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C) La procédure de liquidation

Art. 1844-8 et -9 du Cciv et art. L. 237-1 et s. C.com.

1) La nomination du liquidateur

Il est nommé conformément aux stipulations des statuts ou à défaut par décision des associés.
S’ils ne peuvent se mettre d’accord, c’est le juge qui procède à sa nomination. Selon les cas,
le liquidateur est un amateur ou un professionnel. Dans les affaires les plus complexes, pls
liquidateurs peuvent être désignés.

La nomination fait l’objet d’un pub pour être opposable aux tiers. Pour éviter que la
liquidation ne s’éternise, la durée du mandat du liquidateur est limitée à 3 ans mais une
prolongation est possible.

La mission du liquidateur : il remplace dès sa nomination les organes de direction qui


perdent dès lors leurs pvr de gestion et de représentation. Désormais, il est le seul représentant
de la sté, y compris dans les rapports avec les tiers.

Le devoir d’info à son égard et de sa part, comme les anciens dirigeants il agit sous le contrôle
des associés, il doit les convoquer régulièrement et leur présenter l’état d’avancée des
opérations :

-Une 1ère réunion a lieu dans les 6 mois de sa prise de fonction.

-Ensuite tous les ans dans les 6 mois suivant la clôture de l’exercice, il présente aux associés
les comptes annuels et un rapport de liquidation.

Les associés peuvent prendre communication des doc sociaux dans les mêmes conditions
qu’antérieurement. La survie de PM permet le respect des rites sociaux.
2) L’inventaire de l’actif et du passif

Le liquidateur commence par dresser un inventaire de l’actif de la sté (séances, les meubles,
immeubles etc.) et du passif (dettes à l’égard des associés, des tiers etc.).

3) Le paiement des créanciers

Il paie le créanciers : c’est le prix de la course. Il paie les créanciers au fur et à mesure de leur
demande de paiement.

Dans la pratique, surtout si les opérations sont menées par un liquidateur pro, les choses se
passent autrement. Avant de procéder aux règlements, le liquidateur dresse un état estimatif en
distinguant le passif privilégié et le passif chirographaire.

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Si les fonds sont suffisants, il désintéresse tous les créanciers. Dans le cas contraire,
notamment si l’on est en présence d’une SARL, il procède au dépôt de bilan et le tribunal
oriente la procédure collective, de liquidation judiciaire de l’entreprise.

4) Le partage

Les associés sont appelés à se répartir les biens sociaux.

La reprise des apports s’effectue en ppe en espèce. Les associés reçoivent le montant nominal
de leurs parts ou actions si du moins il subsiste des fonds suffisants après désintéressement de
tous les créanciers et paiement des honoraires du liquidateur. Dans le cas contraire, le
remboursement se fait au marc le franc. La reprise des apports peut aussi s’effectuer en
nature.

Selon l’art.1844-9 du Cciv, les associés peuvent valablement décider, dans les statuts ou par
une décision, que certains biens seront attribués à certains associés. À défaut, tout bien qui se
trouve dans la masse à partager est attribuée sur sa demande et à charge de soulte s’il y a lieu
à l’associé qui l’a apporté. Ainsi, un associé pourra reprendre l’immeuble ou le fonds de
commerce dont il a fait initialement apport.

Une fois que les associés ont récupéré le montant de leur mise initiale, le solde disponible
représente le boni de liquidation. Il est reparti entre les associés proportionnellement à leurs
droits à moins que les statuts n’aient prévu un autre mode de répartition. Le boni de
liquidation représente le dernier dividende que percevront les associés.

5) La clôture de la liquidation

Lsq sa mission est achevée, le liquidateur convoque les associés pour présenter le compte
final de la liquidation (art. L. 237-9 Code de com.).

Si ce dernier omet de convoquer l’assemblée de clôture, tout associé peut demander en justice
la désignation d’un mandataire chargé de procéder à la convocation. L’assemblée doit statuer
sur le compte définitif, se prononcer sur le quitus de la gestion du liquidateur, donner à ce
dernier décharge de son mandat et constater la clôture de la liquidation.

Si l’assemblée refuse d’approuver les comptes, ceux-ci sont transmis à la demande du


liquidateur ou de tout intéressé au greffe du TC. L’avis se clôture de la liquidation est publiée
dans un JAL et la sté perd la PM à cette date.

Le liquidateur doit procéder à la radiation de la sté au RCS dans le délai d’un mois à compter
de la publication des opérations de liquidation. À défaut, toute sté est radiée d’office au terme
d’un délai de 3 ans à compter de la mention au registre de sa liquidation.

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6) Situation postérieure à la clôture

Comment faire lorsqu’après la clôture de la liquidation et les formalités de pub, un créancier


que l’on avait oublié fait valoir ses droits ? La JP admet que "la PM d’une sté subsiste aussi
lgtps que les droits et obligations à caractère social ne sont pas liquidés" (Com.13/02/1996).

Elle condamne ainsi une conception purement formelle de la clôture : les droits du
créancier ayant pour gage le patrimoine social, la clôture de la liquidation lui est
logiquement inopposable. La pub par décision des associés ou une radiation prématurée ne
peuvent donc pas entraîner une disparition de la PM tant que tous les droits et obligations
n’ont pas été liquidés : la nomination d’un mandataire ad hoc doit être demandée en justice
puisque le liquidateur a perdu son mandat avec la clôture des opérations de liquidation.

La réouverture de la procédure de liquidation est source de complication et de frais. Elle


n’est pas la seule voie possible. La JP admet en effet que le créancier puisse agir directement
contre les anciens associés de la sté dissoute.

L’efficacité de son recours varie selon la nature de la sté :

-S’il s’agit d’une sté à risque illimité : le recours est tjrs recevable car les associés sont tenus
personnellement et indéfiniment du passif social soit de façon conjointe (ex : sté civile), soit
de façon solitaire (SNC notamment).

-S’il s’agit d’une sté à risque limité (SARL, sté de capitaux) : les associés ne sont
responsables que dans la limite de leurs apports. Le recours n’est donc efficace que s’ils ont
obtenu la restitution de leurs apports, a fortiori s’ils se sont partagés un boni de liquidation.

Les responsables ?

Responsabilité du liquidateur des csq de ses fautes dommageables (vis-à-vis de la sté et vis-à-
vis aux tiers).
Ex : non prise en compte de l’intégralité de l’actif, non réalisation de l’intégralité de l’actif,
absence demande ouverture procédure collective.

Action contre lui prescrite par 3 ans à compter du fait dommageable.

Responsabilité des associés et dirigeants possible : dans le délai de 5 ans à compter de la


publicité de la dissolution au RCS.

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