Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
C H A P I TR E 2 : L E S P R OC É D U R E S D E L I QU I D A TI ON
CHAP I T RE 3 : LE T RAI T E ME NT FI SC AL D E LA LI Q U I D AT I O N
C ON C L U S I ON
R É F É R E N C E S B I B L I OG R A P H I QU E
1
INTRODUCTION
La liquidation est une procédure judiciaire qui a lieu lorsque l'entreprise est en cessation de
paiement (que son actif s'avère insuffisant pour couvrir son passif) et qu'un redressement
judiciaire n'est pas ou plus possible.
La liquidation est la phase qui intervient après la dissolution de la société, elle peut être soit
prévue, par la volonté des associés, soit imposée par le tribunal de commerce, on parle alors
de liquidation judiciaire. La liquidation est un événement exceptionnel, elle marque la fin de
la vie de la société, elle correspond à toutes opérations nécessaires pour traiter les affaires en
cours s’il ya lieu, recouvrer les créances, régler les dettes, réaliser l’actif et établir un « compte
définitif de liquidation ».
Les opérations de liquidation sont régies soit par le dahir des obligations et des contrats
(D.O.C) quand il s’agit d’une liquidation à l’amiable ou par le code de commerce quand la
liquidation est judiciaire.
Cependant, la liquidation peut être effectuée par les dirigeants d'entreprise ou par un tiers
liquidateur. Lorsque la liquidation est effectuée par les dirigeants, les opérations relative à la
liquidité sont enregistrées dans les livres de la société, lorsqu'elle est fournie par le liquidateur,
elles sont comptabilisées partiellement dans ses livres .
En effet, dans le cadre de cet exposé : les aspects fiscaux de la liquidation, on va présenter
trois chapitres. En premier lieu le cadre juridique d’une liquidation d’une société commerciale
puis les causes et effets de la liquidation, ensuite, en deuxième chapitre on va aborder … et
en dernier lieu le traitement fiscal de la liquidation.
2
C HAPITRE 1 : LES ASPEC TS FISC AU X DE LA
LIQU IDATION :
Cadre juridique
Diverses raisons peuvent conduire à la dissolution : ces raisons peuvent être de causes
légales (imposées par la loi) ou statutaires (situation ou événement prévus par les
statuts), dont la survenance doit entraîner la dissolution. On distingue généralement
des causes communes à toutes les sociétés et les raisons spécifiques à chaque type
d'entreprise.
- Cas de la SNC
3
- La SARL est dissoute par la réalisation de pertes importantes ayant absorbé les capitaux
propres de l’entreprise à un niveau inférieur au un quart du capital social, lequel, capital
n’ayant pas été reconstitué dans le délai d’un an.
- Le non-respect des dispositions ayant trait au montant minimal du capital entraîne la
liquidation de la SARL.
- Si le nombre des associés est supérieur à cinquante, la société a un délai de deux ans
pour diminuer ce nombre ou elle se transforme en société anonyme, sinon elle est dissoute.
- Cas de la SA
La SA est dissoute par l’arrivée de son terme, la réalisation de son objet, la volonté des
actionnaires et la réunion de toutes les actions en une seule main.
Selon l’article 356 de la loi 20-05 relative aux sociétés anonymes la dissolution anticipée de
la société est prononcée par l’assemblée générale extraordinaire.
Si du fait des pertes constatées en fin d’exercice dans les documents comptables, la
situation nette (capitaux propres) devient inférieure au ¼ du capital social, les dirigeants
sont tenus dans les 3 mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître
cette perte, de convoquer une assemblée générale extraordinaire en vue de décider s’il
y a lieu de prononcer la dissolution anticipée de la société.
Aussi, la dissolution peut être prononcée en justice à la demande de tout intéressé si le
nombre des actionnaires est réduit à moins de cinq depuis plus d’un an.
La société est en liquidation dès l’instant de sa dissolution pour quelque cause que se soit.
La dénomination sociale est suivie par « société anonyme en liquidation ».
La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation, jusqu’à la
clôture de celle-ci.
La dissolution d’une société anonyme ne produit ses effets à l’égard des tiers qu’à
compter de la date à laquelle elle est inscrite au registre du commerce.
La liquidation met fin aux fonctions des administrateurs et des directeurs généraux. Le
liquidateur devient le seul représentant. La procédure de passation des pouvoirs entre les
administrateurs et le liquidateur est prévue par l’article 1096 du DOC.
L’action en responsabilité entre le liquidateur se prescrit par 5ans à compter du fait
dommageable ou s’il a été dissimilé, de sa révélation.
La dissolution prolongée de la société peut entraîner la responsabilité civile du liquidateur
et l’administration fiscale peut, et cela reste une possibilité, imposer la société dissoute au
nom du liquidateur.
On distingue entre causes communes à toutes les sociétés commerciales et de cau ses
propres à certaines formes sociales.
4
A) L’arrivée du terme fixé par la loi et par les statuts :
Les sociétés commerciales sont nécessairement conclues pour un terme qui est au plus
égal à 99 ans :
- Avant l’échéance de ce terme, les associés peuvent décider, à la majorité exigée pour
la modification des statuts1, de proroger la société. Cette durée peut être prorogée une
ou plusieurs fois sans que chaque prorogation puisse excéder 99 an s. La décision de
prorogation est prise à la majorité ; elle doit être enregistrée auprès du service de
l’enregistrement et donne lieu à la perception d’un droit fixe de 1.000 DH.
- En l’absence de décision spécifique de reconduction de la société à l’expiration du
temps pour lequel elle a été constituée, celle-ci est alors dissoute de plein droit.
Toutefois, à l’expiration du temps établi pour la durée de la société, et lorsque les associés
continuent les opérations entrant dans le cadre de l’objet social, la société est prorogée
tacitement. Cette prorogation tacite est faite d’année en année.
E) La dissolution anticipée prononcée par le tribunal dans le cas de réunion des parts
sociales ou actions en une seule main depuis plus d'un an
La réunion des parts sociales ou actions entre les mains d’un associé unique n’entraîne
pas la dissolution de plein droit de la société. Toutefois, tout intéressé (créancier
notamment) peut demander cette dissolution si la situation n’a pas été régularisée dans
le délai d’un an.
A) la réduction du nombre d’actionnaires à moins de cinq depuis plus d'un an dans les
sociétés anonymes
En effet, l’article 358 de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes prévoit que « la dissolution
peut être prononcée en justice à la demande de tout intéressé si le nombre des
actionnaires est réduit à moins de cinq depuis plus d'un an ».
Toutefois, il y a lieu de noter que dans ce cas, le tribunal peut accorder à la société un
délai maximum de 6 mois pour régulariser la situation (rétablir le nombre d’actionnaires à
5
un minimum de cinq). Il ne peut prononcer la dissolution si la régularisation a eu lieu le jour
où il statue sur le fond en première instance.
B) la réduction de la situation nette au quart du capital social dans les sociétés anonymes
(SA) et les sociétés à responsabilité limitée (SARL)
Dans le cas où les pertes constatées dans les états de synthèse ramènent la situation nette
de la société à une valeur inférieure au quart du capital social, les associés doivent
décider dans les trois mois qui suivent l’approbation des comptes faisant apparaître cette
perte, s’il y a lieu à dissolution anticipée de la société.
La dissolution anticipée doit être prononcée par l’assemblée générale extraordinaire.
Si la dissolution n'est pas prononcée, la société est tenue, au plus tard à la clôture du
deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation de la perte a été
prononcée, de réduire son capital d'un montant égal à celui des pertes qui n'ont pu être
imputées sur les réserves.
C. Le non-respect des dispositions ayant trait au montant minimal du capital dans les
sociétés anonymes (SA) et les sociétés à responsabilité limitée (SARL)
Lorsque le capital est maintenu, pendant plus d'un an, à un niveau inférieur au minimum
légal, il doit être porté au minimum requis2 par augmentation de capital dans le délai d'un
an, sauf si la société est transformée en une autre forme dans le même délai (article
360 de la loi 17-95 sur les sociétés anonymes). A défaut, tout intéressé peut demander en
justice la dissolution de la société, deux mois après avoir mis les représentants de celle-ci
en demeure de régulariser la situation.
6
La dissolution n'affecte pas les droits des actionnaires/associés dans la société. La survie
de la personnalité morale ayant pour effet de maintenir le statut des actions/pa rts.
La loi 17-95 sur les sociétés anonymes prévoit expressément dans son article 250 que les
actionnaires ont encore, à cet instant, la possibilité de céder leurs actions à des tiers,
celles-ci « demeurent négociables après la dissolution de la société et jusqu'à la clôture
de la liquidation ».
7
C HAPITRE 2 : LES PROC ÉDU RES DE
LIQU IDATION :
La société est en liquidation dès sa dissolution, pour le liquidateur nommé devra durant
son mandat procéder la réalisation de l’actif et au réglementation du passif. A la fin de la
liquidation, une assemblée de clôture être tenue.
1. Nomination du liquidateur :
La liquidation peut être réalisée par un ou plusieurs liquidateurs, ces derniers sont désignés,
s’ils n’ont pas été préalablement nommés au niveau des statuts, par les actionnaires à
l’unanimité. Peuvent que le liquidateur soit nommé dans les conditions fixées pour les
modifications statutaires. Ainsi la nomination d’un liquidateur a un caractère obligatoire.
L’opération de liquidation ne peut être envisagée avant d’avoir respecté cette disposition
impérative.
L’acte de nomination, des liquidateurs fait l’objet publication dans un journal d’annonces
légales et au “Bulletin officiel“ si la société fait publiquement appel à l’épargne. Cet acte
de nomination mentionne les éléments suivants :
Pour l’actif de la société, le liquidateur dispose des pouvoirs qui ne sont pas limités que par
certaines dispositions de la loi 17-95, par l’acte de nomination ou encore les décisions qui
seraient prises à l’unanimité par les actionnaires au cours de la liquidation. Toutefois, il
importe de noter que ces restrictions sont imposables aux tiers. En effet, le liquidateur peut
opérer le recouvrement des créances, vendre judiciairement les immeubles de la société
qui ne peuvent se partager commodément vendre les marchandises en magasin et le
8
matériel ainsi que tous les biens corporels ou incorporels. Le liquidateur peut procéder par
vente directe ou encore par une vente aux enchères. Pour le recouvrement des créances,
le liquidateur dispose de tous les moyens légaux prévus en la matière, allant de la mise en
demeure à la constitution de sûretés sur les biens du débiteur. Le législateur a certaine
disposition pour empêcher ou contrôler certaines opérations qui présenteraient un
caractère douteux et à défaut d’un consentement unanime des actionnaires, il impératif
d’obtenir une autorisation du tribunal, le liquidateur et le ou les commissaires aux comptes
dûment entendus, pour toute cession partielle ou totale d’actif à une personne ayant eu
dans la société en liquidation, la qualité d’administrateur, de membre de directoire ou de
conseil de surveillance, de directeur général ou de commissaire aux comptes. D’ailleurs,
le liquidateur peut exiger des actionnaires le versement de la partie non encore libérée
de leur apport. Cette décision ne peut être contestée par les actionnaires sous prétexte
que l’actif disponible dépasse le passif à apurer.
3. Apurement du passif :
Pour l’apurement du passif a lieu en distinguant les créances privilégiées des créanciers
chirographaires. Ainsi, les dettes sociales sont acquittées au fur et à mesure que les
créances se présentent. Le liquidateur dispose de la possibilité de faire toute publicité
nécessaire pour inviter les créanciers présenter leurs créances. Le liquidateur ne peut
imposer aux créanciers à terme d’être payés avant la survenance de l’échéance, ainsi
ces derniers peuvent prévaloir la déchéance du terme si les sûretés présentées par la
société deviennent insuffisantes suite à sa dissolution. Dans tous les cas, le liquidateu r est
tenu de déposer en lieu sûr une somme suffisante pour couvrir les obligations non échues.
Ce derniers dispositif s’applique également aux créances litigieuses.
le liquidateur engageraient sa responsabilité s’il possède au paiement de certaines
créances à l’exclusion d’autres en sachant que les fonds de la société ne permettent pas
de couvrir la totalité du passif et tout en étant en connaissance des créanciers qui pas
bénéficié du paiement. Cette règles d’égalité entre les créanciers est expressément
énoncée en matière de liquidation judiciaire.
Une fois que le passif apuré en totalité et sauf clause contraire des statuts, la partage des
capitaux subsistant après remboursement du nominal des actions est effectué entre les
actionnaires, sauf clause contraire des statuts, dans les mêmes proportions que leur
participation capital social et non suivant les règles prévues pour la distribution des
résultats durant la vie sociale. L’obligation du partage incombe au liquidateur. En effet, il
est clair que l’apporteur de son industrie n’a droit qu’a sa part da ns les « bénéfices
cumulés ». Une question délicate se pose dans le cas où les opérations de liquidation
durent longtemps, cela s’agit de celle relative à la possibilité de distribuer une partie des
fonds disponibles avant la clôture des opérations de liqu idation. Le liquidateur dispose
d’un pouvoir de décision, sous réserve des droits des créances, en principe et sauf décision
contraire des actionnaires. Dans tous les cas, ce procédé devrait être accompagné par
9
les formalités de publicité auxquelles a été soumis l’acte de nomination du liquidateur,
pour permettre aux créanciers d’émettre leurs oppositions.
5. Clôture de la liquidation :
Un assemblé de clôture est tenu à la fin de la liquidation pour statuer sur le compte définitif,
sur le quitus de la gestion du liquidateur et la décharge de son mandat et pour constater
la clôture de la liquidation. Tout actionnaire peut demander au président du tribunal,
statuant en référé, la désignation d’un mandataire chargé de procéder à la convocation.
Si l’’assemblé de clôture ne peut délibérer ou si elle refuse d’approuver les comptes du
liquidateur, il statué par voie de justice ; à la demande du liquidateur ou de tout intéressé.
Donc dans ce cas, le liquidateur dépose ses comptes et le cas échéant, sur la clôture d e
la liquidation, aux lieux et place de l’assemblée des actionnaires. Enfin, un avis de clôture
devra être inséré par le liquidateur.
Le cas de la disparition de la personne morale, les actionnaires deviennent propriétaires
indivis des actifs sociaux qui subsistent. Chaque actionnaire peut alors provoquer le
partage ou encore demander la répartition des fonds disponibles. Outre, dans ces
circonstances, les actionnaires peuvent prévoir au niveau des statuts ou dans un acte
séparé.
Après avoir compris et assimilé toutes les différentes étapes Le processus de liquidation,
nous allons à présent se pencher sur le traitement fiscal de cette dernière. Mais Avant de
répondre à cette question, nous allons d'abord présenter les obligations de l'entreprise en
la liquidation, en ce qui concerne les impositions fiscales, il s'agit d'une déclaration de
cessation activité.
Quand la liquidation la société surgit après la cessation totale de l’activité, doit suivre le
processus de déclaration doit être comme suit :
10
Dans les 45 jours suivant la clôture des opérations de liquidation, la déclaration
du résultat final. Cette déclaration indique le lieu de conservation des
documents comptables de la société liquidée ».
Tout contribuable qui cède son entreprise ou cesse de l’exploiter est tenu de fournir dans
les 30 jours qui suivent la date de cession ou la date de cessation d’activité, une
déclaration contenant les incitations nécessaires à la liquidation de la taxe due jusqu'à
cette date et à la régularisation des déductions. La taxe due est exigible dans le délai
précité
La liquidation entraîne la cessation des activités, ce qui signifie qu'en matière de taxe sur
la valeur ajoutée, il est nécessaire de régulariser la TVA qui a grevé les acquisitions
d'immobilisations en terme de prorata.
La régularisation concerne exclusivement les biens mobilisables lorsqu’ils cessent de
concourir à la réalisation d’opérations soumises à la taxe sur la valeur ajoutée ou
exonérées.
La régularisation doit donner lieu à un reversement de taxe, calculé en fonction du
nombre d’annuités restant à courir, à la date de liqu idation : sur une période de 5 ans,
l’année d’acquisition et l’année de cession étant comptées pour une année entière.
Le résultat fiscal taxable au taux normal fixé par la loi fiscale doit comprendre,
notamment :
11
o Droits d’enregistrement
L'acte de dissolution doit être enregistré. En cas de dissolution pure et simple, un droit fixe
de 200 DH est perçu, sous réserve que la dissolution n’entraîne pas de transmission de biens
entre associés.
Partage sans soulte d’acquêts sociaux Groit de partage sur 1% dû sur l’actif net
(biens achetés par la société et non pas partagé
apportés)
En matière de TPA :
La taxe sur les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (TPA) a été
promulguée par la loi n° 18-88, et s’applique dans le cas de liquidation d’une société
ayant son siège social au Maroc relevant de l’impôt sur les sociétés (IS), et peu importe le
lieu de résidence du bénéficiaire, au boni de liquidation :
12
Il convient néanmoins de rappeler que le TPA est collecté par retenue à la source et
paiement de la retenue à la source, dans ce cas-là par la société en liquidation au taux
d'intérêt de 10%. Cette taxe doit être versée à la perception, dans le mois suivant celui au
cours duquel le boni de liquidation a été payé ou inscrit en compte des actionnaires.
13
CONCLUSION
En effet, il pourrait s’agir d’une liquidation judiciaire pour justes motifs, comme en cas de
le non-respect des engagements de l’entreprise vis-à-vis de ses partenaires d’affaires, tout
comme ça pourrait être un litige entre les différents associés qui a nécessité un recours en
justice.
Bien que le code de commerce donne aux sociétés le droit de recourir à la liquidation de
l’entreprise et régit ses différents aspects, nonobstant l’entreprise est tenu de régulariser sa
situation vis-à-vis à la loi fiscale, et ce en matière de l’IS, de l’IR, de la TVA, ainsi qu’aux
droits d’enregistrement.
Plusieurs dispositions sont mises en place par la loi fiscale tout au long des étapes de la
liquidation, afin d’assurer un déroulement fluide du traitement des difficultés de
l’entreprise.
14
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Textes de lois :
- Code général des impôts (CGI) 2020.
- Dahir n° 1-96-83 du 15 rabii I 1417 (1er août 1996) portant promulgation de la loi n°
15-95 formant code de commerce.
15