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Le guide du
vérificateur
Tome 1
Avant-propos
En 2010, les pays membres du Centre de Rencontres et d‟Etudes des Dirigeants des Administra-
tions Fiscales (CREDAF) ont souhaité l‟élaboration d‟un guide du vérificateur recensant, de façon
claire et synthétique, l‟ensemble des procédures qui doivent être suivies et des actes qui doivent
être accomplis par les vérificateurs en charge des opérations de contrôle fiscal.
A cette fin, un groupe de travail a été constitué avec des experts1 de onze pays membres du
CREDAF, nommément désignés par leur Directeur en fonction de leur expérience dans le contrôle
de l‟impôt. Ces pays sont, par ordre alphabétique : Belgique, Burkina Faso, Canada, Comores,
France, Guinée, Liban, Mali, Niger, République Centrafricaine et Sénégal.
Suivant un fil conducteur établi par le Président et l‟animateur-rapporteur, en collaboration avec
le secrétariat exécutif du CREDAF, le groupe de travail a tenu deux réunions :
La première à Ouagadougou (Burkina Faso), du 29 novembre au 1er décembre 2010. A
partir d‟échanges d‟expériences et de réflexions sur le thème, les travaux ont permis de
rassembler les idées principales, de les hiérarchiser et de les synthétiser. Ensuite,
l‟importance du thème et la nécessité de collecter des informations complémentaires, ont
conduit les experts à se répartir la rédaction d‟une quinzaine de fiches techniques.
La seconde à Bangui (République Centrafricaine), du 7 au 9 mars 2011. Les experts ont
examiné la première maquette du guide et ont convenu ensemble de la structure finale
du document. A cette occasion, les modalités de diffusion et d‟accompagnement du guide
ont été également évoquées.
Le présent guide est donc le fruit d‟une collaboration très active des membres du groupe de
travail, dont les conclusions2 finales ont été présentées au colloque annuel du CREDAF, à Oran
(Algérie), du 16 au 19 mai 2011.
Il propose aux administrations fiscales et aux acteurs du contrôle (chefs de brigade, vérificateurs,
etc.), une méthodologie et un recueil d‟informations utiles à la vérification des entreprises.
Destiné à l‟ensemble des pays membres, ce guide n‟a pas été élaboré en regard d‟une ou
plusieurs législations nationales précises : en considération des points de convergence des
systèmes fiscaux concernés, il présente une démarche de vérification « universelle ». Déclinable à
tous les contextes nationaux, il gagnera évidemment à faire l‟objet d‟une adaptation spécifique,
dans chaque Etat réceptionnaire.
A cette fin, il est organisé de telle sorte qu‟il puisse être facilement adapté ou enrichi localement.
Par sa structure, il propose aux jeunes vérificateurs une méthodologie complète de contrôle. Par
son contenu, il offre des points d‟approfondissements aux vérificateurs expérimentés.
Par nature, il ne saurait être exhaustif et ne doit pas aboutir à ce que le vérificateur limite ses
investigations à son contenu. Il ne constitue donc pas un cours de fiscalité, ni un schéma idéal
qu‟il suffirait de transposer.
Quoique sélectionnés en raison de leur neutralité, certains des termes employés pourront par
ailleurs paraître peu explicites. Ils devront alors être adaptés, en fonction de la terminologie en
usage dans l‟Etat concerné.
Enfin, le caractère extrêmement technique de la matière rend indispensable l‟inclusion, dans le
corps du guide, de références aux textes législatifs ou réglementaires en vigueur.
1La liste des experts ayant participé au groupe de travail figure en annexe 5.29 (tome 2).
2Ces conclusions qui sont mises en ligne sur le site web du CREDAF, sont consultables par les membres
habilités.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 1
Le plan de ce guide s‟articule autour des questions suivantes :
1. Quelles sont les étapes du contrôle (c‟est le « quand ») ?
2. Quelles sont les actions à entreprendre à chaque étape (c‟est le « quoi ») ?
3. Quels sont les risques à analyser à chaque étape (c‟est le « pourquoi ») ?
4. Quelle est la connaissance technique à mettre en oeuvre (c‟est le « comment ») ?
Ce raisonnement est illustré dans le schéma de la page suivante.
Enfin, le guide comporte des annexes rassemblant des modèles d‟imprimés et de supports, ainsi
que des exemples de redressements qui ont été réellement effectués. Bien entendu, les modèles
qui seront retenus devront être adaptés (logos du ministère et de la direction générale des
impôts, timbre du service, références, etc.).
Avertissement
La reproduction et l‟utilisation de ce document ne sont autorisées que pour la
formation professionnelle des agents appartenant aux administrations fiscales des
pays membres du CREDAF. En raison de son caractère exclusivement pédagogique,
son contenu n‟est pas opposable à ces administrations fiscales.
1 2 3 4
Avant la
vérification sur Type Méthode
place de contrôle de contrôle
Feuille de
route
(1) CSP : contrôle sur pièces
Information Rapport de
contribuable vérification
Après la
Taxation & Analyse &
vérification sur
recouvrement mutualisation
place
Le délit général de fraude
fiscale
Le délit comptable Fiches
Voies de Poursuites Le rôle du vérificateur dans techniques
recours pénales l'élaboration du dossier de ou modèles
plainte
Les contraintes liées à la législation fiscale (par exemple, la limitation de la durée du contrôle sur
place) et à l‟évolution des structures économiques obligent à préparer sérieusement un dossier avant
de se rendre sur place.
Une bonne préparation est également un gage de sérieux et de respectabilité pour le vérificateur. Cela
lui permettra d‟accomplir plus sereinement sa mission.
Enfin, devant une fraude fiscale de plus en plus organisée, la mise en œuvre d‟une méthodologie de
vérification permet de mieux appréhender les circuits financiers.
Avant de commencer la vérification proprement dite, le vérificateur doit donc :
analyser la pertinence de la proposition de vérification qui lui a été attribuée (dans le cas de
l'auto-programmation où le vérificateur est lui-même à l'origine de cette proposition, cette
pertinence est supposée avérée) ;
recueillir le plus de renseignements possible sur l'entreprise à vérifier (et sur ses dirigeants),
tant au plan fiscal qu'au plan technique. A cet effet, il examine la documentation en
possession de l'administration, qu'il complète en effectuant des recherches extérieures.
définir une véritable stratégie de contrôle qu'il soumettra à son chef de service (il s‟agit
souvent du chef de brigade).
2.2.2 Le capital
La possession du capital et ses particularités doivent être examinées avec une attention particulière :
la structure du capital social (numéraire et nature) ;
la composition de l‟actionnariat et la présence d‟associés majoritaires ;
la présence d‟associés ou actionnaires étrangers ;
l‟utilisation exclusive du capital social en corrélation avec l‟activité de la société, conformé-
ment à son objet social.
2.3.4 Les relations spécifiques avec des fournisseurs et/ou des clients
particuliers
Le vérificateur doit :
recenser les clients ou les fournisseurs particuliers : membres du groupe, salariés (dont les
dirigeants) et leur famille, société dont un associé et/ou salarié est également client et/ou
fournisseur de l'entreprise ;
préciser les liens qui existent (exemple : pourcentage de détention) ;
examiner les relations (commerciales, financières, juridiques, etc.) existant entre l'entreprise
et ses clients ou fournisseurs particuliers (tout particulièrement les prestations immatérielles
et les opérations ponctuelles ou inhabituelles : crédits, abandons de créance, etc.) ;
et s'assurer de leur réalité et de leur normalité.
Cette fiche technique présente la programmation du contrôle sur place dans une démarche d‟analyse-
risque. Le graphique de cheminement ci-dessous fait l‟objet de développements dans les pages
suivantes.
Graphique de cheminement
fondant sur un examen des renseignements additionnels, le vérificateur sera en mesure de revoir
l‟évaluation originale des risques et prendre les mesures qui s‟imposent.
Durant l‟étape d‟examen du dossier, le vérificateur comprendra mieux les circonstances du contri-
buable ou de l‟inscrit. Cette connaissance aidera le vérificateur à évaluer le risque de la situation du
contribuable ou de l‟inscrit et à élaborer le plan provisoire de vérification.
La planification de la vérification
Un plan de vérification est une description de l‟étendue et de la
conduite prévues de la vérification suffisamment détaillée pour
guider l‟élaboration de programmes de vérification. Un tel plan
comporte, sans toutefois s‟y limiter, les éléments suivants :
étendue de la vérification
profil de l‟industrie (si disponible auprès de l‟admi-
nistration)
évaluation du risque de mission et des seuils d‟im-
portance relative (étape 3)
liste des procédures de vérification propres à
l‟administration fiscale et des programmes de vérification à com-
pléter
calendrier des procédures locales à suivre
La planification de la vérification est un processus qui comprend
plusieurs étapes. Elle commence par un plan de vérification
préliminaire qui tient compte des résultats d‟un examen au bureau
approfondi (révision sommaire), des commentaires du
sélectionneur, de l‟évaluation des risques initiale et des points de
discussion spécifiques à la vérification avec le chef de brigade.
À l‟étape 1 nous avons abordé le processus lié à la révision
sommaire du dossier avec l‟analyse des sources de
renseignements disponible au bureau, l‟analyse des états
financiers (comparative et des ratios).
L‟étape 2, la planification de la vérification, présente les étapes
d‟évaluation du risque en vue de l‟élaboration du plan de
vérification provisoire.
Le Risque (sommaire)
Lorsqu‟il est question d‟évaluer les risques au cours de la vérification, le jugement
professionnel joue un rôle de premier plan.
L‟évaluation constante des risques au cours de la vérification donne lieu à une vérification
plus efficace et efficiente.
L‟examen des résultats de vérification garantit que l‟on met fin aux procédures qui ne traitent pas de
sujets de préoccupation relevés. L‟évaluation constante des risques garantit que le plan de
vérification est mis à jour afin de refléter tout changement de circonstances.
L‟évaluation du risque est un processus continu. Au fur et à mesure que le vérificateur obtient de
nouveaux renseignements au cours de la vérification, le vérificateur doit réévaluer les questions à
risque et établir si elles ont été résolues et si de nouveaux secteurs de risque ont été déterminés. En
l‟absence de cette évaluation continue des risques au cours du processus de vérification, il se peut
que le vérificateur effectue des procédures de vérification inutiles ou passe à côté de secteurs
d‟inobservation.
déterminer si ces contrôles internes spécifiques se sont révélés efficaces durant toute la
période de vérification.
Les deux premières étapes ci-dessus constituent l‟évaluation préliminaire du contrôle interne; la
troisième se nomme soit test de conformité, soit, plus simplement, test de contrôle.
Malgré que le test de contrôle soit utilisé pour réduire les sondages de corroboration, le fait que le test
de contrôle ne révèle aucune erreur ou aucun écart ne signifie en rien que le compte ou la catégorie
de transaction ne contient aucune erreur de corroboration. Supposons, par exemple, qu‟un employé
soit chargé de contre-vérifier la précision des factures et d‟apposer sa paraphe afin de démontrer
qu‟elle a été vérifiée, l‟absence de l‟initiale de l‟employé sur la facture ne signifie pas qu‟elle est
erronée. La facture pourrait avoir été vérifiée, la personne responsable ayant simplement oublié d‟y
apposer son initiale. Cependant, il est également possible qu‟elle n‟ait pas été vérifiée, sans toutefois
contenir d‟erreur. Il est important de ne pas confondre le test de contrôle avec le sondage de
corroboration.
inscription distincte des opérations personnelles de l‟actionnaire aux registres des opérations
commerciales de l‟entreprise.
Sommaire
Si le vérificateur est convaincu dans les exemples ci-dessus que le contribuable ou l‟inscrit, tout au
long de la période visée par la vérification, avait mis en place des contrôles internes qui permettaient
de détecter ou d‟empêcher des erreurs importantes dans le traitement de ces opérations, il pourra en
conclure que le niveau de risque de non-contrôle (voir 2.2.2) est faible pour ce type de contrôle. En
conséquence, lorsqu‟il établira son plan de vérification, le vérificateur pourra réduire la quantité de
sondages de corroboration pour ce compte du grand livre ou pour cette catégorie d‟opérations.
Les énoncés qui suivent illustrent sommairement plusieurs raisons d‟évaluer le système comptable.
1) Déterminer si les livres et registres sont complets :
déterminer si les livres et registres sont adéquats pour exécuter une vérification basée sur les
faits ou s‟il y a lieu d‟effectuer une vérification selon la méthode en bonne et due forme de
l‟avoir net ;
déterminer si une demande officieuse ou une demande péremptoire doit être délivrée afin
d‟assurer la tenue de livres et registres adéquats.
2) Comprendre la méthode utilisée par le contribuable ou l‟inscrit pour inscrire les opérations :
déterminer les données de base utilisées pour établir les états financiers ;
déterminer quels registres sont établis et par qui ;
utiliser les registres et les documents à l‟appui en vue de déterminer et de sélectionner les
faiblesses du système.
3) Déterminer les registres et documents manquants qui sont nécessaires pour exécuter la
vérification
4) Déterminer la fiabilité des livres et registres :
déterminer l‟exactitude et l‟intégralité ;
assurer l‟observation de la Loi ;
assurer l‟observation de la Loi sur la TVA ;
déterminer si la méthode comptable appropriée a été utilisée.
5) Établir un lien entre renseignements internes et externes obtenus et les registres :
déterminer la qualité des renseignements obtenus ;
confirmer les données.
6) Recueillir des renseignements concernant les secteurs problèmes identifiés lors de l‟étude
préliminaire du dossier et de l‟entrevue initiale
7) Déterminer les éléments des états financiers qui devraient être examinés de plus près
3.1.1.2 Inspection
Inspecter les documents, quel que soit le format des dossiers (papier ou électronique). Les copies
papier des factures peuvent être inspectées afin de s‟assurer qu‟elles ont été contre-vérifiées par un
autre employé. La documentation du système peut être inspectée afin de vérifier si un contrôle
d‟accès a été programmé. Les fichiers lisibles par machine peuvent être inspectés électroniquement
afin de déterminer quand ils ont été préparés ou révisés. Par exemple, dans le cas d‟un client donné,
le connaissement et les documents d‟expédition ont-ils été préparés ou la limite de crédit a-t-elle été
approuvée avant l‟expédition ?
3.1.1.3 Réexécution
Le vérificateur ré-exécute la tâche selon la politique en vigueur dans l‟entreprise et vérifie, par
exemple, un échantillon de factures d‟achats afin de déterminer si le nom des fournisseurs figure
dans la liste des fournisseurs approuvés.
3.1.1.4 Observation
Cette approche est utile pour vérifier le contrôle dont il est difficile de suivre l‟évolution, comme la
distribution des tâches.
Lorsqu‟un système comptable informatisé est en vigueur, avec ou sans progiciel de comptabilité, le
vérificateur constatera probablement que les éléments de preuve documentaires tels que ceux
mentionnés ci-haut sont beaucoup moins nombreux; le contrôle peut être exercé dans le programme
proprement dit. Il y a alors lieu de se poser les questions suivantes : Qui est autorisé à saisir des
données dans le système ? Le programme permet-il de modifier les soldes d‟ouverture sans effectuer
d‟écritures de journal de redressement ? Les données sont-elles vérifiées avant d‟être saisies dans le
système ?
Sommaire :
Si le vérificateur est convaincu dans les exemples ci-dessus que le contribuable ou l‟inscrit, tout au
long de la période visée par la vérification, avait mis en place des contrôles internes qui permettaient
de détecter ou d‟empêcher des erreurs importantes dans le traitement de ces opérations, il pourra en
conclure que le niveau de risque de non-contrôle est faible pour ce type de contrôle. En conséquence,
lorsqu‟il établira son plan de vérification, le vérificateur pourra réduire la quantité de sondages de
corroboration pour ce compte du grand livre ou pour cette catégorie d‟opérations.
L‟arbre de décision suivant illustre les étapes générales d‟une vérification des achats et des
dépenses.
Par exemple, un magasin d‟articles de sport peut acheter divers articles ou effectuer des dépenses
relatives aux frais d‟une excursion en autobus pour faire de la randonnée en montagne. Des ventes
sont-elles enregistrées au cours de l‟excursion ?
Voici 5 façons qu’un contribuable ou un inscrit peut prendre pour surévaluer les achats ou les
dépenses.
1. Dépenses fausses ou fictives déduites.
2. Erreurs de calcul ou fausses déclarations.
3. Dépenses déduites plus d‟une fois.
4. Passer en charges des éléments en capital
5. Inclure des dépenses personnelles
3.4.2 Analyse des dépôts bancaires pour calculer l‟écart entre la TVA et les recettes
Malheureusement, aucune formule générique ne peut être appliquée à chacun des cas afin de
déterminer l‟importance relative. Il faut évaluer les circonstances entourant chaque vérification
spécifique. Ces circonstances, soit le volume d‟opérations de l‟entreprise du contribuable ou de
l‟inscrit, la complexité des activités commerciales, le motif de la vérification, etc., détermineront si la
vérification est d‟une importance relative ou non.
Par conséquent, il y aura lieu de discuter et de convenir avec le chef de brigade du niveau
d‟importance relative de chacune des vérifications.
Un montant qui est considéré important pour un contribuable ou un inscrit n‟est peut-être pas
considéré comme tel pour un autre contribuable ou inscrit. Par exemple, une transaction de 1 000 $
est importante lorsque les revenus annuels du contribuable ou de l‟inscrit sont de 30 000 $ (3,3% du
chiffre d‟affaires annuel), tandis que le même montant n‟est probablement pas considéré comme
important lorsque les ventes s‟élèvent à 3 000 000 $ (0,03% du chiffre d‟affaires annuel), à moins
que le montant soit répétitif.
Ceci complète la fiche technique en ce qui a trait à la programmation du contrôle sur place dans une
démarche d‟analyse-risque.
C- Cas pratiques
CAS 1
Sujet de préoccupation relevé : le risque de mission (risque de vérification) (voir 2.1)
Prenez connaissance de chacun des énoncés suivants et indiquez s‟ils sont vrais ou faux.
a) Le risque de non-contrôle est le seul risque sur lequel le vérificateur exerce un contrôle.
Vrai Faux
Le risque de non-contrôle a trait au système de contrôle interne par le contribuable ou l‟inscrit et sur
lequel le vérificateur n‟exerce aucun contrôle. La bonne réponse est : Faux.
c) L‟évaluation du risque devrait commencer avant que la visite à la place d‟affaire n‟ait lieu.
Vrai Faux
L‟évaluation du risque dois effectivement commencer avant la visite chez le contribuable ou de
l‟inscrit. Elle ne doit pas être effectuée seulement une fois que l‟entrevue initiale avec le contribuable
ou l‟inscrit est terminée. La bonne réponse est : Vrai
CAS 2
Sujet de préoccupation relevé : planification de la vérification (voir 2.2 – Étape 2)
Indiquez si les énoncés sont vrais ou Faux.
1. L‟évaluation du risque est un processus continu.
2. Toutes les entreprises ont les mêmes facteurs de risque.
3. L‟évaluation des contrôles internes fait partie du processus de l‟évaluation du risque.
4. L‟examen analytique est une technique d‟évaluation du risque.
vérificateur. Même si un contrôle est bon selon le propriétaire, c‟est un contrôle insuffisant dans le
cadre d‟une vérification.
b) Quel est l’impact de ce niveau de risque de non-contrôle sur votre plan ou votre stratégie de
vérification ?
Votre stratégie de vérification consisterait à n‟effectuer que des procédés de corroboration comme
des sondages détaillés d‟opérations spécifiques et de soldes de comptes produits par le système
comptable. Vous n‟effectueriez aucun test de contrôle étant donné que vous ne pouvez vous fier sur
aucun contrôle interne.
CAS 4
Sujet de préoccupation relevé : risque de non-contrôle (voir 2.2.2)
Vous effectuez présentement la vérification d‟un hôtel de taille moyenne.
Vous avez rencontré le contrôleur avec qui vous avez discuté en profondeur des activités et des
systèmes comptables de l‟hôtel. Vous avez par la suite documenté le système des recettes et effectué
une revue générale.
Le contrôle interne sur l‟intégralité des recettes est exercé de la façon suivante :
les recettes sont rapprochées avec le rapport de vérification de nuit de l‟occupation des
chambres multiplié par le tarif de location.
les rapports d‟entretien pour le nombre de chambres nettoyées sont comparés au rapport de
vérification de nuit.
ces rapprochements et ces comparaisons sont effectués par un commis du bureau du
contrôleur qui obtient du personnel à la réception les renseignements nécessaires. Une fois
les rapprochements et les comparaisons effectués, le commis paraphe chacun des rapports.
le contrôleur reçoit les rapports aux fins d‟examen et les paraphe afin d‟indiquer que le
service de contrôle a effectué sa vérification. Le commis-comptable consigne alors les
recettes dans le système comptable informatisé.
a) En vous basant sur les renseignements présentés, quel est le niveau de risque de non-
contrôle ?
Réponse : Risque de non-contrôle : Moyen. L‟entreprise semble exercer des contrôles internes sur
l‟intégralité des recettes provenant de l‟hébergement.
b) Quel est l’impact de ce niveau de risque de non-contrôle sur votre plan ou votre stratégie de
vérification ?
Réponse : Dans ce cas, vous pourriez très facilement et très rapidement vérifier si les contrôles
étaient en place et fonctionnaient durant la période de référence entière. Par conséquent, vous
effectueriez les tests de contrôle.
CAS 5
Sujet de préoccupation relevé : risque de non-contrôle (voir 2.2.2)
Vous effectuez la vérification d‟une entreprise de taille moyenne exploitant une concession
d'automobiles. La description du système pour le cycle des recettes a été documentée et vous avez
effectué l‟examen sommaire.
La description du système indique que la réceptionniste est responsable d‟encaisser les
paiements en espèces. Celle-ci prépare un ruban de caisse enregistreuse pour le comptant et
les chèques reçus, de même que le bordereau de dépôt. La réceptionniste remet le ruban au
commis des comptes clients et remet l‟argent, les chèques et le bordereau au gérant qui
effectue le dépôt.
Vous effectuez les tests de contrôle et constatez que la réceptionniste prépare le ruban et le
bordereau de dépôt, puis quitte le bureau au milieu de la période de vérification. Les tâches
de la réceptionniste sont ensuite effectuées par le commis des comptes clients jusqu‟à la fin
de la période de vérification.
a) En vous basant sur les renseignements présentés, quel est le niveau de risque de non-
contrôle ?
Réponse : Le risque de non-contrôle avant le départ de la réceptionniste : Moyen.
Même si la réceptionniste prépare le bordereau de dépôt et qu‟elle reçoit l‟argent comptant, un autre
employé est responsable du contrôle sur les comptes clients. Cette répartition des tâches
incompatibles constitue un contrôle interne rigoureux.
Le risque de non-contrôle après le départ de la réceptionniste : Élevé. Une lacune dans la répartition
des tâches, soit la réception de l‟argent comptant et le contrôle des comptes clients, réduit la
probabilité que des erreurs soient découvertes ou évitées. Vous ne devrez donc vous fier qu‟aux
sondages de corroboration pour cette période.
b) Quel est l’impact de ce niveau de risque de non-contrôle sur votre plan ou votre stratégie de
vérification ?
Réponse : Vous devrez effectuer certains sondages de corroboration pour toute la période; vous
possédez cependant des éléments probants, pour la période suivant le départ de la réceptionniste,
qui justifient l‟élimination des tests de contrôle, mais l‟augmentation des sondages de corroboration.
CAS 6
Sujet de préoccupation relevé : établissement d‟un plan de vérification (voir Étape 2)
Scénario
Votre chef de service vous attribue le dossier suivant pour fin de vérification du revenu
Compagnie A - propriétaire unique- détaillant de fournitures de bureau
État comparatif des revenus et des dépenses
Pour les années se terminant les 31 décembre 2008 et 2009
2008 2009
Ventes 225 000,00 $ 240 000,00 $
Coût des marchandises vendues
Stock d'ouverture 8 000,00 10 000,00
Plus : Achats 87 000,00 130 000,00
Moins : stock de fermeture 10 000,00 11 000,00
Coût des marchandises vendues 85 000,00 129 000,00
Votre chef de service vous demande de préparer un plan de vérification et de lui soumettre pour
approbation.
Préparer votre plan de vérification en tenant compte des étapes de vérification suivant la démarche
d‟analyse-risque
Solution :
Étapes de vérification suggérées :
Étapes de la vérification préliminaire
1. Effectuer des sondages directs et indirects sur les ventes pour confirmer l‟exactitude des
montants déclarés
2. Examiner l‟augmentation des coûts des produits de 2008 à 2009 pour expliquer la raison
pour laquelle l'augmentation n'a pas été suivie par une augmentation semblable des bénéfices bruts.
3. Examiner l'augmentation des frais d'intérêts de 2008 à 2009 et déterminer si elle est
raisonnable.
4. Examiner les facteurs qui ont contribué à la perte importante réalisée en 2009 au lieu d'un
faible bénéfice de 2008. Compte tenu du niveau des ventes semblable entre les deux années, cela
peut-il s‟expliquer?
Suivant une discussion avec le chef de service sur le plan préliminaire de vérification, le chef de
services ajoute des points clés au plan de vérification (ci-dessous en caractère gras). Le plan de
vérification est maintenant complet et approuvé par le chef de service.
2.1) Examiner les achats de 2009 afin de s'assurer qu’ils ont été calculés
correctement.
2.2) Effectuer des sondages relatifs aux projections sur la relation entre des
ventes et le coût des produits vendus.
3. Examiner l'augmentation des frais d'intérêts de 2008 à 2009 et déterminer si elle
est raisonnable.
4. Examiner les facteurs qui ont contribué à la perte importante réalisée en 2009 au
lieu d'un faible bénéfice de 2008. Compte tenu du niveau des ventes semblable entre
les deux années, cela peut-il s’expliquer?
5. Examiner les dépenses liées à la publicité et à la promotion pour s'assurer
qu'aucun montant personnel n'a été demandé en tant que dépense
d'entreprise.
CAS 7
Sujet de préoccupation relevé : sous-estimation possible de la TVA percevable
(voir 3.2 - Étape 3 : durant la vérification)
Procédures de vérification prévues
Étape 1. Le vérificateur doit rapprocher les montants consignés dans les livres et les registres
avec les déclarations de TVA produites.
Étape 2 Le vérificateur doit examiner toutes les factures de ventes d‟un montant supérieur à
1 000 $, plus un échantillon aléatoire de trois factures de ventes par mois, afin de déterminer si le
montant de la TVA a été calculé et consigné comme il se doit.
Solution :
Résultats de vérification :
Étape 1 Achevée si pas d‟erreurs ou d‟écarts relevés.
Étape 2 Après avoir vérifié environ 50% des éléments choisis pour l‟étape 2, le vérificateur
devrait passer en revue les résultats de vérification, et se poser les questions suivantes :
a-t-on relevé des erreurs quelconques ?
les erreurs sont-elles importantes par rapport aux recettes ?
si possible, déterminer la cause de ces erreurs ?
les erreurs sont-elles isolées ou récurrentes ?
les erreurs sont-elles attribuables à la défaillance d‟un système ou s‟agit-il d‟erreurs
humaines ?
Il est important d‟examiner les procédures de vérification avant de mettre fin aux tests proprement
dits concernant les éléments sélectionnés pour s‟assurer que ces tests traitent du sujet de
préoccupation relevé.
CAS 8
Sujet de préoccupation relevé : l‟importance relative (voir 3.5)
En quoi l‟importance relative est-elle importante pour le vérificateur ?
Réponse : Après avoir vérifié l‟importance relative des postes des divers états financiers, le
vérificateur pourra, à partir de cette vérification, prendre par la suite des décisions à l‟égard de la
planification, notamment le temps à consacrer à chacun des secteurs.
CAS 9
Sujet de préoccupation relevé : l‟importance relative (voir 3.5)
Cochez la case correspondant au facteur qui influence directement le niveau d‟importance relative.
Case 1 : La catégorie d‟industrie dans laquelle le contribuable ou l‟inscrit évolue.
Case 2 : L‟importance monétaire d‟une opération ou du solde d‟un compte.
Case 3 : Le fait que le contribuable ou l‟inscrit ait déjà fait l‟objet d‟une vérification.
Case 4 : Le fait que l‟opération soit conforme aux dispositions de la Loi sur la taxe d‟accise ou
de la Loi de l‟impôt sur le revenu.
Case 5 : L‟impact de l‟opération ou du solde du compte sur la déclaration de TPS/TVH ou sur la
demande de ristourne.
Case 6 : Le fait que l‟inscrit soit un petit fournisseur.
Il est recommandé d'effectuer le contrôle de cohérence avant l'examen analytique des déclarations
(contrôle technique). Cette méthode vise, là aussi, à privilégier l'approche globale du dossier.
Lorsqu'un dossier fait l'objet d'un contrôle sur pièces, ce contrôle ne doit évidemment pas être limité :
à un poste de la déclaration, mais porter sur toutes les lignes (à enjeu potentiel) ;
à la dernière année, mais porter sur toutes les années non prescrites.
Bien entendu, ces recommandations sont valables aussi bien pour le contrôle technique des
déclarations professionnelles que pour celui des déclarations des dirigeants.
Dans sa démarche, le vérificateur procédera aux opérations suivantes :
connaître les caractéristiques du secteur d'activité ;
rapprocher et analyser les différentes déclarations (les postes du bilan ; le compte de résultat
et les annexes ; rapprochement TVA, etc.) ;
analyser la situation financière (en utilisant les outils informatiques d‟analyse-risque).
Cf. annexes :
Exemples d‟état comparatifs et d‟analyse des déclarations
Cet examen est obligatoire pour définir la période vérifiable et donc respecter la procédure de
contrôle.
C'est également une source irremplaçable de renseignements sur l'entreprise, son comportement
fiscal habituel, les points faibles de son organisation, etc.
Le comportement fiscal antérieur sera également un élément déterminant pour la qualification fiscale
des infractions constatées. Ce qui apparaissait comme une simple erreur au cours d'un précédent
contrôle deviendra souvent une fraude fiscale en cas de récidive.
Si la précédente vérification est récente, il sera intéressant d'examiner comment l'entreprise a intégré
les rectifications dans sa comptabilité (par exemple, les rappels de TVA ont-ils été considérés comme
des charges déductibles du bénéfice fiscal soumis à l'impôt sur le bénéfice ?).
Le contrôle sur pièces des dirigeants d‟entreprise comporte un contrôle formel préalable des
déclarations qui consiste en un recensement des déclarations, complété d'un rapprochement des
déclarations entre elles et avec les documents d'imposition si le service gestionnaire du dossier
professionnel est différent du service gestionnaire du dossier personnel.
Les déclarations personnelles proprement dites sont également rapprochées des pièces justificatives
jointes par le contribuable.
D'une manière générale, il s‟agit de mettre en ordre le dossier et de découvrir, le cas échéant, les
défaillances que le contribuable a pu avoir en matière d‟obligation déclarative et de demander au
gestionnaire de le mettre en demeure de déposer.
Attention, en cas de défaillance déclarative, il est indispensable pour la validité de la procédure
d'imposition, de s'assurer de l'existence matérielle des mises en demeure et de leur envoi effectif
(présence de l'avis de réception postale ou en main propre) et que celles-ci ne comportent pas
d'erreur dans la désignation du contribuable, de la période et du régime d'imposition. Si une erreur a
été commise, il convient de reprendre la procédure si cela est encore possible.
En tout état de cause, il est hautement recommandé au vérificateur de prendre un contact avec le
service gestionnaire du dossier des dirigeants, afin d'appréhender au mieux l'environnement global.
En effet, certains éléments de contexte peuvent ne pas apparaître dans les pièces figurant au dossier.
Le contrôle formel est ensuite suivi d'un examen de cohérence.
Le contrôle sur pièces global du dossier de l‟entreprise et celui de son dirigeant permet d‟apprécier
une cohérence globale des flux économiques et financiers entre les différentes personnes juridiques.
Si l‟approche technique de chaque ligne des déclarations déposées par le dirigeant est indispensable,
l‟approche de cohérence globale est également très instructive.
La démarche du dirigeant d‟entreprise se situe rarement sur un plan purement philanthropique.
Par conséquent, il convient d‟appréhender de la façon la plus précise possible le dossier du dirigeant
à travers ses relations économiques et financières avec les structures dans lesquelles il apparaît.
Le contrôle sur pièces du dirigeant nécessite, comme pour tout contrôle sur pièces d'un particulier un
contrôle technique des différentes déclarations déposées et une approche globale du dossier.
Le détail des postes de ces déclarations ne sera pas étudié au sein de ce guide. Toutefois, quelques
points de contrôle sont donnés à titre d‟exemples :
distribution imposable. Ces « distributions fiscales » n‟ouvrent droit ni aux abattements, ni au crédit
d‟impôt prévu en faveur des dividendes et des sommes qui leur sont assimilées :
les bénéfices réputés désinvestis : sont considérés comme distribués tous les bénéfices ou
produits qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au capital.
les distributions non prélevées sur les bénéfices : sont qualifiées de revenus distribués, les
sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou porteurs de parts,
même si elles ne sont pas prélevées sur les bénéfices.
les rehaussements de bénéfices : les rehaussements de bénéfices ayant pour cause des
infractions qui se sont traduites par un désinvestissement et donc une diminution de l‟actif
social, constituent des revenus distribués. Tel est le cas des recettes dissimulées que les
associés se sont appropriés, ou encore la fraction des rémunérations des dirigeants
considérée comme excessive.
les rémunérations et distributions occultes : elles correspondent à des charges
comptabilisées qui en apparence du moins, rémunèrent des prestations dont le fournisseur
n‟est pas identifié. Les distributions occultes résultent le plus souvent de dissimulations de
recettes ou de prise en charge par la société de dépenses qui ne lui incombent pas.
les dépenses somptuaires : les dépenses afférentes à la chasse, à la pêche, aux résidences
de plaisance et d‟agrément, à la navigation de plaisance, sont considérées comme des
revenus distribués.
les distributions indirectes ou déguisées : les intérêts des comptes courants d‟associés pour
la fraction excédant les limites de déduction et les rémunérations des dirigeants pour la
fraction jugée excessive constituent des distributions indirectes taxables entre les mains du
dirigeant. La distribution revêt une forme déguisée lorsqu‟elle prend la forme :
− d‟avantages en nature (immeuble mis gratuitement ou à prix réduit à la disposition d‟un
associé, attribution gratuite de titres),
− d‟une prise en charge de dépenses personnelles (voyage, restaurant, réceptions,
téléphone, voiture...),
− d‟une acquisition par la société de biens appartenant aux associés (immeubles, titres de
sociétés, brevets, etc.) moyennant un prix supérieur à la valeur réelle,
− d‟une cession de biens sociaux pour un prix inférieur à la valeur réelle.
L‟établissement d‟une balance de cohérence (ou balance de trésorerie) permet la comparaison des
ressources disponibles avec les dépenses engagées.
Au stade du contrôle sur pièces, les revenus déclarés et autres ressources identifiées ne peuvent être
comparés qu‟aux flux de patrimoine, aux autres dépenses connues et à un train de vie évalué, de
façon sommaire, en fonction du foyer fiscal.
Il est nécessaire de moduler les éléments retenus dans la mesure où les montants pris en compte ne
correspondent que rarement aux sommes réellement perçues ou dépenses engagées. Une
discordance apparente peut trouver une justification par une cession de patrimoine ou des économies
antérieures.
Il est fait observer qu‟une liste des éléments d'appréciation peut être annexée à la balance établie
afin de garder en mémoire les conditions de reconstitution des termes de comparaison.
La balance de trésorerie est un tableau où l'on compare les disponibilités employées et les
disponibilités disponibles :
Disponibilités employées Disponibilités disponibles
Train de vie courant évalué (alimentation, etc.) Revenus déclarés
Acquisitions de biens mobiliers (véhicules, etc.) Revenus exonérés d'impôt
Acquisitions de biens immobiliers Cessions de biens mobiliers (véhicules, etc.)
Remboursement des emprunts Cessions de biens immobiliers
Prêts obtenus
Total emplois : Total ressources :
Solde inexpliqué
Le total des deux colonnes doit être identique, ce qui conduit à déterminer le "solde inexpliqué" (ou, à
l'inverse, un excédent de disponibilité) pour obtenir cet équilibre.
La balance de trésorerie est normalement annuelle, mais la difficulté à réunir les renseignements
nécessaires peut conduire, en première analyse, à la faire sur une période plus longue, par exemple
les trois dernières années.
La vérification de la comptabilité, c‟est l‟ensemble des opérations qui ont pour objet d‟examiner, sur
place, la comptabilité d‟une entreprise et de la confronter à certaines données de fait ou matérielles
afin de contrôler la sincérité et l'exactitude des déclarations souscrites.
Le vérificateur procède à un examen critique des pièces présentées.
imputation sur un exercice ultérieur d‟un résultat fiscal déficitaire ayant déjà fait l‟objet d‟un
contrôle ;
nouvelle intervention sur place nécessaire après la réponse reçue d‟une autorité étrangère
dans le cadre de l‟assistance administrative internationale ;
Le vérificateur encourant la nullité des impositions établies à l‟issue d'une seconde vérification
portant sur la même période, il lui appartient de bien cibler les axes d'investigations, d'être pertinent
dans le choix de la procédure de vérification et vigilant dans la rédaction de l'avis de vérification.
Cette procédure – qui est employée à titre exceptionnel - n’existe pas dans tous les pays. Si elle ne
concerne pas directement la vérification des entreprises, les membres du groupe de travail ont
estimé intéressant d’en mentionner les principales caractéristiques.
L'examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (en abrégé, ESFP) a pour but de vérifier la
sincérité et l'exactitude de la déclaration d'ensemble des revenus.
Il est mis en œuvre à l'égard des seules personnes physiques, le plus souvent, à la suite d'un contrôle
sur pièces ou en complément d'une vérification de comptabilité pour apprécier la situation de
l'exploitant ou des principaux dirigeants ou associés de l'entreprise.
Il consiste à contrôler la cohérence entre, d'une part, les revenus déclarés et, d'autre part, la situation
patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie des membres du foyer fiscal.
Contrairement à la vérification de comptabilité qui ne porte que sur une catégorie de revenus, l'ESFP
concerne l'ensemble des revenus concourant à la détermination du revenu global.
Cependant, l'ESFP ne permet pas d'opérer un contrôle en matière de revenus catégoriels, issus de
l'exercice d'une activité professionnelle à caractère indépendant, nécessitant la tenue d'une
comptabilité (BIC, BNC, BA).
Pour vérifier ces revenus catégoriels, il faut obligatoirement envoyer au contribuable un avis de
vérification de comptabilité, distinct de celui se rapportant à l'ESFP.
Ainsi un chef d'entreprise peut être soumis :
− à une vérification de comptabilité au titre de son activité professionnelle (par exemple
BIC/TVA) ;
− à un ESFP en tant que simple particulier (impôt sur le revenu uniquement).
− de l‟étude des mouvements financiers, afin de permettre d‟obtenir des explications sur les
anomalies ou les incohérences apparentes ;
− de l‟évaluation du train de vie, qui doit être vraisemblable eu égard aux éléments fournis.
Le vérificateur s‟attache à conserver trace du dialogue avec le contribuable, de la façon la plus
appropriée en fonction de l‟attitude de celui-ci.
En définitive, cette analyse utilisée de manière ponctuelle et avec courtoisie permet, après avoir
identifié sur les comptes bancaires les dépenses courantes de train de vie, de faire ressortir les débits
« importants » non identifiés ; notion à moduler en fonction du mode de gestion financière du train de
vie du contribuable et du niveau de ses revenus.
Dans certains cas, il s'avère judicieux de demander des photocopies de chèques pour des débits
douteux ; cette pratique permet, au surplus, de découvrir les relations du contribuable.
Lorsque les retraits en espèces sont peu ou trop importants, le vérificateur doit s'interroger sur les
habitudes du contribuable quant au financement du train de vie de son foyer fiscal.
De même, s'il n'est pas trouvé trace du financement d'une acquisition patrimoniale connue, des
recherches doivent être menées afin de déterminer le mode de financement.
Remarque :
Il existe, des débits que le contribuable est obligé d‟identifier et de justifier : ceux correspondant aux
charges déduites des revenus catégoriels (revenus fonciers, Gains de cession de valeurs mobilières,
ou autres plus–values, RCM) ou du revenu global (Pensions alimentaires, salarié à domicile...). A
défaut, la charge est rejetée (condition de fond de la déductibilité des charges à l‟impôt sur le revenu).
Les retraits d'espèces doivent être identifiés et analysés avec soin lors de l'examen des comptes
bancaires.
L'établissement de la balance des espèces offre un intérêt particulier lorsque :
− L'activité exercée par le contribuable vérifié se prête à l'encaissement en espèces de recettes
professionnelles (professions libérales, prestataires de services, commerçants de détail ou
intermédiaires).
− La réalisation d'opérations occultes est présumée.
− Des mouvements en espèces importants ont affecté les comptes financiers ouverts au nom
du contribuable sans que leur origine ait pu être déterminée.
− Les retraits d'espèces ne subviennent pas aux dépenses du train de vie quotidien.
− A l'occasion de l'exploitation de renseignements extérieurs (douanes, police…)
Méthode d'élaboration de la balance espèce : l‟évaluation du train de vie espèces ne doit pas être :
− arbitraire, c‟est-à-dire ne tenir aucun compte des données propres au contribuable comme les
dépenses réglées par chèque ;
− sommaire, tel est le cas, par exemple, d‟une évaluation qui se fonde sur les dépenses
effectuées par un contribuable au titre d‟une année ultérieure et procède par extrapolation.
− que le solde créditeur ne résulte pas de la prise en compte au titre des disponibilités
employées de l‟existence d‟éléments patrimoniaux dont l‟administration ne prouve pas
l‟acquisition au cours des années vérifiées.
En application du principe de l'annualité de l'impôt, l'enrichissement inexpliqué ressortant d'une
balance de trésorerie doit être rattaché à chacune des années au cours de laquelle il apparaît. Il
s'ensuit que l'établissement d'une balance globale pour une période donnée dont le solde créditeur
non justifié est ensuite réparti par parts égales sur chacune des années vérifiées doit être exclu. Les
balances de trésorerie (ou des espèces) doivent donc être dressées distinctement par année vérifiée.
Il est à noter que lorsque le bénéfice du contribuable est imposé selon un régime forfaitaire :
l‟administration doit réunir des éléments propres à établir que le contribuable dispose de revenus de
sources autres que celles qui sont couvertes par le forfait. Tel est le cas si le solde de la balance de
trésorerie est particulièrement significatif (de 5,6 à 8,5 fois le montant des revenus soumis à forfait).
Si tous les mouvements financiers sont identifiés, toutes les variations de patrimoine connues, toutes
les dépenses de train de vie recensées et exactement appréciées, on arrive normalement à l'égalité
suivante :
Solde créditeur de la balance globale de trésorerie = Solde de la balance des espèces + Crédits
bancaires injustifiés
Le cas d’une vérification de comptabilité concomitante ne sera pas développé dans la présente fiche.
Le contrôle inopiné a pour objet de procéder à des constatations qui perdraient toute leur valeur si
elles étaient différées.
Ces simples constatations se distinguent de l'examen critique des documents comptables ainsi que
du rapprochement de ces derniers avec les déclarations souscrites par le contribuable vérifié. En
conséquence, elles peuvent être effectuées d'une manière inopinée et la présence d'un conseil n'est
pas indispensable à ce stade de la vérification. Ce contrôle se distingue également de l'exercice du
droit de communication, qui consiste à prendre connaissance, et relever de manière passive, certains
documents ou écritures comptables.
Les constatations matérielles qui peuvent être effectuées dans le cadre du contrôle inopiné sont
notamment les suivantes :
la constatation de l'existence des moyens de production : il s'agit là d'un inventaire physique
des moyens immobiliers, mobiliers et humains mis en oeuvre dans l'entreprise industrielle,
commerciale, non commerciale, artisanale ou agricole.
la constatation des matières et éléments en stock : l'inventaire physique du stock est effectué
à la date de l'intervention et la valeur peut en être déterminée.
la constatation de l'existence et de l'état des documents comptables : si le service des impôts
est en droit d'exiger la présentation des documents comptables et assimilés, il ne peut en
analyser leur contenu. Il doit néanmoins arrêter à la dernière écriture les documents
présentés (mention des noms et qualité de l'agent intervenant, date de l'opération et
signature).
l'inventaire des valeurs en caisse : la caisse est arrêtée au moment de l'intervention sans
aucun rapprochement avec les écritures du compte correspondant.
le relevé des prix pratiqués : le service des impôts procède, en magasin, au relevé des prix
pratiqués, par article vendu au vu des étiquettes ou des panneaux d'affichages de prix. Le
contrôle de la marge brute pratiquée dans l'entreprise n'est pas effectué à ce stade.
A la fin de l‟intervention, il est recommandé de dresser contradictoirement un état en double
exemplaire, par le vérificateur et le contribuable.
L‟examen au fond des documents comptables ne peut commencer qu‟à l‟issue d‟un délai raisonnable
(au minimum 2 jours francs) permettant au contribuable de se faire assister d‟un conseil.
Le contrôle inopiné s'inscrit dans le cadre de la vérification de comptabilité. Il doit donc débuter par la
remise, en main propre, au contribuable ou à son représentant, d'un avis de vérification de
comptabilité devant comporter toutes les mentions prévues par les dispositions en vigueur. Dès la
remise de l'avis de vérification, le contribuable est invité à accuser réception de l'original de l'avis sur
une copie de celui-ci.
Si le contribuable s'oppose totalement ou partiellement au déroulement complet du contrôle inopiné,
il encourt les conséquences suivantes :
sanctions pour opposition à fonctions ;
mise en oeuvre de la procédure d'évaluation d'office des bases d'imposition, lorsque le contri-
buable refuse de communiquer sa comptabilité ou tente de faire obstacle à l'exercice du
contrôle, notamment lorsqu'il use d'atermoiements pour ne pas présenter sa comptabilité en
invoquant, par exemple, des circonstances peu plausibles ou en n'en produisant que des
éléments épars.
Lorsque le contribuable n'est pas en mesure de présenter sa comptabilité parce qu'elle est
momentanément détenue par son comptable, mais fait diligence pour que le vérificateur puisse
s'assurer de son existence et, le cas échéant, de son état, le recours à toute sanction doit être écarté.
1- La connaissance de l‟entreprise
L‟examen du dossier fiscal doit permettre au vérificateur une connaissance précise du contribuable.
Cette partie comporte des informations d‟ordre général sur le contribuable notamment :
la dénomination de l‟entreprise ;
la forme juridique ;
2- Les constatations
Elles consistent en l‟étude du dossier fiscal du contribuable. Elles permettent la mise en exergue de la
pertinence des motifs de la programmation du dossier au contrôle. Deux grands points peuvent être
distingués à savoir le dépouillement du dossier et l‟analyse des déclarations et des états financiers.
Dépouillement du dossier
Pour une meilleure connaissance du dossier, il est indispensable pour le vérificateur de :
connaître le régime fiscal de l‟entreprise à vérifier. Il faut donc procéder à un recensement de
tous les impôts dont le contribuable est redevable et au dépouillement des différentes
déclarations souscrites au cours des périodes soumises au contrôle. La finalité du
dépouillement est le remplissage des états ci-dessous :
− l‟état de dépouillement des déclarations souscrites au titre de la TVA ;
− l‟état de dépouillement des déclarations souscrites au titre de l‟Impôt Minimum
Forfaitaire;
− l‟état de dépouillement des déclarations d‟IUTS-TPA ;
− l‟état de dépouillement des déclarations souscrites au titre des prélèvements opérés
et/ou supportés ;
− l‟état de dépouillement des déclarations des retenues opérées et/ou subies ; un accent
sera mis sur les retenues opérées sur les prestataires non établis ;
− l‟état de dépouillement des déclarations de TVA souscrites pour le compte de tiers.
s‟assurer que tous les documents annexés aux déclarations ont bien été produits, que les
impositions à la contribution des Patentes (taxe professionnelle) et à la Taxe des Biens de
Mainmorte (TBM) (s‟il y a lieu) ont été faites par le service d‟assiette et que le dossier contient
toutes les déclarations physiques. Celles qui font défaut doivent être mentionnées en vue de
compléter le dépouillement lors de l‟intervention sur place ;
relever la date de production des différentes déclarations pour une pénalisation éventuelle au
regard du calendrier fiscal;
noter la récurrence des factures fournisseurs pour s‟assurer qu‟elles ne sont pas imputées
plusieurs fois dans l‟optique de gonfler la TVA déductible ;
vérifier par sondage, l‟authenticité des numéros IFU des fournisseurs figurant sur les
déclarations. Noter l‟utilisation des anciens numéros;
procéder à la vérification de l‟existence des documents dont la production est obligatoire lors
du dépôt des états financiers conformément aux dispositions du Code des Impôts. En rappel,
ce sont :
− le tableau des immobilisations, des amortissements et des provisions ;
− l‟état annuel des commissions, courtages, ristournes, honoraires, droits d‟auteur et autres
rémunérations versées à des tiers ;
− l‟état annuel des salaires ;
− l‟état annuel des rémunérations des associés et des parts de bénéfices sociaux, des
tantièmes et jetons de présence ;
− le relevé détaillé des loyers d‟immeubles passés en charges, avec indication de l‟identité
et de l‟adresse des bailleurs ;
− la liste des principaux clients et le montant de leurs achats et tous les états annexés
prévus ;
− les procès-verbaux des délibérations de leurs organes statutaires et des rapports des
commissaires aux comptes, se rapportant au dernier exercice clos.
procéder au remplissage des états comparatifs des bilans et des comptes de résultat sur au
moins trois exercices; Ces états étant des feuilles de calcul Excel, l‟exactitude des soldes
intermédiaires de gestion pourra être mise en évidence ;
vérifier l‟exactitude de tous les reports du compte de résultats au bilan et vice versa :
− les variations des stocks (marchandises, produits finis et en-cours) et les reports à
nouveau ;
− les stocks d‟ouverture et de clôture.
consigner les remarques fondamentales (dans un bloc-notes), la concordance ou la
discordance des données, les erreurs et incohérences qui ont été décelées, ainsi que les
variations des postes du bilan.
Le dépouillement permet au vérificateur de faire une restitution des informations qu‟il a constatées
dans le dossier. Cette relation se fait impôt par impôt en mentionnant :
les déclarations manquantes ;
les discordances et les incohérences des chiffres ;
l‟écart entre les ratios de l‟entreprise et ceux caractéristiques du secteur d‟activités concerné.
Il convient par ailleurs d‟effectuer la comparaison nécessaire au sujet des immobilisations et des
stocks de nature à se renseigner sur l‟extension ou la régression de l‟affaire.
Dans la mesure où l‟accroissement de l‟actif net trouve son origine dans les apports en compte
courant de l‟exploitant ou des associés et non dans l‟accumulation de bénéfices et de réserves, il
importe, en effet, de découvrir l‟origine de ces apports.
En ce qui concerne les entreprises individuelles, il est indispensable d‟examiner les variations du
compte capital ou prélèvement, afin de rechercher si l‟augmentation de l‟actif net entre les exercices
N et N-1 correspond bien au bénéfice déclaré, diminué des prélèvements.
L‟examen du tableau comparatif des comptes de résultat a pour but d‟apprécier l‟évolution du chiffre
d‟affaires, d‟effectuer toutes les comparaisons en matière de bénéfice brut et de bénéfice net et de
déceler plus aisément les fluctuations anormales de certains postes des frais généraux. Les charges
devront faire l‟objet d‟un examen particulièrement approfondi (d‟un exercice à l‟autre et d‟une
entreprise à l‟autre).
Le vérificateur, en cas de besoin peut dresser un tableau annexe dégageant pour chaque exercice le
pourcentage de bénéfice brut en fonction des éléments spécifiques propres à l‟activité de l‟entreprise.
Ce tableau ne tient compte que des seules charges qui interviennent directement dans les opérations
d‟achat ou de production. Il pourra comparer les pourcentages dégagés à ceux des entreprises
similaires, de préférence, déjà vérifiées.
Dans une optique de perfectionnement de l‟analyse du dossier par le vérificateur, le calcul des ratios
peut lui permettre d‟orienter ses investigations.
Dossier : ABCDEF
Equipe : X et Y
Date : 01/12/2010
1- Présentation de l‟entreprise
La société ABCDEF est une Société Anonyme (SA) au capital de 2 500 000 000. Elle est majori-
tairement détenue par monsieur Z, un actionnaire burkinabé qui détient à lui seul 99% des actions de
la société. Celle-ci est sise Rue des affaires, 01 BP 00 Ouagadougou 01, Tel. 50 00 00 00.
La société est immatriculée sous le Code IFU n° 0000 0000 A et exerce dans le domaine du
commerce général (librairie, matériaux divers, véhicules et accessoires,) ainsi que la maintenance
d‟équipements ; l‟entretien et la réparation de biens meubles (véhicules notamment).
Pour adapter son organisation à la taille de ses activités la société a créé plusieurs établissements
appelés divisions. Chaque division constitue une unité géographique distincte et est spécialisée dans
la gestion d‟un type d‟activités donné. On dénombre au total neuf (09) divisions dont trois installées à
Bobo-Dioulasso et six à Ouagadougou.
Notons que la société ABCDEF fait partie du Groupe GHIJK, une société multinationale de droit
burkinabé ayant des représentations dans plus de dix (10) pays: la Côte d'Ivoire, le Benin, le Niger, le
Ghana, le Togo, le Cameroun, la Centrafrique, le Nigeria, le Mali, le Portugal.
Au Burkina, les sociétés LMN (bâtiments et travaux publics), OPQ (concessionnaire de marques
automobiles) et RST (travaux d‟électrification) font parties du même groupe.
Le dossier fiscal retiré au service gestionnaire est incomplet et ne permet pas de situer le début exact
des activités de la société.
Faute de ne pouvoir disposer de toutes les déclarations du contribuable, le dépouillement a concerné
principalement l‟impôt sur le BIC pour lequel des constatations d‟invraisemblance ont été faites et des
pistes d‟investigations suggérées.
Outre l‟impôt sur le BIC, l‟importance des services extérieurs supportés par la société ainsi que la
nature de l‟activité principale exercée (commerce général) ont conduit les vérificateurs à s‟intéresser
aux impôts suivants : retenue à la source de 5% et 20%, les prélèvements à la source de 2% sur les
ventes effectuées.
2- Constatations
Au titre du BIC :
Les états financiers sont régulièrement produits. Toutefois, les résultats déclarés sont manifestement
invraisemblables au regard de la taille de l‟entreprise et de longues expériences acquises dans des
secteurs d‟activités a priori porteurs (pas de conjonctures connues dans les secteurs suivants :
matériaux, librairie, véhicules et accessoires, etc.). Les états financiers présentent en effet un déficit
de - 306 171 353 en 2008 et un bénéfice avant impôt de 181 365 797 en 2009 soit un coefficient
de bénéfice de 1,53%.
Ce ratio est sensiblement le même pour les années 2006 et 2007 où il était respectivement de 0,79%
et 1,43%.
Ces résultats déclarés en 2008 et 2009 pourraient résulter de l‟invraisemblance des postes suivants :
une discordance avec les chiffres d‟affaires déclarés en TVA
Chiffre d‟affaires TVA BIC
2008 13 259 164 235 (a) 13 340 295 162
2009 9 795 295 432 (b) 11 881 360 723
(a) pour une déclaration manquante (mars)
(b) pour trois (3) déclarations manquantes (juin, août et octobre)
Sous réserve des déclarations manquantes, les chiffres d‟affaires BIC et TVA sont discordants.
une absence d‟encours est constatée chaque année au titre des stocks (2008 et 2009) ;
au titre de l‟exercice 2009, des créances clients ont été enregistrées à l‟actif du bilan dont
546 600 000 à plus d‟un an et 83 400 000 à plus de deux ans ;
des provisions importantes sont constatées comme suit :
− dépréciations des stocks : 275 336 370 en 2008 et 2009
3- Pistes d‟investigations
Au regard des constats ci-dessus relevés, il parait indispensable d‟orienter les recherches vers les
aspects ci-après :
Au titre du BIC :
procéder à la reconstitution du chiffre d‟affaires TVA en agrégeant les déclarations
manquantes (sur le terrain) et tirer éventuellement les conséquences des discordances
constatées ;
vérifier si la société ne possède pas des marchandises en cours de route ou en entrepôt sous
douane à la clôture de chaque exercice, et s‟assurer que celles-ci sont comprises dans les
stocks de clôture ;
de par leur caractère inhabituel, procéder à un examen particulier des créances à plus d‟un
an et à plus de deux ans en vue de s‟assurer s‟il ne s‟agit pas de prêts sans intérêt. Vérifier
ainsi, l‟identité du client, la nature et l‟origine de la créance, les motifs des délais de paiement
accordés.
contrôler les provisions pour dépréciation des stocks et pour créances douteuses et procéder
éventuellement à la reprise des provisions sans objet ;
demander copie des contrats d‟emprunt passés avec le créancier UVW et s‟assurer qu‟ils ont
date certaine c‟est-à-dire soumis à la formalité de l‟enregistrement lors de leur conclusion.
S‟assurer que les intérêts ont donné lieu à retenue à la source.
garder à l‟esprit que le non-paiement des intérêts stipulés ainsi que le non remboursement
des échéances peuvent être la preuve d‟un emprunt fictif à considérer comme une recette
dissimulée.
demander le détail des dettes fournisseurs et des découverts bancaires en vue de :
− s‟assurer de l‟exactitude des soldes au regard de la comptabilité et des informations
auprès des banques ;
− de demander toutes explications sur le non-paiement des dettes des fournisseurs qui sont
essentiellement étrangers car en règle générale ils n‟expédient pas de produits sans
règlement préalable ou sans garantie bancaire ;
demander l‟acte d‟augmentation du capital de la société en 2006 et s‟assurer que les
suppléments d‟apports ont été entièrement libérés.
procéder à un examen attentif du compte courant « associé Z ». Demander les pièces
justificatives des apports effectués en 2008 pour un montant de 2 630 056 121 (dates,
montants, modalités, espèces ou chèques, origines des ressources ayant permis ces apports)
et considérer les apports non justifiés comme des recettes dissimulées imposables au BIC et
à la TVA ;
d‟une manière générale, vérifier tous les postes du bilan et du compte de résultat.
Dossier : ABCD
Equipe : X et Y
Date : 08/09/2010
Motif de la programmation : non application du pourcentage de déduction en TVA ; minoration de la
base taxable de l‟IUTS par omission des avantages en nature.
1- Présentation de l‟entreprise
La société ABCD est une SARL de droit burkinabé. Le capital social de 2 000 000 est majoritairement
détenu par monsieur Y, un actionnaire burkinabé, par ailleurs Directeur général de ladite société.
Celle-ci est sise au secteur 00, dans la villa n° 00 rue 14- 1200 logements, 11 BP 000 Ouagadougou
11, Tel. 50 00 00 00.
La société est immatriculée sous le Code IFU n° 0000 0000 M et exerce dans le domaine des études,
de l‟ingénierie et de suivi contrôle de la réalisation d‟oeuvres depuis le 1er mai 2000, date de début
de ses activités.
La vérification envisagée étant une vérification générale de comptabilité, les pistes d‟investigations à
suggérer résultent des constats ci-après.
2- Constats
Au titre de la TVA :
Le dépouillement des déclarations TVA 2007, 2008, 2009 et 2010 (janvier à juillet) révèle que la
société n‟a appliqué un pourcentage de déduction qu‟en février 2010 alors qu‟elle réalise des
opérations taxables (prestations intérieures) et non taxables (prestations extraterritoriales).
Aucune régularisation n‟a été constatée portant sur la variation du pourcentage de déduction. La
société est attributaire de plusieurs marchés de suivi et de contrôle tant au Burkina qu‟à l‟extérieur
Au titre de l‟IUTS et de la TPA :
L‟examen du dossier révèle que les déclarations sont régulièrement souscrites au titre de ces impôts.
Cependant les bases déclarées n‟intègrent pas des avantages en natures alors que la page 3 de la
liasse fiscale renseigne sur des véhicules à la disposition du personnel.
Au titre des retenues :
Des déclarations sont souscrites au titre des retenues 5%, 10%, 20%.
Au titre des autres impôts et taxes (BIC, Patente, Droits d‟enregistrement, IRVM, etc.) :
L‟examen du dossier ne révèle pas d‟emblée des incohérences. Il faut noter cependant de petits
écarts sont constatés entre le chiffre d‟affaires BIC et celui de la TVA.
3- Pistes d‟investigations
Au regard des constats ci-dessus relevés, il parait indispensable d‟orienter les recherches vers les
aspects ci-après :
Au titre de la TVA :
procéder à la reconstitution du chiffre d‟affaires TVA en examinant les différentes facturations
adressées aux clients et tirer éventuellement les conséquences des discordances
constatées ;
suivre la déclaration des décomptes facturés au titre des différents marchés en examinant les
PV de réception ;
reconstituer la TVA déductible et y appliquer un pourcentage de déduction ;
contrôler la variation du pourcentage de déduction et éventuellement procéder aux
régularisations qui s‟imposent ;
consulter la base de données SINTAX en considérant la société comme fournisseur.
Au titre de l‟IUTS et de la TPA :
reconstituer les bases imposables à partir des bulletins de paie; et des virements des
salaires ;
vérifier l‟affectation ou non des véhicules inscrits au bilan ;
cerner tous autres avantages en nature ou en numéraires accordés au Personnel.
Au titre des retenues :
vérifier que toutes les rémunérations faites en contrepartie de prestations fournies par des
personnes établies ou non établies au Burkina Faso ont fait l‟objet des retenues à la source
de 5%, 10% ou de 20%. Le détail du compte « services extérieurs » peut être exploité à cette
fin ;
la même analyse sera menée pour les charges locatives afin de reconstituer l‟assiette de la
retenue IRF
Au titre des autres impôts et taxes :
l‟examen sur place des pièces orientera les investigations à faire.
Pour compléter les informations contenues dans les dossiers de l'entreprise (et de ses dirigeants), le
vérificateur peut effectuer des recherches directement auprès de services ou d'organismes détenant
les renseignements utiles à la vérification. Il met alors en oeuvre le droit de communication que la loi
accorde à l'administration auprès de certaines professions : entreprises industrielles et commerciales,
banques et établissements de crédit, tribunaux, administrations publiques et assimilées, etc., étant
précisé que ces recherches peuvent être effectuées non seulement par le vérificateur lui-même mais
aussi par des services spécialisés (brigades d'enquêtes et de recoupements, etc.).
Le vérificateur peut également, sous certaines conditions, obtenir des renseignements de la part de
personnes non soumises au droit de communication (particuliers, par exemple). Mais ces demandes
doivent être présentées de manière à ne pas induire en erreur la personne questionnée sur son droit
de s'abstenir de répondre.
En tout état de cause, quelle que soit la procédure ayant permis à l'administration de recueillir des
renseignements auprès de tiers, le contribuable vérifié doit être informé de l'utilisation de ces rensei-
gnements et mis à même de les contester.
Le droit d‟enquête est mis en œuvre auprès de tout assujetti à la TVA, il permet la recherche et la
constatation des manquements aux règles de facturation. Il permet d‟intervenir d‟une manière
inopinée dans les entreprises.
Le droit d‟enquête étant une procédure de recherche et non de contrôle, les agents doivent éviter de
mettre en œuvre des investigations qui pourraient caractériser un début de vérification.
Il convient ainsi que soient menées des investigations orientées et ciblées :
le droit d‟enquête permet de rechercher les manquements aux règles fiscales de facturation
auxquelles sont soumis les assujettis à la TVA ;
les investigations doivent être limitées (investigations par sondage, période non exhaustive,
etc.) ;
les documents consultés doivent être liés directement ou indirectement à une opération
donnant lieu ou devant donner lieu à facturation ;
le droit d‟enquête ne permet pas de faire des rapprochements avec les déclarations
souscrites par les assujettis, ni de se livrer à leur examen critique ;
aucun rappel ne peut directement être effectué par l‟administration à l‟issue de cette
procédure. Les constatations ne peuvent être opposées à l‟assujetti que dans le cadre d‟une
vérification de comptabilité ou d‟un examen contradictoire de situation fiscale personnelle ;
les agents peuvent : se faire présenter les factures ou documents en tenant lieu, les pièces
comptables et les registres professionnels, se faire délivrer des copies, visiter les locaux
professionnels de l‟assujetti et procéder à la constatation des éléments matériels de
l‟exploitation, procéder à des auditions qui donnent lieu à un compte rendu.
Les constatations du procès-verbal ne sont opposables à l‟assujetti et aux tiers concernés par la
facturation que dans le cadre des procédures de contrôle de l‟impôt (c'est-à-dire dans le cadre d'une
vérification de comptabilité ou d'un examen contradictoire de la situation fiscale personnelle) et de la
procédure de droit d‟enquête.
En outre, les constatations peuvent également être utilisées pour motiver une ordonnance autorisant
le droit de visite et saisie.
Les informations collectées lors d'une procédure de droit d'enquête ne doivent pas être utilisées pour
conclure un simple contrôle sur pièces par une taxation ou une régularisation du bureau. Si une
vérification sur place ne s'avère pas nécessaire malgré les constatations opérées, il n'appartient pas
au service de demander à l'entreprise de régulariser sa situation.
Seule une opération de contrôle fiscale externe permet donc l‟utilisation des constations effectuées.
Certaines législations prévoient que les agents des impôts disposent d'un droit de visite et de saisie
en tous lieux, même privés, pour la recherche des infractions en matière d'impôts directs et de TVA.
Placé sous le contrôle de l'autorité judiciaire à tous les stades de son déroulement, ce droit de visite et
de saisie obéit à des règles très strictes dont le but est de concilier à la fois les nécessités de l'action
fiscale qui peuvent exiger que des agents des impôts soient autorisés à opérer des investigations
dans des lieux privés et le respect de la liberté individuelle sous tous ses aspects, et notamment celui
de l'inviolabilité du domicile.
La visite domiciliaire ne constitue pas en elle-même une vérification fiscale. Elle constitue une
procédure autonome que l'administration peut mettre en oeuvre à titre préalable et facultatif d'une
vérification.
Les informations recueillies dans le cadre de la visite ne sont opposables au contribuable qu'après
engagement d'un examen contradictoire de situation fiscale personnelle ou d'une vérification de
comptabilité.
La possibilité pour l'administration fiscale de mettre en oeuvre son droit de communication ne lui
interdit pas de recourir à la procédure de visite et saisie.
La procédure de visite et de saisie tendant à la répression des fraudes fiscales étant distincte de celle
tendant à l'établissement et au paiement des impôts dus par le contribuable, il n'est pas interdit à
l'administration d‟en solliciter l'application au cours d'une vérification fiscale.
Au-delà de ses objectifs de répression et de dissuasion, le contrôle fiscal ne peut avoir une véritable
portée que dans la mesure où tous les moyens sont mis en œuvre pour assurer le recouvrement des
droits (et des pénalités) mis en recouvrement.
Il est donc fondamental que les services de contrôle et les services de recouvrement entretiennent
des relations constantes et constructives et notamment que les premiers informent suffisamment tôt
les seconds des difficultés potentielles de recouvrement identifiées, afin que des mesures de
garanties éventuelles soient prises dans les meilleurs délais.
En principe, à l'issue de la vérification sur place, une fiche de solvabilité doit être servie par le
vérificateur et transmise aux services de recouvrement.
Toutefois, cette transmission d'information peut s'avérer inopérante à l'égard de contribuables réactifs
qui organisent leur insolvabilité (voire leur disparition) très rapidement.
C'est pourquoi, il convient de prendre en compte le risque de non-recouvrement dès la proposition de
vérification et de réévaluer ce risque potentiel à toutes les étapes de la vérification.
A cette fin, il est recommandé d'utiliser la grille d‟analyse-risque du recouvrement dont un modèle et
sa notice d‟utilisation, destinées aux intervenants successifs, figurent en annexe (cf. tome 2).
Si, en revanche, elle émane de la direction au titre du troisième critère (affaire signalée ou d‟origine
recherche), elle ne présente pas d‟intérêt immédiat pour le recouvrement dans la mesure où l‟état du
dossier ne permet pas, en principe, de prendre à ce stade des mesures conservatoires.
En conséquence, en dehors de situations tout à fait particulières nécessitant une information précoce
des comptables (mise en œuvre de la procédure de droit de visite, par exemple), la GARR n‟est pas
adressée par la division du contrôle fiscal, avant l‟engagement du contrôle sur place.
Toutefois, il apparaît expédient que ce service adresse aux comptables, pour information et usage
éventuel ultérieur, une copie de la fiche n°3909 ainsi que tous documents utiles : rapport de la
brigade de contrôles et de recherche, de la police ou de la gendarmerie….
Si la proposition de vérification n‟est pas retenue, la grille n‟a plus d‟utilité, mais peut être classée
dans la fiche n°3909.
C/ Liaisons vérificateurs-comptables :
Le vérificateur est chargé, au fur et à mesure de l‟avancement des opérations sur place, de remplir les
rubriques 4 à 9, ainsi que les cadres 11 et 12.
Il continue naturellement d‟informer le ou les comptables de l‟envoi de l‟avis de vérification, pour
saisie de la date de la première intervention sur place dans l‟application MEDOC, selon la pratique en
vigueur dans chaque département.
C‟est à son niveau, en accord avec le chef de service, que se décidera la suite à porter au dispositif de
liaisons contrôle- recouvrement.
Si un critère 5 a déjà été servi au stade antérieur, le vérificateur devra cependant, avant d‟envoyer la
grille, effectuer une ou plusieurs interventions sur place, pour valider le risque potentiel et évaluer les
rectifications qu‟il envisage de proposer.
A ce stade du contrôle, dès la constatation d‟une cotation 5 ou d‟un total atteignant 10, la grille
d‟analyse risque- recouvrement sera envoyée aux comptables, accompagnée d‟une fiche n°3952
« provisoire » aussi complète que possible.
Cette dernière devra être servie avec soin et contenir toutes les informations qui permettront aux
comptables, s‟ils le jugent juridiquement possible et opportun, de prendre des mesures
conservatoires sur le patrimoine de l‟entreprise.
Toutefois, la procédure étant soumise à l‟approbation préalable du juge de l‟exécution, la créance
fiscale doit être, tout au moins probable et chiffrée avec suffisamment de précision.
C‟est naturellement le cas, lorsqu‟une proposition de rectifications a déjà été adressée au
contribuable vérifié. Elle sera jointe à la fiche n°3952 « provisoire ». Dans le cas contraire, le
vérificateur donnera sur un document de service une estimation suffisamment précise des
impositions qu‟il envisage de rectifier.
Cette situation trouvera à s‟appliquer notamment en cas d‟organisation d‟insolvabilité (cession
d‟éléments d‟actif) ou de cessation des paiements.
Une fiche « définitive » sera adressée aux comptables à la fin de la procédure de vérification,
comprenant les informations recueillies depuis l‟envoi de la fiche n°3952 « provisoire ».
Si en revanche, aucune cotation 5 n‟a été servie et si le total de 10 n‟a pas été atteint, il peut être
considéré que le recouvrement du rappel ou du redressement n‟est pas en péril.
Dans ces conditions, il est inutile que le vérificateur transmette lors de la mise en recouvrement, non
seulement la grille d‟analyse - risque, mais également la fiche n°3952.
Il convient également d‟être conscient de l‟importance que revêt une évaluation équilibrée et réaliste
du risque, ni trop sévère, ni trop laxiste.
L‟avis de vérification est le document par lequel l‟administration fiscale informe le contribuable de son
intention d‟exercer son droit de contrôle sur place (vérification de comptabilité) ou action en
répétition.
L‟avis de vérification se présente sous la forme d‟un imprimé administratif qui porte l‟en-tête du
service émetteur, la qualité et le sceau des agents signataires.
Il indique aussi la nature des documents que le contribuable doit mettre à la disposition de
l‟administration et la date de la première visite des agents chargés de la vérification fiscale.
Selon la législation en vigueur, il peut être accompagné de la charte du contribuable.
présentation, il faut demander immédiatement une attestation au service de la Poste, les fiches de
distribution n‟étant conservées que pendant deux ans.
Dans ce cas, il n‟est pas nécessaire d‟adresser un nouvel avis de vérification au contribuable, une
simple lettre lui indiquant qu‟un avis lui a été adressé et n‟a pas été retiré, suffit.
L‟avis de vérification et la charte peuvent être remis directement au contribuable qui en accuse
réception sur la copie de l‟avis conservée au dossier. Tel est le cas notamment en cas de contrôle
inopiné. En tout état de cause, l‟examen au fond des documents comptables ne commence qu‟à
l‟issue d‟un délai raisonnable (deux jours francs) permettant au contribuable de se faire assister d‟un
conseil.
Cf. annexes :
exemple de charte du contribuable vérifié
Le vérificateur qui intervient sur place, exerce sa mission dans un cadre strictement défini par la loi.
Au regard de cette légitimité, les contribuables vérifiés doivent accueillir le vérificateur avec courtoisie
et lui offrir des conditions de travail satisfaisantes. Toutefois, il arrive que certains d'entre eux
nourrissent des appréhensions sur le déroulement du contrôle, par crainte de la découverte d'erreurs
ou d'une fraude qu'ils auraient pu commettre.
Le vérificateur a donc toujours intérêt à entretenir le dialogue, à user de pédagogie et à faire preuve
de sens tactique. Le respect de ces principes doit favoriser la mise en oeuvre de sa stratégie de
contrôle.
d‟affaires ou les lieux où se trouvent des biens imposables ou se déroulent des activités productrices
de revenus.
Si l'entreprise possède plusieurs établissements ou usines, le vérificateur reste juge de l'opportunité
de demander à les visiter lors de la 1ère intervention ou en cours de contrôle.
Sous réserve des contraintes matérielles pour le vérificateur, il est néanmoins recommandé de visiter
les locaux et les lieux d'exploitation qui se trouvent éventuellement hors de sa compétence territoriale.
S'agissant des moyens d'exploitation, l'objectif de la visite des locaux est de :
constater des faits de caractère purement matériel que le seul examen de la comptabilité ne
permettrait pas de déceler ;
recueillir des renseignements sur les moyens mis en œuvre par l'entreprise : moyens de
production, main-d'œuvre employée, approvisionnements stockés, etc.
Au cours de ce premier examen, il n'est pas rare de constater que des documents sont manquants. Il
convient de les réclamer afin qu'ils puissent être présentés dès l'intervention suivante. Si cette
situation ne traduit pas nécessairement l'intention de l'entreprise de retarder le contrôle ou d'y faire
obstacle, le vérificateur informe l'entreprise, par oral ou par écrit, qu'un défaut persistant de
présentation de la comptabilité serait constaté par l'établissement d'un procès-verbal.
S'il reste du temps pour un premier examen au fond des documents, il est recommandé d'examiner
en priorité :
les documents sociaux (registre des titres, registre des assemblées, etc.) ;
le registre des immobilisations et des amortissements.
La discussion avec le dirigeant comme la visite des locaux, permettront au vérificateur de s'informer
sur les approvisionnements stockés :
le mode d'évaluation des stocks (calcul du prix de revient) ;
la méthode d'évaluation des provisions sur stocks ;
la prise en compte de cette dépréciation (comptabilisation ou décote directe) ;
le contrôle des entrées et sorties de stocks.
S‟agissant des conditions d'exploitation, le vérificateur aborde dans cette phase la "vraie vie" de
l'entreprise ; en amont de la comptabilité, qui n'est que l'image de cette vie.
Les informations qu'il obtiendra lui permettront généralement une plus grande efficacité (pertinence
et rapidité des investigations) dans la suite de son contrôle, car elles lui permettront de détecter les
domaines à risques d'erreur ou fraude.
Il devra s'interroger sur :
l'organisation commerciale de l'entreprise ;
ses méthodes commerciales.
S‟agissant des méthodes commerciales, le vérificateur doit s'informer sur la situation de l'entreprise,
de ses fournisseurs et clients, notamment :
les clients ou fournisseurs sont-ils réguliers ou occasionnels ?
les clients sont-ils des commerçants ou des particuliers ?
les ventes se font-elles sur place ou à emporter ?
l'entreprise, ses clients ou fournisseurs, sont-ils détaillants, grossistes ou sous-traitants ?
quels sont les principaux clients et fournisseurs ? (le vérificateur pourra relever leur nom et
adresse pour exercer son droit de communication) ;
quels sont les principaux concurrents ? (le vérificateur pourra exercer son droit de
communication pour démontrer un éventuel transfert de bénéfices) ;
quel est le degré de variation des prix pratiqués ?
− dans le temps (fluctuation des cours, solde).
− d'un client ou fournisseur à l'autre.
existent-ils des clients ou fournisseurs bénéficiant de conditions spéciales (tarif) ?
existent-ils des liens autres que commerciaux ?
existent-ils des conventions particulières (convention de fournitures, de commissionnaire,
d'agents commerciaux, de dépositaire, représentation) ? (voir s'ils détiennent des
marchandises appartenant à l'entreprise : évaluation du stock de clôture),
quelles sont les conditions de livraison ?
quelles sont les modes de règlement (traites, chèques, espèces) ?
quels sont les délais de règlement ?
quelles sont les conditions de règlement (ristourne, escompte) ?
Le vérificateur s'intéressera à la ventilation du chiffre d‟affaires et aux marges par :
famille de produits ;
clients ;
pays (France, UE, autres).
4.20.9.1 Le principe
Les agents de l'administration fiscale vérifient sur place la comptabilité des contribuables. Cette
disposition, qui au départ a pour objet d'autoriser le vérificateur à opérer dans les locaux de
l'entreprise, permet aussi :
La demande du contribuable
Le déplacement de la comptabilité doit procéder de la seule volonté du contribuable et être exclusive
de toute pression ou incitation. Ainsi, une lettre par laquelle le contribuable "confie" au vérificateur
son livre de recettes pour une année n'établit pas que l'intéressé aurait demandé au vérificateur
d'emporter le document. Une autorisation n'est pas l'équivalent d'une demande, pas davantage
qu'une proposition.
Par contre, un courrier dans lequel le contribuable "propose de confier" la comptabilité au vérificateur
constitue bien une demande d'emport de la comptabilité.
La circonstance que le contribuable, qui fait l'objet d'une vérification de comptabilité, signe une
demande d'emport de pièces comptables sur un formulaire dont dispose le vérificateur n'est pas de
nature, à elle seule, à faire regarder cette demande comme dénuée de portée.
Pour autant, le vérificateur doit éviter d'user d'une demande pré-imprimée ou rédigée par lui-même.
La demande du contribuable tendant à ce que la vérification ait lieu dans les locaux de
l'administration équivaut à une demande d'emport de documents.
La circonstance que le contribuable ait demandé que la première entrevue ait lieu dans le bureau du
vérificateur, ne dispense pas ce dernier d'effectuer les opérations de vérification au siège de
l'entreprise ou chez le contribuable.
La demande peut être révoquée à tout moment du contrôle. Cette révocation entraînera la poursuite
du contrôle dans les locaux de l'entreprise, après restitution des documents.
La procédure à suivre par le vérificateur
Pour éviter un contentieux ultérieur et éventuellement l'irrégularité de la procédure, le vérificateur
devra :
remettre au contribuable un reçu cosigné listant les documents comptables emportés ;
conserver au dossier un exemplaire, ou copie, de ce reçu ;
s'assurer de l'exhaustivité et de la précision des pièces énumérées sur le reçu avant de les
emporter ;
exiger lors de la restitution une décharge qui corresponde strictement au reçu qu'il a délivré
lors de l'emport.
Les termes "document comptable" doivent s'entendre de façon extrêmement large :
un tableau des amortissements ;
un inventaire des stocks ;
un bail afférent à des locaux commerciaux et un projet de révision de ce bail ;
des relevés de comptes bancaires, qui constituent des pièces justificatives de recettes et
dépenses professionnelles ;
des relevés de sécurité sociale ;
etc, etc.
Il s'agit en fait, indépendamment des documents comptables au sens strict, de toutes les pièces
détenues par le contribuable et utiles au vérificateur pour effectuer le contrôle, dès lors que ces
documents ne sont pas étrangers à l'objet de la vérification, qu'ils ont été utilisés par le vérificateur
pour l'accomplissement de sa mission et qu'ils ont effectivement servi à l'établissement de l'impôt.
Afin de se ménager, en cas de contentieux ultérieur, la preuve de la réalité du débat oral et
contradictoire ou, à tout le moins, des propositions faites en ce sens au contribuable, le vérificateur
consigne par écrit les dates et le contenu des entretiens. En pratique, les entretiens au bureau du
vérificateur sont proposés ou confirmés par un recommandé en accusé de réception et le contenu des
entretiens actés de la même manière.
Autres lieux
La vérification peut également se dérouler dans d'autres lieux que le cabinet du conseil ou les locaux
de l'administration.
Ainsi, sauf législation contraire, sont considérés comme réguliers, les contrôles qui se déroulent :
au domicile du contribuable situé à la même adresse que son local professionnel, dès lors
que le contribuable ne s'y est pas opposé ;
au siège d'une société, principal actionnaire de la société vérifiée qui ne dispose plus de
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 104
FICHE
TECHNIQUE
Cf. annexes :
Procès-verbal pour défaut de comptabilité
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 107
FICHE
TECHNIQUE
Cf. annexes :
Exemple de lettres suite à opposition à contrôle fiscal
Les risques de ruptures sont illustrés dans ce schéma qui présente deux catégories d‟organisations
informatiques comptables :
à gauche, une comptabilité intégrée : les données saisies manuellement dans les applications
de gestion (stocks, factures) se déversent automatiquement et sans intervention humaine en
comptabilité. Si l‟information initiale est fiable, pas de risque de rupture de la chaîne
d‟information.
à droite, une comptabilité non intégrée : après la première saisie manuelle des données, une
seconde devra être nécessairement réalisée pour alimenter la comptabilité.
On comprend bien que la comptabilité produite par le logiciel avec intégration présente le reflet exact
de l‟activité de l‟entreprise (sous réserve de possibles erreurs de saisie initiale et d‟enregistrement
exhaustif des opérations, en amont de la comptabilité bien sûr).
En revanche, avec le système non intégré, le caractère exhaustif et sincère de la comptabilité est
moins bien garanti, car il est tributaire de ruptures dans la chaîne d‟information.
Chaque stade qui oblige à une nouvelle saisie manuelle des données en comptabilité permet aussi de
modifier voire d‟omettre, intentionnellement ou pas, des données comptables.
La comptabilité pourra donc ne pas refléter fidèlement la réalité de l‟activité de l‟entreprise.
Pour le vérificateur, il est essentiel de détecter si de tels points de ruptures existent et où ils se situent
dans la chaîne d‟information.
Il pourra le faire en posant des questions sur le détail des circuits d‟information lors des premières
interventions :
comment est saisie une facture ? Peut-elle être modifiée après édition, règlement ou
comptabilisation ? Par qui ? A quel moment ?
comment ou par qui un produit qui sort des stocks est-il enregistré ?
dans quelles conditions une remise exceptionnelle est-elle accordée à un gros client ? Qui
décide ?
comment sont établis les avoirs ?
qui gère les retours de marchandises ?
comment les paiements sont-ils suivis ?
Généralement, on remarque que ces ruptures se rencontrent fréquemment dans les applications de
gestion (valorisation) de stocks, de calcul de provision pour dépréciation ou clients douteux,
notamment.
Si le logiciel de comptabilité est généralement implanté sur un seul site (et un seul ordinateur), les
applications de gestion, quand elles existent, sont souvent réparties sur plusieurs sites et sur
plusieurs ordinateurs.
Dans certaines organisations, par exemple à la suite de fusions, il arrive fréquemment que des
applications ou progiciels différents soient utilisés pour une même destination selon les sites
rencontrés.
Dans ces cas de figure, l‟objectif du vérificateur sera de s‟assurer de l‟exhaustivité des données qui lui
sont présentées et de leur bonne intégration d‟une part, dans l‟application de gestion, et, d‟autre part,
dans la comptabilité.
La multiplication des systèmes d‟information peut s‟avérer, en soi, un risque de mauvaise intégration,
et donc, potentiellement, d‟erreurs comptables ou fiscales.
Néanmoins leur fréquence étant de plus en plus rapide et souvent éphémère (reporting
hebdomadaire, mensuel, trimestriel), les états de résultats sont souvent présentés sous forme
informatique.
Le vérificateur a accès à tous les résultats produits, quelles que soient leur forme et leur destination,
dès lors qu‟ils entrent dans le périmètre fixé par la législation fiscale.
Il en va ainsi des documents dématérialisés. Leur consultation devra être rendue possible soit au
travers du dispositif informatique de l‟entreprise (consultation écran), soit par leur édition.
L‟accès aux résultats intermédiaires est également nécessaire car ils justifient souvent des seuls
résultats élaborés au moyen des données élémentaires, le résultat final n‟étant souvent obtenu qu‟au
moyen de l‟agrégation des résultats intermédiaires.
C‟est ainsi que peut être remonté le chemin de révision.
4.21.4 Exemples d’axes fiscaux à partir des fichiers et/ou états comptables
ou commerciaux.
Les exemples suivants permettent de mesurer tout l‟intérêt des investigations menées au travers des
systèmes informatiques de l‟entreprise (bien entendu, la liste ne saurait être exhaustive) :
rechercher des ruptures de séquence ou des doublons ;
rechercher des articles taxés à un mauvais taux ;
rechercher des dépenses ne devant pas donner lieu à récupération ;
rechercher des lignes de factures sans mouvements de stocks ;
rechercher des factures non conformes à la réglementation ;
recalculer des charges ou des produits financiers ;
calculer des marges par client ;
contrôler la clôture des exercices ;
calculer des marges entre par produits et par entités liées (prix de transfert) ;
contrôler la cohérence entre flux physiques et les valeurs financières ;
vérifier l‟intégration comptable des factures ;
analyser la rotation des stocks pour évaluer l‟exactitude d‟une provision pour dépréciation des
stocks.
Cf. annexes :
Questionnaire sur l‟organisation informatique de l‟entreprise
Questionnaire informatique
4.22.1.2 Le capital
La possession du capital et ses particularités doivent être examinées avec une attention particulière :
quelle est la structure du capital social (numéraire et nature) ?
quelle est la composition de l‟actionnariat et y a-t-il des associés majoritaires ?
y a-t-il des associés ou actionnaires étrangers ?
est-ce que le capital social est utilisé seulement en corrélation avec l‟objet d‟activité de la
société, conformément au but dans lequel la société a été créée ?
L‟existence de relations familiales entre les associés ou, dans un groupe, l‟existence de dirigeants
communs pour la société-mère et sa filiale, peut laisser présumer l'existence d'une société fictive.
Par ailleurs, l‟inobservation des règles de fonctionnement de la société (assemblées générales,
conseils d‟administration, etc.), la confusion créée entre le patrimoine social et le patrimoine de la
personne qui possède l‟affaire (celui-ci emploie les actifs de la société comme étant les siens propres
ou permet l‟emploi par la société des actifs et des fonds dont il dispose), représentent également des
indices d‟une société fictive.
La confusion de patrimoine se rencontre notamment dans les groupes de sociétés, lorsque les
sociétés composantes ne sont pas indépendantes, mais des simples éléments ayant pour tâche de
réaliser l‟intérêt du groupe, quand elles ont les mêmes administrateurs et effectuent des prestations
sans contrepartie (prêts, associations en participation, etc.).
La démonstration de la fictivité d'une société est une opération délicate et lourde de conséquences.
Elle doit être réservée aux cas manifestes et pour lesquels les conséquences fiscales concrètes sont
très importantes.
Exemple :
La société X, imprimerie, est vérifiée. L'organigramme montre qu'elle est une filiale de la société Y qui
possède par ailleurs une participation majoritaire dans la société Z, papeterie. Si X achète son papier
à Z, on examinera si le prix payé est celui du marché, surtout si Z est déficitaire ou installée à
l'étranger.
Exemple :
M. D possède à titre personnel des titres de placement dans la société X, cotée en bourse. Le cours
de ces titres subit une baisse soudaine de valeur et M. D décide de les céder à la société Y qu'il
contrôle en indiquant dans la comptabilité de X que la cession a eu lieu avant la baisse.
En faisant ainsi, il diminue frauduleusement l'impôt sur le profit de Y alors que la perte n'aurait pas
été déductible pour le calcul de son impôt sur le revenu. De plus, il bénéficie d'une distribution occulte
indirecte et non taxable de la part de Y, du fait de la prise en compte par la société d'une perte
personnelle.
4.22.1.5.9 Les rapports des personnes de direction et/ou des principaux associés avec
l'entreprise
Le vérificateur doit apprécier les points suivants :
les salaires et les fonctions réelles (risque de rémunération exagérée dissimulant une
rémunération du capital pour une partie ; risque de travail fictif) ;
le versement de jetons de présence (risque de non-respect de la limitation éventuelle de
déductibilité) ;
les rémunérations pour mission spéciale et les avantages divers ;
les contrats particuliers (location, brevet, marque, etc.).
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 116
FICHE
TECHNIQUE
résultat de l'entreprise. Attention toutefois aux situations où ce transfert de la dette est suivi,
à une date proche, de l'abandon de la créance par le prêteur initial : l'opération s'analyserait
comme le détournement d'un abandon de créance au profit de l'exploitant individuel qui s'est
substitué au prêteur initial.
un apport peut être constitué par le règlement de frais professionnels au moyen de la
trésorerie personnelle de l'exploitant individuel. Bien entendu, l'obligation de justifier les
charges reste entière.
le compte de l'exploitant doit s'analyser de manière dynamique : les apports et les
prélèvements doivent être cohérents à tout moment.
Par ailleurs, lorsqu'une vérification de comptabilité porte sur une entreprise individuelle exploitée par
un contribuable qui n'exerce aucune autre activité (lui-même ou les membres du foyer fiscal), il y a lieu
de penser que l'enrichissement éventuellement constaté provient très certainement de l'entreprise
vérifiée.
Le vérificateur doit donc s'efforcer de rattacher cet enrichissement à l'exploitation du contribuable de
façon à imputer les redressements correspondants à la catégorie de revenus dont relève l'activité et,
le cas échéant, de procéder à des rappels de taxes sur le chiffre d'affaires.
Il appartient au service, lorsque l'exploitant s'est enrichi de manière inexpliquée, d'établir que son
enrichissement a sa source dans l'entreprise et cela en mettant en cause la sincérité de la
comptabilité présentée.
Cette démonstration ne devrait pas présenter de difficultés lorsque la comptabilité de l'entreprise
présente de graves irrégularités (anciennes hypothèses d'application de la rectification d'office).
Dans les autres situations, en revanche, il pourra être fait état :
soit d'incohérences ou d'anomalies accusées par les écritures comptables, telles notamment
qu'une insuffisance marquée du bénéfice brut, d'une disproportion manifeste existant entre
les éléments qui concourent à la production (nombre de salariés par exemple) et les recettes
comptabilisées, etc. ;
soit de circonstances de toute nature relatives au fonctionnement même de l'entreprise et
révélant la vraisemblance d'un lien entre l'enrichissement du contribuable et les opérations de
l'entreprise telles, par exemple, que l'encaissement ou le règlement par la trésorerie privée de
certaines recettes et dépenses de l'entreprise sans que le compte courant de l'exploitant soit
affecté, l'existence de prélèvements ou de versements en caisse non comptabilisés, etc.
Si le vérificateur estime que les indications dont il peut faire état sont insuffisantes pour rattacher
l'enrichissement de l'exploitant à l'entreprise, il doit demander au contribuable de justifier l'origine des
sommes correspondant au solde créditeur de la balance de trésorerie.
A défaut de réponse, ou en cas de réponse équivalant par son imprécision et sa généralité à un défaut
de réponse, le contribuable, en application de certaines législations, sera taxé d'office à l'impôt sur le
revenu sans qu'il soit nécessaire de ranger dans une catégorie donnée les sommes dont l'origine
demeure inexpliquée. Dans ce cas, la comptabilité de l'entreprise étant tenue pour sincère, aucun
rehaussement ne peut être envisagé en matière de taxes sur le chiffre d'affaires.
Il y a toujours lieu de s'interroger sur la réalité économique et financière de l'activité, notamment dans
les entreprises demandant des remboursements de crédit de TVA.
L‟analyse de l‟approche économique de l‟entreprise doit permettre de couvrir certains risques fiscaux :
Dès lors que l'entreprise effectue des transactions intra-groupe, il faut s'interroger sur la politique des
prix de transfert.
production du secteur ;
− calculer le rapport chiffre d'affaires du secteur / salaires productifs du secteur.
− si ce rapport est anormal par comparaison avec les activités similaires ou si il varie
sensiblement d'une année sur l'autre :
o examiner d'abord la normalité des salaires (versés surtout aux tiers privilégiés) ;
o en cas de variation anormale, s'assurer de l'identité de l'activité.
Si l'anomalie demeure inexpliquée, procéder à une comptabilité matière du nombre d'heures
productives disponibles :
le nombre d'heures payées au personnel affecté à ce secteur (y compris celles de
l'exploitant individuel et la main d'œuvre " occulte ")
+ les heures non directement productives de chiffre d‟affaires (absences, tâches non
Tp = productives de chiffre d‟affaires, sous- activité, etc.)
- les heures consacrées à un autre secteur d'activité
+ les heures effectuées au profit de ce secteur par du personnel affecté à un autre
secteur ou par du personnel mis à disposition par une autre entreprise
− si facturation à l'heure : chiffre d‟affaires horaire / taux horaire moyen pondéré = nombre
d'heures
− sinon :
o déterminer l'unité de facturation (longueur, surface, pièce, etc.) et déterminer le
nombre d'unités réalisables en 1 heure [A]
o déterminer le nombre d'unités facturées : chiffre d‟affaires / prix de vente moyen
pondéré de l'unité [B]
o [A] / [B] = le nombre d'heures facturées
CAp = le chiffre d‟affaires généré par chaque produit (à déterminer par application du tarif)
Le total des [CAp] / le total des [MAr] permet d'obtenir, pour l'échantillon considéré, le coefficient
multiplicateur pondéré. Ce coefficient appliqué à l'ensemble des achats effectivement revendus
permet de reconstituer le chiffre d‟affaires de la catégorie. Si ce chiffre d‟affaires est > à celui déclaré,
étendre l'échantillon.
Nota :
cette démarche, surtout dans les entreprises de PS, doit être combinée avec une étude sur le
rendement du personnel.
− les coûts externes sont particulièrement à surveiller, s'il existe une communauté d'intérêt
avec la personne exerçant la fonction commerciale. Par ailleurs, s'assurer qu'ils ne font
pas double emploi avec les charges supportées en interne.
rechercher si les frais de commercialisation supportés sont susceptibles de bénéficier à une
autre entreprise.
En cas de doute sur la réalité de la prestation fournie, le vérificateur pourra exercer le droit de
communication auprès des clients ou mettre en œuvre l'assistance administrative internationale.
Si la fonction commerciale est confiée à une personne résidant à l'étranger, le vérificateur examinera
les problématiques suivantes :
régime fiscal TVA ;
retenue à la source sur salaires ;
existence d'un établissement stable ;
transfert de bénéfices.
Nota : si les rémunérations augmentent plus rapidement que les bénéfices, ou sont supérieures au
bénéfice, l'entreprise peut être amenée à justifier que l'augmentation répond à l'intérêt de
l'exploitation.
Ensuite, le vérificateur recherche les preuves matérielles de versements au profit du personnel non
déclaré. A cette fin, il doit :
analyser tout particulièrement les circuits de facturation et de paiement ;
s'assurer que les charges de sous-traitance sont effectivement payées. L'entreprise peut par
ce biais mouvementer des comptes de sous-traitance pour permettre de régler les salariés
non déclarés.
Enfin, il examine les conséquences fiscales de l'exercice du travail illégal ou dissimulé :
du point de vue de la partie versante :
− reconstituer les recettes tirées de l'utilisation de la main-d'œuvre illégale ;
− les charges relatives à cette main-d'œuvre ne sont déductibles que si les recettes qu'elles
procurent ont été reconstituées, sinon rejet des charges sur le fondement de l'erreur
comptable délibérée. La TVA relative à ces charges n'a pas à être admise en déduction
dans le cadre de la reconstitution ;
− caractériser l'infraction au regard des pénalités (poursuites correctionnelles ultérieures
envisageables) ;
− tirer les conséquences des salaires non déclarés sur les bases des taxes assises sur les
salaires.
du point de vue de la partie bénéficiaire :
− s'ils sont connus, imposer les sommes entre les mains des bénéficiaires dans la catégorie
correspondant aux rémunérations (y compris TVA), sinon demande de désignation à la
partie versante (selon les législations, des sanctions lourdes peuvent être appliquées en
cas d‟absence de désignation).
Nota :
ne pas oublier de contacter les services de recherche qui peuvent aider à la constatation des
irrégularités (procès-verbal), et de se mettre en rapport avec les autres administrations
également habilitées pour lutter contre le travail illégal. Dans ce cas, définir précisément le
cadre juridique de l'intervention : procédure fiscale ou lutte contre le travail illégal ;
veiller au strict respect des procédures d'obtention, de constatation et de transmission des
renseignements (Parquet, etc.).
en matière de base d'imposition à la TVA : quel que soit le compte d'inscription de la créance
ou de la dette (fournisseur/client ou compte courant), faire la distinction entre les intérêts
financiers (rémunérant une avance financière) et les intérêts commerciaux (calculés
conformément aux usages commerciaux de l'entreprise), seuls ces derniers doivent être
soumis à la TVA ;
en matière de distribution : les avances consenties à des associés, quel que soit leur compte
d'imputation, constituent des distributions sauf si elles sont consenties dans le cadre de
relations commerciales normales.
Nota :
collecter le maximum d'informations (banques de données Minitel, Internet, rapports annuels,
plaquettes de présentation, assistance administrative, etc.) pour confectionner ou contrôler
l'organigramme du groupe.
recenser et examiner les opérations réalisées avec ces tiers (commerciales, financières,
juridiques, etc.) pour s'assurer que ces transactions sont effectuées dans les conditions qui
prévaudraient entre entreprises indépendantes :
− achats à prix majoré ou ventes à prix réduit ;
− versements de redevances excessives ou sans contrepartie ou non facturation de
redevances (de brevets, assistance technique, commerciale, administrative, etc.) ;
− prise en charge de frais divers imputables à une entité étrangère (répartition inégalitaire
de frais communs, transfert du coût de la garantie des biens commercialisés, frais de
publicité mal imputés, etc.) ;
− caution donnée gratuitement à une filiale étrangère ;
− abandons de créances sans contrepartie suffisante, etc.
chiffrer les flux et analyser les fonctions réellement assurées par chaque entité et les résultats
lui revenant (à fonction égale, sur un marché comparable, la marge de chaque entité devrait
être identique) ;
s'assurer notamment de la réalité et de la normalité de ces opérations. Pour les prestations
de services, identifier précisément leur nature et leur lieu. Pour les livraisons de biens
meubles corporels, comparer les circuits des biens et les circuits de facturation. Dans les
deux cas, examiner le bénéficiaire exact et les conditions de paiement. En présence d'avoirs
nombreux ou importants, rechercher leurs motifs et s'assurer de leur justification (réalité du
flux de retour, RRR prévus au contrat, etc.) ;
vérifier les flux financiers (provenance, nature de l'opération, établissements bancaires qui
interviennent, dates de règlement par rapport aux dates de transaction).
Nota :
collecter le maximum d'informations (banques de données Minitel, Internet, rapports annuels,
plaquettes de présentation, assistance administrative, etc.) pour mettre au point l'organi-
gramme du groupe ;
vérifier les règles de territorialité de la TVA (prestations de services immatérielles,
matériellement localisables, acquisitions et livraisons intracommunautaires, exportations,
etc.) ;
mettre en œuvre les procédures et appuis nécessaires pour démontrer et chiffrer les
éventuels transferts de bénéfices ;
examiner les dispositions d'une éventuelle convention internationale ;
mettre en œuvre l'assistance internationale, recourir aux brigades spécialisées dans le
contrôle des comptabilités informatisées.
certaines avances sans intérêt peuvent se justifier par des circonstances exceptionnelles, par
exemple, prêt sans intérêt accordé à des salariés pour les inciter à poursuivre leur activité sur
un nouveau site délocalisé.
les prêts obtenus dans des conditions anormales (taux anormalement faible, délai de
remboursement anormalement long, importance des fonds prêtés et sans garantie) peuvent
être l'indice d'opération de blanchiment de capitaux.
s'assurer que le traitement fiscal de ces opérations est correct. Si le premier versement est
supérieur aux loyers ultérieurs, l‟excédent peut être restituable ou imputable (caution inscrite
à l‟actif ?) ou non restituable (étalement des loyers d‟avance sur la durée du contrat ?).
Nota :
un loyer anormalement bas peut entrainer une remise en cause des droits à déduction chez le
bailleur (sauf mesures particulières, par exemple pour les collectivités locales).
concourir directement, celle-ci est constitutive d'un acte anormal de gestion (réintégration de
l'abandon de recettes, rappel de la TVA déduite lors de l'acquisition car non affectée à la
réalisation d'opérations imposables) ;
si le bénéficiaire est une entreprise, vérifier que son activité est déclarée ; si le bénéficiaire
est un particulier, s'assurer de l'imposition à l'impôt sur le revenu de la distribution s'il s'agit
d'un associé ou de l'avantage en nature s'il s'agit d'un salarié.
Nota :
un taux de rendement des immobilisations anormalement faible peut permettre de détecter la
mise à disposition de certaines d'entre elles sans contrepartie ;
la mise à disposition d'une immobilisation sans contrepartie peut constituer le délit d'abus de
biens sociaux.
L‟analyse financière est une technique qui permet de porter un jugement de type économique et
financier sur les conditions de fonctionnement d‟une entreprise. Chargée d‟étudier les flux d‟entrées
et de sorties de capitaux, l‟analyse financière est, avec la gestion prévisionnelle, une partie de la
finance d‟entreprise.
En pratique, l‟entreprise doit :
procéder à l‟analyse comparative des relations existant entre ses grands équilibres
financiers ;
définir sa stratégie, c‟est-à-dire ses objectifs à moyen terme et notamment sa politique
d‟investissement ;
choisir les modes de financement à court terme et à long terme propres à la réalisation des
objectifs fixés ;
contrôler a posteriori les résultats de ses décisions.
L‟analyse financière implique l‟étude des cycles :
endettement / immobilisations ;
financement des investissements ;
financement du cycle d‟exploitation.
La mise en oeuvre des techniques d‟analyse financière repose essentiellement sur l‟étude du bilan et
sur l‟étude des différents niveaux de formation du résultat. Les méthodes utilisées à cette fin
consistent principalement dans la comparaison sur plusieurs exercices :
de grandeurs caractéristiques du bilan et du compte de résultat ;
de ratios ;
de tableaux de financement.
Le vérificateur ne peut pas ignorer cette technique d‟investigation, très largement utilisée par les
banques, les experts-comptables, les conseils en organisation et en gestion...
L‟analyse financière doit apporter au vérificateur :
une meilleure connaissance de l‟entreprise : financement, gestion, résultats, relations avec
l‟extérieur ;
une mise en évidence des déséquilibres qui doivent orienter sa recherche ;
une information plus précise sur la situation financière de l‟entreprise en cas, par exemple, de
demande en remise gracieuse de pénalités, suite à un contrôle fiscal.
Mais le vérificateur ne doit pas oublier que l‟analyse financière n‟est pas une discipline stricte :
elle n‟est pas, comme la comptabilité générale, assortie de définitions qui s‟imposent à tous.
elle est fonction de la finalité que s‟est assigné le décideur ou l‟analyste.
l'obligation pour l'associé détenteur d'un compte courant débiteur de déclarer ce solde ;
l'obligation pour l'entreprise de justifier son passif ;
l'obligation de comptabiliser distinctement l'amortissement (compte de tiers) et les intérêts
(compte de charge) ;
l'obligation de soumettre à la TVA certaines subventions.
Sa démarche conduira le vérificateur à analyser les principaux indicateurs d‟analyse financière, par la
méthode des ratios
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs caractéristiques de l‟activité, de la situation économique
ou des performances d‟une entreprise.
Pour analyser la situation financière ou les performances d‟une entreprise, on compare entre elles, les
grandeurs caractéristiques du bilan et/ou du compte de résultat. Mais la comparaison en valeur
absolue ne suffisant pas (la signification d‟une valeur absolue variant selon la taille de l‟entreprise),
on compare ces grandeurs en valeur relative. D‟où l‟utilisation des ratios.
1. Structure de l‟actif :
Ce ratio mesure le poids des valeurs immobilisées dans le total de l‟actif. Ce ratio est élevé pour les
entreprises de production, faible pour les entreprises de service.
2. Structure du passif :
a) Ratios d‟autonomie financière :
Il indique le degré d‟indépendance financière de l‟entreprise. En général, un bon ratio est supérieur à
1. S‟il s‟abaisse au-dessous de ce seuil, la capacité d‟emprunt devient aléatoire, et dans ce cas,
l‟organisme prêteur demandera aux dirigeants de se porter caution.
(1) Les capitaux permanents sont égaux aux capitaux propres + dettes financières
Interprétation : Ce ratio doit rester supérieur à 0,5 pour être favorable. En effet, les capitaux propres
doivent couvrir au moins le total des dettes financières.
3. Financement
a) Ratio de couverture des emplois stables ou ratio de financement permanent
Interprétation : Il s‟agit d‟une présentation sous forme de ratio du calcul du fonds de roulement net
global.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 143
FICHE
TECHNIQUE
Supérieur à 1, les ressources stables sont supérieures aux emplois stables : Le FRNG est positif.
Inférieur à 1, les ressources stables sont inférieures aux emplois stables = le FRNG est négatif. Les
emplois stables sont donc couverts par des ressources à court terme. L‟entreprise devient vulnérable
dès lors que son équilibre financier dépend de dettes à court terme ou de renouvellement des
découverts bancaires.
Interprétation : les ressources stables doivent couvrir des emplois stables ainsi que le BFRE (besoin
en fonds de roulement d‟exploitation). En effet, le BFRE étant cyclique, il doit être financé par des
emplois stables. Le ratio doit donc être supérieur à 1 pour une bonne santé financière.
4. Liquidité :
a) Ratio de liquidité totale :
Interprétation : Ce ratio permet de vérifier l‟existence d‟une marge de sécurité à moins d‟un an. Il
implique un FRNG > 1.
Interprétation : Par mesure de prudence, on considère que l‟entreprise doit conserver un stock
minimum pour éviter la rupture de stock. De plus, en cas d‟urgence, la vente de la totalité du stock
pourrait s‟avérer difficile.
Intérêt fiscal :
Ce ratio est un élément pivot des résultats de l‟entreprise. Plus la vitesse de rotation est grande (c‟est-
à-dire brève en jours), plus la situation de l‟entreprise est satisfaisante. En effet, les articles ne
demeurant que peu de temps en stocks, l‟entreprise supporte des coûts de stockage assez faible.
Les entreprises peuvent modifier leur résultat à partir d‟une surévaluation ou une sous-évaluation du
stock de sortie. En effet :
une durée élevée (rotation des stocks trop faible) peut signifier :
− Une majoration du stock de sortie afin d‟ajuster les marges et entraîner une minoration du
résultat. On peut présumer une dissimulation de recettes.
L‟entreprise peut avoir dissimulé des ventes (ventes sans facture notamment). Les biens
vendus figurent toujours en stock final en comptabilité. En conséquence, le stock moyen
(numérateur dans le calcul du ratio) est majoré, la vitesse de rotation est amoindrie.
Afin de s‟assurer de cette conclusion, il faut s‟assurer que les quantités déclarées en
stock final sont compatibles avec les dernières factures d‟achats et ventes. Si le stock
final en quantité semble erroné, il faut recalculer le « coefficient multiplicateur sur achats
revendus » compte tenu du stock rectifié. Si la discordance subsiste, il faut envisager une
reconstitution de recettes ou une comptabilité matière.
− Une dégradation du rythme des ventes ou une mauvaise gestion des stocks. On doit
s‟assurer, notamment à l‟intérieur d‟un groupe (surtout frontalier) que ce dernier n‟impose
pas à l‟entreprise française de détenir des stocks qui dépassent ses besoins. Si tel est le
cas, il faut envisager une refacturation des frais de stockage ou une remise en cause des
provisions sur stocks.
A l‟inverse, une durée de détention des stocks faible (rotation des stocks trop élevée) peut
s‟expliquer par une minoration du stock final destinée à minorer le résultat. Il faut s‟assurer
que les quantités déclarées en stock final sont compatibles avec les dernières factures
d‟achats et ventes.
Limites :
La vitesse de rotation des articles en stocks dépend de l‟activité de l‟entreprise. Il faut donc comparer
ce ratio aux normes de la profession (en le comparant directement aux médianes départementales
pour un secteur d‟activité déterminé). Ce ratio ne présente d‟intérêt que sur plusieurs exercices.
Il faut tenir compte de circonstances particulières.
En effet, cette rotation lente peut traduire une dégradation du rythme de ventes, notamment, suite à
l‟installation d‟un concurrent à proximité, une perte de clientèle de passage (suite à une déviation…) A
l‟inverse, peuvent augmenter le niveau des stocks, la vente d‟une grande variétés d‟articles
(augmentation du nombre de références articles), l‟éloignement des sources d‟approvisionnements
(constitution d‟un stock minimum de sécurité), l‟ouverture prochaine d‟un nouveau point de vente….
Ce ratio mesure la rentabilité du point de vue de l‟associé (résultat distribuable), mais il peut être
faussé par des résultats exceptionnels. On peut calculer la rentabilité des capitaux propres à partir du
ratio suivant :
Intérêt fiscal
Un taux de marge commerciale insuffisant peut traduire une dissimulation de CA. Il faut donc analyser
dans le même temps le coefficient sur achats revendus. Ce dernier doit en principe être faible. Les
conséquences fiscales sont donc celles évoquées ci-après en cas de coefficient sur achats revendus
faible.
Toutefois, un taux de marge anormalement bas peut provenir de circonstances particulières
(installation d‟un concurrent à proximité, perte de clientèle de passage suite à une déviation,
réalisation de soldes ou rabais importants…) Dans cette dernière hypothèse, les articles en stock
devraient être dépréciés (vérifier s‟il existe une provision pour dépréciation des stocks à l‟actif) et la
rotation des stocks devrait être lente (vérifier la durée de détention des stocks).
Ce ratio permet de mesurer l‟apport de l‟entreprise dans le chiffre d‟affaires. La comparaison avec les
ratios-repères est intéressante car la VA est spécifique à l‟activité.
Un ratio anormalement élevé pour la profession laisse supposer une possible minoration de recettes.
Intérêt de la notion
Ce ratio permet d‟analyser le résultat économique de l‟entreprise engendré par les seules opérations
d‟exploitation, indépendamment des politiques financières d‟amortissements, de provisions et de
distributions. Un ratio faible doit attirer l‟attention ainsi qu‟une trop grande variation dans le temps.
A noter que plus le secteur est capitalistique (et utilise donc beaucoup d‟amortissements), plus ce
ratio doit être élevé.
Ce coefficient exprime le pourcentage de marge utilisé par l‟entreprise par rapport au prix d‟achat des
marchandises, pour obtenir le CA HT (Coût d‟achat des marchandises vendues x coefficient = CA HT).
Il n‟indique donc pas le montant de la marge par article, car le CA comprend certes le montant des
ventes de marchandises mais aussi le montant des prestations de services.
Ce coefficient doit :
être comparé aux seuils bas et haut de la profession.
être analysé dans le temps.
Intérêt fiscal :
Un coefficient faible peut traduire :
un numérateur insuffisant :
− dissimulation de chiffre d‟affaires (vente sans facture notamment) ;
− la réalisation de rabais ou soldes importants. Si, elle réalise des soldes ou rabais, la
vitesse de rotation des stocks doit être rapide (durée de détention faible). Si, la durée de
détention est anormalement élevée, l‟hypothèse de soldes ou rabais n‟est pas plausible. Il
convient alors de s‟interroger sur la comptabilisation de toutes les ventes de
marchandises (dissimulation de recettes et donc minoration du CA).
un dénominateur anormalement élevé soit :
− une variation de stock de marchandises trop élevée (majoration du stock final
notamment). Afin de ne pas conclure hâtivement, il convient d‟examiner dans le même
temps les dernières factures d‟achats et ventes afin de reconstituer le stock final.
− une politique d‟achats moins performante que les autres entreprises du secteur. Il
convient de vérifier si des achats ne sont pas effectués à des prix anormalement élevés
auprès de tiers privilégiés.
Intérêt fiscal :
L‟interprétation s‟apparente à celle du coefficient multiplicateur sur achats revendus. Toutefois,
l‟analyse est plus précise car ce coefficient indique le montant des ventes de marchandises qui
devraient être déclarées (montant plus facile à déterminer que le CA total).
c) Rendement du personnel
Intérêt fiscal :
Un ratio faible signifie que le rendement du personnel est élevé, ce qui peut s‟expliquer par une
politique de bas salaires ou par une forte mécanisation des outils de production.
A l‟inverse, doit attirer l‟attention, un ratio élevé qui traduit un mauvais rendement qui peut être dû à
l‟utilisation de main-d‟oeuvre clandestine ou à une politique de hauts salaires (notamment ceux
versés aux dirigeants).
Dans les entreprises individuelles, un ratio élevé est encore plus anormal dans la mesure où le travail
de l‟exploitant n‟est pas pris en compte.
Remarques :
Ce ratio est beaucoup plus intéressant pour l‟entreprise prestataires de services où la part des
salaires est prépondérante, mais ne doit pas être négligé pour les entreprises d‟achat/revente.
Il n‟est pas tenu compte de la sous-traitance ni du recours aux entreprises de travail temporaire,
puisque ces charges sont comptabilisées au niveau des charges externes. Il conviendra, en cas de
ratio anormal par rapport à la profession, de vérifier les lignes « sous-traitance et personnel extérieur à
l‟entreprise » de la liasse fiscale.
De même, une très forte mécanisation des opérations de production altérera ce ratio.
influencent le résultat. Vérifier que l'entreprise a correctement réintégré les gains latents au
tableau de résultat fiscal et déduit les pertes (la provision éventuelle doit alors être
réintégrée).
comptes 58 (virements internes): ces comptes de liaison ou de passage sont utilisés pour la
comptabilisation d'opérations de virements (exemple : dans le système centralisateur,
virements de fonds de banque à caisse ou inversement, ou de banque à banque...). Aux
termes de ces opérations, ces comptes doivent être soldés. Un solde éventuel doit être justifié
(exemple : décalage entre la date d'enregistrement entre deux comptes bancaires différents,
etc.).
Nota :
même si les comptes d'attente sont soldés, il peut être intéressant d'analyser les opérations y
ayant transité (absence de pièce justificative, règlement d'une facture client non
comptabilisée, etc.)
en cas de transfert de fonds et /ou de compte à l'étranger, s‟assurer que l‟opération a été
correctement déclarée.
recenser les régularisations significatives sur l'annexe comptable.
vérifier que les soldes des comptes bancaires comptabilisés correspondent à ceux des
relevés, le cas échéant à l'aide des rapprochements bancaires établis par l'entreprise ne
comptabilisant pas la banque selon les extraits ;
examiner particulièrement les opérations en suspens en fin d'exercice (580 virements
internes), les écritures d'ajustement mouvementant le compte notamment en fin d'exercice
(normalité quant aux délais, à la réalité) ;
des détournements de fonds, qui pourraient apparaître lors du rapprochement de la
comptabilité et des relevés bancaires peuvent être masqués par l'émission de " chèques en
l'air " en fin d'exercice (l'auteur des détournements émet, en fin d'exercice un chèque
interbanque du montant du détournement, enregistré, en ce qui concerne l'encaissement,
dans un exercice et, en ce qui concerne le retrait, dans l'exercice suivant. Ces pratiques
peuvent être détectées par la constitution de tableaux des transferts interbanques pratiqués
dans les derniers jours d'un exercice et les premiers jours de l'exercice suivant comparant la
date de retrait et de dépôt dans la comptabilité et sur les relevés).
Nota :
s'assurer que la prescription n'est pas intervenue sur des chèques comptabilisés mais non
débités.
les écarts constatés et nés au cours de la période prescrite, non régularisés (et sous réserve
d'une reconnaissance de dette) constituent un profit à rattacher à l'année d'acquisition de la
prescription ou, si cette année est elle-même prescrite, au premier exercice non prescrit.
Examen au fond :
− la TVA figurant sur la facture a-t-elle été facturée au taux légalement applicable ?
− le bien ou le service est-il nécessaire à l'activité ?
− le bien ou le service est-il affecté de manière exclusive à l'activité ?
− le bien ou le service est-il exclu du droit à déduction ?
− le droit à déduction a-t-il pris naissance ?
− l'entreprise déduit-elle la TVA sur prestations de services à réception de la facture ? Dans
ce cas, vérifier que figure bien sur les factures la référence à l'autorisation d'acquitter la
TVA d'après les débits (autorisation délivrée par la direction dont dépend le fournisseur) ;
− les services facturés comportent-ils des fournitures ? Dans ce cas, vérifier que l'entreprise
a déduit la TVA au titre du mois au cours duquel est intervenu le paiement des services
sauf si les biens facturés ne constituent pas l'accessoire des services facturés. Si les
biens ne sont pas accessoires à la prestation de services, il convient de distinguer les
dates d'exigibilité respectivement pour les biens et les services.
− l'entreprise a-t-elle déduit la TVA afférente à des achats de biens pour lesquels la facture
ou le contrat mentionne une condition suspensive ?
− le droit à déduction est-il périmé ?
vérifier que les investissements ouvrent droit à la provision. Pour ce faire, déterminer la
localisation géographique de l'entité étrangère (Union européenne ? pays à régime fiscal
privilégié ?), la nature de l'activité de l'entité étrangère (commerciale, industrielle, agricole ou
de services), la date de l'investissement (première implantation ?), le pourcentage de
participation, les pertes subies pendant l'exploitation ;
vérifier la permanence des conditions d'exercice de l'entité étrangère (taux de détention des
titres par l'entreprise française, nature de l'activité de la filiale ou de l'établissement,
pérennité de l'investissement, etc.) pour le maintien au bilan des provisions antérieurement
constituées ;
surveiller les reprises des provisions prévues par les dispositions légales selon la nature de
l'implantation (commerciale, industrielle ou agricole, de services), la date de constitution de la
provision, la date de réalisation de l'investissement, les bénéfices réalisés.
Nota :
sur le plan comptable, les provisions pour implantation à l'étranger sont des provisions
réglementées et ont le caractère de réserves. Elles font donc partie des capitaux propres.
L'entreprise peut comptabiliser une provision pour dépréciation des titres de participations
des implantations étrangères revêtant la forme sociétaire parallèlement avec une provision
pour implantation à l'étranger. Fiscalement, la déduction spéciale ne peut se cumuler avec
une provision pour dépréciation des titres de la filiale.
la détermination des résultats de l'exploitation étrangère doit être effectuée selon les règles
propres à la législation fiscale de l‟Etat à l'exclusion de certaines mesures spécifiques qui
autorisent des provisions, déductions spéciales, ou amortissements exceptionnels (provision
pour hausse des prix, provisions pour risques afférents aux opérations de crédit, etc.).
en cas de rachat d'une créance sur le marché secondaire, le calcul de la provision à partir du
prix de rachat de la créance décotée, conduirait à prendre en compte la dépréciation de la
créance, une première fois par le biais de la décote et une seconde fois par le biais de la
provision forfaitaire. Or, le risque de non-recouvrement est déjà pris en compte par la décote
opérée sur la créance sur le marché lors de son achat. C'est pourquoi le montant de la
provision déductible, dans cette hypothèse, ne peut être égal qu'à la valeur nominale des
créances multipliée par le taux de provisionnement admis, diminué de la décote effectuée.
une provision ne peut être constituée au titre d'une créance détenue sur une société de
personnes que si ses associés (indéfiniment responsables des dettes sociales) sont eux-
mêmes incapables de faire face aux engagements de la société.
la provision n'est déductible que si la garantie a été accordée dans le cadre d'une gestion
normale. Par construction, la provision anticipant une charge anormale ou excessive n'est pas
déductible ;
la prise en charge de la garantie par une autre société peut constituer un acte anormal de
gestion, voire un transfert de bénéfice.
soit une minoration des recettes ou des prélèvements non comptabilisés. Envisager une
reconstitution des recettes (comptabilité matière ou coefficient multiplicateur) ;
soit une minoration des stocks. Envisager une comptabilité matière complète ;
Nota :
des marchandises destinées à la revente en l'état peuvent être finalement incorporées à des
produits transformés/réparés. Il convient de s'assurer qu'elles sont bien valorisées dans les
stocks de produits transformés/réparés ;
le contrôle d'un stock de marchandises dont le suivi est totalement informatisé pourra se faire
avec un logiciel de type ACL ;
apporter une attention particulière aux marchandises susceptibles d'une utilisation privative.
en cas de doute sur les marchandises en stock dès le début des opérations de contrôle, on
peut envisager un relevé des stocks au jour de la première intervention (intervention
inopinée), et reconstituer le stock du dernier exercice clos. Cette opération doit se faire à une
date proche du dépôt de la déclaration.
examiner les dossiers de chantiers ou de travaux significatifs : montant total du marché, bon
de commande, dossier technique, ordre de service, compte rendu de chantier, procès-verbaux
de réception, situation, décompte définitif, etc. ;
examiner pour le dernier trimestre les factures clients et les demandes d'acomptes ainsi que
les achats et les prestations de sous-traitance. S'assurer que l'ensemble des coûts a été
intégré au coût de revient ;
examiner la facturation du début de l'exercice N+1 pour déterminer, le cas échéant une
minoration des travaux en cours ou une minoration de produits de l'exercice N ;
vérifier l'absence de discordance entre les avances et acomptes reçus et les travaux en cours
(en tenant compte du fait que les avances sont enregistrées au prix de vente T.T.C. et les
travaux en cours au prix de revient) ;
s'assurer que les provisions sur travaux en cours sont correctement comptabilisées et
déductibles fiscalement :
− méthode à l'avancement : à l'aide notamment de la comptabilité analytique, vérifier les
modalités de calcul de la provision pour risque et de la provision pour charge: la perte
déjà réalisée et la provision pour charges dotée à la clôture de l'exercice sont déductibles.
Les dotations (et les reprises) aux provisions pour risques sont à réintégrer (et à déduire)
pour la détermination du résultat imposable. La provision pour risques (ou provision pour
perte à terminaison) qui représente la perte prévisionnelle sur les travaux ou prestations
restant à exécuter n'est pas déductible ;
− méthode à l'achèvement : en cas de perte, l'entreprise a obligation de constituer une
provision indépendamment de l'avancement. Le droit à déduction est limité à la marge
négative sur coût de revient à hauteur des travaux exécutés à la clôture de l'exercice. La
quote-part de la provision concernant des travaux non encore exécutés à la clôture de
l'exercice n'est pas déductible (cf. provision pour perte à terminaison).
Nota :
exercer éventuellement des recherches auprès du client pour confirmer ou infirmer les
informations recueillies dans la société : fiches de chantiers, rapport de visite, état
d'avancement des travaux.
Nota :
pour une activité dont l'exigibilité est constituée par la livraison, il ne doit pas y avoir de TVA
sur factures à établir au passif du bilan (exigibilité intervenue à la livraison) ;
recenser les régularisations significatives sur l'annexe comptable ;
charges et produits financiers = vérifier l'étalement prorata temporis et la prise en compte des
dates exactes.
4.25.4.5 La sous-traitance
la charge est-elle réelle et normale ?
les règles fiscales ont-elles été respectées ?
Les investigations suivantes peuvent être menées :
s'assurer de la justification des charges (factures et pièces annexes), de l'existence du sous-
traitant et du bénéficiaire du règlement ;
s'assurer que les charges ne sont pas exagérées ;
− la marge réalisée par la sous-traitance est-elle normale ?
− les travaux de sous-traitance sont-ils tous refacturés par le sous-traité ? (comptabilité
matière)
− recherche de liens entre sous-traitant et sous-traité (tiers privilégiés, ou liens de
subordination, régime fiscal favorable ;
− avant l'intervention du sous-traitant, qui assurait les travaux ? (examen de l'évolution du
ratio sous-traitance sur chiffre d‟affaires) ;
Les travaux ne sont-ils pas faits avec les moyens du sous-traité ? (le sous-traitant a-t-il les
moyens d'assurer la sous-traitance ? refacturation ?)
Respect des règles fiscales chez le sous-traitant : existence fiscale du sous-traitant
(déclarations).
Nota :
l'exécution de contrats de sous-traitance avec une insuffisance de moyens peut révéler le
recours au travail illégal ;
si l'entreprise sous-traitante n'a été créée que dans le but de délocaliser (exonérer) le
résultat : abus de droit potentiel ;
surveiller les travaux de sous-traitance destinés aux besoins propres du sous-traité :
immobilisation, livraison à soi-même.
Aussi un certain nombre d‟Etats ont-ils décidé de conclure entre eux des accords de collaboration
visant à légaliser et à donner force probante aux renseignements qu‟ils s‟échangent
A noter toutefois que les conventions conclues par la Belgique limitent généralement l‟échange :
aux seules informations relatives aux impôts visés par les conventions, à savoir les impôts
directs sur les revenus et, le cas échéant, sur la fortune
aux informations portant sur les seuls résidents des deux Etats partenaires
Tant les services chargés de l‟établissement de l‟impôt que ceux en charge du traitement des
réclamations sont autorisés à formuler de telles demandes pour autant, toutefois, que les enjeux les
justifient.
Dans un souci de standardisation, l‟administration belge a créé un modèle de présentation des
demandes à adresser à l‟étranger. En fonction de l‟Etat destinataire, les demandes sont rédigées en
langue allemande, française (cas le plus fréquent) ou néerlandaise. Sur demande de l‟Etat partenaire,
une traduction officieuse de la demande en langue anglaise est éventuellement transmise.
Toutes les demandes à destination des administrations fiscales étrangères doivent obligatoirement
transiter par les services centraux de l‟administration Générale de la Fiscalité, seuls habilités à
correspondre avec les Autorités compétentes des Etats partenaires.
Demandes de l‟étranger vers la Belgique :
Dès réception, les services centraux répercutent les demandes auprès des services locaux belges
concernés. Après recherches, ces services transmettent les éléments de réponse aux services
centraux, lesquels les font suivre auprès de l‟administration étrangère demandeuse. En principe, les
éléments de réponse doivent être fournis par les services locaux :
dans le mois, lorsque les renseignements sont disponibles dans le dossier fiscal du
contribuable concerné ;
dans les 4 mois, si la recherche des informations demandées nécessite des investigations.
Ces délais sont bien évidemment susceptibles d‟être allongés en raison, par exemple, de la langue
utilisée par l‟Etat demandeur, laquelle peut requérir une traduction Les réponses aux demandes sont
rédigées en langue allemande, française ou néerlandaise. Exceptionnellement, une traduction
officieuse de la réponse est transmise en langue anglaise.
Problèmes soulevés :
Les contribuables mariés n‟ont pas versé dans les délais prescrits les impôts dus au Trésor.
L‟impôt n‟est pas contesté et chaque conjoint est tenu au paiement de la dette;
Les contribuables mariés ne répondent pas aux demandes amiables de paiement du receveur
(comptable public) dont la responsabilité pécuniaire personnelle est engagée.
Solutions :
Compte tenu, d‟une part, de l‟absence de possibilités de recouvrement en Belgique et, d‟autre part, de
l‟impossibilité de poursuivre le recouvrement à charge du conjoint domicilié dans un pays avec lequel
la Belgique ne dispose pas d‟instrument juridique permettant l‟assistance au recouvrement, le
comptable belge chargé du recouvrement des impôts adresse une demande d‟assistance au
recouvrement à son autorité compétente. Celle-ci transmet alors la demande à l‟autorité compétente
d‟Afrique du Sud en vertu de la Convention préventive de la double imposition conclue entre les deux
pays laquelle prévoit une assistance au recouvrement. A la demande, est notamment jointe une copie
certifiée conforme du titre exécutoire. A défaut pour le conjoint domicilié en Afrique de Sud de
s‟acquitter amiablement de la totalité de la dette auprès des autorités d‟Afrique du Sud, celles-ci
pourront engager les procédures de recouvrement forcé en vigueur sur leur territoire.
CAS n°2
Une personne physique ou une personne morale a son domicile fiscal en Belgique. Des impôts belges
sont établis à son nom. Il n‟existe aucune possibilité de recouvrement en Belgique mais l‟intéressé est
propriétaire d‟un immeuble en France.
Problèmes soulevés :
Le contribuable n‟a pas versé dans les délais prescrits les impôts dus au Trésor.
L‟impôt n‟est pas contesté;
Le contribuable ne répond pas aux rappels du receveur.
Solutions :
Compte tenu de l‟absence de possibilités de recouvrement en Belgique, l‟administration, par
l‟intermédiaire de son autorité compétente, n‟a pas d‟autres choix que d‟adresser sur la base de la
Directive 2008/55/CE du Conseil du 26 mai 2008 une demande d‟assistance au recouvrement à
l‟autorité compétente française laquelle engagera, le cas échéant, une procédure de saisie-exécution
immobilière sur le bien sis en France.
L‟extension de la fraude fiscale internationale tient à la forte progression des échanges économiques
internationaux, à l‟interdépendance croissante des marchés de capitaux et au développement de
l‟implantation internationale des entreprises.
Le contrôle fiscal a pour but de rectifier les situations anormales.
Cette démarche est plus complexe lorsque les entreprises entretiennent des relations d‟affaires
internationales. A cette occasion, de nombreuses possibilités s‟offrent pour localiser les bénéfices à
l‟étranger :
en majorant ou minorant les prix de vente ou d‟achat de produits ou de services ;
en interposant dans les circuits commerciaux normaux des sociétés établies dans des paradis
fiscaux et en leur versant des sommes indues ou dont le montant est exagéré ;
en créant des filiales dans des paradis fiscaux destinées à recevoir les bénéfices qui auraient
dû revenir à la société mère située hors de ces paradis fiscaux.
Exemple 2 :
Banque du
paradis fiscal
Exemple 3 :
Le contribuable établira une entité à l‟étranger au nom de laquelle le compte de banque à l‟étranger
sera détenu. Le contribuable est le
propriétaire bénéficiaire du compte
et il transférera l‟argent à partir de
son compte de banque locale par
l‟entremise d‟un établissement
intermédiaire (tel qu‟une succur-
sale locale d‟une institution ban-
caire étrangère), et ensuite vers le
compte au nom de l‟entité à l‟étran-
ger. A titre de propriétaire béné-
ficiaire, le contribuable a plein con-
trôle des fonds de même que
l‟accès aux fonds détenus dans ce
compte. Le but de créer l‟entité est
d‟obscurcir la propriété des actifs.
Par exemple, dans une banque où
Succursale de la Banque du
les paradis fiscaux sont autorisés, banque locale paradis fiscal
on pourrait référer à ces entités
comme « Anstalt » (compagnie privée) et « Stiftung » (fiducie).
Le principe de pleine concurrence adopte la démarche consistant à traiter les membres d‟un groupe
multinational comme des entités distinctes et non comme des sous-ensembles indissociables d‟une
seule entreprise unifiée.
Les méthodes traditionnelles fondées sur les transactions sont la méthode du prix comparable sur le
marché libre, la méthode du prix de revente et la méthode du coût majoré.
Les méthodes traditionnelles fondées sur les transactions sont considérées comme le moyen le plus
direct de déterminer si les conditions des relations commerciales et financières entre entreprises
associées sont des conditions de pleine concurrence.
1. Méthode du prix comparable sur le marché libre :
La méthode du prix comparable sur le marché libre (PCML) consiste à comparer le prix d‟un bien ou
d‟un service transféré dans le cadre
d‟une transaction contrôlée à celui
d‟un bien ou d‟un service transféré
dans des conditions comparables.
S‟il existe une différence entre ces
deux prix, cela peut indiquer que
les conditions des relations
commerciales et financières entre
les entreprises associées ne sont
pas des conditions de pleine
concurrence et qu‟il peut être alors
nécessaire de remplacer le prix
pratiqué dans le cadre de la
transaction contrôlée par celui
pratiqué dans le cadre de la
transaction sur le marché libre.
L‟exemple ci-contre provient de la
note explicative de l‟OCDE portant
sur les méthodes de prix de
transfert et illustre la méthode du
PCML.
approprié compte tenu des fonctions exercées et des conditions du marché. On obtient ainsi un prix
pouvant être considéré comme le prix de pleine concurrence pour la transaction initiale entre
entreprises associées.
L‟exemple ci-avant provient de la note explicative de l‟OCDE portant sur les méthodes de prix de
transfert et illustre la méthode du coût majoré.
Exemple 1
Exemple 2
Il est également suggéré de consulter l‟exemple illustrant l‟application de la méthode du partage des
bénéfices résiduels à l‟Annexe II au chapitre II des LDPT de l‟OCDE.
3 Il est recommandé de consulter les paragraphes 3.4-3.79 des LDPT de l‟OCDE pour une description
détaillée du processus type de l‟analyse de comparabilité.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 192
FICHE
TECHNIQUE
Dans un premier temps, le vérificateur cherche à identifier la transaction contrôlée et les termes de
cette transaction.
Dans le cas ci-présent, supposons que :
A détient le contrôle à 100% de sa filiale B
A extrait et vend 70,000 tonnes d‟une ressource naturelle à B à raison de 100,000 F.cfa/
tonne45
Dans un deuxième temps, le vérificateur doit se demander s‟il existe un ou des comparables internes
en répondant aux questions suivantes :
A vend-il les mêmes biens à une entreprise indépendante ?
B achète-t-il ces mêmes biens auprès d‟une entreprise indépendante ?
Supposons maintenant que C, une entreprise indépendante, achète ces mêmes biens auprès de A (la
ressource naturelle en question), à raison de 30,000 tonnes pour un prix moyen de 150,000 F.cfa par
tonne. Dans ce cas, C pourrait constituer un comparable interne.
Question : Doit-on automatiquement conclure que A devrait recevoir (ou que B devrait payer) un prix
de 150,000 Francs CFA par tonne ? Pas nécessairement…
Il conviendra maintenant de recueillir des informations permettant de réaliser une analyse de
comparabilité.
Certaines des informations requises pourraient être, entre autres :
les contrats d‟approvisionnement entre A et B
les contrats d‟approvisionnement entre A et C
un échantillon représentatif des factures entre A et B et A et C
Avec de telles informations, le vérificateur pourra effectuer l‟analyse des facteurs de comparabilité.
Caractéristiques des biens : Supposons dans ce cas que les biens échangés entre A et B sont
identiques aux biens échangés entre A et C. Il s‟agit d‟une ressource naturelle de qualité
standard dans les 2 transactions. Les biens sont donc non différenciés.
Clauses contractuelles : Frais de transport
− Supposons, à la lecture des contrats d‟approvisionnement et la révision des factures,
vous constatez que :
o A inclue les charges pour le transport de la marchandise dans ses prix lorsqu‟elle
vend à C (A assume les coûts de transport), tandis que lorsqu‟elle vend à B, B assume
les frais de transport.
o Si vous disposez des charges qu‟encourent A sur les biens livrés à C, vous pouvez
ajuster le prix de la transaction libre en fonction des conditions de la transaction
4 F.cfa désigne le franc CFA, la monnaie de plusieurs pays d'Afrique constituant en partie la Zone franc.
5 Montants à titre d‟exemple seulement.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 193
FICHE
TECHNIQUE
contrôlée. Supposons maintenant que les charges encourues par A afin de livrer la
marchandise à C soient de 15,000 F.cfa par tonne et que B et C se situent à
proximité. La question devient : Quel prix aurait payé C pour le même bien si elle avait
encourue elle-même les frais de transport?
o Le prix que C aurait été disposé à payer si elle avait assumé elle-même ses frais de
transport serait de 135,000 F.cfa (150,000 F.cfa – 15,000 F.cfa).
Clauses contractuelles : Rabais de volume
− Supposons maintenant que selon le contrat d‟approvisionnement entre A et C, A
appliquerait un rabais de volume de 5,000 F.cfa sur toutes les tonnes si C achetait plus
de 50,000 tonnes (ce qui n‟est pas reflété dans le prix actuellement puisque C achète
seulement 30,000 tonnes).
o Donc, si A vendait à B selon les même termes et conditions qu‟elle vend à C, B
pourrait bénéficier d‟un rabais de volume de 5,000 F.cfa par tonne.
Le prix de pleine concurrence et l‟ajustement de prix de transfert sont représentés sur la figure
suivante :
Cas n°2 : Application de la méthode transactionnelle de la marge nette avec des comparables
externes
Dans cet exemple, nous présentons certaines des étapes requises afin d‟appliquer la méthode
transactionnelle de la marge nette. La figure suivante illustre l‟exemple ainsi que les questions
pertinentes relativement à l‟identification de comparables.
Dans cet exemple, A fabrique des moteurs et les distribue localement. A effectue une transaction
transfrontalière avec sa filiale B, un fournisseur de service, qui effectue l‟entretien des moteurs.
La question de prix de transfert est : Quel est le prix de pleine concurrence que A doit verser à B pour
effectuer des services d‟entretien ?
6 Il est recommandé de consulter les paragraphes 2.76-2.102 des LDPT de l‟OCDE lorsqu‟il est question de
la sélection de l‟indicateur de bénéfice net.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 195
FICHE
TECHNIQUE
Situation n°1 :
Dans la situation n°1 illustrée ci-haut, la partie testée réalise une marge nette de 15%, alors que les
comparables externes réalisent des marges de 5%, 12% et 18%. Comme la rémunération de l‟entité B
se trouve à l‟intérieur de l‟intervalle de pleine concurrence (de 5% à 18%), nous pourrions conclure
que la rémunération obtenue de B par A respecte le principe de pleine concurrence.
Situation n°2 :
Dans la situation n°2 illustrée ci-haut, la partie testée réalise une marge nette de 15%, alors que les
comparables externes réalisent des marges de 5%, 7% et 3%. Comme la rémunération de l‟entité B se
trouve à l‟extérieur de l‟intervalle de pleine concurrence (de 3% à 7%), nous pourrions conclure que la
rémunération obtenue de B par A est excessive et ne respecte pas le principe de pleine concurrence.
L‟autorité fiscale pourrait alors effectuer un ajustement de prix de transfert7.
7 Il est recommandé de consulter les paragraphes 3.60-3.62 des LDPT de l‟OCDE lorsqu‟il est question de
la sélection du point le plus approprié dans l‟intervalle.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 196
FICHE
TECHNIQUE
Qu’est-ce qu’un paradis fiscal : Certains contribuables utilisent les paradis fiscaux afin de dissimuler leurs
biens et revenus liés et ainsi éviter de payer de l’impôt. Un grand nombre de territoires fiscalement souverains
et d'États utilisent des incitations fiscales et non fiscales pour attirer des activités dans le secteur des finances
et des services.
Comment peut-on identifier un paradis fiscal? : Le forum de l’administration fiscale (FAF) de l’OCDE a été
créé en 1997 et comprend 30 pays membres. Les réunions du FAF sont ouvertes aux dirigeants des
administrations fiscales de tous les pays de l’OCDE, ainsi qu’aux représentants de pays non membres et
d’organisations fiscales internationales.
Type de paradis fiscaux : Les paradis fiscaux transparents et les paradis fiscaux non transparents
(voir A.4)
Les paradis fiscaux transparents sont Les paradis fiscaux non transparents, appelés
généralement ceux avec lesquels l’administration aussi régimes de non-divulgation, sont des
fiscale a conclu une convention et peut obtenir administrations non visées par une convention et
accès à des informations – principalement grâce dotées de lois en matière de confidentialité,
aux dispositions en matière d’échange de d’activités bancaires et/ou de non-divulgation qui
renseignements que renferme la convention – font que la communication de renseignements à
dans le but de vérifier des opérations. une autorité fiscale étrangère constitue une
infraction criminelle.
Situation de vérification : Est-ce que la vérification de certaines activités vous porte à croire la présence
possible d’un paradis fiscal?
Définition du prix de transfert : Les prix de transfert sont les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels,
actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises associées. Ils déterminent, dans une large mesure, la répartition
des revenus et des dépenses et, par conséquent, des bénéfices imposables entre les entreprises associées relevant
d'autorités fiscales différentes.
Principe de pleine concurrence : Le principe de pleine concurrence est une norme internationale qui, comme en sont
convenus les pays membres de l’OCDE, doit être mise en œuvre à des fins fiscales par les groupes multinationaux et les
autorités fiscales pour la fixation des prix de transfert.
Situation de vérification : Est-ce que les transactions démontre que l’entreprise a transféré à un prix raisonnable et suivant
le principe de pleine concurrence des biens corporels, actifs incorporels, ou a rendu des services à un prix concurrentiel à
des entreprises associées?
Référer le dossier à votre service spécialisé de votre administration A) Le vérificateur doit valider la
qui prendra les mesures nécessaires de vérification plus approfondi détermination du prix de transfert tel
que démontré par l’entreprise
B) Référer le dossier à votre section
spécialisé des prix de transfert pour
confirmation de la validité de pleine
concurrence avec documentation à
l’appui
C)
L'entreprise est en principe libre de sa gestion. Les dépenses qu'elle engage pour son fonctionnement
constituent normalement des charges déductibles pour la détermination du résultat fiscal dès lors
qu'elles satisfont aux conditions générales de déduction et ne sont pas exclues par une disposition
particulière.
Ces dépenses doivent être exposées dans l'intérêt de l'exploitation, c'est-à-dire résulter d'une gestion
normale de l'entreprise.
Ce principe permet à l'administration de porter une appréciation sur la gestion de l'entreprise et de
remettre en cause la déduction des charges qui ne se rattachent pas à une gestion normale.
Il ne s‟agit pas de s'immiscer dans la gestion de l'entreprise et de dire si celle-ci est bonne ou
mauvaise ("le contribuable n'est jamais tenu de tirer des affaires qu'il traite le maximum de profit que
les circonstances lui auraient permis de réaliser"), mais de rejeter la charge qui ne présente aucun
intérêt pour l'entreprise et qui traduit le plus souvent un emploi de bénéfices.
Cette analyse faite à propos des charges peut être reproduite en ce qui concerne les produits. En
effet, sauf dispositions particulières relatives aux abandons de créances, la renonciation totale ou
partielle à recettes est en général analysée comme un acte anormal de gestion.
De même, relèvent d'une gestion anormale, les avantages consentis à des tiers sans que l'entreprise y
trouve elle-même, en contrepartie, un avantage :
Achat à un prix majoré (exemple : redevances excessives) ;
Vente à un prix minoré ;
Fourniture de prestations gratuites ;
Abandon de créance ou de commission ;
4.31.2.1.3 Opération réalisée dans l'intérêt de l'entreprise mais offrant des avantages à des
tiers à l'entreprise
La simple circonstance qu'une opération effectuée dans son intérêt par une entreprise comporte par
ailleurs un avantage, même appréciable, pour un tiers, ne suffit pas à rendre cette opération
anormale.
Exemple :
Une banque consent à une société, un crédit dont l'octroi est subordonné à la caution d'un dirigeant,
cette caution étant elle-même garantie par la souscription d'une assurance-décès. Dans cette
hypothèse, il est admis que les primes afférentes à cette assurance constituent une charge normale
de la société, dès lors que l'assurance est souscrite au bénéfice de cette dernière ou de la banque.
Par suite, le versement de primes relatives à une assurance-décès contractée sur la tête du dirigeant
au profit des membres de sa famille, ne constitue pas un acte anormal de gestion dans la mesure ou
la police a été souscrite au premier chef au profit de l'entreprise, en garantie de découverts
bancaires, et bien qu'elle offre un avantage appréciable pour les héritiers.
Dans cet exemple, le vérificateur doit comparer l'intérêt que l'opération présentait pour la société à
l'intérêt qu'elle présentait pour les tiers. L'acte anormal de gestion ne serait éventuellement constitué
que s'il ressortait de cette comparaison que l'opération aurait été faite dans la préoccupation de
satisfaire prioritairement l'intérêt du tiers.
Exemple :
L'intérêt du groupe et la politique menée par la société-mère ne suffisent pas à conférer un caractère
normal à une prise de participation minoritaire effectuée par une filiale A du groupe dans une société
sœur B déficitaire, cette opération ne présentant aucun intérêt propre pour la société A mais visant
en fait à lui faire supporter une partie des charges financières générées par les déficits de B.
La société qui consent l'aide justifie de la normalité de la gestion par les fins commerciales ou
financières qu'elle poursuit. Mais l'intérêt propre est apprécié également par proportionnalité entre
l'aide consentie et le "bénéfice" qui en résulte, et le bénéfice ne peut être apprécié au niveau du
groupe.
Si l'aide :
répond à l'intérêt d'une autre société : acte anormal.
n'a pas de contrepartie suffisante : acte anormal (même si le but est commercial).
L'aide ne doit pas être disproportionnée par rapport à l'objectif :
Exemple :
Relève d'une gestion anormale la participation d'une société au plan de redressement du groupe
auquel elle appartient (avances à fonds perdus, prise en charge des frais financiers de sociétés
sœurs), dès lors qu'elle connait la situation d'insolvabilité des sociétés débitrices, n'est pas à l'origine
de leurs difficultés, et ne démontre pas avoir agi dans le but d'organiser sa propre survie ou de
préserver ses actifs.
En revanche, ne commet pas un acte anormal de gestion, une société qui abandonne à sa filiale une
créance qu‟elle détient sur elle, préalablement à la fusion, pour ramener la situation nette à une
valeur positive, et que le montant de la perte supportée par la mère ne peut être regardée comme un
élément du prix d‟acquisition dans la mesure où le vérificateur n‟établit pas que les parts de la filiale
n‟ont pas été achetées au juste prix.
Le manque à gagner résultant d'une renonciation anormale à des recettes sera également ajouté au
bénéfice imposable.
Les charges induites par l'acquisition d'un élément d'actif à un prix excessif (amortissements,
provisions) ne seront pas admises en déduction. La partie excessive du prix sera réintégré pour le
calcul du résultat de cession ultérieure du bien acquis.
La cession d'éléments d'actif pour un prix anormalement bas est réputée constitutive d'une
insuffisance correspondant à la différence entre la valeur vénale des biens et le prix consenti aux
acquéreurs : cette différence est réintégrée chez le cédant
contribuable de la garantie, imposée à peine de nullité, qui lui est reconnue de saisir la
commission départementale des impôts.
Pour mettre en œuvre l'abus de droit, le vérificateur est donc tenu de démontrer :
soit la fictivité des actes
soit le but exclusivement fiscal de l‟opération.
Bien entendu, s‟il dispose d‟éléments suffisants, le vérificateur s‟attachera à prouver l‟existence des
deux critères.
agrément, tout report déficitaire, ne constitue pas un abus de droit dès lors que l'absorption
n'a pas eu de caractère fictif et répondait à un intérêt économique.
Nécessité d'assainir la situation d'une filiale
Le vérificateur soutenait qu'en accordant à une filiale B en difficulté une subvention et un
abandon de créance, la société A commettait un abus de droit, dans la mesure où elle aurait
du procéder par la voie d'un apport en capital ou d'un prêt. La jurisprudence a considéré au
contraire "que la société A a consenti à sa filiale la subvention et l'abandon de créances dont
s'agit pour des raisons financières" et que l'abus de droit ne pouvait être relevé au cas
particulier.
Intérêt économique personnel
"Considérant qu'il résulte de l'ensemble des pièces versées au dossier... que Mr A qui, à la
même époque, avait de multiples activités commerciales et financières se traduisant
notamment par d'importants investissements financiers, ne peut pas être regardé comme
ayant été un prête-nom se bornant à reverser à Mr X les sommes qu'il avait personnellement
acquises.
Considérant que, dans ces conditions, Mr X établit que la convention du ../../…. peut être
regardée comme n‟ayant pas eu pour seul but de masquer la perception de compléments de
rémunération échappant à l‟impôt".
Prise de contrôle d'une société
"Considérant que le Ministre n'établit ni que la créance acquise par les membres de la famille
D était irrécouvrable, ni que l'augmentation et les diminutions de capital aient eu un caractère
fictif, ni que les opérations ci-dessus décrites, qui ont pu avoir pour but de permettre à la
famille D de prendre le contrôle de la société, aient eu pour seul objet d'éluder les charges
fiscales de la société".
En conclusion, si une opération répond également à une préoccupation autre que fiscale, l'abus de
droit ne pourrait être caractérisé que s'il est établi que les actes litigieux sont fictifs (retour au premier
critère).
Exemples
Un assujetti établi en Allemagne fournit un service électronique à un client non assujetti résidant en
Belgique. Cette prestation est localisée en Allemagne, lieu où est établi le prestataire. Le redevable
est le prestataire.
Un assujetti établi en Italie fournit un service électronique à un preneur non assujetti résidant au
Canada. Cette prestation est localisée au Canada, lieu du preneur. La détermination du redevable est
sans objet puisque l‟opération n‟a pas lieu dans la Communauté.
Un assujetti établi en Afrique du Sud fournit des services électroniques à des preneurs non assujettis
résidant au Danemark, en Allemagne et en Suède. Ces prestations sont respectivement localisées au
Danemark, en Allemagne et en Suède, lieu où est établi chaque preneur. Le redevable est le
prestataire. S‟il choisit le régime spécial, le prestataire peut ne se faire identifier que dans un seul Etat
membre.
4.33.3.1 But
Sur des sites Internet, des particuliers et des assujettis présentent des marchandises (et des services)
à la vente.
Cette vente se fait de deux façons : soit aux enchères ou, de plus en plus, des marchandises sont
offertes à un prix fixe. Ces marchandises peuvent être neuves ou de seconde main.
Le contrôle de tels sites vise à obtenir une liste de vendeurs, à déterminer à combien s'élève le chiffre
d'affaires par vendeur et de confronter ces chiffres aux données fiscales en possession de
l‟administration.
Précision : afin de faciliter la compréhension du lecteur, les développements qui suivent comportent
des références à la législation en vigueur en Belgique.
4.33.3.2 Moyens
Downloadtool mis à disposition par l'administration autrichienne à tous les pays de l‟UE (ainsi
que les pays hors UE, comme le Canada) ;
Applications informatiques propres afin de pouvoir effectuer le traitement des données. On
peut éventuellement les introduire aussi dans le programme ACL ;
Espace suffisant HD pour le stockage des données (± 2 Tb espace nécessaire par an). Cette
capacité de stockage dépend de pays à pays et est déterminée en fonction du volume des
ventes du pays.
4.33.3.3 Méthode
Les données obtenues sont traitées en différentes étapes :
1. chaque jour a lieu un téléchargement du site pour toutes les ventes, dont les ventes aux
enchères qui expirent dans les 24 heures. Ces données sont stockées dans un fichier qui
contient un sous-fichier par jour (en Belgique chaque jour entre 200 à 400 pages de 200
articles).
2. chaque semaine, le détail du contenu des pages est téléchargé du site. Ces pages, article par
article, comprennent des données intéressantes, par exemple : les ventes, la description de
l'article, le prix (en euros) si l'article est vendu aux enchères, s‟il a eu vente fixe, le prix et le
nombre d‟articles vendus.
Ces informations sont aussi stockées dans un fichier journalier.
3. mensuellement, ces données détaillées sont lues et sont stockées dans un fichier texte.
4. ces fichiers texte sont périodiquement lus et stockés dans une base de données.
5. Plusieurs fois par an, les totaux des ventes par « pseudo de vendeur » sont effectués.
Lorsque les ventes dépassent le montant de dispense à la réglementation de déclaration en
matière de TVA, il est vérifié s‟il s'agit d'un commerçant. (normalement, ses coordonnées
doivent être mentionnées sur la page Internet du vendeur en vertu de l'article 30 AR1 du code
de la TVA).
6. Si les données d'identité mentionnées sur la page Internet indiquent qu‟il s‟agit d‟un
commerçant, le chiffre d'affaires réalisé sur le site Internet est comparé avec les données du
chiffre d'affaires reprises dans les déclarations TVA. Les différences éventuelles sont alors
contrôlées et le cas échéant régularisées par les services de taxation.
7. Si, sur la page Internet, aucune mention de l'identité du vendeur n‟est mentionnée et que, vu
l‟importance des ventes (en devises et en quantités), il peut être suspecté que le vendeur en
question exerce une activité économique, l‟identification est demandée au site Internet, en
vertu de l'article 62 du code de la TVA.
Après réception des données d'identité, il est vérifié si l'intéressé est assujetti à la TVA. Dans
la négative, l‟administration doit alors vérifier si c‟est une activité taxable et, si nécessaire,
régulariser la situation.
Art. 7 de la loi du 11.03.2003 sur certains aspects juridiques des services de la société de
l'information - M.B. 17.03.2003
Sans préjudice des autres exigences légales et réglementaires en matière d'information, tout
prestataire d'un service de la société de l'information assure un accès facile, direct et permanent,
pour les destinataires du service et pour les autorités compétentes, au moins, aux informations
suivantes :
1° son nom ou sa dénomination sociale;
2° l'adresse géographique où le prestataire est établi;
3° ses coordonnées, y compris son adresse de courrier électronique, permettant d'entrer en contact
rapidement et de communiquer directement et efficacement avec lui;
4° le cas échéant, le registre de commerce dans lequel il est inscrit et son numéro d'immatriculation;
1) La justification de la méthode
Tous les renseignements collectés, soit à partir des données propres à l‟entreprise, soit d‟origine
extérieure, doivent être dûment justifiés et par ailleurs avoir été obtenus dans des conditions
régulières.
a) Les éléments internes à l‟entreprise
Sous peine de voir sa méthode jugée radicalement viciée, l‟administration est toujours dans
l‟obligation, même en cas de renversement de la charge de la preuve, d‟apporter toutes justifications
des éléments sur lesquels elle s‟est fondée, faute de quoi le juge conclut à la décharge des
impositions, ne s‟estimant pas en mesure de se prononcer sur la valeur de la reconstitution.
b) Les éléments externes à l‟entreprise
Lorsque l‟administration utilise des informations extérieures pour reconstituer un chiffre d‟affaires,
elle est dans l‟obligation d‟en justifier la réalité et l‟origine.
Dans la mesure du possible, il importe que le contribuable contresigne le document sur lequel seront
mentionnées les pièces qui ont fait l‟objet du dialogue et dont le juge sera vraisemblablement amené
à exiger la production, ou qu‟il soit invité à confirmer par écrit les informations fournies oralement.
Au cas où l‟absence de débat contradictoire serait invoquée, il appartiendrait à l‟administration
d‟établir que cette circonstance résulte de l‟attitude du contribuable.
C‟est la raison pour laquelle il importe en particulier de mentionner par écrit le refus de production ou
l‟absence de documents dont le service aura fait la demande.
Cette démarche peut permettre en effet d‟éviter, dans le cas où le contribuable produirait ces
documents en phase contentieuse, que la méthode de reconstitution utilisée par défaut soit
considérée par le juge comme étant excessivement sommaire, voire radicalement viciée.
La même attitude est adoptée lorsque le service est confronté à des obstacles techniques
l‟empêchant de retenir une méthode habituellement utilisée dans une profession et l‟obligeant à
recourir à une méthode sommaire.
En définitive, dans son appréciation de la reconstitution, le juge sera d‟autant plus favorable à la
thèse administrative, que le service aura établi avoir recherché sans aucun succès les éléments les
plus pertinents.
Ainsi, il écartera d‟autant plus facilement les éléments produits devant lui pour la première fois par le
contribuable.
b) Au cours de la procédure de rectification
La notification de redressements doit être motivée de manière à permettre au contribuable de
formuler ses observations ou de faire connaître son acceptation.
Par ailleurs, la charge de la preuve des graves irrégularités invoquées par l‟administration incombe, en
tout état de cause, à cette dernière lorsque le litige ou la rectification est soumis au juge.
Le respect de ces deux obligations implique nécessairement que :
la notification de redressement retrace d‟abord de façon précise et motivée les irrégularités
constatées ayant conduit à rejeter la comptabilité ;
elle expose ensuite dans le détail, les modalités de reconstitution du bénéfice et du chiffre
d‟affaires (calcul de la marge, échantillon, choix des termes de comparaison, détermination
de l‟enrichissement…).
Il est donc prudent d‟essayer de matérialiser l‟existence du débat oral et contradictoire soit en faisant
signer les documents établis (relevé de prix par exemple), soit en cas de refus du contribuable, en
adressant à ce dernier un courrier rappelant le résultat des investigations effectuées.
En tout état de cause, la proposition de rectification reprend le détail des constatations matérielles
effectuées, les conditions dans lesquelles elles ont été établies, et rappelle l‟existence des écrits les
constatant.
Lorsque le chiffrage définitif de la reconstitution est effectué, il convient d‟informer le contribuable du
détail de la méthode de reconstitution.
En effet, pour éviter que de grossières erreurs de raisonnement ou d‟évaluation apparaissent après la
proposition de rectification, relevant ainsi l‟insuffisance du débat oral et contradictoire, il est
indispensable que le contribuable vérifié puisse discuter avec le vérificateur, avant l‟envoi de la
proposition de rectification, de la méthode utilisée et des paramètres dont il a été tenu compte.
Comme indiqué supra, les éléments nécessaires à la reconstitution sont établis contradictoirement et
si possible consignés de manière précise et complète sur un écrit. Par souci d‟impartialité, ces
informations sont recueillies avant qu‟il ne soit procédé au chiffrage de la reconstitution. Ce dernier
n‟est alors entrepris qu‟après recensement de tous les facteurs utiles à la méthode mise en oeuvre.
Dans l‟approche pratique du service, l‟établissement d‟une comptabilité-matière est non seulement
l‟une des composantes de la reconstitution de recettes, mais aussi l‟un des éléments essentiels de
recherche du caractère non probant de la comptabilité.
En effet, il existe une osmose entre le résultat de la reconstitution, c‟est-à-dire la substitution d‟un
chiffre d‟affaires reconstitué à un chiffre déclaré, et la méthode d‟investigation dans la comptabilité,
c‟est-à-dire le contrôle de la comptabilité-matière, étant observé que les insuffisances de recettes
calculées par le service ne peuvent être exploitées que dans la mesure où des irrégularités graves et
répétées ou des incohérences rendent la comptabilité non probante.
Ces irrégularités peuvent être constituées par des achats négatifs ou par des anomalies dans le
rythme d‟approvisionnement des produits, par exemple l‟absence d‟achats de produits de
consommation courante pendant une longue période.
Ces manquements traduisent l‟irrégularité globale de la comptabilité et non pas seulement une
aberration circonscrite au seul élément anormal. Un stock final de 10 articles alors qu‟aucun achat de
cette nature n‟a été enregistré en comptabilité ne signifie pas nécessairement qu‟un seul achat de dix
articles n‟a pas été comptabilisé, mais selon toute vraisemblance, que sur les achats dissimulés au
cours de l‟exercice, 10 articles apparaissent en stock en fin d‟exercice.
Ainsi, par ses résultats, une reconstitution exhaustive peut permettre de conclure à des achats
dissimulés même s‟ils ne sont pas chiffrés avec certitude. En cela elle établit que la comptabilité n‟est
pas probante.
La détermination exhaustive du chiffre d‟affaires liquides dans un restaurant rend possible par
différence la définition d‟un coefficient global sur les solides. Si ce rapport est particulièrement élevé
et ne correspond pas à la marge sur les plats déterminée dans l‟entreprise, le service peut conclure
que des achats de solides ont été dissimulés. Cette constatation est confortée lorsque le chiffre
d‟affaires reconstitué par application de la méthode des vins, après constitution d‟un échantillon
stabilisé sur chaque exercice, établit d‟importantes dissimulations de recettes.
De même, la détermination du chiffre d‟affaires d‟un bar ou d‟une discothèque, après application à la
totalité des achats revendus des prix de vente de chaque catégorie de produits, peut amener à
conclure à une dissimulation des recettes lorsque l‟écart avec le chiffre d‟affaires déclaré est tel qu‟il
ne peut correspondre aux offerts et à la consommation du personnel et de l‟exploitant.
Bien entendu, le service cherche, dans tous les cas, à recueillir le maximum d‟indices démontrant
l‟insincérité de la comptabilité.
De plus, il convient de faire preuve de réalisme dans la méthode employée en tenant compte des
modalités de fonctionnement propres à l‟entreprise.
nombre des repas que sur les seuls mois où l’écart entre le nombre de repas facturés et celui
des serviettes blanchies était supérieur à dix.
Boulangerie
Reconstitution à partir des quantités de sel utilisées (2 kg par quintal). La référence à une
norme professionnelle n’est pas admise dès lors que la méthode du service repose sur des
constatations effectuées dans l’entreprise vérifiée.
Reconstitution fondée sur le rendement du quintal de farine : les calculs, effectués à partir de
la production constatée lors de la vérification, ont été extrapolés à la période vérifiée, en
excluant les produits nouveaux.
Hôtellerie
Reconstitution des recettes d’un hôtel par référence au nombre de paires de draps lavées en
appliquant un coefficient de durée moyenne d’occupation d’une chambre.
Vêtements
La globalisation des achats sur deux exercices doit être écartée car elle viole le principe de
spécificité des exercices. Un échantillon portant sur 134 articles est suffisant dans un
commerce de vêtements, même s’il n’est pas pondéré, dans la mesure où les coefficients
pratiqués varient faiblement d’un article à l’autre.
Fabrication de vêtements
Méthode de reconstitution à partir du temps de fabrication d’un vêtement, corroborée par
deux autres méthodes – montant des livraisons faites à un client important et primes de
production allouées.
La détermination des coefficients de bénéfice brut à partir d’un large échantillon, en
distinguant les ventes ordinaires des soldes affectées d’une pondération selon qu’il s’agissait
d’articles achetés au cours de l’exercice ou antérieurement a été estimée suffisamment
précise.
Validité d’un échantillon portant sur 200 articles.
Chaussures
Reconstitution à partir d’une comptabilité occulte saisie par la Police portant sur 11 mois
pour une année et plus de 3 mois pour une autre année (période vérifiée : 3 ans).
Automobile
Reconstitution des recettes d’un garagiste à partir des heures productives évaluées à 90 %
des heures payées, du travail des dirigeants évalué à 1000 heures par an, et de la marge sur
pièces détachées étudiée sur deux trimestres.
Reconstitution des recettes d’un garagiste consistant à ajouter aux montants annuels de
pièces détachées vendues, tels qu’ils résultent des déclarations fiscales, des montants de
prestation de main d’oeuvre reconstitués à partir des déclarations annuelles de salaires
souscrites, affectés de divers coefficients destinés à tenir compte des congés, des temps
morts et de la moindre activité directement productive du contribuable et des apprentis.
Confirmation de la méthode administrative fondée sur l’évaluation de la main-d’oeuvre et des
pièces détachées incluses dans le prix des véhicules d’occasion revendus.
Reconstitution des ventes de véhicules d’occasion à partir des prix réels pratiqués sur plus
d’un tiers des véhicules vendus, ce qui constituait un échantillon suffisamment significatif.
Coiffeurs
Confirmation de la méthode administrative de détermination des recettes d’un coiffeur,
fondée sur la détermination du nombre de clients à partir du registre d’émargement des
pourboires et du prix moyen de la coupe de cheveux à partir des chèques déposés, reposant
sur de nombreux sondages mois par mois.
Faute de pouvoir procéder avec une meilleure approximation, le service est fondé à évaluer le
nombre de clients ayant fréquenté le salon de coiffure à partir du rapport entre la
consommation annuelle d’eau – diminuée de la consommation familiale et de celle affectée à
des usages étrangers aux prestations de coiffure proprement dites – et la consommation
moyenne par client.
Pressing
Reconstitution opérée à partir de la consommation de solvant.
Dentiste
Dépouillement des achats de prothèse : détermination du nombre de prothèses libres à partir
des relevés de sécurité sociale (prothèses «sociales»). Application d’un coefficient de marge.
Huissier
Dégagé par l’examen d’un échantillon d’une cinquantaine de dossiers de clients,
établissement d’un rapport moyen entre le montant des honoraires effectivement encaissés
et celui des honoraires déclarés puis multiplication du total des honoraires déclarés par ce
rapport.
Vétérinaire
Détermination du montant moyen de la recette par tête de bétail par enquête auprès d’un
échantillon représentatif d’agriculteurs clients et multiplication de cette somme par le
nombre de bovins de plus de six mois traités et en ce qui concerne les animaux domestiques
à partir du nombre de doses de vaccins.
Auto-école
Est admise la reconstitution des recettes d’une auto-école fondée sur les renseignements
obtenus en préfecture, corrigé de l’incidence des candidats absents ou qui échouent.
Recouvrement de créances
Est admise la reconstitution de recettes fondée sur : l’envoi d’environ 200 demandes
d’information auprès des débiteurs ; l’exploitation des renseignements ainsi recueillis pour
calculer le montant moyen des créances à recouvrer et le montant moyen des honoraires
encaissés.
Méthode admise nonobstant le nombre limité de réponses reçues des débiteurs.
De nos jours, la fiscalité joue un rôle de plus en plus accru face aux nombreux défis auxquels l‟Etat
doit faire face en termes de mobilisation des ressources publiques et d‟intervention dans les
domaines économique et social.
Pour y arriver, la législation fiscale doit fixer des règles claires pour l‟identification des personnes
physiques et morales sur lesquelles s‟applique cette fiscalité.
A ce niveau des dispositions fiscales de droit interne peuvent souvent coexister avec des règles issues
du droit conventionnel.
En effet, les législations fiscales internes utilisent plusieurs critères pour désigner les personnes
imposables auxquels s‟ajoutent des dispositions parfois divergentes des conventions fiscales
internationales.
C‟est pour cette raison que de nombreux Etats concluent de plus en plus des conventions fiscales
entre eux pour éviter ces doubles impositions.
Les conventions fiscales fixent parfois des règles de domiciliation des personnes physiques et
morales différentes des dispositions de droit interne.
En outre, les deux modèles (ONU et OCDE) s‟accordent pour considérer qu‟il y a établissement stable
lorsque l‟activité exercée dans l‟autre Etat est le fait d‟un représentant dépendant (préposé) qui
dispose de pouvoirs de conclure des contrats au nom de l‟entreprise concernée.
Toutefois, le modèle de convention ONU retient que, même en l‟absence d‟un pouvoir de conclure des
contrats par le préposé, il y a établissement dès lors que ce dernier dispose, dans l‟autre Etat, d‟un
stock de marchandises qu‟il prélève régulièrement aux fins de livraison pour le compte de l‟entreprise.
Cependant, et dans le même cadre, le modèle ONU admet qu‟une entreprise d‟assurance d‟un Etat
contractant est considérée, sauf en matière de réassurance, comme ayant un établissement stable
dans l‟autre Etat si elle perçoit des primes sur le territoire de cet Etat ou assure des risques qui sont
encourus par l‟intermédiaire d‟un préposé.
Enfin, les deux modèles considèrent qu‟une entreprise ne constitue pas un établissement du seul fait
que son activité dans l‟autre Etat est exercée par l‟entremise d‟un courtier, d‟un commissionnaire
général ou de tout autre agent ou intermédiaire jouissant d‟un statut indépendant, à condition que
ces personnes agissent dans le cadre ordinaire de leur activité.
Par ailleurs, pour le modèle OCDE, un chantier de construction ou de montage ne constitue un
établissement stable que si sa durée excède douze mois, le modèle ONU, quant à lui, considère que
l‟expression « établissement stable » englobe également un chantier de construction ou de montage
ou des activités de surveillance s‟y exerçant mais seulement lorsque ce chantier où ces activités ont
une durée supérieure à six mois.
En outre, aussi bien le modèle ONU que celui de l‟OCDE excluent la notion d‟établissement stable, les
installations non productives de revenus ou ayant un rôle préparatoire à la création desdits revenus
(installation aux fins de stockage, d‟exposition ou de publicité).
Enfin, il convient de souligner en guise de conclusion sur cette partie que c‟est l‟Etat du domicile fiscal
du contribuable qui a le droit d‟imposer les revenus suivants : revenus de capitaux mobiliers,
redevances de toute nature, bénéfices industriels et commerciaux (en l‟absence d‟établissement
stable dans l‟autre Etat), pensions et rentes viagères.
Pour les revenus de capitaux mobiliers, les redevances, il est généralement prévu que l‟Etat de la
provenance de ces revenus ait le droit de prélever une retenue à la source ; dans ce cas, le
contribuable bénéficie d‟un crédit d‟impôt d‟égal montant qui s‟imputera sur l‟impôt dont il sera
redevable dans l‟Etat de son domicile.
Seul l‟Etat de la source a par contre le droit d‟imposer les revenus suivants :
les revenus fonciers et les bénéfices agricoles liés à la propriété immobilière, de même que
les plus-values immobilières ;
les bénéfices industriels, commerciaux et non commerciaux rattachables à un établissement
stable ;
les rémunérations versées aux salariés, sauf s‟il s‟agit de missions temporaires ;
les revenus des artistes et sportifs ;
les jetons de présence ;
les revenus publics.
Toutefois, les deux modèles de convention ONU et OCDE prévoient que les bénéfices provenant de
l‟exploitation, en trafic international, de navires et aéronefs ne sont imposables que dans l‟Etat
contractant où le siège de direction effective de l‟entreprise est situé.
En effet, la taxation dans chaque Etat d‟exercice de l‟activité serait susceptible d‟entraîner pour le
pays de siège de direction effective des distorsions sur le plan fiscal (double imposition).
La domiciliation des personnes physiques et morales revêt une importance capitale dans le dispositif
fiscal d‟un Etat, en ce sens qu‟elle désigne les personnes auxquelles s‟applique la fiscalité élaborée
par un pays.
Elle permet également de renseigner sur les critères d‟imposition choisis par un Etat aussi bien en
vertu des règles de droit interne que des dispositions d‟origine conventionnelle.
La vérification de comptabilité permet d‟avoir accès à des informations privilégiées pour apprécier la
valeur d‟une entreprise. Dès lors, les opérations juridiques et financières s‟y rapportant doivent être
examinées avec une attention particulière.
La technique d‟évaluation des entreprises repose sur une analyse du bien à évaluer et le recours à
différentes méthodes d‟évaluation.
4.36.2 Les méthodes d’évaluation des entreprises et des titres non cotés
(T.N.C.)
La valeur vénale peut être définie comme étant celle qu‟aurait entraîné le jeu normal de l‟offre et de la
demande dans un marché réel
Aussi, l‟administration ne doit-elle pas accepter une valeur de détention mais, par principe, chercher à
cerner une valeur vénale, c'est-à-dire une valeur de transmission et par conséquent prendre en
compte les circonstances objectives qui peuvent affecter la libre cessibilité du bien à évaluer.
En tout état de cause, il n‟existe pas de valeur fiscale ni de méthodes administratives d‟évaluation sui
generis : la valeur de marché ne peut être dégagée que par l‟observation de ce dernier et en recourant
aux méthodes utilisées par ses acteurs.
Il existe deux grandes approches de la valeur d‟une entreprise :
Une approche patrimoniale qui vise à cerner et valoriser le patrimoine de l‟entreprise et une approche
fondée sur la rentabilité dégagée par l‟entreprise et qui fait appel à différents flux financiers ou
économiques. Ces dernières méthodes établissent la valeur de productivité déterminée à partir du
bénéfice, la valeur de rendement à partir du dividende distribué et la marge brute d‟autofinancement.
D‟autres méthodes de rentabilité peuvent également être mises en œuvre pour les entreprises
industrielles ou commerciales à partir des résultats partiels comme l‟excédent brut d‟exploitation
(E.B.E.) ou le résultat d‟exploitation (R.E.).
Entre ces deux modèles, la méthode de la survaleur ou goodwill emprunte aux deux approches.
Immobilisations incorporelles
Ce poste peut avoir une importance considérable et demande donc une étude approfondie.
Il s‟agit des actifs incorporels divers tels que la clientèle, le droit au bail, l‟enseigne, le nom
commercial, les droits de la propriété industrielle artistique ou littéraire (les marques, les brevets, les
procédés de fabrication, les dessins industriels, les droits de production, etc.) les autorisations
administratives, les licences, etc. qui constituent les éléments essentiels du fonds de commerce.
Le guide du vérificateur [GT CREDAF 2010/2011 - confidentiel] 227
FICHE
TECHNIQUE
Cet ensemble constitue une universalité juridique des droits et valeurs au moyen desquels s‟exerce
un négoce ou une industrie et qui se compose d‟éléments incorporels et d‟éléments corporels.
La valorisation des immobilisations incorporelles nécessite la connaissance de leur nature exacte qui
varie selon l‟activité de l‟entreprise. Il est donc nécessaire d‟identifier les éléments incorporels qui
peuvent recouvrir une valeur importante. C‟est ainsi que les marques de fabrique ou de distributeur,
le nom commercial, les droits d‟exploitation peuvent constituer le principal actif incorporel d‟une
entreprise commerciale ou industrielle. Ou encore pour les commerces de gros, de détail, la valeur de
l‟emplacement peut être très importante, et dans ce cas la valeur du droit au bail doit être privilégiée.
Les valorisations peuvent se faire selon la catégorie :
Pour le commerce de détail
− soit par comparaison après étude de marché : cette méthode est recommandée lorsqu‟il
existe un marché suffisamment ouvert qui permet de trouver des termes de
comparaison ;
− soit en fonction des usages de la profession répertoriés dans des barèmes indicatifs ;
− les deux méthodes peuvent se recouper mais en l‟absence de marché, les barèmes
indicatifs constituent parfois la seule référence utilisable.
La valorisation des fonds de commerce de détail comprend en général les éléments
incorporels et les éléments corporels, comme le matériel, les agencements et installations
nécessaires à l‟exploitation et installés par le locataire.
En revanche, les marchandises et le stock n‟entrent pas dans la valeur du fonds.
Lorsque l‟emplacement s‟avère un élément intéressant, la valeur du fonds obtenue ne peut
pas être inférieure à la valeur du droit au bail.
Pour le commerce de gros et les fonds d‟industrie
En l‟absence de marché, l‟évaluation des éléments incorporels de ces fonds peut se faire
selon une méthode forfaitaire :
− soit en pourcentage du chiffre d‟affaires moyen hors taxe, dans une proportion
généralement pratiquée de 4 % à 18 %, selon les performances et l‟activité de
l‟entreprise, en cohérence éventuellement avec une année de marge brute ;
− soit en multiple, de 1 à 3, du bénéfice net moyen ;
− soit en multiple, de 1 à 2, du bénéfice net moyen s‟il est majoré du salaire du dirigeant.
Lorsque l‟emplacement tient une place importante, principalement pour les fonds de commerce de
gros dans certains secteurs géographiques, la valeur du fonds obtenue par la méthode forfaitaire ne
peut pas être inférieure à la valeur du droit au bail.
Certaines entreprises détiennent des éléments incorporels de grande valeur comme marques, noms,
droits d‟exploitation qu‟il importe de valoriser, soit en recourant à une méthode spécifique, soit en
utilisant la méthode de la survaleur ou goodwill qui correspond précisément aux éléments incorporels.
La valeur des immobilisations incorporelles obtenue par la méthode forfaitaire peut de toutes façons
toujours être utilement rapprochée de celle de la survaleur.
Il arrive que cette approche dégage un badwill. Dans ces conditions, le vérificateur doit en tenir
compte dans l‟appréciation de la valeur mathématique.
Les frais de recherche et de développement
Si leur valeur n‟est pas considérée comme déjà intégrée dans celle du fonds, ils peuvent être
estimés essentiellement par la méthode du coût d‟acquisition (avec amortissement sur la
durée de vie probable des projets).
Lorsque la méthode de la survaleur est utilisée, les éléments incorporels ainsi valorisés
comprennent de fait cette nature de frais.
Les frais d‟établissement
Ces dépenses sont afférentes aux opérations :
− de création de l‟entreprise, pour les frais d‟actes, d‟enregistrement, ainsi que la
prospection et les démarches publicitaires, notamment ;
− de restructuration, pour les frais de conseil, d‟étude et de publicité, par exemple.
Les frais d‟établissement sont des dépenses déjà réalisées et sans possibilité de valorisation
ultérieure.
Agencements et installations
Ils n‟ont pas à faire l‟objet d‟une évaluation séparée s‟ils sont intégrés dans la valeur des
constructions ou dans celle du fonds de commerce.
Dans l‟hypothèse inverse, les éléments de cette nature devront être appréciés, soit en fonction de leur
coût, soit en fonction de leur utilité. La valeur d‟achat constituera une base solide d‟évaluation.
Exception faite des matériels d‟usage courant pour lesquels il existe un cours sur le marché de
l‟occasion, l‟appréciation des valeurs pourra être faite :
soit à partir de la valeur à neuf, diminuée d‟un coefficient de vétusté, lequel devra tenir
compte, d‟une part, de l‟amortissement normal du matériel et, d‟autre part, de son degré plus
ou moins grand de désuétude ou d‟obsolescence ;
soit à partir de la valeur comptable brute actualisée d‟un amortissement normal eu égard à la
nature et à l‟utilisation du bien. En pratique, ne sont réévalués conformément au principe de
réalité que les biens effectivement cessibles qui sont amortis partiellement et qui ont une
valeur supérieure à la valeur comptable.
En général la valorisation se pratique en réintégrant une partie des amortissements, notamment la
part des amortissements excédant la perte de valeur purement économique (amortissements
dégressifs et dérogatoires, par exemple).
Par ailleurs, pour les biens qui ne peuvent être cédés que par lots, il est possible de pratiquer une
décote sur le total des valeurs unitaires.
La plus-value acquise par rapport à la valeur nette comptable peut être recherchée de façon
empirique en reprenant une fraction forfaitaire des amortissements pratiqués, qui selon certains
auteurs et praticiens, peut être retenue :
pour les matériels et outillages industriels, à 60 % des amortissements cumulés (un peu plus,
70 %, pour les machines de moins de 6 ans ; un peu moins, 50 %, pour les machines plus
anciennes) ;
pour les installations générales et le matériel et mobilier de bureau (sauf informatique), à 50
% des amortissements linéaires cumulés.
Cette pratique pourra être mise en œuvre à titre de recoupement, et sous réserve qu‟elle aboutisse à
des résultats conformes aux enseignements tirés de l‟analyse préalable de la société et de son
fonctionnement.
L‟entrée en vigueur des normes I.F.R.S. prévoyant que l‟actif immobilisé soit valorisé à sa “juste
valeur”, permet d‟affiner les méthodes de valorisation.
Titres de participation
Ce poste doit faire l‟objet d‟une étude approfondie, spécialement pour les sociétés mères. De manière
générale :
si les titres sont cotés, leur évaluation peut être faite soit sur la base du cours moyen de
bourse du jour du fait générateur, soit à une moyenne de cours calculée sur une période plus
longue pour lisser les effets d‟un accident conjoncturel à la baisse ou à la hausse des cours.
Le cours retenu peut être ajusté d‟une prime de contrôle ;
s‟ils sont non cotés, l‟entreprise correspondante doit faire l‟objet d‟une évaluation selon les
méthodes exposées dans le présent document.
Dépôts et cautionnements
Ils sont repris pour leur valeur au bilan.
Stocks
Les stocks doivent être en principe évalués sur la base du cours du jour.
Ce cours sera aisément déterminé pour les matières premières, les matières consommables et les
marchandises qui font l‟objet d‟un large marché et dont par conséquent les prix sont connus.
C‟est le cas le plus fréquent.
L‟évaluation de certains stocks est quelquefois plus délicate.
En ce qui concerne les produits finis, il est possible de se référer aux prix de vente diminués des frais
de commercialisation à prévoir. L‟évaluation des produits semi-ouvrés et des produits et travaux en
cours sera réalisée à partir des coûts de production.
En pratique, c‟est la valeur au bilan qui est généralement retenue.
D‟une manière générale, les stocks dont l‟importance est liée à la nature de l‟activité (sociétés
marchands de biens, entreprises viticoles, sociétés de négoce d‟objets de valeur...) doivent faire
l‟objet d‟une attention particulière.
Actifs de trésorerie
C‟est la valeur au bilan qui est retenue, sauf pour les titres de placement, évalués au cours boursiers.
Bénéfice à capitaliser
La méthode capitalise à l‟infini le bénéfice. Aussi convient-il de déterminer avec précision le bénéfice
retenu et de s‟assurer qu‟il est reproductible.
Le bénéfice à retenir est établi à partir du résultat net courant (résultat courant avant impôt, minoré
de l‟impôt sur les sociétés), afin d‟éliminer les éléments exceptionnels affectant le résultat net
comptable, et plus précisément du résultat net courant moyen des trois dernières années.
Ce résultat net courant moyen (ou net comptable lorsque les résultats exceptionnels ne sont pas
déterminants) peut être :
pondéré (par exemple, coefficient 1 pour l‟année n – 2, coefficient 2 pour l‟année n – 1,
coefficient 3 pour l‟année n, pour tenir compte de la dynamique) ;
majoré éventuellement d‟une partie du salaire des associés dirigeants (dans les petites
sociétés ou sociétés à caractère familial, assimilables à des entreprises individuelles) ainsi
que d‟éventuels redressements fiscaux.
En ce qui concerne les entreprises individuelles, le bénéfice moyen après impôt peut être calculé en
imputant les bénéfices déclarés d‟un impôt égal au taux de l‟impôt sur les sociétés en vigueur et en
expurgeant les profits qui présentent un caractère exceptionnel non récurrent (plus-values
immobilières, produits exceptionnels), par analogie avec les entreprises passibles de l‟impôt sur les
sociétés.
Le retraitement du bénéfice sera mené au cas par cas en vue de déterminer un bénéfice récurrent.
Taux de capitalisation
Pour appréhender la méthode de calcul du taux de capitalisation qui est expliquée ci-dessous, il
convient tout d‟abord d‟avoir présent à l‟esprit :
que contrairement à la méthode des cash-flows actualisés, le numérateur représente un
bénéfice récurrent dégagé à partir des données comptables présentes et passées et non des
bénéfices futurs prévisionnels estimés sur une période limitée et intégrant le taux de
croissance de ces bénéfices espérés par le chef d‟entreprise ;
que ce taux de croissance hypothétique ne pouvant être établi ni en tout état de cause pris en
compte par l‟administration, celle-ci ne peut que se borner à capitaliser à l‟infini un flux
récurrent réputé constant.
V.E. : capitalisation boursière (cours ou prix de l‟action multiplié par le nombre de titres)
majorée de l‟endettement financier net.
Si le multiple est tiré d‟une comparaison boursière, il y aura lieu d‟appliquer au résultat obtenu une
décote de non liquidité.
La valorisation par le R.E. peut être mise en œuvre pour conforter une valeur de productivité, ou à la
place de celle-ci lorsque des ratios comparatifs issus de transaction sur des sociétés du même
secteur d‟activité ont pu être trouvés.
La valorisation par l‟E.B.E. peut remplacer la méthode traditionnellement utilisée par l‟administration
dite M.B.A. et décrite ci-après.
Ces deux approches reposent sur une évaluation globale de l‟entreprise établie par comparaison
directe ou indirecte. Elles ont l‟avantage de permettre la prise en compte de l‟endettement financier
de la société et par conséquent d‟affiner la valeur entre les sociétés qui n‟ont pas toutes le même
niveau de charges financières.
Ces multiples constituent des instruments d‟observation très appréciés actuellement de sorte que les
ouvrages privés publient fréquemment des données statistiques de ces ratios pour les différents
secteurs d‟activité.
Malgré tout, ces méthodes restent d‟application délicate car la détermination de la valeur d‟entreprise
comme le choix du multiple requièrent une attention particulière.
La mise en œuvre de cette méthode demande que soit appréciée sur plusieurs exercices la politique
de distribution de la société et que soit calculé pour chaque année le pourcentage du bénéfice affecté
à la distribution.
Détermination du taux
Lorsque la taille de l‟entreprise est proche de celle de sociétés cotées, il est possible de recourir à des
comparaisons boursières (à politique de distribution équivalente et à secteur économique similaire)
pour dégager un taux de rendement ajusté ainsi au mieux à l‟entreprise considérée. La valeur obtenue
(dividende/taux) sera diminuée d‟une décote de 30 % environ pour tenir compte de la liquidité réduite
des titres de la société non cotée par rapport à celle des actions cotées.
Pour les autres entreprises, de taille moins importante et où la liquidité des titres apparaît plus réduite
encore, il y a lieu de retenir un taux de base correspondant au taux moyen de rendement des actions
cotées lequel intègre déjà les risques d‟entreprise, puis de corriger le résultat par un abattement de
non liquidité de 30 %. Pour les petites entreprises, il est également possible de retenir comme taux de
base un taux moyen de rendement des actions cotées calculé sur une période plus longue, par
exemple 3 % et de corriger le résultat par un abattement de non liquidité.
Enfin le taux de capitalisation retenu est fonction du pourcentage de distribution observé. C‟est ainsi
que ce taux peut approcher le taux de capitalisation retenu pour la valeur de productivité lorsque les
distributions représentent la quasi-totalité du bénéfice.
4.36.2.3.5 La survaleur
Définition de la survaleur
L‟entreprise engage un ensemble de moyens techniques (actifs corporels) dans son activité pour
dégager sa rentabilité. Ces actifs doivent être rémunérés pour justifier leur valeur économique ou
d‟utilité. Si la rentabilité est supérieure à la rémunération des actifs corporels, il apparaît un
“superprofit” qui traduit l‟existence d‟un autre actif, de nature incorporelle.
La survaleur ou goodwill est le supplément de valeur de l‟entreprise dû à sa réputation, à la valeur de
son équipe, à son nom, ses marques, son réseau de distribution, etc.
Cet actif incorporel, “survaleur” ou goodwill, est évalué à partir de la rente des “superprofits” générés
sur une certaine période.
Si la différence est négative, on est en présence d‟un badwill, une dépréciation de la valeur
patrimoniale doit être opérée.
La survaleur est appréciée en fonction des fonds propres de l‟entreprise et de leur rentabilité.
La méthode de la survaleur, associant une approche patrimoniale et une approche de rentabilité,
constitue en tout état de cause, et en soi, une combinaison de valeurs dont le résultat doit
logiquement s‟intercaler entre la valeur mathématique et la valeur de rentabilité.
Modalités de calcul de la survaleur
En pratique, la survaleur s‟obtient en affectant d‟un coefficient multiplicateur la fraction de bénéfice
qui excède la rémunération des capitaux engagés. Les capitaux engagés correspondent à l‟actif net
réévalué hors fonds commercial.
Le taux de rémunération des capitaux engagés correspond au taux de base du marché financier (taux
de rendement des emprunts d‟État à long terme, par exemple) majoré d‟une prime de risque. À titre
indicatif, ce taux peut être équivalent à celui retenu pour le calcul de la valeur de productivité mais le
vérificateur peut en choisir un autre.
Certains auteurs et experts privés proposent en général que ce taux corresponde au coût moyen
pondéré du capital (C.M.P.C.) ou W.A.C.C. (Weighted Average Cost of Capital) qui intègre trois
paramètres : un taux sans risque, une prime de risque et une pondération du coût des financements
utilisés. Cependant il n‟existe pas de véritable consensus sur la méthode de formation du W.A.C.C. La
mise en œuvre des normes IFRS qui imposent d‟actualiser la valeur des actifs permettra
probablement de rapprocher les points de vue méthodologiques.
Le coefficient multiplicateur est retenu selon la formule de la valeur actuelle d‟une suite de 1 € sur
–
une durée n à un taux d‟actualisation de i soit
n : période retenue pour la rente de survaleur.
i : taux d‟actualisation, constitué du taux de base, majoré d‟une prime de risque, pour le
risque interne, propre à l‟entreprise, et le risque externe, propre au secteur d‟activité dans
lequel elle exerce. Par commodité, on retiendra pour i le même taux que celui dégagé pour le
calcul de la valeur de productivité. Des tables financières sont jointes en annexe pour faciliter
le choix du coefficient multiplicateur.
Le coefficient est d‟autant plus élevé que les perspectives de maintien du surbénéfice sont favorables
(attachement de la clientèle, renom, ancienneté, spécialisation, savoir-faire et brevets, etc., en bref
tous éléments ressortant du diagnostic), autorisant l‟allongement de la durée de la rente de survaleur
(dans les cas les plus courants, de 5 à 8 ans) : il varie du reste de manière inversement
proportionnelle à la prime de risque affectant le taux d‟actualisation (à durée égale, une augmentation
du taux d‟actualisation entraîne la diminution du coefficient).
Dans les cas exceptionnels d‟entreprises de grand renom, donc assurées d‟une certaine pérennité, il
est possible de calculer directement le coefficient multiplicateur à partir de la capitalisation du taux i :
par exemple, si i = 8 %, le coefficient multiplicateur est égal à 1/8 % soit 12,5.
Cette méthode financière permet ainsi l‟évaluation des éléments incorporels du fonds, dont la valeur
mise en évidence vient augmenter la valeur de l‟actif net corrigé.
La principale difficulté consiste à choisir le coefficient multiplicateur idoine. Aussi cette méthode doit-
elle être réservée aux entreprises les plus importantes.
Certaines législations prévoient que la notification doit comporter la mention de réserve. C'est-à-dire
que le contribuable vérifié doit être informé que les rectifications que comporte la notification sont
sous réserve des renseignements et informations complémentaires qui pourraient parvenir à
l‟administration (le vérificateur).
Important : il convient de ne pas oublier que la notification doit être datée et porter la signature de
l'agent chargé de sa rédaction ainsi que l'indication de son nom et de son grade.
De plus, pour permettre au contribuable de répondre utilement à la notification ou de s'informer, la
lettre doit également comporter l'indication du service d'origine, de l'adresse des bureaux et du
numéro de téléphone.
redressements, de telle sorte que le contribuable puisse, le cas échéant, prendre position en toute
connaissance de cause.
Le vérificateur doit, en conséquence, faire connaître au redevable la nature, les motifs et le montant
des redressements envisagés (en outre, il doit motiver les pénalités qu'il se propose d'appliquer).
Chaque chef de redressement doit être mentionné de manière distincte. Éventuellement, il est fait
état des compensations qui pourraient être effectuées au profit du contribuable.
Une notification peut être établie pour un impôt déterminé ou pour une ou plusieurs catégories
d'impôts. Dans ce dernier cas, elle comporte la mention de tous les impôts auxquels les
redressements s'appliquent, étant entendu que lorsque les bases sont différentes, chaque impôt doit
faire l'objet d'un développement spécial. Une notification peut également pour un même impôt ou
groupe d'impôts concerner plusieurs périodes d'imposition, mais les redressements afférents à
chaque période doivent alors apparaître distinctement.
Les motifs de droit ou de fait sur lesquels se fondent les redressements peuvent être exposés
succinctement mais de manière à éclairer suffisamment le contribuable pour qu'il puisse prendre
position en toute connaissance de cause. Lorsqu'il existe plusieurs chefs de redressement pour une
même imposition, chacun d'eux doit faire l'objet d'une motivation particulière.
En cas de rejet de comptabilité, la notification doit mentionner les raisons du rejet ainsi que les
éléments retenus et la méthode suivie pour déterminer la base d'imposition redressée.
Pour certains impôts (par exemple, en droit d'enregistrement), la juridiction compétente peut estimer
que « l'administration est tenue de préciser le fondement du redressement en droit comme en fait, et
spécialement, de mentionner les textes sur lesquels elle s'appuie ».
Il est donc recommandé d‟être particulièrement vigilant à la qualité de la motivation des rectifications
et de leur fondement juridique lequel doit être explicité.
Lorsque le vérificateur utilise des renseignements recueillis auprès de tiers dans l'exercice de son
droit de communication, il doit en informer le contribuable dans la proposition de rectification afin de
le mettre ainsi à même de contester la portée des informations avant la mise en recouvrement.
Sur ce point, il est recommandé de faire apparaître suffisamment clairement la nature et l'origine des
documents mentionnés pour que le contribuable soit en mesure, s'il le souhaite, d'en demander la
communication. Le vérificateur doit également avoir corroboré ces renseignements par des
constatations faites directement auprès de l'intéressé, dans son entreprise, son activité ou sa
situation.
Sont seuls concernés par cette obligation les documents fondant les redressements, c'est-à-dire ceux
contenant les renseignements effectivement utilisés et mentionnés dans la notification par le service
pour justifier les rehaussements.
S‟agissant des pénalités, il convient de souligner que l'administration fiscale ne peut pas appliquer
des sanctions fiscales à un contribuable sans respecter les formalités suivantes (variables selon les
législations) :
la décision d'appliquer les majorations prévues en cas d'insuffisance de déclaration ou
d'opposition à contrôle fiscal appartient à un agent ayant un grade plus élevé que celui du
vérificateur (ce sera généralement le chef de brigade) ;
la décision d'appliquer une sanction doit être motivée.
En principe, simple sanction pécuniaire, l'intérêt de retard n'est pas considéré comme une sanction.
Si, à ce titre, il n‟a pas à être motivé, il est toutefois recommandé au vérificateur d'informer le
contribuable de son application.
En outre, les majorations prévues en cas de mauvaise foi ou pour défaut de déclaration, sont au
nombre des sanctions devant être particulièrement motivées.
La motivation des sanctions doit s'effectuer en droit et en fait.
Ainsi, le document qui comporte la motivation doit comporter, rehaussement par rehaussement, d'une
part le fondement légal de la sanction, d'autre part, les considérations de fait, et, en particulier,
l'existence et la nature exacte des infractions commises par le contribuable qui justifient l'application
de la sanction.
Pourraient être considérées comme insuffisamment motivées :
une lettre qui comporte la mention du montant et du fondement légal de la sanction mais ne
précise pas les circonstances de fait et en particulier l'existence de la nature exacte des
infractions commises par le contribuable ;
une lettre par laquelle l'administration se borne, pour justifier l'application de pénalités pour
mauvaise foi, à invoquer l'importance, la nature et le caractère répétitif des infractions à la
législation fiscale en vigueur, sans faire aucune référence aux circonstances particulières de
l'affaire ;
Une lettre mentionnant des pénalités pour défaut ou retard de déclaration en ne précisant
pas quel est le taux de majoration applicable.
En revanche, apparaissent remplir l‟obligation de motivation :
une lettre qui énonce les considérations de droit et de fait à l'origine des pénalités de
mauvaise foi auxquelles le contribuable a été assujetti, notamment les manquements
systématiques aux obligations déclaratives ainsi que l'omission totale de comptabilisation des
recettes d'une de ses activités ;
une lettre précisant la nature des manquements imputés au contribuable (à savoir omission
de recettes et défauts de comptabilisation d'achats) et révélant, par la mention de leur
caractère grave et répété, l'intention de l'intéressé d'éluder l'impôt ;
la notification de redressements appelant l'attention du contribuable sur les sanctions fiscales
dont ils pourraient être assortis et indiquant que sa bonne foi ne pouvait pas être retenue, en
raison notamment de la nature des redressements, de leur montant élevé, du caractère
répété des infractions sur l'ensemble de la période vérifiée, de leur gravité et des carences
comptables.
Précisions
Détermination de l'actif Les différents postes constituants l'actif net (les dettes, les
net intangible amortissements, les provisions,...) du bilan d'ouverture du premier
exercice non prescrit sont considérés comme intangibles.
Millésime du premier Le premier exercice non prescrit est déterminé, sauf dispositions
exercice non prescrit particulières, par rapport au délai général de reprise de l‟administration.
Le critère de détermination du premier bilan intangible est l'étendue
maximale du droit de répétition de l'administration à la date de la
première initiative rompant le cours de la prescription (réclamation ou
tout autre acte interruptif de prescription).
En conséquence il faut déterminer la date de référence à laquelle il faut
se placer pour calculer jusqu'où remonte la période non prescrite, au
regard de la théorie de l'intangibilité du bilan.
Correction sur l'initiative Lorsque la correction des omissions ou erreurs est faite à la demande de
du contribuable l'usager, il convient de se placer à la date à laquelle le contribuable
présente sa réclamation.
Correction sur l'initiative Le délai est décompté à partir de la date de réception de la proposition
de l'administration de rectification.
Détermination du L‟actif net intangible devant être déterminé au regard du délai général
millésime en cas de de reprise et, le cas échéant, des délais spéciaux, il doit également être
vérifications successives tenu compte, pour la détermination de cet actif net, des actes ayant
interrompus la prescription. Par conséquent, le premier exercice non
prescrit est déterminé à partir du premier acte interruptif de prescription,
c'est-à-dire à partir de la proposition de rectification.
Déficits subis au cours L'administration a la possibilité de rectifier les déficits reportables sur les
d'un exercice prescrit résultats réalisés au cours de la période non prescrite,
Toutefois, les dispositions légales conduisent, en pratique, à cantonner
les rectifications éventuelles des résultats ayant généré ces déficits aux
seules écritures fongibles, telles que la déduction de charges non
justifiées ou anormales au titre d'un exercice (charges non engagées
dans l'intérêt de l'entreprise, abandons de créances non justifiés,
charges somptuaires ...), la rectification des prix de transfert, la
correction des plus-values de cession.
En d'autres termes, les déficits reportables au titre du premier exercice
non prescrit ne peuvent être rectifiés d'omissions ou d'erreurs commises
au cours des exercices où ont été constatés ces déficits, et affectant un
des postes de l'actif net.
Précisions
bilan d‟ouverture du premier exercice non prescrit sont
intervenues plusieurs années (variable selon certains pays)
avant l‟ouverture de cet exercice ; néanmoins l'erreur commise
doit être individualisable dans les bilans successifs.
Les omissions ou erreurs entraînant une sous-estimation ou
surestimation de l‟actif net du bilan d‟ouverture du premier
exercice non prescrit résultent de dotations aux amortissements
excessives au regard de certains usages déduites sur des
exercices prescrits ou de la déduction au cours d‟exercices
prescrits de charges qui auraient dû venir en augmentation de
l‟actif immobilisé.
Il est donc recommandé au vérificateur d‟être attentif à l‟usage de ces principes pour que les
rectifications envisagées soient effectuées sur les bons exercices.
4.37.3.2 La déduction en cascade des rappels TVA et des suppléments d'impôt sur
les sociétés
Certaines législations permettent aux contribuables d'obtenir, sous certaines conditions, que les
suppléments de droits simples résultant d'une vérification soient admis en déduction des
rehaussements apportés aux bases d'autres impôts également vérifiés, l'imputation s'effectuant dans
l'ordre où les droits rappelés auraient dû normalement influencer ces bases si les déclarations
fiscales avaient été correctement souscrites.
Ce système dit de la « déduction en cascade » permet ainsi de placer les contribuables vérifiés dans la
situation où ils se seraient trouvés s'ils n'avaient commis aucune infraction. Il comporte deux
mesures :
La cascade simple
La première est relative à la déduction, pour l'assiette de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt
sur les sociétés, de la charge constituée par les suppléments de taxes sur le chiffre d'affaires.
De tels suppléments sont normalement une charge déductible de l'exercice au cours duquel
ils sont mis en recouvrement. Le système de la cascade autorise leur imputation immédiate
sur les résultats de chacun des exercices vérifiés au cours duquel ont été réalisées les
opérations passibles desdites taxes sur le chiffre d'affaires.
Le contribuable se trouve dès lors dans la même situation que si les taxes rappelées avaient
été, à l'origine, régulièrement acquittées.
La cascade complète
La seconde mesure vise le cas où, dans les sociétés de capitaux, les bénéfices compris dans
les rehaussements effectués sont considérés comme distribués, dès lors qu'ils ne sont pas
demeurés investis dans l'actif social.
C'est normalement sur le montant intégral de ces bénéfices, c'est-à-dire sur le total des
sommes désinvesties, que sont assis les impôts éventuellement dus à raison de la
distribution :
− qu'il s'agisse de la retenue à la source, applicable aux produits distribués à des personnes
dont le domicile fiscal ou le siège est situé hors de France ;
− ou de l'impôt sur le revenu à la charge des bénéficiaires connus ou désignés.
Le procédé de la cascade permet, pour l'assiette de ces impôts, d'imputer sur les bénéfices
réputés distribués - déjà diminués le cas échéant, du supplément de taxes sur le chiffre
d'affaires y afférent - le rappel d'impôt sur les sociétés correspondant au redressement
effectué, sous la condition expresse que les bénéficiaires de la distribution reversent dans la
caisse sociale le montant des taxes sur le chiffre d'affaires et de l'impôt sur les sociétés
rappelé et, le cas échéant, la retenue à la source se rapportant aux sommes qu'ils ont
appréhendées.
La retenue à la source et l'impôt sur le revenu exigibles du fait de la distribution peuvent alors
être établis comme si cette dernière avait été effectuée dans des conditions régulières
excluant tout redressement.
L'institution du système de la déduction en cascade présente, généralement, des avantages pour les
contribuables vérifiés.
Supprimant la superposition des impôts, ce système aboutit, en effet, à un allégement immédiat de la
charge que constituent pour la trésorerie des entreprises les rappels de droits simples résultant de la
vérification.
II entraîne, par ailleurs, une réduction définitive des pénalités proportionnelles encourues, dont les
bases de calcul et parfois les taux subissent une diminution corrélative à celle des droits simples.
Toutefois, ce mécanisme de déduction en cascade ne s‟applique pas pour les rappels de taxe sur la
valeur ajoutée se rapportant à des opérations d'autoliquidation.
Avant de mettre en œuvre le mécanisme de la déduction en cascade, le vérificateur n‟omettra pas
d'apporter aux résultats déclarés pour l'assiette des impôts sur les revenus, les rehaussements qui
s'imposent.
En effet, les contribuables astreints à la tenue d'une comptabilité doivent enregistrer l'ensemble de
leurs opérations pour leur montant hors taxes.
Or, une entreprise qui comptabilise ses opérations hors taxes ne saurait contester que toute
déclaration inexacte motivant un rappel au titre de la TVA a été pour elle génératrice d'un profit égal
au montant du rappel effectué.
Lorsque ce profit se trouve inclus dans les bénéfices déclarés du seul fait du jeu des écritures
comptables, aucun rehaussement desdits bénéfices ne saurait être, bien entendu, envisagé. Il en est
ainsi dans le cas où l'entreprise a abusivement récupéré la TVA grevant des services exclus du droit à
déduction en matière de TVA, mais constituant des frais généraux déductibles des résultats pour
l'assiette de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés. Dans ce cas, le profit réalisé au
détriment du Trésor public est venu parallèlement en diminution des frais généraux comptabilisés
hors taxes et a augmenté d'autant le bénéfice déclaré.
Dans le cas contraire, il convient de redresser les résultats déclarés.
Ainsi, il a été estimé que lorsqu'un contribuable, qui réalise des opérations soumises à la TVA et tient
sa comptabilité hors taxes, a dissimulé des recettes, le poste « disponibilités » à l'actif du bilan de
clôture de l'exercice d'acquisition des créances correspondantes doit être majoré du montant de la
TVA éludée, puisque l'encaissement de cette taxe n'a été ni contrebalancé par un décaissement au
profit du Trésor, ni annulé par imputation sur la TVA déductible.
L'administration peut donc, dans certains cas, réintégrer au bénéfice imposable du contribuable un
« profit » sur le Trésor égal au montant de la TVA rappelée.
Outre les dissimulations de recettes, les principaux rappels de TVA susceptibles de générer un
« profit » non comptabilisé sont notamment :
les redressements motivés par l'absence ou l'insuffisance de déclaration, en TVA, de recettes
régulièrement comptabilisées et facturées ;
les récupérations abusives de la TVA ayant grevé des dépenses exclues du droit à déduction
et par ailleurs non déductibles des bénéfices ;
les rappels motivés par la récupération excessive de la TVA ayant grevé l'achat d'une
immobilisation ouvrant droit à déduction ;
les redressements justifiés par la récupération indue de la TVA ayant grevé l'achat d'une
immobilisation n'ouvrant pas droit à déduction.
Par ailleurs, il est rappelé que la réintégration d'un « profit » sur le Trésor est indépendante du
mécanisme de la déduction en cascade. Par suite, la prise en compte de ce « profit » est possible,
même si, le contribuable renonçant au bénéfice de la cascade, le rappel de TVA n'est déductible que
du résultat de l'exercice de sa mise en recouvrement.
Le vérificateur doit faire clairement apparaître les motifs d‟une mise en surveillance – immédiate ou
différée – du dossier de la société qu‟il a vérifié.
Les motifs de surveillance peuvent porter notamment sur :
les crédits TVA en fin de période ou les crédits de TVA à régulariser par la société après
contrôle ;
les modifications de régime TVA, de fait générateur, de taux, etc. ;
le montant des déficits reportables ou des amortissements réputés différés imputables après
vérification ;
le montant de la créance résultant du report en arrière des déficits restant disponible après
vérification.
le montant du crédit d‟impôt (recherche, etc.) imputable après vérification ;
les plus-values ;
la rectification du code activité ;
le changement de régime d‟imposition ou de catégorie de revenus ;
les pénalités non déductibles.
S‟agissant de la cascade, une surveillance particulière est à exercer par le service.
Ainsi, lorsque des rappels de taxes sur le chiffre d'affaires auront été déduits par anticipation en
application du mécanisme de la cascade, le service devra veiller à ce qu'une seconde déduction des
mêmes rappels ne soit pas abusivement opérée sur les résultats des exercices au' cours desquels a
lieu leur mise en recouvrement ou leur règlement.
Dans la mesure où les taxes sur le chiffre d'affaires rappelées ont été reversées dans la caisse
sociale, conformément au sixième alinéa de l'article susvisé, la surveillance à exercer ultérieurement
se trouvera facilitée par la constitution de la « provision spéciale pour impôts à payer », à laquelle la
société vérifiée a dû obligatoirement procéder.
Par contre, lorsqu'il s'agit de suppléments de taxes sur le chiffre d'affaires ne donnant pas lieu à
reversement, la constitution d'une provision destinée à faire face à leur paiement ne saurait être
exigée des entreprises. Toutefois, il est recommandé aux vérificateurs, afin d'éviter une double
déduction toujours possible, d'inviter l'entreprise concernée à constituer une provision pour le
montant de ces rappels.
Cette « provision pour paiement des taxes sur le chiffre d'affaires déduites par anticipation » devra être
dotée par le débit d'un compte du bilan, tel que « réserves » ou « report à nouveau » pour une société, «
capital », « prélèvements » ou « compte courant personnel » pour un exploitant individuel. Mais elle
pourra, également, être constituée par le débit du « compte de résultat » de l'exercice en cours. Dans
ce dernier cas, elle devra figurer au tableau des provisions et être rapportée aux résultats comptables,
au titre des provisions non déductibles, pour la détermination des résultats fiscaux.
Afin de rendre plus facile et plus efficace la surveillance par le service d'assiette, des déclarations
souscrites par les entreprises admises au bénéfice de la cascade, le vérificateur mentionnera dans
son rapport les écritures passées pour constituer les provisions afférentes au paiement des taxes
imputées en donnant, en sus de l'indication du libellé et des sommes, toutes précisions quant à leur
date et à leurs références. L'absence de telles écritures sera, le cas échéant. indiquée, ainsi que le
montant des taxes déduites en cascade.
Grâce à ces renseignements qui, à la réception du rapport de vérification, seront transcrits d'une
façon très apparente au dossier de l'entreprise, le contrôle des déclarations de résultats
ultérieurement souscrites par les entreprises ayant bénéficié de la cascade s'exercera dans les
conditions suivantes :
Dans le cas où aucune provision n'a été constituée en vue du règlement des rappels de taxes
sur le chiffre d'affaires, le service devra s'assurer, d'une manière systématique, que le
montant de ces rappels n'a pas été abusivement compris dans les charges d'un exercice
postérieur au dernier exercice vérifié.
Les redressements nécessaires seront opérés s'il est constaté que les taxes sur le chiffre
d'affaires déduites en cascade n'ont fait l'objet, au titre de l'exercice au cours duquel elles ont
été payées, ni d'une réintégration extra-comptable dans les résultats déclarés ni d'un
prélèvement sur des bénéfices mis en réserve ou reportés, s'il s'agit d'une société, ou sur les
comptes « capital », « prélèvements » ou « compte courant personnel », s'il s'agit d'une
entreprise individuelle.
Lorsqu'une provision aura été créée par le débit d'un compte du bilan, il suffira de veiller à ce
qu'elle ne reste pas totalement ou partiellement inemployée à la clôture de l'exercice de
paiement des taxes sur le chiffre d'affaires rappelées.
Si, enfin, la provision a été créée par le débit du compte de résultat, il conviendra de vérifier
d'abord qu'elle a bien fait l'objet d'une réintégration extra-comptable au titre de l'exercice de
sa constitution (exercice en cours au moment où la déduction en cascade a été accordée) et
ensuite qu'elle se trouve intégralement utilisée à la clôture de l'exercice au cours duquel les
rappels de taxes sur le chiffre d'affaires ont été acquittés.
La surveillance ainsi exercée par le service d'assiette ne dispensera pas, bien entendu, les agents
amenés ultérieurement à vérifier sur place, dans le délai de reprise, les comptes des exercices clos
postérieurement à l'application du système de la cascade, de procéder à un examen approfondi des
écritures relatives à l'emploi de la provision éventuellement constituée à cette occasion et au
règlement des suppléments de taxes sur le chiffre d'affaires imputés sur les résultats des exercices
précédemment vérifiés.
En tout état de cause, chaque fois que l'importance des taxes sur le chiffre d'affaires rappelées et
« déduites par anticipation » justifiera une surveillance particulière, une vérification ponctuelle sera
effectuée sur place pour déceler, le cas échéant, la fraude qui consiste à détourner de son objet - ou à
annuler en comptabilité - la provision éventuellement constituée, et à comprendre à nouveau parmi
les charges de l'exercice au cours duquel elles sont réellement acquittées, les taxes qui ont déjà fait
l'objet d'une imputation fiscale.
Enfin, le vérificateur doit être particulièrement attentif à consigner dans le rapport de vérification les
divers éléments permettant de prouver l'existence d'un dialogue ou de constater que le contribuable
s'y est volontairement refusé.
Le contrôle fiscal et le recouvrement nécessitent une forte synergie. Le bon recouvrement du contrôle
fiscal signifie des droits et pénalités rapidement recouvrés et la prise de mesure conservatoires
efficaces.
En effet, une taxation rapide sécurise les impositions issues du travail des vérificateurs et facilite
toujours l'action en recouvrement. Les documents de taxation doivent donc être transmis au
comptable le plus rapidement possible, dès qu'aucun obstacle juridique à la mise en recouvrement ne
subsiste.
Le vérificateur doit aussi s'impliquer dans la sécurisation des taxations, en surveillant le retour des
accusés de réception des documents de taxation.
Sauf disposition contraire, en cas de saisine d‟une commission administrative, la mise en
recouvrement fractionnée des rappels non soumis à l‟avis de la commission (ou sur lesquels elle n'est
pas compétente) doit être la règle.
Dans le cas où la société vérifiée fait l‟objet d‟une procédure collective (redressement ou liquidation
judiciaire), le délai d'engagement, de réalisation et de clôture du contrôle des dossiers concernés doit
être suivi de manière particulièrement attentive, par le vérificateur, le chef de brigade et la direction. Il
en est de même pour la production des créances relatives à la vérification.
Le vérificateur doit également se préoccuper du recouvrement dans l'activité contentieuse. En effet,
une meilleure maîtrise du délai de traitement des réclamations contentieuses et gracieuses évite un
gel excessif de l'action en recouvrement, qui peut se révéler dommageable. En cas de sursis de
paiement, une attention particulière doit être apportée au calcul du montant effectivement contesté
devant former l'assiette de la garantie pour ne pas retarder le recouvrement des rappels non
contestés et éviter leur prescription. En outre, des réunions avec les comptables doivent être
régulièrement tenues et mises à profit pour faire le point sur les décisions prises (en brigade ou par la
direction), afin d'éviter de maintenir en sursis de paiement des rappels ayant fait l'objet de rejets
contentieux.
Par ailleurs, toutes les informations qui laissent à présumer que le contribuable organise ou va
organiser son insolvabilité ou que le recouvrement des droits et pénalités à venir sera
particulièrement difficile, doivent être transmises dans les meilleurs délais au service du
recouvrement.
Au-delà des informations consignées dans le rapport, la promotion de relations personnelles
« vérificateur / receveur » doit être constante pour favoriser très tôt la communication des
informations complètes sur la situation financière la plus actuelle de l‟entreprise vérifiée afin de
permettre le service de recouvrement de se placer en position de force.
En principe, ces commissions peuvent être saisies par le redevable ou par l‟administration, dans le
cadre de la procédure contradictoire, quand le litige persiste, dans les 30 jours après la réponse aux
observations du contribuable.
Dans trois situations spécifiques, la commission est compétente jusqu'à la qualification juridique des
faits :
caractère anormal d'un acte de gestion,
principe et montant des amortissements et provisions,
caractère de charges déductibles des travaux immobiliers.
Ces dispositions législatives ne résolvent pas tous les problèmes d‟attribution de la charge de
la preuve. Il convient alors de se référer aux solutions jurisprudentielles qui procèdent de
l‟idée que les parties doivent prouver ce qu‟elles avancent.
Ainsi, il ne faut pas perdre de vue que sauf loi contraire, s‟il incombe, en principe, à chaque
partie d‟établir les faits nécessaires au succès de sa prétention, les éléments de preuve
qu‟une partie est seule en mesure de détenir ne sauraient être réclamés qu‟à celle-ci.
Les justifications à apporter par celui qui a la charge de la preuve doivent être précises et
détaillées et non se limiter à de simples affirmations, indications ou évaluations de caractère
général.
Par ailleurs, il faut s‟assurer que les arguments et justificatifs produits par le contribuable ne
remettent pas en cause l‟imposition et que les éléments dont dispose l‟administration pour
maintenir sa position sont suffisants.
Enfin, il est rappelé que lorsque l‟imposition contestée fait suite à une procédure de
redressement contradictoire, l‟administration supporte en principe la charge de la preuve.
C‟est notamment le cas lorsque la commission départementale des impôts directs et des TCA
a été saisie du litige :
− et que la comptabilité présentée est régulière ;
− ou que la comptabilité présentée étant gravement irrégulière, l‟administration n‟a pas
suivi l‟avis de cet organisme.
De même, lorsque le service invoque le fait que le contribuable n‟a pas présenté sa
comptabilité, ou que celle-ci comporte de graves irrégularités, il lui appartient d‟apporter la
preuve de ces affirmations.
Les poursuites pénales en matière fiscale sont l'ultime étape de l'action de contrôle de
l'administration. Dans beaucoup de pays, elles constituent un aspect essentiel du dispositif de lutte
contre la fraude.
La répression pénale participe également au respect du principe d'égalité des citoyens devant les
charges publiques et du maintien d'une concurrence loyale entre les entreprises.
L'action pénale poursuit donc un double objectif :
réprimer les cas de fraude caractérisée par le prononcé de sanctions lourdes à l'encontre du
fraudeur (peines de prison, amendes, solidarité au paiement de l'impôt fraudé des personnes
condamnées, mais aussi interdiction temporaire d'exercer une activité professionnelle,
privation des droits civiques et civils) ;
affirmer le caractère socialement répréhensible de la fraude fiscale et, grâce à la publication
et à l'affichage des décisions de justice, dissuader les citoyens indélicats de persister dans
leurs comportements frauduleux.
Lorsque l'administration envisage des poursuites pénales, il lui incombe d'établir par tout mode de
preuve l‟infraction, mais les preuves écrites sont essentielles.
Les éléments de preuve sont généralement constitués par les documents découverts au cours des
perquisitions ou des saisies, par les constatations consignées dans les procès-verbaux ou rapports
des agents. Les rapports des experts commis par le juge d‟instruction constituent des éléments
d‟appréciation sur des points techniques destinés à éclairer les débats.
L‟acceptation écrite des rehaussements par un contribuable avant l‟ouverture de toute information
judiciaire ne peut, à elle seule, être considérée comme une reconnaissance du délit. Elle constitue
cependant une présomption sérieuse sur laquelle les juges peuvent se fonder pour conforter leur
conviction.
En toutes hypothèses, la valeur et la portée des moyens de preuve sont appréciées souverainement
par les juges.
Dès lors, la qualité des investigations menées et la formalisation des constatations opérées par le
vérificateur revêtent un caractère primordial, tant dans l'énonciation des faits et leur qualification, que
dans le respect des procédures.
Qu'il s'agisse de fraude fiscale ou d'irrégularités comptables, le vérificateur doit toujours démontrer
que le délit est constitué par la réunion de deux éléments qui sont les éléments matériel et
intentionnel.
manœuvres diverses), maintien artificiel en crédit de taxe par différé de déclaration d‟affaires
imposables ;
sur la majoration abusive de la taxe déductible ;
sur une demande de remboursement de crédits de taxe fictifs ;
sur certains éléments de nature à être indirectement pris en compte pour l‟octroi de régimes
fiscaux particuliers
Elle résulte le plus souvent de la mise en œuvre de divers procédés frauduleux qui peuvent être, soit
simples, soit complexes, et qui sont souvent destinés à masquer la situation véritable et à faire échec,
par avance, aux contrôles du service.
Mais elle peut aussi résulter de la simple souscription de déclarations mensongères, sans qu‟aucun
procédé particulier de fraude ne soit mis en œuvre ; tel serait notamment le cas d‟un contribuable qui
fait apparaître des déficits fictifs – en totalité ou en partie – ou qui, comptabilisant régulièrement
toutes ses opérations, n‟en reporte qu‟une partie sur ses déclarations fiscales.
revenus ou de ses recettes taxables, ou bien de sa situation de fortune s‟il s‟agit de faire obstacle au
recouvrement.
Il convient, toutefois, de préciser que l‟élément intentionnel est suffisamment caractérisé par la
preuve de l‟intention frauduleuse, sans qu‟il soit nécessaire de démontrer l‟existence de manœuvres
frauduleuses.
Les vérificateurs sont des experts de la fiscalité et du monde de l‟entreprise. Ils oeuvrent dans une
brigade dont le responsable (Chef de brigade) est souvent un ancien vérificateur qui a franchi avec
succès un concours sélectif.
4.43.1.2.4 La disponibilité
Le suivi régulier des travaux de contrôle fiscal suppose une grande disponibilité des Chefs de Brigades
pour leurs vérificateurs.
Le chef de Brigade peut être amené à intervenir sur le terrain en appui aux vérificateurs.
4.43.1.2.5 L’écoute
L‟organisation périodique de réunions de Brigade s‟avère nécessaire en ce qu‟elles permettent :
de mesurer l‟avancement des travaux pour mieux responsabiliser les vérificateurs ;
d‟assurer la diffusion des informations aux vérificateurs sur les évolutions des textes
législatifs et/ou règlementaires, fiscaux ou non ;
commenter les instructions administratives ou directives administratives ;
d‟exposer des schémas de fraude constatés ;
d‟évoquer et de discuter des dossiers soulevant des aspects techniques d‟intérêt général ou
particulier ;
d‟apporter des informations d‟ordre général (compte rendu des réunions, orientations,
réalisations, etc.) aux vérificateurs.
Des entretiens individuels, à l‟initiative du Chef de Brigade ou du vérificateur, peuvent avoir lieu pour :
assurer le suivi des contrôles ;
examiner les difficultés particulières auxquelles est confronté le vérificateur ;
réorienter éventuellement les investigations et méthodes ;
apprécier le déroulement de la vérification.
4.43.1.2.6 La formation
Le Chef de Brigade doit détecter les besoins et compléments de formation qui s‟avèreraient
nécessaires en matière par exemple, de méthodologie des contrôles, de respect des règles de
procédures, de maîtrise de l‟outil informatique.
Le premier niveau de formation est la Brigade, avec l‟organisation des séquences ou de journées
d‟étude autour du Chef de Brigade sur une question ou un thème donné.
En outre, le Chef de Brigade peut proposer à la hiérarchie l‟organisation de sessions de formation en
fonction des besoins pré - identifiés.
Pour s‟assurer d‟un bon comportement des vérificateurs, le chef de Brigade doit veiller au respect des
termes des codes ou des chartes d‟éthique et de déontologie auxquels ont souscrit les agents et cela
avant que l‟Inspection générale des services ne procède à des enquêtes en cas de plainte d‟un
contribuable par rapport à l‟attitude d‟un vérificateur.