sociétés ; Les sociétés commerciales ; Philippe Merle ; Editions Dalloz, collection Précis

Droit des sociétés ; Michel Jeantin ; Editions Montchrétien ; Collection Domat droit privé

Bibliographie en ligne

Les codes des textes légaux en ligne : www.legifrance.gouv.fr

www.juritravail.com/lexique/dirigeant.html;

https://www.lecoindesentrepreneurs.fr

https://www.bpifrance - creation.fr/encyclopédie/

www.legalplace.fr/guides/

http://www.annonces-legales.fr

http://legalstart.fr/transformation /société

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