Vous êtes sur la page 1sur 31

Section deuxième 

: La gérance de la SARL
L’accent sera mis sur l’organisation de la
gérance, ensuite sur le pouvoir des gérants et
enfin sur leurs responsabilités.
A. L’organisation de la gérance
LA SARL est gérée par une ou plusieurs
personnes physiques qui sont soit des
associés soit des tiers. Leur nomination peut
résulter soit des statuts soit d’un acte séparé.
Dans cette dernière hypothèse, sauf si une
clause statutaire n’exige une majorité
supérieure, la décision est prise par une
majorité des associés représentant plus de la
moitié du capital social. Toute délibération
prise en violation de ces règles de majorité
est nulle. En l’absence de dispositions
statutaires, le ou les gérants sont nommés
pour une durée de 4 ans, et sont rééligibles.
Les fonctions de gérant sont gratuites ou
rémunérées dans les conditions fixées dans
les statuts.
Le ou les gérants statutaires ou non sont
révocables par décision des associés
représentant plus de la moitié des parts
sociales. Toute clause contraire est réputée
non-écrite. Si la révocation est décidée sans
juste motif elle peut donner lieu à des
dommages et intérêts. Le gérant peut
également être révoqué, pour cause
légitime, par la juridiction compétente en la
matière, dans le ressort de laquelle est situé
le siège social. Le ou les gérants peuvent
démissionner librement, toutefois si la
démission est faite sans juste motif, la
société peut réclamer en justice la réparation
des dommages.
B. Pouvoir des gérants
Dans les rapports entre associés, et en
l’absence de détermination des pouvoirs par
les statuts, le gérant peut faire tous les actes
de gestion dans l’intérêt de la société. En cas
de pluralité de gérant, ceux-ci détiennent
séparément tous les pouvoirs, sauf le droit
pour chaque gérant de s’opposer à toute
opération avant qu’elle ne soit conclue. La
gestion est donc personnelle et non
collective comme dans les SA. L’opposition
d’un gérant à l’acte d’un autre gérant,
permet au 1er de dégager sa responsabilité à
l’égard des associés, si l’opération n’a pas
prospéré, conformément aux attentes de ces
derniers et de la société. Aucune condition
de forme n’est exigée pour l’opposition, mais
il faut qu’elle soit affirmée.
Par contre les tiers eux sont bien protégés,
ainsi l’opposition formée par un gérant aux
actes d’un autre gérant est sans effet à leur
égard sauf s’il est établie qu’ils en ont eu
connaissance. La société est engagée même
par les actes des gérants qui ne relèvent pas
de l’objet social à moins d’apporter la preuve
que les tiers savaient que l’acte dépassait cet
objet ou qu’ils ne pouvaient l’ignorer compte
tenu des circonstances. Les clauses
statutaires limitant les pouvoirs des gérants,
sont inopposables aux tiers de bonne foi.

C. La responsabilité des gérants :


Les gérants sont responsables
individuellement ou solidairement selon les
cas, envers la société et envers les tiers ; soit
des infractions aux dispositions légales ou
réglementaires applicables à la SARL soit des
violations statutaires soit enfin des fautes
commises dans leur gestion. Si plusieurs
gérants ont coopéré au même fait fautif, la
juridiction compétente va déterminer la part
contributive de chacun dans la réparation du
préjudice. Outre la réparation du préjudice
personnellement subit, les associés
représentant le quart en nombre et le quart
en part sociale peuvent, soit
individuellement soit en se groupant,
Intenter l’action sociale en responsabilité
contre le gérant. Les requérants sont
habilités à réclamer la réparation de l’entier
préjudice subi par la société a qui, le cas
échéant, des dommages et intérêts sont
alloués.
Pour les infractions qualifiées de délit,
l’action à responsabilité ci-dessus énoncée,
se prescrit par 3 ans à partir de la date de
commission ou, si les faits ont été dissimulés
à partir de leur révélation. Lorsque les faits
sont qualifiés de crime le délai de
prescription est porté à 10 ans. La
prescription est le délai à l’expiration duquel
aucune action en justice ne peut être
intentée ; et si elle est introduite, le juge va
la déclarer irrecevable.
Section troisième : les opérations relatives
aux parts sociales : cession et transmission
A) La cession des parts entre vifs
1° Forme de la cession
Entre vifs la cession doit être constatée par
écrit, elle n’est opposable à la société
qu’après l’accomplissement de l’une des
formalités suivantes :
- Signification de la cession à la société par
exploit d’huissier ou notification par tout
moyen permettant d’établir la réception
effective par le destinataire ;
- Acceptation de la cession par acte
authentique (provenant d’un notaire ou
d’un avocat) ;
- Dépôt d’un original de l’acte de cession
au siège social contre remise d’un
récépissé de dépôt.
La cession n’est opposable aux tiers qu’après
l’accomplissement de l’une des formalités ci-
dessus, la modification des statuts et leur
publication au RCCM.
2° Modalité de la cession

a. La cession entre associés


Si les statuts n’organisent pas les modalités
de cession entre associés, entre conjoints,
descendants ou ascendants, celle-ci est
réputée libre.

b. La cession à des tiers


Les statuts organisent librement les
modalités de la cession des parts sociales à
des tiers étrangers à la société. A défaut, la
cession ne sera possible qu’avec le
consentement de la majorité des associés
représentants les 3/4 des parts sociales,
déduction faite des parts de l’associé cédant.
Le projet de cession doit être notifié à la
société et à chacun des associés. Si la société
n’a pas fait connaître sa décision dans un
délai de trois mois à compter de la dernière
notification, le consentement à la cession est
réputé acquis.
Si la société refuse de consentir à la cession,
les associés sont indéfiniment et
solidairement tenus dans le délai de trois(3)
mois qui suit la notification du refus à
l’associé cédant, d’acquérir les parts à un prix
qui, à défaut d’accord entre les parties, est
fixé par un expert nommé par la juridiction
compétente, à la demande de la partie la
plus diligente.
Le délai de trois mois peut être prorogé une
seule fois par décision de la juridiction
compétente, sans que cette prorogation ne
puisse excéder cent vingt jours. Dans ce cas
les sommes dues portent intérêt au taux
légal.
La société peut également, avec le
consentement de l’associé cédant, décider,
dans les mêmes délais, de réduire le montant
de son capital social d’un montant égal à la
valeur nominale des parts de cet associé et
de racheter ces parts au prix fixé d’un
commun accord.
Est nulle toute cession de parts intervenue
en violation de clauses statutaires établies
conformément à l’alinéa1°, ou, à défaut, en
violation des alinéas 2 et suivants du présent
article
Si à l’expiration du délai impartis aucune des
solutions, n’est intervenue, l’associé cédant
peut librement réaliser la cession
initialement prévue ou, s’il le juge
préférable, renoncer à la cession et
conserver ses parts.
B TRANSMISSION POUR CAUSE DE DECES
Les statuts peuvent prévoir qu’en cas de
décès d’un associé, un ou plusieurs héritiers
ou successeurs ne peut devenir associé
qu’après avoir été agréé dans les conditions
qu’ils définissent.
Les délais accordés à la société pour
l’agrément ne peuvent plus longs que ceux
prévus pour la cession à des tiers et la
majorité exigée ne peut être plus forte que
celle prévue à l’art 319.
La décision d’agrément doit être notifiée à
chaque héritier ou successeur intéressé, par
lettre au porteur contre récépissé ou par
lettre recommandée avec demande d’avis de
réception.
En cas de refus d’agrément, il est fait
application des dispositions des articles 318
et319 et si aucune des solutions prévue à ces
articles n’intervient dans les délais imparties,
l’agrément est réputé acquis. Il en va de
même si aucune notification n’a été faite aux
intéressés.
SECTION 2 LE NANTISSEMENT DES PARTS
SOCIALES
Lorsque la société donne son consentement
à un projet de nantissement de parts
sociales, dans les conditions prévues pour la
cession de parts à des tiers, ce consentement
emporte agrément du cessionnaire en cas de
réalisation forcée des parts sociales
régulièrement nantie, à moins que la société
ne préfère , après la cession, racheter sans
délai lesdites parts en vue de réduire son
capital
Pour être opposable aux tiers, le
nantissement des parts doit être constaté
par un acte notarié ou par un acte sous seing
privé signifié à la société et publié au
Registre du Commerce et du crédit
mobilier(RCCM)
SECTION 3 REGLES GENERALES RELATIVES AU
VOTE DES ASSOCIES
A) PRINCIPE
Les modifications des statuts sont décidées
par les associés représentant au moins les
trois quarts ( ¾) du capital social.
B) LES EXCEPTIONS
L’unanimité est requise dans les cas
suivants :
1°) augmentation des engagements des
associés ;
2°) Transformation de la société en société
en nom collectif ou en société par action
simplifiée ;
3°) Transfert du siège social dans un Etat
autre qu’un Etat partie.
L’article 359 ne fait aucune distinction
entre les différents types d’augmentation
des engagements des associés. En l’espèce,
la souscription de nouvelles parts sociales
entrainant une augmentation du capital de
dix millions (10 000 000) de FCFA),
correspond manifestement à une
augmentation des engagements des
associés et c’est à tort qu’il est reproché à
l’arrêt déféré d’avoir violé l’article 359 en
retenant que l’augmentation du capital
social de quatre-vingts millions(80 OOO
OOO) de FCFA par la création de huit
mille( 8 OOO) parts sociales, correspond à
une augmentation des engagements des
associés, alors que suivant la jurisprudence
française il y a augmentation des
engagements des associés « si les
dispositions prises par l’Assemblée
générale entrainent une aggravation de la
dette contractée par eux envers la société
et envers les tiers » ; rejet du moyen (CCJA,
2° ch., n° 132, 18-5-2017 : SARL Nianing
Automobile et 2 autres c/ Mamadou Diouf
et Anne Isabelle Tavaglini Diouf)
CHAPITRE 3 LA SOCIETE PAR ACTION
SIMPLIFIEE
La société par action simplifiée a été
introduite en droit OHADA à la faveur de la
réforme du droit des sociétés commerciales
de 2014. Elle coexiste avec les autres formes
de sociétés commerciales comme la société
anonyme, la société à responsabilité limitée,
la société en nom collectif, la société en
commandite simple et la société coopérative
Elle est organisée par les articles 853-23 et
suivants de l’acte uniforme relatif aux
sociétés commerciales et au groupement
d’intérêt économique. Seront envisagés la
définition, les conditions, l’administration et
la gestion de la SAS
SECTION 1° DEFINITION DE LA SAS
La société par actions simplifiée est une
société instituée par une ou plusieurs
personnes et dont les statuts prévoient
librement l’organisation et le
fonctionnement de la société sous réserve
des règles impératives de l’Acte uniforme.
Les associés de la société par action
simplifiée ne sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence de leurs apports et
leurs droits, sont représentés par des actions.
L’aspect contractuel de l’organisation de la
SAS est donc clairement posé par l’acte
uniforme.
Lorsque cette société ne comporte qu’une
seule personne, celle-ci est dénommée
« associé unique ». L’associé unique exerce
les pouvoirs dévolus aux associés
relativement à la prise des décisions
collectives
Toutes les décisions prises par l’associé
unique et qui donneraient lieu à la
publication légale si elles étaient prises par
une assemblée doivent être publiées dans les
mêmes formes
La société est désignée par une
dénomination sociale qui doit être
immédiatement suivie ou précédée en
caractère lisible des mots « société par
actions simplifiée » ou du sigle « SAS »
Lorsqu’elle ne comprend qu’un seul associé,
elle est désignée par une dénomination
sociale qui doit être immédiatement
précédée ou suivie en caractère lisible des
mots « société par actions simplifiée
unipersonnelle » ou du sigle « SASU »
SECTION 2° LES CONDITIONS DE
CONSTITUTION DE LA SAS
Il y a lieu d’envisager successivement les
conditions de fond et les conditions de
forme.
A) LES CONDITIONS DE FOND
Elles sont relatives aux associés et au capital.
1°) LES ASSOCIES
La société par actions simplifiée peut être
constituée par une seule personne physique
ou morale, elle peut également être formée
par plusieurs personnes. Ces associés
peuvent être des époux, des incapables
(mineur) voire des personnes frappées
d’incompatibilité (avocat, fonctionnaire)
2°) LE CAPITAL SOCIAL
La SAS est une forme sociale flexible, qui
peut être librement organisée par les
associés. Elle n’a pas de capital minimum. Les
associés fixent librement le montant du
capital social ainsi que la valeur nominale des
actions et les conditions de libération (art
852-7)
Au terme de la révision de l’Acte Uniforme
relatif au Droit des Sociétés Commerciales et
du Groupement d’Intérêt Economique
intervenue en 2014, elle peut être une
société à capital variable. En effet il ressort
de l’article 269-1 bouveau « qu’il peut être
stipulé, dans les statuts des sociétés par
actions simplifiée, que le capital social est
susceptible, soit d’augmentation par des
versements successifs des associés ou
l’admission de nouveaux associés, soit de
diminution par la reprise totale ou partielle
des apports »
En Europe et dans certains pays africains, la
SAS est la forme sociale la plus prisée par les
startups à cause de la souplesse de son
organisation et de son fonctionnement. Cette
qualité est décuplée par le caractère variable
du capital lui permettant de s’affranchir des
couteuses formalités de modification des
statuts, d’augmentation et de réduction du
capital.
Si la société use de cette faculté accordée par
l’art 269-1, cette circonstance doit être
mentionnée dans tous les actes et
documents émanant d’elle et destinés au
tiers, par l’addition à la forme sociale des
mots « société à capital variable
Le capital variable est une exception du
principe de l’intangibilité du capital social,
c’est-à-dire de l’interdiction faite aux
associés de demander le remboursement de
leur créance avant la dissolution.
Les apports effectués par les associés
peuvent être
-en numéraire.
-en nature.
-ou en industrie.
 Les statuts peuvent prévoir
l’inaliénabilité des actions donnant accès
au capital pour une durée ne pouvant pas
excéder pas dix ans.
 Les actions de la SAS ne sont pas des
titres négociables (comme celles de la SA)
 C’est une société fermée, en ce sens
qu’elle ne doit pas faire publiquement
appel à l’épargne (article 853-4), ce qui
signifie que ses titres ne sont pas
négociables sur le marché boursier(en
cela elle se différencie de la SA qui, dans
certaines conditions, peut faire appel
public à l’épargne)
B) LES CONDITIONS DE FORMES
La SAS dispose d’une liberté de constitution ;
les associés ont la faculté d’enregistrer à leur
guise les statuts sociaux soit par acte notarié,
soit par acte sous seing privé. Il leur est
même permis d’accomplir électroniquement
leurs formalités de constitution. La
participation active des associés à
l’organisation de leur structure procède d’un
retour à l’autonomie de la volonté (théorie)
dans les rapports inter-sociaux). La
caractéristique essentielle de la SAS réside
dans la prééminence des stipulations
statutaires et extrastatutaires sur les
dispositions non impératives (supplétives)
de l’AUDSCGIE
SECTION 2 LE MODE DE DIRECTION DE LA SAS
On mettra l’accent sur le seul organe
obligatoire ensuite sur les organes facultatifs,
et sur l’organe de contrôle conditionnel.
A) L’ORGANE DE DIRECTION
OBLIGATOIRE : LE PRESIDENT DE LA SAS
La SAS est administrée par un président
personne physique ou personne morale, qui
la représente dans ses rapports avec les
tiers ; Lorsqu’une personne morale est
nommée président ou dirigeant social d’une
société par actions simplifiée ;les dirigeants
sociaux de ladite personne morale sont
soumis aux mêmes conditions et obligations
et encourent les mêmes responsabilités
civiles et pénales que s’ils étaient président
ou dirigeant social en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la
personne morale qu’ils dirigent. Les règles
fixant la responsabilité des membres du
conseil d’administration des sociétés
anonymes sont applicables au président et
aux dirigeants de la société par actions
simplifiée.
B) LES ORGANES FACULTATIFS
Le fonctionnement de la société relevant
exclusivement des statuts, ces derniers
peuvent prévoir la désignation d’un
Directeur général ou un DG Adjoint qui va
assister le président dans sa tâche de
représentation. Ces organes ne peuvent agir
au nom de l’entreprise qu’en vertu d’une
délégation de pouvoir du président.
Les associés peuvent également créer des
organes collégiaux en fixant, librement leur
dénomination (Conseil d’administration,
comité directeur), leurs modalités de
fonctionnement et de prise des décisions
(majorité)
C) ORGANES DE CONTRÔLE : LE
COMMISSAIRE AUX COMPTES
La désignation d’un commissaire aux
comptes est conditionnelle. Pour ce faire la
société doit remplir deux des trois conditions
suivantes
--un total de bilan supérieur à cent vingt-cinq
millions(125000000) F.CFA
-- un chiffre d’affaires de deux cents
cinquante millions(250000000) F CFA
-- Un effectif permanent supérieur à 50
personnes
Elle est tenue d’en désigner un lorsqu’elle est
contrôlée par une ou plusieurs sociétés
(filiale d’un groupe de sociétés) ou
lorsqu’elle contrôle une ou plusieurs
sociétés. Par contrôle d’une société, on
entend le pouvoir de droit ou de fait
d’exercer une influence sur la désignation
des dirigeants ou sur l’orientation de la
gestion.
TITRE 2 LES ENTREPRISES A RISQUE ILLIMITE
Elles sont au nombre de deux : il s’agit
d’abord de la société en nom collectif et de la
société en commandite simple
CHAPITRE 1 LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF
La SNC est une société de personnes, dont la
création est fondée sur l’intuitu personae,
c’est-à-dire la confiance ; on la considère
comme une société fermée. Dans les sociétés
de personnes, l’accent est mis plus sur la
personne des associés que sur leurs apports.
La SNC est une société dans laquelle tous les
associés sont commerçants et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes
sociales. La SNC est désignée par une
dénomination sociale, à laquelle peut être
incorporée le nom d’un ou de plusieurs
associés et qui doit être immédiatement
précédée ou suivie en caractère lisible des
mots Société en Nom Collectif ou du sigle
« SNC ». Elle est peu courante, elle est
considérée comme victime du succès de la
SARL et des autres sociétés à responsabilité
limitée. En principe, la SNC n’est pas tenue
de déposer ses comptes sociaux au RCCM.
Les sociétés de personnes ont la personnalité
juridique elle existe du point de vue du droit,
mais en matière de fiscalité des entreprises,
la structure sociale n’est pas prise en
compte, l’impôt pèse sur les associés. On
parle alors de transparence fiscale ou de
translucidité fiscale. Cela signifie que le
bénéfice dégagé par la société sera taxé
entre les mains des associés en proportion
des dividendes résultant de leur
participation dans la société
SECTION 1 LES CONDITONS DE FONDS
Elles renvoient aux associés et au capital de
la société
A) LES ASSOCIES DE LA SNC
Ils sont appelés associés en nom et ont la
particularité d’avoir tous la qualité de
commerçant. Cela implique qu’ils doivent, en
conséquence, avoir la capacité requise pour
faire le commerce. L’obligation indéfinie et
solidaire aux dettes sociales est attachée de
plein droit à la qualité d’associé. Aucune
clause statutaire ne peut en affranchir un
associé ; l’obligation existe dès l’instant que
le caractère social de la dette est affirmé, le
créancier doit prouver l’existence de sa
créance et son caractère sociale. L’associé
qui se retire de la société demeure débiteur,
à l’égard des tiers, de l’ensemble des dettes
sociales antérieures à son départ, en dépit de
la publication régulière de son retrait au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Les créanciers de la société ne peuvent
poursuivre le paiement des dettes sociales
contre un associé que soixante (60) jours au
moins après avoir vainement mis en
demeure la société (elle ne peut pas ou ne
veut). La mise en demeure est faite par acte
d’huissier ou notifiée par tout moyen
permettant d’établir sa réception effective
par le destinataire. Le délai peut être prorogé
L’associé en nom supporte une obligation
aux dettes, qui présente une plus grande
lourdeur que la simple contribution aux
dettes qui elle, ne sera effective qu’à
compter de la dissolution ou la liquidation de
la structure
L’inconvénient principal de la SNC est qu’elle
peut être gravement affectée par des
événements qui touchent personnellement
un associé (incapacité, faillite, décès) lorsque
les statuts n’ont prévus aucune mesure
palliative, notamment, une clause de
continuation.
B) LE CAPITAL SOCIAL DE LA SNC
Il est divisé en parts sociales de même valeur
nominale. Elles ne peuvent être cédées
qu’avec le consentement unanime des
associés. Toute cession de parts sociales
intervenue en violation des dispositions de
l’acte uniforme est nulle. La SNC est une
société fermée, cette caractéristique a pour
objet la protection des entreprises familiales
constituée très souvent sous cette forme
sociale, contre toute tentative de prise de
contrôle extérieur
A défaut d’unanimité, la cession ne saurait
avoir lieu. Afin d’éviter qu’un associé
demeure prisonnier de la société, les statuts
peuvent aménager une procédure de rachat
pour permettre le retrait de l’associé qui
souhaite quitter.
SECTION 2 LA GERANCE DE LA SNC
Seront envisagés la nomination, les pouvoirs
et la révocation des gérants
A) LA NOMINATION DES GERANTS
Les statuts organisent la gérance de la
société.
Ils peuvent désigner un ou plusieurs gérants,
associés ou non, personnes physiques ou
personnes morales, ou en prévoir la
désignation par un acte ultérieur. Si une
personne morale est nommée gérant, ses
dirigeants sont soumis aux mêmes conditions
et obligations et encourent les mêmes
responsabilités civiles et pénales que s’ils
étaient gérants en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la
personne morale qu’ils dirigent
Si les statuts n’organisent pas la gérance,
tous les associés sont réputés gérants.
B) LES POUVOIRS DU GERANT
Dans les rapports entre associés et en
l’absence de détermination des pouvoirs par
les statuts, le gérant peut accomplir tous les
actes de gestion dans l’intérêt de la société.
En cas de pluralité de gérants, chacun détient
les mêmes pouvoirs que s’il était seul gérant,
sauf le droit pour chacun de s’opposer à
toute opération avant qu’elle ne soit conclue
Dans les rapports avec les tiers, le gérant
engage la société par les actes entrant dans
l’objet social (et non par ceux qui n’y entrent
pas)
L’opposition par un gérant aux actes d’un
autre gérant est sans effet à l’égard des tiers,
à moins qu’il ne soit établi qu’ils en ont eu
connaissance
Les clauses des statuts limitant les pouvoirs
des gérants sont inopposables aux tiers
C LA REVOCATION DU GERANT
La décision de révocation du gérant doit, être
fondée sur de justes motifs, sous peine de
dommages-intérêts
Si tous les associés sont gérants, ou si un
gérant associé est désigné par les statuts, la
révocation de l’un d’eux ne pourra être faite
qu’avec le consentement unanime de tous
les associés
La conséquence d’une telle révocation sera
d’entrainer la dissolution de la société, sauf
si les statuts comportent une clause de
continuation, ou que les autres décident, à
l’unanimité, de poursuivre l’exploitation
Le gérant associé révoqué peut décider de se
retirer de la société en demandant le
remboursement de ses droits sociaux dont la
valeur est fixée d’accord entre les parties, et
à défaut, par un expert désigné par le
président de la juridiction compétente
statuant à bref délai, en
urgence( « ordonnance de référé »
assignation en référé d’ heure à heure,
décision provisoire)
Si le gérant n’est pas été nommé par les
statuts, qu’il soit associé ou non, sa
révocation peut être décidée par les associés
majoritaires en nombre et en capital
Les clauses des statuts qui seraient contraires
aux dispositions ci-dessus sont réputées non
écrites
Toutes les décisions qui excédent les
pouvoirs des gérants sont prises à
l’unanimité des associés
SECTION 3 LA FIN DE LA SNC
Le décès d’un associé met fin la société.
Toutefois, les statuts peuvent prévoir que la
société continue, soit entre les associés
survivants, soit entre les associés survivants
et les héritiers ou successeurs de l’associé

Vous aimerez peut-être aussi