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CH 7 : La dissolution de la société

Diverses causes peuvent amener la société à disparaitre en cours de vie sociale avant
l’arrivée du terme. Les conséquences de la dissolution sont la liquidation est le partage entre
les associés.

I) Les causes de dissolution

A) Les causes communes : L’Art 1844.7 du C.C énonce les causes communes de dissolution
que l’on peut classer en 3 catégories :

- Les causes de dissolution de plein droit : cad la survenance des événements qui entraîne
naturellement la dissolution de la société sans pouvoir d’appréciation des associés ou du
juge. La société a une durée de vie prévu dans les statuts qui ne peut excéder 99ans. La
société prend fin :

Par l’expiration du temps pour lequel elle a été constituée si aucune décision de prorogation
n’a été prise par les associés pour l’empêcher au préalable, au moins 1 an avant l’arrivée du
terme. Il ne peut y avoir de prorogation tacite si la société continue au-delà du terme à
exploité sans décision de prorogation. La dissolution de plein droit prend effet et la société
est requalifiée de société de fait (société sans personnalité morale) par conséquent la
responsabilité est alors reportée sur les associés.

La loi n° 2019 744 du 19 juillet autorise les associés, dans le délai d’un an à compter de
l’expiration du terme, de saisir le tribunal afin de constater leur attention de proroger la
société. Une consultation doit alors être organisé dans un délai de 3 mois.

Par la réalisation ou l’extinction de son objet. La capacité de la société est régie par le
principe de spécialité selon lequel elle ne peut acquérir de droit et d’obligation que dans la
limite de l’objet social. L’objet devra donc être déterminé de façon précise mais
suffisamment large pour ne pas entraver la poursuite de la société. En effet, la réalisation ou
l’extinction de l’objet social est une cause de dissolution de plein droit, aucune régularisation
n’est possible.

La réalisation de l’objet social : lorsque la société est constituée pour la réalisation


d’une opération déterminé, l’achèvement de l’opération est une cause de dissolution
de plein droit de la société

L’extinction de l’objet social : la cessation définitive de l’exploitation de l’activité


entraine l’extinction de son objet social impliquant la dissolution de plein droit. La
simple interruption ou suspension de l’objet n’est pas une cause de dissolution sauf
clause contraire des statuts. On parle de mise en sommeil de la société.

Par l’annulation du contrat de société : la nullité est la sanction encourue par les sociétés qui
ne vérifient pas les conditions de validité posées par la loi. La nullité n’est pas automatique,
elle doit être demandé en justice et prononcé par le juge. L’annulation de la société est une
cause de dissolution de plein droit car la nullité en matière de société n’a pas d’effet
rétroactif. Elle ne joue que pour l’avenir et produit des effets d’une dissolution à savoir la
liquidation de la société.

Pour toute autre cause prévue par les statuts : les statuts peuvent prévoir que la survenance
de certains évènements qui déterminent entrainera la dissolution de plein droit de la société
(ex : le décès d’un associé majoritaire, un résultat déficitaire pendant plusieurs exercices
consécutifs)

L’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire est un événement qui vise une société
en cessation de paiement et dont le redressement judiciaire est manifestement impossible.
Cette décision entraine la dissolution de plein droit de la société et l’ouverture d’une
procédure judiciaire.

- Les causes de dissolution volontaire : les associés décident avant l’arrivée de terme la
dissolution de la société. Les associés peuvent anticiper en cours de vie sociale la dissolution.
C’est une décision collective prise en AGE puisqu’elle correspond à une modification des
statuts.

- Les causes de dissolution judicaire : la dissolution est prononcée par le tribunal :

o Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal à la demande d’un associé


pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations par un
associé, ou de mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société.
La juridiction rajoute également « la menaçant d’un danger grave et imminent ».

o Par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal dans le cas prévu à l’Art
1844-5 qui fait référence à la survenance de la société à main unique à la demande
de tout intéressé, à défaut de régularisation dans le délai d’un an. L’associé unique
pourra engager la cession d’une partie de ses parts sociales ou une augmentation de
capital ou transformé sa société en adoptant une forme juridique permettant le
fonctionnement de manière unipersonnelle.

Remarque : la survenance de la société à main unique n’est pas une cause de dissolution
pour les SARL et les SAS qui se transforment automatiquement en EURL et SASU.

Remarque : En cas de dissolution et lorsque l’associé est une personne morale, le patrimoine
de la société dissoute est transféré dans le patrimoine de l’associé unique sans que la
dissolution donne lieu à liquidation. Le rejet de l’opposition lorsqu’elle est infondée cad
lorsque les intérêts des créanciers ne sont pas menacés ; Il peut ordonner le règlement
immédiat des créances et enfin la constitution de garantie au profit de ses créanciers

Remarque : la dissolution peut consister également en une sanction pénale dirigé contre une
société responsable pénalement d’une infraction suffisamment grave commise par ses
organes représentant.
o Par l’effet d’un jugement ordonnant la clôture de la liquidation judiciaire pour
l’insuffisance d’actif.

B) Les causes spécifiques (à la forme juridique)

D’autres causes spécifiques à la forme juridique peuvent s’ajouter aux causes communes. On
peut citer le cas des SNC, tout évènement touchant la personne d’un associé est une cause
de dissolution. (Le décès, l’incapacité juridique d’un associé, la déchéance, l’interdiction, un
jugement de liquidation judiciaire prononcé pour un associé, Il est néanmoins toujours
possible de prévoir la continuation de la société par décision des associés).

La SA anonyme : le capital minimum de là SA s’élève à 37 000. Lorsque le capital devient


inférieur, cela devient une cause de dissolution à défaut de régularisation. Lorsque du fait du
des pertes cumulées les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital social,
il s’agit d’un cas de dissolution, les associés doivent se réunir pour décider la prorogation de
la société à défaut la société est dissoute et doit être liquidé. La dissolution intervient
également en cas de prorogation de la société si à l’expiration d’un délai de 2ans, la société
n’a pas reconstitué ses capitaux propres.
Lorsque le nombre d’associés devient inférieur à 7 dans les SA côtés, il y a dissolution. À
défaut de régularisation

SARL : les causes de dissolutions sont :


- le nombre d’associé > 100 à défaut de régularisation
- l’événement relatif à la perte cumulée qui dépassent la moitié du capital social, est une
cause de dissolution.

C) Publicité de la dissolution

Une fois effective, la dissolution n’aura d’effet à l’égard des tiers qu’a la date de sa publicité.
La publicité est de deux formes : les formalités de publicité légale et la publicité permanente.

Les formalités de publicité légale


 Insertion d’un avis de dissolution dans un Journal d’Annonce Légale (JAL)
 Dépôt au greffe des actes et procès-verbaux, le cas échant de la décision de justice
décidant la dissolution et désignant le ou les liquidateurs(s)
 L’inscription modificative au RCS dans le mois qui suit la décision de dissolution qui
mentionne que le soc est en dissolution
 La publicité au BODACC, à la diligence du greffier dans les 8 jours.

Publicité permanente
La Publicité est à la charge de la société. Dès l’instant de la dissolution, il y a obligation pour
la société de faire suivre sa dénomination sociale de la mention société en liquidation. Cette
mention doit figurer sur tous les documents et actes émanant de la société et destiné aux
tiers. A défaut, la dissolution ne peut leur être opposé et la société est considéré comme
fonctionnant normalement. Le liquidateur également encourt une sanction pénale.
II- Les effets de la dissolution : la liquidation et le partage (doc 2,3 & 4)

La Liquidation

La dissolution d’une société entraine sa liquidation qui consiste à réaliser l’actif et régler le
passif en vue de partager le solde disponible entre les associés. Sauf exception, la réunion de
toutes les parts sociales en une seule main, cad la survenance de la société a main unique
peut entrainer la dissolution de la société a la demande de tout intéressé si la régularisation
n’est pas intervenue dans le délai d’un an.

Le cas échéant, défaut de régularisation, lorsque l’associé unique est une personne morale,
la dissolution prend effet mais n’entraine pas la liquidation de la société. Son patrimoine est
transmis à l’associé unique personne morale. On dit qu’il y a transmission universelle du
patrimoine de la société a l’associé unique, sans qu’il y soit lieu à la liquidation. Les
créanciers ont un droit d’opposition néanmoins.

L’autre exception ou la dissolution n’entraine pas la liquidation ; ce sont les cas d’absorbions,
de fusion ou de scission…

Les règles régissant l’opération de liquidation :


- Règles du Code civil : article 1844-8
- Règles du code de commerce : article L 237-1 a L 237-7 qui énonce des règles
impérative (on ne peut dérogé), puis article L 237-14 a L 237-31 (supplétive)

3. Les conditions de la société en liquidation :

L’Arti 1844-8 et l’art 1837-2 Stipule que la personnalité morale subsiste pour les besoins de
la liquidation jusqu’à la clôture de celle-ci et notamment jusqu’à la radiation de la société du
RCS

La société conserve les attributs de la personnalité morale :


- Ses attributs d’identification (la dénomination sociale est maintenu suivis de la
mention de la liquidation, elle conserve son siège social avec la possibilité de choisir
un siège diffèrent (siège de liquidation)).
- Elle conserve sa capacité juridique pour le liquidateur (nouveaux représentant légale)
à exercer en son nom les droits dont elle est titulaire.
- Son patrimoine : qui sera réalisé et sur lequel les créanciers de la société pourront
exercer leur droit.
-
Un liquidateur doit être nommé ; car la dissolution met fin de plein droit au mandat social du
représentant, qui est remplacé par un liquidateur sui est le seul habilité a représenter la
société. Il se substitue aux organes sociaux mais avec une mission différente qui n’est plus de
gérer la société car elle est dissoute mais qui est de liquider son patrimoine.
La disparition de la personnalité morale : la personne morale disparait par la radiation de la
société du RCS qui en principe, ne peut intervenir qu’après clôture et publicité des
opérations de liquidations.
Remarque : la jurisprudence considère qu’il est possible de réactiver la personnalité morale
si toutes les opérations de liquidation n’ont pas été terminés. Par exemple un créancier fait
valoir ses droits après la radiation au RCS.

4. Le statut du liquidateur

a) La nomination du liquidateur :
Il est nommé en principe selon les dispositions statutaire ou par décision des associés ou a
défaut par décision de justice si les associés ne parviennent pas à se mettre d’accord.

Le liquidateur peut être : un associé, un tiers, l’ancien dirigeant (il change de casquette), la
nomination fait l’objet d’une publicité obligatoire.

b) Le rôle du liquidateur :

Ces missions résultent soit des statuts soit du jugement qui l’a nommé. Si cette mission n’est
pas précisée, dans la pratique son rôle consiste à réaliser pour le compte des associés, les
opérations de liquidation :
- Il doit dresser un inventaire
- Réaliser l’actif ; le transformer en liquidité (vendre et recouvré)
- Régler le passif ; rembourser les dettes et le capital

Dans le but de partager le solde disponible entre les associés, en principe, dans les mêmes
proportions que le partage des résultats, sauf clauses contraires des statuts à l’exclusion des
clauses léonine.

Il doit rendre compte de sa mission aux associés ; il agit sous le contrôle de ces derniers :
dans les 6 mois de la nomination il convoque les associés et établie un rapport sur la
situation de la société, la poursuite des opérations de liquidation et précise le délai
nécessaire pour les achevés. De plus tous les ans, dans les 6 mois de la clôture de l’exercice,
il convoque les associés en AG pour présenter les comptes sociaux ainsi qu’un rapport
d’avancement des opérations de liquidation.

Les associés conservent le droit de prendre connaissance des documents sociaux à tout
moment par consultation au siège.

Le liquidateur est rémunéré par la société, le montant est prévu dans l’acte de nomination. Il
est responsable à l’égard de la société (associé et tiers) des conséquence dommageable
résultant de faute commises dans l’exercice de sa mission. Sa responsabilité pénale pourra
être engagé pour toute infraction commise dans l’exercice de sa fonction.

B. le partage
Après réalisation de l’actif, il y a paiement des dettes et remboursement du capital social, le
reste (actif net) est effectué entre les associés, dans les mêmes proportions que le partage
des résultats, sauf convention contraire ou clauses contraires des statuts à condition qu’elle
ne soit pas léonine.
Autrement dit, une fois les créanciers sociaux désintéresser, cad paiement des dettes, le
liquidateur procède aux remboursements du capital en partie ou totalement, et ou procède
a un partage éventuel du bonis de liquidations l’actif a été suffisant.

La reprise des apports


La reprise se fait en principe en numéraire, les associés récupère le montant nominal de leur
titre social. Si la société ne dispose pas de fonds suffisant chaque associé se voie attribue une
pat du solde proportionnel à son apport dans le capital. La proportion non récupérer
correspond ainsi à leur quotte part de contribution aux pertes. Un partage peut également
se faire en nature, cela peut être prévus ultérieurement, les associés détermine l’attribution
des biens a l’un ou a plusieurs d’entre eux. A défaut chaque bien restant dans la masse a
partager et alloué à l’associé qui l’apporter s’il le souhaite. Une soulte est verse qi la valeur
du bien récupérer est inferieur a sa valeur d’apport.

Le boni de liquidation
Une fois le montant des apports remb aux associés, ces deniers se partage l’éventuel bonis
de liquidation qui correspond aux bénéfices de la liquidation, ce sont les fonds disponibles
après remboursement du capital. Ce boni se partage entre les associés conformément aux
règles de partage de résultat, règles légale ou statutaire ou conventionnelle. En l’absence de
clause ou de convention le bonis se partage proportionnellement a l’apport.

Remarque : l’apporteur en industrie n’a pas droit aux remboursements du capital, mais
néanmoins il a droit a une part du boni de liquidation.

La liquidation

a) Les conditions :
La clôture de la liquidation soit intervenue dans les 3 ans a compter de la dissolution, en
principe, sauf prorogation autorisé. A défaut, tout intéressé peut saisir le tribunal pour que
celui-ci ordonne l’achèvement des opérations de liquidation. La clôture ne peut intervenir
que s les comptes ont été apuré. Le liquidateur défaillant peut être remplacé par un autre
désigne par le tribunal. En principe se sont les assises réunis en AG, pour statuer sur la
clôture de la liquidation.

b) Les effets de la clôture :


-Les formalités publicité légale ; insertion d’un avis de clôture dans un JAL.
-dépôt au greffe : du PV de clôture et de la demande de radiation aux RCS.
-Radiation de la société au RCS par le greffe.
-publicité de la radiation au BODACC a la diligence du greffier.
Il en résulte de la disparition de la personnalité morale de la société a daté de la radiation du
RCS. Assorti de la perte de représentation de la société par le liquidateur, et de la fin des
pouvoirs de ce dernier.

Le sort des tiers après radiation


Il peut arriver qu’en dépit de la clôture de la liquidation des créanciers n’aient pas été
désintéressé. Dans ce cas la nomination d’un mandataire ad ’hoc peut être demandé en
justice.
C’est le créancier qui fait la demande du mandataire pour procéder à la réouverture de la
procédure de liquidation, le créancier peut aussi opter pour une action directe contre les
anciens associés de la société dissoute. Les règles applicables vont dépendre du statut de la
société dissoute :

- Société a risque limiter : le recours du créancier est possible que s’il y a reprise des
apports par les associés.
- Société a risque illimite : le recours du créancier est possible sans condition. Donc le
mandataire ha ’doc ou le créancier pourront poursuivre en paiement les associes qui
seront tenu aux remboursements de manière solidaire (SNC, SCA, SCS) et
conjointement pour les sociétés civiles.

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