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Sujet du Mémoire
Novembre 2010
1
DEDICACES
- Mes chers parents qui n’ont ménagé aucun effort pour me soutenir pendant tout mon
cursus scolaire et professionnel. J’ai une pensée particulière à ma chère Maman pour
sa contribution à la lecture de ce travail. Merci Maman ! ;
- Ma chère sœur, en lui souhaitant plein de succès dans sa future vie professionnelle ;
- Tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont aidé et encouragé à préparer ce travail. Je
pense en particulier à Adnane, Manar, Abdelilah,…
2
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma gratitude et mes remerciements à toutes celles ou ceux qui, par leurs
efforts, ou à travers leurs conseils, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
Mes remerciements les plus sincères sont adressés à Monsieur Abdelaziz ALMECHATT, mon
directeur de recherche, dont la générosité, le professionnalisme et la riche expérience,
représentent pour moi une incontestable référence.
Mes remerciements sont également adressés à Monsieur Aziz EL KHATTABI, qui a bien
voulu présider le jury de ce mémoire et à Messieurs Mohamed HDID et Mehdi El ATTAR, qui
ont contribué à ma formation au cycle normal et au cycle d’expertise comptable et qui ont
bien voulu accepter d’évaluer ce travail.
3
SOMMAIRE
4
SOMMAIRE
INTRODUCTION (page 9)
5
ABREVIATIONS
6
LISTE DES ABREVIATIONS
7
TF Tableau de financement
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
VNC Valeur nette comptable
VNA Valeur nette d’amortissement
8
INTRODUCTION
9
Il ne fait pas de doute que le contexte économique actuel est très demandeur en termes
d’efficacité et de rentabilité des structures. De ce fait, les restructurations des entreprises
deviennent un phénomène fréquent qui répond à un besoin constant d’optimisation financière,
organisationnelle et sociale.
L’apport partiel d’actif répond à ce besoin dans la mesure où il permet, entre autres, de
réaliser les objectifs suivants :
Ainsi, l’apport partiel d’actif se présente comme une technique de restructuration qui permet
de regrouper, ou à l’inverse, de séparer des activités. Dans son principe, une société fait
apport d’une partie de son patrimoine à une autre société en contrepartie des titres de capital
de cette dernière.
Dans ce cadre, le professionnel expert comptable peut être sollicité par les chefs d’entreprises
en tant que conseiller pour la mise en œuvre de l’opération ou peut intervenir en tant
qu’auditeur contractuel ou commissaire aux comptes dans un contexte d’apport partiel d’actif.
Cette sollicitation conduit à se poser la question sur les besoins d’ordre technique et
méthodologique que l’expert comptable doit satisfaire pour mener à bien sa mission de
conseil ou d’audit.
Sur le plan technique, l’expert comptable conseille son client sur les différentes options
possibles, notamment juridiques, fiscales et comptables, collabore à la réalisation de l’apport
et apporte des réponses pratiques dans le traitement des conséquences de l’apport, grâce à ses
connaissances pluridisciplinaires. Pour cela, il doit disposer d’informations actualisées portant
sur les différents aspects des apports partiels d’actif. Force est de constater que, devant une
abondance de la documentation relative aux opérations de fusion, celle dédiée aux apports
partiels d’actif consiste, généralement, en des analogies avec la fusion. Or, comme cela est
10
détaillé dans le corps de ce mémoire, les apports partiels d’actif se distinguent des opérations
de fusion par le fait que la société apporteuse subsiste après l’opération, ce qui pose des
problématiques d’ordre juridique, fiscal et comptable, qui n’existent pas forcément dans le cas
des fusions.
Par ailleurs, sur le plan méthodologique, les professionnels experts comptables ont de plus en
plus recours à des dossiers de travail standardisés pour leurs missions normées. Vu le
caractère occasionnel des opérations d’apport partiel d’actif, l’utilité d’un support
méthodologique pour une telle mission nous paraît d’autant plus indispensable, car il est
crucial que l’expert comptable conseiller ou commissaire aux comptes, cerne rapidement
l’ensemble des caractéristiques de l’opération en amont et de préférence, avant l’approbation
définitive du traité d’apport. En effet, il en va de sa responsabilité s’il commet une faute
professionnelle, de la rentabilité de la mission s’il n’en maîtrise pas le budget temps et de son
image s’il sollicite intempestivement son client. Or, bien qu’indispensable, le temps
nécessaire à la réflexion et à l’analyse préalable de la situation peut échapper au contrôle de
l’expert comptable s’il n’est pas correctement appréhendé. En conséquence, l’expert
comptable doit être sensibilisé à la dynamique de sa mission de conseil ou d’audit dans un
contexte d’apport partiel d’actif et doit se référer donc à un guide méthodologique pour
garantir une qualité de travail et faire preuve de diligence.
L’expert comptable doit afficher une attitude prospective par une anticipation efficace des
demandes de son client afin d’éviter de paraître démuni face à des questions nécessitant des
recherches urgentes, consolider son image vis-à-vis de son client et optimiser l’organisation
interne de son cabinet en permettant la délégation de certaines tâches.
Devant toutes ces considérations, la question suivante se pose : « comment l’expert comptable
conseiller ou commissaire aux comptes doit organiser sa mission de conseil ou d’audit, dans
un contexte d’apport partiel d’actif, pour assurer une mise en œuvre efficace et efficiente sur
les plans méthodologique et technique ? ».
Les résultats de l’enquête que nous avons menée auprès des professionnels experts
comptables dans le cadre de ce mémoire (voir Annexe n°1), mettent en exergue, dans certains
cas, l’absence d’une méthodologie de travail réfléchie en amont de la mission et des
11
divergences dans les approches de travail adoptées par les experts comptables dans le cadre
des missions de conseil ou d’audit en présence d’un apport partiel d’actif.
En réponse à ce vide normatif, confirmé par les résultats de l’enquête menée et par les
constations que nous avons relevées dans le cadre de notre expérience professionnelle, ce
mémoire a pour principal objectif de mettre à la disposition de l’expert comptable conseiller
ou commissaire aux comptes des guides et supports de travail lui permettant de mener à bien
ses missions de conseil, d’assistance, d’audit contractuel ou légal dans un contexte d’apport
partiel d’actif.
Afin d’atteindre cet objectif, ce mémoire s’articule autour de deux principales parties.
La première partie présente le cadre légal applicable aux opérations d’apport partiel d’actif.
L’objectif de cette première partie est de lever certaines ambiguïtés concernant l’apport partiel
d’actif au Maroc. Ainsi, seront abordés :
- les aspects juridiques de l’apport partiel d’actif et notamment leur régime juridique, les
aspects liés à la date d’effet de l’opération et les conséquences juridiques de l’apport
partiel d’actif chez les sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports ;
- la fiscalité applicable aux opérations d’apport partiel d’actif au Maroc ainsi que les
principales incidences fiscales chez les sociétés participantes à l’apport ;
- les aspects comptables de l’opération et notamment les difficultés liées aux méthodes
d’évaluation et au choix d’une date d’effet de l’apport, ainsi que les incidences
comptables et financières de l’apport partiel d’actif chez les sociétés participantes à
l’opération.
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Par la suite, la deuxième partie du mémoire propose une démarche de travail pour l’expert
comptable dans le cadre de sa mission de conseiller pour accompagner son client dans la mise
en œuvre d’un apport partiel d’actif et une adaptation de la démarche de travail de l’auditeur
ou commissaire aux comptes dans le cadre de sa mission contractuelle ou légale chez les
sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports.
Ainsi, le premier chapitre qui est relatif à la proposition d’une démarche de travail de l’expert
comptable conseiller traite des principaux points suivants :
- l’arbitrage entre les différents modes de transfert d’actifs et les différentes raisons qui
inciteront l’expert comptable, et son client, à s’orienter vers le choix de l’apport partiel
d’actif en tant que méthode de restructuration ;
- la proposition d’une démarche de travail qui constituera un guide pour les experts
comptables dans le cadre de leurs missions de conseil et d’assistance. En effet, l’objectif
de la démarche de travail proposée est de cerner l’ensemble des aspects juridiques,
fiscaux, comptables et méthodologiques de la mission de conseil et d’assistance à la mise
en œuvre d’un apport partiel d’actif.
Cette réflexion préalable, basée sur l’analyse des risques, sera déclinée en conclusion de ce
deuxième chapitre sous la forme d’une adaptation du programme de travail d’audit des
sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports, en réponse aux risques d’audit identifiés.
13
- l’étude sera réservée aux opérations réalisées entre sociétés anonymes ou à
responsabilité limitée non cotées et ne faisant pas appel public à l’épargne (grande
majorité des cas réalisés) ;
1
Cf. Le commissariat aux apports et l’intervention du commissaire aux comptes dans les opérations de fusions :
méthodologie d’approche et difficultés pratiques, Issam El Maguiri, Mémoire d’expertise comptable, novembre
2002.
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PREMIERE PARTIE : CADRE LEGAL DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF
Dans l’objectif de préparer une base synthétique de connaissances pour les professionnels, la
première partie de ce mémoire traite du cadre légal des opérations d’apport partiel d’actif.
En effet, afin de proposer des méthodologies de travail pour l’expert comptable conseiller et
commissaire aux comptes, il est indispensable de maîtriser les spécificités juridiques, fiscales
et comptables des opérations d’apport partiel d’actif.
L’objectif du diagnostic présenté dans cette première partie est de ressortir avec une critique
du cadre légal marocain et de détecter les principales zones de risques à considérer par
l’expert comptable conseiller ou commissaire aux comptes, dans le cadre de sa mission en
présence d’un apport partiel d’actif.
Ainsi, au terme de cette première partie, nous aurons dressé une synthèse des spécificités des
opérations d’apport partiel d’actif au Maroc et dégagé les principales zones de risques à
considérer par l’expert comptable conseiller et le commissaire aux comptes lors de leurs
missions respectives dans un contexte d’apport partiel d’actif.
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CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DE L’APPORT PARTIEL D’ACTIF
Section 1. Définition
L’apport partiel d’actif est l’opération par laquelle une société fait apport à une autre société
(nouvelle ou déjà créée) d'une partie de ses éléments d'actif et de passif et reçoit, en échange,
des titres émis par la société bénéficiaire des apports2. La première société est qualifiée
d’Apporteuse, la seconde de Bénéficiaire des apports.
Cette définition d’ordre général fait ressortir les trois éléments clés qui caractérisent l’apport
partiel d’actif, à savoir:
- l’opération d’apport partiel d’actif peut porter, le plus souvent d’ailleurs, sur une branche
complète d’activité ;
- la société apporteuse devient détentrice de titres de capital de la société bénéficiaire des
apports ;
- la société bénéficiaire des apports peut être nouvellement créée ou existante au préalable.
Comme cela peut être dégagé à partir de la définition ci-dessus, les opérations d’apport partiel
d’actif font partie intégrante de la catégorie des « fusions-acquisitions » qui consistent,
généralement, en un transfert d’activité entre deux entités juridiques. Ainsi, les opérations
d’apport partiel d’actif font partie des outils à la disposition des dirigeants pour servir la
stratégie de l’entreprise.
Ainsi, l’apport partiel d’actif permet de répondre aux choix stratégiques en matière de :
- restructurations internes au sein des groupes ;
- coopération avec des sociétés distinctes (cas des joint-ventures) ;
- filialisation d’une ou de plusieurs activités en préparation de leur cession.
Nous relevons donc que les principales motivations des apports partiels d’actif sont les
suivantes :
- la spécialisation par métier : ce cas se présente particulièrement dans l’industrie quand
on cherche à responsabiliser et à motiver les responsables des différentes activités de
production en isolant les résultats et en clarifiant les stratégies par branche ;
2
Francis Lefebvre Commercial, Editions Francis Lefebvre, 2005.
16
- la recherche de complémentarités ou de capitaux : il s’agit principalement du cas des
joint-ventures où deux entreprises font apport de leur savoir-faire, réseau commercial,
outil de production ou autres actifs et passifs à une entité dont elles sont détentrices
conjointement;
- la préparation pour une cession future : dans le cas des entreprises ayant plusieurs
activités, il est difficile de céder une activité tout en gardant le contrôle des autres
activités. Cette cession peut être réalisée en filialisant l’activité à céder au moyen d’un
apport partiel d’actif à une société, en général, nouvellement créée. Suite à cette
filialisation, la société apporteuse devient détentrice des titres représentant le capital de
la nouvelle filiale, qu’elle pourra céder.
Les textes de lois marocains ayant évoqué la notion d’apport partiel d’actif sont les suivants :
3.1.1 La loi 17-95 relative aux sociétés anonymes, modifiée et complétée par la loi 20-05
La loi sur les sociétés anonymes ne donne aucune définition de l’apport partiel d’actif.
Cependant, l’article 222 de ladite loi prévoit « qu’une société peut faire apport d'une partie de
son patrimoine à des sociétés nouvelles ou à des sociétés existantes » dans le cadre des
opérations de scission.
Le Code Général des Impôts ne définit pas l’opération d’apport partiel d’actif. Toutefois,
nous retrouvons une définition de l’opération dans la note circulaire formant instruction
générale pour l’application des dispositions légales relatives à l’impôt sur les sociétés. En
effet, l’apport partiel d’actif « peut être considéré comme une fusion incomplète. Comme son
nom l'indique, il s'agit de l'opération par laquelle une société apporte à une autre, une partie
de son actif et éventuellement de son passif, contre remise d'actions d'apport. La différence
essentielle entre la fusion et l'apport partiel d'actif réside dans le fait que dans le premier cas,
au moins une société disparaît, alors que dans le deuxième cas, la société apporteuse survit à
17
l'opération ». Cette définition est particulièrement précise puisqu’elle a une vocation
fonctionnelle, à savoir la précision du traitement fiscal applicable aux apports partiels d’actif.
Nous relevons également la définition donnée dans la note circulaire n°718, relative aux
dispositions fiscales de la loi de finances n°48-09 pour l’année budgétaire 2010. Ainsi,
l’apport partiel d’actif est défini comme étant « l’opération par laquelle une société fait apport
d’un ou plusieurs éléments de son actif à une autre société. Cette opération est traitée
fiscalement comme une cession d’éléments d’actif ». A notre avis, cette définition demeure
très généraliste et ne met pas en exergue les principales caractéristiques de l’apport partiel
d’actif.
Les principales sources de droit étrangères ayant traité de l’apport partiel d’actif sont les
suivantes :
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par laquelle, une société apporte à une société relevant du statut fiscal des sociétés de
capitaux, en voie de formation ou préexistante, l'ensemble des éléments qui forment soit une,
soit plusieurs branches complètes et autonomes d'activité, lorsque l'opération n'entraîne pas la
dissolution de la société apporteuse et qu'elle est rémunérée dans les conditions prévues à
l'article 301 F ».
L’article 301 F susmentionné précise que « Les apports visés aux articles 301 B à 301 E
doivent être rémunérés par l'attribution de droits représentatifs du capital de la société
bénéficiaire. Toutefois, ils peuvent faire l'objet de règlements sous une autre forme dans la
limite de 10 % de la valeur nominale des droits attribués ».
Cette définition se distingue par deux précisions majeures données par le législateur français,
à savoir :
- la possibilité que la société bénéficiaire des apports soit préexistante ou en cours de
formation ;
- la rémunération des apports, par des moyens autres que des titres du capital de la
société bénéficiaire, ne peut excéder 10% de la valeur de l’apport net. Cette tolérance
est purement fiscale.
Cette directive traite d’un régime fiscal commun aux Etats membres de l’Union Européenne,
visant à assurer la neutralité fiscale des opérations de fusion, de scission, d’apport d’actif et
d’échange d’actions entre sociétés des Etats membres. L’apport d’actifs est défini dans
l’article 2.c. de cette directive comme étant « l’opération par laquelle une société apporte, sans
être dissoute, l’ensemble ou une ou plusieurs branches de son activité à une autre société,
moyennant la remise de titres représentatifs du capital social de la société bénéficiaire de
l’apport ».
CONCLUSION DU CHAPITRE
Il ressort de ce chapitre que l’apport partiel d’actif demeure une notion générique. Avant de
considérer tout apport partiel d’actif, il est nécessaire de qualifier d’une manière précise
l’opération afin de s’assurer qu’elle répond aux définitions et approches retenues par les
19
différentes sources réglementaires. Cette définition conditionnera les traitements juridique,
fiscal et comptable qui seront appliqués à l’opération.
Compte tenu du fait que les apports partiels d’actif ont surtout une essence juridique, l’étude
des aspects juridiques des apports partiels d’actif s’impose en premier lieu. Ainsi, nous nous
intéresserons au régime juridique des apports partiels d’actif applicable au Maroc. Ensuite,
nous dégagerons certaines problématiques spécifiques relatives au choix de la date d’effet et
aux incidences juridiques de ces opérations chez les sociétés apporteuse et bénéficiaire des
apports.
1.1 Régime juridique applicable aux opérations d’apport partiel d’actif au Maroc
1.1.1 L’apport partiel d’actif : une opération assimilée aux opérations de fusion
La littérature juridique classe les apports partiels d’actif parmi les opérations assimilées à la
fusion, tout comme des opérations de scission. Dans la littérature juridique marocaine, cette
assimilation pèche par l’analogie faite avec la réglementation française. En effet, comme cela
sera détaillé par la suite, l’apport partiel d’actif en France est assimilé aux opérations de
fusion vu les grandes similitudes juridiques et fiscales qui existent entre les deux opérations
(transmission universelle du patrimoine, régime fiscal de faveur, etc.).
Les opérations de fusion et de scission sont traitées par les articles 222 à 242 de la loi relative
aux sociétés anonymes. L’article 222 de cette loi précise que :
- une société peut être absorbée par une autre société, ou participer à la constitution
d'une société nouvelle par voie de fusion ;
- elle peut faire apport d'une partie de son patrimoine à des sociétés nouvelles ou à des
sociétés existantes par voie de scission ;
20
- elle peut enfin faire apport de son patrimoine à des sociétés existantes ou participer
avec celles-ci à la constitution de sociétés nouvelles par voie de scission-fusion.
Par ailleurs, l’article 224 de la même loi rappelle que les opérations de fusion et de scission
entraînent l’acquisition par les associés de la société qui disparaît ou qui se scinde, de la
qualité d’associés de la société bénéficiaire. Or, dans le cadre d’un apport partiel d’actif,
l’apport est rémunéré par l’attribution des parts sociales ou des actions de la société
bénéficiaire des apports à la société apporteuse et non pas aux associés de cette dernière.
Par conséquent, nous en déduisons que les apports partiels d’actif, ne peuvent en aucun cas
faire partie des opérations citées à l’article 222 de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes,
modifiée et complétée par la loi 20-05.
Contrairement au droit des affaires marocain, le code de commerce français dans son article
L 236-22, précise que « la société qui apporte une partie de son actif à une autre société et la
société qui bénéficie de cet apport peuvent décider d’un commun accord de soumettre
l’opération aux dispositions des articles 236-16 à 236-21 ». Ces derniers articles traitent du
régime juridique applicable aux opérations de scission. Il en ressort que les parties
participantes à une opération d’apport partiel d’actif en France ont le choix de la soumettre au
régime des scissions et, par conséquent, en tirer toutes les conséquences juridiques et fiscales
qui en découlent.
Comme expliqué ci-dessus, on ne peut considérer les apports partiels d’actif comme étant
assimilés aux opérations de fusion dans le droit des affaires marocain. Il en ressort par
conséquent, qu’à défaut de textes de loi propres à cette notion, l’opération d’apport partiel
d’actif s’analyse juridiquement comme une libération de capital par apport en nature.
Par ailleurs, vu que les sociétés ont souvent recours à l’apport partiel d’actif dans le cadre de
la filialisation ou le transfert d’une activité, il s’en suit, généralement, un transfert du fonds de
commerce lié à cette activité.
21
En substance, l’analyse juridique des apports partiels d’actif repose sur deux régimes
distincts : la libération de capital par apport en nature et l’apport en société de fonds de
commerce.
Les apports en nature en société, trouvent leur fondement dans les textes juridiques suivants :
L’article 988 du Dahir formant Code des Obligations et Contrats précise que l’apport en
société peut consister en numéraire, en objets mobiliers ou immobiliers et en droits
incorporels.
Le premier article de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes, complétée et modifiée par la
loi 20-05, stipule que le capital d’une société anonyme est divisé en actions négociables
représentatives d’apports en numéraires ou en nature à l’exclusion de tout apport en industrie.
De même l’apport en nature dans le cadre des SARL est prévu par l’article 50 de la loi
relative à ces sociétés.
Code de commerce
Il est à signaler que l’apporteur est tenu de garantir son apport vis-à-vis des autres associés
dans les mêmes conditions qu’un vendeur à l’égard de son acheteur (art 998 du Dahir formant
Code des Obligations et Contrats). Cette garantie porte particulièrement sur tout vice caché ou
éviction pouvant grever le bien apporté. La société apporteuse, quant à elle, ne bénéficie pas
des protections des vendeurs puisqu’elle n’obtient que des droits sociaux en contrepartie de
son apport.
22
1.1.3 Modalités juridiques de mise en œuvre
Les modalités de mise en œuvre de l’apport partiel d’actif au Maroc se résument comme
suit3 :
Contrat d’apport partiel d’actif
Conformément à l’article 186 de la loi sur les sociétés anonymes, les dirigeants – conseil
d’administration, directoire - de la société qui opère l’augmentation de capital, à savoir la
société bénéficiaire des apports, délibèrent sur les conditions de l’apport, relevées sur un
rapport (contrat d’apport) spécifiant les biens apportés, leur évaluation ainsi que leur
rémunération et autorisent sa signature.
Publicité
L’article 196 de la loi sur les sociétés anonymes prévoit la publication d’un avis au moins six
jours avant la date de souscription des nouvelles actions dans un journal d’annonces légales.
Pour les SARL, il est prévu un dispositif de publicité des actes sociaux portant sur
l’augmentation de capital de la société dans un délai de trente jours après établissement de ces
actes4.
Dans le cas où les actions sont nominatives, l’avis de publicité est remplacé par une lettre
recommandée envoyée aux actionnaires, quinze jours au moins avant la date d’ouverture de la
souscription.
Conformément aux dispositions des articles 24 et 198 de la loi sur les sociétés anonymes et 53
et 78 de la loi sur les sociétés à responsabilité limitée, il est nommé un commissaire aux
apports chargé d’apprécier, sous sa responsabilité, la valeur des éléments apportés. Le rapport
3
Le présent mémoire traite uniquement des procédures applicables aux sociétés anonymes et aux sociétés à
responsabilité limitée comme précisé dans les limitations présentées dans l’introduction.
4
Art 97 de la loi 5-96, modifiée et complétée par la loi 21-05.
23
du commissaire aux apports doit être déposé au siège social et au greffe du tribunal de
commerce et tenu à la disposition des actionnaires cinq jours au moins avant la tenue de
l’assemblée générale extraordinaire. Il est à rappeler que les apports de faible montant au
profit d’une S.A.R.L. ne nécessitent pas l’intervention d’un commissaire aux apports dans
certains cas5.
Après signature du contrat d’apport, l’augmentation de capital chez la société bénéficiaire des
apports est décidée en assemblée générale extraordinaire.
Il n’existe pas de formalisme particulier qui s’applique à la société apporteuse dans le cadre
d’un apport partiel d’actif sauf dans le cas où l’apport porte sur certains biens (voir section ci-
dessous).
Un formalisme particulier est imposé lorsque l’apport inclut les biens suivants :
Fonds de commerce
L’apport en société du fonds de commerce doit être constaté par acte en la forme authentique
ou sous seing privé. Après enregistrement, une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire
de l’acte sous seing privé doit être, dans les quinze jours de sa date, déposé au secrétariat
greffe du tribunal de commerce. Un extrait de cet acte est inscrit au registre du commerce.
Cet extrait est publié en entier et sans délai par le secrétaire-greffier, aux frais des parties, au
Bulletin Officiel et dans un journal d’annonces légales.
5
Art 53 al.2 de la loi sur la S.A.R.L. : «Toutefois, les futurs associés peuvent décider à l'unanimité que le
recours à un commissaire aux apports ne sera pas obligatoire, lorsque la valeur d'aucun apport en nature
n'excède pas cent mille dirhams et si la valeur totale de l'ensemble des apports en nature non soumis à
l'évaluation d'un commissaire aux apports n'excède pas la moitié du capital. »
24
Cette double publicité a pour objectif de permettre aux créanciers de faire valoir leurs
créances et de s’opposer à l’apport lorsque qu’il leur est préjudiciable.
L’acte constatant l’apport en société du fonds de commerce doit obéir aux conditions de
forme prévues par le code de commerce6 (l’origine de propriété du fonds, l’état des
inscriptions et privilèges, les détails relatifs au bail, l’identité du vendeur, etc.).
Bien que la loi ait mis en place un dispositif de publicité visant à protéger les créanciers, la
pratique démontre que ce dispositif n’est pas efficace soit parce qu’il est ignoré par les
créanciers, soit parce que ceux-ci ne peuvent pas toujours suivre les publications parues dans
les journaux d’annonces légales et dans le Bulletin Officiel7.
Brevets / licences
Les brevets d’invention et les licences d’exploitation peuvent faire l’objet d’apport à une
société existante ou en cours de création8. Sous peine de nullité l’acte portant sur l’apport du
brevet ou de la licence doit être constaté par écrit.
Pour être opposable aux tiers, l’apport de brevets ou de licences doit être inscrit sur le registre
national des brevets, conformément aux dispositions de l’article 58 de la loi 17-97 relative à la
protection de la propriété industrielle. Cette demande d’inscription peut être formulée par
l’une des parties intéressées.
Marques
L’article 156 de la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle prévoit que les
droits rattachés à une marque enregistrée sont transmissibles. Pour être opposable aux tiers,
l’apport d’une marque doit faire l’objet d’une inscription au registre national des marques
tenu par l’OMPIC.
6
Art 104 du code de commerce.
7
« Le commissariat aux apports et l’intervention du commissaire aux comptes dans les opérations de fusions :
méthodologie d’approche et difficultés pratiques », mémoire d’expertise comptable, Issam El Maguiri, novembre
2002.
8
Article 56 du Dahir n° 1-00-19 portant promulgation de la loi n° 17-97 relative à la protection de la propriété
industrielle. (B.O du 16 mars 2000)
25
Bail commercial
La transmission des baux commerciaux est régie par le dahir du 24 mai 1955 relatif aux baux
d’immeubles ou de locaux loués à usage commercial, industriel ou artisanal. En effet, ce dahir
prévoit la possibilité de cession du bail par le locataire à celui qui acquiert le fonds de
commerce.
L’apport d’un bail commercial à une société suit le même régime que celui de la cession du
bail. D’où l’importance du respect des clauses de bail relatives à la cession et à l’information
du propriétaire. Il est à signaler que le propriétaire du bail commercial peut s’opposer à
l’apport lorsque le bail est apporté séparément du fonds de commerce.
Immeubles
Par apport d’immeubles, il est entendu l’apport d’immeubles en complète propriété (usus,
abusus et fructus). L’arrêté viziriel du 3 juin 1915 édictant les détails d’application du régime
foncier de l’immatriculation, précise dans son article 24, que les écrits portant transmission de
droits réels - entre autres, un apport en société - relatifs aux immeubles doivent être déposés
afin qu’il en soit fait mention au niveau des titres fonciers. Ainsi la transmission de la
propriété ne peut être entérinée qu’après inscription du nouveau propriétaire sur le titre
foncier.
L’apport d’actions peut poser certaines difficultés liées à une clause d’agrément. En effet,
l’article 253 de la loi 17-95, modifiée et complétée par la loi 20-05, prévoit une dérogation au
principe de la libre transmission des actions, en spécifiant que la cession d’actions à un tiers, à
quelque titre que ce soit, peut être soumise à l’agrément de la société par une clause statutaire.
Toutefois, cette dérogation ne s’applique pas dans le cas de succession ou de cession à un
conjoint, à un ascendant ou à un descendant jusqu’au 2ème degré inclus. Le même article
précise également qu’une telle clause ne peut être stipulée que lorsque les actions sont
nominatives en vertu de la loi ou des statuts.
26
La loi 5-96 relatives à la S.A.R.L. et autres formes de sociétés, complétée et modifiée par la
loi 21-05, prévoit dans son article 58 que « les parts sociales ne peuvent être cédées à des tiers
qu’avec le consentement de la majorité des associés, représentant au moins les trois quarts des
parts sociales ».
1.2 Régime juridique applicable aux opérations d’apport partiel d’actif en France
En France, les opérations d’apport partiel d’actif peuvent être soumises à deux régimes
juridiques distincts.
En pratique, ce régime n’est utilisé que dans le cadre des apports partiels d’actif portant sur
une branche complète d’activité. Cette option est effectivement ouverte aux S.A., S.A.R.L. et
S.A.S. sur la base des dispositions des articles L.236-22 et L.236-24 du Code de Commerce
français. Les sociétés d’une autre forme relèvent obligatoirement du régime de droit commun.
L’adoption de ce régime a pour principale conséquence juridique l’application de plein droit
du principe de la transmission universelle du patrimoine, comme prévu par l’article L.236-3
du Code de Commerce français.
9
Article L236-22 du code de commerce français.
27
Les modalités juridiques relatives à l’option pour le régime des scissions dans le cadre des
apports partiels d’actif sont détaillées dans l’annexe n°4.
Après avoir présenté le régime juridique applicable aux apports partiels d’actif, nous nous
intéresserons à la problématique qui traite de la date de prise d’effet de l’opération.
Avant de traiter des aspects juridiques liés à la date d’effet, il convient de définir cette
dernière et de distinguer d’autres notions qui lui sont liées :
La date d’effet
La date d’effet est une date conventionnelle, à partir de laquelle l’apport est réputé être
transféré à la société bénéficiaire des apports.
La date de réalisation
Il s’agit de la date à laquelle l’opération prend effet sur le plan juridique. Dans le cas général
cette date coïncide avec la date d’effet.
La période intercalaire
La période intercalaire est celle qui sépare la date d’effet de la date de réalisation de
l’opération.
Les notions de date d’effet et de date de réalisation sont étroitement liées au régime juridique
applicable à l’opération. En effet, comme exposé auparavant, vu que les opérations d’apport
partiel d’actif s’inscrivent dans le cadre du régime juridique des augmentations de capital par
28
apports en nature, les dates d’effet et de réalisation qui leur sont applicables sont similaires à
celles qui s’appliquent à ces opérations.
2.2.1. Date de réalisation et date d’effet des apports partiels d’actif : Principe de base
En principe, les décisions sociales prises en assemblées générales prennent effet dès le jour où
elles sont adoptées. Dans le cas spécial des augmentations de capital par apports en nature,
l’opération est considérée être réalisée après l’approbation par l’assemblée générale
extraordinaire de l’évaluation des apports sur la base du rapport du commissaire aux apports
et la libération immédiate des apports conformément à l’article 21 de la loi relative aux
sociétés anonymes.
Les parties participantes à l’opération peuvent convenir dans le traité d’apport que la date
d’effet de l’apport partiel d’actif soit différente de la date de réalisation de l’opération. Le
principe de cette convention est garanti par les dispositions des articles 117 et 124 du Code
des Obligations et Contrats.
Effet rétroactif
L’article 124 du Code des Obligations et Contrats, stipule que « la condition accomplie a un
effet rétroactif au jour auquel l’obligation a été contractée, lorsqu’il résulte de la volonté des
parties ou de la nature de l’obligation qu’on a entendu lui donner cet effet ». Par conséquent,
les parties peuvent choisir, d’un commun accord, une date d’effet de l’apport partiel d’actif
qui soit antérieure à la date de réalisation de l’opération.
Effet différé
L’article 117 du Code des Obligations et Contrats précise « qu’une obligation peut être
contractée sous une condition qui arrivera à une date ultérieure ». Il en ressort que les parties
29
peuvent convenir que la date d’effet de l’apport partiel d’actif soit postérieure à la date de
réalisation de l’opération.
- Effet rétroactif : les conditions déterminantes (parité, valeurs d’apports) sont généralement
arrêtées à une date antérieure à celle de l’AGE. En réalité, ces valeurs fluctuent au fur et à
mesure des étapes jusqu’à leur réactualisation à la date de l’AGE. Afin d’éviter cette
incertitude sur la valorisation des apports, les parties peuvent décider que l’apport
produira ses effets à une date antérieure à l’AGE, et donc retenir, des valeurs anciennes
mais fixes et certaines.
La société apporteuse peut réaliser des pertes pendant la période intercalaire. Dans ce cas, ces
pertes peuvent remettre en cause, l’évaluation des apports au moment de la réalisation
définitive de l’opération ainsi que la libération du capital. En vertu du principe comptable de
prudence et au vu de la pratique en la matière, la société bénéficiaire des apports, constate une
provision relative à cette perte sans qu’il y ait modification des valeurs d’apport. Cette
provision, purement juridique, doit être signalée dans le traité d’apport qui retiendrait une
valeur unique de l’apport net à la date d’effet de l’opération.
30
En cas d’effet différé
La mise en œuvre d’un apport partiel d’actif avec effet différé pose un risque majeur relatif à
la réalité et à la suffisance des apports pour la libération du capital. En effet, la réalité des
apports ne peut être connue qu’après la date de libération du capital augmenté. La doctrine
française limite ce cas aux sociétés bénéficiaires ou à celles dont les résultats prévisionnels
permettront de libérer le capital augmenté.
Comme présenté auparavant, les apports partiels d’actif peuvent être soumis à deux régimes
juridiques en France : le régime de droit commun ou le régime des scissions.
Le fait d’appliquer un effet rétroactif ou différé à un apport partiel d’actif soumis au régime
de droit commun demeure possible, du fait de l’absence de dispositions légales l’interdisant
d’une part et d’autre part, de l’application du principe de la liberté contractuelle10.
La notion de date d’effet dans le cadre des opérations de fusion et de scission est définie par
l’article L236-4 du Code de commerce français. La jurisprudence (arrêt de la cour de
cassation française du 16 février 198811) étend le champ de la définition donnée par l’article
susmentionné aux apports partiels d’actif placés sous le régime des scissions. Ainsi l’apport
prend effet :
2° Dans les autres cas, à la date de la dernière assemblée générale ayant approuvé l’opération
sauf si le contrat prend effet à une autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de
10
M.Paillusseau, bulletin de la CNCC n°97, 1995, p96.
11
Cf. Annexe n°5.
31
clôture de l'exercice en cours de la ou des sociétés bénéficiaires, ni antérieure à la date de
clôture du dernier exercice clos de la ou des sociétés qui transmettent leur patrimoine ».
Synthèse
En substance, quel que soit le régime juridique adopté, la rétroactivité ou le différé de l’effet
de l’apport partiel d’actif peut être appliqué par les parties dans le traité d’apport. Toutefois, le
fondement juridique du décalage de la date d’effet par rapport à la date de réalisation diffère
selon le régime juridique adopté. Cette différence du fondement juridique induit des
conséquences juridiques significatives, parmi lesquelles nous citons l’opposabilité de la
rétroactivité ou de l’effet différé vis-à-vis de l’Administration fiscale lorsque l’apport partiel
d’actif est soumis au régime des scissions12.
Section 3. Conséquences juridiques de l’apport partiel d’actif
L’opération d’apport partiel d’actif induit plusieurs conséquences juridiques chez les sociétés
participantes à l’opération.
3.1.1 Régime juridique des apports partiels d’actif au Maroc et transmission universelle
du patrimoine
Comme cela a été présenté dans la première section de ce chapitre, les apports partiels d’actif
suivent le régime juridique des augmentations de capital par apports en nature. Contrairement
aux idées reçues, ils ne peuvent suivre le régime juridique des opérations de fusion et de
scission.
12
Arrêt LHS du Conseil d’Etat du 18 mars 1992.
32
Le principe de transmission universelle du patrimoine dans le droit des
affaires marocain
L’article 224 de la loi relative aux sociétés anonymes précise que : « la fusion entraîne la
dissolution sans liquidation de la société qui disparaît et la transmission universelle de son
patrimoine à la société bénéficiaire, dans l'état où il se trouve à la date de la réalisation
définitive de l'opération. La scission entraîne la transmission universelle de la partie scindée
du patrimoine social, soit à la société nouvelle constituée simultanément, soit au cas de
scission-fusion, à la société absorbante. »
Il en ressort que dans le cadre des opérations de fusion et scission, la transmission universelle
du patrimoine s’applique de plein droit. Ainsi, la société bénéficiaire des apports se substitue
à la société absorbée ou scindée dans tous les biens, droits ou obligations de cette dernière.
Etant soumis à un régime juridique différent de celui qui s’applique aux opérations de fusion
et de scission, les apports partiels d’actif ne peuvent entrer dans le champ de l’article 224 de
la loi sur les sociétés anonymes.
Ainsi, l’apport porte uniquement sur les actifs et passifs apportés, tels que spécifiés dans le
traité d’apport. Même si l’apport porte sur une branche d’activité distincte, les droits et
obligations latents liés aux apports et non spécifiés dans le contrat d’apport, demeurent
juridiquement rattachés à l’entité apporteuse.
Incidences juridiques
13
Fusion des sociétés : les trois dates-clés : article paru dans l’Economiste du 7 mai 2003.
33
partiel d’actif que si l’on en fait une scission, c'est-à-dire que les actions ou parts sociales de
la société bénéficiaire des apports soient attribuées aux actionnaires ou aux associés de la
société apporteuse et que la société apporteuse soit dissoute.
Cette situation induit un risque chez la société bénéficiaire des apports quant à la garantie des
actifs et passifs transférés. Par conséquent, il est préconisé de prévoir les mentions suivantes
dans le contrat d’apport :
Les dispositions de l’article L236-3 du Code de Commerce français entraînent, de plein droit,
l’application du principe de la transmission universelle du patrimoine lorsque l’apport partiel
d’actif est soumis au régime des scissions. Cette position du droit des affaires français, est
confortée par la jurisprudence14 qui précise que, dans le cadre des apports partiels d’actif, la
société bénéficiaire se substitue à la société apporteuse dans tous les biens, droits et
obligations relatifs à la branche apportée.
Même dans le cas où les parties omettent d’inclure certains biens dans le contrat d’apport, les
actifs et passifs attachés à la branche d’activité concernée par l’apport, sont réputés apportés
d’office, exceptés des biens non transmissibles par une disposition légale ou par des contrats
intuitu personae.
14
Cassation de la chambre commerciale (arrêts du 05/03/1991 et du 10/12/2003)
34
3.2. Conséquences juridiques sur la personnalité morale des sociétés participantes à
l’opération
Le principal effet qui demeure commun à toutes les opérations d’apport partiel d’actif est la
modification du capital social de la société bénéficiaire des apports et donc de ses statuts.
L’apport partiel d’actif peut également engendrer d’autres conséquences, parmi lesquelles
nous citons :
- le changement de l’objet social des sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports ;
- la dénomination sociale : lorsque celle-ci ne correspond plus à l’activité exercée ou
lorsque la société bénéficiaire veut établir un signe de parenté au sein d’un groupe ;
- la forme sociale : celle-ci peut devenir inadaptée suite à l’apport. Par exemple, lorsque
la société apporteuse devient holding, elle peut souhaiter évoluer vers une forme
simplifiée (S.A.R.L., S.A.S.).
Les modifications susmentionnées doivent être prises en compte dans les statuts et registres
des sociétés participantes à l’opération.
Le transfert de certaines activités peut être impossible ou pourrait nécessiter des démarches
particulières. Par exemple, l’activité de laboratoire pharmaceutique impose à la société
bénéficiaire que l’un des dirigeants soit titulaire de la capacité professionnelle (diplômé
pharmacien). Ou encore, l’apport d’une activité de BTP à une nouvelle société ou à une
société préexistante qui ne satisfait pas les conditions d’éligibilité aux marchés publics
(attestation fiscale, CNSS, etc.). Une activité bénéficiant d’une concession de service public
ne pourra être apportée qu’après accord de l’autorité délégante et la conclusion d’un avenant
au contrat de concession.
Les tiers ayant des contrats avec la société apporteuse sont informés de l’opération via la
publicité qui accompagne l’opération (augmentation de capital et apport en société d’un fonds
de commerce). Vu que le principe de transmission universelle du patrimoine ne s’applique pas
35
aux apports partiels d’actif au Maroc, il est recommandé que la société apporteuse obtienne
l’accord du cocontractant avant d’entériner l’opération.
Les contrats d’assurance continuent de produire leurs effets chez la société bénéficiaire des
apports15. La société apporteuse informe sa compagnie d’assurance du transfert de la chose
assurée par lettre recommandée pour se libérer des primes futures.
Les sûretés réelles (hypothèque, nantissement, gage) sont transférées avec le bien auquel elles
se rapportent. L’information sur leur existence est assurée par les obligations de publicité.
Les cautions et avals reçus et/ou donnés, qui se rapportent à la branche d’activité transférée,
sont éteints suite à l’apport. De nouvelles cautions ou avals, les remplaçant, doivent être
libellés au nom de la société bénéficiaire, en l’absence d’une transmission universelle du
patrimoine. Le formalisme juridique cité aux articles 70 et 104 de la loi sur les sociétés
anonymes, doit être respecté lors de la constitution de nouvelles cautions par la société
bénéficiaire des apports.
CONCLUSION DU CHAPITRE
A partir de l’analyse des aspects juridiques des opérations d’apport partiel d’actif, nous
retenons les idées clés suivantes :
- le régime juridique des apports partiels d’actif au Maroc est identique à celui applicable
aux augmentations de capital en nature. Ce régime juridique est unique ;
- l’assimilation des apports partiels d’actif aux opérations de fusion et de scission n’a pas de
fondement juridique au Maroc ;
- le droit des affaires marocain ne prend pas de position qui encouragerait le choix des
apports partiels d’actif comme technique de restructuration des sociétés. En effet,
contrairement à d’autres législations commerciales, entre autres française et
luxembourgeoise, le droit des affaires marocain n’offre pas l’option de soumettre l’apport
partiel d’actif au régime juridique des scissions ;
- contrairement aux opérations de fusion et de scission, l’apport partiel d’actif n’entraîne
pas la transmission universelle du patrimoine de la branche d’activité apportée à la société
bénéficiaire des apports.
15
Article 28 de la loi 17-99 portant Code des Assurances.
36
CHAPITRE 3 : ASPECTS FISCAUX DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF
Dans le droit fiscal marocain et contrairement aux opérations de fusion et de scission16, les
opérations d’apport partiel d’actif ne bénéficient pas du régime de faveur ou du régime
transitoire prévu pour l’imposition des plus values dégagées par le transfert des actifs de la
société apporteuse à la société bénéficiaire des apports.
Afin de détailler l’étude des aspects fiscaux des apports partiels d’actif, nous traiterons :
- dans un premier temps, la fiscalité applicable au Maroc au regard des différents impôts
et taxes, en essayant de mettre en exergue, les principales divergences constatées avec
le droit fiscal français ;
- ensuite, la position du droit fiscal marocain sur l’effet différé ou rétroactif de
l’opération ;
- et enfin, les incidences fiscales de l’apport partiel d’actif chez les sociétés
participantes à l’opération.
Le principal enjeu, relatif à l’impôt sur les sociétés, existe chez la société apporteuse et
concerne l’imposition des plus-values dégagées suite à l’apport des éléments d’actifs à la
société bénéficiaire.
En effet, la société apporteuse réalise une plus-value d’apport égale à la différence entre la
valeur d’apport des actifs et leur valeur nette comptable à la date17 de l’apport. Cette plus-
value est imposée au taux normal de l’impôt conformément aux dispositions de l’article 161
du Code Général des Impôts.
37
L’apport partiel d’actif est catégorisé, par la majorité des ouvrages de droit de sociétés, parmi
les opérations assimilées à la fusion. Se pose alors la question de savoir si ces opérations
pourraient bénéficier, à l’instar des opérations de fusion et de scission, du régime
d’imposition particulier prévu aux articles 162 et 247 du Code Général des Impôts.
La réponse à cette question a été donnée par l’Administration fiscale dans sa note circulaire
formant instruction générale pour l’application des dispositions légales relatives à l’impôt sur
les sociétés, ainsi que dans la note circulaire n° 718 relative aux dispositions de la loi de
finances pour l’année budgétaire 2010.
L’Administration fiscale considère l’apport partiel d’actif comme une fusion incomplète. La
différence principale, entre les deux opérations, réside dans le fait que dans le cas d’une
fusion, une société au moins disparaît, tandis que dans le cas de l’apport partiel d’actif, la
société apporteuse survit à l’opération. L’Administration fiscale se base sur le fait que
l’apport partiel d’actif n’entraîne pas la dissolution de la société apporteuse et que celle-ci ne
fait pas apport de la totalité de son actif et de son passif à une seule société pour ne pas
assimiler fiscalement l’apport partiel d’actif à une fusion. En effet, l’opération est considérée
plutôt comme une opération de cession d’éléments d’actif relevant des dispositions de l’article
161 du Code Général des Impôts. Cette position a été confirmée dans la note circulaire n° 718
relative aux dispositions fiscales de la loi de finances pour l’année 2010. Cette note prévoit
des mesures fiscales transitoires entre les années 2010 et 2012 visant à encourager les
opérations de fusion et de scission, puisqu’elle exclut d’une manière expresse les apports
partiels d’actif du bénéfice de ces mesures transitoires.
Le droit fiscal français tire les conséquences des opérations juridiques en offrant l’option de
choisir un régime fiscal de faveur qui considère que la société bénéficiaire est la continuatrice
de l’apporteuse.
L’option pour le régime de faveur constitue un choix de gestion qui s’exerce par catégorie
d’impôt (impôt sur les sociétés et droit d’enregistrement). Les choix opérés, pour chaque
impôt, sont indépendants des choix effectués par les autres sociétés en cas de pluralité
d’apports et sont indépendants du régime juridique.
38
En termes d’impôt sur les sociétés, le principal apport du régime de faveur français est
l’exonération de la plus-value à condition que l’apporteuse n’en retire pas de profit. En
contrepartie, la société bénéficiaire des apports doit prendre quatre engagements dans le traité
d’apport, à savoir :
- reprendre à son bilan certaines écritures de l’apporteuse ;
- se substituer à l’apporteuse pour certaines formalités ;
- réintégrer dans ses résultats la plus-value d’apport sur éléments amortissables ;
- calculer les plus ou moins values ultérieures de cession des éléments non
amortissables d’après leurs valeurs chez l’apporteuse.
La comparaison des différents régimes fiscaux (marocain, français de droit commun, français
de faveur) présentée à l’annexe n°6 montre qu’à l’instar du régime de faveur prévu par
l’article 162 du Code Général des Impôts marocain pour les opération de fusion, le régime de
faveur prévu par le droit fiscal français, dans le cas des apports partiels d’actif, ne permet pas
d’économiser ou d’éluder l’impôt à payer mais il permet plutôt de différer l’imposition. En
outre, il permet la valorisation fiscale de certains apports à la valeur comptable. Le régime de
droit commun n’offre aucune alternative quant à la valorisation fiscale des apports, mais il ne
met aucun engagement à la charge des sociétés participantes. Il permet de transmettre à la
société bénéficiaire, un apport libre de toute fiscalité latente.
18
Article 7 de la loi de finances n° 40-08 pour l’année budgétaire 2010.
39
passif affectant ces apports qui est assujetti aux droits de mutation à titre onéreux, selon la
nature des biens, objet des apports, et selon l’importance de chaque élément dans la totalité
des apports faits à la société.
Il en résulte que, dans le cas des apports partiels d’actif, qui souvent incluent un transfert de
passifs (cas des transferts de branches d’activités), les droits d’enregistrement à liquider sont
calculés comme suit :
- l’apport net correspondant à l’augmentation de capital chez la société bénéficiaire est
imposé au taux de 1% ;
- liquidation des droits de mutation sur le passif apporté sur la base de l’imputation
proportionnelle du passif affectant l’apport en société. (voir un exemple de calcul
présenté dans l’annexe n°7).
40
1.3 Taxe sur la Valeur Ajoutée
L’article 105 du Code Général des Impôts stipule que : « Dans les cas de concentration, de
fusion, de scission ou de transformation dans la forme juridique d'un établissement, la taxe
sur la valeur ajoutée réglée au titre des valeurs d'exploitation est transférée sur le nouvel
établissement assujetti ou sur l'entreprise absorbante à condition que lesdites valeurs soient
inscrites dans l'acte de cession pour leurs montants initiaux. »
La rédaction de cet article ne spécifie pas si l’apport partiel d’actif est inclus dans les cas
énoncés ci-dessus. Toutefois, l’Administration fiscale clarifie sa position dans la note
circulaire portant instruction générale de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, ainsi que dans le titre
III du projet de circulaire n° 717 relative au Code Général des Impôts où il est précisé que, les
opérations incluses dans les cas traités par l’article 105 du Code Général des Impôts sont la
fusion, la scission, l’apport en société et la transformation de la forme juridique d’une société.
Ainsi, nous concluons que dans le cadre d’un apport partiel d’actif (apport en société), le droit
à déduction acquis par la société apporteuse est transféré à la société bénéficiaire des apports.
L’Administration fiscale justifie ce transfert par le fait que la continuité de l’activité assujettie
à la TVA est assurée malgré l’extinction de l’être juridique ancien et l’apparition d’un
nouveau. L’article 114 du Code Général des Impôts précise qu’en cas d’apport en société, le
transfert du droit à déduction est subordonné à la condition que la société bénéficiaire
s’engage, dans le délai de trente jours, à acquitter au fur et à mesure des encaissements, la
TVA correspondante.
41
En définitive, le principe de transfert du droit à déduction détaillé ci-dessus a pour
conséquences :
- la récupération de la TVA qui ressort des factures libellées au nom de la société
apporteuse par la société bénéficiaire des apports ;
- la société apporteuse n’est pas tenue de régulariser la TVA récupérée sur les biens
apportés avant l’expiration du délai de 5 ans, en vertu du transfert du droit à déduction
qui leur est rattaché ;
- le règlement de la TVA facturée par la société bénéficiaire des apports au fur et à
mesure de l’encaissement des créances transférées.
Les principales particularités du droit fiscal français relatives à la Taxe sur la Valeur Ajoutée
dans le cadre d’un apport partiel d’actif sont :
D’autres particularités de la fiscalité française en matière de TVA dans le cadre des apports
partiels d’actif sont détaillées dans l’annexe n°10.
L’apport partiel d’actif ne génère pas d’obligation spéciale propre à la Taxe Professionnelle.
Cependant, les règles générales, en cas de création d’établissement (lorsque la société
bénéficiaire des apports est nouvelle ou lorsque l’apport constitue un établissement nouveau
pour la société bénéficiaire) ou de changement d’exploitant s’appliquent.
42
Obligations déclaratives
L’article 16 de la loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales précise « qu’en cas
de cession, cessation, transfert d’activité ou transformation de la forme juridique de
l’établissement, les redevables doivent, dans un délai de quarante cinq jours, à compter de la
date de réalisation de l’un de ces évènements souscrire une déclaration auprès du service
local des impôts du lieu de situation de leur siège social, leur principal établissement ou leur
domicile fiscal. »
Ainsi, dans le cadre des apports partiels d’actif, la société apporteuse est tenue de souscrire la
déclaration prévue à l’article 16 susmentionné, portant sur les établissements transférés à la
société bénéficiaire des apports.
Exonération quinquennale
Le paragraphe II-1° de l’article 6 de la loi 47-06 précise que toute activité professionnelle
nouvellement créée, bénéficie de l’exonération totale temporaire au titre de la taxe
professionnelle pendant une période de cinq ans à compter de l’année de début de ladite
activité. Le même paragraphe précise également que le changement de l’exploitant d’un bien
ou le transfert d’une activité ne sont pas considérés comme activité nouvellement créée.
Il en ressort que, dans le cas d’un apport partiel d’actif, la société bénéficiaire des apports,
même nouvellement créée, ne peut prétendre à l’exonération quinquennale au titre de la taxe
professionnelle même lorsque les immobilisations apportées concourent à une nouvelle
activité.
Section 2. Positions du droit fiscal sur les effets différé et rétroactif de l’opération
Comme cela a été détaillé dans le premier chapitre, l’opération d’apport partiel d’actif peut
être effectuée selon trois modalités :
- date d’effet antérieure à la date de réalisation (effet rétroactif) ;
- date d’effet ultérieure à la date de réalisation (effet différé) ;
- date d’effet coïncide avec la date de réalisation.
Cette section traitera de la position du droit fiscal concernant l’effet rétroactif et l’effet différé
que peut revêtir une opération d’apport partiel d’actif.
43
2.1 Position du droit fiscal marocain
La note circulaire formant instruction générale pour l’application des dispositions légales
relatives à l’IS traite de la notion de rétroactivité dans le cas des fusions. En effet,
l’Administration fiscale précise que lorsque le traité de fusion comporte une clause de
rétroactivité, il est admis fiscalement que le résultat d’exploitation réalisé par la société
fusionnée au titre de l’exercice de fusion, soit rattaché au résultat fiscal propre de la société
absorbante à condition que :
La notion de rétroactivité est abordée par la note circulaire de l’Administration fiscale n° 714
relative aux droits d’enregistrement au niveau du paragraphe traitant de l’impact de
l’existence d’une condition suspensive dans le contrat sur la liquidation des droits.
Il est précisé au niveau de ce paragraphe que, dans les rapports entre les parties, l’article 124
du D.O.C. permet de prévoir la réalisation de la condition avec effet rétroactif. Néanmoins,
sur le plan fiscal, la réalisation d’une condition suspensive n’a pas d’effet rétroactif et en
conséquence, les droits d’enregistrement sont dus à la date de réalisation de la condition et
non à la date d’effet.
44
Note circulaire n° 718 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
pour l’année budgétaire 2010
Les dispositions prévues par cette note circulaire étendent l’acceptation, d’un point de vue
fiscal, du principe de rétroactivité aux opérations de scission à l’instar des opérations de
fusion, et ce à titre transitoire entre les années 2010 et 2012.
Synthèse
Comme présenté ci-dessus, la notion de rétroactivité n’a pas été abordée par le législateur
dans les textes de loi régissant les impôts et taxes au Maroc, sauf dans l’article 247 du CGI.
Néanmoins, l’Administration fiscale a abordé cette notion dans les trois notes circulaires
susmentionnées, où elle admet le principe de rétroactivité dans le calcul du résultat fiscal dans
le cas des opérations de fusion et à titre transitoire pour les opérations de scission et le rejette
dans le cas des droits d’enregistrement.
Pour ce qui est des apports partiels d’actif, la législation fiscale, la jurisprudence, la doctrine
et la littérature fiscales marocaines ne précisent pas expressément si l’Administration fiscale
accepte le principe de rétroactivité selon lequel, le résultat d’exploitation réalisé par la société
apporteuse pendant la période intercalaire, est rattaché à la société bénéficiaire des apports.
Bien que l’apport partiel d’actif soit considéré dans la littérature juridique et fiscale comme
une opération assimilée à la fusion, la pratique fiscale au Maroc ne préconise pas de tenir
compte de la rétroactivité de l’opération au niveau des différents traitements fiscaux, compte
tenu du fait qu’il n’existe pas de base réglementaire qui autorise d’attribuer un effet rétroactif
à l’opération. En effet, lorsqu’il a été décidé que l’opération ait un effet rétroactif, la société
apporteuse et la société bénéficiaire des apports doivent annuler l’impact de la rétroactivité
lors de la détermination de leurs résultats fiscaux.
45
Par analogie à la position fiscale préconisée pour les apports partiels d’actif avec effet
rétroactif et en l’absence de référence fiscale qui admet l’application de l’effet différé d’un
point de vue fiscal, les praticiens conseillent d’annuler l’impact de l’effet différé dans les
résultats fiscaux des sociétés participantes à l’opération afin d’éliminer le risque fiscal qui
peut se révéler être très important, en cas de vérification.
Selon la législation fiscale française en vigueur, le principe est que la date d’effet fiscale est
logiquement la date d’effet comptable. Néanmoins, la notion de rétroactivité fiscale a été
acceptée par l’instruction du 11 août 1993. En effet, la rétroactivité peut être appliquée dans
tous les cas des apports partiels d’actif, même si ceux-ci ne relèvent pas du régime des
scissions.
L’opération d’apport partiel d’actif n’implique pas l’émission d’une déclaration fiscale
spécifique et immédiate. Ainsi, les sociétés participantes à l’opération établiront donc une
déclaration fiscale de l’IS à la date habituelle de fin d’exercice (au plus tard le 31 mars N+1).
Le résultat de l’exercice en question présentera des incidences significatives (e.g. imposition
des plus-values sur actifs apportés, reprises des provisions devenues sans objet).
46
3.1.2 Effet rétroactif
Il est à rappeler que lorsque la date de réalisation de l’opération est différente de la date
d’effet, il convient de neutraliser l’impact de ce choix sur le résultat fiscal de l’exercice au
niveau du tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal pour les deux sociétés.
D’un point de vue pratique, cette neutralisation est fiscalement préjudiciable pour les deux
sociétés car celles-ci ne peuvent déduire les dotations aux amortissements des
immobilisations apportées relatives à la période intercalaire comme le démontre l’exemple
suivant :
Exemple :
La société X apporte à la société Y dans le cadre d’un apport partiel d’actif, une machine pour
une valeur d’apport de 200. Cette machine était comptabilisée chez la société apporteuse à
une valeur brute de 100 amortie sur 5 ans. Elle a été acquise depuis 2 ans. Nous supposons
que l’apport a été réalisé en juin (N) avec effet rétroactif au 1 janvier N.
D’un point de vue comptable, la société X ne comptabilisera pas les dotations aux
amortissements se rapportant à cette machine dans son résultat comptable de l’année N. Afin
d’annuler l’impact de la rétroactivité, la société devrait déduire les amortissements de cette
machine pour la période allant de janvier (N) à juin (N) sur la base de la valeur historique soit
100/5 = 20, du résultat fiscal de l’année N. Cependant, l’Administration fiscale risque de
rejeter la déductibilité de ces amortissements en vertu des dispositions du paragraphe F-1-B°
de l’article 10 du CGI qui précise que, la société qui n’inscrit pas en comptabilité la dotation
aux amortissements se rapportant à un exercice comptable déterminé, perd le droit de déduire
ladite dotation du résultat dudit exercice et des exercices suivants.
Par ailleurs, la société bénéficiaire ne peut déduire la dotation aux amortissements de cette
machine pour la période allant de janvier (N) à juin (N) (200/3/2 = 34), bien qu’elle l’ait
constatée en comptabilité, vu que l’effet rétroactif doit être annulé d’un point de vue fiscal. La
dotation aux amortissements pour la période ultérieure à la date de réalisation de l’opération
i.e. juin (N) et qui s’élèverait à (200 / 3 /2 = 34) peut être déduite par la société bénéficiaire
des apports.
47
Compte tenu du fait que la majorité des opérations d’apport partiel d’actif porte
principalement sur des immobilisations, il apparaît inopportun, d’un point de vue fiscal, que
la date de réalisation de l’opération soit différente de la date d’effet puisque cette situation
pénalise les deux sociétés participantes au niveau de la déductibilité des dotations aux
amortissements se rapportant aux immobilisations comme démontré dans l’exemple ci-dessus.
Le déficit reportable d’IS lié à la branche d’activité apportée ne peut être transféré de la
société apporteuse à la société bénéficiaire des apports. Toutefois, la société apporteuse garde
la possibilité de l’imputer sur des bénéfices futurs.
Il est à signaler que la législation fiscale française permet le transfert du déficit reportable à la
société bénéficiaire des apports à sa valeur nominale au prorata de l’actif net apporté à la date
d’effet de l’opération, quel que soit le régime fiscal adopté et sans que le déficit reportable ne
soit lié à la branche d’activité transférée19.
Toute clause du contrat d’apport, qui prévoirait une répartition de la taxe professionnelle entre
les sociétés participantes à l’opération, au prorata temporis à la date d’effet ou qui prévoirait
que la société bénéficiaire des apports supporte la taxe professionnelle en vertu d’une clause
de rétroactivité, ne peut être opposable à l’Administration fiscale.
En substance, en matière de taxe professionnelle, l’apport partiel d’actif aurait les incidences
suivantes :
19
Article 220 quiquiès II du Code Général des Impôts français.
48
- chez la société apporteuse : paiement de la taxe professionnelle en l’année N sur les
biens apportés après le mois de janvier (N) et non opposabilité vis-à-vis de
l’Administration fiscale de toute clause de rétroactivité ;
Souvent, les opérations d’apport partiel d’actif comprennent, dans l’apport net, des passifs liés
à l’activité apportée. Il en ressort que l’opération est considérée par l’Administration fiscale
comme un apport à titre onéreux et par conséquent, les passifs apportés sont passibles des
droits de mutation selon une répartition sur la base des actifs apportés (voir annexe n°7). Ce
constat a pour incidence d’élever, d’une manière significative, le coût fiscal relatif aux droits
d’enregistrement payés par la société bénéficiaire des apports lorsque l’apport inclut des
passifs.
Il en ressort que, d’un point de vue fiscal, il n’est pas intéressant pour la société bénéficiaire
des apports de prendre en charge un passif important dans l’opération. Les deux parties,
souvent appartenant à un même groupe, devront juger de l’opportunité d’inclure des passifs
ou non dans les apports, vu le coût fiscal supplémentaire que ces passifs induisent.
Les principales incidences en matière de TVA dans le cadre d’un apport partiel d’actif sont :
49
le crédit de TVA se rapportant à l’activité apportée ne peut être transféré à la
société bénéficiaire des apports. En effet, la société apporteuse doit imputer ce
crédit sur une déclaration ultérieure ou demander le remboursement si elle satisfait
aux conditions de remboursement.
CONCLUSION DU CHAPITRE
A partir de l’analyse des aspects fiscaux des opérations d’apport partiel d’actif au Maroc
présentée dans ce chapitre, nous retenons les principales conclusions suivantes :
- la plus-value d’apport est imposée à l’IS chez la société apporteuse au taux normal de
l’impôt ;
- les droits d’enregistrement, liés à l’opération et supportés par la société bénéficiaire des
apports et qui sont fixés à 1% de l’actif net, sont majorés des droits de mutation lorsque
l’apport inclut des passifs ;
- la société bénéficiaire des apports bénéficie du transfert du droit de déduction de la TVA
récupérable de la société apporteuse, sous réserve du respect de certaines règles présentées
dans ce chapitre ;
- la législation fiscale marocaine demeure muette sur l’acceptation de la rétroactivité ou du
différé de l’opération d’apport partiel d’actif d’un point de vue fiscal. Ainsi, lorsque les
parties prenant part à l’opération décident d’attribuer un effet rétroactif ou différé à celle-
ci, il est recommandé d’annuler fiscalement l’effet rétroactif ou différé sur le résultat des
sociétés participantes à l’opération, ainsi que sur leurs différentes déclarations fiscales.
Il est clair que le fondement de la législation fiscale marocaine ne s’inscrit pas dans un cadre
incitatif pour les opérations d’apport partiel d’actif, bien que des mesures transitoires aient été
prévues pour les opérations de fusion et de scission. En effet, dans sa note circulaire n° 718,
l’Administration fiscale précise que « les mesures transitoires s’inscrivent dans le cadre de la
politique d’encouragement des opérations de restructuration et de concentration des sociétés
et afin d’améliorer leur compétitivité pour faire face à la concurrence internationale.»
Nous relevons toutefois, une certaine contradiction dans la position de l’Administration
fiscale qui exclut les apports partiels d’actif du bénéfice de ces mesures, puisque l’apport
partiel d’actif représente, au même titre que les fusions et scissions, une forme de
restructuration des sociétés et qui en plus, se caractérise par sa simplicité relative de mise en
œuvre par rapport aux opérations de fusion et de scission.
50
Afin que l’objectif d’encouragement des opérations de restructuration soit atteint, il serait
judicieux de faire bénéficier les opérations d’apport partiel d’actif des mesures incitatives en
matière d’IS et de droits d’enregistrement qui s’appliquent aux fusions et scissions, en prenant
l’exemple d’autres législations qui ont adopté cette position (France, Luxembourg, etc.).
51
CHAPITRE 4 : ASPECTS COMPTABLES DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF
Après avoir présenté les aspects juridiques et fiscaux des opérations d’apport partiel d’actif,
nous traitons dans ce chapitre des aspects comptables relatifs à ces opérations. Nous
analyserons en particulier le traitement comptable des apports partiels d’actif selon les
normalisations comptables marocaine, française et internationale ainsi que les difficultés
comptables qui sont rencontrées en pratique lors de la mise en œuvre des apports partiels
d’actif. Enfin, nous présenterons les principales incidences comptables et financières de
l’apport partiel d’actif chez les sociétés participantes à l’opération.
Section 1. Traitement comptable des opérations d’apport partiel d’actif dans les comptes
individuels selon la normalisation comptable marocaine
Partant du principe que la comptabilité est la traduction économique de faits juridiques 20, le
traitement comptable des apports partiels d’actif devrait respectivement correspondre à celui
applicable dans le cadre des augmentations de capital chez la société bénéficiaire des apports
et d’apport à une autre société d’éléments de l’actif et du passif chez la société apporteuse.
Pour pouvoir déterminer les bases de l’apport, la société apporteuse doit procéder à un arrêté
de ses comptes à la date d’effet de l’opération. En contrepartie de l’apport net, la société
apporteuse reçoit des titres de participation en rémunération des apports. Il est également
admis, dans la pratique, qu’une partie minime de l’apport net soit rémunéré par une soulte
versée par la société bénéficiaire des apports à la société apporteuse.
20
André-Paul Bahuon, expert comptable, « Le chantier de la commission Darois fait débat », Agefi, 2008.
52
1.1.1 Eléments liés à la branche d’activité apportée mais non apportés dans le traité
d’apport
Ces écritures portent sur des éléments liés à l’activité apportée mais non retenus dans le traité
d’apport. Nous citons comme exemples : provisions devenues sans objet, immobilisation en
non valeurs, etc.
------------------------------------- --------------------------------------
15 ou 45 Provisions pour risques et charges
29.. à 59.. Provisions pour dépréciations
7595 Reprises non courantes sur provisions pour R/C
7596 Reprises non courantes sur provisions pour dépréciation
Reprise des provisions devenues sans objet
------------------------------------- --------------------------------------
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6591 Dotations aux amortissements exceptionnels des immobilisations
281 Amortissements des non-valeurs
282 Amortissement des immobilisations incorporelles
Amortissement exceptionnel pour solde
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Les éléments figurant au bilan de la société apporteuse et ayant une origine fiscale
(subventions d’investissement, provisions réglementées, etc.) doivent être repris chez la
société apporteuse.
------------------------------------------- -------------------------------------------------
135 Provisions réglementées
7594 Reprises non courantes sur provisions réglementées
Reprise pour solde des provisions réglementées
------------------------------------------- --------------------------------------------------
131 Subventions d’investissement
7577 Reprises sur subvention d’investissement
Reprise pour solde des subventions d’investissement des immobilisations apportées
------------------------------------------- --------------------------------------------------
53
1.1.3 Apport des immobilisations
L’écriture comptable relative à l’apport des immobilisations est similaire à celle utilisée dans
le cas de cessions des immobilisations.
------------------------------------------- -------------------------------------------------
3488 Divers débiteurs – Créances sur apport partiel d’actif
751 Produits de cession des immobilisations
Constatation de la créance envers la société bénéficiaire sur apports des immobilisations
------------------------------------------- -------------------------------------------------
------------------------------------------- -------------------------------------------------
651 VNA des immobilisations cédées
28 Amortissement des immobilisations apportées
22 Immobilisations incorporelles
23 Immobilisations corporelles
24/25 Immobilisations financières
Sortie de patrimoine des immobilisations apportées
------------------------------------------- -------------------------------------------------
La comptabilisation de l’apport des stocks présente une particularité liée à l’usage des
comptes de variations de stocks, qui sont par nature des comptes du résultat d’exploitation.
Afin de refléter, une image fidèle et de ne pas biaiser le résultat d’exploitation et les soldes de
gestion, il convient d’annuler leur impact par le transfert de la variation de stock en résultat
non courant21.
------------------------------------------- -------------------------------------------------
3488 Divers débiteurs – Créances sur apport partiel d’actif
758 Autres produits non courants (apport de stocks)
Constatation de la créance envers la société bénéficiaire sur apports des stocks
------------------------------------------- -------------------------------------------------
21
Avis présenté au Mémento Comptable Francis Lefebvre, Editions Francis Lefebvre, 2008.
54
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6114 Variation des stocks de marchandises
6124 Variation des stocks de matières et fournitures
713 Variation des stocks de produits
31 Stocks
Variation des stocks apportés
------------------------------------------- -------------------------------------------------
658 Autres charges non courantes
7197 Transfert des charges d’exploitation (variations de stocks)
Transfert des variations de stocks en charges non courantes
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Lorsque les stocks apportés font l’objet d’une dépréciation chez la société apporteuse, il
convient de reprendre cette provision en résultat non courant
------------------------------------------- -------------------------------------------------
391 Provisions pour dépréciation des stocks
7596 Reprises non courantes sur provisions pour dépréciation
Reprise de la provision pour dépréciation des stocks apportés
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Les autres éléments d’actif et de passif ne soulèvent pas de difficultés particulières. Il est
recommandé de comptabiliser l’apport de ces éléments en passant par des comptes de
résultats, comme suit22 :
------------------------------------------- -------------------------------------------------
658 Autres charges non courantes
3 Créances de l’actif circulant
Apport des créances de l’actif circulant
------------------------------------------- -------------------------------------------------
22
Recommandation présentée au Mémento Comptable Francis Lefebvre, Editions Francis Lefebvre, 2008.
55
------------------------------------------- -------------------------------------------------
14 Dettes à long terme
4 Dettes du passif circulant
758 Autres produits non courants
Apport des dettes à long terme et dettes du passif circulant
------------------------------------------- -------------------------------------------------
3488 Divers débiteurs – Créances sur apport partiel d’actif
758 Autres produits non courants
658 Autres charges non courantes
Constatation de la créance relative à l’apport des créances et dettes
------------------------------------------- -------------------------------------------------
------------------------------------------- -------------------------------------------------
25 Titres de participation
3488 Divers débiteurs – Créances sur apport partiel d’actif
Rémunération de l’apport par les titres de la société bénéficiaire des apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Le traitement comptable de l’apport partiel d’actif chez la société bénéficiaire des apports
traduit le régime juridique de l’opération, à savoir une augmentation de capital par apport en
nature.
Ainsi la comptabilisation de l’opération passe par les principales étapes suivantes :
56
1.2.2 Libération du capital
Les actions représentatives d’apports en nature sont libérées intégralement lors de leur
émission.
------------------------------------------- -------------------------------------------------
2 Immobilisations
3 Stocks et créances
5 Trésorerie
15/45 Provisions pour risques et charges
14 Dettes financières à long terme
4 Dettes circulantes
3461 Associés – compte d’apport
Libération du capital
------------------------------------------- -------------------------------------------------
1.3. Traitement comptable des apports partiels d’actif dans les comptes individuels
selon le référentiel comptable français
Le traitement comptable des apports partiels d’actif en France est régi par le règlement CRC
2004-01 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées. L’avis 2005-C
du CNC précise que ce règlement s’applique aux opérations d’apport partiel d’actif effectuées
à compter du 1er janvier 2005, au profit d’une société française, détenue ou contrôlée par des
personnes morales.
Nous présentons ci-après l’essentiel des dispositions prévues par ce règlement, pour mettre en
exergue la différence de traitement avec le référentiel comptable marocain.
Il est à signaler que ce règlement est élaboré suite à une volonté normative visant à garantir
une homogénéité dans l’établissement des états financiers dans le cadre des opérations de
fusion et assimilées, et s’inscrit également dans le mouvement de convergence des règles
comptables françaises vers les normes comptables internationales IAS/IFRS.
57
1.3.1. Traitement comptable et notion de contrôle et de sens de l’opération
Par ailleurs, l’autre innovation du règlement réside dans sa volonté de tenir compte du sens de
l’opération, c'est-à-dire de l’analyse des rapports de force avant et après l’opération. L’apport
est dit « à l’endroit », lorsque l’actionnaire principal de la société bénéficiaire des apports
conserve le contrôle de cette dernière après l’opération. Par contre, l’apport est dit « à
l’envers », lorsque la société apporteuse prend ou renforce son contrôle sur la société
bénéficiaire.
Le règlement CRC 2004-01 prévoit deux méthodes possibles pour la valorisation des apports :
- valorisation aux valeurs nettes comptables (VNC) : les opérations d’apport au sein des
sociétés appartenant au même groupe et impliquant des sociétés sous contrôle commun,
sont réalisées en principe à la VNC des éléments apportés ;
- valorisation aux valeurs réelles : les opérations impliquant des sociétés sous contrôle
distinct doivent être réalisées aux valeurs réelles, par symétrie avec leur comptabilisation à
leur juste valeur dans les comptes consolidées. Par exception, dans le cas d’un apport à
l’envers, les apports peuvent être effectués à leur VNC.
Dans certaines situations, les apports ne peuvent être valorisés à la valeur nette comptable. Il
s’agit notamment :
- de l’insuffisance de l’actif net : lorsque la valorisation des apports à leur VNC s’avère
inférieure à l’augmentation de capital nécessaire ou lorsque l’actif net apporté s’avère
négatif, la valorisation des apports à leur valeur réelle permet de libérer les actions dès
58
leur émission. Cette dérogation ne s’applique qu’aux sociétés préexistantes et peut être
évitée par une réduction de capital chez la société bénéficiaire des apports ;
Vu le régime juridique des opérations d’apport partiel d’actif en France, où elles sont
assimilées aux opérations de fusion (cf. Chapitre 1), les notions de parité d’échange et de
prime d’apport font partie intégrale du traitement comptable de ces opérations.
Le règlement CRC 2004-01 ne modifie pas le nombre de titres à émettre, qui demeure
indépendant de la valorisation des apports et du régime fiscal appliqué. La parité d’échange,
telle que prévue par le règlement CRC 2004-01, reflète le rapport entre la valeur réelle de la
branche d’activité apportée et la valeur réelle des titres de la société bénéficiaire (et non la
valeur nominale). Ainsi, le nombre de titres à émettre est égal au rapport entre la valeur réelle
de la branche apportée et la valeur réelle d’un titre de la société bénéficiaire des apports.
Augmentation de capital
L’augmentation de capital chez la société bénéficiaire des apports est déterminée par le
produit du nombre de titres à émettre et de la valeur nominale de la bénéficiaire :
- si la valeur réelle est supérieure à la valeur nominale, l’écart entre ces deux valeurs
constitue une prime d’apport à comptabiliser comme prime d’apport dans les capitaux
propres de la société bénéficiaire des apports ;
- si la valeur réelle est inférieure à la valeur nominale, cette situation dégage une prime
d’apport négative, équivalente à une impossibilité de libérer les apports et donc de réaliser
l’opération. Afin de palier à cette situation, différentes options peuvent être envisagées :
59
- diminution de la valeur nominale des actions de la société bénéficiaire : cette opération,
neutre pour les actionnaires, a pour objectif de virer l’excédent de la valeur nominale sur
un compte de prime d’apport. Selon la CNCC, cette opération est possible mais réduit le
gage des créanciers qui disposent d’un droit d’opposition ;
- création d’une coquille ad hoc : la création de cette coquille, avec une certaine valeur
nominale, a pour objectif de rendre l’apport possible. Toutefois, cette solution suppose
que la création de la structure ait été anticipée.
Le règlement CRC 2004-01 a apporté d’autres précisions importantes sur les opérations
d’apport partiel d’actif concernant le traitement comptable des frais relatifs à l’opération, le
traitement de la perte de rétroactivité et des opérations réciproques. (voir n°11).
Comme précisé auparavant, les biens apportés sont évalués à leur valeur d’apport stipulée
dans l’acte d’apport. Cette valeur demeure fortement tributaire de la notion d’échange. En
effet, elle peut être définie comme un prix d’équilibre auquel un vendeur accepterait de
vendre et un acheteur accepterait d’acheter23.
La législation comptable marocaine n’a pas défini de méthode d’évaluation précise pour les
apports. Toutefois, la valeur d’apport nous paraît très proche de la valeur actuelle, telle que
définie par le Code Général de Normalisation Comptable. En effet, cette dernière est définie
comme étant une valeur d’estimation, à une date donnée, en fonction du marché et de l’utilité
économique pour l’entreprise. Ainsi, cette valeur est une pondération entre une valeur basée
sur des critères de marché (approche patrimoniale) et une valeur d’utilité basée sur des
critères de rentabilité (approche financière). La pondération entre ces deux valeurs dépendra
23
« Le commissariat aux apports et l’intervention du commissaire aux comptes dans les opérations de fusions »,
Issam El Maguiri, mémoire d’expertise comptable, novembre 2002.
60
alors, des intentions des parties participantes à l’opération d’apport, du contexte de l’opération
et des objectifs de l’opération.
Après avoir exposé les difficultés liées aux méthodes d’évaluation des apports, nous
présenterons d’une manière synthétique, les principales approches pour évaluer les apports ou
la branche d’activité apportée qui peuvent être adoptées dans un cadre général des apports et
plus spécifiquement, dans le cas des opérations d’apport partiel d’actif.
Cette approche vise à dégager une valeur de marché pour le patrimoine de l’entreprise à partir
de ses comptes annuels. L’évaluation patrimoniale, souvent admise dans le cadre de
valorisations fiscales, a comme fondement le calcul de l’actif net réévalué. Les corrections
apportées à l’actif net concernent essentiellement des réévaluations d’immeubles,
revalorisations de stocks, prise en compte des plus-values latentes sur immobilisations
financières, ainsi que l’élimination des non-valeurs. Certaines méthodes plus élaborées
prennent en compte différents éléments incorporels que sont la marque, la clientèle ou encore
les frais de recherche et de développement. Deux des méthodes les plus élaborées sont la
méthode des Praticiens et la méthode des Anglo-Saxons.
L’approche patrimoniale a pour avantage sa grande simplicité. Sa principale faiblesse réside,
par contre, dans le fait qu’elle repose sur des données comptables ponctuelles et ne permet pas
d’appréhender les changements qui interviennent parmi les éléments constituant la valeur de
l’entreprise.
61
L’universalité et le succès de ce type de méthodes s’expliquent par leur caractère prospectif,
c’est-à-dire tourné vers l’avenir. Le principal obstacle réside dans le fait qu’il est très peu
probable de trouver une entreprise strictement semblable à celle qui fait l’objet de
l’évaluation. Pour cette raison, il est fait référence à plusieurs critères de comparaison :
multiple du bénéfice (Price Earning Ratio), multiple du chiffre d’affaires, etc. Les multiples
peuvent, le cas échéant, être ajustés pour prendre en compte les caractéristiques propres à
l’entreprise à évaluer. Parmi les multiples fréquemment utilisés, nous citons le rapport
Cours/Bénéfice (Price Earning Ratio) et le rapport Cours/Bénéfice avant résultat financier,
impôts et amortissements (Price/EBITDA Ratio).
Le taux utilisé pour actualiser les flux libres de trésorerie est le coût moyen pondéré du
capital. Ce taux se définit comme la somme :
- du coût des capitaux propres, pondéré par l’importance de ces capitaux propres dans la
structure de financement à long terme de l’entreprise (capitaux propres et dettes
financières à long terme) et;
- du coût lié à l’endettement financier à long terme, pondéré par le poids de cet endettement
dans la structure de financement à long terme de l’entreprise.
62
Le coût des capitaux propres se calcule par référence à la rentabilité exigée par les
actionnaires d’entreprises comparables. La pondération entre l’endettement financier et les
capitaux propres, est déterminée par référence à une structure de financement optimale, c’est-
à-dire générant un coût de financement minimum pour l’entreprise.
2.1.4 Synthèse
Néanmoins, sachant que l’objectif étant de calculer la valeur actuelle des apports à la date
d’effet de l’opération, il convient de rappeler qu’aucune méthode ne fournit une évaluation
exacte et indiscutable. La modélisation théorique est certes nécessaire pour répondre aux
besoins des parties impliquées dans l’apport partiel d’actif. Cependant, elle a peu d’intérêt
sans une adaptation aux réalités du marché et sans négociation. En effet, les rapports de force
entre sociétés participantes à l’apport interviennent dans la valorisation des apports. Il
convient donc de ne pas dissocier la valorisation des apports de son contexte : l’apport partiel
d’actif. C’est dans cet esprit que l’on tiendra compte, lors du choix de la méthode
d’évaluation, de paramètres tels que la nature de l’apporteuse et/ou de la société bénéficiaire
des apports (financière, industrielle, services) et de leurs motivations (continuité des activités
de l’entreprise, liquidation de l’entreprise, synergies éventuelles, introduction en bourse,
filialisation, cession ultérieure, etc.)24.
Comme cela a été présenté dans le deuxième chapitre de ce mémoire, l’apport partiel d’actif
peut avoir un effet rétroactif. Ce décalage de la date d’effet de l’opération par rapport à la date
24
« Evaluation d’entreprises, à quelle méthode se fier ? », Pascal Rakovsky, Associé et Phillipe Piérard,
Directeur à PricewaterhouseCoopers France, département Transactions Services, janvier 2001.
63
de sa réalisation, génère certaines difficultés comptables que nous détaillons ci-après et qui
sont principalement liées à la reprise des flux comptables de la période intercalaire.
Selon le principe de la rétroactivité, toutes les opérations réalisées par la société apporteuse
dans le cadre de la branche d’activité apportée, pendant la période intercalaire sont réputées
être faites pour le compte de la société bénéficiaire. Pour refléter ce principe d’un point de vue
comptable, il convient de transférer les opérations réalisées pendant la période intercalaire à la
société bénéficiaire des apports. Afin de refléter, le plus fidèlement possible la rétroactivité de
l’apport, il ne suffirait pas de transférer le résultat de la période intercalaire, mais toutes les
opérations portant sur les produits, les charges ainsi que sur les mouvements des comptes de
tiers. Suite au transfert des ces trois éléments, il apparaîtra un solde, qui correspondrait au
résultat de la période intercalaire et aux encaissements et décaissements faits pour le compte
de la société bénéficiaire. Ainsi, la comptabilisation du transfert de ces opérations se détaille
comme suit :
64
- Chez la société bénéficiaire des apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6 Comptes de charges par nature
7 Comptes de produits par nature
346 ou 446 Compte courant d’associé débiteur ou créditeur
Prise en charge des opérations de la période intercalaire par la société bénéficiaire des
apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Chez la société apporteuse, les amortissements relatifs aux biens apportés continuent d’être
calculés et comptabilisés, selon les plans d’amortissement initiaux de l’apporteuse, jusqu’à la
date de réalisation de l’opération.
Chez la société bénéficiaire des apports, les amortissements des biens apportés doivent être
calculés sur la base des valeurs d’apport et selon les méthodes définies par celle-ci (durée,
modes, etc.) à partir de la date d’effet de l’opération. Lorsque la société apporteuse a constaté
des amortissements sur la période intercalaire, un ajustement des dotations aux
amortissements s’avère nécessaire chez la société bénéficiaire.
Exemple :
Valeur d’origine d’une machine 100
Amortissements cumulés à la date d’effet 60
Amortissement linéaire relatif à la période intercalaire chez l’apporteuse 10
Valeur d’apport 700
Amortissement dégressif chez la bénéficiaire (dont 90 linéaire) 200
------------------------------------------- -------------------------------------------------
619 Dotations aux amortissements 10
28 Amortissements machine 10
Reprise de la dotation aux amortissements constatée chez la société apporteuse
------------------------------------------- -------------------------------------------------
65
------------------------------------------- -------------------------------------------------
619 Dotations aux amortissements 80
28 Amortissements machine 80
Complément de la dotation linéaire chez la société bénéficiaire des apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6594 DNC pour amortissements dérogatoires 110
1351 Provision pour amortissements dérogatoires 110
Dotation aux provisions pour amortissements dérogatoires
------------------------------------------- -------------------------------------------------
La société apporteuse peut céder un bien figurant comme apport dans le traité d’apport
pendant la période intercalaire. Dans ce cas, elle comptabilise la sortie du bien de son
patrimoine par rapport à sa valeur nette d’amortissements dans ses comptes.
Ecritures à comptabiliser chez la société apporteuse (et reprise au titre de la rétroactivité chez
la bénéficiaire)
66
------------------------------------------- -------------------------------------------------
5141 Banque 75
7513 Produit de cession des immobilisations corporelles 75
Cession de la machine
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Ajustements à comptabiliser chez la société bénéficiaire des apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6513 VNA des immobilisations corporelles cédées 620
28 Amortissements machine 20
233 Matériel et outillage 600
Ajustement de la cession chez la société bénéficiaire des apports
------------------------------------------- -------------------------------------------------
6594 Dotation aux provisions pour amortissements dérogatoires 55
1351 Provision pour amortissements dérogatoires 55
------------------------------------------- -------------------------------------------------
1351 Provision pour amortissements dérogatoires 55
7594 Reprise sur amortissements dérogatoires 55
Reprise des amortissements dérogatoires sur la machine
----------------------------------------------------------------------------------------------------
67
2.2.4 Opérations réciproques entre les sociétés apporteuse et bénéficiaire
Les opérations réalisées entre les sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports pendant la
période intercalaire, doivent être annulées. A titre d’exemple, les écritures suivantes peuvent
être comptabilisées chez la société bénéficiaire des apports :
------------------------------------------- -------------------------------------------------
7111 Ventes de marchandises X
4455 Etat – TVA facturée X
6111 Achats de marchandises X
3455 Etat – TVA récupérable X
Annulation d’une opération réciproque portant sur l’achat de marchandises
------------------------------------------- -------------------------------------------------
4441 Fournisseurs X
3421 Clients X
Annulation des dettes et créances réciproques
------------------------------------------- -------------------------------------------------
Sans prétendre de développer ce sujet qui peut faire l’objet d’une étude séparée, nous citons
les incidences financières majeures de l’apport partiel d’actif.
Il ne fait pas de doute que l’apport partiel d’actif n’est pas sans incidence sur la situation
financière des deux sociétés. En effet, aux apports, correspondent des soldes de fonds de
roulement, de besoin en fonds de roulement et de trésorerie. L’apport pourrait induire une
situation financière difficile due à un niveau bas du fonds de roulement ou à un besoin en
fonds de roulement très élevé.
Il est conseillé que les sociétés participantes à l’opération procèdent à des simulations sur la
base des apports, pour mesurer l’impact qu’aurait l’apport sur les indicateurs de la situation
68
financière des deux sociétés. La composition et la structure des apports peuvent être revues ou
modifiées pour répondre à des objectifs de structure financière, comme présenté lors du
premier chapitre dans la partie traitant des motivations de l’opération.
Il est clair que la structure d’un groupe crée un effet multiplicateur de situation nette et en
conséquence, de capacités d’emprunt. Toutefois, il est judicieux d’attirer l’attention au fait
que cet effet de levier est réel lorsque l’apport partiel d’actif s’effectue entre deux sociétés
sans lien préexistant. En effet, lorsque les sociétés participantes à l’opération appartiennent au
même groupe, l’artifice de renforcement de la situation suite à l’apport partiel d’actif est
réduit à néant, surtout que les banques demandent à leurs clients les bilans individuels des
sociétés du Groupe, ainsi que leurs comptes consolidés pour procéder à leur analyse
financière.
L’adéquation des frais fixes de chaque société, par rapport à leur nouveau volume d’activité,
ne doit pas être négligée. Cette situation est souvent rencontrée chez la société apporteuse où
les services centraux et communs conservés peuvent être inadaptés au nouveau volume
d’activité, après transfert de la branche d’activité apportée. Parmi les solutions existantes, on
citera la possibilité pour l’apporteuse de facturer des frais de siège, lorsque celle-ci devient
holding animatrice et la mise en place chez la société apporteuse d’un plan social.
L’apport partiel d’actif est une opération qui crée, accroît ou décroît les liens de détention
entre les sociétés participantes à l’opération. Par ce biais, il y a souvent création de groupe
entre la société apporteuse et la société bénéficiaire des apports, ou un changement dans la
structure d’un groupe préexistant.
Par ailleurs, la notion de groupe demeure fortement liée à l’obligation de consolidation. En
effet, celle-ci s’étend à plus de sociétés au travers des développements récents de la législation
comptable et financière. Il convient de rappeler que l’obligation de consolidation ne
s’applique qu’aux sociétés suivantes :
69
les émetteurs d’obligations ou d’autres titres de créances, ainsi que ceux dont les titres
sont inscrits au premier compartiment de la Bourse et qui contrôlent une ou plusieurs
sociétés au sens de l’article 144 de la loi sur les sociétés anonymes25 ;
les sociétés cotées aux deuxième et troisième compartiments de la Bourse lorsqu’elles
optent pour la publication des comptes consolidés ;
les établissements et entreprises publics, conformément aux dispositions de la
loi 38-05 ;
les établissements de crédit26.
Il est fort probable que l’obligation de consolidation touchera dans l’avenir plus de sociétés
suite au projet de loi sur les comptes consolidés, qui oblige les groupes de sociétés ne faisant
pas appel public à l’épargne et dépassant certains seuils (total bilan 100 MDH, chiffre
d’affaires 200 MDH et un nombre de salariés de 500)27, à établir des comptes consolidés.
La préparation des comptes consolidés dans un contexte d’apport partiel d’actif est un
exercice compliqué qui pourrait faire l’objet d’une étude complète. Nous citerons, ci-après,
les principales incidences de l’apport partiel d’actif sur les comptes consolidés.
Si la société bénéficiaire des apports est incluse ou entre dans le même périmètre de
consolidation que l’apporteuse, les opérations courantes entre les deux sociétés doivent être
éliminées.
L’opération d’apport partiel d’actif génère une plus-value d’apport née de la différence entre
les valeurs d’apport et les valeurs nettes d’amortissements, chez l’apporteuse. Cette plus-
value est éliminée dans les comptes consolidés.
25
Article 5 de la note circulaire n° 07/09 du CDVM relative à la publication et à la diffusion d’informations
financières par les personnes morales faisant appel public à l’épargne.
26
Article 47 de la loi 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
27
Ecarts d’acquisition : Méthodologie d’audit de l’écart de première consolidation et des tests de dépréciation,
mémoire d’expertise comptable, El Mekki Chaouni benabdellah, mai 2007.
70
Goodwill
Selon IFRS 3, le goodwill est défini comme étant « les avantages économiques futurs générés
par des actifs qui ne peuvent être individuellement identifiés et comptabilisés séparément ». Il
correspond, en fait, à la différence entre le coût d’acquisition (apport net) et la part d’intérêt
de l’acquéreur (société apporteuse) dans la juste valeur nette des actifs, passifs et passifs
éventuels identifiables de la société bénéficiaire des apports.
Dans le cas des apports partiels d’actif, nous retrouvons des situations de variation du
pourcentage d’intérêts et des plus-values d’apport ; d’où la comptabilisation d’un goodwill.
La comptabilisation de l’apport partiel d’actif, dans les comptes consolidés, est effectuée à la
date de réalisation définitive de l’opération et en aucun cas, à la date d’effet comptable.
Nous détaillons les implications comptables relatives au traitement des opérations d’apport
partiel d’actif dans les comptes consolidés selon les normes IAS/IFRS dans l’annexe n°12.
CONCLUSION DU CHAPITRE
L’analyse des aspects comptables des apports partiels d’actif met en exergue les principales
conclusions suivantes :
71
traduire le caractère économique de l’opération dans les comptes, au-delà de sa nature
juridique, dans un esprit de rapprochement avec les normes comptables internationales ;
- les principales difficultés comptables rencontrées dans le cadre des opérations d’apport
partiel d’actif, apparaissent lorsque l’apport est effectué avec un effet rétroactif ou différé.
En effet, un certain nombre de retraitements sont à prévoir dans ces cas (calcul des
amortissements sur la base des valeurs d’apport, cession d’une immobilisation apportée
pendant la période intercalaire, etc.).
72
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE : CRITIQUE DU CADRE LEGAL
MAROCAIN DES APPORTS PARTIELS D’ACTIF
L’analyse des aspects juridiques, fiscaux et comptables des apports partiels d’actif permet
d’évaluer le degré d’attractivité des apports partiels d’actif en tant qu’outil au service des
stratégies d’entreprises, notamment dans le cadre de restructurations. Pour les chefs
d’entreprises, l’un des facteurs déterminant dans le choix des apports partiels d’actif demeure
leur coût/avantage de mise en œuvre.
A la lumière des conclusions tirées à partir de l’analyse du cadre légal des opérations d’apport
partiel d’actif au Maroc, il ressort que le coût global des ces opérations est composé de :
coûts directs :
- droits d’enregistrements (1% de l’apport net) et droits de mutation rattachés au
passif transféré. Ces droits de mutation s’avèrent souvent élevés, vu que
l’apport porte, la plupart du temps, sur une branche d’activité, passifs inclus ;
- imposition des plus-values d’apport au taux normal, sans qu’il y ait de mesure
incitative, à l’instar des mesures transitoires applicables aux opérations de
fusion et de scission et du régime de faveur prévu par l’article 162 du CGI
pour les opérations de fusion;
- honoraires du commissaire aux apports ;
- honoraires des conseils (expert comptable, avocat) ;
- honoraires des experts externes (évaluation des immeubles, des outils de
production, etc.);
coûts cachés :
- temps passé par le management et le personnel des sociétés pour la préparation
de l’opération d’apport partiel d’actif ;
- coût éventuel lié à l’harmonisation des aspects sociaux (conventions
collectives, régimes sociaux et taux de cotisations) ;
- mise en place d’institutions représentatives du personnel lorsque les seuils
prévus par le Code de travail en termes d’effectifs sont franchis ;
- coûts administratifs : modification des papiers en tête, nouvelle identité
visuelle ;
- coût lié à un éventuel plan social ;
73
- autres formalités : frais relatifs à la conservation foncière, inscriptions
modificatives à l’OMPIC, mise à jour des contrats, cautions, hypothèques, etc.
Nous déduisons donc, que le cadre légal marocain présente plusieurs freins qui peuvent
amener le management des sociétés à ne pas choisir l’apport partiel d’actif comme outil de
restructuration. Les freins les plus importants qui peuvent inciter les décideurs à renoncer au
projet d’apport partiel d’actif, et qui n’existent pas dans d’autres formes de restructurations
(fusions, scissions) sont les suivants:
Etant une opération peu courante, l’apport partiel d’actif représente une étape délicate dans la
vie de l’entreprise, vu que les équipes comptables des entreprises manquent souvent
d’expérience en la matière. L’apport partiel d’actif constitue, en général, une étape importante
dans la relation entre l’expert comptable et son client, car il marque une transition d’une
structure simple à une structure de groupe plus complexe.
L’apport partiel d’actif est une aubaine pour l’expert comptable, puisqu’elle lui permet de
montrer que son savoir-faire peut aller au-delà des aspects comptables et fiscaux simples et
routiniers, et de renforcer sa relation de confiance avec son client. En outre, l’apport partiel
74
d’actif permet à l’expert comptable de créer de nouvelles opportunités commerciales avec le
nouveau management et les nouveaux actionnaires de la société bénéficiaire des apports.
75
DEUXIEME PARTIE : L’EXPERT COMPTABLE FACE AUX OPERATIONS
D’APPORT PARTIEL D’ACTIF ET PROPOSITION DE DEMARCHES DE
TRAVAIL
L’expert comptable est seul habilité à exercer les missions d’audit financier et de
commissariat aux comptes. Il peut également exercer les fonctions de commissaire aux
apports et donner des conseils et avis d’ordre juridique, fiscal, économique, financier et
organisationnel se rapportant à la vie des entreprises28.
Compte tenu de la complexité de mise en œuvre des apports partiels d’actif, le professionnel
expert comptable est souvent sollicité par les entreprises pour intervenir en tant que conseiller
dans la mise en œuvre de l’opération. Par ailleurs, dans le cadre des missions d’audit et de
commissariat aux comptes, l’expert comptable peut intervenir dans un contexte d’apport
partiel d’actif, que ce soit chez la société apporteuse ou chez la société bénéficiaire des
apports.
Afin d’effectuer un travail de qualité, l’expert comptable doit se doter d’une méthodologie de
travail dans le cadre de ses missions de conseil ou d’audit. Ainsi, cette deuxième partie de ce
mémoire a pour objectif de proposer des outils de travail pour l’expert comptable conseiller
ou commissaire aux comptes, pour l’aider à cerner les aspects techniques et méthodologiques
de ses missions de conseil et d’audit légal ou contractuel en présence d’un apport partiel
d’actif.
28
Article 1 de la loi 15-89 réglementant la profession d’expert comptable et instituant un ordre des experts
comptables.
76
CHAPITRE 1 : ROLE DE L’EXPERT COMPTABLE CONSEILLER DANS LE
MONTAGE ET LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPORT PARTIEL D’ACTIF :
PROPOSITION D’UNE DEMARCHE DE TRAVAIL
Dans un premier temps, l’expert comptable peut être sollicité dans le cadre d’une mission de
conseil visant à proposer des choix de scénarii de transfert d’actifs ou d’activités, qui seraient
les plus avantageux aux sociétés demanderesses de conseil et qui répondraient au mieux à
leurs objectifs de gestion.
Dans ce cadre, l’expert comptable sera amené à présenter les différents modes de transfert
d’actifs et d’activités envisageables, les avantages et inconvénients qui leur sont rattachés,
pour proposer in fine le mode de transmission présentant le plus d’avantages à la société
cliente.
1.1. Transmission d’actifs et d’activités : une réponse aux objectifs stratégiques des
entreprises
Parmi les stratégies que les entreprises choisissent dans le cadre de leur développement, figure
la stratégie de croissance externe. En effet, celle-ci peut se réaliser par concentration
horizontale (acquisition d’un concurrent) ou verticale (contrôle d’un client par exemple). Elle
s’accompagne souvent de restructurations substantielles. Elle vise à acheter des parts de
marché lorsque les marchés se saturent.
La mise en œuvre de cette stratégie peut être effectuée selon plusieurs modalités : fusion,
scission, apport partiel d’actif ou cession de l’entité concernée. Ci-dessous, un bref rappel des
ces modalités :
1.1.1 Fusion
La fusion est l’opération par laquelle deux sociétés se réunissent pour n’en former qu’une
seule. Cette opération peut être motivée par plusieurs raisons, parmi lesquelles nous citons : la
mise en œuvre d’une stratégie de croissance horizontale, la réorganisation d’un groupe de
77
sociétés pour bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux, préparation d’une cession future, etc.
La fusion est considérée comme étant une opération, à laquelle les sociétés ont souvent
recours, pour réaliser des objectifs stratégiques de transfert d’actifs et/ou d’activités.
1.1.2 Scission
La scission est l’opération par laquelle le patrimoine d’une société est démembré au profit de
plusieurs sociétés existantes ou nouvelles. Celle-ci est souvent utilisée pour simplifier une
organisation jugée très concentrée et difficile à piloter.
La cession pure et simple d’une société ou des actifs représentant une activité constitue
également un moyen de transfert d’actifs et/ou d’activités qui se distingue par sa simplicité
procédurale.
Enfin, nous citons également comme autre modalité, l’apport partiel d’actif, objet de ce
mémoire, parmi les opérations permettant la transmission d’actifs et/ou activités.
Il s’agit à ce stade d’une première mission qui peut être confiée à l’expert comptable
conseiller et qui consiste en l’accompagnement pour le choix de la modalité idoine pour la
transmission ou le transfert d’actifs ou d’activités. Dans ce cadre, l’expert comptable sera
amené à exposer les avantages et inconvénients que présente chaque mode de transmission
pour enfin conclure, au vu des objectifs stratégiques des sociétés, des paramètres juridiques,
fiscaux et sociaux qui leur sont applicables, sur le mode de transmission le plus intéressant à
retenir.
78
1.2.Avantages et inconvénients des différents modes de transfert d’actifs
En liaison avec cet exposé, nous présenterons ci-après, sous forme de tableau synthétique les
principaux avantages et inconvénients que peuvent présenter les différents modes de transfert
d’actifs susmentionnés.
Mode de
Stratégies cibles Avantages Inconvénients
transfert
Fusion - Stratégie de Aspects juridiques Aspects juridiques
concentration ; -Transmission universelle - Dissolution de la
- Stratégie de du patrimoine ; société absorbée30 ;
diversification par la Aspects fiscaux -Dilution de
recherche de - Possibilité d’option pour l’actionnariat ;
complémentarités entre le régime de faveur - Perte d’une part du
activités. contrôle pour les
Aspects sociaux actionnaires de
Aucun formalisme pour le l’absorbante et de
transfert des contrats de l’absorbée ;
travail. Ceux-ci subsistent - Formalisme juridique
entre le salarié et la contraignant.
29
société absorbante .
Scission - Stratégie de Aspects juridiques Aspects juridiques
spécialisation ; -Transmission universelle - Dissolution de la
29
Article 19 de la loi 65-99 relative au Code du travail.
30
La dissolution de la société absorbée est considérée comme un inconvénient dans la mesure où, dans la
pratique, la dissolution d’une société est généralement synonyme de contrôle fiscal. Les dirigeants préfèrent
garder les sociétés en veilleuse pendant le délai de prescription fiscale pour minimiser le risque de redressement
fiscal. Ceci dit, la dissolution de la société absorbée pourrait être considérée comme un avantage lorsqu’elle
permet de réaliser un objectif stratégique de l’entreprise.
79
- Recentrage sur les du patrimoine; société absorbée;
métiers de base - Les actionnaires de la - Formalisme juridique
société scindée gardent le contraignant
contrôle des sociétés nées
de la scission selon le
même pourcentage de
contrôle initial.
Aspects fiscaux
- Régime de faveur prévu
par le régime transitoire
de la loi de finances 2010,
pour la période allant de
2010 à 2012.
Aspects sociaux
Aucun formalisme pour le
transfert des contrats de
travail. Ceux-ci subsistent
entre le salarié et la
société absorbante.
Cession - Désengagement total Aspects juridiques Aspects fiscaux
pure et d’une entreprise ; - Transmission universelle - Imposition de la plus-
simple - Cession intra-groupe du patrimoine ; value de cession au
(transfert de liquidités -Formalisme juridique taux normal.
entre sociétés du groupe). simple.
Aspects sociaux
Aucun formalisme pour le
transfert des contrats de
travail. Ceux-ci subsistent
entre le salarié et la
société.
80
Apport - Stratégie de Aspects juridiques Aspects juridiques
partiel spécialisation ; - Formalisme juridique -Absence de la
d’actif - Recentrage sur les moins contraignant par transmission universelle
métiers de base tout en rapport aux fusions et du patrimoine.
gardant le contrôle des scissions ;
activités transférées ; - Absence d’une Aspects fiscaux
- Préparation d’une dissolution de la société - Absence d’avantages
cession future ou d’un apporteuse suite à fiscaux en matière
partenariat. l’opération ; d’imposition à l’IS.
- Coût fiscal
Aspects sociaux potentiellement élevé
- Aucun formalisme pour relatif aux droits de
le transfert des contrats de mutation sur éléments
travail. Ceux-ci subsistent de passif apportés.
entre le salarié et la
société bénéficiaire des
apports.
81
- Séparation d’une ou de plusieurs activités (généralement déficitaires) de l’entreprise
en vue de rechercher des complémentarités ou des capitaux avec d’autres entreprises :
cas de création de joint-ventures ;
- Filialisation d’activités ou apport d’actifs pour atteindre des objectifs d’ordre
financier : niveau de fonds propres par rapport aux dettes, etc.
Une fois le choix de l’apport partiel d’actif est effectué, l’expert comptable conseiller peut
être sollicité par le management de la société pour l’accompagner et le conseiller dans la mise
en œuvre de ce choix. En l’absence d’une normalisation de l’approche à adopter dans le cadre
de cette mission, nous proposons dans la section suivante, une démarche de travail pour
l’expert comptable conseiller dans un contexte d’assistance à la mise en œuvre des apports
partiels d’actif.
Dans sa démarche, l’expert comptable repère les différentes étapes qui conduiront à la
réalisation de l’apport partiel d’actif et envisage dans chaque étape les différents choix
possibles dans le cadre de sa mission de conseil. Ces étapes de travail que nous détaillerons
par la suite, se présentent comme suit :
- étape 1 : acceptation de la mission et évaluation des risques
- étape 2 : lettre de mission et planification de l’intervention
- étape 3 : prise de connaissance des entités participantes à l’opération
- étape 4 : conseil et assistance juridique et fiscale de l’expert comptable
- étape 5 : assistance dans le processus d’arrêté des comptes
- étape 6 : rédaction du traité d’apport et relation avec les tiers et autres intervenants
dans l’opération
82
2.1. Acceptation de la mission et évaluation des risques
A ce stade, l’expert comptable s’assure que son indépendance n’est pas remise en cause par
un conflit d’intérêt qui pourrait exister entre l’expert comptable et :
- un ou plusieurs de ses clients ;
- des membres d’un même réseau de cabinets intervenant dans le cadre de l’opération
séparément chez l’apporteuse et la bénéficiaire des apports ;
- des membres d’un même réseau de cabinets qui prodiguent d’autres services au client
(audit, commissariat aux comptes, assistance comptable, etc.).
A ce niveau, l’expert comptable évalue s’il dispose des conditions nécessaires pour rendre une
prestation de qualité. Il s’agit principalement de s’enquérir de la disponibilité des
informations et des documents, de la nécessité de faire appel à des experts, du degré de
complexité de la mission, des délais d’exécution de la mission, etc.
83
2.1.4. Synthèse de la réflexion précédente : proposition d’un questionnaire d’acceptation
de la mission
84
exige de notre part est élevé ?
La lettre de mission constitue le « contrat » qui régit la relation entre l’expert comptable et la
société cliente. Celle-ci fixe les obligations et responsabilités de chaque partie.
85
- l’étendue de la mission : il convient à ce niveau, de délimiter les prestations attendues par
le client, en les définissant. Dans le cas d’espèce, il pourrait s’agir de :
l’accompagnement opérationnel de la société dans la mise en œuvre de l’apport ;
la préparation des documents juridiques liés à l’opération ;
le conseil fiscal et l’optimisation fiscale de l’opération ;
l’assistance comptable relative à la comptabilisation de l’opération.
- L’organisation de la mission : cette partie mentionnerait le planning d’intervention
prévisionnel, les membres de l’équipe qui interviendront dans la mission, y compris les
éventuels experts auxquels l’expert comptable pourrait faire appel ;
- Les honoraires : ceux-ci peuvent être évalués en temps de travail à fournir ou sous forme
de forfait. Il convient de rappeler que le forfait doit être cohérent avec le budget temps
prévu initialement. Les honoraires doivent être clairement définis pour éviter tout
quiproquo éventuel avec le client (par exemple : montant hors taxes, débours et frais de
déplacement) ;
- Les objectifs de l’apport : les caractéristiques de l’apport ainsi que ses objectifs peuvent
être précisés dans la lettre de mission, formant ainsi un préalable pour la validation du
traitement comptable ;
- La limitation de la responsabilité : l’expert comptable peut prévoir un paragraphe relatif à
la limitation de sa responsabilité, par prudence au cas où celle-ci est remise en question
lors d’un différend ultérieur à l’opération.
86
2.2.3. Planification de la mission
Lors de cette phase, l’expert comptable procède à une analyse de l’existant à travers les
principales étapes suivantes :
- prise de connaissance des motivations de l’opération ;
- fixation du périmètre de la mission ;
- revue des principaux contrats et procès verbaux des réunions des instances dirigeantes
des sociétés ;
- analyse de la réglementation applicable aux sociétés participantes à l’opération
(juridique, fiscale, comptable, propre au secteur, etc.)
Cette phase représente la vraie valeur ajoutée de l’expert comptable aux sociétés participantes
à l’apport partiel d’actif puisqu’elle porte principalement sur :
- le conseil pour le choix de la modalité idoine qui permettrait de répondre aux objectifs
stratégiques et qui représente le meilleur rapport avantage/coût pour les sociétés
concernées ;
- le conseil pour le choix de la date d’effet et du régime juridique de l’opération ;
- l’assistance de la société dans la rédaction du traité d’apport ;
- l’optimisation fiscale de l’opération ;
- l’établissement d’un calendrier de mise en œuvre de l’opération ;
- la mise en œuvre des différentes étapes prévue dans le calendrier pour la réalisation de
l’opération.
87
- l’arrêté comptable et l’établissement des déclarations fiscales des sociétés bénéficiaire
des apports et apporteuse ;
- sa relation, éventuelle, avec les commissaires aux comptes des sociétés participantes à
l’opération ;
- la réponse à des requêtes post apport du management.
Synthétiser la démarche de travail est une étape cruciale qui permet de s’assurer de
l’adéquation entre les travaux envisagés par rapport à la nature et l’étendue de la mission, à la
connaissance obtenue sur les sociétés participantes et à l’évaluation du risque de la mission.
Le plan de mission proposé devrait inclure les informations clés suivantes :
Nature de la mission
- Préparer des fiches signalétiques des sociétés participantes à l’opération reprenant les
informations suivantes : activité, chiffres-clés, référentiel comptable, législation
fiscale et juridique spécifique, etc.;
- Décrire l’objectif de l’apport et les objectifs stratégiques recherchés par les sociétés à
travers l’apport partiel d’actif : restructuration interne, filialisation pour cession
ultérieure, joint-ventures, prise de contrôle, etc.
88
Programme de travail à effectuer
Equipe et budget
A : Société apporteuse
B : Société bénéficiaire des apports
Questions A B Observations
Volet - Dispose-t-on des derniers comptes certifiés ?
administratif - Est-ce que la société dispose d’une
et comptable comptabilité analytique permettant de dégager
les résultats des différentes activités ?
- Existe-t-il un détail de l’inventaire des stocks
permettant de distinguer les stocks liés à
chaque branche d’activité ?
- Est-ce que les ETIC des sociétés mentionnent
89
des engagements hors bilan ? Peuvent-ils être
évalués ?
- A-t-on identifié des actifs qui ne figurent pas
au bilan (fonds commercial, brevets, marques,
etc.) utilisés ou appartenant aux sociétés
participantes à l’opération ?
- Est-ce que les modalités de l’opération
prévoient un déménagement à de nouveaux
locaux de la branche d’activité apportée ? Si
oui, s’enquérir de l’impact sur les agencements
qui pourraient être mis hors service et les baux
qui risqueraient d’être résiliés ?
- Existent-ils des actifs dont la valeur vénale
est supérieure à leur valeur comptable
(terrains, constructions, actions cotées, etc.) ?
- A-t-on identifié des méthodes d’évaluation
des actifs et passifs spécifiques aux sociétés
participantes à l’opération ou à leur secteur
d’activité ?
Conclusions et impact sur les travaux à mettre en œuvre :
Volet - Est-ce que les motivations économiques de
financier et l’opération sont réelles ? (risque d’abus de
stratégie de droit)
l’entreprise - Est-ce que l’opération s’inscrit dans le cadre
de la réalisation des objectifs stratégiques des
entités participantes ?
- Est-ce que l’apport partiel d’actif porte sur
une branche d’activité ou sur des éléments
d’actif et de passif isolés ?
- Est-ce que la branche d’activité apportée est
structurellement déficitaire ?
- Existent-ils des besoins en trésorerie qui
nécessiteraient d’envisager d’autres modes de
90
financement (avances en compte courant,
augmentation de capital, emprunts bancaires,
etc.) ?
Conclusions et impact sur les travaux à mettre en œuvre :
Volet social - Est-ce qu’un plan social est prévu après la
réalisation de l’opération ?
- Est-ce que le personnel de la branche
d’activité à apporter est individuellement
identifié ?
- Quel serait l’impact de l’apport partiel d’actif
sur les instances prévues par le code de travail,
au vu du transfert de personnel prévu (délégués
du personnel, comité d’hygiène et de sécurité,
etc.) ?
- A-t-on identifié les conditions de
rémunérations et les avantages sociaux des
salariés des deux sociétés ?
- Suite à la restructuration prévue, est ce que la
direction prévoit d’harmoniser les conditions
salariales pour le personnel de chaque société ?
91
apports a été immatriculée au registre de
commerce ?
- A quelle date ont été arrêtés les derniers
comptes des sociétés participantes à
l’opération ?
- Est-ce que l’une des sociétés a fait l’objet
d’une opération d’apport partiel d’actif, de
fusion ou de scission dans les années
antérieures ? Si oui, récupérer les traités et PV
liés à ces opérations et étudier leur impact
éventuel sur l’apport partiel d’actif envisagé ?
- Est-ce que l’une des sociétés a accordé ou
bénéficie de garanties hors bilan (cautions,
hypothèques, nantissement, etc.) ?
Conclusions et impact sur les travaux à mettre en œuvre :
Volet fiscal - A-t-on identifié des régimes fiscaux
spécifiques (zones franches, sociétés
immobilières, etc.) ?
- Est-ce que l’une des sociétés fait l’objet
d’une procédure de contrôle fiscal ? Si oui, y
a-t-il des notifications de redressements
reçues ?
- Dispose-t-on des déclarations d’impôts et
taxes et des rôles d’imposition émis au nom
des sociétés pour la période fiscale non
prescrite ?
- Existe-t-il une évaluation des risques fiscaux
liés à la branche d’activité apportée pour la
période non prescrite ? Si oui, s’enquérir de
l’impact éventuel sur les passifs apportés à la
société bénéficiaire.
92
Volet - Est-ce que l’exercice de l’activité apportée
réglementaire dépend d’une autorisation administrative ou
et d’une licence d’exploitation ?
conventionnel - Est-ce que l’activité apportée est régie par
une réglementation particulière ?
- A-t-on identifié l’ensemble des contrats
significatifs qui engagent les sociétés ?
- A-t-on détecté des clauses contractuelles qui
empêcheraient la réalisation de l’apport partiel
d’actif envisagé ?
- Est-ce que les biens, faisant l’objet d’apport,
sont assortis d’une clause contractuelle de
réserve de propriété ?
- A-t-on vérifié si l’activité apportée fait l’objet
de garanties accordées aux clients ? Si oui, est
ce que ces garanties sont correctement
évaluées dans les comptes de la société
apporteuse ?
- A-t-on obtenu tous les contrats de bail ? Y a-
t-il des clauses relatives au changement du
locataire ou de l’activité exercée ?
- S’est-on assuré de l’exhaustivité des contrats
de crédit-bail ou de location financement ?
Existe-t-il une restriction dans ces contrats qui
concerne le changement du titulaire ?
- Dispose-t-on de copies de l’ensemble des
titres fonciers des ensembles immobiliers ? A-
t-on détecté des biens immeubles qui sont
grevés d’une clause d’inaliénabilité ?
- Est-ce que certains biens font l’objet
d’hypothèque, nantissement ou un autre type
de sûreté ?
- A-t-on récupéré la liste des emprunts en
93
cours chez la société apporteuse ? existe-t-il
une clause dans les contrats d’emprunt qui
entraverait le transfert de l’emprunt à la société
bénéficiaire des apports ?
Conclusions et impact sur les travaux à mettre en œuvre :
Dans le cadre de la démarche proposée, nous recommandons vivement que l’expert comptable
tienne un dossier de travail dédié à l’opération d’apport partiel d’actif. Ce dossier sera
complété au fur et à mesure de l’avancement de la mission et contiendra les documents
justificatifs relatifs à l’opération. Ce dossier regroupera également, les comptes rendus des
différents entretiens et documents collectés lors de la phase de prise de connaissance. Pour la
tenue des dossiers de travail, nous proposons la structure détaillée dans l’annexe n°14.
L’intervention de l’expert comptable, dans cette quatrième étape, peut être appréhendée selon
deux volets : un premier volet concernant le conseil qu’il peut prodiguer pour l’optimisation
fiscale de l’opération et un deuxième volet relatif à l’assistance dans la préparation des
documents juridiques et déclarations fiscales liés à l’opération.
94
2.4.1. Le conseil fiscal
Dans sa mission de conseiller, l’expert comptable est souvent sollicité pour optimiser le coût
fiscal de l’opération, surtout lorsque cette dernière est effectuée entre sociétés d’un même
groupe.
Dans une optique d’optimisation fiscale, l’expert comptable pourrait présenter les
propositions suivantes :
- privilégier comme société apporteuse, la société du groupe qui présente des déficits
fiscaux importants qui permettraient d’absorber l’impôt né de la plus-value d’apport ;
- limiter, dans la mesure du possible, les passifs à apporter afin de réduire le montant
des droits de mutation qui s’y rattachent. Dans ce cadre, l’option qui est généralement
adoptée par les sociétés, est de garder les éléments constitutifs du besoin en fonds de
roulement relatifs à l’activité apportée chez la société apporteuse. Cette option peut
également avoir une portée pratique, lorsque les débirentiers et crédirentiers de la
société apporteuse interviennent dans le cadre de plusieurs activités chez la société
apporteuse. Dans ce contexte, il devient difficile d’analyser les différentes dettes et
créances pour identifier celles relatives à l’activité apportée.
- éviter, dans la limite du possible, d’attribuer à l’opération un effet rétroactif ou différé
afin d’éviter les éventuels retraitements fiscaux qui en découleraient et qui risquent
d’être rejetés par l’Administration fiscale en cas de contrôle fiscal.
Dans le cadre de la démarche de travail proposée, nous préconisons l’utilisation d’un guide de
travail qui récapitule les principaux aspects que l’expert comptable devrait considérer dans le
cadre de l’assistance fiscale et juridique, dans le cadre d’une opération d’apport partiel d’actif.
95
du résultat net au taux normal, sans qu’il n y ait aucune déduction
comptable au ou réintégration dans le tableau n°3 de la déclaration
résultat fiscal) fiscale relative à l’IS chez la société apporteuse.
- Dans le cas où les organes de direction décident que
l’opération soit effectuée avec un effet rétroactif ou
différé, veiller à ce que l’impact de la rétroactivité ou
de l’effet différé soit annulé au niveau du tableau n°3
par le jeu des réintégrations/déductions dans les
déclarations fiscales des deux sociétés.
Tab n°4 (tableau - S’assurer que les immobilisations apportées sont
des inscrites en augmentation des immobilisations chez la
immobilisations) société bénéficiaire à leur valeur d’apport et en
diminution des immobilisations chez la société
apporteuse à leur valeur historique.
96
figurent pas dans la déclaration des éléments
imposables de la société apporteuse, après la
réalisation de l’apport.
Déclaration - S’assurer que le dépôt de la déclaration de cession,
prévue à l’article cessation, transfert d’activité ou transformation de la
16 de la loi 47-06 forme juridique de l’établissement, a été effectué
dans le délai de 45 jours après la réalisation de
l’apport par la société apporteuse.
Taxe sur la Engagement de la - S’assurer que la société bénéficiaire des apports a
Valeur Ajoutée société préparé un courrier à l’Administration fiscale où elle
bénéficiaire des s’engage à s’acquitter, au fur et à mesure des
apports (art 114 du encaissements, la taxe correspondante et que cet
CGI). engagement est contenu dans le traité d’apport ;
- S’assurer que l’engagement susmentionné est
accompagné d’un état récapitulatif du solde des
clients débiteurs et des stocks de marchandises.
Droits Liquidation des - S’assurer de la liquidation des droits
d’enregistrement droits d’enregistrements par la société bénéficiaire des
d’enregistrement. apports dans les 30 jours prévus par l’article 136 du
CGI ;
- Vérifier la correcte imputation proportionnelle du
passif apporté dans le calcul des droits de mutation.
Nous proposons que les formalités juridiques à mettre en œuvre par l’expert comptable lors de
la phase d’assistance juridique, s’effectuent selon le calendrier suivant :
97
gérance de la société
bénéficiaire des apports
indiquant les motifs et
modalités de l’opération
proposée.
- Avis de publicité dans un Art 196 de la loi sur la S.A. 6 jours avant la date de
journal d’annonces légales. souscription à l’augmentation
de capital.
- Désignation d’un Art 24 ou 198 de la loi sur la
commissaire aux apports par S.A.
les actionnaires ou associés Art 53 ou 78 de la loi sur la
de la société bénéficiaire des S.A.R.L.
apports.
- Convocation de l’AGE qui Art 110 et 123 de la loi sur la - 15 jours avant la date de
décide de l’augmentation de S.A. l’AGE
capital.
- Mise à disposition des
actionnaires/associés des
documents relatifs à
l’augmentation de capital
envisagée.
- Dépôt du rapport du Art 26 de la loi sur la S.A. - 5 jours avant la date de
commissaire aux apports au l’AGE qui décide de
siège social et au greffe. l’augmentation de capital.
- Tenue de l’AGE qui décide Art 24 ou 198 de la loi sur la
de l’augmentation de capital S.A.
et qui approuve l’apport Art 53 ou 78 de la loi sur la
partiel d’actif. S.A.R.L.
98
Chez la société apporteuse
Il est à rappeler que lorsque l’opération est effectuée entre sociétés du même groupe, ou plus
généralement, lorsque l’opération constitue une convention réglementée, l’expert comptable
inclut dans ses travaux d’assistance juridique les procédures nécessaires pour le respect des
dispositions légales applicables aux conventions réglementées. Ayant déjà fait l’objet d’un
mémoire d’expertise comptable31, nous ne nous étalerons pas sur la description de ces
procédures.
31
« Problématique juridique et fiscale des conventions réglementées et démarche d’audit », Fatima ERRADI,
Session septembre 2002.
99
2.5. Assistance dans le processus d’arrêté des comptes
100
éléments d’actif et de passif, par l’acquisition des
titres de participation de la société bénéficiaire
des apports.
- Lorsque la rémunération de l’apport inclut
également une créance ou une soulte, veiller à
leur comptabilisation dans les comptes
appropriés.
- Opérations de la période intercalaire - Veiller à ce que les opérations réalisées pendant
la période intercalaire chez la société apporteuse
et qui, de par l’effet rétroactif reviennent à la
société bénéficiaire des apports, soient annulées
d’une manière individualisée.
- Congés payés - S’assurer que les droits aux congés payés du
personnel transféré, dans le cadre de l’apport
partiel d’actif, font l’objet d’une facturation à la
société bénéficiaire des apports et que cette
facturation est comptabilisée en autres produits
d’exploitation, sans compensation avec la charge
de congés payés.
101
l’augmentation de capital.
- Congés payés - Veiller à ce que les droits aux congés payés du
personnel transféré dans le cadre de l’apport
partiel d’actif, soient provisionnés à la date
d’effet de l’opération chez la société bénéficiaire
des apports.
- Retraitement des amortissements - S’assurer que les amortissements des
immobilisations apportées, relatifs à la période
intercalaire, sont recalculés sur la base de leur
valeur d’apport et ce à partir de la date d’effet
de l’opération.
- Traitement comptable des frais d’apport - Lorsque la société bénéficiaire décide
d’immobiliser les frais d’apport, vérifier que
l’immobilisation en non valeur est amortie sur
une période allant de 1 à 5 ans et que
l’amortissement fiscalement déductible
annuellement, correspond au cinquième de leur
valeur.
Rappel
L’état des informations complémentaires constitue une partie indissociable des états de
synthèse. En effet, il complète et commente l’information donnée par les autres parties des
états de synthèse (bilan, CPC, ESG et TF).
La Norme Générale Comptable précise également que, l’ETIC doit comporter toutes les
précisions ayant une importance significative, c'est-à-dire susceptibles d’influencer l’opinion
du lecteur des états de synthèse.
102
l’objectif de refléter une image fidèle. Il ne fait pas de doute que l’ETIC sera toujours
influencé par une opération d’apport partiel d’actif.
103
homogénéisation des taux, revue des méthodes de
dépréciation des stocks, etc.)
B1 Détail des non valeurs - Pas d’impact majeur.
- S’assurer que les charges liées à l’opération (droits
d’enregistrement, honoraires, etc.), qui sont réparties
sur plusieurs exercices, figurent dans l’état B1 chez
les deux sociétés.
B2 et Tableaux des - Il est souhaitable de préciser dans les tableaux de
B2bis immobilisations et variation des immobilisations et des amortissements,
amortissements les montants correspondants aux immobilisations
apportées chez l’apporteuse en tant que cessions, et
chez la bénéficiaire des apports en tant
qu’acquisitions.
B3 Tableau des plus ou moins- - Chez la société apporteuse, détailler dans cet état
values sur cessions ou les immobilisations apportées. Leur prix de cession
retraits d’immobilisations correspondrait à leur valeur d’apport.
B4 Tableau des titres de - Inclure les informations relatives à la société
participation bénéficiaire des apports dans l’état B4 de l’ETIC de
la société apporteuse (activité, capital social, prix
d’acquisition, valeur nette comptable, etc.).
B5 Tableau des provisions - Chez la société apporteuse, il est souhaitable de
préciser au niveau de cet état les provisions liées à la
branche d’activité apportée et qui sont devenues sans
objet. Ces provisions doivent être reprises au niveau
de l’état B5 de l’ETIC.
B6 Tableau des créances - Distinguer les créances réciproques entre les deux
sociétés, apporteuse et bénéficiaire, au niveau de la
colonne prévue pour les entreprises liées.
B7 Tableau des dettes - Distinguer les dettes réciproques entre les deux
sociétés, apporteuse et bénéficiaire, au niveau de la
colonne prévue pour les entreprises liées.
B8 Tableau des sûretés réelles - Pas d’impact majeur
données ou reçues
104
B9 Engagements financiers - En cas d’existence d’une clause de « garantie
reçus ou donnés d’actif et de passif » dans le traité d’apport, prévoir
une information concernant cet engagement dans
l’état B9 de l’ETIC au niveau des engagements
donnés chez la société apporteuse et des
engagements reçus chez la société bénéficiaire des
apports.
B10 Tableau des biens en - Pas d’impact majeur
crédit-bail
B11 Détail des postes du CPC - Pas d’impact majeur
B12 Passage du résultat net - S’assurer que la plus-value d’apport soit imposée
comptable au résultat net au taux normal, sans qu’il n y ait de déduction ou
fiscal réintégration dans le tableau B12 chez la société
apporteuse ;
- En la présence d’un effet rétroactif ou différé,
s’assurer que l’impact de la rétroactivité ou de l’effet
différé, est annulé au niveau du tableau B12 par le
jeu des réintégrations/déductions.
B13 Détermination du résultat - Pas d’impact majeur
courant après impôt
B14 Détail de la taxe sur la - Pas d’impact majeur
valeur ajoutée
C1 Etat de répartition du - Actualiser le tableau de répartition du capital social
capital social de la société bénéficiaire des apports au vu des
données de l’augmentation de capital née de l’apport
partiel d’actif.
C2 Tableau d’affectation des - Pas d’impact majeur
résultats intervenue au
cours de l’exercice
C3 Résultats et autres éléments - Pas d’impact majeur
caractéristiques de
l’entreprise au cours des
trois derniers exercices
105
C4 Tableau des opérations en - Pas d’impact majeur
devises comptabilisées
pendant l’exercice
C5 Datation et évènements - Pas d’impact majeur
postérieurs
Rappel
L’obligation d’établir le rapport de gestion est prévue par l’article 142 de la loi sur la S.A.
L’article de loi précise également que « ce rapport devrait contenir tous les éléments
d’information utiles aux actionnaires pour leur permettre d’apprécier l’activité de la société
au cours de l’exercice écoulé, les opérations réalisées, les difficultés rencontrées, les résultats
obtenus, la formation du résultat distribuable, la proposition d’affectation dudit résultat, la
situation financière de la société et ses perspectives d’avenir 32 ». Par ailleurs, l’article de loi
précise également que lorsque la société possède des filiales ou des participations, le rapport
de gestion doit contenir les mêmes informations à leur sujet, avec leur contribution au résultat
social.
Dans le cadre de sa mission d’assistance, l’expert comptable sera amené à revoir les mentions
obligatoires prévues par la loi lors de la préparation du rapport de gestion, dans l’objectif de
présenter une information complète aux actionnaires.
32
Article 142 de la loi 17-95 relative à la S.A., modifiée et complétée par la loi 20-05.
106
bien détaillée chez les deux sociétés en mettant en
exergue ses principales caractéristiques (actifs et passifs
concernés, effet rétroactif ou différé, motivations de
l’opération, etc.)
Difficultés rencontrées - Détailler toute difficulté rencontrée qui serait liée à
l’opération d’apport partiel d’actif (e.g. difficultés dans
le transfert de certains biens, absence de l’adhésion du
personnel à l’opération, etc.).
Résultats obtenus - Pour refléter une information pertinente et comparable,
il est recommandé de présenter un comparatif des
comptes, qui soit retraité de l’impact de l’opération.
Formation du résultat - Mettre en exergue l’impact de l’apport partiel d’actif
distribuable dans la formation du résultat distribuable, à titre
d’exemple, nous citons :
+ société apporteuse : plus-values dégagées suite
à l’apport ;
+ société bénéficiaire : résultat de la période
intercalaire.
Proposition d’affectation - Pas d’impact majeur
du résultat
Situation financière de la - S’assurer que l’impact sur la situation financière des
société sociétés participantes à l’apport est bien expliqué en
termes d’endettement, d’évolution de trésorerie et de
cash-flows et des autres indicateurs à caractères
financiers.
Perspectives d’avenir - Veiller à ce que les perspectives d’avenir des deux
sociétés soient clairement expliquées, en mettant surtout
l’accent sur les perspectives de l’activité transférée chez
la société bénéficiaire des apports et sur l’impact du
transfert quant à l’avenir de la société apporteuse.
Informations sur les filiales - Vu que l’apport partiel d’actif crée une filiale chez la
société apporteuse – qui est la société bénéficiaire des
apports- et pourrait, éventuellement, être à l’origine
107
également d’une filiale chez la société bénéficiaire des
apports, lorsque les apports incluent des titres de
participation, il convient de détailler dans cette partie du
rapport de gestion, l’ensemble des informations relatives
à ces filiales, ainsi que leur contribution au résultat de
leurs sociétés mères.
2.6. Rédaction du traité d’apport et relation avec les tiers et autres intervenants dans
l’opération
Dans cette dernière étape de la démarche de travail proposée, l’expert comptable assiste les
sociétés participantes à l’opération dans la rédaction du traité d’apport et assure une relation
d’échange avec les différents intervenants dans l’opération (commissaire aux apports,
commissaire aux comptes et/ou auditeur externe, etc.), ainsi qu’avec les autres tiers.
Lors de la rédaction du traité d’apport, plusieurs aspects devraient faire l’objet d’une attention
particulière de la part de l’expert comptable. Nous proposons le guide de travail ci-dessous
afin de cerner les principaux aspects présentant certaines difficultés :
108
- Anticiper le recours aux expertises externes
(cas des immeubles, navires, avions, etc.)
- Identification des actifs et passifs - S’assurer que les actifs et passifs apportés sont
apportés exhaustifs et suffisamment détaillés dans le
traité d’apport. Nous proposons la feuille de
travail figurant à l’annexe n°16.
- Apport des titres de participation de - Dans le cas où l’apport inclut des titres du
la société bénéficiaire capital de la société bénéficiaire des apports,
veiller à ce que le traité d’apport précise et
rappelle les dispositions légales applicables en
matière de détention par une société de ses
propres actions, prévues à l’article 279 de la loi
sur la S.A.
- Clause de garantie d’actif et de - Lorsque l’apport réunit des entités distinctes
passif par un partenariat ou une prise de contrôle, il est
courant de prévoir une clause de garantie d’actif
et de passif afin de prémunir la société
bénéficiaire des apports contre le risque
d’existence de passifs occultes ou d’actifs
fictifs, par rapport à une situation financière de
référence.
Néanmoins, cette clause peut être limitée
uniquement à la garantie de passif dans les
restructurations internes.
Clause suspensive : il est prudent de - Prévoir une clause suspensive qui
prévoir cette clause. subordonnerait la réalisation définitive de
l’opération à la décision de l’augmentation de
capital chez la société bénéficiaire par son AGE
ou à une date butoir.
109
2.6.2. Relation de l’expert comptable conseiller avec les tiers et les autres intervenants
et les tiers
Disponibilités
Lorsque l’apport inclut des comptes bancaires, il est nécessaire d’ouvrir, de préférence chez la
même banque de la société apporteuse, un ou plusieurs comptes au nom de la société
bénéficiaire des apports. En effet, il n’est pas possible de changer le titulaire d’un compte
bancaire. Il suffit ensuite de donner l’ordre à l’établissement financier d’effectuer des
virements de compte à compte, dès l’approbation de l’opération par l’AGE de la société
bénéficiaire.
Dans le cadre de sa mission d’assistance, l’expert comptable pourrait être sollicité par le
management de la société bénéficiaire des apports pour procéder aux démarches
susmentionnées.
Emprunts
En général, les contrats d’emprunts revêtent un caractère non transmissible. Dans ce contexte,
de nouveaux contrats devraient être mis en place. Ces derniers reprennent souvent le capital
restant dû, ainsi que les conditions du contrat initial. Les démarches ci-dessus peuvent faire
partie des travaux que l’expert comptable pourrait être amené à effectuer dans le cadre de sa
mission de conseil. Dans la pratique, et surtout dans les cas des apports intra-groupe, la
banque peut envisager d’un commun accord avec les sociétés participantes à l’opération, que
les prêts demeurent souscrits au profit de la société apporteuse, mais que la prise en charge
des remboursements soit, toutefois, assurée par la société bénéficiaire des apports. Dans le
cadre de cette option, la banque conserve la latitude de se retourner contre l’apporteuse en cas
de défaillance de la société bénéficiaire. Le choix de cette option est souvent formalisé par un
simple avenant au contrat de prêt, qui serait signé par les trois parties (l’apporteuse, la
bénéficiaire des apports et la banque).
110
Crédit-bail
Dans la majorité des cas, les contrats de crédit-bail présentent une clause qui conditionne le
transfert du bénéfice du contrat à un accord préalable du bailleur. Parmi les démarches que
l’expert comptable conseiller pourrait effectuer, nous notons la demande à l’organisme
bailleur du transfert du bénéfice du contrat de crédit-bail au profit de la société bénéficiaire
des apports. Lorsque le bailleur autorise l’apport :
- le traité d’apport devrait mettre à la charge du bénéficiaire, toutes les obligations qui lui
incombent en vertu du contrat de crédit-bail;
- le traité d’apport devrait également préciser que « la société bénéficiaire des apports aura
le bénéfice des droits résultants du présent contrat et prendra livraison du bien au lieu et
dans l’état où il se trouve sans aucune garantie du bailleur» ;
- l’expert comptable devrait prévoir l’établissement d’un avenant au contrat de crédit-bail
qui tiendrait compte des éléments susmentionnés.
Les organismes sociaux constituent une partie incontournable dans le processus de transfert
du personnel à la société bénéficiaire des apports. Lorsque l’expert comptable s’occupe
également des aspects liés au transfert du personnel, les démarches suivantes s’imposent :
- prise de contact avec les caisses de retraite en vue de l’harmonisation des traitements ;
- information par courrier des organismes sociaux (CNSS, mutuelles, etc.) du transfert
d’activité prévu ;
- demande d’inscription de la société bénéficiaire, lorsque celle-ci est créée pour les
besoins de réalisation de l’apport partiel d’actif, auprès de la CNSS et autres
organismes sociaux (caisses de retraite, assurances, mutuelles, etc.).
Lorsque la société bénéficiaire est créée spécifiquement pour recevoir l’apport, la déclaration
d’existence prévue à l’article 148 du Code Général des Impôts doit être émise. Lorsque cette
démarche fait partie des travaux assignés à l’expert comptable, celui-ci doit veiller à ce que la
déclaration d’existence soit établie, d’après l’imprimé modèle prévu par l’Administration, et
qu’elle parvienne dans un délai maximum de trente jours suivant la constitution de la société
111
bénéficiaire, au service local des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal
établissement au Maroc.
Cette déclaration est également prévue par l’article 16 de la loi 47-06 relative à la fiscalité des
collectivités locales.
2.6.3. Relation de l’expert comptable avec les autres parties participantes à l’opération
La relation de travail que l’expert comptable est amené à avoir avec d’autres intervenants
dans l’opération, dans le cadre de sa mission de conseil et d’assistance à la réalisation de
l’apport partiel d’actif, doit être clairement définie et doit tenir compte des règles de
déontologie et d’éthique qui s’appliquent à la profession.
Comme nous l’avons présenté dans le premier chapitre de la première partie de ce mémoire,
le commissaire aux apports est chargé d’apprécier la valeur des apports et de s’assurer qu’elle
est au moins égale au nominal des actions à émettre par la société bénéficiaire dans le cadre
de l’augmentation de capital visant à réaliser l’apport partiel d’actif. Il est également tenu de
vérifier les avantages particuliers stipulés au profit des personnes associées ou non. Dans son
évaluation globale, il tient compte des conditions particulières de l’opération (effet rétroactif,
effet différé, etc.). Sa mission prend fin lors du dépôt de son rapport, sans qu’il ait une
obligation sur les évènements postérieurs.
A l’occasion de son intervention, le commissaire aux apports peut prendre contact avec
l’expert comptable pour compléter ses travaux, portant sur l’évaluation des apports et des
avantages particuliers.
Comme nous l’avons précisé dans la troisième étape de la démarche proposée, l’expert
comptable prend connaissance des différentes conditions contractuelles des sociétés
participantes à l’opération, y compris celles relatives aux relations avec les banques. Après les
avoir examinées, il est recommandé de contacter les partenaires financiers pour leur présenter
l’opération et définir les modalités de transfert des passifs de la branche d’activité apportée.
112
L’apport partiel d’actif a pour effet de changer en général l’appréciation du risque bancaire du
dossier. Ainsi, après avoir pris connaissance de l’opération envisagée, le banquier effectuera
une analyse financière des sociétés après apport, ainsi qu’une analyse d’exploitation. Il revient
alors à l’expert comptable, sur demande de la société, de préparer les budgets et comptes
prévisionnels destinés au banquier.
En tant que conseiller des sociétés participantes à l’apport partiel d’actif, l’expert comptable
peut être sollicité par les directions des sociétés, afin de fournir certaines informations aux
commissaires aux comptes des sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports.
A l’exception des informations habituelles fournies par l’expert comptable au commissaire
aux comptes, en la présence d’un apport partiel d’actif, d’autres informations peuvent être
demandées par le commissaire aux comptes pour répondre au risque d’audit né de l’opération
(e.g. traité d’apport, documents juridiques liés à l’opération, détail des écritures comptables
relatives à l’apport, etc.).
Après la conclusion de ce chapitre, nous détaillons l’incidence de l’apport partiel d’actif sur la
mission du commissaire aux comptes dans le chapitre suivant.
113
et 2 conseil et d’assistance à la mise
en œuvre de l’apport partiel
d’actif et lettre de mission.
Section 2/ Etape 3 Collaboration active Prise de connaissance
approfondie.
Section 2/Etape 4 Demande d’une assistance Mise en œuvre des travaux
juridique et fiscale mentionnés dans l’étape 4,
relatifs à l’assistance juridique
et fiscale.
Section 2/Etape 5 Demande d’une assistance Mise en œuvre des travaux
comptable présentés dans l’étape 5 relatifs
à l’assistance comptable
Section 2/ Etape 6 Assistance à la rédaction du traité Mise en œuvre des travaux
d’apport mentionnés dans l’étape 6.
Section 2/Etape 6 Assurer une relation avec les Veiller au respect des règles de
différentes parties intervenant dans comportement et de déontologie
l’opération dans ses relations avec les
autres intervenants (voir étape
6).
114
CHAPITRE 2 : INCIDENCE DE L’OPERATION D’APPORT PARTIEL D’ACTIF
SUR LA MISSION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES : PROPOSITION D’UNE
ADAPTATION DE L’APPROCHE D’AUDIT
Ce deuxième chapitre a pour objectif de démontrer que l’opération d’apport partiel d’actif
peut générer chez les sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports, des anomalies
significatives qui, lorsqu’elles ne sont pas détectées et signalées par le commissaire aux
comptes, risquent de mettre en cause sa responsabilité civile ou pénale. Le risque de non
détection de ces inexactitudes, irrégularités ou infractions, qui constitue une composante
significative du risque d’audit, est donc élevé dans ce contexte.
L’approche proposée est le fruit de l’expérience acquise au cours de missions de commissariat
aux comptes dans des sociétés ayant participé à une opération d’apport partiel d’actif.
Dans ce contexte, l’adaptation de l’approche d’audit passe tout d’abord par une prise de
connaissance des modalités de l’opération et une analyse du risque créé par l’opération
d’apport partiel d’actif.
Nous précisons cependant, que nous limitons l’adaptation de la stratégie d’audit aux
principales zones de risques qui naissent, spécifiquement de l’apport partiel d’actif. D’autres
risques, généralement pris en compte par l’auditeur dans des contextes communs et qui
pourraient être affectés par l’opération d’apport partiel d’actif ne serons pas traités, car nous
estimons que l’effort d’adaptation des procédures d’audit à mettre en œuvre, par rapport aux
procédures standards, n’est pas important (e.g. continuité d’exploitation, fraude, etc.).
Dans sa Norme d’audit 2300, portant sur la connaissance de l’entité et de son environnement
et sur l’évaluation du risque d’anomalies significatives, l’Ordre des Experts Comptables
rappelle que « l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son environnement
qui soit suffisante pour lui permettre d’identifier et d’évaluer le risque que les états de
synthèse contiennent des anomalies significatives (…) ». Par analogie, la prise de
connaissance approfondie des modalités de l’apport partiel d’actif auquel participent les
sociétés apporteuse et bénéficiaire des apports, doit être considérée comme indispensable.
115
Ainsi, nous aborderons dans un premier temps les éléments à examiner dans la prise de
connaissance de l’opération, puis dans un deuxième temps l’analyse du risque d’audit
spécifique généré par l’apport partiel d’actif.
Nous distinguons deux catégories d’informations que le commissaire aux comptes aura à
récolter pour fonder son analyse des risques : des informations indispensables à une bonne
compréhension de l’opération et d’autres sources d’informations potentielles.
Comme mis en exergue dans la première partie de ce mémoire, et contrairement aux idées
reçues, la nature juridique de l’apport partiel d’actif est différente de celle des opérations de
fusion et de scission. Ainsi, le commissaire aux comptes doit réunir toutes les informations
qui détaillent la nature juridique de l’opération (procès verbaux de l’AGE relative à
l’augmentation de capital chez la société bénéficiaire des apports, le traité d’apport, etc.) pour
en prendre connaissance.
Les informations recueillies sur les sociétés participantes à l’opération doivent permettre
d’identifier la motivation économique réelle de celle-ci. Comme précisé précédemment dans
ce mémoire, les principales motivations de l’apport partiel d’actif peuvent être la
spécialisation par métier, la recherche de complémentarités ou de capitaux ou la préparation
d’une future cession séparée d’une activité.
Le commissaire aux comptes doit identifier d’une manière précise la finalité de l’opération
pour qu’il soit en mesure d’en vérifier l’impact sur l’égalité entre les actionnaires des deux
sociétés. Par ailleurs, la finalité de l’opération peut également impacter la valorisation des
apports et leur comptabilisation.
116
Les sociétés participantes à l’opération
Les commissaires aux comptes de chaque société, participant à l’opération, doivent recueillir
des informations sur l’autre société (apporteuse ou bénéficiaire des apports).
Ces informations peuvent aller des plus générales (forme, dénomination sociale, actionnariat,
siège social, etc.) aux informations les plus pointues, à savoir :
- son mode de gouvernance (composition du conseil d’administration/directoire/comité
de direction, etc.) ;
- son activité (secteur, savoir-faire, marchés, clients, concurrents, réglementation
applicable, fournisseurs, etc.) ;
- sa position économique et financière (états de synthèse récents, budgets et plans
prévisionnels, etc.) ;
- les procédures et principes comptables applicables (manuel de procédures comptables,
cartographie des systèmes d’information, autres procédures internes, etc.).
L’identification de ces éléments chez l’autre société permet au commissaire aux comptes de
préciser les liens qui peuvent exister entre cette dernière et la société auditée. En effet,
l’existence de tels liens peut avoir un impact significatif sur la mission du commissaire aux
comptes (conventions réglementées, opérations intra-groupe et comptes consolidés, impact de
l’opération sur l’égalité des actionnaires, etc.)
Généralement, le traité d’apport reprend les apports en grandes masses. A titre d’exemple,
nous retrouvons le montant total des immobilisations, des créances ou des dettes apportées.
Le détail des apports figure souvent comme annexe au traité d’apport. Ces éléments sont
d’une importance significative pour les commissaires aux comptes des deux sociétés. En effet,
ils leur permettent de vérifier que les écritures d’apport ont été correctement comptabilisées
chez les deux sociétés. Par ailleurs, ces éléments sont également nécessaires pour
l’appréciation de la pertinence des valeurs attribuées aux apports transférés.
Les créances, dettes et disponibilités sont généralement apportées à leur valeur nominale et ne
présentent pas de risque quant à leur valorisation. Les stocks sont généralement apportés à
117
leur coût d’acquisition ou de production, déduction faite des provisions pour dépréciations
éventuelles.
En général, les éléments porteurs d’un risque d’audit significatif, concernant leur évaluation
suite à l’apport partiel d’actif, sont les immobilisations corporelles et incorporelles. En effet,
comme il sera détaillé dans la section suivante, la valeur attribuée aux apports impacte
directement, la valeur des actifs de la société bénéficiaire et la plus-value constatée en résultat
chez la société apporteuse. Ainsi, l’expert comptable devra collecter les éléments probants
qui justifient les différentes valeurs attribuées aux immobilisations. A titre d’exemple, nous
citons :
- les rapports d’expertises externes relatifs à l’évaluation des immobilisations
corporelles ;
- en l’absence de rapports d’expertises, le calcul de la valeur d’utilité de ces biens chez
la société bénéficiaire ;
- le rapport d’évaluation de la valeur du fonds de commerce.
Les informations relatives au régime juridique et à la fiscalité applicables aux apports partiels
d’actif au Maroc sont capitales pour une analyse pointue des risques qui leur sont liés. En
effet, une bonne compréhension du régime juridique permet aux commissaires aux comptes
des deux sociétés de déceler des anomalies potentielles qui risquent d’impacter leurs opinions
sur les comptes, ainsi que leurs remarques relatives aux vérifications spécifiques prévues par
la loi.
Par ailleurs, une maîtrise de la fiscalité applicable aux apports partiels d’actif permet de cerner
le risque d’anomalie significative lié aux comptes « Etat/Impôts et taxes » des sociétés
participantes à l’opération. En général, vu l’importance des valeurs des apports, les impôts et
taxes qui leur sont liés sont souvent considérés comme significatifs.
118
La convocation à l’assemblée générale extraordinaire
En général, la décision d’apport chez la société apporteuse est entérinée dans le cadre d’une
réunion de conseil d’administration/directoire de la société apporteuse. A l’instar de
l’assemblée générale de la société bénéficiaire des apports, la réunion du conseil
d’administration/conseil de surveillance permet au commissaire aux comptes de la société
apporteuse de réunir plusieurs informations sur l’opération d’apport projetée.
Il est à noter que la convocation du commissaire aux comptes à la réunion de ce conseil
d’administration/conseil de surveillance n’est pas obligatoire34.
Pour la définition des modalités de l’opération, les sociétés participantes à l’apport partiel
d’actif ont souvent recours à des conseils extérieurs (fiscalistes, juristes, etc.)
33
Article 110 de la loi sur les sociétés anonymes
34
Article 170 de la loi sur les sociétés anonymes
119
Il est clair que les rapports établis par ces professionnels constituent pour les commissaires
aux comptes des deux sociétés, une source d’informations sur :
- la situation fiscale des deux sociétés : risques fiscaux sur les exercices non prescrits,
contrôles fiscaux en cours, redressements fiscaux potentiels, etc.
- les options fiscales retenues dans le cadre de l’apport partiel d’actif et leurs
conséquences sur les deux sociétés concernant les différents impôts et taxes;
Même si, en vertu de l’article 168 de la loi sur les sociétés anonymes, « le secret
professionnel ne peut être opposé aux commissaires aux comptes, sauf par les auxiliaires de
la justice », les experts sollicités par les sociétés participant à l’opération ne sont pas tenus de
communiquer au commissaire aux comptes les documents réunis ou élaborés au cours de leur
mission. Pour obtenir leurs rapports, le commissaire aux comptes doit se tourner vers les
dirigeants de la société concernée.
Les différentes sources d’information décrites ci-dessus constituent donc, autant d’éléments
indispensables pour une bonne compréhension des modalités de l’opération d’apport partiel
d’actif. Néanmoins, une parfaite connaissance n’est utile que lorsqu’elle permet à l’expert
comptable d’identifier, d’une manière précise, les risques d’audit spécifiques générés par
l’apport partiel d’actif.
Dans le cadre des missions d’audit auxquelles nous avons participé chez les sociétés
apporteuse et bénéficiaire des apports, nous avons identifié plusieurs risques d’audit
spécifiques qui naissent ou qui revêtent un caractère significatif en présence d’un apport
partiel d’actif.
Ainsi, au fur et à mesure de la prise de connaissance des modalités de l’apport partiel d’actif,
le commissaire aux comptes doit identifier les principales inexactitudes, irrégularités ou
infractions qui risquent d’être induites par l’opération chez les deux sociétés.
Nous proposons de classer les risques générés par l’opération en quatre catégories :
- les risques liés à la comptabilisation de l’apport partiel d’actif et aux états de synthèse;
- les risques liés à l’évaluation des apports ;
- les risques liés aux modalités fiscales de l’opération ;
- les risques liés aux obligations juridiques des sociétés participantes à l’opération.
120
1.2.1. Risques liés à la comptabilisation de l’apport partiel d’actif et aux états de
synthèse
Comme indiqué dans la première partie de ce mémoire, l’apport partiel d’actif doit être
comptabilisé chez la société bénéficiaire des apports conformément au traité d’apport. Les
principaux risques liés à la comptabilisation de l’opération se détaillent comme suit :
Lorsque la société bénéficiaire des apports détient des titres de participation de la société
apporteuse antérieurement à l’apport, l’apport partiel d’actif, impacte d’une manière
significative la situation patrimoniale et la rentabilité de la société apporteuse. Nous détectons
donc un risque lié à la surestimation ou la sous-estimation de la valeur des titres de la société
apporteuse au bilan de la société bénéficiaire des apports.
121
valeurs reprises en comptabilité doivent correspondre à celles figurant dans le traité d’apport.
Nous relevons donc qu’il existe un risque que la comptabilisation des apports chez la société
bénéficiaire ne soit pas conforme aux dispositions du traité. Ce risque est d’autant plus élevé
lorsque l’apport porte sur un nombre élevé d’éléments. Il s’agit notamment des cas des
apports partiels d’actif portant sur une branche complète d’activité.
Par ailleurs, les immobilisations apportées font l’objet d’un nouveau plan d’amortissement
chez la société bénéficiaire des apports. Les nouvelles durées d’amortissement devraient tenir
compte de l’amortissement consommé chez la société apporteuse. D’où, l’existence d’un autre
risque que les durées d’amortissement appliquées aux biens apportés chez la société
bénéficiaire ne tiennent pas compte des durées de vie consommées chez la société apporteuse.
Cette situation induirait une sous-estimation ou une surestimation des amortissements chez la
société bénéficiaire des apports.
Lorsque l’apport partiel d’actif est effectué avec un effet rétroactif, les opérations effectuées
pendant la période intercalaire sont réputées être effectuées par la société bénéficiaire des
apports. D’un point de vue pratique, la société apporteuse prend généralement en charge les
écritures comptables relatives aux opérations de la période intercalaire. A la date de
réalisation de l’opération, la société apporteuse extourne l’ensemble des transactions
enregistrées et en dresse une balance, qui est reprise par la société bénéficiaire des apports. Il
y a donc un risque que la balance des écritures de la période intercalaire qui est reprise par la
société bénéficiaire des apports ne reflète pas une image fidèle des transactions réalisées
pendant cette période. Ce risque est d’autant plus significatif dans le cadre des apports
partiels d’actif, vu que la société apporteuse conserve en général une activité propre à l’issue
de l’opération. Par conséquent, elle enregistre pendant la période intercalaire d’une manière
parallèle les écritures comptables se rapportant à son activité propre, ainsi que celles liées à
l’activité apportée.
Par ailleurs, après reprise des mouvements comptables de la période intercalaire chez la
société bénéficiaire des apports, il convient de procéder à certaines corrections décrites dans
le troisième chapitre de la première partie de ce mémoire dans le paragraphe intitulé
« difficultés comptables liées à l’effet rétroactif de l’opération ». A titre de rappel, il s’agit
notamment des difficultés suivantes :
122
- calcul des dotations aux amortissements chez la société bénéficiaire sur la base des
valeurs d’apport et des nouvelles durées d’amortissement;
- retraitement de la plus ou moins value dégagée suite à la cession d’un bien faisant
partie de l’apport pendant la période intercalaire;
- annulation des opérations réciproques entre la société apporteuse et la société
bénéficiaire des apports.
Se dégage donc, le risque que les corrections susmentionnées ne soient pas correctement
appréhendées chez la société bénéficiaire des apports.
Nous rappelons que l’ETIC est une composante indissociable des états de synthèse certifiés
par le commissaire aux comptes. Or, la participation à une opération d’apport partiel d’actif
peut conduire à des imprécisions ou à des erreurs relativement significatives dans l’ETIC de
la société bénéficiaire des apports.
Sont plus spécifiquement touchés, les aspects relatifs aux faits marquants de l’exercice et aux
circonstances qui empêchent la comparabilité d’un exercice à l’autre du bilan et compte de
produits et charges. Mais au-delà de ces informations d’ordre qualitatif, ce sont surtout tous
les détails chiffrés contenus dans les différents états de l’ETIC qui doivent refléter et
expliciter l’impact de l’opération sur les comptes de la société bénéficiaire des apports :
(mouvement des immobilisations, détail des titres de participation, mouvements dans le
capital social, etc.35).
Nous relevons donc qu’il existe un risque que les informations contenues dans l’ETIC de la
société bénéficiaire des apports, soient incomplètes ou ne permettent pas au lecteur des états
financiers de se forger une idée claire de l’impact de l’opération sur les comptes de la société.
35
L’impact de l’opération d’apport partiel sur l’ETIC est détaillé dans le paragraphe 2.5.3 du chapitre précédent.
123
1.2.1.2.Chez la société apporteuse
En rémunération de l’apport net, la société apporteuse reçoit des actions ou des parts sociales
de la société bénéficiaire des apports, qu’elle inscrit à son bilan en tant que titres de
participation.
Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes de la société apporteuse doit
s’assurer que la valeur actuelle de ces titres au bilan est sincère et reflète la valeur d’utilité 36
de ces titres pour la société apporteuse. Cette valeur d’utilité doit tenir compte des
perspectives de rentabilité de ces titres, de la conjoncture économique des capitaux propres
réels de la société contrôlée, des effets de complémentarités technique, commerciale ou
économique pouvant découler de la participation.
Etant lourd en conséquences chez la société bénéficiaire des apports, l’apport partiel d’actif
constitue donc une opération qui induit des changements significatifs influençant ainsi l’utilité
de ces titres pour la société apporteuse. Nous relevons donc ici, l’existence d’un premier
risque que la valeur des titres de la société bénéficiaire au bilan de la société apporteuse ne
soit pas corrigée, des effets de l’opération d’apport partiel d’actif sur la valeur d’utilité de ces
titres (cas de transfert d’une activité structurellement déficitaire).
Certains éléments liés à la branche d’activité ne peuvent faire l’objet d’apport vu leur nature
immatérielle (immobilisation en non valeurs, amortissements dérogatoires fiscaux, etc.). Suite
à la réalisation de l’apport, ces éléments ne devraient plus figurer au bilan de la société
apporteuse. En effet, l’immobilisation en non valeurs doit faire l’objet d’un amortissement
exceptionnel pour qu’elle soit totalement amortie et les provisions doivent faire l’objet d’une
reprise exceptionnelle. En liaison avec ce traitement, se dégage le risque que des éléments liés
36
Le CGNC précise que dans la détermination de la valeur actuelle des titres de participation, la valeur de
marché est faiblement prise en compte, vu l’absence souvent d’un marché de référence. Il convient alors de
prendre en considération la valeur d’utilité de ces titres.
124
à la branche d’activité apportée mais qui ne sont pas apportés au vu de leur nature, figurent au
bilan de la société apporteuse après la réalisation de l’opération.
Comme précisé dans le chapitre traitant des aspects comptables des opérations d’apport
partiel d’actif, nous rappelons que la variation des stocks apportés doit faire l’objet d’un
transfert de charges pour figurer in fine dans le compte de produits et charges en tant que
charge non courante. A ce stade, existe le risque que la variation des stocks apportés ne soit
pas transférée en tant que charge non courante chez la société apporteuse. Lors des missions
de commissariat aux comptes que nous avons effectuées chez des sociétés apporteuses, nous
avons noté qu’aucune de ces sociétés n’avait procédé au traitement susmentionné, ce qui
confirme de la forte probabilité d’occurrence de ce risque.
Lorsque l’apport partiel d’actif est effectué avec un effet rétroactif, nous rappelons que les
biens apportés doivent sortir du patrimoine de la société apporteuse à leur valeur nette
d’amortissements à la date d’effet de l’opération. Ce qui veut dire que les dotations aux
amortissements qui pourraient être comptabilisées par la société apporteuse pendant la
période intercalaire, doivent être annulées. Se présente ainsi, un risque lié au non respect de
principe de rétroactivité dans le traitement comptable des biens apportés à la date d’effet de
l’opération.
A l’instar de la situation présentée chez la société bénéficiaire des apports, l’apport partiel
d’actif a des conséquences significatives sur les informations contenues dans l’ETIC de la
société apporteuse. Il existe donc le même risque d’inexactitude et de non exhaustivité de ces
informations dans l’ETIC de la société apporteuse.
125
1.2.2. Risques liés à l’évaluation des apports
Même lorsque le rapport du commissaire aux apports ne contient pas de remarques sur
l’évaluation des apports, le commissaire aux comptes de la société bénéficiaire des apports
doit faire preuve de scepticisme concernant ces valeurs. En effet, certains éléments
d’appréciation peuvent apparaître après la réalisation de l’apport et remettre en cause le
jugement porté sur les valeurs d’apport. Il est donc primordial que le commissaire aux
comptes de la société bénéficiaire des apports, ait une vision claire des risques liés à
l’évaluation des apports. Nous ne présentons donc pas les risques liés à l’évaluation des
apports chez la société apporteuse, vu que ces risques suivent les apports dans leur
transmission et demeurent mineurs chez cette dernière.
L’apport étant effectué sur la base d’un bilan arrêté par la société apporteuse à la date d’effet
de l’opération, il convient de s’interroger sur la conformité de ce bilan avec le périmètre
juridique de l’opération. A l’instar de tous les éléments inscrits au bilan de la société
bénéficiaire des apports, ceux provenant de l’apport doivent exister et appartenir à la société.
Il existe donc, un risque que les éléments apportés n’existent pas ou ne soient pas
juridiquement propriété de la société apporteuse.
Par ailleurs, en l’absence du principe de transmission universelle du patrimoine, il existe un
risque que les actifs et passifs apportés, ne soient pas exhaustifs ou que certains d’entre eux
soient inscrits à tort au bilan d’apport.
En effet, des biens peuvent figurer au bilan d’apport tandis que l’activité à laquelle ils sont
rattachés est exclue du périmètre juridique de l’opération. Dans ce cas, il convient
généralement de procéder à la revente de ces biens à la société apporteuse pour corriger cette
erreur.
Inversement, des biens liés à l’activité apportée peuvent être omis du traité d’apport et figurer
toujours au bilan de la société apporteuse, bien qu’ils soient réellement utilisés par la société
bénéficiaire des apports après réalisation de l’apport. A défaut d’un avenant au traité d’apport
qui corrigerait cette anomalie, ces immobilisations doivent être dépréciées chez la société
apporteuse et enregistrées à une valeur nulle au bilan de la société bénéficiaire des apports.
126
Nous dégageons ainsi, à partir du paragraphe ci-dessus le risque chez les deux sociétés
participantes à l’opération, que les ajustements comptables qui devraient découler des
anomalies susmentionnées dans le traité d’apport, ne soient pas correctement comptabilisés
chez les deux sociétés.
Le risque de surévaluation ou de sous-évaluation des actifs apportés constitue, sans nul doute,
le principal risque lié à l’évaluation des apports. Le caractère significatif de ce risque est
fortement lié à la nature des apports. En effet, il est faible pour les créances et les
disponibilités puisqu’elles sont généralement apportées à leur valeur nominale. Néanmoins, le
commissaire aux comptes devra vérifier chez la société bénéficiaire que la valeur nominale
des créances et des disponibilités n’est pas supérieure à leur valeur de réalisation.
En ce qui concerne les stocks, le risque de leur surévaluation est relativement faible pour les
stocks achetés lorsque les méthodes d’évaluation (coût d’acquisition) et d’inventaire (CMP,
FIFO) des stocks habituelles sont correctement appliquées et que les provisions pour
dépréciation sont correctement constatées. Par contre, ce risque augmente en présence de
produits encours et produits finis, vu que les méthodes d’évaluation retenues sont
généralement plus complexes et peuvent être inadaptées ou non conformes par rapport aux
dispositions du CGNC.
Le risque de surévaluation des actifs est fortement élevé en présence d’immobilisations
incorporelles et corporelles. Dès lors que la détermination des valeurs d’apport tient compte
de pondérations entre des valeurs patrimoniales et des valeurs de rendement, le risque lié à ces
éléments subjectifs devient plus important. L’expertise externe de ces immobilisations réduit
considérablement le risque de surévaluation de ces actifs, mais ne l’élimine pas
complètement.
Le risque de surévaluation des actifs est particulièrement important lorsque l’apport inclut un
fonds de commerce. En effet, il est généralement d’usage qu’un fonds de commerce, lié à
l’activité apportée, fasse partie des apports à une valeur qui correspond à la différence entre la
valeur des titres attribués à la société apporteuse et les valeurs d’apport des autres actifs et
passifs transférés. Cette manière de valorisation ne se base pas sur une évaluation
individualisée des différents éléments constitutifs du fonds de commerce (enseigne, clientèle,
achalandage, etc.) qui justifierait la valeur attribuée au fonds de commerce.
127
1.2.3. Risques liés aux modalités fiscales de l’opération
La mise en œuvre d’une opération d’apport partiel d’actif engendre plusieurs conséquences
fiscales chez les deux sociétés participantes à l’opération, comme cela a été présenté dans le
deuxième chapitre de la première partie de ce mémoire.
Bien que le commissaire aux comptes n’ait pas comme objectif d’identifier les risques fiscaux
qui découlent de l’opération, il doit néanmoins s’assurer du respect des dispositions fiscales
en vigueur qui risquent d’avoir un impact significatif sur les états de synthèse certifiés.
La plus-value d’apport dégagée chez la société apporteuse est imposée au taux normal de
l’impôt au titre de l’exercice de réalisation de l’apport. Ainsi, lors du calcul de l’IS dû au titre
de l’exercice de l’apport, la société apporteuse ne doit opérer aucune réintégration ou
déduction au niveau du tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal. Vu que la
charge d’impôt relative à la plus-value d’apport est souvent élevée, le risque qu’il y ait une
erreur dans son calcul doit être pris en considération par le commissaire aux comptes de la
société apporteuse.
Comme présenté auparavant, lorsque l’opération d’apport partiel d’actif est effectuée avec un
effet rétroactif ou différé, il convient d’annuler l’impact de cet effet sur le calcul des impôts et
taxes et sur le dépôt des déclarations fiscales. Lors des missions de commissariat aux comptes
chez des sociétés apporteuses auxquelles nous avons participé, nous avions relevé que la
majorité de ces sociétés n’avaient pas annulé l’effet rétroactif de l’opération d’un point de vue
fiscal, bien que les consultations fiscales qu’elles avaient effectuées dans ce sens,
préconisaient de l’annuler. Ces sociétés justifiaient la non annulation de l’effet rétroactif par
la lourdeur de ce traitement qui engendrerait une différence entre les états de synthèse et la
déclaration fiscale. Ceci démontre les difficultés et problèmes d’ordre pratique que l’effet
rétroactif ou différé de l’opération peut induire. En conséquence, se dégage donc le risque que
la société apporteuse n’annule pas l’impact de l’effet rétroactif ou différé dans le calcul de ses
128
impôts et taxes, ce qui risque d’impacter d’une manière significative les comptes de l’exercice
audité.
Comme nous l’avons souligné dans la partie traitant des aspects fiscaux, les droits
d’enregistrement dus sur l’opération d’apport incluent des droits relatifs à l’augmentation de
capital et des droits de mutation sur le passif apporté. Ces droits de mutation sont calculés sur
la base de l’imputation proportionnelle du passif affectant l’apport en société. Il existe donc le
risque que les droits d’enregistrement relatifs aux apports ne soient pas correctement calculés
et comptabilisés par la société bénéficiaire des apports.
S’agissant d’un transfert de biens d’une société à une autre, les immobilisations objet de
l’apport ne bénéficient pas de l’exonération quinquennale au titre de la taxe professionnelle
chez la société bénéficiaire même si celle-ci est créée pour les besoins de l’opération. Nous
relevons donc qu’il existe le risque que la société bénéficiaire des apports se considère comme
exonérée de la taxe professionnelle et ne comptabilise pas la charge annuelle relative à cette
taxe.
A l’instar de ce que nous avons présenté chez la société apporteuse, l’effet rétroactif ou
différé de l’opération doit être annulé chez la société bénéficiaire des apports pour le calcul
des différents impôts et taxes dus au titre de l’exercice au cours duquel l’apport est réalisé.
Nous dégageons donc le risque que la société bénéficiaire des apports n’annule pas l’effet
rétroactif ou différé de l’opération d’apport dans la détermination de ses impôts et taxes.
129
1.2.4. Risques liés aux obligations juridiques des sociétés participantes à l’opération
Les risques mis en exergue à ce stade ont un impact direct sur les états de synthèse des
sociétés participantes à l’opération. Cependant, la mission du commissaire aux comptes ne se
limite pas à la certification des états de synthèse des sociétés. En effet, elle comporte
également des vérifications spécifiques prévues par les lois sur les sociétés commerciales qui
imposent au commissaire aux comptes de mentionner dans son rapport général, les
irrégularités et inexactitudes qu’il aurait relevées dans le cadre de ces vérifications
spécifiques.
- les conventions réglementées (art. 58, 97, 433 de la loi sur les sociétés anonymes) ;
- les actions des administrateurs et des membres du conseil de surveillance (art.45 et 87
de la loi sur les sociétés anonymes) ;
- le respect de l’égalité entre les actionnaires (art.166 de la loi sur les sociétés
anonymes) ;
- le rapport de gestion (art. 166 de la loi sur les sociétés anonymes) ;
- les documents adressés aux actionnaires (art.166 de la loi sur les sociétés anonymes) ;
- l’acquisition d’une filiale, prise de participation et de contrôle (art. 172 de la loi sur les
sociétés anonymes).
Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes s’assure que la société auditée
respecte bien certaines dispositions prévues par la loi sur les sociétés commerciales. Les
développements ci-après démontrent que la participation de la société auditée à une opération
d’apport partiel d’actif accentue le risque que la société auditée ne respecte pas les
dispositions susmentionnées.
En application des articles 58, 97, 433 de la loi sur les sociétés anonymes et de l’article 64 de
la loi sur la société à responsabilité limitée, le commissaire aux comptes doit présenter un
130
rapport spécial sur les conventions réglementées qui lui sont communiquées par les dirigeants
de la société auditée ou dont il a eu connaissance au cours de ses contrôles. Cette procédure
s’applique aux conventions conclues entre la société et l’un de ses dirigeants ou l’un de ses
actionnaires détenant 5% qu’il soit directement ou indirectement intéressé. Elle s’applique
également aux conventions conclues avec d’autres sociétés ayant des dirigeants ou des
actionnaires en commun. En sont exclues, les conventions courantes conclues à des conditions
normales.
Comme nous l’avons souligné dans la première partie de ce mémoire, l’apport partiel d’actif
suit le régime juridique des augmentations de capital en nature. Bien que la décision
d’augmentation de capital est prise dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire de
la société bénéficiaire des apports, il n’est pas exclu que l’opération d’apport partiel d’actif
puisse être considérée comme une convention réglementée puisque d’une part, les
actionnaires intéressés prennent part au vote lors de l’AGE qui décide de l’augmentation de
capital et d’autre part, l’opération d’apport partiel d’actif revêt un caractère non courant37.
La société apporteuse n’a pas d’obligation de faire approuver l’opération d’apport partiel
d’actif par une assemblée générale. Nous estimons donc, dans un souci d’information des
actionnaires, qu’il faille la considérer comme une convention réglementée par le commissaire
aux comptes, lorsqu’elle entre dans le champ d’application des articles 56, 95 et 433 de la loi
sur les sociétés anonymes ou 64 de la loi sur les SARL, vu son caractère non courant.
37
Art 57 de la loi sur les sociétés anonymes : « Les dispositions de l'article 56 ne sont pas applicables aux
conventions portant sur des opérations courantes et conclues à des conditions normales ».
131
En revanche, se pose le problème du traitement des conventions que la société apporteuse a
pu passer avec des tiers et qui sont transférées à la société bénéficiaire des apports dans le
cadre de l’apport partiel d’actif, en vertu du principe de rétroactivité. Les conventions
considérées comme réglementées par la société apporteuse, conservent ce caractère chez la
société bénéficiaire des apports, lorsque celle-ci est intéressée à l’opération soit directement
soit par un de ses dirigeants ou actionnaires. Par ailleurs, une convention considérée comme
libre par la société apporteuse, peut revêtir le caractère de convention réglementée s’il s’avère
qu’elle intéresse directement ou indirectement les actionnaires ou les dirigeants de la société
bénéficiaire des apports. Existe donc, le risque d’omission de certaines conventions ou
d’inexactitude dans la description de leurs effets est donc accru dans un contexte d’apport
partiel d’actif. Par ailleurs, ce risque est d’autant plus élevé lorsque l’opération est effectuée
entre sociétés du même groupe et/ou lorsqu’elle a un effet rétroactif ou différé.
Le deuxième alinéa de l’article 166 de la loi sur les sociétés anonymes stipule que « le
commissaire aux comptes s’assure que l’égalité a été respectée entre les actionnaires ».
Lorsque cette égalité n’est pas respectée, le commissaire aux comptes doit en informer le
conseil d’administration et le signaler à la prochaine assemblée générale. L’apport partiel
d’actif, comme toute opération affectant le capital social, crée un contexte favorable à
l’apparition de cas de non respect de l’égalité entre les actionnaires.
Plusieurs cas de non respect de l’égalité entre les actionnaires peuvent se manifester. Nous
citons à titre d’exemples : le non respect des conditions de convocation des actionnaires à
l’assemblée générale extraordinaire. Il existe donc le risque que l’égalité entre les actionnaires
132
de la société bénéficiaire des apports ne soit pas respectée. Ce risque est d’autant plus
important lorsque la société compte plusieurs actionnaires.
Le rapport de gestion
En vertu de l’article 166 de la loi relative aux sociétés anonymes, le commissaire aux comptes
vérifie la sincérité et la concordance, avec les états de synthèse, des documents adressés aux
actionnaires. Sont concernés, les documents que toute société doit obligatoirement mettre à la
disposition de ses actionnaires en fin d’exercice mais aussi ceux qu’elle leur adresse de sa
propre initiative en cours d’année. Lorsque le commissaire aux comptes détecte qu’une
information destinée aux actionnaires n’est pas sincère ou comporte des erreurs, il en fait
mention dans la partie relative aux vérifications spécifiques de son rapport général.
Compte tenu de la diversité et de la masse importante des informations diffusées à l’ occasion
de l’apport partiel d’actif, nous considérons que la participation à une opération d’apport
partiel d’actif accroît le risque de communication d’informations inexactes aux actionnaires.
133
L’acquisition d’une filiale, prise de participation ou de contrôle
L’article 172 de la loi sur les sociétés anonymes prévoit que «Lorsqu'au cours de l'exercice la
société a acquis une filiale, pris le contrôle d'une autre société ou pris une participation dans
une autre société au sens de l'article 143, le ou les commissaires aux comptes en font mention
dans leur rapport ». Dans le cadre d’une opération d’apport partiel d’actif, la société
bénéficiaire des apports peut être concernée par l’article susmentionné lorsque l’apport inclut
des titres de participation d’une ou plusieurs sociétés. Nous déduisons le risque que le
commissaire aux comptes de la société bénéficiaire des apports omette de signaler la prise de
participation, d’une ou de plusieurs filiales, née de l’apport dans son rapport général.
Comme développé dans le paragraphe précédent, relatif à la société bénéficiaire des apports, il
convient de considérer le contrat d’apport comme une convention réglementée, vu son
caractère non courant, lorsqu’elle est conclue entre sociétés liées38. Par ailleurs, en la présence
d’un effet rétroactif ou différé de l’opération et/ou lorsque l’opération est effectuée en interne
au sein d’un groupe, le risque d’omission de certaines conventions ou d’inexactitudes dans la
description de leurs effets est donc accru.
38
Par « sociétés liées », nous entendons des sociétés ayant des liens communs tels que définis par les articles 56,
95 et 433 de la loi sur les SA ou 64 de la loi sur les SARL.
134
Le respect de l’égalité entre les actionnaires
L’apport partiel d’actif n’entraîne pas de mouvement dans le capital social de la société
apporteuse. En conséquence, il n’existe pas de risque, particulier lié au respect de l’égalité
entre les actionnaires de la société apporteuse, qui soit induit par l’opération d’apport partiel
d’actif chez la société apporteuse.
Le rapport de gestion
A l’instar de ce qui a été présenté pour la société bénéficiaire des apports, l’opération d’apport
partiel d’actif a des conséquences significatives sur les informations à fournir par la société
apporteuse dans le rapport de gestion. Il existe donc un risque que le rapport de gestion de la
société apporteuse soit inexact ou incomplet, notamment au niveau des informations liées à
l’apport partiel d’actif.
Comme cela a été détaillé chez la société apporteuse, la participation à une opération d’apport
partiel d’actif est porteuse de risque d’inexactitude des informations contenues dans les
documents transmis aux actionnaires. Néanmoins, nous estimons que ce risque est plus
important chez la société bénéficiaire des apports, vu qu’a priori, les actionnaires
n’approuvent pas forcément l’opération d’apport.
Nous rappelons que l’apport partiel d’actif est l’opération par laquelle une société fait apport à
une autre (nouvelle ou déjà créée) d'une partie de ses éléments d'actif et reçoit, en échange,
des titres émis par la société bénéficiaire des apports. En conséquence, la société apporteuse
devient mère de la société bénéficiaire des apports à un pourcentage, généralement important.
Au vu des dispositions de l’article 172 de la loi sur les sociétés anonymes, il existe donc un
risque que le commissaire aux comptes de la société apporteuse omette de mentionner cette
prise de contrôle résultant de l’apport.
135
Section 2. Proposition d’une adaptation du plan de mission et des procédures d’audit
spécifiques à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes en présence
d’un apport partiel d’actif
Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes met en œuvre diverses procédures
d’audit pour réduire le risque de non détection. Ces procédures peuvent prendre la forme d’un
examen analytique, de vérifications de pièces justificatives, d’observations physiques ou de
demandes de confirmations externes.
Les procédures d’audit à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes doivent découler
des risques identifiés lors de la phase de planification de la mission et d’analyse des risques.
Ainsi, l’objectif de cette section est d’élaborer une proposition d’adaptation du plan de
mission pour les deux sociétés participantes à l’apport en fonction des risques d’audit
identifiés. Nous détaillerons notre proposition d’adaptation du plan de mission selon deux
parties. Une première partie relative aux risques liés aux états de synthèse et une deuxième
partie traitant des risques liés aux vérifications spécifiques du commissaire aux comptes.
136
apports.
- Risque que la Immobilisations (valeurs brutes) Immobilisations
comptabilisation des - S’assurer que les mouvements, enregistrés par Exhaustivité / Stocks / Dettes
apports chez la société la société bénéficiaire dans chaque compte / Créances /
bénéficiaire ne soit pas d’immobilisation, concernent toutes les Disponibilités /
conforme aux immobilisations apportées dans le traité Capitaux
dispositions du traité. d’apport ; propres / Dettes
- Risque que les actifs - Vérifier que les valeurs auxquelles sont Evaluation,
et passifs apportés ne comptabilisées les immobilisations chez la Exactitude
soient pas exhaustifs société apporteuse, correspondent aux valeurs
ou que certains d’entre d’apport ;
eux soient inscrits à - S’assurer de l’existence des immobilisations Existence
tort au bilan d’apport. apportées (revue du dossier de travail du
commissaire aux apports, observation physique,
confirmation externe) ;
- Risque que les - Lorsque certaines immobilisations (ou autres Droits et
ajustements actifs) ont été transférées à tort, s’assurer que Obligations,
comptables, qui celles-ci ne sont pas rétrocédées gracieusement à Existence
devraient découler des la société apporteuse, mais qu’elles ont fait
anomalies détectées l’objet d’une cession pour régularisation ;
dans le traité d’apport, - Lorsque certaines immobilisations (ou autres Droits et
ne soient pas actifs) liées à l’activité transférée n’ont pas été Obligations,
correctement inscrites parmi les apports, vérifier qu’elles sont Existence
comptabilisés chez les enregistrées au bilan de la société bénéficiaire
deux sociétés. des apports à une valeur nulle.
137
- S’enquérir de la correcte classification des Présentation
éléments d’actif circulant apportés, par rapport à
celle adoptée dans le contrat d’apport et par
rapport à la présentation habituellement utilisée
par la société bénéficiaire des apports ;
- Mettre en œuvre des procédures d’audit Existence,
permettant de s’assurer de l’existence de ces Exhaustivité
stocks (assistance aux inventaires physiques, , Exactitude
confirmations externes pour les stocks déposés
chez autrui) ;
- Mettre en œuvre des procédures de Existence,
confirmations externes pour les créances et les Exhaustivité
disponibilités apportées dans le cadre de l’apport
partiel d’actif ;
- S’assurer que les ajustements comptables qui Exactitude
devraient découler des anomalies détectées dans
le traité d’apport concernant les stocks, les
créances et les disponibilités, ont été
correctement comptabilisés.
138
conformément au traité d’apport ;
- S’enquérir du caractère suffisant des dettes Exhaustivité
apportées à la date d’effet de l’opération ; , Evaluation
139
des apports.
Immobilisations (amortissements)
- Vérifier que les méthodes et durées Evaluation
d’amortissement des biens apportés, sont
clairement précisées dans l’état A1 de l’ETIC ;
- S’assurer de l’exactitude des chiffres relatifs Exactitude
aux calculs des amortissements dans le tableau
de variation des amortissements (état B2 bis).
140
dettes, détail de la Taxe sur la Valeur Ajoutée,
état des opérations en devises et état des
provisions).
Capitaux propres
- S’assurer que les mouvements relatifs aux Exactitude
capitaux propres et induits par l’opération
d’apport, sont correctement détaillés dans
l’ETIC (état de répartition du capital social).
141
actifs apportés commissaire aux apports ; Créances
- Prendre connaissance des expertises Exactitude,
indépendantes lorsque la valorisation des apports Evaluation
s’appuie sur ces expertises ; Exactitude,
- Valider, par des tests de détails, les calculs Evaluation
arithmétiques des méthodes d’évaluation
retenues (actualisation des cash flows, valeur de
rendement, etc.) ;
- Statuer sur le caractère raisonnable des Evaluation
hypothèses et méthodes d’évaluation retenues.
- Risque que les droits - Vérifier l’exactitude du calcul de la charge Exactitude Impôts et taxes /
d’enregistrement relative aux droits d’enregistrement liés à Immobilisation
relatifs aux apports ne l’opération d’apport ; en non-valeurs
soient pas - En la présence de passifs apportés, s’assurer Exhaustivité
correctement calculés que le calcul des droits de mutation tient compte , Evaluation
et comptabilisés par la de la pondération par rapport aux actifs
société bénéficiaire apportés ;
des apports ;
142
- Risque que la société - Vérifier, au moyen d’un examen analytique ou Exhaustivité Impôts et taxes
bénéficiaire des d’un test de détail, que les biens apportés dans le , Exactitude
apports se considère cadre de l’apport partiel d’actif, ne sont pas
comme exonérée de la exclus de la base d’imposition à la taxe
taxe professionnelle et professionnelle ;
ne comptabilise pas la
charge annuelle
relative à cette taxe
- Risque que la société - Lorsque l’apport est effectué avec un effet Exactitude, Impôts et taxes /
bénéficiaire des rétroactif ou différé, s’assurer que cet effet est Droits et Impôt sur les
apports n’annule pas annulé dans le calcul des différents impôts et obligations sociétés
l’effet rétroactif ou taxes de la société bénéficiaire des apports (IS,
différé de l’opération TVA, Taxe locales, IR).
d’apport dans la
détermination de ses
calculs des impôts et
taxes.
- Risque que les - Vérifier que les mouvements enregistrés par la Exactitude, Capitaux
écritures société bénéficiaire sur les capitaux propres, sont Droits et propres /
d’augmentation de conformes aux dispositions du traité et aux obligations Comptes
capital enregistrées par résolutions de l’AGE de la société bénéficiaire ; d’associés
la société bénéficiaire
ne soient pas
conformes au traité
d’apport.
143
2.1.2. Partie relative aux risques liés aux vérifications spécifiques du commissaire aux
comptes
Vérifications
Risques identifiés Réponses d’audit spécifiques
concernées
- Risque d’omission de - En procédant à l’audit des comptes et à la revue des Conventions
certaines conventions procès-verbaux du conseil d’administration/de réglementées
ou d’inexactitudes surveillance, identifier les conventions réglementées
dans la description de passées par la société apporteuse et qui ont continué à
leurs effets produire leurs effets dans le cadre des activités
transférées à la société bénéficiaire des apports et
s’assurer si elles entrent toujours dans le champ
d’application des conventions réglementées ;
- Vérifier si des conventions normales habituelles chez
la société bénéficiaire des apports ne deviennent pas
réglementées suite à l’apport partiel d’actif ;
- Identifier et signaler les éventuelles conventions
réglementées qui peuvent découler du contrat
d’apport.
- Risque que les - Lorsque de nouveaux administrateurs/membres du Actions des
dispositions légales conseil de surveillance sont nommés chez la société administrateurs /
relatives aux actions bénéficiaire des apports suite à l’opération, s’assurer membres du
des administrateurs et qu’ils détiennent le nombre d’actions requis, ou sinon, conseil de
membres du conseil de qu’ils ont régularisé leur situation selon le délai prévu par surveillance
surveillance prévues, l’article 45 de la loi sur les sociétés anonymes.
aux articles 44 et 84 de
la loi relatives aux
sociétés anonymes, ne
soient pas respectées.
- Risque que l’égalité - S’assurer que tous les actionnaires ont été convoqués Egalité entre les
entre les actionnaires dans les délais réglementaires à l’AGE ayant entériné actionnaires
de la société l’augmentation de capital de la société bénéficiaire en
144
bénéficiaire des liaison avec l’opération d’apport partiel d’actif ;
apports ne soit pas - A travers l’analyse du contrat d’apport, s’assurer de
respectée. l’absence de clauses qui léseraient un actionnaire aux
dépens d’un autre.
- Risque que le rapport - S’assurer que toutes les informations importantes nées Rapport de
de gestion de la société suite à l’apport partiel d’actif ont été portées à la gestion /
bénéficiaire des connaissance des actionnaires dans le rapport de gestion, Documents
apports soit inexact ou notamment celles liées à l’activité de la société, aux transmis aux
incomplet, surtout opérations réalisées pendant l’exercice, aux résultats actionnaires
concernant les obtenus, à la situation financière de la société, aux
informations liées à perspectives d’avenir et aux informations sur les filiales ;
l’apport partiel
d’actif ;
39
Art 143 de la loi sur les sociétés anonymes : « Au sens de l'article qui précède, on entend par :
- filiale, une société dans laquelle une autre société, dite mère, possède plus de la moitié du capital ;
- participation, la détention dans une société par une autre société d'une fraction du capital comprise entre 10 et
50 %. »
145
2.2. Proposition d’une adaptation du plan de mission de la société apporteuse
146
transférée en tant que charge bénéficiaire des apports, a été reclassée consommés /
non courante chez la société en tant que charge non courante par un Transfert de
apporteuse. compte de transfert de charge. charges /
Charges non
courantes
- Risque lié au non respect du - Vérifier que les retraitements à Exhaustivité, Tous les
principe de rétroactivité dans apporter chez la société apporteuse, Exactitude, postes des
le traitement comptable des concernant la période intercalaire, ont Cut-off. états de
biens apportés à la date d’effet été correctement comptabilisés synthèse.
de l’opération. (annulation des opérations de la période
intercalaire, etc.)
- Risque d’inexactitude et de Immobilisations (valeurs brutes)
non exhaustivité des - S’assurer que les immobilisations Exactitude, Tous les états
informations liées à l’apport apportées sont prises en compte dans le Exhaustivité. de l’ETIC.
partiel d’actif dans l’ETIC de tableau de variation des immobilisations
la société apporteuse. (état B2,) en tant que cession chez la
société apporteuse, et dans le tableau
des plus ou moins values sur cessions
d’immobilisations (état B3).
Titres de participation
- Vérifier que les informations relatives Exactitude
aux titres de participation, reçus en
rémunération de l’apport partiel d’actif,
sont détaillées dans le tableau des titres
de participation (état B4).
147
détail de la Taxe sur la Valeur Ajoutée,
état des opérations en devises et état des
provisions).
148
2.2.2. Partie relative aux risques liés aux vérifications spécifiques du commissaire aux
comptes
Vérification
Risques identifiés Réponses d’audit spécifique
concernée
- Risque d’omission de - En procédant à l’audit des comptes et à la revue Conventions
certaines conventions des procès-verbaux du conseil d’administration/de réglementées
ou d’inexactitude dans surveillance, identifier les conventions
la description de leurs réglementées passées par la société apporteuse et
effets. qui ont continué à produire leurs effets dans le
cadre des activités transférées à la société
bénéficiaire des apports jusqu’à la date d’effet de
l’apport partiel d’actif;
- Lorsque des conventions sont conclues avec la
société bénéficiaire des apports, vérifier le
caractère réglementé de ces conventions;
- Identifier et signaler les éventuelles conventions
réglementées qui peuvent découler du contrat
d’apport.
- Risque que le rapport - S’assurer que toutes les informations importantes Rapport de
de gestion de la société nées suite à l’apport partiel d’actif, ont été portées à la gestion /
bénéficiaire des connaissance des actionnaires dans le rapport de Documents
apports soit inexact ou gestion, notamment celles liées à l’activité de la transmis aux
incomplet, en société, aux opérations réalisées pendant l’exercice, actionnaires
particulier concernant aux résultats obtenus, à la situation financière de la
les informations liées à société, aux perspectives d’avenir et aux informations
l’apport partiel sur les filiales ;
d’actif ;
149
documents transmis
aux actionnaires.
CONCLUSION DU CHAPITRE
L’analyse développée dans ce chapitre démontre que, pour mener à bien sa mission, le
commissaire aux comptes ou l’auditeur d’une société ayant participé à un apport partiel
d’actif, doit adapter son approche d’audit.
En effet, dans le cadre de son approche d’audit par les risques, l’auditeur identifie, dans un
premier temps, les risques d’audit spécifiques qui naissent à partir de l’opération et met en
place différentes réponses d’audit pour chaque risque d’audit identifié.
Comme synthèse de la réflexion préalable, nous proposons des programmes de travail pour
l’auditeur, adaptés au contexte de l’apport partiel d’actif pour les sociétés apporteuse et
bénéficiaire des apports. Ces programmes de travail sont détaillés dans les annexes n°17 et
n°18.
150
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
L’étude menée dans cette deuxième partie de ce mémoire a permis de montrer que, pour
mener à bien leurs missions, l’expert comptable conseiller et le commissaire aux comptes,
intervenant dans un contexte d’apport partiel d’actif, doivent planifier en amont leurs
missions et surtout adapter les travaux qu’ils mettent en œuvre selon les difficultés juridiques,
fiscales et comptables propres à l’opération d’apport partiel d’actif et aux risques d’audit
engendrés par cette opération, comme cela a été détaillé dans la deuxième partie de ce
mémoire.
Afin d’atteindre cet objectif, une connaissance approfondie des modalités juridiques, fiscales
et comptables de l’opération d’apport partiel d’actif est indispensable, afin de cerner les
principales zones de risques générées par l’opération.
Il est à signaler que la mission d’assistance peut ne pas porter sur tous les aspects de mise en
œuvre de l’opération d’apport partiel d’actif, il conviendrait alors de dérouler les étapes
susmentionnées selon l’étendue de la mission convenue avec le client.
Pour ce qui est de la mission d’audit contractuel ou légal dans un contexte d’apport partiel
d’actif, nous rappelons qu’il est primordial d’adapter l’approche d’audit des sociétés
apporteuse et bénéficiaire aux apports, selon les risques générés par l’opération d’apport
partiel d’actif. Une approche d’audit qui ne serait pas basée sur les risques, pourrait être à
151
l’origine d’une sous-estimation ou, au contraire, d’une surestimation des procédures d’audit à
mettre en œuvre et être à l’origine d’une erreur dans l’opinion donnée sur les comptes ou dans
les conclusions du commissaire aux comptes concernant ses vérifications spécifiques prévues
par la loi.
152
CONCLUSION GENERALE
153
Il ne fait pas de doute que l’apport partiel d’actif est une opération singulière, de par ses
particularités et implications juridiques, fiscales, comptables et financières.
En effet, les différents développements présentés dans ce mémoire permettent de ressortir les
idées maîtresses suivantes :
- concernant les aspects juridiques, le régime des opérations d’apport partiel d’actif est
identique à celui des augmentations de capital avec apports en nature. Nous notons
cependant, à travers les résultats obtenus suite l’enquête menée dans le cadre de ce
mémoire et d’une manière générale à partir de notre vécu professionnel, qu’il existe
une analogie erronée selon laquelle les apports partiels d’actif suivraient le même
régime juridique des fusions et opérations assimilées. Cette confusion trouve son
origine dans le fait que les professionnels se basent sur une présomption de similitude
entre les droits de sociétés marocain et français. En réalité, il existe une différence
fondamentale entre ces deux législations, vu que le droit français permet de soumettre
l’apport partiel d’actif au régime des scissions, avec toutes les implications qui en
découlent. L’une des implications juridiques majeures que nous retenons, est l’absence
du principe de transmission universelle du patrimoine dans le droit des sociétés
marocain, alors qu’il s’applique en France lorsque l’opération est soumise au régime
des scissions;
- l’analyse des aspects fiscaux des opérations d’apport partiel d’actif, présentée dans ce
mémoire, fait ressortir un certain paradoxe dans la position du droit fiscal marocain.
En effet, malgré le fait que les opérations de fusion et de scission bénéficient
respectivement d’un régime d’imposition de faveur et de mesures incitatives
transitoires, visant à encourager ces opérations de restructuration en différant
l’imposition de la plus-value d’apport, les apports partiels d’actif ne bénéficient
d’aucune mesure fiscale incitative, alors qu’ils représentent une forme de
restructuration plus simple à mettre en œuvre en comparaison avec les fusions et les
scissions. L’analyse comparée du droit fiscal marocain avec les droits fiscaux français
et luxembourgeois, confirme le constat précédent, puisque ces deux législations qui
prévoient des régimes incitatifs pour les opérations de fusion et de scission, font
bénéficier l’apport partiel d’actif des mêmes mesures, le considérant au même titre que
les fusions et scissions, comme une des formes de restructuration des entreprises;
- pour ce qui est des aspects comptables, l’opération d’apport partiel d’actif est
comptabilisée en comptes sociaux marocains, comme toute opération de cession ou de
154
transfert d’actifs et de passifs, chez la société apporteuse, et d’augmentation de capital
par apports en nature, chez la société bénéficiaire des apports. Contrairement à la
normalisation comptable marocaine, la normalisation comptable française tient
compte de la réalité économique de l’opération d’apport partiel d’actif dans la
traduction comptable de l’opération40. A notre avis, une réflexion vers une approche
comptable plus économique des apports partiels d’actif en comptes sociaux marocains,
devrait être envisagée. Nous rappelons cependant qu’en dépit de la simplicité relative
du traitement comptable des apports partiels d’actif en comptes sociaux, les
principales difficultés comptables apparaissent lorsque l’apport est effectué avec un
effet différé ou rétroactif.
En somme, nous retenons d’une manière générale, que le cadre légal présente plusieurs freins
pour le choix de l’apport partiel d’actif comme forme de restructuration des entreprises.
Cependant, malgré cette situation, nous remarquons que ces opérations sont adoptées pour
leur simplicité relative de mise en œuvre, que ce soit en termes de formalités juridiques et
fiscales ou de comptabilisation de l’opération en comparaison avec les opérations de fusion
ou de scission. Le choix des apports partiels d’actif peut se justifier également dans le cadre
d’une politique d’optimisation fiscale au sein d’un groupe de société. En effet, l’absence
d’une transmission universelle du patrimoine ne constitue pas, en général, un frein majeur de
l’opération lorsque celle-ci est effectuée entre sociétés d’un même groupe et lorsque
l’imposition de la plus-value d’apport chez la société apporteuse, permet de générer un
résultat distribuable tout en évitant son imposition chez la société apporteuse, en présence
d’un déficit fiscal reportable qui risque d’être perdu.
Etant une opération peu courante dans la vie des entreprises, l’apport partiel d’actif présente,
en général, des spécificités de mise en œuvre. D’où, l’importance du rôle de l’expert
comptable conseiller dans l’accompagnement pour la mise en œuvre de l’opération. Par
ailleurs, ces difficultés sont à l’origine de risques d’audit pour l’expert comptable, auditeur ou
commissaire aux comptes, dans le cadre de sa mission d’audit chez la société apporteuse ou
bénéficiaire des apports. Ainsi, l’application des démarches de travail proposées dans le cadre
40
Avis N° 2004-01 du 25 mars 2004 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées
155
de ce mémoire, devrait permettre à l’expert comptable conseiller ou auditeur de maîtriser les
points clés et porteurs de risques dans sa mission. Toutefois, au-delà des aspects
méthodologiques, la réussite de la mission de conseil ou d’audit de l’expert comptable passe
également par des facteurs clés de succès qui restent intrinsèques à l’expert comptable. Ces
principaux facteurs sont à notre avis les suivants :
- la rigueur : l’une des principales caractéristiques de l’apport partiel d’actif est que la
société apporteuse continue d’exister après réalisation de l’opération. A cet égard,
l’expert comptable doit porter une attention particulière à la méthode de définition des
éléments constitutifs de la branche d’activité. En effet, qu’il intervienne en tant que
conseiller ou auditeur, l’expert comptable doit faire preuve de rigueur concernant ce
sujet et éviter d’accepter le choix des solutions simplificatrices comme l’utilisation de
clés de répartition arbitraires. Grâce à sa rigueur, l’expert comptable contribuera à
156
préserver la qualité et la pertinence de l’information financière et comptable, après
réalisation de l’apport;
En substance, nous retenons que le cadre légal marocain des opérations d’apport partiel
d’actif est prohibitif pour le choix de ces opérations comme moyen de restructuration. Ce
caractère prohibitif est d’essence juridique et fiscale, puisque les apports partiels d’actif ne
bénéficient pas des avantages et conséquences relatifs aux fusions et scissions, bien que sur le
fond, l’objectif de l’apport partiel d’actif demeure très proche de celui de la scission, à savoir
la séparation de deux ou plusieurs activités selon des entités juridiques distinctes. Ainsi, une
réflexion pour une refonte du cadre légal applicable aux apports partiels d’actif, devrait être
envisagée par le législateur afin qu’il y ait une cohérence entre les motivations du législateur
qui découlent des stratégies économiques et des choix politiques et les textes législatifs qui
viennent mettre en pratique ces motivations. Il appartient également à l’expert comptable de
rester à jour par rapport à ces nouveautés afin de se positionner comme référent sur le marché
des opérations de restructuration des entreprises.
157
ANNEXES
158
SOMMAIRE DES ANNEXES
Annexe 1 : Enquête sur les méthodologies de travail adoptées par les professionnels experts
comptables dans le cadre de missions de conseil ou d’audit dans un contexte d’apport partiel
d’actif
Annexe 2 : Extrait de l’article 58 de la loi 5-96 relative à la S.A.R.L. et autres formes
sociales, telle que modifiée et complétée par la loi 21-05
Annexe 3 : Extrait des articles traitant des opérations de fusion, scission et apport partiel
d’actif dans le Code de commerce français
Annexe 4 : Modalités juridiques et effets de l’option pour le régime des scissions dans le
cadre des apports partiels d’actif en France
Annexe 5 : Extrait de l’Arrêt du 16 février 1988 de la chambre commerciale de la Cour de
Cassation Française
Annexe 6: Comparaison des régimes fiscaux relatifs à l’impôt sur les sociétés applicables au
Maroc et en France
Annexe 7 : Exemple de calcul des droits d’enregistrements à liquider au titre d’un apport
partiel d’actif incluant un transfert de passifs
Annexe 8 : Conditions requises pour accéder au régime d’imposition de faveur en droit fiscal
français
Annexe 9 : Réponse n° 325 de l’Administration fiscale du 21 juillet 2003
Annexe 10 : Aspects relatifs à la TVA en droit fiscal français dans le cas d’un apport partiel
d’actif (Source : Mémento fiscal Francis Lefebvre Edition 2007)
Annexe 11 : Règlement du Comité de la Réglementation Comptable n°2004-01 du 4 mai
2004 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées
Annexe 12 : Traitement comptable des opérations d’apport partiel d’actif dans les comptes
consolidés selon les normes IAS/IFRS
Annexe 13 : Lettre de mission (exemple)
Annexe 14 : Structure du dossier de travail
Annexe 15 : Choix de la méthode de valorisation des apports
Annexe 16 : Feuille de travail pour la présentation des apports
Annexe 17 : Proposition d’un programme de travail spécifique à utiliser lorsque la société
auditée est bénéficiaire d’un apport partiel d’actif
159
Annexe 18 : Proposition d’un programme de travail spécifique à utiliser lorsque la société
auditée est apporteuse dans le cadre d’un apport partiel d’actif
Annexe 19 : Aspects juridiques et fiscaux des apports partiels d’actif en droit luxembourgeois
160
Annexe 1 : Enquête sur les méthodologies de travail adoptées par les professionnels
experts comptables dans le cadre de missions de conseil ou d’audit dans un contexte
d’apport partiel d’actif
1. Objectifs de l’enquête
L’enquête réalisée a pour objectifs de :
- définir la pratique actuelle des professionnels experts comptables dans le cadre des
missions de conseil et d’accompagnement de leurs clients dans la mise en œuvre des
apports partiels d’actif en termes de méthodologie de travail ;
- évaluer la méthodologie adoptée actuellement par les auditeurs et commissaires aux
comptes, dans l’adaptation de leurs approches d’audit en présence d’une opération
d’apport partiel d’actif.
2. Méthodologie
Nous avons adopté le questionnaire, comme moyen de regroupement de l’information, vu les
différents avantages qu’il offre et qui sont principalement, la rapidité de distribution, la
comparabilité des réponses et le coût quasi-nul.
Le questionnaire, ci-dessous, a été élaboré en trois parties de telle manière à répondre aux
objectifs de l’enquête.
a. Partie introductive : cette partie introductive a pour objectif de définir les activités
principales du professionnel et de préciser si le professionnel est intervenu dans le cadre
de missions de conseil ou d’audit dans un contexte d’apport partiel d’actif ;
b. Première partie : les questions posées dans cette partie visent à définir la pratique
générale, observée chez les professionnels, quant à la méthodologie de travail dans le
cadre d’une mission de conseil et d’accompagnement, dans un contexte d’apport partiel
d’actif;
c. Deuxième partie : les questions posées dans cette partie ont pour objectif de dresser un
état des lieux de la pratique générale, observée chez les auditeurs/commissaires aux
comptes, concernant l’adaptation de l’approche d’audit dans un contexte d’apport partiel
d’actif.
161
2.1. Questionnaire
Partie introductive
1. Classer les activités professionnelles ci-après selon l’importance de leur exercice au sein de
votre cabinet.
Conseil juridique et fiscal Audit ou CAC Conseil en SI et organisation
Expertise comptable Autres (à préciser)
2. Etes vous intervenu dans une mission où était présent un apport partiel d’actif ?
Si oui, quel était le type de cette mission ?
Conseil et accompagnement juridique
Conseil et accompagnement fiscal
Conseil et accompagnement comptable
Audit ou commissariat aux comptes
Autres (à préciser)
Première partie : Mission de conseil et/ou d’accompagnement dans la mise en œuvre d’une
opération d’apport partiel d’actif
4. Après acceptation de la mission, avez-vous établi une lettre de mission définissant les
termes de la mission, ainsi que les responsabilités de chaque partie ?
6. Avant le démarrage des travaux sur le terrain, est ce qu’il y a eu une étape de prise de
connaissance des entités participantes à l’opération ?
Si oui, a-t-elle porté aussi bien sur la société apporteuse que sur la société bénéficiaire des
apports ?
162
7. Quels sont les aspects abordés dans la phase de prise de connaissance ?
Volets administratif et comptable
Volet financier et stratégie de l’entreprise
Volet social
Volet juridique
Volet fiscal
Volets réglementaire et conventionnel
Autres volets (à préciser)
8. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’apport partiel d’actif, avez-vous prodigué des
conseils à votre client pour l’optimisation fiscale de l’opération ?
10. Avez-vous établi un programme de travail pour l’assistance des sociétés participantes à
l’opération permettant de s’assurer que tous les traitements comptables, qui s’imposent dans
le cadre d’un apport partiel d’actif, ont été considérés (effet de la rétroactivité, ETIC, rapport
de gestion, etc.) ?
11. Lors de l’assistance de la rédaction du traité d’apport, avez-vous pris en compte les
différentes clauses importantes à inclure dans le traité d’apport (identification des apports,
garantie d’actif et de passif, clause suspensive, etc.) ?
Deuxième partie : Audit ou commissariat aux comptes dans un contexte d’apport partiel
d’actif
12. Lorsque vous avez audité une société participante à un apport partiel d’actif, avez-vous
prévu une première phase de prise de connaissance des modalités de l’opération ?
13. Lors de l’analyse du risque d’audit, avez-vous prévu une analyse des risques spécifiques
générés par l’opération ?
163
14. Si oui, cochez les types de risques considérés :
- Risques liés à la comptabilisation de l’apport partiel d’actif et aux états de synthèse
- Risques liés à l’évaluation des apports
- Risques liés aux modalités fiscales de l’opération
- Risques liés aux obligations juridiques et aux vérifications spécifiques du CAC
- Autres risques (à spécifier)
15. Suite à l’analyse des risques spécifiques à l’opération d’apport partiel d’actif, avez-vous
procédé à une adaptation du plan de mission et du programme de travail par section, en
fonction des conclusions de l’analyse des risques ?
3. Echantillonnage
Notre enquête a été conduite du 1er juin au 31 juillet 2010 par envoi des questionnaires
d’enquête par adresse électronique ou par télécopie.
Nous avons sélectionné un échantillon de 33 experts comptables, aléatoirement et répartis sur
l’ensemble du Maroc.
Nous avons reçu 14 réponses, soit un taux de réponse de 42%.
4. Résultats de l’enquête
4.1 Profil des répondants
Les experts comptables ayant répondu présentent les caractéristiques suivantes :
Nombre
Activité principale de l'expert
de %
comptable ou du cabinet
citations
Conseil juridique et fiscal 4 29%
Audit et commissairiat aux comptes 10 71%
Conseil en SI et organisation 0 0
Expertise comptable 0 0
Autres 0 0
Total 14 100%
- Question 2 : Intervention des répondants dans le cadre d’un apport partiel d’actif
164
Intervention dans le cadre Nombre de
Type d'intervention %
d'un apport partiel d'actif citations
Conseil et accompagnement juridique 3 18%
Conseil et accompagnement fiscal 3 18%
Oui
Conseil et accompagnement comptable 0 0%
Audit ou commissariat aux comptes 8 46%
Non 3 18%
Total 17 100%
4.2. Mission de conseil et/ou d’accompagnement dans la mise en œuvre d’une opération
d’apport partiel d’actif
Nombre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 1 33%
Non 2 67%
Sans réponse 0 0%
Total 3 100%
165
- Question 5.2 : Synthèse de la phase de planification dans un plan de mission
Nombre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 0 0%
Non 3 100%
Sans réponse 0 0%
Total 3 100%
- Question 6.1 : Etape de prise de connaissance des entités participantes à l’opération
prévue
Nombre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 3 100%
Non 0 0%
Sans réponse 0 0%
Total 3 100%
- Question 6.2 : Prise de connaissance ayant porté sur les deux sociétés participantes à
l’opération
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 1 33%
Non 2 67%
Sans réponse 0 0%
Total 3 100%
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Volets administratif et comptable 2 67%
Volet financier et stratégie de l'entreprise 0 0%
Volet social 0 0%
Volet juridique 3 100%
Volet fiscal 3 100%
Volets réglementaire et conventionnel 0 0%
Autres volets 0 0%
166
- Question 9 : Etablissement d’un programme de travail permettant de cerner les
obligations juridiques et fiscales relatives à l’apport partiel d’actif
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 2 67%
Non 1 33%
Sans réponse 0 0%
Total 3 100%
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 5 63%
Non 3 37%
Sans réponse 0 0%
Total 8 100%
167
- Question 13 : Prévoir une analyse des risques spécifiques générés par l’opération
d’apport partiel d’actif
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 3 38%
Non 4 50%
Sans réponse 1 12%
Total 8 100%
Nbre de
Réponses obtenues %
citations
Oui 3 37%
Non 5 63%
Sans réponse 0 0%
Total 8 100%
5. Conclusions de l’enquête
A partir des réponses reçues, nous retenons les principales conclusions suivantes :
168
Missions d’assistance et de conseil dans la mise en œuvre d’un apport partiel d’actif
Nous remarquons que dans le cadre des missions d’assistance et de conseil dans la mise en
œuvre des apports partiels d’actif, les experts comptables n’établissent pas, d’une manière
systématique, une lettre de mission qui définit les termes de la mission et les responsabilités
réciproques de l’expert comptable et de son client.
Par ailleurs, l’un des constats intéressants qui ressort de cette enquête est, qu’en général,
l’expert comptable conseiller ne prévoit pas une prise de connaissance des deux sociétés
participantes à l’opération. En effet, il se contente, en général, d’analyser les activités de son
client, alors que la prise de connaissance de l’autre entité qui participe à l’opération est très
importante dans la mesure où elle peut être porteuse d’informations clés pouvant impacter la
mise en œuvre de l’apport chez la société cliente de l’expert comptable.
Nous notons également qu’un nombre important de répondants ont précisé que, dans le cadre
de leur mission d’assistance juridique, fiscale et comptable, ils ne préparent pas un
programme de travail qui leur permet de prévoir et de cerner, avant le démarrage des travaux,
l’ensemble des obligations et risques fiscaux et juridiques qui découlent de l’apport partiel
d’actif.
Pour ce qui est des aspects liés aux missions d’audit et de commissariat aux comptes dans un
contexte d’apport partiel d’actif, nous retenons deux principaux enseignements. En effet, il
ressort qu’une majorité d’auditeurs ne procèdent pas forcément à une analyse, des risques
spécifiques qui peuvent découler de l’apport partiel d’actif pour adapter leur programme de
travail en conséquence. En général, ce sont les programmes de travail classiques qui sont
suivis par les auditeurs dans leurs interventions chez les sociétés apporteuse et bénéficiaire
des apports
Par ailleurs, dans le cadre des missions de commissariat aux comptes, plusieurs répondants
ont confirmé qu’ils ne procédaient pas à une analyse des risques liés à la comptabilisation de
l’apport partiel d’actif et aux vérifications spécifiques du commissariat aux comptes et en
169
conséquence, à une adaptation des vérifications spécifiques à mettre en œuvre chez les
sociétés participantes à l’opération.
L’enquête menée auprès des professionnels experts comptables, révèle qu’en général, dans le
cadre des missions de conseil et d’accompagnement dans la mise en œuvre d’un apport partiel
d’actif, et des missions d’audit et de commissariat aux comptes des sociétés apporteuse et
bénéficiaire des apports, l’expert comptable conseiller ou auditeur tient compte de certaines
spécificités nées de l’apport partiel d’actif dans le cadre de ses travaux. Toutefois, nous
notons l’absence, dans la majorité des cas, d’une réflexion en amont sur une méthodologie de
travail, qui permettrait de planifier et de cerner les étapes clés de la mission de conseil ou de
la mission d’audit et de commissariat aux comptes.
Ce constat trouve son explication dans l’absence de démarches de travail normalisées pour les
experts comptables dans le cadre de leurs différentes interventions dans des contextes
d’apport partiel d’actif, que ce soit en tant que conseiller ou en tant qu’auditeur/commissaire
aux comptes. Le choix du sujet de ce mémoire trouve son origine dans cette carence
normative, confirmée par notre enquête menée auprès des professionnels experts comptables.
170
Annexe 2 : Extrait de l’article 58 de la loi 5-96 relative à la S.A.R.L. et autres formes
sociales, telle que modifiée et complétée par la loi 21-05
Les parts sociales ne peuvent être cédées à des tiers qu'avec le consentement de la majorité
des associés, représentant au moins les trois quarts des parts sociales.
Lorsque la société comporte plus d'un associé, le projet de cession est notifié à la société et à
chacun des associés, soit dans les conditions énumérées dans les articles 37, 38 et 39 du code
de procédure civile, ou par lettre recommandée avec accusé de réception. Si la société n'a pas
fait connaître son droit de revendication dans le délai de trente jours à compter de la dernière
des notifications prévues au présent alinéa, le consentement à la cession est réputé acquis.
Si la société a refusé de consentir à la cession, les associés sont tenus dans le délai de trente
jours, à compter de ce refus, d'acquérir ou de faire acquérir les parts à un prix fixé comme il
est dit à l'article 14. Toute clause contraire est réputée non écrite. A la demande du gérant, ce
délai peut être prolongé une seule fois par ordonnance du président du tribunal, statuant en
référé, sans que cette prolongation puisse excéder trois mois.
La société peut également, avec le consentement de l'associé cédant, décider, dans le même
délai, de réduire son capital du montant de la valeur nominale des parts de cet associé et de
racheter ces parts au prix déterminé dans les conditions prévues ci-dessus. Un délai de
paiement qui ne saurait excéder six mois peut, sur justification, être accordé à la société par
ordonnance du juge des référés. Les sommes dues portent intérêt au taux légal, à compter de
la date de la décision de l'assemblée de réduire le capital, le cas échéant, les dispositions de
l'article 46 seront suivies.
Si, à l'expiration du délai imparti aucune des solutions prévues aux alinéas 3 et 4 ci-dessus
n'est intervenue, l'associé peut réaliser la cession initialement prévue. Sauf en cas de
succession ou de donation à un conjoint, un ascendant ou un descendant jusqu'au deuxième
degré inclusivement, l'associé cédant ne peut se prévaloir des dispositions des alinéas 3 et 5
ci-dessus s'il ne détient ses parts depuis au moins deux ans. Toute clause contraire aux
dispositions du présent article est réputée non écrite.
171
Annexe 3 : Extrait des articles traitant des opérations de fusion, scission et apport
partiel d’actif dans le Code de commerce français
Article L236-1 Une ou plusieurs sociétés peuvent, par voie de fusion, transmettre leur
patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu'elles constituent.
Une société peut aussi, par voie de scission, transmettre son patrimoine à plusieurs sociétés
existantes ou à plusieurs sociétés nouvelles.
Ces possibilités sont ouvertes aux sociétés en liquidation à condition que la répartition de
leurs actifs entre les associés n'ait pas fait l'objet d'un début d'exécution.
Les associés des sociétés qui transmettent leur patrimoine dans le cadre des opérations
mentionnées aux trois alinéas précédents reçoivent des parts ou des actions de la ou des
sociétés bénéficiaires et, éventuellement, une soulte en espèces dont le montant ne peut
dépasser 10 % de la valeur nominale des parts ou des actions attribuées.
Article L236-2 Les opérations visées à l'article L. 236-1 peuvent être réalisées entre des
sociétés de forme différente.
Elles sont décidées, par chacune des sociétés intéressées, dans les conditions requises pour la
modification de ses statuts.
Si l'opération comporte la création de sociétés nouvelles, chacune de celles-ci est constituée
selon les règles propres à la forme de société adoptée.
Lorsque les opérations comportent la participation de sociétés anonymes et de sociétés à
responsabilité limitée, les dispositions des articles L. 236-10, L. 236-11, L. 236-14, L. 236-20
et L. 236-21 sont applicables.
Article L236-3 I. - La fusion ou la scission entraîne la dissolution sans liquidation des sociétés
qui disparaissent et la transmission universelle de leur patrimoine aux sociétés bénéficiaires,
dans l'état où il se trouve à la date de réalisation définitive de l'opération. Elle entraîne
simultanément l'acquisition, par les associés des sociétés qui disparaissent, de la qualité
d'associés des sociétés bénéficiaires, dans les conditions déterminées par le contrat de fusion
ou de scission.
II. - Toutefois, il n'est pas procédé à l'échange de parts ou d'actions de la société bénéficiaire
contre des parts ou actions des sociétés qui disparaissent lorsque ces parts ou actions sont
détenues :
1º Soit par la société bénéficiaire ou par une personne agissant en son propre nom mais pour
le compte de cette société ;
2º Soit par la société qui disparaît ou par une personne agissant en son propre nom mais pour
le compte de cette société.
Article L236-5 Par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l'article L. 236-2, si
l'opération projetée a pour effet d'augmenter les engagements d'associés ou d'actionnaires de
172
l'une ou de plusieurs sociétés en cause, elle ne peut être décidée qu'à l'unanimité desdits
associés ou actionnaires.
Article L236-6 Toutes les sociétés qui participent à l'une des opérations mentionnées à
l'article L. 236-1 établissent un projet de fusion ou de scission.
Ce projet est déposé au greffe du tribunal de commerce du siège desdites sociétés et fait
l'objet d'une publicité dont les modalités sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
A peine de nullité, les sociétés participant à l'une des opérations mentionnées au premier et au
deuxième alinéa de l'article L. 236-1 sont tenues de déposer au greffe une déclaration dans
laquelle elles relatent tous les actes effectués en vue d'y procéder et par laquelle elles
affirment que l'opération a été réalisée en conformité des lois et règlements.
Le greffier, sous sa responsabilité, s'assure de la conformité de la déclaration aux dispositions
du présent article.
Article L236-7 Les dispositions du présent chapitre relatives aux obligataires sont applicables
aux titulaires de titres participatifs.
Article L236-8 Les opérations visées à l'article L. 236-1 et réalisées uniquement entre sociétés
anonymes sont soumises aux dispositions de la présente section.
Article L236-9 La fusion est décidée par l'assemblée générale extraordinaire de chacune des
sociétés qui participent à l'opération.
La fusion est soumise, le cas échéant, dans chacune des sociétés qui participent à l'opération, à
la ratification des assemblées spéciales d'actionnaires mentionnées aux articles L. 225-99 et L.
228-15.
Le projet de fusion est soumis aux assemblées spéciales des porteurs de certificats
d'investissement statuant selon les règles de l'assemblée générale des actionnaires, à moins
que la société absorbante n'acquière ces titres sur simple demande de leur part, dans les
conditions de publicité dont les modalités sont fixées par décret en Conseil d'Etat, et que cette
acquisition ait été acceptée par leur assemblée spéciale. Tout porteur de certificats
d'investissement qui n'a pas cédé ses titres dans le délai fixé par décret en Conseil d'Etat le
demeure dans la société absorbante aux conditions fixées par le contrat de fusion, sous réserve
des dispositions du dernier alinéa de l'article L. 228-30.
Le conseil d'administration ou le directoire de chacune des sociétés participant à l'opération
établit un rapport écrit qui est mis à la disposition des actionnaires.
173
2º Indiquer si cette ou ces méthodes sont adéquates en l'espèce et mentionner les valeurs
auxquelles chacune de ces méthodes conduit, un avis étant donné sur l'importance relative
donnée à ces méthodes dans la détermination de la valeur retenue ;
3º Indiquer en outre les difficultés particulières d'évaluation s'il en existe.
IV. - En outre, les commissaires à la fusion apprécient sous leur responsabilité la valeur des
apports en nature et les avantages particuliers et établissent à cet effet le rapport prévu à
l'article L. 225-147.
Nota (1) : L'article 111 de la loi 2003-706 du 1er août 2003 a abrogé l'article L225-224 du
code du commerce.
Article L236-12 Lorsque la fusion est réalisée par voie de création d'une société nouvelle,
celle-ci peut être constituée sans autres apports que ceux des sociétés qui fusionnent.
Dans tous les cas, le projet de statuts de la société nouvelle est approuvé par l'assemblée
générale extraordinaire de chacune des sociétés qui disparaissent. Il n'y a pas lieu à
approbation de l'opération par l'assemblée générale de la société nouvelle.
Article L236-13 Le projet de fusion est soumis aux assemblées d'obligataires des sociétés
absorbées, à moins que le remboursement des titres sur simple demande de leur part ne soit
offert auxdits obligataires. L'offre de remboursement est soumise à publicité, dont les
modalités sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
Lorsqu'il y a lieu à remboursement sur simple demande, la société absorbante devient
débitrice des obligataires de la société absorbée.
Tout obligataire qui n'a pas demandé le remboursement dans le délai fixé par décret en
Conseil d'Etat conserve sa qualité dans la société absorbante aux conditions fixées par le
contrat de fusion.
Article L236-14 La société absorbante est débitrice des créanciers non obligataires de la
société absorbée au lieu et place de celle-ci, sans que cette substitution emporte novation à
leur égard.
Les créanciers non obligataires des sociétés participant à l'opération de fusion et dont la
créance est antérieure à la publicité donnée au projet de fusion peuvent former opposition à
celui-ci dans le délai fixé par décret en Conseil d'Etat. Une décision de justice rejette
l'opposition ou ordonne, soit le remboursement des créances, soit la constitution de garanties
si la société absorbante en offre et si elles sont jugées suffisantes.
A défaut de remboursement des créances ou de constitution des garanties ordonnées, la fusion
est inopposable à ce créancier.
L'opposition formée par un créancier n'a pas pour effet d'interdire la poursuite des opérations
de fusion.
Les dispositions du présent article ne mettent pas obstacle à l'application des conventions
autorisant le créancier à exiger le remboursement immédiat de sa créance en cas de fusion de
la société débitrice avec une autre société.
174
Article L236-15 Le projet de fusion n'est pas soumis aux assemblées d'obligataires de la
société absorbante.
Toutefois, l'assemblée générale des obligataires peut donner mandat aux représentants de la
masse de former opposition à la fusion dans les conditions et sous les effets prévus aux
alinéas deuxième et suivants de l'article L. 236-14.
Article L236-17 Lorsque la scission doit être réalisée par apports à des sociétés anonymes
nouvelles, chacune des sociétés nouvelles peut être constituée sans autre apport que celui de la
société scindée.
En ce cas, et si les actions de chacune des sociétés nouvelles sont attribuées aux actionnaires
de la société scindée proportionnellement à leurs droits dans le capital de cette société, il n'y a
pas lieu à l'établissement du rapport mentionné à l'article L. 236-10.
Dans tous les cas, les projets de statuts des sociétés nouvelles sont approuvés par l'assemblée
générale extraordinaire de la société scindée. Il n'y a pas lieu à approbation de l'opération par
l'assemblée générale de chacune des sociétés nouvelles.
Article L236-18 Le projet de scission est soumis aux assemblées d'obligataires de la société
scindée, conformément aux dispositions du 3º du I de l'article L. 228-65, à moins que le
remboursement des titres sur simple demande de leur part ne soit offert auxdits obligataires.
L'offre de remboursement est soumise à publicité, dont les modalités sont fixées par décret en
Conseil d'Etat.
Lorsqu'il y a lieu à remboursement sur simple demande, les sociétés bénéficiaires des apports
résultant de la scission sont débitrices solidaires des obligataires qui demandent le
remboursement.
Article L236-19 Le projet de scission n'est pas soumis aux assemblées d'obligataires des
sociétés auxquelles le patrimoine est transmis. Toutefois, l'assemblée ordinaire des
obligataires peut donner mandat aux représentants de la masse de former opposition à la
scission, dans les conditions et sous les effets prévus aux alinéas deuxième et suivants de
l'article L. 236-14.
Article L236-20 Les sociétés bénéficiaires des apports résultant de la scission sont débitrices
solidaires des obligataires et des créanciers non obligataires de la société scindée, au lieu et
place de celle-ci sans que cette substitution emporte novation à leur égard.
Article L236-21 Par dérogation aux dispositions de l'article L. 236-20, il peut être stipulé que
les sociétés bénéficiaires de la scission ne seront tenues que de la partie du passif de la société
scindée mise à la charge respective et sans solidarité entre elles.
En ce cas, les créanciers non obligataires des sociétés participantes peuvent former opposition
à la scission dans les conditions et sous les effets prévus aux alinéas deuxième et suivants de
l'article L. 236-14.
Article L236-22 La société qui apporte une partie de son actif à une autre société et la société
qui bénéficie de cet apport peuvent décider d'un commun accord de soumettre l'opération aux
dispositions des articles L. 236-16 à L. 236-21.
175
Annexe 4 : Modalités juridiques et effets de l’option pour le régime des scissions dans le
cadre des apports partiels d’actif en France
1. Modalités juridiques de mise en œuvre du régime des scissions dans le cadre des apports
partiels d’actif.
La mise en œuvre du régime des scissions dans le cadre d’une opération d’apport partiel
d’actif nécessite de suivre les étapes suivantes :
Le régime des scissions vise principalement la protection des associés ou actionnaires et des
créanciers.
Ainsi, les créanciers ont un droit d’opposition contre l’opération du fait de la publication
préalable du projet d’apport. Cette disposition leur permet en effet, non pas d’empêcher la
poursuite de l’apport, mais de le rendre inopposable à eux-mêmes.
Par ailleurs, les associés ou actionnaires sont également protégés par les modalités
susmentionnées puisqu’ils bénéficient d’une information étendue et d’un pouvoir de décision
dans chaque société participante.
Pour ce qui est des effets de l’option pour le régime des scissions, la transmission universelle
du patrimoine ressort comme étant la principale conséquence de ce choix. Il apparaît difficile
176
d’appliquer ce principe sachant que la société apporteuse subsiste. La réponse à cette
difficulté a été donnée par un arrêt de la chambre commerciale de la Cour de Cassation du 16
février 1988 (voir annexe n°5) qui a précisé que la transmission universelle du patrimoine est
subordonnée à l’apport d’une branche complète d’activité.
L’article L236-3 du Code de Commerce Français précise que les opérations de scission
entraînent la transmission universelle de l’ensemble des actifs et passifs à la société
bénéficiaire des apports. La transposition de ce principe aux apports partiels d’actif ferait que
la transmission universelle du patrimoine porterait uniquement sur le patrimoine de la branche
d’activité.
Cette situation laisserait planer un doute sur la détermination en pratique de l’étendue exacte
des biens, droits et obligations transférées, sachant que la mutation sera de droit même pour
les éléments non mentionnés dans le contrat d’apport. Cependant, la chambre commerciale de
la Cour de Cassation Française a précisé dans un arrêt datant du 5 mars 1991 que certaines
obligations peuvent être expressément exclues par les parties.
Synthèse
177
Annexe 5 : Extrait de l’Arrêt du 16 février 1988 de la chambre commerciale de la Cour
de Cassation Française
Cour de cassation
Chambre commerciale
N° de pourvoi: 86-19645
Publié au bulletin
Cassation.
REPUBLIQUE FRANÇAISE
Vu l’article 546 du nouveau Code de procédure civile et les articles 381, 382, 385, 387 de la
loi du 24 juillet 1966 ;
Attendu qu’il résulte de ces textes qu’une fusion et une scission entraînent la transmission
universelle de la société qui disparaît au profit du ou des sociétés bénéficiaires, ces sociétés se
substituant à elle dans tous ses droits, biens et obligations ; que les mêmes conséquences sont
attachées à l’apport partiel d’actif placé sous le régime des scissions pour la branche d’activité
faisant l’objet de l’apport ;
Attendu que selon les énonciations de l’arrêt attaqué la Banque antillaise a consenti une
ouverture de crédit à la société Entreprise générale antillaise de plomberie et sanitaires
178
(EGAPS) dont les associés sont les membres de la famille Y... ; que la Banque française
commerciale (BFC) a absorbé par fusion la Banque antillaise ; que la société EGAPS a été
déclarée en liquidation des biens ; que M. Joseph Y... et les syndics ont assigné la BFC pour
voir celle-ci déclarée responsable du dépôt de bilan de la société EGAPS et payer la totalité de
son passif ; qu’en cours d’instance, la BFC a fait apport partiel, par la procédure de scission à
la société Mandis de sa branche d’activité bancaire “ Antilles-Guyane “ et que cette société a
pris la nouvelle dénomination sociale “ Banque française commerciale Antilles-Guyane “
(BFC Antilles-Guyane) ;
Attendu que pour déclarer irrecevable l’appel formé par la BFC Antilles-Guyane contre le
jugement rendu au préjudice de la BFC, la cour d’appel a énoncé que, dans son acte d’appel,
l’appelante n’avait pas déclaré venir aux droits de la BFC mais à ceux de la Banque antillaise,
laquelle n’était pas partie au jugement ;
Attendu qu’en statuant ainsi alors qu’il résultait des opérations de fusion et d’apport partiel
que la BFC Antilles-Guyane tenait ses droits de la BFC laquelle venait à ceux de la Banque
antillaise, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
Attendu que les consorts Y... et de M. X..., sollicitent, sur le fondement de ce texte l’obtention
d’une somme de 7 000 francs ;
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 17 octobre 1986, entre les
parties, par la cour d’appel de Fort-de-France ; remet, en conséquence, la cause et les parties
dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
cour d’appel de Fort-de-France autrement composée ;
Rejette la demande des consorts Y... et de M. X... présentée sur le fondement de l’article 700
du nouveau Code de procédure civile
179
Titrages et résumés : APPEL CIVIL - Appelant - Partie au jugement - Société - Fusion -
Scission - Société tenant ses droits de la société figurant dans la procédure Viole l’article 546
du nouveau Code de procédure civile et les articles 381, 382, 385 et 387 de la loi du 24 juillet
1966 la cour d’appel qui, pour déclarer irrecevable l’appel formé par une société, contre le
jugement rendu au préjudice d’une autre société, énonce que, dans son acte d’appel, la
première société n’avait pas déclaré venir aux droits de la seconde mais à ceux d’une
troisième, laquelle n’était pas partie au jugement, alors qu’il résultait des opérations de fusion
et d’apport partiel que la première société tenait ses droits de la seconde laquelle venait à ceux
de la troisième .
* APPEL CIVIL - Appelant - Qualité - Société - Fusion - Scission - Société tenant ses droits
de la société figurant dans la procédure * SOCIETE (règles générales) - Fusion de sociétés -
Fusion-absorption - Effets - Substitution de la société absorbante à la société absorbée *
SOCIETE (règles générales) - Scission - Apport partiel d’actif - Effet - Substitution de la
société bénéficiaire à la société scindée
Textes appliqués :
· Loi 66-537 1966-07-24 art. 381, art. 382, art. 385, art. 387
· nouveau Code de procédure civile 546.
180
Annexe 6: Comparaison des régimes fiscaux relatifs à l’impôt sur les sociétés applicables
au Maroc et en France
181
imposable de -Possibilité de transfert
l’apporteuse ou de la du déficit reportable.
société bénéficiaire ;
- Possibilité de transfert
du déficit reportable.
Conséquences - Amortissement - Reprise au passif des -Amortissement
pour la possible de la valeur provisions à caractère possible de la valeur
société d’apport ; fiscal ; d’apport ;
bénéficiaire - Les reports déficitaires - La société bénéficiaire - Redéfinition possible
des apports liés à la branche se substitue à du plan
d’activité transférée ne l’apporteuse pour la d’amortissement ;
peuvent être récupérés réintégration des - Les reports
par la société résultats dont déficitaires liés à la
bénéficiaire des apports ; l’imposition avait été branche d’activité
- Redéfinition possible différée chez transférée ne peuvent
du plan l’apporteuse ; être récupérés par la
d’amortissement. - Imposition société bénéficiaire des
échelonnée de la plus- apports.
value sur éléments
amortissables
(réintégration par parts
égales sur 5 ans portés
à 15 ans pour les
constructions).
- Réintégration
immédiate de la plus-
value restante en cas de
cession ;
- Lors de la cession
ultérieure de biens non
amortissables, calcul de
la plus-value de cession
par rapport à la valeur
182
du bien chez
l’apporteuse au
moment de l’apport ;
- Conservation du
risque fiscal des
exercices non prescrits
de la société
apporteuse ;
- Possibilité de
récupération par la
société bénéficiaire des
déficits fiscaux de la
branche d’activité
transférée.
Valorisation - Valeur réelle - Valeur réelle avec - Valeur réelle
fiscale des possibilité de
apports dérogation en valeur
comptable
183
Annexe 7 : Exemple de calcul des droits d’enregistrements à liquider au titre d’un
apport partiel d’actif incluant un transfert de passifs
La société X décide de filialiser une des ses activités par le moyen d’un apport partiel d’actif
effectué au profit de la société Y. Les actifs et passifs se rapportant à cette activité à la date de
l’apport se détaillent comme suit :
Actifs Passifs
- Terrain ………….………… 500 - Fournisseurs .………….. 250
- Clients ……………………. 300 - Banque .…… ………….. 350
- Banque..…………………. 200
Total = 1.000 Total = 600
c) La fraction du passif imputée sur la trésorerie-actif n’est pas imposable, du fait que la
cession des disponibilités est hors champ d’application des droits d’enregistrement.
Le total des droits d’enregistrement dus au titre de cette opération, s’élève donc à 24,7, soit en
réalité 6,2% de l’apport net.
Le taux effectif des droits d’enregistrement liquidés, variera en fonction de l’importance des
passifs apportés et de la composition des actifs (immeubles, créances, etc.).
184
Annexe 8 : Conditions requises pour accéder au régime d’imposition de faveur en droit
fiscal français
Aux termes de l’article 210B du CGI français, le régime de faveur s’applique à l’apport
partiel d’une branche d’activité, si la société apporteuse prend l’engagement dans l’acte
d’apport :
- l’apporteuse est absorbée ou fait l’objet d’un apport partiel d’actif, dès que
l’absorbante reprend à son compte l’engagement initial ;
- la société bénéficiaire des apports est absorbée : à la place des titres représentatifs de
l’apport, l’apporteuse va recevoir des titres de l’absorbante. L’engagement de
conservation n’est pas rompu mais grève désormais sur les titres reçus de l’absorbante.
Lorsque les sociétés n’ont pas accès de plein droit au régime spécial, elles peuvent solliciter
un agrément accordé de droit si l’apport respecte trois conditions (art. 210B al.3 CGI) :
185
- « l’opération est justifiée par un motif économique, se traduisant notamment par
l’exercice par la société bénéficiaire de l’apport d’une activité autonome ou
l’amélioration des structures, ainsi que par une association entre les parties ;
- l’opération n’a pas comme objectif principal ou comme un de ses objectifs principaux
la fraude ou l’évasion fiscale;
- les modalités de l’opération permettent d’assurer l’imposition future des plus-values
mises en sursis d’imposition. »
Les sociétés confrontées à la difficulté de transférer certains éléments appartenant à la branche
peuvent solliciter un agrément dans les cas suivants :
- le passif de la branche, trop lourd, déséquilibrerait la structure financière de la société
bénéficiaire ;
- il est impossible de répartir les créances clients et les dettes fournisseurs ;
- lorsque le personnel n’est pas l’élément essentiel de la branche et que son transfert se
heurte à un obstacle justifié, il reste chez l’apporteuse contre une convention de mise à
disposition.
186
Annexe 9 : Réponse n° 325 de l’Administration fiscale du 21 juillet 2003
187
Annexe 10 : Aspects relatifs à la TVA en droit fiscal français dans le cas d’un apport
partiel d’actif (Source : Mémento fiscal Francis Lefebvre Edition 2007)
Conformément aux dispositions du Code Général des Impôts, lorsqu'une immobilisation fait
l'objet d'un apport en société non soumis à la TVA sur la valeur totale du bien, cet apport
entraîne, en principe, la régularisation de la déduction antérieure, lorsqu'il se situe avant
l'expiration de la période réglementaire (10 ans pour les immeubles et 5 ans pour les biens
meubles corporels).
Les textes fiscaux français prévoient cependant que l’obligation de régularisation peut être
transférée à la société bénéficiaire des apports.
En ce qui concerne les biens mobiliers d'investissement ayant ouvert droit à déduction, leur
vente étant imposable, il en va en principe de même de l'apport de ces biens qui, par
conséquent, n'est pas soumis aux régularisations. L'administration admet cependant dans
certains cas de ne pas taxer ces apports. Il en est ainsi en cas de transmission d'une
universalité totale ou partielle de biens entre redevables, si la société bénéficiaire s'engage à
procéder ultérieurement, s'il y a lieu, aux régularisations des déductions qui auraient été
exigibles si l'apporteur avait continué à utiliser le bien.
En ce qui concerne les immeubles, la société qui apporte l'immeuble est dispensée des
régularisations si la société bénéficiaire de l'apport s'engage, dans l'acte d'apport, à effectuer
ultérieurement, s'il y a lieu, les régularisations auxquelles aurait été tenue la société
apporteuse si elle avait continué à utiliser l'immeuble et le fait savoir à l'administration
(déclaration en double exemplaire).
Pour ce qui est des marchandises neuves, la règle étant la taxation à la TVA de ces apports.
Toutefois, il existe une tolérance de l’Administration qui s’oppose à cette règle si la société
bénéficiaire des apports destine ces biens à la revente et si cet engagement figure dans le traité
d’apport.
188
Annexe 11 : Règlement du Comité de la Réglementation Comptable n°2004-01 du 4 mai
2004 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées
Vu le code de commerce ;
Décide
Article 1
Les opérations de fusion et opérations assimilées rémunérées par des titres et retracées dans
un traité d’apport, y compris les confusions de patrimoine, sont comptabilisées et évaluées
conformément aux dispositions du présent règlement et à son annexe.
Article 2
L’article 321-2.1-, (coût d’acquisition) du règlement n°99.03 du CRC est modifié comme
suit :
………
b. " pour les biens et titres reçus à titre d’apports en nature par la société bénéficiaire, pour
les valeurs figurant dans le traité d’apport, déterminées et évaluées selon les dispositions de
l’annexe 1 au règlement (n°99.03) .
Les apports de biens et titres isolés, sont évalués comme des échanges à la valeur vénale "
189
………
Article 3
Le dernier alinéa de l’article 441-20 compte 207 " Fonds commercial " est complété comme
suit :
Article 4
" Pour les opérations de fusion et opérations assimilées, la société doit mentionner les
informations prévues dans l’annexe 1 au règlement (n°99-03) ".
Article 5
Toutefois les sociétés peuvent appliquer le présent règlement aux opérations postérieures à sa
date de publication au journal officiel, c’est-à-dire aux opérations dont le traité d’apport aura
fait l’objet des formalités de dépôt et de publicité prévues par l’article L 236-6 du code de
commerce.
ANNEXE
1 - Champ d’application
190
Fusion de sociétés : opération ainsi définie à l’article L 236-1 alinéa 1er du code de
commerce " une ou plusieurs sociétés peuvent, par voie de fusion, transmettre leur
patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu’elles constituent ". La
fusion est une opération par laquelle une société disparaît, soit lors de son absorption
par une autre société (fusion absorption), soit parce qu’elle participe avec d’autres
personnes morales à la constitution d’une nouvelle société (fusion par constitution
d’une nouvelle société).
Fusion simplifiée : opération correspondant à l’absorption par une société, d’une ou
plusieurs de ses filiales détenues à 100%.
Apport partiel d’actif constituant une branche d’activité : opération par laquelle une
société apporte un ensemble d’actifs et de passifs constituant une branche autonome, à
une autre personne morale et reçoit en échange des titres remis par la société
bénéficiaire des apports.
Les apports de titres de participation représentatifs du contrôle (cf. § 4.1 " analyse des
situations de contrôle ") de cette participation sont assimilés à des apports partiels d’actif
constituant une branche d’activité et entrent dans le champ d’application du présent
règlement. Les autres apports de titres sont évalués à la valeur vénale.
Les apports d’actifs isolés exclus du champ d’application du présent règlement sont évalués
comme des échanges à la valeur vénale.
Les apports sont inscrits dans les comptes de la société bénéficiaire pour les valeurs figurant
dans le traité d’apport. Ces valeurs sont déterminées selon les modalités exposées aux §§ 4.3
et 4.4 du présent règlement.
3 - Définitions
Société absorbante ou société bénéficiaire des apports : société qui reçoit les apports
en vertu du traité d’apport et qui remet des titres en rémunération desdits apports.
Société absorbée ou société apporteuse : société qui transfère à la société absorbante
ou à la bénéficiaire des apports, les actifs et les passifs mentionnés dans le traité
d’apport.
Société initiatrice : société qui d’un point de vue économique prend l’initiative des
opérations et prend le contrôle :
191
Société cible : société (ou branche d’activité) qui d’un point de vue économique, passe
sous le contrôle de la société initiatrice, ou dont le contrôle est renforcé.
Le présent règlement concerne les modalités d’évaluation des apports et ne vise pas celles
retenues pour le calcul de la parité.
Les apports sont évalués à la valeur comptable ou à la valeur réelle, selon la situation de
contrôle au moment de l’opération et le sens de l’opération.
Pour chaque opération (qui ne peut concerner que des personnes morales), il convient de
déterminer s’il s’agit :
d’opérations impliquant des sociétés sous contrôle commun, i.e. une des sociétés
participant à l’opération contrôle préalablement l’autre ou les deux sociétés sont
préalablement sous le contrôle d’une même société-mère ;
d’opérations impliquant des sociétés sous contrôle distinct, i.e. aucune des sociétés
participant à l’opération ne contrôle préalablement l’autre ou ces sociétés ne sont pas
préalablement sous le contrôle d’une même société-mère.
En cas de filialisation d’une branche d’activité appelée à être cédée à une société sous
contrôle distinct, la notion d’opération doit être analysée en tenant compte de
l’objectif de cession qui préside à la filialisation. Cet objectif se matérialise par
l’existence d’un engagement préalable de cession ou d’introduction en bourse en
vigueur lors de la filialisation, conduisant à une perte de contrôle et mentionné
explicitement dans le traité d’apport.
La notion de contrôle d’une société est définie au paragraphe 1002 du règlement n°99-02 du
CRC relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques
modifié par le règlement n°2004-03 . Ces règles sont reprises par le règlement n°99-07 relatif
aux règles de consolidation des entreprises relevant du Comité de la réglementation bancaire
et financière modifié par le règlement n°2004-04 et le règlement n°2000-05 relatif aux règles
de consolidation et de combinaison des entreprises régies par le code des assurances et des
institutions de prévoyance régies par le code de la sécurité sociale ou par le code rural modifié
par le règlement n°2004-05.
" Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle
d’une entreprise afin de tirer avantage de ses activités. Il résulte :
soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une
autre entreprise ;
soit de la désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité des membres
des organes d'administration, de direction ou de surveillance d’une autre entreprise ;
l'entreprise consolidante est présumée avoir effectué cette désignation lorsqu'elle a
disposé, au cours de cette période, directement ou indirectement, d'une fraction
supérieure à quarante pour cent des droits de vote et qu'aucun autre associé ou
192
actionnaire ne détenait, directement ou indirectement, une fraction supérieure à la
sienne ;
soit du droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d’un
contrat ou de clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet. L’influence
dominante existe dès lors que, dans les conditions décrites ci-dessus, l'entreprise
consolidante a la possibilité d'utiliser ou d'orienter l'utilisation des actifs de la même
façon qu’elle contrôle ses propres actifs ".
Fusion à l’endroit : après la fusion, l’actionnaire principal de l’absorbante, bien que dilué
(sauf dans les cas de fusion simplifiée), conserve son pouvoir de contrôle sur celle-ci :
Les apports sont évalués comme suit en fonction de la situation de la société absorbante ou de
la bénéficiaire des apports et de l’existence ou non d’un contrôle commun entre les sociétés
participant à l’opération :
(1) et (2). Opérations à l’endroit ou à l’envers impliquant des sociétés sous contrôle
commun. Avant l’opération, la situation de contrôle est déjà établie entre la société
initiatrice et la société cible. L’opération de regroupement correspond donc à un
renforcement de contrôle ou à un maintien de contrôle (cas des fusions simplifiées et
193
des opérations de transmission universelle de patrimoine) et, dans la logique des
comptes consolidés, il convient de ne pas réévaluer l’ensemble des actifs et passifs
apportés.
(3). Opérations à l’envers impliquant des sociétés sous contrôle distinct. Compte tenu
des contraintes légales, les actifs et passifs de la cible (correspondant à l’absorbante ou
à la bénéficiaire des apports) ne peuvent pas être comptabilisés à leur valeur réelle
parce qu’ils ne figurent pas dans le traité d’apport. En effet, les actifs et les passifs
figurant dans le traité d’apport sont ceux de la société initiatrice ; ils n’ont pas à être
réévalués.
(4). Opérations à l’endroit impliquant des sociétés sous contrôle distinct. Avant
l’opération, la situation de contrôle n’est pas établie entre la société initiatrice et la
société cible. L’opération de regroupement correspond donc à une prise de contrôle et
dans la logique des comptes consolidés, il convient de traiter cette opération comme
une acquisition à la valeur réelle. Cette analyse s’applique également aux opérations
de filialisation suivies d’une cession à une société sous contrôle distinct (cf.§4.1). Si la
cession ne se réalise pas selon les modalités initialement prévues, la condition
résolutoire mentionnée dans le traité d’apport s’applique. Il convient alors d’analyser à
nouveau l’opération et de modifier les valeurs d’apport. Pour ces opérations, il est
ainsi nécessaire de mentionner, dans le traité d’apport, à la fois les valeurs comptables
et les valeurs réelles des actifs et passifs.
Notion de contrôle
194
Par dérogation, lorsque les apports doivent être évalués à la valeur nette comptable en
application des règles exposées ci-dessus et que l’actif net comptable apporté est insuffisant
pour permettre la libération du capital, les valeurs réelles des éléments apportés doivent être
retenues. Cette dérogation ne peut par définition s’appliquer ni aux opérations de dissolution
par confusion de patrimoine ni aux fusions simplifiées.
Lorsque les apports sont évalués à la valeur réelle, les valeurs individuelles des actifs
et passifs apportés correspondent aux valeurs réelles attribuées à chacun des éléments
inscrits dans le traité d’apport, figurant ou non à l’actif (par exemple les marques ou
les impôts différés actifs) ou au passif (par exemple les provisions pour retraites ou les
impôts différés passifs) du bilan de l’absorbée ou de la société apporteuse à la date de
l’opération. Ces valeurs s’apprécient en fonction du marché et de l’utilité du bien pour
la société. Pour l’établissement de ces valeurs, la société utilise les références ou les
techniques les mieux adaptées à la nature du bien, telles que les prix de marché, les
indices spécifiques et des expertises indépendantes.
La différence éventuelle entre la valeur globale des apports et la somme algébrique des
valeurs réelles des actifs et passifs identifiés, est également inscrite dans le traité d’apport ou
autre document faisant foi, sur une ligne "fonds commercial", reprise comme telle au bilan de
la société bénéficiaire.
Le traitement ultérieur des éléments ne figurant pas dans les comptes de l’absorbée (par
exemple provisions pour retraites, actifs et passifs d’impôts différés) est analogue à celui
prévu au dernier alinéa du paragraphe 21123 " Suivi ultérieur des valeurs d’entrée " des
règlements n°99-02, n°99-07 et n°2000-05 du CRC.
Lorsque les apports sont évalués à la valeur comptable, les valeurs comptables
individuelles des actifs et passifs apportés correspondent aux valeurs de chaque actif et
passif figurant dans les comptes de l’absorbée ou de la société apporteuse à la date
d'effet de l’opération.
Le boni représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société absorbante à hauteur de sa
participation détenue dans la société absorbée, et la valeur comptable de cette participation.
Le boni est comptabilisé dans le résultat financier à hauteur de la quote part des résultats
accumulés par la société absorbée depuis l’acquisition et non distribués et, dans les capitaux
propres pour le montant résiduel ou si les résultats accumulés ne peuvent être déterminés de
manière fiable.
195
Le mali de fusion représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par la société absorbante à
hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur comptable de cette
participation. Le mali de fusion peut être décomposé en deux éléments:
La société absorbante ou bénéficiaire des apports inscrit la totalité du mali technique dans un
sous compte intitulé " mali de fusion " du compte 207 " fonds commercial ".
A la date de l’opération, afin de suivre dans le temps la valeur du mali, les entreprises
procèdent de manière extra-comptable, à l’affectation de ce mali aux différents actifs apportés
par la société apporteuse dans la mesure où la plus-value latente constatée par actif est
significative. Cette affectation peut être faite selon les modalités suivantes :
Les modalités de calcul des plus-values latentes et de l’affectation du mali sont présentées à
l’aide du tableau ci-après.
196
Actif 4
Total
Le mali n’est pas un élément amortissable car la durée de consommation de ses avantages
économiques futurs ne peut être déterminée a priori de façon fiable. Cependant les éléments
constitutifs du mali, tels que définis précédemment, doivent faire l’objet d’un test de
dépréciation prévu à l’article 322-5 du règlement n°99-03 du CRC (modifié par le règlement
n°2002-10) et selon les modalités exposées ci-après.
Le mali subit une dépréciation lorsque la valeur actuelle d’un ou plusieurs actifs sous-jacents
auxquels une quote-part de mali a été affectée devient inférieure à la valeur comptable du ou
des actifs précités, majorée de la quote-part de mali affectée. La valeur actuelle correspond à
la valeur la plus élevée de la valeur vénale ou de la valeur d’usage (cf. article 322-1 du
règlement n°99-03 du CRC modifié par le règlement n°2002-10).
En cas de sortie d’un actif auquel une quote-part de mali a été affectée, le mali doit être réduit
à due concurrence. Ce traitement est analogue à celui retenu dans les comptes consolidés pour
l’écart d’acquisition dans le cas d’une cession d’une branche d’activité (cf. paragraphe 23102
des règlements n°99-02, n°99-07 et n°2000-05).
L’obligation de libération des apports doit être appréciée à la date de réalisation définitive de
l’opération (AGE des sociétés participant à l’opération).
En cas d’effet rétroactif, lorsque la valeur des apports à la date d’effet risque de devenir, du
fait d’une perte intercalaire, supérieure à la valeur réelle globale de la société à la date de
réalisation de l’opération, une provision pour perte de rétroactivité est constatée au passif pris
en charge dans le traité d’apport, réduisant d’autant le montant des apports pour répondre à
l’obligation de libération du capital. La société absorbante l'inscrit dans un sous-compte de la
prime de fusion, et non en provisions pour risques et charges. En effet, elle ne doit pas
reprendre en résultat une provision qui n'a jamais été dotée comptablement.
lorsque les apports sont évalués à la valeur réelle, la valeur d'utilité de chacun des
apports est estimée en tenant compte des flux de trésorerie futurs. Ces prévisions de
trésorerie intègrent nécessairement les résultats prévisionnels des quelques mois entre
la date d'effet de la fusion et sa date de réalisation. La perte de rétroactivité est par
conséquent déjà intégrée dans l'évaluation des apports. Sauf événements significatifs
197
non prévus durant la période intercalaire, qui remettraient en cause les évaluations
faites, la provision pour perte ne se justifie pas dans le traité d'apport aux valeurs
réelles.
lorsque les apports sont évalués à la valeur comptable, la valeur totale des apports
inscrite dans le traité est en général inférieure à la valeur globale de la société
absorbée.
Les créances et dettes réciproques ainsi que les produits et charges réciproques sont éliminés
en totalité. Les incidences fiscales des opérations réciproques continuent cependant à être
comptabilisées (TVA).
Les effets à recevoir et les effets à payer s’éliminent réciproquement mais, lorsque l’effet à
recevoir est remis à l’escompte, le concours bancaire consenti au groupe est substitué à l’effet
à payer.
Les profits et les pertes ainsi que les plus-values et moins-values réciproques sont éliminés en
totalité. En cas d’élimination de pertes, il convient de s’assurer que la valeur de l’élément de
l’actif cédé n’est pas supérieure à la valeur réelle de cet élément. L’élimination des incidences
des opérations internes portant sur des actifs a pour conséquence de les maintenir à leur valeur
d’apport dans le bilan de la société fusionnée.
198
charge. Dans les cas où l’absorbante détient une participation dans la société absorbée, les
dividendes à verser comptabilisés dans le passif pris en charge incluent ceux revenant à
l’absorbante.
Conformément à l’avis n°2000-D du Comité d’urgence, seuls les coûts externes directement
liés à l’opération, i.e. les dépenses qui n’auraient pas été engagées en l’absence de cette
opération, constituent, sur le plan comptable, des frais d’émission de titres.
Les coûts externes considérés comme des frais d’émission peuvent être imputés sur la prime
de fusion, comptabilisés en charges de l’exercice ou inscrits à l’actif en frais d’établissement.
Les opérations de dissolution par confusion de patrimoine étant par définition toujours
réalisées entre entreprises sous contrôle commun, les actifs et passifs de l'entreprise dissoute
sont toujours transmis à leur valeur comptable telle que définie au § 4.4. du présent règlement.
Le traitement du mali et du boni pouvant apparaître lors de l'annulation dans les comptes de
l'entreprise bénéficiaire de la transmission universelle de patrimoine suit les règles générales
exposées au § 4.5.5 du présent règlement.
La rétroactivité des opérations de dissolution par confusion de patrimoine n'étant pas prévue
par le code civil, le § 5 du présent règlement n'est pas applicable à ce type d'opérations.
Les écritures comptables sont reprises chez l’absorbante à l’issue du délai d’opposition des
créanciers tel que prévu par l’article susvisé.
Pour toutes les opérations entrant dans le champ d’application de ce règlement, la société
absorbante ou bénéficiaire des apports doit mentionner les informations suivantes dans
l’annexe de ses comptes annuels de l’exercice de l’opération.
Pour toute opération visée par le présent règlement, la société doit mentionner le
contexte de l’opération, les modalités d’évaluation des apports retenues ainsi que
l’adoption éventuelle de traitements dérogatoires prévus par le règlement (filialisation
de branche d’activité et actif net comptable apporté insuffisant pour permettre la
libération du capital).
199
Lorsqu’une opération a conduit à la constatation d’un boni, la société doit mentionner
le traitement retenu.
Lorsqu’une opération a conduit à la constatation d’un mali, la société doit mentionner
les éléments significatifs sur lequel le mali a été affecté. Elle doit aussi mentionner les
modalités de dépréciation et sortie définitive du mali.
Lorsqu’une perte intercalaire est enregistrée, la société doit mentionner le montant
inscrit dans le sous compte de la prime de fusion.
200
Annexe 12 : Traitement comptable des opérations d’apport partiel d’actif dans les
comptes consolidés selon les normes IAS/IFRS
L’opération d’apport partiel d’actif a plusieurs incidences sur les comptes, des sociétés
apporteuse et bénéficiaire des apports, établis selon les normes IAS/IFRS, ainsi que sur les
comptes consolidés. Plusieurs normes s’appliquent dans le cas des apports partiels d’actif. Il
s’agit principalement des normes IAS 12, IAS 38, IFRS 3 et IFRS 5.
La question qui se pose à ce niveau, est de savoir si l’opération d’apport partiel d’actif
constituerait un regroupement d’entreprises. Vu que l’apport partiel d’actif consiste, en
général, en un transfert d’une ou plusieurs activités à une ou à d’autres entités, il s’agit
effectivement d’un regroupement d’entreprises.
b. Identification de l’acquéreur
c. Méthode de comptabilisation
Nous présenterons les concepts développés par IFRS 3 pour l’application de la méthode de
l’acquisition, à savoir, la date d’acquisition, le coût d’acquisition, les actifs et passifs
identifiables et la comptabilisation du goodwill.
La date d’acquisition
201
IFRS 3 définit la date d’acquisition comme la date à laquelle le contrôle, de l’entreprise
acquise, est effectivement transféré à l’acquéreur (§25). Il s’agit, en fait, de la date à laquelle
commence l’application de la méthode de l’acquisition et l’intégration chez l’acquéreur
(bénéficiaire des apports) du résultat et des actifs identifiables de l’entreprise acquise
(apporteuse).
Cette date d’acquisition correspondrait alors à la date de réalisation de l’apport partiel d’actif
(assemblée générale extraordinaire de la société bénéficiaire des apports).La date
d’acquisition ne peut, en aucun cas, correspondre à la date d’effet de l’apport, lorsque celle-ci
est différente de la date de réalisation de l’opération.
Le coût d’un regroupement d’entreprises est défini, dans le § 24 d’IFRS 3, comme étant le
total des justes valeurs, à la date d’échange des actifs remis, des passifs encourus ou assumés
et des instruments de capitaux (titres de capital), émis par l’acquéreur en échange du contrôle
de l’entreprise acquise, plus tous les coûts directement attribuables au regroupement
d’entreprises.
Appliquée aux apports partiels d’actif, cette définition fixerait le coût d’acquisition à la valeur
de l’apport net qui correspondrait à la valeur des titres émis par la société bénéficiaire des
apports en rémunération de l’apport. A cette valeur, s’ajouteraient les autres coûts
directement imputables à l’opération, hors frais de restructuration.
Les actifs et passifs identifiables acquis doivent être comptabilisés de façon séparée à la date
d’acquisition si les deux conditions suivantes sont réunies (IFRS 3 § 37) :
- il est probable que tous les avantages économiques futurs s’y rapportant iront à
l’acquéreur ;
- une évaluation fiable de leur coût ou de leur juste valeur est disponible.
La norme IFRS 3 considère, comme actifs identifiables, les éléments qui répondent à la
définition générale des actifs proposée dans le cadre conceptuel et impliquant la promesse de
cash flow futurs et la fiabilité de leur évaluation. Il en ressort que les éléments incorporels, qui
ne figuraient pas au bilan de l’apporteuse, doivent être reconnus, dans la mesure où ils sont
séparables de l’entreprise. Leur évaluation s’effectue conformément à IAS 38. Des exemples
dans ce sens sont donnés par IFRS 3 (marques, accords de non concurrence, liste des clients,
brevets, logiciels, projets de R&D).
Les nouveaux passifs liés à l’apport partiel d’actif (provisions pour restructuration, etc.) ne
doivent être comptabilisés que si, à la date d’acquisition, les principales conditions du plan de
restructuration étaient connues et annoncées, conformément à IAS 37. Dans le cas où la
société apporteuse n’avait pas contracté d’engagement avant la date d’acquisition, les coûts
imputables à la restructuration sont considérés comme des dépenses postérieures au
regroupement.
Par ailleurs, compte tenu du fait que l’apport partiel d’actif génère un écart entre la juste
valeur des actifs et passifs apportés et leur valeur comptable, il est nécessaire de comptabiliser
les impôts différés, nés de cet écart, conformément à IAS 12 § 6.
202
Calcul et comptabilisation du goodwill
La notion de goodwill est définie par IFRS 3 comme étant « les avantages économiques futurs
générés par des actifs qui ne peuvent être individuellement identifiés et comptabilisés
séparément.»
Le paragraphe 51 de la norme IFRS 3 précise que le goodwill doit être comptabilisé, à la date
d’acquisition, en tant qu’actif. Le goodwill doit faire l’objet, au moins une fois chaque année,
d’un test de dépréciation (IAS 36).
e. Informations à fournir
La norme IFRS 3 précise que les informations à fournir doivent être de nature à permettre aux
utilisateurs des états financiers d’évaluer la nature et l’impact du regroupement d’entreprises
pendant la période, mais également après la date de clôture.
Par ailleurs, la norme prévoit également que les entreprises doivent informer sur le résultat de
l’entité ou de l’activité acquise pour la période complète, comme si la date d’acquisition avait
été la date d’ouverture de la période.
203
Les ajustements des valeurs des actifs et passifs acquis, doivent être présentés séparément
(§72-73). Aussi, les variations de la valeur comptable du goodwill doivent être détaillées en
annexe (§ 74).
II. L’apport partiel d’actif : Des actifs détenus en vue de la vente et activités abandonnées
Le paragraphe 6 de la norme IFRS 5 précise qu’une entité doit classer un actif non courant
(ou un groupe destiné à être cédé) comme détenu en vue de la vente si sa valeur comptable est
recouvrée principalement par le biais d’une transaction de vente au plus tôt que par
l’utilisation continue.
Un actif est classé comme « non courant destiné à la vente » lorsqu’il est disponible en vue de
la vente immédiate et que sa vente soit hautement probable. Aussi, la direction doit avoir
engagé un plan de vente de l’actif, sous l’hypothèse que l’actif soit vendu dans un délai de 12
mois (§ 8 et 9 de la norme IFRS 5).
Appliquée aux apports partiels d’actif, cette définition fait que les actifs et passifs, objet de
l’apport, sont à reclasser en tant qu’actifs et passifs détenus en vue de la vente, dès lors que
les directions des sociétés participantes à l’opération se sont engagées pour l’opération (traité
d’apport, mémorandum d’entente, etc.), bien que l’opération ne soit pas entérinée par la tenue
de l’assemblée générale extraordinaire de la société bénéficiaire des apports constatant
l’augmentation de capital.
La norme IFRS 5 précise qu’un actif, non courant détenu en vue de la vente, doit être évalué
au montant le plus bas entre sa valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de la
vente.
Cet actif ne peut pas être amorti. Il peut, toutefois, faire l’objet de dépréciation, dans la
mesure où, sa juste valeur diminuée des coûts de vente, est inférieure à sa valeur comptable.
Dans le cas des apports partiels d’actif, cela revient à classer les éléments d’actif et de passif,
objet de l’apport, en actifs non courants détenus en vue de la vente chez l’apporteuse dès que
l’opération est engagée. Les apports sont évalués donc à leur juste valeur qui correspondrait à
leur valeur d’apport. En conséquence, la plus ou moins value d’apport est constatée par ce
biais en résultat de l’apporteuse dès que l’opération d’apport partiel d’actif est engagée.
Informations à fournir
Lorsqu’un actif non courant est classé comme détenu en vue de la vente, l’entité doit fournir :
204
- le gain ou perte dégagé par la différence entre la juste valeur et la valeur
comptable des apports ;
- le cas échéant, le segment dans lequel l’actif non courant (ou le groupe destiné
à être cédé) est présenté selon IAS 14 « information sectorielle »
B. Activités abandonnées
Une activité abandonnée est définie comme une composante dont l’entité s’est séparée ou qui
est classée comme destinée à la vente et qui répond à l’un des deux critères suivants:
- cette composante représente une ligne d’activité ou une région géographique principale et
distincte et fait partie d’un plan unique et coordonné pour se séparer d’une ligne d’activité ou
d’une région géographique principale et distincte ;
- cette composante est une filiale acquise uniquement dans le but d’être cédée.
Dans le cas des apports partiels d’actif et plus précisément ceux portant sur la filialisation
d’une ou plusieurs activités, la définition de l’activité abandonnée est parfaitement remplie.
Informations à fournir
En cas d’abandon d’activité, l’entité doit indiquer en un seul montant au compte de résultat, le
total du profit ou de la perte après impôt des activités abandonnées et du profit ou de la perte
après impôt résultant de l’évaluation à la juste valeur (diminuée des coûts de la vente) des
actifs destinés à être cédés et constituant l’activité abandonnée.
Il est à rappeler que ce montant doit être décomposé, soit au compte de résultat soit dans les
notes annexes, en différents éléments:
- les produits, les charges et le profit ou la perte avant impôt des activités abandonnées ;
Enfin, les flux de trésorerie nets attribuables aux activités abandonnées doivent être
mentionnés.
205
III. Synthèse des retraitements IFRS dans le cadre d’un apport partiel d’actif
206
Annexe 13 : Lettre de mission (exemple)
Nom du client
A l’attention de M.
Adresse
Ville
Ville, le
Monsieur,
Vous avez manifesté le souhait de faire appel au service de notre cabinet pour vous
accompagner dans la restructuration de votre entreprise aux fins de :
- Objectif 1 de l’intervention ;
- Objectif 2 de l’intervention ;
- Objectif 3 de l’intervention.
Nos relations seront régies, sur le plan juridique, par les termes de cette lettre. La mission qui
nous est confiée comporte de notre part une obligation de moyens et de diligences, et de la
votre un devoir d’information et de coopération. Nous vous demanderons de mettre à notre
disposition les informations complémentaires annexées à la présente lettre pour la mise en
œuvre de la mission au plus tard le ______.
L’obligation de confidentialité s’impose à tous les intervenants identifiés sur cette mission.
Aucune information communiquée à l’occasion de cette mission ne pourra être utilisée dans
un autre contexte, ni pendant, ni après son achèvement.
Le budget des honoraires couvre les travaux décrits dans cette lettre. Nos honoraires sont
fonction du niveau de qualification requis par la nature et la complexité des travaux effectués
et du temps passé, et s’élèveront donc à DH XXX hors taxes et hors frais.
Les frais de déplacement et autres débours vous seront facturés en sus en fonction des
dépenses engagées.
Cette proposition repose sur des conditions de déroulement normal de nos travaux et sur
l’assistance active de vos services. Au cas où nous rencontrerions des difficultés particulières
en cours de mission, nous vous en avertirions afin de réviser cette estimation.
207
Selon la pratique habituelle, nous vous proposons de vous faire parvenir des demandes
d’acomptes sur honoraires selon l’échéancier établi en fonction du calendrier ci-dessous :
Notre compte rendu écrit vous sera rendu au plus tard le ______ sous réserve que tous les
éléments soient mis à notre disposition dans le délai précité.
Nous vous saurions gré d’accuser réception de cette lettre et de confirmer par écrit votre
acceptation des termes et conditions de cette mission en nous retournant une copie de cette
lettre signée avec la mention « bon pour accord ».
Nous restons à votre disposition pour vous apporter tout complément d'information que vous
pourriez souhaiter et vous prions de croire, Monsieur, à l'assurance de nos salutations
distinguées.
L’expert comptable
208
Annexe 14 : Structure du dossier de travail
Sommaire Dossier
1. CORRESPONDANCES
1.1. Lettre de mission
1.2. Avenants à la lettre de mission
1.3. Autres correspondances et courriers
2. ETAPE PRELIMINAIRE
2.1. Evaluation des risques : Analyse et synthèse
2.2. Plan de mission
2.3. Questionnaire de prise de connaissance
3. DOCUMENTS JURIDIQUES
3.1. Traité d’apport
3.2. PV des réunions des organes de gestion délibérant sur l’opération d’apport partiel
d’actif
4. INFORMATIONS GENERALES
4.1. Organisation interne des sociétés
4.2. Qualification et/ou agrément nécessaire à l’exercice de l’activité
4.3. Réglementation professionnelle spécifique
4.4. Manuel de procédures comptables
6. INFORMATIONS FISCALES
6.1. Déclarations fiscales des années non prescrites
6.2. Correspondances des contrôles fiscaux en cours ou récents
6.3. Rôles d’imposition à la taxe professionnelle et la taxe sur les services communaux
relatifs aux exercices non prescrits
209
7. INFORMATIONS JURIDIQUES
7.1. Extrait récent du registre de commerce
7.2. Statuts mis à jour
7.3. Détail de la répartition du capital
7.4. Les traités d’opérations précédentes de restructuration
7.5. Détail des litiges en cours (sociaux, commerciaux, etc.)
7.6. Pacte d’actionnaires
8. INFORMATIONS SOCIALES
8.1. Règlement intérieur
8.2. Conventions collectives
8.3. Détail des éléments de salaires du personnel transféré
8.4. Conditions d’affiliation aux organismes sociaux (retraite, assurance maladie, etc.)
9. INFORMATIONS CONVENTIONNELLES
9.1. Principaux contrats engageant les sociétés participantes à l’opération
9.2. Contrats d’assurances
9.3. Contrats de crédit-bail
9.4. Contrats d’emprunts
9.5. Conventions de subventions reçues ou octroyées
210
Annexe 15 : Choix de la méthode de valorisation des apports
Sociétés holding C C D D
Sociétés foncières C D
Sociétés
industrielles C C
Activités financières C
Négoce/distribution C
Start up D D D C
Sociétés de
prestation de
services
D
Actionnaire
opérationnel C
Actionnaire financier C
Actionnaire
minoritaire C
Sociétés cotées C C
Sociétés à fort
potentiel de
développement
D
C Méthode à privilégier
D Méthode à écarter
211
Annexe 16 : Feuille de travail pour la présentation des apports
ACTIFS APPORTES
- Immobilisations en recherche et développement
- Brevets, marques, droits et valeurs similaires
- Fonds commercial : s’assurer que les éléments
qui le constituent se rattachent à la branche
d’activité apportée
- Terrains
- Constructions : y compris les aménagements
- Installations techniques, matériel et outillage
- Matériel de transport
- Mobilier, matériel de bureau, et agencement :
s’enquérir de l’incidence du déménagement
physique sur la valeur des aménagements
- Autres immobilisations
- Immobilisations incorporelles et corporelles en
cours
- Prêts immobilisés : à rapprocher avec les contrats
dont ils sont accessoires. Les prêts au personnel
suivent le sort des salariés.
- Autres créances immobilisées
- Titres de participation
- Stocks
- Créances, avances et acomptes
- Titres et valeurs de placement
- Disponibilités
- Autres actifs non comptabilisés chez l’apporteuse
Total (1)
212
PASSIFS PRIS EN CHARGE
- Fournisseurs
- Contrats nécessaires à la branche d’activité :
téléphone, électricité, etc.
- Subventions d’équipement
- Provisions pour risques et charges
- Amortissements dérogatoires
- Comptes courants et rattachés à des participations
- Autres passifs non comptabilisés chez
l’apporteuse
Total (2)
213
Annexe 17 : Proposition d’un programme de travail spécifique à utiliser lorsque la
société auditée est bénéficiaire d’un apport partiel d’actif
Ce programme de travail ne doit être utilisé, que si la société auditée a bénéficié d’apports
dans le cadre d’un apport partiel d’actif. Il présente les principaux contrôles spécifiques à
mettre en œuvre dans ce contexte particulier. Nous rappelons que ce programme de travail
n’intègre pas les contrôles classiques, habituellement réalisés lors de l’audit et doit donc, être
utilisé en complément des programmes de travail standards.
a. Objectifs d’audit
214
des immobilisations apportées ont bien été reprises dans le bilan
de la société bénéficiaire des apports, lorsqu’elles ont été
initialement comptabilisées chez la société apporteuse ;
215
patrimoniales (actifs immobiliers) ou de valeurs de
remplacement (machines, outillage, etc.) et qui représentent
une valeur supérieure à …… KMAD, procéder à une
comparaison avec les prix de marché en vigueur pour des actifs
similaires ;
216
6. Vérification de la correcte application du plan
d’amortissement adopté
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
217
contrat d’apport, dans le respect des règles comptables ;
2. les stocks, les créances et les disponibilités apportés existent
et sont la propriété de la société auditée ;
3. les valeurs de stocks, de créances et de disponibilités apportés,
inscrites dans les comptes de la société bénéficiaire des
apports, ont été fixées selon les règles de valorisation prévues
par le CGNC;
4. les actifs apportés ont fait l’objet d’éventuelles provisions
pour dépréciation, lorsque celles-ci sont nécessaires ;
5. les informations obligatoires ou ayant une importance
significative qui sont liées aux actifs apportés, sont
exhaustivement et correctement présentées dans l’ETIC.
218
- S’assurer, à travers la revue du contrat d’apport, que les
principaux éléments apportés de l’actif circulant, s’inscrivent
bien dans le cadre des activités apportées et du périmètre
juridique prévu par le contrat d’apport ;
219
- Valider les informations chiffrées contenues dans les différents
tableaux de l’ETIC, se rapportant aux provisions sur actifs
circulants et disponibilités :
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
220
cours de l’exercice ;
état C3 : résultats et autres éléments caractéristiques de
l’entreprise au cours des trois derniers exercices.
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
221
2. Vérification du caractère nécessaire et suffisant des provisions
pour risques et charges apportées
c. Conclusion
222
- Synthétiser les points d’audit identifiés
a. Objectifs d’audit
223
- Lorsque l’auditeur le juge nécessaire, procéder à une revue des
dettes apportées et non encore payées, à la clôture des comptes
annuels de la société bénéficiaire des apports et à une revue des
décaissements intervenus depuis l’intervention du commissaire
aux apports. Ces travaux doivent permettre de s’assurer de
l’exhaustivité des dettes apportées ;
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
224
apporteuse, procéder à une revue de son dossier de travail pour
s’assurer que :
225
VI. Vérifications spécifiques du CAC
a. Objectifs d’audit
1. conventions réglementées;
2. actions des administrateurs / membres du conseil de
surveillance ;
3. égalité entre actionnaires ;
4. rapport de gestion / documents transmis aux actionnaires ;
5. acquisition de filiale et prise de participation.
1. Conventions réglementées
226
Vérifier que, suite à la nomination de nouveaux
administrateurs / membres du conseil de
surveillance, la proportion des administrateurs /
membres du conseil de surveillance salariés, ne
dépasse pas le tiers du nombre des
administrateurs / membres du conseil.
à l’activité de la société ;
aux opérations réalisées pendant l’exercice ;
aux résultats obtenus ;
à la situation financière de la société ;
aux perspectives d’avenir et aux informations sur
les filiales.
227
Annexe 18 : Proposition d’un programme de travail spécifique à utiliser lorsque la
société auditée est apporteuse dans le cadre d’un apport partiel d’actif
Ce programme de travail ne doit être utilisé, que si la société auditée est apporteuse dans le
cadre d’un apport partiel d’actif. Il présente les principaux contrôles spécifiques à mettre en
œuvre dans ce contexte particulier. Nous rappelons que ce programme de travail n’intègre pas
les contrôles classiques, habituellement réalisés, lors de l’audit et doit donc être utilisé en
complément des programmes de travail standards.
a. Objectifs d’audit
228
immobilisations;
229
rémunération de l’apport partiel d’actif y sont détaillées ;
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
230
disponibilités apportés sont, exhaustivement et correctement,
présentées dans l’ETIC.
- Lorsque l’apport partiel d’actif a lieu ou, est prévu à une date
ultérieure à la date de clôture des comptes audités, vérifier si les
valeurs d’apport prévues sont inférieures aux valeurs nettes
comptables des actifs à apporter figurant dans les comptes de la
société apporteuse à la date de clôture. Auquel cas, prévoir des
provisions pour dépréciation de ces actifs pour ramener leurs
valeurs nettes comptables à hauteur des valeurs d’apport.
c. Conclusion
231
III. Provisions pour risques et charges
a. Objectifs d’audit
c. Conclusion
232
a. Objectifs d’audit
c. Conclusion
233
V. Opérations de la période intercalaire
a. Objectifs d’audit
234
3. Validation des retraitements liés à certaines opérations de la
période intercalaire
c. Conclusion
a. Objectifs d’audit
1. conventions réglementées;
2. rapport de gestion / documents transmis aux actionnaires ;
3. acquisition de filiale et prise de participation.
1. Conventions réglementées
235
2. Rapport de gestion / documents transmis aux actionnaires ;
à l’activité de la société ;
aux opérations réalisées pendant l’exercice ;
aux résultats obtenus ;
à la situation financière de la société ;
aux perspectives d’avenir et aux informations sur
les filiales.
c. Conclusion
236
Annexe 19 : Aspects juridiques et fiscaux des apports partiels d’actif en droit
luxembourgeois
1. Aspects juridiques des apports partiels d’actif dans le droit des sociétés luxembourgeois
Le droit des sociétés luxembourgeois a connu une refonte de fond, lors de la dernière
décennie. Cette refonte s’inscrit dans le cadre d’un vaste chantier qui est celui de la mise en
harmonie du droit des sociétés luxembourgeois avec le droit européen. Cette mise en
harmonie s’effectue par la transposition des différentes directives européennes, en matière de
droit des sociétés en droit luxembourgeois.
1.1. Exposé des dispositions légales régissant les opérations d’apport partiel d’actif dans
le code des sociétés commerciales (loi du 10 août 1915)
Dans le cadre du chantier susmentionné, la loi du 10 août 1915 portant code des sociétés
commerciales a été modifiée par la loi du 23 mars 2007 dans le cadre de la transposition de la
directive européenne 2005/56/CE relative aux fusions des sociétés de capitaux au code des
sociétés commerciales.
la société qui apporte une partie de son actif à une autre société et la société qui bénéficie
de cet apport peuvent décider d’un commun accord de soumettre l’opération aux
dispositions des articles 285 à 30842. Dans ce cas, l’apport entraîne de plein droit le
transfert à la société bénéficiaire des actifs et des passifs qui s’y rattachent.
41
Section XVbis – Des transferts d’actifs, de branche d’activité, et d’universalité ; loi relative aux sociétés
commerciales.
42
Articles traitant des scissions.
237
l’apport d’une branche d’activité est l’opération par laquelle une société transfère, sans
dissolution, à une autre société une branche de ses activités ainsi que les passifs et les
actifs qui s’y rattachent, moyennant une rémunération consistant en actions ou parts de la
société bénéficiaire de l’apport. La société qui apporte une branche d’activité à une autre
société et la société qui bénéficie de cet apport peuvent décider d’un commun accord de
soumettre l’opération au régime des scissions. Dans ce cas, l’apport entraîne de plein droit
le transfert à la société bénéficiaire des actifs et des passifs qui s’y rattachent.
La loi relative aux sociétés commerciales définit la branche d’activité comme un ensemble
qui, du point de vue technique et sous l’angle de l’organisation, exerce une activité autonome
et est susceptible de fonctionner par ses propres moyens.
1.2. Régime juridique applicable aux opérations d’apport partiel d’actif au Luxembourg
- le régime juridique de droit commun des opérations d’apport partiel d’actif est celui des
augmentations de capital par apports en nature ;
- la refonte du droit des sociétés luxembourgeois a octroyé la possibilité aux sociétés
participantes à l’opération, de soumettre l’apport partiel d’actif au régime des scissions,
avec toutes les implications qui en découlent (publicité, commissariat à la fusion,
information des actionnaires et des tiers, etc.) ;
- lorsque les parties participantes à l’opération décident d’un commun accord de
soumettre l’opération d’apport d’une branche d’activité au régime des scissions, cet
apport entraîne la transmission universelle des actifs, passifs et engagements qui se
rapportent à la branche d’activité transférée.
1.3. Synthèse
238
restructurer dans la mesure où elles disposent de la latitude pour le choix du régime juridique
qui siérait au mieux à leurs objectifs économiques et à la finalité de l’opération de
restructuration.
Nous retenons donc, qu’à l’instar du droit des sociétés commerciales français, le droit des
sociétés commerciales luxembourgeois a également évolué dans le sens de l’extension du
régime des scissions, aux opérations d’apport partiel d’actif. Par contre, le droit des sociétés
commerciales marocain n’a pas encore connu cette évolution, qui rendrait le choix de l’apport
partiel d’actif plus attractif.
Dans cette partie, nous présentons les principaux aspects fiscaux relatifs aux apports partiels
d’actif au regard de l’impôt sur les sociétés, de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et des droits
d’enregistrement.
Ainsi, la loi fiscale luxembourgeoise prévoit que lorsqu’une société de capitaux ne transfère
qu’une partie de ses activités et continue l’exploitation de la partie restante (cas des apports
partiels d’actif portant sur une branche d’activité autonome), ledit apport peut être effectué en
franchise d’impôt sous les conditions suivantes :
- la société recevant les apports doit être une société de capitaux, résidente au
Luxembourg ou une société établie dans un pays membre de l’Union Européenne, et
visée par la directive sur les fusions et scissions (sociétés de capitaux en général).
43
Droit fiscal luxembourgeois : livre jubilaire de l’IFA, André Elvinger, Bruylant, 2008.
239
Elle doit, par ailleurs, être pleinement imposable ou imposable à un impôt équivalent
à l’impôt luxembourgeois ;
- l’apport doit porter sur une partie autonome d’entreprise (la partie autonome doit
être indépendante et former un ensemble indépendant capable de fonctionner par ses
propres moyens dans des conditions pouvant être qualifiées de normales dans le
secteur d’activité concerné) ;
Par contre, lorsque l’apport partiel d’actif ne porte pas forcément sur une branche d’activité
autonome, la société apporteuse a une option de report d’impôt. Cette option lui permet de
reporter l’imposition de la plus value d’apport chez la société apporteuse, jusqu’à la date de
cession des titres reçus en rémunération de l’apport. La plus-value à imposer correspondrait à
la différence entre le prix de cession des titres de participation et la valeur retenue par
l’entreprise bénéficiaire de l’apport initial.
Droits d’apports
Equivalents aux droits d’enregistrements au Maroc, les droits d’apports sont applicables à
tous les apports en société. Dans le cadre de la révision du droit fiscal luxembourgeois et afin
de le rendre plus encourageant pour les opérations de restructuration et d’investissement, les
droits d’apports ont été abrogés au Luxembourg depuis le 1er janvier 2009. Ils ont été
remplacés par un droit fixe spécifique d’enregistrement de 75 euros.
2.2. Synthèse
240
Le droit fiscal français se positionne dans un deuxième niveau d’évolution, dans la mesure où
il offre, à l’instar de la fiscalité applicable aux opérations de fusion et de scission, un régime
de faveur qui permet de différer l’imposition de la plus-value d’apport chez la société
bénéficiaire des apports, sous réserve du respect de certaines conditions présentées dans le
chapitre traitant des aspects fiscaux des apports partiels d’actif, dans la première partie de ce
mémoire.
241
BIBLIOGRAPHIE
242
Textes réglementaires
- Dahir n° 1-96-124 portant promulgation de la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes,
modifiée et complétée par le dahir n° 1-08-18 portant promulgation de la loi 20-05 ;
Ouvrages professionnels
243
- Mémento pratique Francis Lefebvre – Fiscal ;
- Fiscalité des fusions et apports partiels d’actif, Yann de Kergos, Marie-Hélène Raffin,
Philippe Martin, publié par EFE : Litec diffuseur, 1994 ;
- Traité des fusions et scissions, Thierry Tilquin, publié par Kluwer, 1993 ;
- Droit des sociétés. Tableau comparatif des Droits Luxembourgeois, Belge et Français
et textes légaux luxembourgeois, André Prüm, Editions Emile Bruylant, 2000 ;
- Les fusions de sociétés : régime juridique et fiscal, Groupe Revue Fiduciaire, Martial
Chadefaux, 5ème édition, 2005 ;
- Spécificités des apports partiels d’actif et des apports de titres, Danièle Depaepe et
Anne-Marie Kolb, 2003 ;
244
- Particularités et difficultés des apports, fusions, apports partiels d’actif, Marcel Lebris,
Editions impôts et sociétés, mai 1991 ;
- Fusion – Apport partiel d’actif placé sous le régime des scissions. Perte de la période
intercalaire – incidence de la valorisation des apports – Conditions d’appréciation de
la valeur des apports, - Bulletin CNCC n°92 – Décembre 1993 ;
245
- Apport partiel d’actif – Valorisation du fonds de commerce – Apport d’une nouvelle
société à la société bénéficiaire de l’apport – Amortissement du fonds de commerce –
Bulletin CNCC n°86 – Juin 1992 ;
- Comptes consolidés – Elimination d’une plus-value de cession réalisée par une filiale
intégrée globalement. Apport d’une branche complète d’activité à une société filiale
mise en équivalence – Bulletin CNCC n°86 – Juin 1992 ;
- Apport partiel d’actif – Apport soumis au régime des scissions – Une assimilation
étendue – Apport non soumis au régime des scissions – Effet rétroactif – Bulletin
CNCC n° 84 – Décembre 1991 ;
- Apport partiel d’actif – Date d’effet rétroactive – Comptabilisation des apports dans la
société bénéficiaire – Incidences sur l’établissement des comptes consolidés par
l’apporteuse – Bulletin CNCC n°77 – Mars 1990 ;
246
- Ecarts d’acquisition : méthodologie d’audit de l’écart de première consolidation et des
tests de dépréciation, E. Chaouni Benadellah, mémoire d’expertise comptable, mai
2006 ;
- Le commissaire aux apports et l’évaluation des apports dans les opérations de fusions,
scissions et apports partiels d’actif : essai d’une démarche méthodologique, novembre
2000 ;
- La démarche du commissaire aux apports dans le cadre d’un apport partiel d’actif avec
effet différé, P. Verrecchia, Mai 1999.
Sites internet
www.experts-comptables.fr
www.entreprisetransmission.com
www.finances.gouv.fr/CNCompta
www.courdecassation.fr
www.europa.eu.int
www.tax.gov.ma
247
LEXIQUE
248
LEXIQUE FRANÇAIS- ARABE-ANGLAIS
249
Patrimoine Patrimony
Période intercalaire Interim period
Phase de planification Planning phase
Plus-value d’apport Contribution gain
Publicité Publicity
Rapport de gestion Annual management report
Restructuration Restructuring
Scission Spin off
Société apporteuse Contributing company
Société bénéficiaire des The beneficiary company
apports from contributions
Taxe professionnelle Business license tax
Taxe sur la valeur ajoutée Value added tax
Titre de participation Share
Transmission universelle Complete transfer of assets
du patrimoine and liabilities
Valeur nette
Net book value
d’amortissement
250
TABLE DES MATIERES
251
TABLE DES MATIERES
ABREVIATIONS ..................................................................................................................... 6
INTRODUCTION .................................................................................................................... 9
PREMIERE PARTIE : CADRE LEGAL DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF ................................................................................................................................. 15
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE .............................................................. 15
CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DE L’APPORT PARTIEL D’ACTIF ................... 16
Section 1. Définition ............................................................................................................ 16
Section 2. Motivations de l’opération ................................................................................... 16
Section 3. Sources de droit des apports partiels d’actif ................................................... 17
3.1 Sources de droit nationales ......................................................................... 17
3.1.1 La loi 17-95 relative aux sociétés anonymes, modifiée et
complétée par la loi 20-05 ............................................................... 17
3.1.2 Le Code Général des Impôts .......................................................... 17
3.2 Sources de droit étrangères ........................................................................ 18
3.2.1 Le règlement CRC n°2004-01 du 4 mai 2004 ................................ 18
3.2.2 Le Code Général des Impôts français ........................................... 18
3.2.3 La Directive européenne 90/434/CEE modifiée et complétée par
la Directive 2005/19/CE .................................................................. 19
CONCLUSION DU CHAPITRE .......................................................................................... 19
CHAPITRE 2 : ASPECTS JURIDIQUES DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF ................................................................................................................................. 20
Section 1. Régime juridique des opérations d’apport partiel d’actif ............................. 20
1.1 Régime juridique applicable aux opérations d’apport partiel d’actif au
Maroc............................................................................................................ 20
1.1.1 L’apport partiel d’actif : une opération assimilée aux opérations
de fusion ........................................................................................... 20
1.1.2 Généralités et textes de base ........................................................... 22
1.1.3 Modalités juridiques de mise en œuvre ......................................... 23
1.1.3.1 Chez la société bénéficiaire des apports ............................ 23
1.1.3.2 Chez la société apporteuse .................................................. 24
1.1.4. Formalisme lié à certains apports .................................................... 24
1.2 Régime juridique applicable aux opérations d’apport partiel d’actif en
France ........................................................................................................... 27
1.2.1 Le régime de droit commun .............................................................. 27
1.2.2 Le régime juridique des scissions ...................................................... 27
Section 2. Aspects juridiques liés à la date d’effet de l’opération ................................... 28
2.1. Notions et définitions .................................................................................. 28
2.2.1. Date de réalisation et date d’effet des apports partiels d’actif :
Principe de base ............................................................................... 29
2.2.2. Choix d’une date d’effet différente de la date de réalisation ........ 29
2.2.3. Incidences du résultat de la période intercalaire sur l’opération . 30
Section 3. Conséquences juridiques de l’apport partiel d’actif ...................................... 32
3.1. Transmission universelle du patrimoine .................................................. 32
3.1.1 Régime juridique des apports partiels d’actif au Maroc et
transmission universelle du patrimoine ........................................ 32
3.1.2. Transmission universelle du patrimoine et régime juridique
français des apports partiels d’actif en France ............................ 34
252
3.2. Conséquences juridiques sur la personnalité morale des sociétés
participantes à l’opération.......................................................................... 35
3.3. Conséquences relatives à la capacité juridique et à l’intuitu personae . 35
3.4. Conséquences relatives aux contrats de l’activité apportée ................... 35
CONCLUSION DU CHAPITRE .......................................................................................... 36
CHAPITRE 3 : ASPECTS FISCAUX DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF ................................................................................................................................. 37
Section 1. Fiscalité applicable aux opérations d’apport partiel d’actif au Maroc ........ 37
1.1 Impôt sur les sociétés................................................................................... 37
1.1.1 Dispositions applicables en droit fiscal marocain......................... 37
1.1.2 Application du régime de faveur.................................................... 37
1.1.3 Régime de faveur en droit fiscal français ...................................... 38
1.2 Droits d’enregistrement .............................................................................. 39
1.2.1 Dispositions applicables en droit fiscal marocain......................... 39
1.2.2 Dispositions applicables en droit fiscal français ........................... 40
1.3 Taxe sur la Valeur Ajoutée ......................................................................... 41
1.3.1 Transfert du droit à déduction en droit fiscal marocain ............. 41
1.3.2 Particularités du droit fiscal français ............................................ 42
1.4 Autres impôts et taxes ................................................................................. 42
1.4.1. Taxe Professionnelle .......................................................................... 42
Section 2. Positions du droit fiscal sur les effets différé et rétroactif de l’opération ..... 43
2.1 Position du droit fiscal marocain ............................................................... 44
2.1.1 Notion de rétroactivité en fiscalité marocaine ................................. 44
2.1.2 Notion d’effet différé en fiscalité marocaine .................................... 45
2.1.3 Position du droit fiscal français......................................................... 46
Section 3. Incidences fiscales de l’opération d’apport partiel d’actif ............................. 46
3.1 En matière de détermination du résultat fiscal ........................................ 46
3.1.1 Déclarations fiscales ........................................................................... 46
3.1.2 Effet rétroactif ................................................................................. 47
3.1.3 Déficit reportable............................................................................. 48
3.2 En matière de taxe professionnelle ............................................................ 48
3.3 En matière de droits d’enregistrement...................................................... 49
3.4 En matière de Taxe sur la Valeur Ajoutée ................................................ 49
CONCLUSION DU CHAPITRE .......................................................................................... 50
CHAPITRE 4 : ASPECTS COMPTABLES DES OPERATIONS D’APPORT PARTIEL
D’ACTIF ................................................................................................................................. 52
Section 1. Traitement comptable des opérations d’apport partiel d’actif dans les
comptes individuels selon la normalisation comptable marocaine ................................. 52
1.1. Traitement comptable de l’opération chez la société apporteuse .......... 52
1.1.1 Eléments liés à la branche d’activité apportée mais non apportés
dans le traité d’apport..................................................................... 53
1.1.2 Provisions et postes à caractère fiscal ............................................ 53
1.1.3 Apport des immobilisations ............................................................ 54
1.1.4 Apport des stocks ............................................................................ 54
1.1.5 Apport des autres éléments d’actif et de passif ............................ 55
1.1.6 Rémunération de l’apport .............................................................. 56
1.2. Traitement comptable de l’opération chez la société bénéficiaire des
apports .......................................................................................................... 56
1.2.1 Souscription à l’augmentation du capital ..................................... 56
1.2.2 Libération du capital....................................................................... 57
253
1.3. Traitement comptable des apports partiels d’actif dans les comptes
individuels selon le référentiel comptable français .................................. 57
1.3.1. Traitement comptable et notion de contrôle et de sens de
l’opération ........................................................................................ 58
1.3.2. Normalisation des méthodes de valorisation des apports .............. 58
1.3.3. Parité d’échange et augmentation de capital .................................. 59
1.3.4. Autres précisions données par le règlement CRC 2004-01 ......... 60
Section 2. Difficultés comptables liées aux opérations d’apport partiel d’actif ............ 60
2.1. Difficultés liées aux méthodes d’évaluation ............................................ 60
2.1.1 Approche patrimoniale d’évaluation ............................................. 61
2.1.2 Approche financière d’évaluation.................................................. 61
2.1.3 Approche par les flux de trésorerie ............................................... 62
2.1.4 Synthèse ............................................................................................ 63
2.2. Difficultés comptables liées à l’effet rétroactif de l’opération ............... 63
2.2.1 Opérations de la période intercalaire ............................................ 64
2.2.2 Amortissements de la période intercalaire.................................... 65
2.2.3 Cession d’éléments apportés pendant la période intercalaire ..... 66
2.2.4 Opérations réciproques entre les sociétés apporteuse et
bénéficiaire ....................................................................................... 68
Section 3. Incidences comptables et financières de l’apport partiel d’actif chez les
sociétés participantes à l’opération .................................................................................... 68
3.1. Situation financière .................................................................................... 68
3.2. Effet de levier .............................................................................................. 69
3.3. Frais fixes des deux sociétés....................................................................... 69
3.4. Comptes consolidés .................................................................................... 69
CONCLUSION DU CHAPITRE .......................................................................................... 71
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE : CRITIQUE DU CADRE LEGAL
MAROCAIN DES APPORTS PARTIELS D’ACTIF ....................................................... 73
DEUXIEME PARTIE : L’EXPERT COMPTABLE FACE AUX OPERATIONS
D’APPORT PARTIEL D’ACTIF ET PROPOSITION DE DEMARCHES DE
TRAVAIL ............................................................................................................................... 76
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE .............................................................. 76
CHAPITRE 1 : ROLE DE L’EXPERT COMPTABLE CONSEILLER DANS LE
MONTAGE ET LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPORT PARTIEL D’ACTIF :
PROPOSITION D’UNE DEMARCHE DE TRAVAIL ..................................................... 77
Section 1. Du choix de l’apport partiel d’actif .................................................................. 77
1.1. Transmission d’actifs et d’activités : une réponse aux objectifs
stratégiques des entreprises ........................................................................ 77
1.1.1 Fusion ............................................................................................... 77
1.1.2 Scission ............................................................................................. 78
1.1.3 Cession pure et simple..................................................................... 78
1.1.4 Apport partiel d’actif ...................................................................... 78
1.2. Avantages et inconvénients des différents modes de transfert d’actifs 79
1.3. Arguments en faveur du choix de l’apport partiel d’actif .................... 81
1.3.1 Réponses à la stratégie de l’entreprise .......................................... 81
1.3.2 Avantages de mise en œuvre ........................................................... 82
Section 2. Proposition d’une démarche de travail pour l’expert comptable conseiller
dans le cadre de la mise en œuvre des apports partiels d’actif ....................................... 82
2.1. Acceptation de la mission et évaluation des risques ................................ 83
2.1.1. Indépendance et conflits d’intérêts .................................................. 83
254
2.1.2. Opération d’apport partiel d’actif ................................................... 83
2.1.3. Nature du client ................................................................................. 83
2.1.4. Synthèse de la réflexion précédente : proposition d’un
questionnaire d’acceptation de la mission .................................... 84
2.2. Lettre de mission et planification de l’intervention ................................ 85
2.2.1. Mentions principales dans la lettre de mission ............................... 85
2.2.2. Modifications relatives à la mission ................................................. 86
2.2.3. Planification de la mission ................................................................ 87
2.2.3.1. Phase préliminaire.............................................................. 87
2.2.3.2. Phase active ......................................................................... 87
2.2.3.3. Phase postérieure à l’opération ......................................... 87
2.2.4. Le plan de mission : un document de synthèse ............................... 88
2.3. Prise de connaissance des entités participantes à l’opération :
proposition d’un questionnaire .................................................................. 89
2.4. Conseil et assistance juridique et fiscale de l’expert comptable ............ 94
2.4.1. Le conseil fiscal .................................................................................. 95
2.4.2. Assistance fiscale et juridique .......................................................... 95
2.5. Assistance dans le processus d’arrêté des comptes ............................... 100
2.5.1. Guide de travail proposé pour l’assistance comptable de la société
apporteuse ...................................................................................... 100
2.5.2. Guide de travail proposé pour l’assistance comptable de la société
bénéficiaire des apports ................................................................ 101
2.5.3. Etat des Informations Complémentaires (ETIC) : un outil
incontournable pour la lecture des états de synthèse ................. 102
2.5.4. Rapport de gestion et apport partiel d’actif ................................. 106
2.6. Rédaction du traité d’apport et relation avec les tiers et autres
intervenants dans l’opération ................................................................... 108
2.6.1. Assistance dans la rédaction du traité d’apport : spécificités et
difficultés rencontrées .................................................................. 108
2.6.2. Relation de l’expert comptable conseiller avec les tiers et les
autres intervenants et les tiers ...................................................... 110
2.6.2.1. Etablissements financiers ................................................ 110
2.6.2.2. Organismes sociaux .......................................................... 111
2.6.2.3. Administration fiscale ...................................................... 111
2.6.3. Relation de l’expert comptable avec les autres parties
participantes à l’opération............................................................ 112
CONCLUSION DU CHAPITRE : SYNTHESE DE LA DEMARCHE DE TRAVAIL
PROPOSEE .......................................................................................................................... 113
CHAPITRE 2 : INCIDENCE DE L’OPERATION D’APPORT PARTIEL D’ACTIF
SUR LA MISSION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES : PROPOSITION D’UNE
ADAPTATION DE L’APPROCHE D’AUDIT ................................................................. 115
Section 1. Prise en compte de l’opération d’apport partiel d’actif dans l’élaboration de
la stratégie d’audit ............................................................................................................. 115
1.1. Prise de connaissance des modalités de l’opération ............................ 116
1.1.1. Les informations indispensables à une bonne compréhension de
l’apport partiel d’actif .................................................................. 116
1.1.2. Les autres sources potentielles d’information ............................ 118
1.2. Analyse des risques spécifiques générés par l’opération .................... 120
1.2.1. Risques liés à la comptabilisation de l’apport partiel d’actif et
aux états de synthèse ..................................................................... 121
255
1.2.1.1. Chez la société bénéficiaire des apports ........................... 121
1.2.1.2. Chez la société apporteuse ............................................... 124
1.2.2. Risques liés à l’évaluation des apports ........................................ 126
1.2.3. Risques liés aux modalités fiscales de l’opération ...................... 128
1.2.3.1. Chez la société apporteuse ............................................... 128
1.2.3.2. Chez la société bénéficiaire des apports ........................... 129
1.2.4. Risques liés aux obligations juridiques des sociétés participantes
à l’opération ................................................................................... 130
1.2.4.1. Chez la société bénéficiaire des apports ........................... 130
1.2.4.2. Chez la société apporteuse ............................................... 134
Section 2. Proposition d’une adaptation du plan de mission et des procédures d’audit
spécifiques à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes en présence d’un
apport partiel d’actif ......................................................................................................... 136
2.1. Proposition d’une adaptation du plan de mission de la société
bénéficiaire des apports ............................................................................ 136
2.1.1. Partie relative aux risques liés aux états de synthèse ................... 136
2.1.2. Partie relative aux risques liés aux vérifications spécifiques du
commissaire aux comptes ............................................................. 144
2.2. Proposition d’une adaptation du plan de mission de la société
apporteuse .................................................................................................. 146
2.2.1. Partie relative aux risques liés aux états de synthèse ................... 146
2.2.2. Partie relative aux risques liés aux vérifications spécifiques du
commissaire aux comptes ............................................................. 149
CONCLUSION DU CHAPITRE ........................................................................................ 150
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE................................................................. 151
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 153
ANNEXES ............................................................................................................................. 158
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 242
LEXIQUE ............................................................................................................................. 248
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 251
256